Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2016

La Taqwa : but principal du jeûne du Ramadan

Sa Sainteté le Calife a évoqué, dans son sermon du 10 juin 2016, l'importance de la Taqwa (la crainte révérencielle de Dieu) dans le cadre du mois béni du Ramdan.

 Sermon du vendredi 10 juin, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Nasir à Göteborg en Suède. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset 184 du chapitre 2 du Saint Coran.

« Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit tout comme il a été prescrit à vos devanciers, afin que vous adoptiez la piété. » (Saint Coran, chapitre 2, verset 184)

Dans ce verset, Allah nous interpelle concernant un point qui embellira notre vie ici-bas et dans l’Au-delà, à savoir l’acquisition de la Taqwa.

Le jeûne ne tire pas son importance en Islam du fait qu’il a été prescrit dans les religions antérieures. Il est important afin que le musulman adopte la Taqwa et évite le mal. Comment définir le jeûne ? C’est le fait de se priver, pour la cause de Dieu et pendant un mois, de choses qui nous sont licites durant les jours ordinaires. Étant donné que durant ce mois, l’homme évite ce qui lui est généralement permis, il est impossible qu’il commette des péchés [durant son jeûne]. Le jeûne ne sera d’aucun avantage, si l’on n’accorde pas prééminence au plaisir divin durant ces jours, si l’on n’évite pas toute action interdite par Dieu pour accomplir celle qu’Il préconise.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré que Dieu n’a pas besoin que le musulman s’affame. L’objectif du jeûne est de progresser dans la Taqwa, [la crainte révérencielle de Dieu]. On vous offre un mois d’entraînement : rehaussez le niveau de votre Taqwa. Celle-ci rehaussera le niveau de vos bonnes œuvres, vous maintiendra en permanence sur la voie de la vertu et vous rapprochera de Dieu. [En conséquence] celui-ci pardonnera vos péchés antérieurs. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme : « Celui qui jeûne au cours du Ramadan étant sincère dans sa foi et tout en accomplissant son examen de conscience, aura ses péchés antérieurs pardonnés. »

L’on atteindra l’objectif du Ramadan si ses péchés antérieurs sont pardonnés et que l’on marche sur la voie de la Taqwa. Voire, l’on aura ainsi atteint l’objectif de sa vie.

Le Saint Coran évoque les avantages de la Taqwa en ces termes :

فَاتَّقُوا اللَّهَ يَا أُولِي الْأَلْبَابِ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ

« Craignez donc Allāh, ô hommes d’intelligence, afin de pouvoir prospérer. » (Saint Coran, 5 : 101)

Qui ne désire pas le succès ? Les réussites de ce monde demeureront ici-bas. Le vrai succès est celui d’ici-bas et de l’Au-delà. Si vous êtes doués d’intelligence, sachez que votre succès se trouve sur les voies de la Taqwa.

Aujourd’hui, les prétendus oulémas poussent les musulmans à commettre des actions contraires au plaisir divin et loin de la Taqwa. Les ahmadis, quant à eux, sont chanceux d’avoir accepté l’Imam de l’époque et le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il nous a enseigné tous les aspects subtils des préceptes de l’Islam.

Comment définir la Taqwa et comment l’acquérir ? Quelles sont les attentes du Messie Promis (a.s.) au sujet de ses suivants sur la question de la Taqwa ? Pour connaître tout cela je citerai ici-bas des écrits du Messie Promis (a.s.). Ce sont autant de directions qui accroissent notre foi et qui nous maintiennent sur la voie de la Taqwa. Il nous offre ainsi une feuille de route pour ce mois d’entraînement.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La Taqwa n’est point une vertu ordinaire ; elle est l’arme grâce à laquelle l’on vaincra tous ces satans qui ont conquis les aptitudes et les facultés internes de l’homme. Quand ces dernières se trouvent à l’état de Nafsi-Ammara (l’âme qui incite au mal) elles sont autant de Satans. Si ces forces qui sont en vous sous la forme de la Nafsi-Ammara ne sont pas réformées, elles vous asserviront. Quand on utilise à mauvais escient le savoir et l’intelligence ces derniers se transforment en Satan. »

Le savoir est une chose fort louable et l’homme intelligent peut accomplir de grandes œuvres. Or, s’il s’enorgueillit de sa connaissance et de son intelligence, s’il les utilise à mauvais escient ou si elles lui entravent la voie de la vertu, elles se transforment en Satan. La tâche du Muttaqui est de maintenir l’équilibre dans l’usage de son savoir, de son intelligence ainsi que les autres aptitudes [qu’il possède].

