Sermons 2020

Abou Oubaydah Bin Al Jarrah

Dans son sermon du 02 octobre 2020, Sa Sainteté le Calife a présenté divers récits sur Abou Oubaydah Bin Al Jarrah, un autre compagnon de Badr.

 Sermon du vendredi 02 octobre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le compagnon de Badr que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah. Son nom d’origine était ‘Amir Bin ‘Abdillah et son père se nommait ‘Abdoullah Bin Al-Jarrah. Abou ‘Oubaydah était plus connu sous son nom d’emprunt : il était affilié à son grand-père. Sa mère se nommait Oumaymah Bint Ghanam et il appartenait au clan qouraychite des Banou al-Harith.

Abou ‘Oubaydah était grand de taille et mince. Il avait le visage effilé. Ses deux incisives de devant s’étaient brisées lorsqu’il tentait de retirer les anneaux de casque qui s’étaient implantés dans la joue du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la bataille d’Ouhoud. Sa barbe n’était pas touffue et il utilisait du henné.

Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah avait plusieurs épouses, mais n’avait eu des enfants que de deux d’entre elles. Il avait deux fils : l’un se nommait Yazid et l’autre, ‘Oumayr.

Abou ‘Oubaydah faisait partie de ces dix compagnons auxquels le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait donné la nouvelle du Paradis au cours de leur vivant. On les appelle les dix bienheureux. Abou ‘Oubaydah appartenait au groupe des Qouraychites qui étaient dignes, courtois et imbus de modestie. Abou ‘Oubaydah a embrassé l’islam grâce à la prédication d’Abou Bakr. Les musulmans n’avaient pas encore choisi le Dar al-Arqam comme centre. Abou ‘Oubaydah était la neuvième personne à avoir embrassé l’islam. Anas (r.a.) relate : Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Chaque Oummah (nation) dispose d’un Amîn [une personne digne de confiance]. Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah est l’Amîn de mon Oummah. » Un groupe de gens de Najran étaient venu rencontrer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) selon les recueils de Boukhari et de Mouslim. D’après un autre récit de Mouslim, ces gens venaient du Yémen. Ils lui ont demandé de leur envoyer quelqu’un pour leur enseigner la religion. Selon un récit ils ont dit : « Envoyez-nous une personne digne de confiance. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Je vous enverrai certainement un Amîn, une personne digne de confiance, qui s’acquittera de ce devoir. » Puis, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a attrapé la main d’Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah et il a déclaré : « Celui-ci est l’Amîn de cette Oummah. »

Abou Hourayrah relate : « Le Saint Prophète a déclaré : « Abou Bakr, ‘Oumar, Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah, Ousayd Bin Houdhair, Thabit Bin Qays Bin Shammas, Mou’adh Bin Jabal et Mouadh Bin ‘Amr Bin Al-Jamouh sont de très bonnes gens. » C’est-à-dire, il a loué toutes ces personnes. Il en a avait fait mention dans une rencontre, selon Abou Hourayrah.

On demanda une fois à ‘Aïcha (r.a.) : « Qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait-il choisi comme son successeur ? » A quoi elle a répondu : « Abou Bakr. » Les gens ont demandé : « Et après Abou Bakr ? » ‘Aïcha a répondu : « ‘Oumar. » « Et qui, après ‘Oumar ? » ont demandé les gens. Elle a dit : « Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah. » Ce récit est tiré du Sahih Mouslim.

Selon un autre récit, ‘Abdoullah Bin Shaqiq aurait demandé à ‘Aïcha : « Qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aimait le plus d’entre ses compagnons ? » ‘Aïcha a répondu : « Abou Bakr. » Il a demandé : « Et après lui ? » « ‘Oumar » a répondu ‘Aïcha. « Et qui, après ‘Oumar ? » a demandé l’autre. Elle a répondu : « Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah. » Ensuite il a demandé : « Et qui après lui ? » Le rapporteur déclare qu’Aïcha était restée silencieuse.

Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Saheb explique : « Selon ‘Aïcha, Abou ‘Oubaydah était une personnalité si importante qu’elle disait que s’il eût été vivant au moment du décès d’Oumar, on l’eût nommé Calife. »

Selon un récit, ‘Oumar avait déclaré au moment de rendre l’âme : « Si Abou ‘Oubaydah était vivant je l’aurais nommé Calife. Si mon Seigneur me questionnera à ce propos, je répondrai : « J’ai entendu Ton Prophète affirmer : « Abou ‘Oubaydah est l’Amîn de cette Oummah. » C’est pour cette raison que je l’ai choisi comme successeur. »

Quand Abou ‘Oubaydah a embrassé l’islam, son père l’a durement persécuté. Il s’était réfugié en Abyssinie. Quand il a émigré à Médine, le visage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) resplendissait de joie. ‘Oumar (r.a.) l’a serré dans ses bras. Abou ‘Oubaydah a logé chez Koulthoum Bin Hidham. A noter qu’il ne s’agit pas d’Oumm Koulthoum, mais de Koulthoum Bin Hidham.

