Sermons 2017

L’importance du repentir et de couvrir les défauts d’autrui

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 31 mars 2017, Sa Sainteté le Calife a évoqué le devoir du musulman de couvrir les défauts de son frère et de se consacrer au repentir.

 Sermon du vendredi 31 mars 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

En ce monde personne n’est exempt de tout défaut. Allah, à travers Son attribut As-Sattar, couvre nos faiblesses. Si nos erreurs, nos failles, nos péchés étaient dévoilés au grand jour, nous n’oserions point nous montrer à autrui. Allah l’Exalté est Celui Qui couvre les faiblesses et Celui Qui pardonne les péchés ; et en nous accordant Sa grâce, Il nous conseille de prier tout en évitant les erreurs et les écarts, tout en accomplissant l’Istighfar. Si nous le faisons, Allah nous pardonnera nos péchés, couvrira nos faiblesses, exaucera nos prières.

Allah l’Exalté dissimule en général les défauts de tout le monde. Le pardon d’Allah couvre en particulier ceux qui accomplissent l’Istighfar (ceux qui implorent le pardon divin). [Le verbe] Ghafara signifie cacher et couvrir ; [le verbe] Satara présente plus ou moins le même sens.

Le Messie Promis (a.s.) déclare dans un endroit : « Le Dieu présenté par l’Islam, Celui qu’ont accepté les musulmans, est Gracieux, Miséricordieux,

Indulgent, Clément et Très-Pardonnant. Allah accepte le repentir de celui qui se repent sincèrement, et pardonne ses péchés.

Or, en ce monde, qu’il s’agisse de son frère de sang ou d’un autre proche, s’il a vu votre défaut une fois, il vous considère toujours fautif en dépit du fait que vous vous en êtes débarrassé. »

Ainsi, en ce monde, même si l’on s’est débarrassé de son péché et de son défaut on est toujours considéré fautif et regardé avec suspicion.

« Or, ajoute le Messie Promis (a.s.), Dieu est si gracieux que lorsque l’homme se tourne vers Lui, malgré ses innombrables défauts, Il lui accorde Son Pardon. Hormis les prophètes, il n’existe personne d’autre qui se pare ainsi des couleurs divines et qui est aussi clément et qui couvre les défauts d’autrui à l’instar de Dieu. »

Sa’adi a décrit, quant à lui, la situation générale de l’homme en ces termes : Allah cache les défauts [de l’homme] en dépit d’en avoir connaissance. Or, le voisin ayant eu la moindre connaissance des défauts d’autrui, le crie sur tous les toits. »

En expliquant ces vers de Sa’adi qu’il a cités, le Messie Promis (a.s.) déclare : Allah a connaissance des défauts de l’homme, mais en raison de Son attribut As-Sattar, couvre ses offenses tant qu’il n’outrepasse pas les limites de la modération. Mais, l’homme quant à lui, même sans avoir vu les défauts d’autrui, le crie sur tous les toits.

« Ainsi, dit le Messie Promis (a.s.), voyez à quel point Ses attributs de grâce et de miséricorde sont sublimes ! Si Allah l’Exalté commençait à demander des comptes, Il aurait détruit tout le monde : mais Sa clémence et Sa miséricorde sont très vastes et l’emportent sur Sa colère. »

Si nous comprenons ce point et si nous n’espionnons pas nos compagnons, nos frères et nos proches, si nous ne cherchons pas constamment leurs défauts, nous pourrons établir une société ou règnent l’amour et l’affection.

Beaucoup parmi nous, au lieu de couvrir les défauts des autres, tentent de dévoiler leurs faiblesses. Si on dit quelque chose à leur sujet ou si par un moyen quelconque ils savent qu’untel a émis des critiques à son encontre, ils se mettent dans une colère noire et sont prêts à en venir aux mains. Cependant, lorsqu’ils sont en train de parler d’autrui, ils disent que c’était une parole superficielle énoncée en passant.

Nous devrons toujours avoir en tête cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), à savoir d’aimer pour son frère ce que l’on aime pour soit même. Si l’on souhaite qu’on couvre ses défauts, il faudra traiter autrui de la même manière. C’est un principe d’or essentiel pour préserver la paix de la société. Ainsi, en voyant le tort d’autrui, au lieu d’en faire la publicité, on doit tous accomplir l’Istighfar. Allah l’Exalté est Indépendant : et l’on doit aussi craindre de voir étaler au grand jour les innombrables défauts que l’on possède. Si en toute bonne intention l’on couvre les faiblesses d’autrui en ce cas l’on méritera les faveurs divines.