Le Muttaqui utilise à bon escient cette connaissance, cette intelligence ainsi que les autres aptitudes octroyées par Dieu. Si l’homme en fait un mauvais usage, elles nuiront à sa personne, l’éloigneront d’Allah et le rapprocheront de Satan.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute dans un autre endroit : « Or, la question de la Taqwa est plus subtile : elle est l’objectif à atteindre. Implantez en vos cœurs la grandeur de Dieu. Les œuvres contenant la moindre once d’ostentation seront rejetées par Dieu »

Aucune action ne doit être ternie par la moindre trace d’ostentation et d’artifice. S’ils sont présents, ces œuvres ne seront pas consacrées à Dieu, qu’il s’agisse des actes d’adoration, de la récitation du Coran ou du jeûne ou de tout autre œuvre.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : «… être muttaqui n’est pas chose facile. Pourquoi exploser de colère si quelqu’un t’accuse [à tort] d’avoir volé son stylo ? C’est pour Dieu que tu éviteras de t’emporter en pareille occasion. »

Il ne faut pas être victime de son amour-propre pour la moindre broutille. Vos actions doivent être conformes au plaisir divin.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Cette fureur naît de la faiblesse dans cette relation avec Dieu. D’aucuns s’emportent pour un rien, parce qu’ils ne désirent pas le plaisir de Dieu. Quand on se souvient de Dieu, l’on évitera pareille colère. Tant que l’homme n’affronte pas plusieurs morts, il ne pourra être Muttaqui. Les miracles et les révélations ne sont que les branches de la Taqwa : la chose essentielle est la Taqwa. Ne soyez point en quête des révélations et des rêves : c’est la Taqwa qu’il faudra chercher.

Les révélations reçues par le Muttaqui sont vraies. Or, sans posséder la Taqwa, celles-ci ne seront pas dignes de confiance. Il peut y avoir une part de Satan. […] On ne reconnaît pas un Muttaqui grâce aux révélations qu’il reçoit. »

Il ne faut point croire qu’une personne est très pieuse, parce qu’elle reçoit de grandes révélations et qu’elle voit des visions.

« Jaugez les révélations qu’il reçoit par son état de Taqwa. », nous dit le Messie Promis (a.s.).

Il faut savoir si cette personne possède la Taqwa ou non. Il est des actes puérils, comme le fait de se mettre en colère si l’on vous accuse d’avoir un stylo. Cette colère ou le fait de nuire à autrui pour ses propres avantages, sont loin de la Taqwa.

Celui qui ne possède pas ces qualités aura beau annoncer qu’il voit des rêves vrais et des visions : cela sera tout à fait faux.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Se dire récipiendaire de révélations n’est point un signe que l’on possède la Taqwa. Il faudra jauger les révélations du récipiendaire à la lumière de sa Taqwa. Oubliez tout et essayer de parcourir la première étape de la Taqwa. Ayez en tête l’exemple des Prophètes ; chacun d’entre eux avait pour vocation d’enseigner la Taqwa.

إِنْ أَوْلِيَاؤُهُ إِلَّا الْمُتَّقُونَ

C’est-à-dire, les véritables amis de Dieu sont les Muttaquis.

Le Coran nous enseigne les voies subtiles de la Taqwa. D’ailleurs, le prophète parfait exige que sa nation soit parfaite. Étant donné que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était le Sceau des prophètes, la Nubuwwah (le Prophétat) est arrivée à sa perfection par son entremise. Il est le Sceau des Prophètes, car toutes les excellences de la Nubuwwah sont arrivées à la perfection en sa personne. Celui qui désire plaire à Allah et être témoin de miracles, doit adopter des habitudes extraordinaires. »

Voilà la révolution qui nous attend. Nous sommes les disciples du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et nous sommes de sa Oummah : c’est lui qui nous sert de modèle. Établissons cette relation avec Allah et engendrons en nous la vraie Taqwa.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Adoptez la Taqwa. Celle-ci est la racine de toute chose. La Taqwa signifie éviter les veines les plus subtiles du péché. Elle exige d’éviter toute chose qui comporte la moindre trace du mal. »

