Sermons 2016

Deux serviteurs exemplaires de l’Islam et de l’humanité

Sa Sainteté le Calife a évoqué, dans son sermon du 21 octobre 2016, le décés de Bashir Ahmad Rafiq et la docteur Nusrat Jehan Maalik.

 Sermon du vendredi 21 octobre, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Bait-ul-Islam, Ontario, Canada. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui j’évoquerai deux serviteurs de la djama’at qui ont quitté ce monde ces derniers jours. Le premier est Mokarram Bashir Ahmad Rafiq Khan Saheb et la deuxième est la docteure Nusrat Jehan du département de la gynécologie de l’hôpital Fazl-é-Umar.

Toute personne qui vient au monde doit un jour le quitter. Or, chanceux sont ceux à qui Allah accorde l’occasion de servir la foi et l’humanité. Bashir Rafiq Khan est un ancien serviteur de la communauté et missionnaire. Il a occupé plusieurs postes administratifs et il s’est acquitté à merveille de ses devoirs. Âgé d’environs 85 ans, il est décédé à Londres, le 11 octobre 2016. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Il avait complété sa licence à l’Université du Pendjab et il a eu son diplôme de Shahid à la Jamia-tul-Mubashirine en 1958. [Il appartenait] à une ancienne famille ahmadie. Sa mère s’appelait Fatima Bibi : elle était la fille aînée de Maulvi Mohammad Ilyas Khan Saheb, un compagnon du Messie Promis (a.s.).

Le père de [Bashir Rafiq Khan] s’appelait Danishmand Khan et était né aux alentours de l’an 1890 : il était récipiendaire de rêves [vrais] et de visions. Bashir Rafiq Khan est ahmadi de naissance. Son père a embrassé l’Ahmadiyya en 1921 : suite à sa conversion il a été boycotté par les habitants de son village. Feu le quatrième Calife avait écrit ceci à Bashir Rafiq Khan à propos de son père : «… votre lettre me rappelle à tout instant votre noble père et me pousse à prier pour lui. Il n’y avait aucune contradiction entre ses paroles et ses actions : il était la personnification de la sincérité et de la vérité. »

Ce sont là les qualités d’un ahmadi et d’un croyant.

[Le quatrième Calife] écrit : « J’étais très proche de votre père et je le suis encore. Mes prières à son endroit sont l’expression de cette proximité. Qu’Allah lui accorde des grâces immenses et qu’Il fasse que tous ses enfants soient ses véritables héritiers. »

Bashir Rafiq Khan s’est marié à Salimah Nahid en 1956 : elle était la fille d’Abdur Rahman Khan Saheb. Ce dernier était le fils de Khan Amirullah Khan Saheb, un compagnon du Messie Promis (a.s.). Bashir Rafiq Khan a trois fils et trois filles. Il est entré à la Talim Ul Islam High School en 1945 : il avait 14 ans à l’époque.

Durant ces jours, lors d’un sermon, Hazrat Muslih Maw’oud avait encouragé les jeunes à dédier leur vie pour la cause de l’Ahmadiyya. Dès que le Calife avait terminé son sermon, les jeunes ont présenté leurs noms : Bashir Rafiq Khan était parmi ces jeunes hommes chanceux. L’organisation de la djama’at n’était pas la même qu’aujourd’hui : Bashir Rafiq Khan a reçu une lettre personnelle de Hazrat Mousley Maw’oud l’annonçant que son Waqf a été accepté. Bashir Rafiq Khan a continué ses études à Qadian jusqu’au moment de la partition en 1947. Il est retourné dans sa région natale après avoir complété son BEPC ou quelque temps avant la partition. Lorsqu’il étudiait au collège, il reçut un jour une lettre du secrétaire privé qui disait ceci : « Hazrat Mousleh Maw’oud évoquait un jeune étudiant d’origine pachtoune qui étudiait à Qadian et qui avait dédié sa vie. Or, on ignore son nom. On a perdu les archives en raison de la partition ou elles ne sont pas présentes à Rabwah. Essayez de trouver cet étudiant de 1945 qui avait dédié sa vie. »

Cette lettre arriva chez Bashir Rafiq Khan par hasard et il informa [le Calife] qu’il était l’étudiant en question. Le deuxième Calife l’ordonna de venir à Rabwah immédiatement et de s’enrôler à la Talim Ul Islam College de Lahore et d’y compléter sa licence. Le troisième Calife était le principal de cette institution à l’époque.

Le défunt relate : « En 1953, les troubles anti-ahmadi se sont éclatés alors que je préparai mes examens. Nous avons fait nos examens dans ces conditions. Et j’étais fort triste suite au résultat de ces examens, car j’avais échoué. Or, j’étais aussi troublé : pourquoi Dieu m’avait-il montré, au préalable, les questions de l’examen si je devais échouer ? Et d’ailleurs ces mêmes questions sont sorties pour l’examen. De surcroît, le deuxième Calife avait annoncé avec conviction que j’allais passer ces examens. Ma foi commença à chanceler en raison de ces questions. Les résultats ont été publiés dans les journaux et j’étais fort triste. Mon père m’en a demandé la raison. Suite à ma réponse, il a déclaré : « Cela ne fait rien. Tu referas l’examen, car tu n’as pas pu te préparer en raison des troubles dans le Pendjab. » Après quelques jours son père lui a dit : « Chaque fois que je priais pour toi j’entendais une voix qui disait : « Bashir Ahmad a passé ses examens. » Quand je lui montrais le résultat, il ne disait plus rien. Quelques jours après il me répétait : « Je reçois la réponse que tu as passé tes examens. »

Par hasard, nous avons reçu un jour beaucoup de lettres. Une a été envoyée par l’université. J’étais fort surpris quand je l’ai ouverte. L’université annonçait qu’elle s’était trompée sur mes résultats. Après vérification de mes copies on m’a accordé la moyenne. Quelques jours après, je me suis présenté au deuxième Calife et je lui ai raconté tout l’incident. Le deuxième Calife a déclaré : « Je t’avais informé que suite à mes prières, Dieu m’a intimé que tu passeras tes examens. Ces résultats prouvent que personne ne peut repousser les promesses divines. »

Allah avait déjà pris sa décision. Espérer tout autre résultat après qu’Allah ait informé le deuxième Calife et son père sera une moquerie des paroles divines. La parole de Dieu s’est réalisée en fin de compte.