Il existe plusieurs récits sur le lien de fraternité établie entre Abou ‘Oubaydah et les Ansar. Selon certains, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi ce lien entre Abou ‘Oubaydah et Saalim, l’esclave affranchi d’Abou Houdhaifa. Selon d’autres, il aurait établi ce lien avec Muhammad Bin Maslama. Selon d’autres, il aurait établi ce lien avec Sa’d Bin Mou’adh.

Abou ‘Oubaydah avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et aux autres Ghazwat en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le jour de la bataille de Badr, il avait 41 ans. Ce jour-là il a combattu du côté des musulmans tandis que son père ‘Abdoullah combattait du côté des mécréants. Père et fils se sont affrontés ; lors de la bataille, le père a voulu tuer son fils mais Abou ‘Oubaydah tentait de l’éviter. Néanmoins, son père n’a pas cessé de le poursuivre et a tenté de le tuer. Abou ‘Oubaydah aurait pu le tuer. Mais il voulait l’éviter afin de ne pas [être obligé de] le tuer et afin d’être à l’abri de ses assauts. Quand Abou ‘Oubaydah a constaté que son père ne le laissait pas, ses sentiments pour le Tawhid (l’unicité de Dieu) ont eu le dessus sur ses sentiments filiaux. Les liens familiaux n’avaient plus d’importance à ses yeux. Étant donné que son père voulait à tout prix l’éliminer parce qu’il croyait dans l’unicité de Dieu, Abou ‘Oubaydah a été contraint de tuer son père.

Le jour de la bataille d’Ouhoud, ‘Abdoullah Bin Qamiya avait violemment lancé des pierres contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le blessant au visage et brisant ses dents. ‘Abdoullah Bin Qamiya a annoncé : « Tiens, encaisse ceci ! Je suis le fils de Qamiya ! » En essuyant le sang de son visage, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Qu’Allah t’humilie ! » Le rapporteur déclare qu’il en fut ainsi. Allah a lancé contre lui une chèvre des montagnes qui l’a frappé à maintes reprises de ses cornes, le laissant déchiqueté.

‘Aïcha déclare qu’Abou Bakr a relaté à ce sujet : « Le jour de la bataille d’Ouhoud, le coup de pierre reçue par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était si violent que deux anneaux de son casque se sont brisées et implantées dans son visage béni. J’ai tout de suite couru dans sa direction. Mais j’ai vu qu’un autre courrait à si grande vitesse vers lui qu’on dirait qu’il volait. J’ai prié : « Ô Allah ! Fait qu’il soit source de joie pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et pour nous. » Quand je suis arrivé tout près du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) j’ai constaté qu’il s’agissait d’Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah qui m’avait dépassé. Il m’a dit : « Ô Abou Bakr ! Je te demande au nom d’Allah de me laisser enlever ces anneaux de la joue du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ! » »

Abou Bakr déclare : « Je l’ai laissé faire. Ainsi Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah a mordu une des anneaux avec ses dents et l’a tiré si vigoureusement qu’il est tombé à la renverse. [L’anneau s’était implanté si profondément]. Et il s’est brisé une des dents de l’avant. Ensuite il a tiré le deuxième anneau avec ses dents et l’a tiré avec tant de force qu’il s’est brisé une autre dent. »

Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah le jour de la bataille d’Ouhoud était de ceux qui s’étaient tenus fermement auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), tandis que les autres s’étaient dispersés.

Le traité de Houdaybiya a eu lieu au cours du mois de Dhou’l-Qa‘dah en l’an six de l’Hégire. On avait préparé deux copies de ce pacte et plusieurs notables des deux belligérants l’ont signé en tant que témoins. Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf, Sa’d Bin Abi Waqqas et Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah avaient signé du côté des musulmans.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah pour plusieurs expéditions, dont celle de Dhou’l-Qassah qui avait eu lieu au cours du mois Rabi’ al-Akhir en l’an sept de l’Hégire. Hazrat Sahibzada Mirza Bashir Saheb écrit ceci dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine :

« Au cours du mois Rabi’ al-Akhir, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé Muhammad Bin Maslamah al-Ansari vers Dhou’l-Qassah, situé à 38 kilomètres de Médine, où résidaient alors les Banou Tha’labah.