Il n’est point essentiel que ce mal soit apparent : s’il existe le moindre doute que le mal existe en telle ou telle action, il faudra l’éviter. Le cœur ressemble à un grand ruisseau d’où sortent des ruisselets, qu’on appelle d’ailleurs Suwa ou Rajbaha dans la langue locale dans le Pendjab. Il existe des ruisselets qui sortent du ruisseau du cœur, à l’instar de la langue : si l’eau qui en coule est sale et mauvaise l’on pourra en déduire que celle du grand ruisseau l’est aussi. Si vous constatez que la langue, les mains ou les autres membres d’une personne sont propres cela signifie que son cœur l’est aussi. Si le langage d’untel est vulgaire, s’il se dispute et profère des insultes malgré son jeûne, s’il commet des actions condamnables de ses mains, sachez que son cœur n’est point pur et qu’il est loin de la Taqwa. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il est très important pour les ahl-e-taqwa (les personnes pieuses) de passer leur vie dans la pauvreté et la soumission. Ceci est une branche de la Taqwa par laquelle nous pouvons nous débarrasser de la colère injustifiée. Le dernier stade, qui s’avère être le plus crucial pour les gens pieux et honnêtes, est d’éviter la colère. L’arrogance et la vanité proviennent de la colère ; et, inversement, la colère est quelques fois une conséquence de l’arrogance et de la vanité. »

C’est cette même colère qui aujourd’hui sème le chaos partout, au niveau des foyers et à une plus grande échelle.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La colère est engendrée lorsque l’homme préfère son nafs (moi) à autrui. Je ne désire point que les membres de ma djama’at se considèrent les uns les autres inférieurs ou supérieurs, qu’ils soient hautains ou méprisants envers autrui. Dieu sait qui est grand ou petit. Pareilles pensées sentent le dédain et j’ai peur que ce mépris, à l’instar d’une graine, ne pousse et n’engendre la destruction de son auteur. […] Certains traitent avec grande courtoisie les grands de ce monde. Mais grand est celui qui écoute en toute humilité les paroles de l’humble et qui accorde de l’importance à ses propos et qui ne blesse pas ses sentiments. Dieu affirme à ce sujet :

وَلَا تَلْمِزُوا أَنْفُسَكُمْ وَلَا تَنَابَزُوا بِالْأَلْقَابِ بِئْسَ الِاسْمُ الْفُسُوقُ بَعْدَ الْإِيمَانِ وَمَنْ لَمْ يَتُبْ فَأُولَئِكَ هُمُ الظَّالِمُونَ

Et ne vous diffamez pas les uns les autres, et ne vous donnez pas entre vous des sobriquets par sarcasme. »

C’est ainsi qu’agissent des fieffés pécheurs, qualifiés de Fajir. Ils se sont écartés du droit chemin : il s’agit du menteur, du pécheur, du malotru, du désobéissant.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Celui qui méprise autrui ne mourra pas avant d’avoir été frappé lui-même du mal dont il l’accuse. Ne méprisez pas vos frères. Étant donné que vous vous désaltérez tous à la même source, comment savoir qui en boira davantage ? Le plus honorable n’est pas défini par les principes de ce monde : le plus grand aux yeux d’Allah est celui qui est le plus Muttaqui. Ceci est énoncé dans le verset suivant : « En vérité, le plus honorable d’entre vous aux yeux d’Allāh est le plus pieux parmi vous. Assurément, Allāh est Omniscient, Très Conscient. » (Le Saint Coran, chapitre 49, verset 14)

Le Muttaqui marche sur terre en toute humilité : ses propos sont exempts d’orgueil. Il ressemble au petit qui s’adresse au grand, à l’enfant qui s’adresse à l’adulte, au pauvre qui s’adresse au riche, et cela en dépit d’être riche et grand. Le Muttaqui fait preuve d’une très grande humilité.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Nous devons, en toute situation, accomplir l’action qui nous mènera à notre salut. Allah n’est le monopole de personne. Il souhaite une Taqwa spéciale. Celui qui fera montre de cette Taqwa atteindra les sommités. Ni le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ni le prophète Abraham n’ont reçu leur honneur en héritage. Certes nous croyons que le père béni du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas un polythéiste, mais il n’a point légué la Nubuwwah au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’était là une faveur divine et le fruit de ce que recelaient leurs âmes. Le prophète Abraham était le père des prophètes : il n’a pas hésité à sacrifier son fils en raison de sa sincérité et de sa Taqwa. Il a été lui-même placé dans le feu. Voyez la sincérité et la fidélité de notre maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a confronté tout mal : il a enduré peines et malheurs en tout genre, sans s’en soucier. Voilà la sincérité et la fidélité, suite auxquelles Dieu lui a accordé des faveurs. C’est lui qui doit nous servir d’exemple.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique comment acquérir la vraie perspicacité. Il dit : « C’est en se tournant vers Dieu que l’on obtient la vraie perspicacité et l’intelligence véritable. C’est pour cette raison qu’il est dit de craindre la perspicacité du croyant, car il voit grâce à la lumière de Dieu. Mais sans Taqwa l’on ne pourra acquérir cette intelligence éclairée. Si vous désirez le succès usez donc de votre intelligence et réfléchissez ! À maintes reprises le Coran vous enjoint de réfléchir. »