Hazrat Mousleh Maw’oud lui a dit : « Entre à la Jamia et passe le diplôme de Shahid. Je veux t’envoyer sur le terrain pour prêcher le message [de l’Islam et de l’Ahmadiyya.] »

Bashir Rafiq Khan relate : « Notre classe a eu l’honneur de recevoir le deuxième Calife à quelques occasions à la Jamia. Il nous a enseigné quelques méthodes pour maîtriser divers domaines de connaissance. Le deuxième Calife avait insisté que chaque étudiant devait constituer une bibliothèque et s’acheter des livres. »

Tout étudiant de la Jamia doit se souvenir de ces points. Il y a de nombreux Jamia dans le monde et d’innombrables Waqf-e-Zindagi. Ils doivent tous avoir leurs propres bibliothèques. Lors de la rencontre avec les missionnaires la dernière fois à Londres, je leur ai dit qu’ils doivent tous disposer d’une bibliothèque personnelle et ne doivent pas dépendre de celle de la djama’at. »

Le défunt relate : « Après avoir eu mon diplôme de Shahid à la Jamia-tul-Mubashirine, je me suis présenté à la Walakat-Tabshir. Mokarram Mirza Mubarak Ahmad était le Wakil-Ut-Tabshir à l’époque et il m’a conduit chez le deuxième Calife. Celui-ci a déclaré : « Envoyez-le en Angleterre. »

Avant de m’y rendre, j’ai accompagné encore une fois le Wakil-Ut-Tabshir chez le deuxième Calife. J’ai eu une audience avec le Calife et celui-ci m’a donné des instructions détaillées que j’ai consignées. Il a prié pour moi, m’a souhaité adieu en me prenant dans ses bras. Et j’ai été posté à Londres en 1959 et j’ai commencé à servir la communauté en tant qu’adjoint de l’Imam de la mosquée de Londres.

En 1959, je suis parti voir Maulana Jalal Ud Din Shams pour lui demander des conseils avant de me rendre en Angleterre. Maulana Jalal Ud Din Shams avait servi pendant longtemps comme l’Imam de la mosquée de Londres et il m’a prodigué divers conseils.

Il m’en a prodigué un qui m’a été d’un grand avantage au cours de ma vie. Maulana Jalal Ud Din Shams a relaté : « Quand j’étais en Syrie, M. Munir Al-Husni, qui appartenait à une famille nantie, a accepté l’Ahmadiyya par mon entremise. »

Il était un ancien ahmadi et était très sincère. La djama’at a progressé en Syrie après sa conversion.

Maulana Jalal Ud Din Shams relate : « Sa passion et son enthousiasme à servir la religion n’ont cessé de croître par la suite. Munir Al-Husni venait à la mission tous les jours après la prière d’Asr. »

Nous avions une mission en Syrie à l’époque et il n’y avait aucune restriction.

Maulana Jalal Ud Din Shams relate : « Munir Al-Husni préparait des repas pour moi avec beaucoup d’enthousiasme et il insistait pour le faire. Nous consommions tous les deux ce repas le soir. Un soir, lors du repas, je lui ai dit qu’il y avait trop de sel et qu’il devait en être vigilant à l’avenir. »

Munir Al-Husni était silencieux pour quelques instants et il a affirmé par la suite : « Maulana Saheb, vous savez très bien que de nombreux domestiques sont à mon service la maison. » Il était très riche. « Quand je retourne chez moi le soir, c’est mon domestique qui délie les lacets de ma botte. Chez moi je n’ai jamais préparé, ne serait-ce qu’une tasse de thé. Je viens ici préparer votre repas afin de mériter le plaisir divin. Sinon pour quelle autre raison devrais-je le faire ? Si j’ai mis trop ou moins d’épices, veuillez m’en pardonner, car cuisiner n’est pas ma vocation. »

Maulana Jalal Ud Din Shams relate à propos de cet incident : « Ceci m’a appris que les membres nous servent de gaieté de cœur non pas en raison de notre personne. Ils le font pour le plaisir d’Allah et par amour pour la communauté Ahmadiyya. N’oublions jamais que celui qui nous sert nous accorde en fait une faveur. S’il y a des lacunes à cet égard nous n’avons pas le droit de les réprimander ou de leur faire des reproches. »

Allah a accordé à la djama’at du Messie Promis (a.s.) des personnes emplies d’une fidélité et d’un dévouement extraordinaire. Il l’a fait depuis le début et ne cesse de le faire jusqu’à présent.

Bashir Rafiq Khan relate : « En 1964, Chaudhry Rahmat Khan Saheb, qui était l’Imam de la mosquée de Londres, a dû retourner [au Pakistan] pour des raisons de santé. Et j’ai été nommé l’Imam de la mosquée de Londres. »

En 1960, Bashir Rafiq Saheb a lancé le magazine Muslim Herald en anglais, qui était composé de dix pages au tout début. Il était l’éditeur de ce périodique et il faisait tout lui-même. En 1962, il a lancé le journal bimensuel Akhbar Ahmadiyya suite à l’encouragement de Hazrat Sahibzada Mirza Bashir Ahmad Saheb.

