Sermons 2020

Ali Bin Abi Talib, illustre compagnon du Saint Prophète

Dans son sermon du 27 novembre 2020, Sa Sainteté le Calife mentionné Ali Bin Abi Talib, compagnon du Saint Prophète et quatrième Calife de l'Islam.

 Sermon du vendredi 27 novembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui je vais évoquer en premier ‘Ali, fils d’Abi Talib, de parmi les Califes bien-guidés. Il se nommait ‘Ali Bin Abi Talib Bin Mouttalib Bin Hachim. Son père se nommait ‘Abd Manaf et son nom d’emprunt était Abou Talib.

La mère d’Ali Bin Abi Talib se nommait Fatimah Bint Asad Bin Hachim : il est né dix ans avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne se soit proclamé prophète.

On dit qu’Ali était de taille moyenne, il avait les yeux noirs, il était bien bâti et aux épaules larges. Sa mère l’avait nommé Asad, eu égard à son père qui portait ce nom. Abou Talib n’était pas à la maison au moment de la naissance d’Ali. Lorsqu’il est rentré, il lui a donné le nom d’Ali au lieu d’Asad. ‘Ali avait trois frères et deux sœurs. Ses frères se nommaient Talib, ‘Aqîl et Ja’far. Ses sœurs se nommaient Oumm Hani et Joumanah. Hormis Talib et Joumanah, tous avaient embrassé l’islam.

‘Ali portait les noms d’emprunt « Aboul Hassan », « Abou Souktayn » et « Abou Tourab ». Selon le recueil du Sahih d’Al-Boukhari, Souhayl Bin Sa’d relate qu’un jour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu chez Fatimah et il a constaté qu’Ali n’était pas à la maison. Il lui a demandé : « Où se trouve le fils de ton oncle ? » Fatima a répondu : « Il y a eu une altercation entre nous. Il s’est fâché contre moi et il est parti. Il n’a pas fait sa sieste auprès de moi. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à quelqu’un de partir à la recherche d’Ali. La personne est venue l’informer qu’Ali dormait dans la mosquée. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est rendu dans la mosquée où ‘Ali était allongé. Sa couverture s’était écartée de son flanc et il y avait un peu de poussière dessus. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a essuyé la poussière et lui a dit : « Lève-toi ô Abou Tourab (père de la poussière) ! Lève-toi ô Abou Tourab ! » Depuis ce jour il portait aussi le nom d’emprunt Abou Tourab. »

Voici le récit expliquant comment ‘Ali est tombé sous la tutelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Moujahid Bin Jabr Abou’l-Hajjâj relate : « Un grand malheur frappant les Qouraychites de la part de Dieu a été la cause d’une grande bénédiction pour ‘Ali. Abou Talib avait beaucoup d’enfants et un jour l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à son oncle ‘Abbas, qui était le plus nanti parmi les Banou Hachim : « Ô ‘Abbas ! Votre frère Abou Talib a une famille nombreuse. La disette sévissant à La Mecque cause de grandes souffrances dans la population. Venez avec moi afin d’alléger son fardeau. Je vais prendre un de ses fils sous ma tutelle et vous en prendrez un autre. Cela suffira comme aide de notre part à Abou Talib. » ‘Abbas était d’accord et tous deux se sont rendus chez Abou Talib et lui ont dit : « Nous souhaitons alléger votre charge familiale jusqu’à ce que ce malheur frappant la population s’estompe. » Abou Talib a déclaré : « Laissez-moi ‘Aqîl et faites ce que vous souhaitez. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris ‘Ali avec lui et ‘Abbas a pris Ja’far. ‘Ali est resté avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) jusqu’au moment où Allah l’a choisi comme Prophète. Ensuite ‘Ali l’a suivi et a cru en lui. Il a témoigné de sa véridicité ; et Ja’far est resté avec ‘Abbas jusqu’au moment où il a lui aussi embrassé l’islam. ‘Abbas a répudié Ja’far suite à cela.

Le récit précédent était tiré des chroniques de Tabari. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb relate ainsi cet épisode : « Abou Talib était un homme très respectable. Cependant, il vivait dans la pauvreté et arrivait à peine à joindre les deux bouts. Il a beaucoup souffert d’une sécheresse sévissant à La Mecque. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris connaissance de ses déboires, il a approché son oncle ‘Abbas et lui a proposé : « Votre frère Abou Talib est en grande difficulté. Ne serait-il pas bien si vous preniez un de ses fils et que j’en prenne un autre ? » ‘Abbas a accepté cette proposition et tous les deux se sont rendus chez Abou Talib et lui ont fait cette proposition. Parmi ses enfants, Abou Talib aimait profondément son fils ‘Aqîl. Il a déclaré : « Laissez-moi ‘Aqîl et si vous le souhaitez, prenez les autres sous votre charge. » Par conséquent, Abbas a pris la responsabilité de Ja’far et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) celle d’Ali. Celui-ci avait environ six ou sept ans et, à partir de ce jour, il est resté sous la garde bénie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). »

Ibn Ishaq mentionne ainsi la conversion d’Ali. « ‘Ali Bin Abi Talib s’est joint à l’islam un jour après que Khadijah l’ait fait et ait commencé à prier. Le rapporteur déclare qu’ayant vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Khadijah accomplir la Salat, ‘Ali a demandé : « Ô Muhamad ! C’est quoi cette pratique ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Il s’agit de la religion qu’Allah a choisie pour Sa personne et avec laquelle il a envoyé Ses prophètes. Je t’invite à adorer Allah et à répudier Lât et ‘Ouzzah (des déesses). » ‘Ali de répondre : « Je n’avais jamais entendu pareils propos dans le passé. Je n’ai rien à dire à ce propos tant que je n’en fait pas mention à Abou Talib. »

Or, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne souhaitait pas que ce secret soit connu avant qu’il ne se soit annoncé ouvertement comme Prophète. Il a déclaré : « Ô ‘Ali ! Si tu ne veux pas accepter l’islam, ne dévoile pas cela aux autres. » ‘Ali a passé la nuit et Allah a fait pénétrer dans son cœur l’idée d’embrasser l’islam. Le lendemain matin, il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a déclaré : « Ô Muhammad ! Que m’aviez-vous présenté durant la nuit ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Témoigne qu’il n’y a pas de Dieu à part Allah, qu’Il est unique et sans partenaire et répudie Lât et ‘Ouzzah. Et détourne-toi de tous les partenaires associés à Dieu. » ‘Ali a suivi son conseil et a embrassé l’islam. Par peur d’Abou Talib, ‘Ali se rendait secrètement chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il a caché sa conversion à l’islam.