Que l’on se souvienne de cette parole du Messie Promis (a.s.) : si Dieu commence à demander des comptes, en ce cas Il détruira tout le monde. Ainsi, c’est une situation très inquiétante et il faudra constamment accomplir l’Istighfar. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré à une occasion : « Dieu, au Jour de la Résurrection couvrira les défauts de celui qui cache ceux de son frère ici bas. Il manifestera en sa faveur son attribut d’As-Sattar. Quant à celui qui dévoile les faiblesses de son frère musulman, celui qui informe les autres à propos des vices d’autrui, Allah dévoilera ses erreurs de conduite, tant et si bien qu’Il l’humiliera dans sa maison. »

C’est là un avertissement très sévère : c’est une situation très inquiétante. Afin d’attirer les faveurs divines, il faudra, de tout temps, au lieu de chercher les défauts d’autrui, examiner sa personne. C’est là que nous attirerons les faveurs divines.

D’aucuns disent : « Si nous ne dévoilons pas les vices d’autrui, comment pourra-t-il se réformer ? »

Sachez que si le vice d’une personne est en train de nuire à la Nizam-e-Jama’at ou est en train d’affecter une couche de la société, il faudra en informer ceux qui sont responsables d’apporter la reforme, qu’il s’agisse de l’Amir de la Jama’at, du président ou m’en informer, afin qu’il y ait réforme.

Allah non plus ne désire pas que l’organisation de Sa Jama’at soit corrompue. Il ne souhaite pas qu’un vice individuel se transforme en vice de la société. C’est pour cette raison qu’Allah dévoile les défauts de ceux qui persistent à répandre ou à commettre les vices dont ils sont coupables. Tout comme l’affirme le Messie Promis (a.s.), Allah voit les péchés et les fautes d’autrui.

Or, en raison de Ses attributs, Il couvre les défauts des coupables tant qu’ils n’outrepassent pas les limites de la modération. Quand l’homme se dévoile de son propre chef et quand il outrepasse les limites de la modération, l’attribut d’Allah ayant trait aux châtiments entre en action. Quand il dévoile tout, Allah l’Exalté peut le châtier ici-bas et il méritera aussi le châtiment de l’Au-delà. En tout cas, il est interdit d’étaler au grand jour les torts d’autrui, car au lieu d’endiguer ces offenses cela favorisera leur diffusion. L’on ne doit jamais oublier la prescription du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à cet égard.

Il a déclaré : « Vous corromprez autrui si vous étalez au grand jour ses faiblesses, si vous allez l’espionner afin de les découvrir. Celui qui agira de la sorte corrompra les gens et mettra à mal la paix de la société. Lorsqu’on criera sur tous les toits les défauts d’autrui, au lieu de se réformer, les coupables s’entêteront et tenteront aussi d’inspirer les autres à prendre la même voie et élargiront leur cercle d’influence. Il n’y aura plus de voile et lorsqu’il n’y en a plus, la réforme n’est plus possible.

Je voudrais ici attirer l’attention de ceux qui détiennent des responsabilités au sein de la Jama’at, en particulier, les départements responsables de la réforme. Ils doivent effectuer la réforme avec une extrême prudence et en étant animé de compassion. Aucun individu ne doit ressentir que tel titulaire de poste a divulgué au public ses défauts. S’il y a ce ressenti de la part du concerné, sa réaction sera très vive. Les responsables de la réforme qui étalent au grand jour les fautes d’autrui engendrent d’une part la corruption au sein de la société tout en s’attirant, d’autre part, la colère d’Allah l’Exalté.

Allah l’Exalté leur dira : « Je vous ai offert l’occasion de servir la Jama’at, afin que vous puissiez adopter, dans la mesure du possible, Mes attributs. Or, vous allez à contre-courant de Mon attribut d’ As-Sattar, engendrant ainsi de la frustration et des troubles.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous explique à quel point Allah l’Exalté aime couvrir les défauts d’autrui et jusqu’à quel point Il récompense ceux qui le font.