D’une part celui qui utilise à mauvais escient son intelligence et sa connaissance, causera sa propre perte. D’autre part, Allah nous encourage à user de notre discernement et à réfléchir.

« Méditez et réfléchissez sur le Coran. Soyez vertueux » nous conseille le Messie Promis (a.s.). Ainsi durant le Ramadan, il faudra lire le Saint Coran, étudier sa traduction et ses commentaires et suivre les dars.

Le Messie Promis (a.s.) affirme : « Quand vous aurez le cœur pur et que vous userez de votre perspicacité et que vous marcherez sur les voies de la Taqwa, votre cœur s’exclamera :

رَبَّنَا مَا خَلَقْتَ هَذَا بَاطِلًا سُبْحَانَكَ فَقِنَا عَذَابَ النَّارِ

« Notre Seigneur, Tu n’as pas créé cela en vain : Tu es Saint ; protège-nous donc contre le châtiment du Feu. » (Le Saint Coran, chapitre 3, verset 192)

Vous comprendrez que toute cette création n’est pas vaine mais qu’elle prouve la divinité du véritable Créateur. Agissez de la sorte afin que ce savoir et cette connaissance qui soutien la foi soit évidente.

D’une part, le savoir et l’intelligence éloignent d’aucuns de Dieu. D’autre part, Allah nous recommande d’avoir recours à ces aptitudes afin de connaître la personne de Dieu. D’aucuns affirment que Dieu n’existe pas. Ils ne voient pas Dieu pour la simple raison que leur œil spirituel est aveugle. Ils jaugent leur intelligence et leur savoir sur les échelles de ce monde. Ils se sont éloignés de leur religion parce que celles-ci sont désuètes et dépassées. Il ne s’y trouve plus la direction divine : ils ne peuvent réfléchir en ce sens et user de leur intelligence. Le Saint Coran est notre Livre sacré : il regorgera de tout temps de connaissance et de gnose. Quand on médite sur ses versets, l’on grandit dans sa Taqwa et l’on est enclin à louer Dieu. C’est ainsi que l’on arrive à voir Dieu. La Taqwa montre Dieu à l’homme. Ceux qui méditent sur la personne de Dieu et qui progressent dans la Taqwa voient Dieu sur les sommets des montagnes et dans les profondeurs des gorges, dans les fleuves et les mers, dans la lune et les astres de l’univers. Un véritable croyant ne se contente pas d’une intelligence et d’une logique stérile. Il établit une relation avec Allah et acquiert de la lumière de sa part. Durant ces jours de jeûne, nous devons chercher cette lumière. Le but du Ramadan est de diminuer les apports et la nourriture physiques pour accroître les mets spirituels. Tentons de progresser dans ce domaine. C’est pour cette raison que le Messie Promis (a.s.) affirme que l’homme doit tenter de purifier son âme ainsi que ses aptitudes. Si vous désirez utiliser vos aptitudes à bon escient vous devez les purifier. Voilà la Taqwa que Dieu désire de notre part.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique que la Taqwa et la pureté sont essentielles après s’être joint à sa communauté et quand on désire servir l’Islam.