‘Ali logeait chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) selon les récits. Ce dernier rapport est tiré d’Ousd al-Ghabah.

‘Ali était le premier à avoir embrassé l’islam après Khadijah : celui-ci avait treize ans à l’époque. Selon d’autres récits il aurait 15, 16 ou 18 ans.

Les historiens ont aussi débattu sur la question du premier converti mâle à l’islam. S’agirait-il d’Abou Bakr, d’Ali ou de Zayd ? Certains ont trouvé la solution suivante : ‘Ali était le premier parmi les enfants, Abou Bakr était le premier parmi les adultes et Zayd était le premier parmi les esclaves.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a aussi présenté son opinion à ce sujet. Il déclare : « Il existe des différences d’opinion entre les historiens sur le premier homme à avoir embrassé l’islam après Khadijah. Certains évoquent le nom d’Abou Bakr Bin Abi Qahafa. D’autres mentionnent le nom d’Ali qui n’avait que dix ans à l’époque. D’aucuns mentionnent le nom de Zayd Bin Harithah, l’esclave affranchi du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais selon nous, ces débats n’ont pas lieu d’être. ‘Ali et Zayd était les membres de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et étaient comme ses enfants. Ils n’avaient même pas besoin d’annoncer verbalement qu’ils croyaient dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, ce n’est pas la peine d’évoquer leurs noms dans ce contexte. »

En effet, ils avaient de facto accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ce n’était pas la peine pour eux de l’annoncer verbalement.

« Ainsi ce n’est pas la peine d’évoquer leurs noms dans ce contexte. Pour ce qui est du reste, selon l’opinion de la majorité, Abou Bakr était le premier à avoir embrassé l’islam. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Allah avait accordé un aide de camp à Moïse (a.s.) suite à sa requête. Mais voyez la gloire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : Allah lui en a accordé sans que celui-ci ne Lui fasse une quelconque requête. »

Le Mouslih Maw’oud évoque ici Khadijah : il explique qu’elle était le soutien du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il ajoute : « Voyez la grandeur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il a reçu cet aide [de la part d’Allah] sans en avoir fait la requête. C’est-à-dire cette femme qu’il aimait tant était la première à l’avoir accepté. Étant donné qu’on est tous libre d’accepter la religion ou la croyance de notre choix – personne ne peut contraindre autrui à accepter croire – il est possible que Khadijah ait choisi de ne pas soutenir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lorsqu’il lui avait fait mention de la première révélation qu’il avait reçue de la part de Dieu. Elle aurait pu dire : « Je prendrai ma décision après avoir réfléchi. » Mais non, sans tarder et sans hésiter, elle a accepté la déclaration du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci n’avait plus de souci à se faire quant à savoir si Khadijah l’accepterai ou pas. Elle était la première à l’avoir accepté. Allah de Son Trône disait : « Allah n’est-il pas suffisant pour son serviteur ? Ô Muhammad ! Tu aimes Khadijah et tu avais peur qu’elle ne t’abandonnât. Tu te souciais et tu te demandais si elle allait t’accepter ou non. Mais vois donc ! Est-ce que Nous avons comblé ton besoin ou pas? » »

Hazrat Mouslih Maw’oud explique : « Par la suite, quand on a parlé de révélation à la maison, Zayd qui demeurait chez lui a dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je crois en vous ! » ‘Ali n’avait qu’onze ans et était tout enfant : écoutait la conversation entre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Khadijah à la porte. Quand il a entendu à propos de la révélation divine, ‘Ali l’enfant perspicace, ‘Ali imbu de vertu, ‘Ali passionné d’une droiture jusque-là non épanouie, ‘Ali imbu de nobles sentiments encore enfouis, en qui Allah avait insufflé une disposition [à embrasser la vérité] jusque-là non exprimée, ‘Ali ayant constaté que c’était le moment d’exprimer ses sentiments, ayant constaté que c’était le moment de faire épanouir ses nobles vertus, ayant pris acte de l’invitation d’Allah, cet enfant qu’était ‘Ali, dont le cœur était passionné, s’est avancé tout timidement et embarrassé et a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Je crois en ce qu’ont accepté ma tante et Zayd. »

Selon les chroniques de Tabari au moment de la Salat, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se rendait dans les vallées de La Mecque : ‘Ali l’accompagnait à l’insu de son [père] Abou Talib et de ses autres oncles. Tout deux accomplissaient la prière et ils rentraient le soir. Ceci a duré un certain temps. Mais un jour Abou Talib les a vus prier et il a demandé à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Ô mon neveu ! Quelle est cette religion que tu es en train de suivre ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ô mon oncle ! Il s’agit de la religion d’Allah ! De celle de Ses Anges et de ses Prophètes et de notre ancêtre Abraham ! » Ou il aurait prononcé quelques phrases s’y rapprochant.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait ajouté : « Allah m’a suscité pour transmettre cette religion aux hommes ! Ô mon oncle ! Tu es celui qui mérite le plus de recevoir ces conseils de ma part et cette invitation à la direction. Tu es celui qui en premier doit m’accepter et me soutenir. » Il aurait prononcé des phrases de ce genre.