Bashir Rafiq Khan relate : « J’étais le fondateur de ce journal. Et j’en ai été l’éditeur pour longtemps. J’ai eu l’occasion d’écrire des articles régulièrement. »

Bashir Rafiq Khan était un fin intellectuel. Il a aussi été l’éditeur du journal Review of Religion, lancé par le Messie Promis (a.s.). Le troisième Calife a effectué huit visites en Europe lors de son califat après 1967. Et Maulana Bashir Rafiq Saheb était de la délégation du Calife lors de sept de ces visites. À deux reprises, il a servi en tant que secrétaire privé du Calife lors de ces visites. Il est retourné au Pakistan en 1970 et il a servi comme secrétaire privé du Calife. Il est retourné à Londres en 1971 et il a occupé de nouveau son poste d’Imam de la mosquée de Londres. En 1976 il a accompagné le troisième Calife en tant que secrétaire privé lors de ses visites aux États-Unis et au Canada. En mai 1978, le troisième Calife est venu à Londres pour la conférence internationale sur la délivrance de la croix. Les membres de la djama’at du Royaume-Uni, la Majlis Amila de ce pays ainsi que les membres du comité organisateur ont travaillé jour et nuit pour compléter les préparatifs pour cette conférence. Ils ont montré un grand exemple de travail d’équipe.

Bashir Rafiq Khan était l’Imam de la mosquée de Londres de 1964 à 1970 et de 1971 à 1979. Il fut l’éditeur du magazine Muslim Herald de 1961 à 1979 ; secrétaire privé du troisième Calife de 1970 à 1971. En novembre 1985, il a été choisi comme le Wakil-Ud-Diwan du Tahrik-e-Jadid. Il a occupé ce poste jusqu’en 1987. Il a été le Wakil-Ut-Tasnif de Rabwah de 1982 à 1985, Additionnal Walik-Ut-Tabshir à Rabwah de 1983 à 1984, Additionnal Wakil-Ut-Tasnif de Londres de 1987 à 1997, éditeur de la Review of Religions de 1983 à 1985, président du comité des éditeurs de la Review of Religions de 1988 à 1995. De 1971 à 1985 il a été membre de la Sadr Anjuman Ahmadiyya Pakistan, membre du comité d’Iftah de 1971 à 1973 et membre du comité de la Qaza de 1984 à 1987.

Il a aussi occupé des postes à l’extérieur de la communauté. Il a été membre et vice-président du Rotary Club de Wandsworth. Il a aussi été président du Rotary Club. En 1968, il a été invité par le président Tubman du Liberia comme invité de marque et il a reçu le titre de chef honorifique du Liberia.

Son fils écrit : « [Mon père] accomplissait la prière de Tahajjud régulièrement. Et il priait régulièrement : il consignait les noms de ceux pour qui il priait afin de ne pas les oublier. Il envoyait, en grand nombre, des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il nous a expliqué l’importance des contributions financières. »

Le colonel Nazir, le frère du défunt relate l’épisode lorsque le deuxième Calife l’a appelé. J’en ai fait mention brièvement. À l’époque Bashir Rafiq Khan s’était inscrit dans une faculté de loi. Son père lui a envoyé la lettre du deuxième Calife qu’il avait reçue. Bashir Rafiq annonçait au deuxième Calife qu’il pourrait mieux servir la djama’at en tant qu’avocat. Le deuxième Calife lui a répondu : « Nous avons besoin d’avocats [dans le domaine] de la foi et pas d’avocats de ce monde. L’honneur, la richesse et la renommée qu’il désire acquérir en ce monde, Allah le lui accordera grâce aux bénédictions de son Waqf. » Quand mon père a présenté cette lettre à mon frère, il est parti à Rabwah sur le champ avec ses affaires. » Voyez comment Allah a accompli ces paroles : s’il avait suivi une carrière légale, il aurait été un avocat de ce monde. Or, il a reçu les honneurs de ce monde et ainsi que l’occasion de servir la religion. Son frère ajoute : « Tout comme l’a écrit le deuxième Calife, il a reçu un éminent statut, une grande renommée et les honneurs grâce aux bénédictions du Waqf. Il a mené une vie remplie par la grâce d’Allah le très haut.

Il était aussi très fidèle envers le Califat. Il souffrait beaucoup du cœur. Il avait subi une opération cardiaque depuis fort longtemps. À une époque sa situation était désespérée et Allah lui a accordé une nouvelle vie. Il était très faible en raison de sa maladie. Il m’écrivait souvent des lettres dans lesquels il faisait montre de sa fidélité et de son dévouement ; lorsqu’il savait que je participais à un événement quelconque, il s’y joignait. Il se déplaçait grâce à son aide à la mobilité ou par quelque autre moyen. Même quand il était faible je le voyais présent à la prière de Jummah. Il venait à pied. Qu’Allah lui accorde son pardon et sa miséricorde. Et qu’Il exalte son statut. Qu’Il fasse que ses enfants soient sincères et fidèles envers la djama’at et qu’ils puissent marcher sur ses pas.

La deuxième personne que je voudrais mentionner est la doctoresse Nusrat Jehan Maalik Saheba, qui était la fille de Hazrat Maulana Abdul Maalik Khan Saheb. Elle est décédée à Londres, le 11 octobre 2016. Inna Lillahi Wa Inna Ilaihi Rajeoune. Elle résidait à Rabwah quoiqu’elle était de nationalité britannique. Elle venait à Londres tous les ans afin d’accroître ses compétences professionnelles. La défunte visitait différents hôpitaux. Elle venait aussi se faire soigner puisqu’elle était malade depuis quelque temps. Après la Jalsa du Royaume-Uni elle a attrapé une infection pulmonaire. Celle-ci s’est aggravée et ses poumons ont cessé de fonctionner.