Il déclare : «… Préparez-vous afin que l’ennemi ne viole pas les frontières pour nuire ainsi à l’Islam. Comme je l’ai affirmé dans le passé, si vous souhaitez servir l’Islam générez en vous la Taqwa et soyez purs ; c’est ainsi que vous entrerez dans la forteresse imprenable d’Allah. Et c’est là que vous aurez le privilège et le droit de le servir. Voyez un peu la faiblesse externe des musulmans. Les autres nations les regardent avec haine et mépris. Ce sera votre fin si vous faiblissez de l’intérieur et si votre volonté diminue. Purifiez-vous de telle sorte que la puissance sacrée vous infiltre. Et soyez forts et puissants à l’instar de ces chevaux qui défendent les frontières. La grâce de Dieu accompagne toujours les Muttaqui et les justes. Vos mœurs et votre comportement ne doivent pas ternir l’image de l’Islam. Les corrompus et les musulmans non pratiquants l’ont défiguré. Il est des musulmans qui consomment de l’alcool et qui vomissent sur la voie publique, qui tombent dans les égouts : ils sont tabassés par la police, ils sont la risée des chrétiens et des hindous. Par leurs actes, ils ne ridiculisent pas uniquement leurs personnes, ils nuisent aussi à l’Islam. » (Malfuzat, vol. 1, p. 77 à 78)

Un petit groupe est en train de commettre des actes terroristes ou d’autres méfaits [au nom de l’Islam]. Or, personne n’affirme que c’est une infirme minorité qui est [le seul] coupable : c’est l’image de l’Islam qui est ternie. On l’accuse de prôner pareil enseignement. Tous ceux affiliés à l’Islam commettant ces actions offre l’occasion aux ennemis de l’Islam de critiquer cette religion.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Je suis fort triste quand j’entends de telles nouvelles ou quand je lis les rapports des prisons et que les musulmans sont à blâmer pour leurs infamies. Mon cœur est agité du fait que ceux détiennent le droit chemin tournent en dérision, non pas leurs personnes, mais l’Islam en raison de leurs écarts de conduite. Ceux qui se disent musulmans pour ensuite commettre pareilles infamies jettent le doute non seulement sur leurs personnes mais aussi sur l’Islam. Par conséquent, faites tout afin que les mécréants n’aient pas la chance de vous critiquer, car au final c’est l’Islam qui est visé ». (Malfuzat, vol. 1, p. 77 – 78)

Le Messie Promis (a.s.) explique : « La Taqwa comporte de nombreuses parties. Cela signifie éviter l’orgueil, l’arrogance, l’autosatisfaction (se vanter), les gains illicites, l’immoralité. Celui qui fait montre de nobles qualités transforme son ennemi en ami. Allah déclare en effet :

ادْفَعْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ

Que nous enseigne cette directive ? Dieu souhaite que vous n’insultiez pas celui qui vous insulte. Il vous recommande la patience. En conséquence votre adversaire sera convaincu de votre supériorité et sera pris de remords et embarrassé. Ce châtiment est bien plus sévère que de se venger contre lui. D’aucuns sont prêts à tuer pour des broutilles. Or, ce n’est pas ce qu’exigent l’humanité et la Taqwa. La bienveillance est une qualité qui de l’effet même sur le méchant.

Soyez gentils envers tout le monde, de sorte que même l’étranger devienne votre ami, nous dit un vers persan. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Consacrez-vous à acquérir la vertu et la Taqwa ; marchez sur la voie des bienheureux. C’est là que vous mériterez quelque statut.

إِنَّ اللَّهَ لَا يُغَيِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّى يُغَيِّرُوا مَا بِأَنْفُسِهِمْ

Allah ne change pas l’état d’un peuple tant que celui-ci ne se transforme pas. […] L’on doit se tourner vers Dieu, accomplir la Salat, payer la Zakaat, éviter d’usurper les droits d’autrui ainsi que d’autres méfaits. Les transgressions d’une seule personne suffisent pour détruire son foyer, voire sa ville toute entière. Abandonnez les péchés, car ils causent la destruction. Si votre voisin entretient des doutes à votre propos, dissipez-les et expliquez-lui les choses. L’homme est négligent.

Selon un hadith, les prières faites avant que ne frappe une calamité sont exaucées. Toute personne pourra supplier Dieu et se tourner vers Lui quand elle se trouve en danger. Or, le bonheur est de prier lorsqu’on est en paix. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La Taqwa inspire le respect chez les autres. Allah ne laisse pas partir à la perdition le Muttaqui. J’ai lu cette histoire à propos de Sayyed Abdul Qadir Jilani, qui était un grand saint et très pur. Il dit un jour à sa mère : « Mon cœur n’est pas intéressé par ce monde. Je désire trouver un guide qui me montrera la voie de la sérénité et de la tranquillité. » Quand sa mère comprit qu’il voulait quitter la demeure familiale, elle lui : « Je te laisse partir. » Elle apporta 80 pièces d’or qu’elle avait économisé et lui expliqua : « Selon la Shariah tu auras quarante pièces et ton frère le reste. » Et elle plaça les pièces d’or dans une poche de son sous-vêtement sous son aisselle. « Tu pourras les enlever quand tu seras en sécurité et en dépenser quand tu en auras besoin. », lui dit-elle.