Quand Muhammad Bin Maslamah et ses dix compagnons sont arrivés sur les lieux au cours de la nuit, ils ont constaté que cent jeunes appartenant à cette tribu se tenaient prêts à se battre. Ils étaient dix fois plus nombreux que les compagnons. Muhammad Bin Maslamah a immédiatement mis en rang ses compagnons pour le combat. S’ils étaient partis avec l’intention de se battre, ils n’auraient pas été si peu nombreux. Durant la nuit, les deux belligérants se sont envoyés des flèches à foison. Par la suite, les Kouffar (mécréants) ont lancé l’assaut contre ces compagnons : étant donné qu’ils étaient plus nombreux, ces dix valeureux serviteurs de l’islam sont tombés en martyrs en très peu de temps. Tous les compagnons de Muhammad Bin Maslamah sont tombés en martyrs mais celui-ci était toujours vivant car les mécréants l’avaient abandonné, le croyant mort : ils l’avaient dévêtu pour prendre ses vêtements. Muhammad Bin Maslamah aurait pu mourir sur les lieux mais par un heureux hasard un autre musulman est passé par là : ayant reconnu Muhammad Bin Maslamah, il l’a conduit à Médine. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu connaissance de l’incident il a envoyé Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah, qui était un Qouraychite et un des grands compagnons, à Dhou’l-Qassah pour venger Muhammad Bin Maslama. Étant donné qu’on avait aussi recu la nouvelle que les Banou Tha’labah s’apprêtaient à attaquer les environs de Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé 40 compagnons rompus au combat en compagnie d’Abou ‘Oubaydah, leur ordonnant de voyager la nuit et d’arriver sur les lieux le matin. Suivant l’instruction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah a atteint l’ennemi le matin à l’heure de la prière. Celui-ci a été apeuré par l’attaque soudaine et après un court combat a pris la fuite pour disparaître dans les montagnes de alentours. Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah a pris possession des butins et est retourné vers Médine. Il avait lancé cette attaque afin de venger les musulmans ou afin de punir ces assaillants.

Dhat al-Salasil est une autre expédition militaire. Elle porte ce nom car les ennemis s’étaient enchaînés lors de cette bataille afin de pouvoir se battre ensemble dans un rang et qu’aucun d’entre eux ne prennent la fuite – ou afin qu’ils pussent se battre ensemble. On offre aussi une autre raison pourquoi cette bataille portait ce nom : il y avait dans cette région une source d’eau nommée Al-Salsal. Selon certains en l’an 7 ou 8 de l’Hégire le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a reçu la nouvelle que les membres de la tribu des Banou Khouza’ah complotaient une attaque contre Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé ‘Amr Bin al-‘As à la tête de trois cents Mouhajirine et Ansar pour prévenir cette attaque. Il avait 30 chevaux pour cette expédition. L’objectif se trouvait à dix jours de voyage de Médine. En arrivant dans la région des Banou Khouza’ah, ‘Amr Bin al-‘As a envoyé un message au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’informant que l’ennemi était très nombreux et qu’il exigeait l’envoi de renforts. Dès qu’il a reçu cette information, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah à la tête de deux cents Mouhajirine et Ansar comme renfort. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah de partir aider ‘Amr et d’éviter tout différend. C’est-à-dire qu’ils devaient s’entendre sur une seule décision. Quand le détachement d’Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah a rencontré celui d’Amr, la question du commandement de toute la force s’est posée. Quoique Abou ‘Oubaydah méritait de prendre le commandement en raison de son statut, quand ‘Amr Bin al-‘As a insisté, il lui a laissé prendre la tête de l’armée de gaîté de cœur. En effet, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait enjoint d’éviter tout différend. Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah s’est battu bravement contre l’ennemi jusqu’à ce que celui-ci soit vaincu. Quand l’armée est retournée victorieuse à Médine et que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu vent de l’obéissance montrée par Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah, il a déclaré : « Qu’Allah accorde Sa miséricorde à Abou ‘Oubaydah ! »

Une autre expédition portait le nom de Sariya Sîf al-Bahr. A noter que toutes ces batailles et expéditions auxquelles le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas pris part sont connues comme des « Sariya ». Cette expédition a eu lieu en l’an huit de l’Hégire sur la côte, dans une région habitée par les Banou Jouhayna. Cette expédition est aussi connue comme le Jaych al-Khabt, parce que les compagnons étaient contraints de consommer des feuilles de l’arbre appelé Khabt en raison de la pénurie de nourriture. Khabt signifie donc des feuilles. Cette Sariya a été mentionnée dans le Sahih d’Al-Boukhari. Jabir relate ceci : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a envoyé pour une expédition. Nous étions trois cents. Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah était notre chef. Notre objectif était d’assurer la protection des caravanes commerciales des Qouraychites. Ainsi, leur objectif n’était pas de livrer bataille. Nous sommes restés sur la côte pendant quinze jours et nous avons eu si faim que nous avons été contraints de consommer des feuilles d’arbre. »

L’objectif de ces expéditions ou Sariyas n’étaient pas de livrer bataille dans certains cas. Elles avaient d’autres buts ; et des fois [les musulmans] étaient contraints de se battre. Ces deux types d’expéditions auxquelles ne participait pas le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étaient connus, [rappelons-le,] comme des Sariyas.