Or, par la grâce d’Allah, elle s’était bien rétablie et les médecins avaient de l’espoir. Mais si elle venait à attraper une nouvelle infection, elle s’en sortirait difficilement. Or selon le décret d’Allah elle a subi une attaque soudaine et elle est décédée après quelques heures.

Elle est née le 15 octobre 1951 à Karachi. Son père, Mohtaram Maulana Abdul Maalik Khan Saheb était un ancien serviteur de la communauté. Il était le fils de Khan Zulfiqar Ali Khan Saheb. Il était originaire de Najib Abad, du district Bajnor, dans la province de l’Uttar pradesh. Le grand-père de la doctoresse Nusrat Jehan a prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) par courrier en 1900. Et il rencontra le Messie Promis (a.s.) en 1903.

Suite au souhait du Messie Promis (a.s.), Hazrat Khan Zulfikar Ali Khan Saheb a dédié son enfant pour la cause de la foi : et il avait dédié Maulana Abdul Maalik Khan Saheb, son fils dès son enfance, quoiqu’il soit né en 1911. Après avoir étudié à la Madrassah Ahmadiyya, il a complété ses études de Maulvi Fazil en 1932 à l’université du Pendjab. Par la suite, il a eu un très bon emploi. Mais son père lui a écrit : « Je ne t’ai pas envoyé faire des études afin que tu puisses acquérir les biens de ce monde. Un de mes [fils] doit aussi œuvrer en faveur de la foi. » Dès qu’il a reçu cette lettre de son père, Maulana Abdul Maalik Khan Saheb a donné sa démission, il est retourné à Qadian et il a participé dans la classe de missionnaires. [Sa fille] la doctoresse Nusrat Jehan a fait preuve de la même sincérité, de la même fidélité et de la même passion. Elle a étudié au Royaume-Uni. Elle avait fait son M.B.B.S au Pakistan, pour ensuite se spécialiser au Royaume-Uni. Elle aurait pu récolter des centaines de milliers de roupies là où elle aurait travaillé. Or, afin de servir la religion et l’humanité, elle a décidé d’élire domicile à Rabwah, une toute petite ville. L’hôpital avait besoin d’elle à cette époque et elle a comblé ce besoin. Et pendant toute sa vie elle a servi en toute abnégation, des services qui étaient d’un très haut niveau. Nombre de personnes m’ont fait part de leurs sentiments à cet égard. Il est difficile d’évoquer tous les points. J’en ferai mention de quelques-uns plus tard. La défunte avait une seule fille du nom de Aisha Nudrat : elle réside au Royaume-Uni, avec son mari et trois enfants. La doctoresse a complété son M.B.B.S à laFatimah Jinah Medical College du Pakistan, et elle a suivi le cursus R.C.O.G de la Royal College of Obstetricians and Gyneacologists. Elle a commencé à servir à l’hôpital Fazl-é-Umar en 1985 : soit à partir du 20 avril 1985 jusqu’à présent. Elle suivait un traitement, comme je l’ai souligné. Elle souffrait du foie et elle avait pris congé le 5 avril afin de venir se faire traiter à Londres. Le traitement était efficace par la grâce d’Allah. Et après la Jalsa elle a eu une infection pulmonaire. Sa santé semblait se rétablir quand il y a eu une attaque soudaine et elle est décédée.

Maqboul Mubashir, son gendre relate : « La défunte avait une grande confiance en Dieu. Elle avait une grande passion pour l’adoration de Dieu, elle aimait le Coran et avait un lien très proche avec le Califat. Elle obéissait au Califat de gaieté de cœur. Sa priorité était le service humanitaire, la guérison des malades et leur confort. »

Je suis moi-même témoin de ces qualités évoquées ici. Il n’y a là aucune exagération. Elle possédait en réalité ces vertus. Elle priait avant d’entreprendre toute opération chirurgicale et avant d’entreprendre tout traitement. Elle faisait de l’aumône quotidiennement. Elle demandait aux aînés de Rabwah de prier pour ses malades. Elle payait de sa poche les frais de traitement des malades aux revenus modestes ou demandait à ses amis proches de le faire. Elle était très vigilante quant aux biens de la djama’at et elle faisait tout pour économiser l’argent de la djama’at.

Son gendre relate : « Je travaillais dans un hôpital privé à Lahore. La défunte me demandait : où as-tu acheté tel produit et à quel prix ? Chez qui tu as acheté tel médicament ? Si le prix était raisonnable elle en achetait de ces mêmes compagnies pour la Fazl-é-Umar Hospital.

Elle a servi ses parents avec une grande affection. Elle a servi sa mère qui a connu une longue maladie. La défunte a accompli ses devoirs tout en servant sa mère. Elle a fait preuve d’une grande patience face à sa maladie, durant ces derniers jours. Elle était à l’hôpital durant la phase finale de sa maladie pour environs deux mois. Elle disait tout le temps : « Faites-moi écouter la récitation du Coran. » À la maison, elle encourageait les enfants à accomplir la Salat et à réciter le Coran. Elle était très contente lorsqu’elle voyait les enfants accomplir une bonne œuvre ou lorsqu’elle les voyait réciter le Coran. Elle les récompensait et priait pour eux. »

M. Mubasher disait : « Quand notre fille a eu douze ans, la défunte l’a encouragée à se couvrir la tête et à porter le voile. Elle prodiguait de petits conseils, non moins importants en citant des exemples ou des récits en référence à Hazrat Amma Jaan et d’autres aînés de la djama’at. Elle était elle-même très respectueuse des règles de la modestie islamique.

