Sermons 2020

Bilal Bin Rabah – illustre compagnon de Badr

Dans son sermon du 11 septembre 2020, Sa Sainteté le Calife a présenté des récits sur Bilal Bin Rabah, illustre compagnon du Saint Prophète et premier muezzin de l'Islam.

 Sermon du vendredi 11 septembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le compagnon de Badr que j’évoquerai aujourd’hui [se nomme] Bilal Bin Rabah. Son père se nommait Rabah et sa mère se nommait Hamamah. Bilal était l’esclave d’Oumayyah Bin Khalf.

Le nom d’emprunt de Bilal était Abou ‘Abdillah. Selon d’autres récits on le nommait Abou ‘Abdir Rahman, Abou ‘Abdil Karim ou Abou ‘Amr. La mère de Bilal était originaire d’Abyssinie, mais son père était d’Arabie. Selon les historiens, il était d’origine sémitique abyssinienne. Durant les temps anciens des tribus sémites ou arabes s’étaient établies en Abyssinie. Leurs descendants ont eu le même teint que les autres Africains, mais leurs traits et habitudes en étaient différents. Par la suite, certains d’entre eux sont retournés en Arabie. Étant donné qu’ils étaient de teint plus foncé les Arabes les croyaient d’origine abyssinienne.

Selon un récit, Bilal était né à La Mecque. Il faisait partie des Mouwalladoun : c’est-à-dire de ceux qui n’étaient pas entièrement d’origine arabe. Selon un autre récit, Bilal serait né à Thoura’a : une région tout près du Yémen et de l’Abyssinie où vivaient un grand nombre de personnes pluriethniques.

Bilal était de teint basané foncé. Il était maigre : il avait la chevelure épaisse et les joues maigres.

Bilal avait plusieurs épouses. Certaines d’entre elles appartenaient à des familles très illustres et nobles de parmi les Arabes. Une de ses épouses se nommait Hala Bint ‘Awf : elle était la sœur d’Abdour Rahman Bin ‘Awf. Une autre se nommait Hind al-Khaulaniyah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait marié Bilal dans la famille des Banou Boukayr. Il s’était aussi marié dans la famille d’Abou Al-Darda’. Mais il n’a pas eu d’enfants. Un de ses frères se nommait Khalid et une de ses sœurs se nommait Ghoufayra.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Bilal est le premier musulman d’Abyssinie. »

Anas relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Il existe quatre personnes ayant accepté l’islam en premier. Je suis le premier parmi les Arabes. Salman est le premier de parmi les Persans. Bilal est le premier de parmi les Abyssiniens. Souhayb est le premier de parmi les Romains (Byzantins). »

‘Ourwah Bin Al-Zoubayr relate : « Bilal était considéré comme sans soutien [parmi les musulmans]. Il a été persécuté après son adhésion à l’islam, afin qu’il se détourne de la religion. Mais il n’a jamais prononcé les phrases que [ses tortionnaires] ont souhaitées qu’il prononce : à savoir, le rejet de la personne de Dieu.

Oumayyah Bin Khalf le persécutait. Lorsque Bilal accepta le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), on le tortura de diverses manières. Quand ils étaient plus violents à son égard, il répétait : « Ahad ! Ahad ! (Dieu est Un) » Quand ses tortionnaires disaient : « Répète après nous ! » Bilal répondait : « Je ne peux pas prononcer cela correctement. »

Selon un autre récit, lorsque les polythéistes torturaient Bilal et qu’ils souhaitaient l’influencer, il répétait : « Allah ! Allah ! »

D’après un autre récit quand Bilal a accepté l’islam, ses maîtres l’ont allongé au sol et mis sur lui des pierres et une peau de vache ; et ils lui ont dit de répéter : « Dis que tes dieux sont Lat et ‘Ouzza ! » Mais Bilal répétait : « Ahad ! Ahad ! »

Abou Bakr est venu voir ses propriétaires et leur a dit : « Jusqu’à quand allez-vous le torturer ? » Abou Bakr a acheté Bilal au prix de sept Ouqiyas pour ensuite l’affranchir. » Un Ouqiya vaut quarante dirhams. C’est-à-dire qu’il l’a acheté au prix de deux cent quatre-vingt dirhams.