Le rapporteur ajoute : « Nous étions contraints de consommer des feuilles d’arbre et c’est pour cette raison que ce détachement portait le titre de Jaych al-Khabt. Entretemps la mer avait jeté sur le rivage un animal qu’on appelait Anbar. »

Un animal s’était échoué et était mort sur le rivage. Étant privé d’eau il n’a pas pu survivre.

Le rapporteur ajoute : « (Il s’agissait d’un gros poisson) et nous avons consommé sa chair pendant quinze jours et nous passions sa graisse sur notre corps tant et si bien que nous étions tout aussi bien portants que qu’auparavant. Puis Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah a pris l’une de ses côtes, et l’a fixé au sol : puis il a demandé au plus grand de ses compagnons de passer (sous la côte). »

Soufyan Bin Ouyaynah a déclaré dans son récit : « Il a dressé l’une des côtes de l’animal et un des membres de l’expédition est passé en-dessous assis sur son chameau. »

 Jabir a déclaré : « Il y avait un homme parmi nous qui a abattu trois chameaux pour nourrir l’armée durant trois jours. Mais après cela, Abou ‘Oubaydah lui a interdit d’en abattre davantage. ‘Amr Bin Dinar raconte qu’Abou Salih Dhakwan avait relaté que Qays Bin Sa’d a dit à son père : « J’étais présent dans l’armée alors que les gens ont été frappés de faim. » Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah m’a dit : « Abattez des chameaux pour eux. » Qais a dit : « J’ai égorgé des chameaux mais ils ont eu de nouveau faim. Abou ‘Oubaydah lui a dit de nouveau : « Abattez d’autres chameaux pour eux. Qais a dit : « J’en ai encore égorgé mais les gens ont de nouveau eu faim. » Abou ‘Oubaydah m’a demandé d’en égorger de nouveau.

Il s’agissait des chameaux qu’ils utilisaient comme montures et pour transporter leurs affaires. Mais la situation était telle qu’ils étaient contraints de les égorger afin de les consommer.

Qais a dit : « J’en ai tué de nouveau mais les gens avaient toujours faim. » Abou ‘Oubaydah m’a dit de nouveau : « Abattez des chameaux pour eux. » Mais ensuite il me l’a interdit. »

Dans un autre récit Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Nous sommes partis en campagne et l’armée s’appelait l’armée du Khabt. Abou ‘Oubaydah était notre commandant. Nous avons été frappés d’une faim terrible. Puis la mer a rejeté un énorme poisson mort appelé Al-ʻAnbar. Nous n’avions jamais vu de semblable auparavant. »

Il s’agissait d’un poisson énorme : probablement une baleine d’après la description.

« Nous en avons mangé pendant quinze jours, puis Abou ‘Oubaydah a pris un de ses os et en a fait une arche pour qu’un cavalier puisse facilement passer dessous. »

Ibn Jourayj relate qu’Abou Zoubayr a raconté que Jabir a déclaré : « Abou ‘Oubaydah nous a dit : « Mangez-en. »

Le poison était peut-être mort mais il n’y avait pas de mal à en consommer.

« Quand nous sommes arrivés à Médine, nous en avons informé le Prophète, et il a dit : « Mangez de la nourriture qu’Allah vous a offerte. » C’est-à-dire qu’il n’y avait pas de mal de manger de cette nourriture qu’Allah vous avait offerte en raison de votre situation.

Puis : « Donnez-nous-en, s’il vous en reste. » Alors certains d’entre eux lui ont offert de cette chair et il en a mangé.

Dans son exégèse, Sayyed Zayd ul Abidin Waliullah Shah a commenté sur l’expédition de Sîf al-Bahr ou de Khabt. Il déclare : « Cette expédition n’avait pas pour objectif le combat. Les participants avaient pour objectif la protection des caravanes. Selon Ibn Sa’d trois cents Mouhajirine et Ansar avaient participé dans cette campagne. Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah en était le commandant et cette campagne est connue sous le titre de « Ghazwat Sîf al-Bahr ». Les caravanes traversaient le long de la côte de la mer Rouge et on y avait établi des postes de sécurité. C’est pour cette raison qu’on appelle cette expédition la Ghazwat Sîf al-Bahr. »

L’objectif était d’établir un poste de sécurité. Plus loin, il expliquera qui étaient les bénéficiaires de cette sécurité.

« Sîf signifie la côte. Ibn Sa’ad en fait mention brièvement sous le titre de Sariyat Al-Khabt. Khabt signifie des feuilles d’arbre. Les Moujahidine étaient contraints d’en consommer étant donné que leurs provisions ont été épuisées.

Selon Ibn Sa’ad, l’incident a eu lieu au cours du mois de Rajab en l’an 8 de l’Hégire, l’année du traité de Houdaybiya. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait preuve de perspicacité ; et par précaution il a envoyé ce détachement dans la région de Sîf al-Bahr. (Ce poste de sécurité a été établi) afin qu’il n’y ait pas d’entrave pour les caravanes Qouraychites venant de la Syrie et que les Qouraychites n’aient pas d’excuses pour briser leur pacte. »

Le traité de Houdaybiyya a été signé et [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] avait l’inquiétude que certains pourraient les attaquer et que les Qouraychites en profitent pour accuser les musulmans [à tort] de les avoir attaqués et mettre fin ainsi au traité de Houdaybiya. C’est pour cette raison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi ce poste afin de protéger ces caravanes des Qouraych. 