Si les parents et les grands prodiguent des conseils aux enfants, elles n’hésiteront pas à porter le voile. Au contraire, elles le feront courageusement.

La doctoresse Nusrat Majoka travaille à l’hôpital Fazl-é-Umar. Elle relate : « Je connais la doctoresse Nusrat Jehan depuis environs 18 ans. Le département de la gynécologie a été lancé à l’hôpital Fazl-é-Umar quand j’ai commencé mon internat.

Ma formation professionnelle a été faite par Madame la doctoresse. C’était une formatrice très compétente, on obtenait des directives de sa part pour toutes les affaires de la vie. Elle était solide et intègre : Dieu l’Exalté lui avait accordé de nombreuses compétences. C’était une fille obéissante et pleine de compassion [envers ses parents], ainsi qu’une mère attentionnée. C’était une formatrice très disciplinée et une sœur et amie pleine d’empathie. » Elle ajoute : « Sa vie n’est que sacrifice. Elle a délaissé sa vie personnelle pour servir la religion. Ses priorités étaient très différentes de la plupart des personnes. Elle disait : « J’ai deux enfants, le premier est ma fille, et le deuxième c’est mon service. » Elle essayait constamment d’améliorer son service de gynécologie. La défunte était toujours prête à servir ses patientes, elle était particulièrement attentionnée vis-à-vis des serviteurs pauvres de la djama’at. Elle leur téléphonait également régulièrement si leurs femmes tombaient malades pour s’enquérir de leur état.

Elle était très aimante envers ses collègues : s’il arrivait qu’elle leur demande de travailler davantage lorsque cela était nécessaire, par exemple si l’état d’un patient le nécessitait, alors elle envoyait des repas pour eux de chez elle. Elle essayait de les aider dans les moments difficiles. » Tout le monde a écrit qu’elle avait une relation très étroite avec le Califat : c’est là une profonde vérité. C’était une relation très profonde. » Elle continue : « Depuis l’année dernière, elle m’impliquait dans tout ce qu’elle faisait, dans toute chose importante. Elle m’a appris tous les types de chirurgie en gynécologie et me disait qu’elle avait très peu de temps. Je ne réalisais pas ce qu’elle voulait dire, car elle était très active, mais maintenant après son décès, j’ai compris qu’elle devait le savoir en raison de sa maladie. » Elle ajoute : « Elle nous a quittés. Les habitants de Rabwah lui doivent énormément. Aujourd’hui tous les yeux sont remplis de larmes et les cœurs sont attristés. »

J’ai reçu de nombreuses lettres, tout ce qu’elle a écrit est empli de vérité.

La doctoresse Amtul Haye, une de nos médecins du Ghana écrit : « Ma formation initiale a été faite par la doctoresse Nusrat Jahan, et quand je suis venue au Ghana, elle est restée en contact avec moi via WhatsApp et par e-mails. À chaque fois que je rencontrais un problème en gynécologie, elle me répondait avec plaisir, et me donnait des directives, et dans les moments difficiles elle me disait toujours d’écrire au Calife pour lui demander de prier. »

Elle continue : « Lorsque je travaillais avec elle, elle faisait attention à chaque détail. Je me souviens qu’à chaque fois qu’elle voyait une lumière inutilement allumée, elle l’éteignait aussitôt afin que l’argent de la djama’at ne soit pas gaspillé. Elle exhortait les femmes mariées à préserver leur mariage. Elle disait que les relations de sang ne se brisent jamais, mais la relation entre un mari et sa femme est basée sur l’amour. S’il n’y a plus d’amour, il ne reste rien de la relation. »

Elle a donné un excellent conseil que les couples doivent suivre. Elle continue : « Ces derniers jours, avant sa maladie et avant d’être admise à l’hôpital à Londres, elle m’a téléphoné pour m’informer qu’une salle de gynécologie a été construite à Rabwah, mais qu’elle ne sait pas si elle pourra la visiter. »

Elle m’avait également dit qu’il se peut que [son traitement] prenne du temps, et qu’il ne faut pas l’attendre et demander au Nazir-e-Ala d’inaugurer la salle. Je lui ai envoyé cette directive. Les œuvres de la djama’at ne s’arrêtent pour personne.

Le docteur Nuri est le directeur de la Tahir Heart Institute. Il raconte : « Depuis maintenant plus de neuf ans, j’ai eu l’occasion de travailler avec la docteure Nusrat Jahan Saheba, à l’aile Zubeida Bani de l’hôpital Fazle Umar et au Tahir Heart Institute. Elle possédait des qualités que l’on retrouve chez très peu de médecins aujourd’hui. C’était une femme très pieuse, qui faisait beaucoup de prières, elle avait de grandes qualités morales, elle était imprégnée de la crainte de Dieu, elle priait pour ses patients, elle respectait minutieusement le principe du voile, elle possédait une grande connaissance du Saint Coran, elle suivait l’exemple établi par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et le Messie Promis (as). »

Elle a également étudié en Angleterre, et elle visitait des hôpitaux anglais pour se former, mais elle a toujours porté le Niqab et la Burqa. Elle n’a jamais été complexée et a travaillé tout en respectant le principe du voile. Elle était un exemple pour les jeunes femmes qui avancent comme excuse qu’elles ne peuvent travailler en portant le voile.