Ensuite Abou Bakr a relaté cet incident au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci lui a dit : « Ô Abou Bakr ! Inclus-moi dans cette transaction. » Abou Bakr a répondu : « Ô Envoyé d’Allah ! Je l’ai libéré ! »

Abou Bakr a acheté Bilal pour ensuite l’affranchir dans la voie d’Allah. Il l’avait acheté au prix de 280 dirhams. Selon d’autres récits Abou Bakr l’aurait acheté au prix de cinq Ouqiyas, c’est-à-dire 200 dirhams. Selon d’autres au prix de 7 Ok Ouqiyas, c’est-à-dire 280 dirhams, ou 9 Ouqiyas soit 360 dirhams selon d’autres.

Selon un récit, lorsqu’Abou Bakr a acheté Bilal, celui-ci se trouvait sous des pierres. Il l’a acheté au prix de cinq Ouqiyas d’or. Les autres lui ont dit : « Nous étions prêts à vous le vendre même pour une Ouqiya », c’est-à-dire 40 dirhams. À cela, Abou Bakr a répondu : « J’étais prêt à l’acheter même si vous l’auriez vendu pour 100 Ouqiyas (soit 4000 dirhams). » ‘Aïcha relate : « Abou Bakr a acheté sept esclaves qu’on torturait. Parmi eux se trouvaient Bilal et ‘Amir Bin Fouhayra. »

Jabir Bin ‘Abdillah relate : « ‘Oumar disait : Abou Bakr est notre chef. Il a affranchi Bilal, notre chef.

Le deuxième Calife a évoqué les souffrances infligées à Bilal et sa libération par Abou Bakr : « Les esclaves convertis venaient de toutes les communautés : Bilal (r.a) était Abyssinien et Souhayb (r.a) Romain. Ils appartenaient à des religions différentes. Jabr (r.a) et Souhayb (r.a) étaient chrétiens. Bilal (r.a) et ‘Ammar (r.a) idolâtres. Le maître de Bilal le fit allonger sur le sable brûlant, et le couvrit de pierres ou encore fit piétiner sa poitrine par des garçons.

Bilal l’Abyssinien appartenait à Oumayyah Bin Khalf, un chef Mecquois. Oumayyah le faisait sortir en pleine journée et l’allongeait nu sur le sable brûlant. Il plaçait de lourdes pierres sur sa poitrine et l’ordonnait de chanter les louanges des divinités mecquoises, Lat et ‘Ouzzah, et de répudier le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Bilal (r.a) se bornait à dire : Ahad, Ahad… (Dieu est Un).

Exaspéré par cette réponse, Oumayyah remit Bilal (r.a) entre les mains de jeunes voyous et leur demanda d’attacher une corde autour de son cou et de le traîner à travers la ville sur des pierres. Le corps de Bilal (r.a) saigna abondamment, mais il continua à murmurer Ahad, Ahad. C’est-à-dire Dieu est Unique, Dieu est Unique. Plus tard, lorsque les musulmans s’installèrent à Médine et qu’ils purent vivre et pratiquer leur culte relativement en paix, le Saint Prophète (s.a.w.) nomma Bilal (r.a) muezzin, c’est-à-dire « celui qui appelle les fidèles à la prière ». Etant d’Afrique, il ne prononçait pas la lettre « chîn » en arabe dans Ach-hadou al-la ilaha ill-Allah (je témoigne qu’il n’y a pas de Dieu hormis Allah et disait Asadou. Les croyants médinois riaient de cette prononciation défectueuse.

En ayant eu connaissance, une fois le Saint Prophète (s.a.w.) les reprit en leur disant : « Vous vous moquez de Bilal (r.a). Mais Dieu, sur Son trône, est ravi d’entendre son Adhan. »

Il souhaitait leur dire qu’ils se moquaient de lui parce qu’il n’arrivait pas à prononcer la lettre chîn. Mais qu’elle est la différence entre la lettre sîn et chîn ? Allah sait que lorsqu’on l’allongeait sur le sable brûlant et que les infâmes lui sautaient dessus avec leurs chaussures et lui demandaient : « Est-ce que tu as compris ou pas ? » Il répétait « Ahad ! Ahad ! » avec sa prononciation défectueuse, annonçant ainsi l’unicité de Dieu, prouvant ainsi sa fidélité, sa croyance dans le Tawhid et sa persévérance. Ainsi sa prononciation « Asadou » était bien plus précieuse que les « Ach-hadou » de nombreuses personnes.