Il ajoute : « Selon Ibn Sa’ad, ce lieu se trouve à cinq jours de voyage de Médine. »

Ainsi ils n’étaient donc pas sortis pour livrer bataille mais pour assurer la protection d’une caravane. C’est là l’effort accompli pour garantir la paix : une fois le pacte signé avec l’ennemi, on tente aussi d’assurer sa sécurité afin que les mécréants n’aient pas de prétextes pour le briser. Mais en tout cas, le décret de Dieu a agi : ce sont les Kouffar qui ont brisé le pacte et cela s’est terminé par la conquête de La Mecque.

Abou Hourayrah relate : « Le jour de la conquête de La Mecque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est entré dans la ville. Zoubayr était à la tête d’un flanc de l’armée et Khalid était à la tête de l’autre flanc. Abou ‘Oubaydah était le chef de l’infanterie venant par la vallée de Nachib. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait signé un traité avec les gens du Bahreïn avec comme condition qu’ils paieront la Jizya. Il avait nommé ‘Ala Bin al-Hadrami comme Emir du Bahreïn et il a envoyé Abou ‘Oubaydah pour collecter la Jizya. Quand il est retourné à Médine avec la Jizya et que les gens en ont eu connaissance, tout le monde est venu faire la prière du matin derrière le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand il s’est retourné après la prière et qu’il a vu tout ce monde, il a déclaré en souriant : « On dirait que vous savez qu’Abou ‘Oubaydah a apporté quelque chose. » Les gens ont répondu : « Oui, ô Prophète d’Allah ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Soyez contents et espérez ce qu’il y aura ce qui est meilleur pour vous. Je ne crains pas pour vous la pauvreté. Mais je crains que vous ne receviez tant de richesses que vous ne commenciez à faire preuve d’avidité les uns plus que les autres. »

C’est-à-dire, autant vous recevrez les biens matériels autant vous allez sombrer dans l’avidité qui sera la cause de votre destruction. Telle était la peur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il n’avait pas peur que les musulmans allaient mourir de faim : mais il avait peur qu’ils allaient sombrer dans le matérialisme et qu’ils ne soient détruits. Ceci est l’avertissement que chacun doit avoir en tête. Vu qu’on ne le respecte pas, nous constatons que la majorité des musulmans possédant des richesses, dont nos leaders, sont les premiers à sombrer dans cette avidité. Leur appétit pour ce monde ne connaît pas de bornes. Ils évoquent le nom de Dieu mais accordent priorité aux biens et aux fastes de ce monde. Ainsi nous devons à tout instant analyser notre situation. En accord aux prophéties du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), les musulmans recevront ces richesses, mais nous ne devons pas oublier notre foi en raison de ces richesses.

En l’an dix de l’Hégire, Abou ‘Oubaydah a accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors du pèlerinage d’adieu. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les musulmans ont débattu sur le type de tombe qu’on devrait lui creuser : avec une cavité supplémentaire ou sans cavité. ‘Abbas a demandé à quelqu’un de faire venir Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah et Abou Talha : on acceptera le verdict du premier d’entre eux qui se présente concernant la tombe. Abou ‘Oubaydah préparait des tombes sans cavité à l’instar de celles des gens de La Mecque. Abou Talha quant à lui préparait des tombes avec cavité à l’instar des gens de Médine. Celui qu’on avait envoyé pour chercher Abou Talha est revenu avec lui. L’autre n’a pas pu rencontrer Abou ‘Oubaydah. Abou Talha s’est présenté et il a creusé pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) une tombe avec cavité.