Sayyed Abdul Qadir Jilani demanda à sa mère de lui prodiguer un conseil. Elle répondit : « Mon fils ne mens jamais. Dis toujours la vérité, il s’y trouve des bénédictions. »

Sayyed Abdul Qadir Jilani quitta la maison de sa mère. La forêt qu’il traversa était peuplée de brigands qui détroussaient les voyageurs. Ils avaient leurs regards fixés sur lui de très loin. Quand il s’approcha, ils constatèrent qu’il portait des vêtements modestes. Un des brigands lui demanda d’un ton moqueur : « Qu’est-ce que tu possèdes ? » Il venait d’entendre le conseil de sa mère sur la vérité. Il répondit sur-le-champ : « J’ai quarante pièces d’or placées dans une poche sous mon bras. » Le brigand et ses comparses croyaient qu’il se moquait d’eux. Ils l’emmenèrent chez leur chef, lui informant de ses affirmations. Le chef leur somma : « Voyez voir sous ses vêtements. » Ils découvrirent les quarante pièces d’or. Tout étonnés, ils se sont dits : « Jamais n’avons-nous connu pareille personne. » Le chef lui demanda : « Pourquoi nous as-tu dévoilé la présence de ces pièces d’or ? » Sayyed Abdul Qadir Jilani répondit : « Je suis en quête de la religion de Dieu. Avant de partir, ma mère m’a dit de ne jamais mentir. C’était là ma première épreuve. »

La réponse fit pleurer le chef des brigands : « Je n’ai jamais appliqué un seul commandement divin. Cette parole et cette personne m’ont tout bouleversé, déclara-t-il à ses comparses. Je dois vous abandonner et je me repens. » Et les autres brigands se sont repentis eux aussi.

Cette histoire doit nous pousser à accomplir notre analyse de conscience. Nous avons accepté le Messie Promis (a.s.), car la religion a été corrompue et parce que personne ne suit les véritables préceptes de l’Islam. Or, avons-nous abandonné nos maux après avoir accepté le Messie Promis (a.s.) ? Le mensonge semble être un péché insignifiant. Or, c’est un mal gravissime. Comparons la norme fixée par ce récit à notre conduite et nous constaterons que beaucoup parmi nous sont coupables de mensonge. La bai’ah et la Taqwa exigent que nous évitions ce mal.

Beaucoup d’ahmadis se sont établis en Occident parce qu’ils ne peuvent pratiquer librement leur religion dans leur pays d’origine. Les ahmadis qui habitant en Occident, en particulier, doivent être attentifs à cet égard. Aucune action de notre part ou aucun propos ne doit avoir le moindre relent de mensonge. L’on ne doit tirer aucun avantage illégitime en raison de ses mensonges. Chacun doit s’analyser en se mesurant à l’échelle de la Taqwa.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique que l’usage équilibré des aptitudes octroyées par Dieu permettra à l’homme de s’épanouir. Il dit : « Allah n’a point accordé tant d’aptitudes à l’homme afin qu’il les galvaude. Il pourra les faire épanouir en les utilisant à bon escient et en toute équité. D’où le fait que l’Islam interdit la castration de l’homme ou l’ablation de ses yeux. L’Islam préconise à l’homme d’utiliser ses aptitudes à bon escient afin de se purifier l’âme. Tout comme l’annonce [le Saint Coran] annonce :

قَدْ أَفْلَحَ الْمُؤْمِنُونَ

Dans ces versets Dieu, décrit la vie des Muttaqui, affirmant, à la fin, qu’ils auront du succès. Ceux qui marchent sur les voies de la Taqwa croient dans l’invisible. Leurs Salats chancellent, mais ils les relèvent.

[Les muttaquis] dépensent de ce que Dieu leur a accordé. En dépit des dangers que pose leur âme ils croient, sans réfléchir, dans les écritures passées et présentes, et sont convaincus de [la vie dans] l’Au-delà.

Au début ils croient dans l’invisible et en fin de compte cette croyance atteint le stade de la certitude. Voilà les personnes qui suivent la direction. Ils sont sur une voie qui les fait avancer : c’est-à-dire ils font des efforts constants jusqu’à atteindre le salut. Voilà ceux qui ont du succès et qui atteignent leur objectif : ils sont à l’abri des dangers de la voie.