Il déclare : « Un musulman est le frère d’un autre musulman : il ne lèse pas celui-ci, et ne le laisse pas tomber. »

Au grand malheur des musulmans, nous constatons aujourd’hui que ce sont les musulmans qui lèsent le plus leurs coreligionnaires : ils sont en train de s’entre-tuer et personne ne se soucie de cette injonction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Celui-ci affirme plus loin qu’Allah l’Exalté subviendra aux besoins de celui qui soutient son frère. Au Jour de la Résurrection, Allah soulagera un des malheurs qui accable celui qui a allégé la souffrance d’un musulman. Et en ce jour, Allah l’Exalté dissimulera les fautes de celui qui couvre les faiblesses d’un musulman. »

Afin de s’attirer la grâce et la compassion d’un Dieu aussi gracieux et compatissant, il est essentiel de cacher les défauts d’autrui.

Dans un autre hadith le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclare : « Au Jour de la Résurrection, Allah l’Exalté dissimulera les défauts de celui qui cache les torts d’autrui ici-bas. »

C’est-à-dire, qu’Allah l’Exalté récompense nécessairement celui qui cache les défauts d’autrui. Allah l’Exalté consignera une bonne œuvre dans le compte de celui qui a caché un défaut de son frère et au Jour de la Résurrection, il sera récompensé. Allah l’Exalté fermera les yeux sur ses manquements. Voire Allah l’Exalté est si bienveillant et gracieux à l’égard de Ses serviteurs que selon un récit Il demandera à Son serviteur : « Avais-tu commis telle ou telle action ? » Quand l’homme répondra à l’affirmative, Allah l’Exalté déclarera : « J’ai caché sur terre tes faiblesses et le monde ignore les torts que tu as commis. Aujourd’hui, au Jour de la Résurrection je cacherai tes défauts et Je t’accorde Mon pardon. »

C’est ainsi qu’Allah traite Ses serviteurs. Si nous souhaitons profiter de l’attribut As-Sattar d’Allah l’Exalté, il nous incombe de cacher les défauts d’autrui. Personne ne doit se croire exempt de fautes et que seuls les autres en possèdent. De par Sa grâce, Allah l’Exalté couvre nos faiblesses.

N’oublions jamais ce que le Messie Promis (a.s.) nous a expliqué : en raison de Son attribut d’As-Sattar, Allah l’Exalté cache les défauts de l’homme. D’ailleurs c’est cet attribut divin qui a rendu pieux de nombreuses personnes. Si Dieu l’exalté n’avait pas couvert l’homme, la salissure que recèle son for intérieur serait connue de tous. C’est un point qu’il ne faudra jamais oublier. Tout en accomplissant l’ Istighfar afin de mériter le pardon d’Allah l’Exalté, tout en examinant sa personne, il faudra aussi fermer les yeux sur les faiblesses d’autrui et éviter de les étaler au grand jour. Il faudra en premier s’examiner et se dire que l’on doit couvrir les défauts d’autrui tout comme Allah l’Exalté a couvert les siens.

Une fois, le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « La grandeur de la foi de l’homme réside dans son adoption des excellences et des attributs divins et le fait de se parer des couleurs divines. À titre d’exemple, Allah l’Exalté est pardonnant : l’homme aussi doit pardonner. Dieu est miséricordieux, doux et bienveillant : l’homme doit l’être aussi à l’égard de son prochain. Allah l’Exalté étant As-Sattar, l’homme doit aussi se parer de cette couleur et fermer les yeux sur les défauts, les offenses et les péchés de son frère. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Certains n’arrivent pas à digérer leur nourriture tant qu’ils n’étalent pas au grand jour les torts ou les défauts d’autrui. Selon un hadith, Allah ferme les yeux sur les faiblesses de celui qui cache les défauts de son frère. L’homme ne doit point être orgueilleux, coupable d’indécence ou de maltraitance à l’égard d’autrui. Il doit, au contraire, le traiter avec affection et bienveillance. »

On évoqua un jour, dans une réunion en compagnie du Messie Promis (a.s.), les faiblesses d’un individu. Après avoir tout écouté, le Messie Promis (a.s.) s’est adressé à celui qui avait émis ces critiques en disant : « Tu as décrit et dénombré, avec véhémence, ses défauts. Il serait tout à fait louable de ta part d’évoquer ses bonnes qualités, qu’il doit certainement posséder.