Le recueil d’Al-Boukhari évoque les différends entre les Ansar et le Mouhajirine au sujet du Califat immédiatement après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).  J’en ai fait mention dans le passé en évoquant un autre compagnon. Il serait très à propos d’en faire mention de nouveau dans le cadre de la mention d’Abou ‘Oubaydah. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), les Ansar se sont réunis dans la maison de Sa’d Bin ‘Oubadah et ils ont déclaré : « Choisissons un Emir de parmi nous les Ansar et un autre de parmi vous les Mouhajirine ! » Abou Bakr, ‘Oumar et Abou ‘Oubaydah sont partis à leur rencontre. ‘Oumar a voulu prendre la parole mais Abou Bakr l’en a empêché. ‘Oumar relate : « Je souhaitais prendre la parole parce que j’avais préparé un discours que j’appréciais beaucoup. J’avais peur qu’Abou Bakr ne fût pas aussi éloquent que moi. Mais son discours s’est révélé être plus éloquent que tout autre. Abou Bakr a déclaré : « Nous les Mouhajirine sommes les Emirs et vous les Ansar êtes les Vizirs. » Abou Habab Bin Moundhir a répliqué : « Non ! Par Dieu, il n’en sera pas ainsi. Nous allons choisir un Emir de parmi vous et un autre de parmi nous. » Abou Bakr a répondu : « Non. Nous sommes les Emirs et vous les Vizirs, car les Qouraychites sont meilleurs et plus anciens que vous les Bédouins. » Il a ensuite présenté les noms d’Oumar ou d’Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah et a demandé [aux musulmans] de prêter allégeance à l’un d’entre eux et d’en faire leur Calife. Oumar a dit à Abou Bakr : « Nous allons vous prêter allégeance car vous êtes notre chef et le meilleur d’entre nous. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) vous aimait le plus d’entre nous tous. » Ensuite, ‘Oumar a déclaré : « Non. Nous allons vous prêter allégeance. Car vous êtes notre chef et le meilleur des nôtres. Vous étiez le plus aimé par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de parmi nous. » Sur ce, ‘Oumar a attrapé sa main et lui a prêté allégeance. Par la suite, les autres aussi lui ont prêté allégeance. En tout cas, aux yeux d’Abou Bakr, le statut d’Abou ‘Oubaydah était si important qu’il avait proposé son nom pour l’élection du Calife. Comme je l’avais dit auparavant, le Calife ‘Oumar a déclaré que si Abou ‘Oubaydah était vivant il l’aurait choisi comme Calife pour le succéder, car en accord au dire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il était l’Amîn de cette Oummah. Ou plus précisément en accord à l’édit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Lors du débat sur le Califat, Abou ‘Oubaydah s’est adressé aux Ansar et leur a dit : « Ô Ansar ! Vous êtes de ceux qui ont soutenu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Attention que vous ne soyez à présent de ceux qui fomentent en premier la dissension en islam ! »

Lorsqu’Abou Bakr a pris ses fonctions de Calife, il a confié la responsabilité de la trésorerie à Abou ‘Oubaydah.

En l’an trente de l’Hégire le Calife Abou Bakr l’a nommé commandant de l’armée en Syrie. Quand ‘Oumar a été élu Calife, il a replacé Khalid Bin Walid par Abou ‘Oubaydah à la tête de l’armée.

Voici le récit concernant la conquête de la Syrie. En l’an 13 de l’Hégire les musulmans ont massé leurs troupes sur plusieurs fronts sur les terres romaines. Un bataillon était sous le commandement de Yazid Bin Abi Soufyan. En effet Abou Soufyan avait un fils du nom de Yazid, qui est décédé. Il a lancé l’assaut de l’est de la Jordanie. Chourahbil Bin Hasanah a avancé de la région de Balqa’. ‘Amr Bin al-‘As était à la tête du troisième bataillon : il est entré en Syrie en passant par la Palestine. Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah était à la tête du quatrième bataillon qui a avancé de la direction de Homs. Abou Bakr a déclaré qu’Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah prendra le commandement de toute l’armée lorsque tous ces bataillons se réuniront. Tous ces bataillons comprenaient entre eux 4000 soldats, hormis celui d’Abou ‘Oubaydah qui en comprenait 8000. En envoyant ces troupes, Abou Bakr a conseillé au chef : « Ne vous mettez pas en difficulté et ne placez pas vos troupes non plus en difficulté. Ne soyez pas en colère contre vos troupes et vos compagnons. Demandez-leur conseil et soyez justes. Ne soyez pas injuste, car le tyran ne connaîtra ni le salut ni le succès. Quand vous ferez face à l’ennemi, ne lui tournez pas le dos, car Allah affirme qu’Il sera en colère contre celui qui le fera en ce jour et il finira en enfer. Vous pouvez tourner le dos à l’ennemi uniquement pour changer de position ou pour rejoindre vos rangs. Ceci est mentionné dans le verset 17 de la sourate Al-Anfal. Quand vous aurez le dessus sur l’ennemi, ne tuez pas les enfants, les vieux et les femmes. Ne tuez pas les animaux et ne brisez pas les pactes que vous avez conclus. »

Abou ‘Oubaydah a conquis en premier la ville de Maab en Syrie. Ses habitants ont cessé les hostilités en acceptant de payer la Jizya. Ensuite Abou ‘Oubaydah est parti dans la direction de Jabiyah. Là-bas, il a vu que les Romains y avaient massé une très grande armée. Abou ‘Oubaydah a donc demandé des renforts d’Abou Bakr. Abou Bakr a demandé à Khalid Bin Walid qui menait la campagne de l’Irak de laisser la moitié de ses troupes à la tête d’Al-Mouthanna Bin Harithah et de partir aider Abou ‘Oubaydah. Abou Bakr a informé Abou ‘Oubaydah qu’il nommait Khalid commandant de l’armée, quoiqu’il savait qu’Abou ‘Oubaydah était meilleur que Khalid.