Tout au début [du Coran], Allah nous enseigne la Taqwa : Il nous a accordé un livre qui préconise cette vertu. Le plus grand souci des membres de ma djama’at doit être : possèdent-ils la Taqwa ou non ? Cette préoccupation doit dépasser de loin tous les soucis qu’ils ont à propos de ce monde. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La crainte de Dieu signifie juger jusqu’à quel point ses actes et ses paroles sont en conformité. Si l’on constate qu’il y a discordance entre les deux, l’intéressé s’attirera le courroux de Dieu. Le cœur impur n’a aucune valeur aux yeux de Dieu, ô combien purs sont les propos ­au contraire ces paroles attiseront la colère divine. Les membres de la communauté doivent comprendre qu’ils sont venus vers moi afin que je puisse semer en eux la graine qui se transformera en arbre porteur de fruits. Chacun doit faire son analyse de conscience pour voir l’état de son for intérieur.

Si, à Dieu ne plaise, [les membres] de notre communauté ont quelque chose sur les lèvres et autre chose dans le cœur, leur fin ne sera pas bonne. Quand Dieu constate que le cœur d’une communauté est vide et qu’elle se contente de faire des déclarations, Lui qui est indépendant, ne s’en soucie guère. [Dieu] avait promis la victoire à Badr et les signes du triomphe étaient évidents, néanmoins le Saint Prophète Muhammad (s.a.w), secoué de sanglots, ne cessait de L’implorer. « Pourquoi cette détresse puisqu’on a reçu la promesse de la victoire ? », a demandé Abu Bakr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a répondu : « Dieu est Indépendant ». C’est-à-dire cette promesse dépend peut-être de certaines conditions sous-jacentes. » (Malfuzat, vol. 1, p. 11)

Ceci doit être pour nous cause de grande inquiétude. Certes Allah a promis le progrès et le triomphe au Messie Promis (a.s.). Or nous devons nous analyser afin d’en faire partie.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La Taqwa est d’une grande importance pour notre djama’at. D’autant plus que ses membres se sont liés à celui se proclame l’envoyé de Dieu et lui ont prêté allégeance. [La taqwa est essentielle] afin que ceux qui se vautraient dans l’inimitié, la rancœur, ou le polythéisme, ou qui s’étaient amourachés de ce bas monde, puissent se libérer de ces malheurs. »

« Il serait impossible de recouvrer sa santé sans se faire soigner et sans prendre de remède approprié quand on souffre d’une maladie, quelle qu’en soit sa gravité. Dès qu’une tache apparaît sur le visage l’on vivra dans l’angoisse qu’elle ne la recouvre entièrement. Il en est de même du péché : c’est une souillure qui marque le cœur. Et les transgressions « mineures » se transforment vite en péchés majeurs : ils prennent de l’ampleur et enlaidissent au final le visage tout entier. »

Qu’Allah fasse que nous puissions adopter la Taqwa en profitant de l’atmosphère particulière du Ramadan. Que nous soyons parmi ces membres de la djama’at du Messie Promis (a.s.) qui évitent tous les péchés, et que nous puissions conformer toutes nos actions au plaisir divin. Que nous sortions purifier de ce mois et que nous soyons si bien établis sur la voie de la vertu que les maux et les péchés mineurs que nous avions abandonnés ne retournent pas. Qu’Allah nous accorde la possibilité d’agir en ce sens.

Après la prière de vendredi, je dirigerai deux prières funéraires. La première est celle de Tahira Hamidah Sahiba, épouse d’Abdul Hamid Sahib, décédée le 8 juin à l’âge de 60 ans après une longue période de maladie. Inna Lillahi Wa Inna Ilaihi Rajeoune.

Elle vivait à Jhelum, au Pakistan, et s’était établie au Royaume-Uni en 2001. C’était une femme pieuse, constante dans l’observance de la prière, attachée à l’institution du Califat. Elle a donné une bonne éducation à ses enfants qui sont attachés à la Jama’at. Elle surveillait de près ses prières et par la grâce de Dieu elle était une mousia. Elle laisse derrière elle un fils et cinq filles. Qu’Allah accorde sa clémence et sa miséricorde à la défunte et patience et soulagement à la famille endeuillée.

La deuxième prière funéraire est celle du martyr Hamid Ahmad Sahib, fils de Sharif Ahmad Sahib de la province d’Attock du Pakistan. Il avait 63 ans. Des ennemis de la djama’at l’ont assassiné dans l’après-midi du 4 juin vers 14 :30 à coups de balles. Inna Lillahi Wa Inna Ilaihi Rajeoune.