A cela, Abou Talib a répondu : « Ô mon neveu ! Je n’ai pas la force d’abandonner la religion de mes aïeux. Mais par Allah ! Tant que je serai vivant, rien ne nuira à ta personne ! »

Hazrat Mirza Bashir Saheb a commenté sur cet incident en ces termes. « Une fois le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ‘Ali accomplissaient la Salat dans une vallée de La Mecque. Abou Talib est passé par là : il n’avait jamais entendu parler de l’islam jusque-là. Tout étonné, il a observé toute la scène. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a terminé la prière, il a demandé : « Ô mon neveu ! Quelle est cette religion que tu suis ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Mon oncle ! Il s’agit de la religion d’Allah et d’Abraham. » Brièvement, il a invité Abou Talib vers l’islam. Mais celui-ci a répondu : « Je ne pourrai pas abandonner la religion de mes ancêtres. » En s’adressant à son fils ‘Ali il a déclaré : « Mon fils, toi tu peux suivre Muhammad. Car je suis sûr et certain qu’il t’invitera uniquement vers le bien. »

Allah enjoint au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’avertir ses proches en ces termes. Al-Barâ’Bin ‘Azib relate que le verset suivant a été révélé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) :

وَأَنْذِرْ عَشِيرَتَكَ الْأَقْرَبِينَ

C’est-à-dire « Avertis les membres de ta famille et tes proches. » Sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô ‘Ali ! Prépare un Sa’de nourriture et un gigot de chèvre. » Selon d’autres récits, il aurait mentionné un Moud.

Il y a quatre Mouds dans un Sa’qui équivaut à environ 2,5 Sayr ou 2,5 kg. Le récit indique également qu’à Koufa et en Irak, la mesure d’un Sa’est égale à 8 Moud, soit environ 4,5 Sayr (4,5 kg). Mais que ce soit 2,5 Sayr ou 4 Sayr, le Saint Prophète (s.a.w.) a ordonné que la nourriture soit préparée dans cette petite quantité. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ‘Ali : « Prépare aussi un grand bol de lait pour nous et réunis le Banou ‘Abdil Mouttalib.

‘Ali declare : « J’ai suivi les consignes de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Tous les membres de la famille se sont réunis : ils étaient environ quarante, plus ou moins. Parmi eux se trouvait Abou Talib, l’oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ainsi que Hamza, ‘Abbas et Abou Lahab. Je leur ai présenté le repas et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris un morceau de viande. Il l’a tranché avec ses dents et il a placé les morceaux dans les coins de l’assiette afin de bénir ce repas. Ensuite il a déclaré : « Mangez avec les bénédictions d’Allah ! » Les gens en ont consommé jusqu’à satiété. Par Allah ! Tout ce repas aurait suffi à un seul individu. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a demandé de leur offrir à boire. Sur ce j’ai apporté le bol de lait : ils en ont tous bu jusqu’à satiété. Par Allah ! Tout ce lait aurait suffi à une seule personne. Ensuite lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a voulu parler aux membres de l’assistance, Abou Lahab a pris la parole rapidement en disant : « Voyez la magie que votre [hôte] a exercée sur vous ! » Et les convives sont partis sans que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne puisse leur adresser la parole. Le lendemain, il m’a dit : « Ô ‘Ali ! Prépare un autre repas similaire. » J’ai suivi ses consignes et j’ai réuni les gens de nouveau. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répété son geste : c’est-à-dire qu’il a béni ce repas. Les convives ont mangé et ont bu à satiété. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Banou ‘Abdil-Mouttalib ! Je ne connais aucun jeune parmi les Arabes ayant apporté de message meilleur que le mien pour son peuple. Je suis venu avec [un message] ayant trait à votre vie ici-bas et dans l’Au-delà. » Ensuite il a demandé : « Qui m’aidera ? » »

« Tout le monde est demeuré silencieux, déclare ‘Ali. Et j’ai dit : « En dépit du fait que je sois le plus jeune d’entre eux tous, je vous soutiendrai ! »

Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb évoque cet épisode en ces termes :

« Le Saint Prophète a demandé à ‘Ali de faire le nécessaire pour inviter les Banou ‘Abdil-Mouttalib pour un repas afin de leur présenter le message de la vérité. ‘Ali a fait le nécessaire et le Saint Prophète a invité tous ses parents proches, qui à l’époque, comptaient plus ou moins 40 personnes. Quand ils ont terminé leur repas, le Saint Prophète a tenté de faire un discours, mais l’infâme Abou Lahab a dit quelque chose qui a fait disperser tout le peuple. Sur ce, le Saint Prophète a dit à ‘Ali : « Nous avons perdu cette opportunité, mais organise un autre repas. »

Ainsi, le Saint Prophète a réuni à nouveau ses proches. Cette fois, le Prophète s’est adressé à eux en disant : « Ô Banou Abdil-Mouttalib ! Je vous ai apporté ce qui n’a été apporté à aucune autre tribu par aucun homme. Je vous appelle vers Dieu. Si vous prêtez attention à mon appel, vous serez les héritiers de tous les bienfaits de la religion et de ce monde. Maintenant, dites-moi lequel d’entre vous sera mon aide dans cette cause ? » Il y eut un silence complet dans toute l’assistance quand soudain un faible garçon de 13 ans se leva les larmes aux yeux et dit : « Bien que je sois le plus faible et le plus jeune d’entre tous, je vous soutiendrai. » C’était la voix d’Ali. Lorsque le Saint Prophète a entendu ces paroles, il s’est tourné vers ses proches et leur a conseillé : « Si vous connaissiez la vérité, vous auriez écouté et accepté les paroles de cet enfant. » Lorsque les convives ont vu cela, au lieu d’en tirer une leçon, ils ont tous éclaté de rire et Abou Lahab a regardé son frère aîné Abou Talib et lui a dit : « À présent, Muhammad [paix et bénédictions d’Allah soient sur lui] t’ordonne de suivre ton fils ! » Puis ces gens sont partis en se moquant de la faiblesse de l’islam et du Saint Prophète. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué cet incident en ces termes : « Il y a aussi l’épisode concernant ‘Ali. Il avait onze ans. » Les enfants doivent écouter cela attentivement.