La lettre se lit ainsi. Lettre d’Atiq bin Abi Qouhafah destinée à Abou ‘Oubaydah bin al-Jarrah (ra). ‘Atiq était le nom d’origine d’Abou Bakr et  Abou Qouhafah était le nom de son père.

« Qu’Allah répande la paix sur toi. J’ai confié le commandement des troupes syriennes à Khalid. Ne t’y oppose pas, écoute-le et obéis-lui. Je t’ai nommé Wali (gardien) sur lui. Je sais que tu es meilleur que lui, mais je pense qu’il (Khalid bin Walid) possède plus d’expertise en stratégie militaire que toi. Qu’Allah te garde sur la bonne voie et moi aussi ! »

Voici ce qui a été écrit par Abou Bakr.

Khalid bin Walid avait écrit une lettre à ‘Oubaydah depuis Hirah, une ville irakienne :

« Qu’Allah répande la paix sur vous. Abou Bakr m’a demandé de superviser en Syrie ; il m’a confié le commandement des troupes. Je jure au nom de Dieu que je n’ai jamais formulé de demande en ce sens, ni ne l’ai-je jamais souhaité. J’aurai toujours la même estime pour vous. Je ne m’opposerai jamais à vous ni ne prendrai-je de décision sans me concerter avec vous. Vous êtes le chef des musulmans ; je ne conteste pas votre supériorité, et je n’ignorerai pas vos conseils. »

Voici la marque des croyants : des deux côtés, ils ont fait preuve d’humilité et d’obéissance.

La bataille d’Ajnadayn a eu lieu durant le mois de Joumada al-Awwal de l’an 13 de l’Hégire. Ajanadayn est le nom d’un village qui se trouve dans les alentours de la Palestine. A cet endroit, les musulmans avaient combattus 100 000 Romains. Il est rapporté dans les récits que le commandant romain était Théodore, le frère de l’empereur romain Héraclius. Environ 35 000 musulmans avaient vaincu une troupe de 100 000 et avaient ainsi conquis Ajnadayn.

Après la victoire d’Ajnadayn, les musulmans avaient assiégé l’ennemi. On apprend à ce sujet que les musulmans avaient également assiégé Damas, la capitale de la Syrie, et qui est l’une des plus vielles villes du monde. Ils l’avaient assiégée au cours du mois de Mouharram de l’an 14 de l’Hégire pendant 6 mois. Les troupes du camp opposé s’étaient enfermées dans la forteresse comme ils se trouvaient dans leur chef-lieu. Pour cette raison, les cinq commandants des musulmans avaient assiégé la ville avec leurs troupes. Abou ‘Oubaydah bin Al-Jarrah (ra) était posté avec sa troupe devant la porte est de la ville, Khalid bin Walid se trouvait quant à lui à l’opposé devant la porte ouest, et les trois autres commandants se trouvaient devant les autres portes.

Les Romains sortaient lançaient des attaques sporadiques, mais ensuite ils repartaient et s’enfermaient. Ils espéraient que l’empereur de Rome enverrait du renfort, mais la vigilance de l’armée musulmane a réduit leurs espoirs à néant.

Une nuit, alors qu’une fête était organisée dans la ville et que les gardes des remparts étaient également distraits par la célébration de celle-ci, Khalid bin Walid a escaladé les remparts, accompagné de quelques-uns de ses compagnons. Ils sont entrés dans la ville, et ont déverrouillé la porte. Sa troupe a pu ainsi s’introduire dans la ville. En voyant cela, les habitants ont accepté de faire la paix avec Abou ‘Oubaydah qui se trouvait de l’autre côté de la ville, mais Khalid (ra) n’était pas au courant, il continuait donc à se battre. Des habitants se sont rendus auprès d’Abou ‘Oubaydah, et lui ont demandé de les sauver de Khalid. Les deux commandants se sont retrouvés face à face au centre de la ville ; ainsi, lorsqu’ils se sont retrouvés, ils ont fait la paix avec les habitants, car ‘Oubaydah s’y était déjà engagé.

Voici les détails sur la bataille de Fahl, une autre ville de la Syrie. Après la victoire de Damas, les musulmans ont continué leur route et ils ont appris que les Romains s’étaient réunis dans un endroit appelé Bisan et s’apprêtaient à attaquer les musulmans. Les musulmans campaient à l’opposé, dans la ville Fahl.