Afin de débarrasser la société des vices, et afin de répandre la paix, l’amour, l’affection, il est essentiel de couvrir les défauts d’autrui et de mettre en exergue ses vertus. En dévoilant les bonnes qualités d’autrui, l’on encourage les autres à accomplir de bonnes œuvres. Le véritable musulman doit répandre le bien dans la société. Étaler au grand jour les erreurs de conduite d’autrui, par plaisir, pour susciter une joie éphémère et feinte ou pour divertir les autres, est un péché gravissime. Ridiculiser autrui dans une réunion est un grand péché que tout ahmadi doit éviter. En prêtant allégeance au Messie Promis (a.s.), nous promettons de ne point nuire à autrui, ni par nos mains, ni par notre langue. Il nous incombe de respecter ce serment.

Une blessure causée par la langue se cicatrise lentement. Ridiculiser autrui ou étaler sur la place publique ses défauts laissent, parfois, des marques permanentes. Nous devrons, de ce fait, être très prudents : nous devrons ressentir en nos cœurs une sympathie sincère et de la bienveillance à l’égard de nos frères. Nous ferons montre d’une vraie sympathie en cachant les faiblesses de nos frères. Nous ne devrons jamais, ni en plaisantant ni en étant sérieux, dévoiler leurs défauts.

Une sympathie sincère exige que l’on tente de réformer autrui lorsqu’on constate chez lui des manquements, afin qu’il puisse s’en débarrasser. Si ce vice laisse son empreinte sur la société ou y occasionne des effets néfastes, l’on pourra ainsi l’en protéger. Cet effet sera une bonne œuvre qui attirera les faveurs d’Allah l’Exalté. Qu’est-ce que le Messie Promis (a.s.) souhaite de notre part à ce sujet ? Il déclare : « Conseillez en aparté celui qui est coupable d’inconduite. S’il n’accepte pas ces conseils, il faudra prier pour lui. »

« Si ces deux actions sont sans effet sur lui, il faudra considérer cela comme un décret divin. »

Il faudra l’accepter comme le désir de Dieu. « Étant donné qu’Allah l’Exalté l’a accepté, il ne faut point se mettre en colère dès que vous voyez ses moindres fautes. »

C’est-à-dire, qu’Allah l’Exalté a permis à l’intéressé d’accepter le Messie Promis (a.s.) et de se joindre à la Jama’at : selon vous, il n’a pas été diffamé comme il se doit pour l’offense qu’il a commise. On est en train de couvrir ses défauts. Vous êtes les seuls à en avoir connaissance ; mais ce n’est pas la peine d’en être furieux. Préservez votre calme. Allah Lui-même trouvera un moyen pour effectuer sa réforme.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il se peut qu’il se corrige tôt ou tard. »

L’on comprend ici que selon le Messie Promis (a.s.) le fait qu’on soit ahmadi et qu’on lui ait prêté allégeance est un signe qu’on a été accepté par Dieu. Étant donné qu’Allah l’Exalté l’a agréé, personne n’a le droit de chercher ses défauts personnels pour les divulguer ou de l’espionner pour ensuite étaler au grand jour ses méconduites, ou d’exprimer son dégoût à son sujet devant les autres. Selon le Messie Promis (a.s.), il se peut que cette personne se réforme.

Il explique dans la même foulée : « Même de grands saints commettent parfois des fautes. Il est même dit : « Même un saint peut commettre l’adultère. » Nombre de voleurs et d’adultères se transforment en saints en fin de compte. Ce n’est pas dans mes mœurs de vouer autrui à la perdition de manière précipitée. Celui dont l’enfant est corrompu s’évertuera à le réformer. De même l’on ne doit pas abandonner son frère. » Tout comme l’on tente de corriger son enfant, de même l’on doit tenter de débarrasser son frère de ses défauts. Il faudra à la fois faire des efforts et prier pour lui. L’on doit certainement faire des efforts en ce sens.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Le Saint Coran ne préconise point de divulguer sur la place publique les défauts d’autrui et d’en faire mention à droite et à gauche. Il y est dit :

وَتَوَاصَوْا بِالصَّبْرِ وَتَوَاصَوْا بِالْمَرْحَمَةِ

C’est-à-dire, ils prodiguent des conseils avec patience et compassion.