« Il avait onze ans lorsqu’il s’est présenté afin de servir la religion. Quand Muhammad (s.a.w.) a reçu les révélations divines, il s’est proclamé prophète et il a ensuite invité les grands notables de La Mecque pour un repas. Puis, il leur a dit : « Je souhaite dire quelque chose à propos de ma proclamation. » Sur ce ils ont tous pris la fuite. Voyant cela, ‘Ali s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit : « Ô mon frère ! Qu’avez-vous fait ? Ce sont des gens épris de ce monde. Il fallait leur présenter le message d’abord avant de leur présenter le repas. Ces gens sans foi ont pris la fuite après le repas car ils sont avides de nourriture. Si vous leur aviez présenté le message ils vous auraient écouté même pour deux heures avant de leur servir le repas. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a suivi son conseil. Il les a conviés pour un autre repas. Mais il leur a présenté son message avant de leur servir le repas. Ensuite il leur a dit : « Ô gens ! Je vous ai présenté le message de Dieu. L’un d’entre vous va-t-il me soutenir ? » Tous les grands notables de La Mecque n’ont pas bougé. ‘Ali quant à lui s’est mis debout et a déclaré : « Ô fils de mon oncle ! Je vous soutiendrai ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était dit qu’il s’agissait d’un enfant. Il s’est mis debout et a déclaré de nouveau : « Ô gens ! L’un des vôtres est-il prêt à me soutenir ? » Mais les vieux n’ont pas bronché et l’enfant de onze s’est mis debout et a déclaré : « Ô fils de mon oncle ! Moi je te soutiendrai ! » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a compris qu’aux yeux d’Allah cet enfant de onze ans est plus brave que tous ces vieux qui ne sont que des enfants. »

Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris ‘Ali, qui l’a soutenu jusqu’à la fin et qui est devenu Calife après lui. Il a jeté les bases de la religion et Allah a béni aussi ses descendants. Douze Imams sont nés de ses descendants au cours de douze générations. »

Hazrat Mouslih Maw’oud l’évoque en ces termes : « ‘Ali était tout enfant lorsqu’il a embrassé l’islam, sachant qu’il devra être prêt à endurer toute difficulté pour la cause de l’islam et à consentir à des sacrifices. Il était prêt à sacrifier sa vie dans la voie d’Allah. Selon les hadiths, au début de son ministère, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a invité les Banou ‘Abdil-Mouttalib pour un repas, afin de leur transmettre le message de la vérité. Nombre de proches du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étaient présents pour ce repas. Quand tout le monde avait fini de manger, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a voulu prononcer un discours mais Abou Lahab les a tous dispersés. Ils sont rentrés chez eux sans avoir écouté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci était étonné de leur état : ayant pris le repas, ils n’ont même pas attendu pour écouter son message. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas pour autant désespéré. Il a demandé à ‘Ali d’organiser un autre repas. Ils ont été conviés de nouveau. Quand ils étaient rassasiés le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a dit : « Voyez cette faveur immense que vous a accordé Dieu. Il a envoyé un prophète de parmi vous. Je vous invite vers Dieu. Si vous m’acceptez, vous profiterez des faveurs matérielles et spirituelles. L’un des vôtres me soutiendra-t-il ? » Après ces paroles il y a eu un silence de plomb dans toute l’assistance. Mais d’un seul coup, un enfant s’est levé d’un coin et il a déclaré : « Certes, je suis le plus faible et le plus jeune de l’assistance, mais je vais vous soutenir. » ‘Ali était cet enfant : il avait, dès cette époque, promis de soutenir l’islam.

Voici à présent le récit du sacrifice d’Ali au moment où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait quitté La Mecque. D’un commun accord, les gens de La Mecque avaient décidé de lancer l’assaut contre la maison du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de l’arrêter ou de le tuer. [Dieu] l’a informé de leur plan par révélation et lui a donné la permission d’émigrer à Médine. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est préparé pour le voyage et il a demandé à ‘Ali de s’allonger dans son lit cette nuit-là. ‘Ali s’est enveloppé dans la couverture rouge qu’utilisait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il dormait. Le groupe de polythéistes qui surveillait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sont entrés dans sa maison le matin venant. ‘Ali est sorti du lit et quand ils se sont rapprochés ils l’ont reconnu. Ils lui ont demandé : « Où se trouve ton compagnon ? » ‘Ali a répondu : « Je l’ignore. Est-ce que j’étais censé le surveiller ? Vous l’avez ordonné de quitter La Mecque et il est parti. »

Les polythéistes l’ont rabroué et l’ont roué de coups. Ils l’ont emmené dans l’enceinte de la Ka’bah et ils l’y ont séquestré pendant quelque temps. Puis, ils l’ont laissé partir.

Selon un autre recueil de la Sirah, suite aux directives du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ‘Ali a retourné à leurs propriétaires leurs biens qu’il avait tenus en dépôt avant de rejoindre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a logé avec lui chez Koulthoum Bin Hidham à Qouba.