Le commandant de l’armée romaine a envoyé son ambassadeur auprès de Abou ‘Oubaydah afin de signer un pacte. Lorsqu’il est arrivé dans le camp musulman, il a observé que les commandants, les officiers et les soldats étaient assis ensemble : il ne voyait aucune différence entre eux. L’ambassadeur a finalement été contraint de demander à quelqu’un : « Qui est votre commandant ? » Les gens ont pointé vers une personne très simple, qui était assis à même le sol. L’ambassadeur a demandé s’il était le commandant. Abou ‘Oubaydah a répondu que c’était bien lui. L’ambassadeur a demandé à Abou ‘Oubaydah de quitter le champ avec ses troupes ; en retour chacun de ses soldats recevrait deux pièces d’or, le commandant recevrait mille dinars, et le Calife deux milles dinars. Abou ‘Oubaydah a refusé et a répondu : « Nous ne sommes pas venus ici pour l’argent ; nous ne sommes pas venus ici avides de biens et d’argent. Nous ne sommes venus que pour proclamer la parole d’Allah. L’ambassadeur est reparti en formulant des menaces. Face à ce comportement, Abou ‘Oubaydah a ordonné à sa troupe de se préparer. Le lendemain, la bataille a éclaté. Abou ‘Oubaydah se trouvait lui-même au centre de la troupe. Il les dirigeait avec grande sagesse dans le combat, au point où bien qu’ils étaient peu nombreux, ils ont été victorieux face aux Romains. En conséquence, les musulmans ont conquis toute la région de la Jordanie.

Après la victoire de Fahl, Abou ‘Oubaydah s’est mis en route pour Homs, qui était une ville célèbre de la Syrie, et importante d’un point de vue militaire et politique. Ils se sont arrêtés en route dans la ville de Baalbek qui est une ville très ancienne du Liban, située à trois jours de voyage de Damas, et c’était un grand centre d’adoration de l’idole Baal. Les habitants locaux n’ont pas souhaité combattre Abou ‘Oubaydah : ils ont préféré faire la paix, et la demande a été acceptée avec la condition de la Jizya (taxe). Abou ‘Oubaydah n’a jamais mené de bataille contre eux. Ils ont payé la Jizya qui a été acceptée et ils ont gardé leur religion. Abou ‘Oubaydah a pris la route de Homs et l’a encerclée. Il était accompagné de Khalid bin Walid (ra). Les habitants, qui espéraient un soutien militaire de la part de l’empereur de Rome, étaient prêts à combattre. Mais lorsqu’ils se sont rendus compte qu’ils n’auront aucun soutien, ils ont déposé les armes et ont proposé une trêve, qui a été acceptée. En plus de cet armistice, les musulmans leur a ont promis que leurs vies et biens seraient préservés, et que leurs lieux d’adoration et maisons seront sous protection. Leurs maisons ont été protégées ainsi que leurs lieux d’adoration. Ceux qui ont gardé leur religion étaient sujets à la Jizya et le Kharaj qui est [aussi] une taxe. 

La conquête de Lattaquié. Les troupes musulmanes se sont mises ensuite en marche pour Lattaquié, qui est une ville syrienne en contact avec la côte dans les alentours de Homs. La ville a été assiégée : Lattaquié était une ville très bien défendue. Les habitants avaient les moyens de se protéger. Ils n’étaient donc pas du tout préoccupés par le siège. Abou ‘Oubaydah avait donc trouvé une nouvelle méthode pour la conquérir. Un soir, il a fait creuser de nombreuses tranchées et les a fait recouvrir d’herbe, et le lendemain il est reparti avec les troupes vers Homs. Il leur a fait croire qu’ils repartaient. La troupe repartait donc après avoir creusé des tranchées qu’elle avait recouvertes d’herbes. Les habitants et les soldats qui étaient présents au sein de la ville se sont réjouis en apprenant que les troupes étaient parties, et ils ont ouvert les portes de la ville en toute sérénité. Abou ‘Oubaydah était revenu au cours de la nuit avec sa troupe, et ils se sont cachés dans les tranchées qu’ils avaient creusées. Le matin, lorsque les portes de la ville ont été ouvertes, l’attaque a été lancée, et ils se sont introduits au sein de la ville, et l’ont conquise. Je relaterai la suite une prochaine fois Incha Allah.

Priez beaucoup pour les ahmadis du Pakistan. Qu’Allah les protège du mal des maulvis et des membres du gouvernement. Une vive vague d’opposition y a ressurgi. Les garants de la loi ignorent ce qu’est la justice, mais de plus ils en violent tous les fondements, et obéissent au doigt et à l’œil aux maulvis. Je pense qu’ils le font pour épargner leur vie ou à des fins politiques. Ils se trompent. Qu’ils se souviennent que cela les conduira à leur perte. Nous avons dans le passé enduré ces épreuves, et nous les traverserons de nouveau Incha Allah avec l’aide d’Allah le Très Haut. S’ils ne mettent pas fin à leur comportement, leur destruction sera certaine. Les ahmadis doivent prier fervemment afin qu’Allah le Très Haut éloigne ces difficultés. Renforcez votre lien avec Allah, en particulier vous les ahmadis qui vivez au Pakistan, et aussi ceux vivant à l’extérieur mais originaires du Pakistan, afin que l’aide d’Allah le Très Haut puisse se manifester rapidement, et que les ahmadis du Pakistan puissent sortir de ces difficultés.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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