Marhama signifie conseiller autrui après avoir constaté ses défauts : il faudra aussi supplier Dieu en ce sens, car la prière est très efficace. Il est fort lamentable celui qui évoque des centaines de fois les défauts d’autrui, mais qui ne prie même pas une fois pour lui. L’on est permis d’évoquer les défauts d’autrui après avoir prié pendant quarante jours pour lui, les yeux en larmes. »

Cela ne signifie pas qu’il est permis [par la suite] d’étaler au grand jour ses défauts. Celui qui souhaite apporter la réforme, doit, en premier lieu faire des efforts et prier avant d’émettre des doléances.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Cela ne signifie pas qu’il faudra encourager le mal, de louer le fait que l’autre possède des défauts et des faiblesses. Certes il ne faut pas encourager [l’intéressé] à commettre le mal, mais il ne faut pas non plus divulguer ses écarts de conduite à tout le monde et médire à son sujet. Il ne faut pas l’étaler en public ou en faire mention en privé, car selon le livre d’Allah, cela constitue un péché et tombe dans la catégorie de la médisance.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Le Sheikh Sa’adi avait deux disciples. Le premier énonçait des paroles pétries de vérité et de savoir. Mais le deuxième le jalousait parce qu’il n’était pas aussi capable que lui. »

Un des deux disciples était intelligent : le deuxième ne l’était pas tellement et il était jaloux du premier. En fin de compte, le disciple intelligent dit à Sa’adi : « Lorsque j’énonce quelque chose, l’autre est jaloux de moi. »

Sheikh Sa’adi répondit : « L’autre a pris la voie de l’enfer en étant jaloux de toi et tu as été, quant à toi, coupable de médisance. Ce que tu m’as dit là n’est pas bien. En commettant de la médisance tu as, toi aussi, pris la voie de l’enfer. »

Ainsi, tous deux ont été pécheurs.

Le Messie Promis (a.s.) déclare après avoir cité cet incident : « Cette communauté ne progressera pas tant qu’il n’y aura pas compassion et supplications, indulgence et bienveillance.

En prêtant allégeance au Messie Promis (a.s.) nous promettons d’apporter des changements purs en nous. Or, si nous sommes influencés par la société d’ici-bas et si nous ne tentons pas de copier les attributs divins et de suivre Ses commandements nous serons coupables d’avoir enfreint notre engagement. Nous ne serons pas à la hauteur des attentes que le Messie Promis (a.s.) avait en nous. Il souhaitait que nous éprouvions une compassion mutuelle, que nous priions les uns pour les autres, et que nous couvrions mutuellement nos défauts.

Il nous conseille ceci : « Il faut que les membres de ma Jama’at prient pour leur frère qui possède un défaut. Ils seront coupables de péchés, s’ils ne prient pas pour lui et s’ils en font mention partout. Tout défaut est susceptible d’être corrigé. D’où l’importance d’aider son frère par l’entremise des supplications.

Quand nous allons nous entraider par la prière au lieu de chercher les défauts des autres et de mettre à jour les faiblesses d’autrui, c’est là que nous serons la véritable Jama’at que souhaitait voir le Messie Promis (a.s.). En accord aux directives du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tel doit être l’état d’un véritable musulman. Cet état nous fera mériter le pardon d’Allah et couvrira nos manquements. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a enseigné une prière pour nous faire mériter la protection d’Allah et Ses faveurs. C’est une prière que nous devons réciter souvent.

Il s’agit de cette supplication : « Ô Allah ! J’implore Ta protection pour cette vie ici-bas et dans l’Au-Delà. Seigneur ! J’invoque Ton pardon et Ta protection, pour ce qui est de ce monde, de ma foi, des biens matériels, de la famille. Ô Allah, masque mes faiblesses, et éloigne mes peurs, les remplaçant par la sérénité. Ô Allah ! Protège-moi, devant et derrière moi, à ma gauche et à ma droite, et au-dessus de moi. Je souhaite trouver refuge dans Ta Grandeur contre tout problème dissimulé. »

Lorsque nous faisons cette prière pour nous, nous devons également en faire de même pour autrui. Lorsque nous agirons de la sorte, alors Allah l’Exalté acceptera nos prières. Qu’Allah soit satisfait de nous !

Après la prière, je dirigerai une prière funéraire en l’absence de la dépouille. Il s’agit de celle de Malik Saleem Lateef Saheb, avocat et président de la Jama’at de Nankana Saheb, au Pakistan. Il était le fils de Malik Muhammad Shafee Saheb. Il était âgé de 70 ans.