Le récit de l’émigration est mentionné en ces termes dans l’ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine : « Dans l’obscurité de la nuit, les cruels Qouraychites de diverses tribus avaient assiégé la maison du Saint Prophète, mus par des intentions sanguinaires. Ils attendaient l’aube, ou que le Saint Prophète sorte de chez lui, pour l’attaquer et le tuer. Des biens appartenant aux mécréants étaient encore avec le Saint Prophète, car malgré leur extrême inimitié, de nombreuses personnes confiaient souvent leurs biens au Saint Prophète en raison de son honnêteté et de sa fiabilité. Le Saint Prophète a expliqué les comptes [de toutes ces sommes] à ‘Alī et lui a ordonné de ne pas quitter La Mecque avant de les rendre à leurs propriétaires. Puis il lui dit : « Allonge-toi dans mon lit » et l’a assuré qu’aucun mal [fatal] ne lui serait fait. Il s’est allongé et le Saint Prophète l’a recouvert de son manteau rouge. Ensuite le Saint Prophète a invoqué le nom d’Allah et a quitté sa maison. En ces instants, les assiégeants étaient présents devant sa porte. Cependant, comme ils ne prévoyaient pas que le Saint Prophète quitterait sa maison si tôt dans la nuit, ils sont restés distraits et le Saint Prophète est passé devant eux sans qu’ils ne remarquent rien.

Le Saint Prophète traversait furtivement et rapidement les rues de La Mecque, et en peu de temps il atteignit la périphérie de la ville et se dirigea vers la grotte de Thawr. Toute l’affaire avait été convenue avec Abou Bakr, qui rencontra le Saint Prophète en route. La grotte de Thawr, un lieu désormais sacré en raison de cet événement même, est située au sud de La Mecque, à l’opposée de la direction de Médine, à une distance d’environ trois miles (5 km) à une hauteur importante au sommet d’une montagne sauvage et abandonnée. Le sentier qui y mène est également très difficile. En arrivant là-bas, Abou Bakr s’est introduit en premier et a nettoyé la grotte, puis le Saint Prophète est entré à son tour.

Les Qouraychites, qui avaient assiégé la maison du Saint Prophète, épiaient l’intérieur à courts intervalles et étaient tranquilles en voyant ‘Ali couché à la place du Saint Prophète. Mais le lendemain matin, ils ont découvert que leur proie avait glissé entre leurs mains. Sur ce, ils ont couru frénétiquement ici et là dans les rues de La Mecque, ils ont cherché dans les maisons de compagnons, sans rien trouver. Dans leur colère, ils se sont emparés d’Ali et l’ont rossé.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué ainsi ce sacrifice d’Ali (r.a.). Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) partait, il a demandé à ‘Ali (r.a.) de se coucher dans son lit. À cette époque, et même aujourd’hui, à La Mecque on n’utilisait pas de charpoy [un lit tressé en Inde]. Dans certaines narrations, il est mentionné, erronément, que le Saint Prophète (s.a.w.) lui avait demandé de s’allonger dans sur son charpoy. (En fait cela faisait référence à sa literie. Il n’y avait pas à l’époque de lits en tant que tels.) La nuit, le Saint Prophète (s.a.w.) passa à côté des guetteurs : certains d’entre eux le virent mais pensèrent qu’il s’agissait d’un visiteur venu le rencontrer et qui rentrait chez lui. La raison en était que le Saint Prophète (s.a.w.) quitta sa maison avec aplomb et sans faire montre de la moindre peur. Les ennemis pensaient que Muhammad (s.a.w.) n’oserait jamais quitter sa maison avec tant d’audace. En effet, ce ne pouvait être que quelqu’un d’autre qui venait lui rendre visite.

Pour se rassurer qu’il était toujours là, ils ont épié à travers la fente de la porte et, voyant une personne endormie, ils ont pensé qu’il s’agissait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, ils ont surveillé la maison toute la nuit. Quand ils ont pensé que le moment était venu, ils sont entrés dans la maison. Observant sans doute de plus près la personne allongée, ils se sont dit qu’il ne ressemblait pas à Muhammad (s.a.w.). Quand ils ont découvert son visage (ou peut-être que le visage l’était déjà), ils ont compris que celui qui dormait était ‘Ali (r.a.) et non Muhammad (s.a.w.). Ils ont réalisé que Muhammad (s.a.w.) était parti en toute sécurité et qu’ils avaient piètrement échoué. »

Dans un autre récit, Hazrat Musleh Maud (r.a.) déclare qu’Allah le Tout-Puissant a permis à ‘Ali (r.a.) de consentir à un grand sacrifice. La nuit de l’exil, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) quittait sa maison, il a ordonné à ‘Ali (r.a.) de se coucher dans son lit de sorte que si les mécréants regardaient à l’intérieur, ils y verraient quelqu’un et ne se mettraient pas à sa recherche. En ces instants ‘Ali (r.a.) n’a pas dit : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! La maison est entourée de jeunes Qouraychites choisis, l’épée à la main. Si le matin ils découvrent que vous êtes parti, ils peuvent me tuer… » Au lieu de cela, ‘Ali (r.a.) s’est couché calmement à la place du Saint Prophète (s.a.w.). Le Saint Prophète (s.a.w.) a mis sa couverture sur lui. Dans la matinée, les Qouraychites sont devenus furieux lorsqu’ils ont compris qu’Ali (r.a.) dormait à la place du Saint Prophète (s.a.w.). Ils ont même battu ‘Ali (r.a.), mais qu’auraient-ils pu accomplir de plus ? Le décret divin s’était accompli et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait quitté la Mecque en toute sécurité.