Le docteur Nouri continue : « Elle était experte dans son domaine. Elle avait de grandes connaissances techniques et elle travaillait tout en mettant à jour ses connaissances. Elle ne se souciait jamais de l’heure lorsqu’elle travaillait, et elle n’a jamais abusé des avantages disponibles. Elle sacrifiait ses vacances pour des patients en état critique, et travaillait plus de 12 heures par jour. » Il ajoute : « Je me souviens, qu’une fois elle a travaillé toute la nuit sur un cas compliqué d’accouchement. Elle informait les patients sur les options possibles, en les rassurant, ce qui faisait que les patients avaient une grande confiance en elle. Elle respectait les règles et les principes, elle remplissait ses devoirs avec beaucoup d’honnêteté. »

Des gens lui disaient, et m’écrivaient aussi, qu’elle était très stricte. Si elle l’était c’était en raison des principes, mais elle avait un cœur très tendre. La générosité et l’empathie faisaient partie de ses principales qualités. Docteur Nuri Saheb écrit : « Une femme âgée qui était admise à la Tahir Heart Institute, a raconté cette anecdote : « Un jour Madame la doctoresse repartait chez elle en voiture après avoir fini son travail, quand elle me vit près de l’hôpital sur le boulevard Aqsa. Elle s’arrêta et posa sa main sur ma nuque avec beaucoup d’assurance. Elle s’enquerra au sujet de ma maladie. Sur place elle me conseilla un médicament qu’elle mit sur une ordonnance et partit. »

Elle était très éloquente. Son père Maulana Abdul Malik Khan Saheb, était aussi un grand orateur. Fozia Shamim Saheba, la présidente des Lajnas de Lahore relata à Nuri Saheb, que lorsqu’elle était invitée à Lahore pour s’adresser aux Lajnas, sa personnalité et son éloquence avaient un grand impact sur l’audience. Elle s’exprimait au sujet de l’Ahmadiyyah, le Califat, et sur les grâces d’Allah l’Exalté, on voyait dans sa manière de s’exprimer l’ombre de son père Maulana Abdul Maalik Khan Saheb.

Elle était fidèle et sincère envers le Califat. Elle évoquait les paroles du Calife, dans des réunions, des séminaires, et même pendant ses rondes de service.

Son lien avec le Califat n’était pas visible que dans ses paroles, mais également dans ses actes. C’était une femme exemplaire.

Docteur Mohammad Ashrad Saheb écrit : « Dieu lui avait accordé une grande perspicacité et une grande vision. Parfois dans le cadre de la prise en charge d’un patient elle modifiait momentanément la procédure, et sa décision s’avérait ensuite être correcte. Elle était très compétente, elle maîtrisait parfaitement sa spécialité, elle respectait les principes, elle exprimait ses propos de manière très claire. Elle avait pour habitude d’investiguer profondément chaque affaire, et en tirait des conclusions pour les prochaines fois.

En matière de hiérarchie, elle était certes imposante, mais elle était très aimante envers ses collègues, et elle partageait leur bonheur et leur malheur.

Sa préoccupation, et son empathie n’étaient pas seulement limitées à son cercle familial, à ses amis, ses collègues, et à l’hôpital, mais nous avons vu qu’elle était aussi pleine de compassion envers les membres de la famille des collègues, les patients, et leurs proches. Elle aidait généreusement les nécessiteux et par respect pour eux elle le faisait discrètement. » Ce médecin ajoute : « Elle gardait une trace de chaque chose importante. » Il continue : « D’après ma connaissance, sous sa direction, les archives du service de gynécologie étaient les mieux préservées et protégées. »

Un missionnaire du nom de Fazeel Ayyaz Saheb écrit : « Elle était emplie de compassion et d’empathie. En 1989, lorsque je servais à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah, alors je vins m’installer à Rabwah avec ma femme qui était enceinte d’une fille. Lorsque la défunte a pris en charge ma femme pour l’accouchement, dans le cadre d’un traitement ou bien pour un autre problème elle s’est montrée très serviable, attentionnée et bienveillante. J’ai dédié ma vie et pour cette raison, ma femme et mes enfants, ont toujours reçu une attention et un amour particulier de sa part. Nous avons quatre enfants, trois filles et un garçon, qui sont nés à l’hôpital Fazle Umar. » Il dit : « Je l’ai toujours trouvée bien plus soucieuse que moi au sujet de la santé de mes enfants et de leur mère. Lorsque nous avons eu notre quatrième fille, alors la troisième, qui n’avait que 4 ans, est partie chez elle et lui a dit : « Pouvez-vous nous apporter aussi un frère ? » La défunte l’a embrassé et lui a dit : « Prie pour qu’Allah t’accorde un frère. » Par la suite quand sa femme fut de nouveau enceinte, la doctoresse pria de son côté et écrivit au quatrième Calife (rha) pour des prières, et disait à chaque personne qu’elle rencontrait de prier pour cette femme.

Il ajoute : « Finalement, Allah accorda sa grâce, et ce fut un garçon. Elle vint en personne chercher ma fille chez moi lui disant : « Allah l’Exalté t’as accordé un frère. » Ensuite elle déposa ma femme chez nous, dans sa voiture personnelle. »

De nombreux patients non-ahmadis venaient la consulter. Une fois elle raconta qu’un Mollah vint de Chiniot. Sa femme n’arrivait pas à concevoir : grâce à sa prise en charge, Allah l’Exalté montra sa grâce et elle tomba enceinte. La défunte a déclaré : « Pendant neuf mois ce mollah est entre mes mains. » Elle lui prêcha longuement et sans aucune peur.