Hier, le 30 mars 2017, aux alentours de 9 heures du matin, il était sorti avec son fils pour aller au tribunal, quand un ennemi de l’Ahmadiyya le martyrisa en tirant sur lui. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

L’Ahmadiyya entra dans la famille du défunt martyr par l’intermédiaire des deux oncles maternels de son père Muhammad Shafee Saheb, notamment Hadrat Hafiz Nabi Bakhsh Saheb et Hadrat Jamal Deen Saheb, qui étaient tous deux des compagnons du Messie Promis (as). Ils étaient originaires de Chak Sa’adullah, dans les environs de Qadian.

Le père du défunt martyr naquit dans l’Ahmadiyya. Avant la partition, il vint s’installer à Nankana Saheb. Le défunt martyr naquit en 1948 à Nankana Saheb. Il y fit ses études élémentaires et après avoir complété ses études de droit, il commença à exercer en tant qu’avocat à partir de 1967.

Selon les faits, le défunt partait au tribunal vers 9 h accompagnés de son fils, l’avocat Muhammad Farhan qui conduisait la moto. Lorsqu’ils arrivèrent près d’un carrefour, appelé Bazar Bairi Wala, un homme leur fit signe de s’arrêter ; en raison du virage la moto roulait déjà lentement, et soudain un homme tira : la balle toucha les côtes droites du défunt. Il rechargea son arme et tira de nouveau sur son dos. Le défunt tomba de la moto. Le tireur essaya également de tirer sur son fils, mais échoua. Il essaya encore tandis que le fils récitait à voix haute le Kalima. Il y avait des gens autour, mais personne n’a essayé d’intervenir : ils se contentaient de regarder. Comme le tireur n’avait pas réussi à tirer de nouveau, il prit la fuite, mais durant ce temps le défunt avait déjà succombé à ses blessures.

Lors de la partition, le père du défunt martyr était l’inspecteur des revenus en chef. Ceci lui avait permis d’établir de nombreuses familles ahmadies à Nankana Saheb après la partition. Il les avait énormément aidées. Il peupla un quartier de Nankana d’Ahmadis, qui s’appelait Koutchah Ahmadiyya (Rue Ahmadiyya). Par la suite, en 1974 lorsque des lois ont été promulguées à l’encontre de la communauté, le nom de ce quartier a été modifié suite à la pression des opposants, et fut changé en Kadhafi Street.

Depuis 1977, jusqu’au jour où il tomba en martyr, excepté pour une année, le défunt a servi en tant que Président de la Jama’at de Nankana Saheb. Le défunt avait de nombreuses qualités. Il était exemplaire en ce qui concerne l’hospitalité, en particulier envers les invités du centre, et il aidait également les pauvres.

Il était toujours prêt à aider tout le monde. Il était constant dans ses prières et était extrêmement attaché au Califat. C’était un homme brave et courageux. Tout comme d’autres membres de la communauté, il a eu à faire face à de vives oppositions. En 1989, lorsque des opposants avaient brûlé et pillé de nombreuses maisons d’ahmadis, la maison du défunt en faisait également partie. Malgré toute cette hostilité, il resta ferme, et tenait tête aux opposants.

En 2010, il eut l’opportunité de contribuer largement pour la construction d’une mosquée ahmadie locale. La femme du défunt a également eu le bonheur de servir en tant que présidente de la Lajna (Imaillah) pendant une longue durée. Elle est décédée il y a quelques années. Le beau-père du défunt martyr, Malik Muhammad Din Saheb, faisait l’objet du célèbre procès de Sahiwal, et décéda en prison.

Le défunt martyr comptait dans sa famille deux fils, Malik Awais, juge civil à Lahore, et Muhammad Farhan, avocat et également le Qaïd des Khouddam-oul-Ahmadiyya. Il a également une fille, la Dr Samrah Waqar Saheba, qui est à Lahore. Il avait trois frères, et trois sœurs. L’un de ses frères, Malik Muhammad Nasim Saheb, vit ici à Londres. Le père du défunt était apparenté à la mère du Dr Abdus Salam Saheb. En accord avec le souhait de sa famille, le défunt fut enterré dans son village natal à Sahiwal.

Qu’Allah exalte le rang du défunt martyr, et qu’il fasse que ses enfants puissent marcher sur ses pas, et sur la voie de la piété, et qu’Il fasse que les opposants et les ennemis de l’Ahmadiyya puissent être rapidement châtiés.


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