En ces instants comment ‘Ali (r.a.) aurait-il pu savoir ce qu’il allait recevoir en échange de sa foi ? Allah savait qu’en échange de ce sacrifice, Il n’allait pas seulement honorer ‘Ali (r.a.), mais aussi tous ses descendants. La première grâce conférée par Allah à ‘Ali (r.a.) était son mariage avec la fille du Saint Prophète (s.a.w.). La deuxième bénédiction conférée par Allah était qu’Il a insufflé un grand amour dans le cœur du Saint Prophète (s.a.w.) pour ‘Ali (r.a.) tant et si bien qu’il l’a loué en d’innombrables occasions. »

J’ai présenté le même récit à partir de sources différentes. En substance, l’incident est le même mais expliqué de différentes manières. Je mentionne tous ces détails avec des explications supplémentaires afin que l’on puisse apprendre de nouveaux points. De plus, cela met en évidence les différents aspects de leur personnalité ou plutôt de la personnalité du compagnon et ici il s’agit d’Ali (r.a.). On peut apprendre grâce à cela la relation qu’avait chaque compagnon avec le Saint Prophète (s.a.w.). En apparence on répète le même incident, mais le style est différent et c’est pour cette raison que je les mentionne tous. Ici on comprendra ces points sur ‘Ali (r.a.). En tout cas, il y a d’autres récits que je présenterai plus tard si Dieu le veut.

J’évoquerai maintenant quelques membres décédés récemment et je dirigerai également leurs prières funéraires. Le premier est celle d’un martyr, le Dr Tahir Mahmood Sahib, fils de Tariq Mahmood Sahib de Marh Balochan, du district de Nankana. La semaine dernière, après qu’ils aient offert la prière du vendredi 20 novembre 2020, les opposants de l’Ahmadiyya l’ont abattu et il est tombé en martyr. En vérité, nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons. Selon les informations, le Dr Tariq s’était rendu au domicile de son oncle, Muhammad Hafeez, le 20 novembre avec les membres de sa famille pour y offrir les prières du vendredi. Ils sont sortis vers 13hr30 après lesdites prières. Dans la rue, un jeune de 16 ans nommé Mahd était armé d’un pistolet ; il a tiré sur le Dr Tahir Mahmood Sahib : celui-ci est tombé en martyr sur le coup. En vérité, nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons. Le défunt avait 31 ans.

Son père de 55 ans, Tariq Mahmood Sahib, qui est le secrétaire aux finances et ancien Sadr (président), a été grièvement blessé : il a reçu une balle à la tête. Il est actuellement en traitement à l’hôpital. Saeed Ahmad Maqsood, l’oncle de 60 ans du Dr Tahir Mahmood, qui est le Sadr de la Jama’at, et Tayyeb Mahmood, 26 ans, Za’im du [Majlis] Khuddam-ul-Ahmadiyya ont été également blessés dans la fusillade et ont été soignés à l’hôpital pendant une courte période.

Mais le père du martyr est grièvement blessé. L’assaillant avait vidé deux chargeurs et était sur le point de recharger son arme lorsqu’il a été saisi. C’est ainsi que ces gens ont lancé une nouvelle forme d’agression. Ils recrutent des jeunes et mènent des attaques par leur intermédiaire. Ce faisant, ils peuvent dire qu’il s’agit de mineurs qui ne peuvent être lourdement condamnés et essaieront même de faire en sorte qu’ils ne le soient pas. Ainsi ont-ils expérimenté une nouvelle forme d’attaque. De plus, ils osent dire qu’ils n’ont aucunes doléances contre les ahmadis et qu’ils ne les persécutent pas, tandis que des ahmadis tombent en martyrs, qu’on intente des procès contre eux – dont certains sur l’insistance des officiers de l’Etat. Qu’Allah accorde l’entendement à ces gens : s’ils ne se réforment pas, qu’Allah le Très Haut s’occupe d’eux.

Hakeem Muhammad Ibrahim – le grand-père du défunt – est le premier ahmadi de la famille : il avait fait la Bai’ah avec d’autres membres de sa famille à l’âge de treize ans au cours du Califat du deuxième Calife (r.a.). Le défunt avait fait un BTS au Lycée Islamiyya de Lahore. Par la suite en 2013, il a obtenu son diplôme de médecine à Moscou, en Russie. Il était actuellement en train de préparer les examens de PMC (Commission Médicale du Pakistan). Il a également servi à l’hôpital Fazl-e-Umar. Le défunt possédait de nombreuses qualités. Il avait un grand amour pour le Califat. Il avait un très grand respect pour les responsables de la communauté et pour les invités du Centre. Il répondait présent dès qu’on l’appelait pour servir la communauté. Il a eu l’opportunité de servir en tant que Qaid local du Khuddam-ul-Ahmadiyya. Il a plusieurs fois transporté des patients dans sa propre voiture à l’hôpital. Il était toujours prêt à rendre service. Il avait également des liens avec les non-ahmadis. De nombreux non-ahmadis compatissants étaient venus présenter leurs condoléances suite à cet événement tragique. Sa famille était confrontée à de l’opposition depuis longtemps. En 1974, des opposants avaient brûlé le magasin du grand-père du défunt. En 2006, son père a été atrocement violenté par des opposants. Quelques jours avant, un adversaire avait craché sur le père du défunt en passant dans l’allée de magasins. Les opposants leur faisaient subir ces brimades depuis longtemps, mais en dépit de cela ils ont résisté.