Tahir Nadeem Sahib, qui travaille dans le bureau arabophone, relate : « Madame la doctoresse avait plus confiance dans les prières que dans les traitements. » Il ajoute : « Quand je suis venu à Londres, ma femme est restée là-bas. Elle devait subir une opération. La défunte nous a elle-même raconté qu’à ce moment elle avait supplié Dieu l’Exalté en pleurant en ces termes : « Ô mon Seigneur, c’est la femme d’un homme qui a dédié sa vie. Son mari est parti pour servir ta religion. Répands Ta grâce. » Quelques instants plus tard, Dieu montra sa grâce et l’hémorragie s’arrêta complètement. L’opération n’était plus nécessaire. »

Au sujet de son hospitalité, Nadeem Saheb écrit : « Des invités arabes logeaient dans la maison d’hôtes numéro 53 à Londres dans le cadre de notre émission Al-Hiwar-ul-Mubashir. La défunte avait aussi séjourné là-bas, ainsi que des invités arabes. » Il relate : « Un jour elle préparait des galettes dans la cuisine avec sa fille. Elle nous a dit : « Ces invités arabes sont venus participer à l’émission Hiwaar. J’ai souhaité préparer moi-même des galettes pour vous qui servez la religion, afin que je puisse, de cette sorte, bénéficier des bénédictions de ce Jihad. »

Mubashar Ayyaz Sahib, le directeur de la Jamia de Rabwah, nous décrit sa façon de se voiler et sa démarche. Il relate : « La doctoresse se voilait parfaitement, comme il le faut. On la voyait faire ses va-et-vient comme un jeune soldat chaque matin. C’est un exemple parfait pour les femmes qui considère le voile comme empêchement. Toute la journée elle travaillait activement, sans se plaindre de quoi que ce soit. Jamais elle a montré signe de faiblesse ou de fatigue.

Le docteur Sultan Mubashar Sahib relate : « Ma maison et la sienne était dans le quartier de la Sadar Anjuman Ahmadiyya. À une époque, il y avait une certaine familiarité [entre voisins] : on se visitait les un les autres. »

Il s’agit du fils de Dost Muhammad Shahid sahib, qui était l’ami d’Abdul Maalik Khan Sahib. Celui-ci n’avait aucun fils, Dost Muhammad Shahid Sahib avait dit à son fils de leur demander régulièrement s’ils avaient besoin de quelque chose à ramener des magasins. Il leur rendait visite et était proche de la famille [de la défunte].

Le docteur Sultan relate : « Après [le départ de] son père, j’ai continué à leur apporter de l’aide de ce genre. » Comme ils étaient collègues à l’hôpital et ont eu l’occasion de travailler ensemble.

« Si je lui rendais le moindre service elle me remerciait avec humilité et était toujours reconnaissante envers ma famille en offrant des cadeaux à mes enfants, ma femme et à moi-même. »

Elle était gynécologue de profession et elle se rendait en Angleterre une fois par an pour apprendre de nouvelles procédures médicales. Elle partait sur ses frais personnels et ne demandait rien à la communauté. Grâce à l’aide de plusieurs ahmadis elle ramenait de nouveaux appareils pour l’hôpital.

Récemment, elle a travaillé d’arrache-pied pour l’ouverture d’une nouvelle salle opératoire dans l’aile Zubeda Bani. Mais malheureusement elle n’a pas eu l’occasion de l’utiliser. Qu’Allah accorde l’occasion aux médecins présents de pouvoir l’utiliser.

Il ajoute que le département de la gynécologie ne comprenait qu’une seule chambre dans l’hôpital Fazl-é-Umar. À présent, il occupe toute une aile. Et tout cela grâce aux efforts immenses et infatigables de la doctoresse Nusrat Jahan et de sa passion.

Une de ses infirmières, Jamila Sahiba nous écrit qu’ils ont beaucoup de chagrin suite au décès de la doctoresse. Elle était une personne très généreuse et avait beaucoup d’affection pour les autres. Elle prenait soin de nous tous, elle nous traitait comme ses enfants. Si un pauvre venait pour des soins, elle lui donnait les médicaments de sa part et lui retournait l’argent pour ses honoraires.

Mussarat Sahiba, une autre de ses infirmières écrit : « Elle était une formatrice excellente et un médecin très talentueux. J’ai passé environs 21 ans à ses côtés. Elle était très affectueuse, très sensible, elle venait en aide dans des moments difficiles. Elle était plein d’empathie pour les grands, gracieuse envers les petits, avait de l’amour profond pour les patients. Elle considérait leur souffrance comme la sienne. Elle conseillait toujours le personnel à servir l’humanité et à traiter autrui avec compassion. Elle répondait à chaque appel du Calife. »

Une de ses patientes écrit qu’en tant qu’épouse d’un Waqf-e-Zindagi la défunte était très attentionnée à son égard.

Elle relate : « Une fois je devais faire une échographie et la défunte demanda à un membre de son personnel de m’accompagner pour la procédure. Il y avait beaucoup de monde et il n’y avait qu’une seule chaise sur laquelle était assise une pauvre femme. L’assistante a demandé à cette pauvre de se déplacer pour que je puisse m’asseoir parce que j’étais la patiente de la doctoresse. Mais nous avons entendu une voix derrière nous interdisant de faire bouger cette femme. La docteure apportait elle-même une chaise pour moi afin que l’autre femme ne soit pas blessée. » Tous les patients sont égaux : or, elle voulait que l’autre patiente ait un lieu pour s’asseoir. C’est pour cette raison qu’elle a apporté en personne une chaise et y a placé la malade.