D’après les détails reçus, Hamid Ahmad Sahib revenait de la mosquée à moto après la prière de Zohr. Devant chez lui, il a klaxonné afin de prévenir de sa présence. Sa fille ouvrait la grille quand deux assaillants ont tiré à bout portant sur le martyr avant de prendre la fuite. Hamid Sahib a reçu une balle qui lui a traversé la tête : il est mort sur le coup. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à lui que nous retournerons.

L’Ahmadiyyah est arrivé dans leur famille par le biais de Mian Muhammad Ali Sahib de Leveri Wala, de la province de Gujranwala : il avait prêté le serment d’allégeance sur la main du deuxième Calife (r.a.).

Le martyr est né le 15 mai 1953 à Leveri Wala, dans la province de Gujranwala, où il avait fait son Bac. Ensuite, il a commencé à travailler dans l’usine de Sakhwaal à Attock. Il a obtenu son diplôme et a suivi des cours d’homéopathie pendant qu’il travaillait. Après avoir travaillé pendant 26 ans, il a pris la retraite et a ouvert sa propre clinique d’homéopathie dans la ville Attock. Il s’est marié en 1982 avec Amatul Karim, fille de Bashir Ahmad Sahib de Rabwah qui avait un magasin connu sous le nom Rabwah Clothe Store. Elle est morte il y a 4 ans des suites d’une maladie. Elle était professeur dans un collège d’État à Attock.

Le martyr passait son temps à transmettre le message de l’Islam et de l’Ahmadiyya. Il était reconnu pour son hospitalité, aidait les pauvres et obéissait aux responsables de la djama’at. Il aimait faire le Tabligh et était constant dans ses cotisations. Grâce à lui, un collègue ainsi que toute sa famille ont embrassé l’Ahmadiyyah. Neuf membres d’une autre famille ont également embrassé l’Ahmadiyya grâce à lui.

Le martyr habitait dans une maison attribuée par l’État. Les opposants avaient jeté des pierres sur sa maison. L’administration de l’usine avait décidé de l’affecter à leur usine située à Rawalpindi. Le martyr subissait une persécution en règle depuis un certain temps. En janvier 2015, un assaillant a tenté en vain de brûler la mosquée Attock et sa clinique. Deux jours après cet incident, il a essayé de nouveau mais s’est fait arrêter.

Naveed Ahmad Sahib, le fils du martyr, réside ici. Il n’a pas pu assister à l’enterrement de son père. Il écrit : « Mon père obéissait à chaque ordre émanant de l’institution du Califat. Il était un homme courageux, toujours occupé dans la transmission du message de l’Ahmadiyya. Il était constant dans l’observance des cinq prières quotidiennes et récitait le Saint Coran tous les jours : il nous conseillait également de le faire. Il a assisté à plusieurs reprises à la Jalsa Salana d’Angleterre et tentait de prier en congrégation à la mosquée Fazl.

Sa fille cadette Salma Nazhat écrit : « Mon père préférait sa foi à toute chose mondaine et obéissait à chaque instruction qui émanait de la djama’at. Une semaine avant son martyre, il m’a conseillé de faire de bonnes œuvres car l’on ne sait quand la mort frappera.

Sa fille Fasahat Hameeda Sahiba écrit : « Il enregistrait le sermon du vendredi en direct et envoyait la version audio via Whatsapp à ses amis. »

Les enfants du défunt affirment tous qu’il était pieux, qu’il leur conseillait d’agir avec bonté, qu’il était courageux et toujours occupé dans la transmission du message. Au Pakistan, la transmission du message de l’Ahmadiyya est un travail difficile et qui demande du courage.

M. Zahoor, missionnaire du bureau du secrétaire privé a écrit : « Le défunt était mon beau-frère et il assumait les responsabilités que la djama’at lui avait confiées avec sincérité. Il passait son temps au service de la djama’at. Il enjoignait à ses enfants à participer dans les activités de la djama’at et de forger un lien fort avec l’institution du Califat et la djama’at. Il était également constant dans l’observance de la prière de Tahajjud. »

Qu’Allah lui accorde un haut rang au paradis et que sa famille jouisse de la protection divine au Pakistan. Qu’Allah accorde la possibilité à ses enfants de perpétuer ses bonnes œuvres.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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