Sadaqat Ahmad, missionnaire basé à Saint-Pétersbourg en Russie écrit : « Le défunt a passé une grande partie de sa vie étudiante à Kazan, Tatarstan, en Russie. Il est ensuite retourné au Pakistan étant devenu médecin. » Il ajoute : « Au cours de ses études, le Dr Tahir Mahmood était très sincère envers la communauté locale. Il accomplissait régulièrement les prières du vendredi et payait ses cotisations. En dépit du fait que sa résidence était éloignée de la mission, il participait régulièrement aux différents programmes de la communauté et ce avec enthousiasme. » Il ajoute : « Il faisait partie des meilleurs étudiants de sa promotion. Bien que l’enseignement se faisait en anglais, par ses efforts et sa motivation personnelle, il commençait à parler couramment le russe. Là où il résidait à Kazan, il avait dit à tout le monde qu’il était ahmadi. Il a aussi dû subir de l’opposition car il y avait également des étudiants pakistanais qui étaient très antipathiques envers la communauté. Mais il transmettait le message dès qu’il en avait l’occasion. » Il ajoute : « Ces jours-ci j’étais au Pakistan. Il m’a rencontré et il m’a informé que sa famille subissait une vive opposition à Marh Balochan ; c’est pour cette raison qu’ils souhaitent déménager à Rabwah où ils avaient fait construire une maison. »

Farid Abragemov est un ahmadi russe résidant à Kazan en Tatarstan. Il a déclaré à propos du défunt : « Il a appris le russe très rapidement. Il était jovial et pieux. Son sourire était radieux. »

Le défunt laisse derrière lui son père Tariq Mahmood, sa mère Shameem Akhtar, son frère Qasim Mahmood qui habite en Allemagne, ainsi que sa sœur Faiza Mahmood, épouse de Naseer Ahmad. Qu’Allah le Très Haut exalte le rang du martyr, qu’Il lui accorde un rang élevé au Paradis, qu’Il accorde la santé, et une guérison complète aux blessés, et qu’il les préserve de toute complication. Qu’Allah répande continuellement Ses grâces et ses bénédictions sur ses proches et sa famille.

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Jamal-ud-Din Mahmood, qui servait en tant que secrétaire général national de la communauté en Sierra Leone. Il est décédé le 3 novembre des suites d’un arrêt cardiaque. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le défunt servait depuis seize ans en tant que secrétaire général. Par la grâce d’Allah il était Moussi. Saeed-ur-Rahman, missionnaire en chef, écrit : « Parmi toutes les excellentes qualités qu’il possédait, l’une des plus marquantes était qu’il faisait pratiquement tout son possible pour sauver tous les ahmadis du monde du nationalisme et pour les unir en une seule famille. Il a travaillé avec beaucoup de sagesse et de sincérité. Environ deux mille personnes avaient participé à sa prière funéraire et à son enterrement. Deux ministres, le chef de l’armée de la Sierra Leone, de nombreux parlementaires, des chefs traditionnels et de nombreux autres officiers étaient aussi présents.

Mubarak Tahir, secrétaire du programme Nusrat Jehan écrit : « Le défunt était très sincère et dévoué. Il servait la communauté avec grand enthousiasme. Depuis quelques années il avait l’opportunité de servir en tant que secrétaire général. Il servait également en tant que responsable-adjoint de l’imprimerie Ahmadiyya Printing Press Sierra Leone. Il était originaire du Ghana. Son père, Ibrahim Kojo Mahmood, a été affecté au Sierra Leone par Maulana Nazeer Ahmad Mubashir afin d’y enseigner. »

Mubarak Tahir écrit : « M. Jamal est resté à mes côtés à Rokupr pendant treize ans. Son père l’avait envoyé auprès de moi pour ses études. Le défunt a toujours été religieux. Il faisait la prière en congrégation et était toujours en avant pour servir la communauté. Il participait aux côtés des Khouddam dans les programmes de Tabligh et de propagation du message. »

Usman Talé, responsable de l’imprimerie Raqeem Press Sierre Leone écrit : « Jamal-ud-Din Mahmood était en train de servir comme responsable de l’imprimerie depuis de nombreuses années avant moi. J’ai passé douze ans avec lui. Il n’a jamais évoqué le fait que j’étais plus jeune que lui et moins expérimenté. Il était toujours respectueux. Il disait : « Vous êtes missionnaire et vous avez été affecté par le Calife du Messie. » Il a toujours suivi mes directives. Il était très obéissant et très humble. Dès qu’on lui demandait de faire quelque chose il le faisait tout de suite. Il faisait de son mieux et accomplissait différentes tâches. »

Il ajoute : « J’ai beaucoup appris à ses côtés. Tous les jours il offrait régulièrement la prière de Tahajjoud. Il était très régulier dans les prières en congrégation. Il a toujours prié avec beaucoup de ferveur, d’humilité et de concentration.

Il avait un grand amour pour le Califat. Il écoutait chaque sermon très attentivement. » Il ajoute : « En accord avec la culture de la Sierre Leone, Jamal-ud-Din a élevé de nombreux enfants chez lui. Il a pris en charge leur frais de scolarité. Certains d’entre eux occupent même de bons postes. Ils se souviennent de lui avec respect et amour. »

Naveed Qamar, missionnaire, écrit : « Il participait de façon notable dans les cotisations de la communauté. Il faisait des sacrifices supplémentaires dans les fonds du Tahrik-i-Jadid et du Waqf-i-Jadid au nom de ses parents et de différents aînés de sa famille. A chaque fois qu’il se rendait dans son village d’origine à Rokupr, en dépit de ses occupations il se rendait toujours à l’heure à la mosquée. Généralement, entre les prières de Maghrib et ‘Icha il présentait aux gens les enseignements de la communauté. Il expliquait en particulier d’une très belle façon l’importance du Califat de l’Ahmadiyya, les bénédictions qui y sont liées, et l’importance de s’y attacher. » Il ajoute : « Il avait un lien d’amour avec tout le monde. Lorsqu’il est décédé, les ahmadis et non-ahmadis, pleuraient tous sa perte. C’est pour cette raison qu’il y avait autant de monde lors de ses funérailles, les gens étaient venus des alentours mais également de plus loin. »

Le défunt avait deux épouses : il s’était séparé de la première avec laquelle il a eu deux filles et deux fils. L’une de ses filles s’est mariée et réside en Australie. Deux de ses enfants étudient au Ghana et un en Sierra Leone. Il n’a eu aucun enfant de sa deuxième épouse.