Un autre médecin écrit : « La défunte avait un grand sens de l’honneur pour la djama’at. Elle avait beaucoup d’amour pour le Califat. Elle encourageait ses collègues à établir une relation personnelle avec le Calife et elle leur demandait de lui écrire régulièrement pour des prières. À chaque fois, qu’elle écrivait au Calife pour des prières, elle demandait des prières au Calife pour nous aussi. Et lorsqu’elle recevait une réponse de ma part elle la lisait à tout le monde. La joie pouvait se lire dans ses yeux et par le tremblement de sa voix. »

Elle écrit : « La défunte était pour nous source de renouvellement de notre foi. En dédiant sa vie pour la cause de la communauté, elle a non seulement sacrifié les conforts de ce monde et ses propres biens, mais elles motivaient les autres à en faire de même en citant son propre exemple. En travaillant avec elle notre foi augmentait et notre cœur s’emplissait de l’importance du Waqf. »

Abid Khan Sahib du département des médias relate ceci concernant sa relation et son obéissance du Califat. Elle lui a dit une fois : « Peu importe la parole du Calife, même si ce n’était pas un ordre de sa part, moi je le considère comme un ordre et je l’applique dans ma vie. »

Voilà son niveau de loyauté et d’obéissance envers le Califat.

Nombre de personnes ont écrit à propos de la défunte. Il serait difficile d’en faire mention à présent.

Une dame a écrit : « Je partais au bureau de la Lajna de ma maison qui se trouve derrière l’hôpital. La défunte partait quelque part dans la voiture de la djama’at. Elle m’a demandé où j’allais et j’ai répondu que je partais au bureau de la Lajna pour accomplir tel travail. Elle a dit au chauffeur : « Nous allons la déposer au bureau de la Lajna d’abord car elle part servir la communauté. » Et elle a ajouté : « J’utilise la voiture de la djama’at uniquement pour les travaux de la djama’at. »

Sa fille, Nudrat Aisha Sahiba écrit : « Ma mère était une mère exemplaire et elle était pleine d’affection. Elle priait abondamment pour moi et mes enfants. Chaque fois qu’il y avait un souci j’appelais ma mère et mon souci disparaissait. Et par la grâce d’Allah cela s’arrangeait aussi. Ensuite elle me demandait de me prosterner en remerciement à Dieu. En dépit de ses grandes occupations, elle a toujours joué un grand rôle dans mon éducation. Elle était tellement courageuse qu’elle m’a élevé en tant que mère et père. Et lorsqu’elle remarquait qu’elle ne pouvait donner du temps à son enfant elle disait : « Je n’ai pas pu consacrer beaucoup de temps à ma fille en raison de mes occupations. Cependant le temps que j’ai consacré à l’humanité est tellement important que Dieu lui-même prendra soin de mon enfant. Elle me disait toujours : « Ton grand-père maternel nous a toujours donné deux conseils. Premièrement d’avoir confiance en Allah, et deuxièmement d’être loyal au Califat. Je te conseille ces deux choses. Il faut toujours avoir confiance en Allah et soyez toujours fidèles, toi et tes enfants, au califat. Elle a aussi écrit qu’elle avait un amour et une fidélité profonde pour le Califat. Lorsqu’elle est tombée malade, avant qu’on la place sous respiration artificielle, elle a prié et a lu le Saint Coran de mon téléphone portable. Ensuite, elle a demandé une feuille et un stylo, avec quoi elle a écrit : « N’oublie pas d’écrire régulièrement au Calife pour des prières. »

Sa fille ajoute : « J’ai toujours vu ma mère emplie d’enthousiasme et de loyauté dans les services qu’elle a rendus à la djama’at. Ma mère commença sa carrière à l’hôpital Fazl-é-Umar dans une petite chambre : d’un côté il y avait un canapé et de l’autre une table toute simple avec une chaise. Grâce à son engouement à servir et ses prières, elle a obtenu une salle d’accouchement et un bâtiment indépendant pour le département de gynécologie. Elle et ses collègues ont tous fait beaucoup d’effort pour le succès de ce département. Elle partait elle-même acheter le matériel médical à Lahore et à Faisalabad. Je partais des fois avec elle. Elle prenait des devis de chaque magasin et essayait d’économiser le plus possible l’argent de la djama’at.

Une fois ma fille Aliya est partie à Rabwah pour quinze jours. Ma mère l’a prise avec elle dans l’équipe pour qu’elle puisse aider à taper sur l’ordinateur parce qu’elle était rapide. Et lui a conseillé que servir la djama’at est une bénédiction et qu’elle doit en profiter. Elle était tellement prise par sa profession qu’elle avait le sourire au visage lorsqu’elle entendait le nom de l’hôpital quand elle était malade. Lorsqu’elle était en état de somnolence, elle se souvenait des machines et nommait leurs marques à voix haute. Cela surprenait les infirmières anglaises qui me demandaient ce qu’elle disait.

Elle avait une grande confiance en Allah. Gravement malade, elle n’a pas pu prendre la parole pendant quelques jours. La première phrase qu’elle a prononcée lorsqu’on lui a placé une valve était : « Ma fille, laisse cela entre les mains d’Allah. » Et si je pleurais, elle faisait un signe des yeux [de s’en remettre] à Allah.

Qu’Allah accorde patience et persévérance à sa fille unique. Et qu’Il fasse qu’elle soit à la hauteur des conseils et des attentes de sa mère. Qu’Allah accorde sa protection à cette fille ainsi qu’à ses enfants. Et qu’Il exalte le statut de la défunte.

Qu’Allah accorde à l’hôpital Fazl-é-Umar d’autres médecins imbues d’un esprit de service et de loyauté, des médecins qui seront fidèles envers la djama’at et obéissantes envers le Califat. Et qu’Il fasse avancer dans leurs œuvres les médecins qui sont déjà de service.

Après la prière de Jummah, je dirigerai la prière funéraire des deux défunts.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)