Qu’Allah le Très-Haut lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Qu’Il exalte son rang et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses nobles actions.

La prochaine défunte dont je dirigerai la prière funéraire est Madame Amatus-Salam, épouse de feu Chaudhry Salah-ud-Din, qui était Nazim Jaidad et conseiller légal à Rabwah. Elle est décédée le 19 octobre. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Son époux, Chaudhary Salah-ud-Din, était le petit-fils de Hazrat Chaudhary Abdullah Khan et de Hazrat Amina Bibi, qui étaient tous deux des compagnons du Messie Promis (a.s.).

Son fils, Naeem-ud-Din, écrit : « L’attention que portait ma mère à nos prières est parmi les qualités qui m’ont le plus marqué chez elle. Elle était très stricte à cet égard. Elle veillait minutieusement à la régularité de nos prières. Notre maison était tel un internat : de nombreux proches y résidaient dans le cadre de leurs études et ce pendant plusieurs années. Ma mère veillait à ce que tous ces proches présents prient régulièrement. Elle a enseigné le Saint Coran à tous ses enfants. Pour les enfants plus âgés, elle faisait appel également à des enseignants.

La deuxième qualité qui m’a vraiment touché était qu’elle s’évertuait à offrir tout le confort nécessaire à ceux résidant sous son toit et à veiller à leur bien-être. Si un jour la bonne prenait un congé, elle ne ressentait aucune gêne à laver les vêtements de tous les enfants, les siens et ceux des autres. Nos proches du côté de ma mère et mon père venaient régulièrement et en grand nombre à Rabwah. Mon père n’était pas souvent présent à Rabwah en raison de ses responsabilités dans la communauté. Ma mère était toujours hospitalière envers tous les invités et s’occupait de tout. J’étais le fils aîné ; elle me surveillait donc pour voir si je m’occupais bien des invités et s’il n’y avait pas de manquement. Notre arrière-grand-mère, notre grand-mère paternelle, et notre grand-mère maternelle ont résidé pendant une longue période avec nous. Nous étions par la grâce d’Allah six frères et sœurs et de nombreux enfants hébergeaient chez nous dans le cadre de leurs études. En dépit de cela, elle servait d’une noble façon ces aînés durant toute l’année. Lors de la Jalsa Salana, il y avait, sans exagérer, quatre-vingt à quatre-vingt-dix invités chez nous. On installait des tentes [dans la cour de] la maison pour les recevoir et les héberger. La literie provenait du village. Mon père et ma mère s’occupaient tous les deux de l’organisation avec grand amour, joie et grande générosité. » Tous les proches ont mentionné son amour et de son hospitalité.

L’un de ses neveux a écrit : « J’ai résidé chez elle dans le cadre de mes études. Elle n’a jamais servi les rotis (pain sans levain) du matin pour le dîner ou ceux de la veille le lendemain matin. Elle nous servait toujours des parathas (pain contenant du beurre clarifié) fraichement préparés le matin ainsi que du yaourt frais au petit-déjeuner. »

Elle s’occupait beaucoup des enfants des autres, des enfants de ses proches qui résidaient chez elle dans le cadre de leurs études, alors qu’elle avait elle-même de nombreux enfants. Il ajoute : « Elle avait une relation exemplaire d’amour et d’obéissance envers les Califes de la communauté et elle nous a également inculqué profondément ces sentiments d’amour et d’obéissance. »

Sa belle-fille Nabila Naeem écrit : « La défunte possédait de nombreuses qualités. Elle était régulière dans ses prières, elle récitait habituellement le Saint Coran, elle offrait la prière de Tahajjoud. Elle était très patiente et reconnaissante. Elle ne s’est jamais plainte lors des moments difficiles et se contentait toujours de la volonté divine. Elle s’occupait des pauvres : elle ne supportait pas de voir quelqu’un triste ou en difficulté. Elle se tenait toujours prête à les aider. La défunte faisait preuve d’une grande obéissance et de fidélité envers le Califat. »

Qu’Allah le Très Haut permette à ses enfants et à sa descendance de perpétuer ses nobles actions, qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard de la défunte, et qu’Il exalte son rang.

La prochaine défunte dont je dirigerai la prière funéraire est Madame Mansoor Boushra, mère du Dr Lateef Qureshi, qui est décédée le 6 novembre à l’âge de 97 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Elle était la descendante de compagnons du Messie Promis (a.s.) : elle était la petite-fille maternelle de Hazrat Munshi Fiyaz ‘Ali Kapurthalvi et était la petite-fille paternelle de Hazrat Sheikh Abdur Rashid. Tout deux étaient des compagnons du Messie Promis (a.s.).

Dans son enfance, elle était très proche de Hazrat Amman Jan (r.a.). En dépit de sa perte de mémoire, la défunte n’a jamais oublié de faire la prière jusqu’à ses derniers jours. Elle écoutait régulièrement les sermons du vendredi sur la MTA. C’était une personne aînée pieuse et fidèle. Par la grâce d’Allah, la défunte était Moussia. Comme je l’ai mentionné c’était la mère du Dr Qureshi. Celui-ci et son épouse, Shawkat Gohar, sont décédés dernièrement. Ils avaient pris soin d’elle jusqu’à leurs derniers jours. Les deux sont décédés de son vivant.

Sa petite-fille, Ismat Mirza écrit : « Ma grand-mère était une véritable croyante ; elle était très attachée à l’Ahmadiyya et au Califat. Je n’ai vu personne faire plus d’actes d’adoration qu’elle ou avoir un plus grand amour pour le Coran. C’était une personne réservée et simple. » Qu’Allah le Très-Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard de la défunte et qu’Il exalte son rang.

Après la prière du vendredi je dirigerai Incha Allah la prière funéraire de toutes ces personnes.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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