Lorsque Abou Bakr a vu les exactions qu’on lui faisait subir, il l’a acheté de son propriétaire pour ensuite le libérer. De même, Abou Bakr a acheté de ses deniers de nombreux autres esclaves en vue de les libérer.

Bilal fait partie des premiers croyants. Il s’est proclamé musulman quand sept personnes l’avaient déjà fait. ‘Abdoullah Bin Mas’oud relate que sept personnes étaient les premières à embrasser l’islam : le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr, ‘Ammar, Soumayya sa mère, Souhayb, Bilal et Miqdad. Allah a offert protection au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par l’entremise de son oncle Abou Talib. Abou Bakr a quant à lui joui de la protection de sa tribu.

Or, comme je l’avais dit dans un précédent sermon, ni le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ni Abou Bakr n’étaient [complètement] à l’abri des exactions infligées par les ennemis. Tous deux ont été âprement persécutés par l’ennemi. Si au tout début ils en étaient à l’abri, par la suite ils ont été durement persécutés. En tout cas, c’est là l’opinion du rapporteur. Il déclare que tous deux avaient des soutiens et des gens les défendaient. Mais ceux qui ne jouissaient d’aucun soutien, notamment les esclaves, ont été persécutés par les polythéistes qui leur faisaient porter des chaînes de fer et les abandonnaient sous le soleil brûlant. Hormis Bilal, ils se sont tous pliés devant les exigences des mécréants. Bilal s’était offert pour la cause de Dieu. Il était le seul à faire preuve de constance. On l’humiliait en raison de son origine. Les Qouraychites lui envoyaient leurs enfants pour le traîner dans les rues de La Mecque tandis qu’il répétait « Ahad ! Ahad ! » (Dieu est Un ! Dieu est Un !)

Ceci est un récit tiré d’Ibn Majah.

Le deuxième Calife a évoqué la conversion de Bilal à l’aube de l’islam en ces termes : « Khabbab faisait partie des tout premiers musulmans. Il existe des divergences quant à celui qui avait accepté l’islam en premier [parmi les esclaves] : d’aucuns pensent que c’était Khabbab et d’autres, Bilal, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Un esclave et un homme libre m’ont accepté en premier. » Certains pensent qu’il s’agit de Bilal et d’Abou Bakr. D’autres pensent qu’il s’agit de ce dernier et de Khabbab. »

Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyin, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a évoqué les souffrances infligées à Bilal en ces termes : « Bilal bin Rabah était l’esclave abyssinien d’Oumayyah bin Khalf. Dans la chaleur torride de l’après-midi, quand le sol rocheux de La Mecque brûlait comme une fournaise, Oumayyah le sortait et le dépouillait de ses vêtements. Il l’allongeait par terre puis mettait de très grosses pierres brûlantes sur sa poitrine et disait : « Adore Lat et ‘Ouzzah et renie Muhammad, ou je te tuerai ainsi ! » Bilal connaissait peu l’arabe. Il répondait seulement : « Ahad, Ahad », ce qui signifie « Allah est un, Allah est un. » Cette réponse exaspérerait davantage Oumayyah et il attachait une corde autour de son cou et le remettait aux mécréants de La Mecque pour le faire traîner dans les rues pierreuses de La Mecque jusqu’à ce que son corps soit en sang. Mais aucun mot sauf « Ahad, Ahad » ne lui venait à la langue. Quand Abou Bakr a vu la persécution de cet esclave, il l’a acheté pour un prix élevé et l’a libéré. »

Quand Bilal s’est rendu à Médine, il a logé dans la maison de Sa’d Bin Khaythamah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre Bilal et ‘Oubaydah Bin Al-Harith. Selon un autre récit il avait établi ce lien entre Bilal et Abou Rouwayha Al-Khaythami.

Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé à Médine, les compagnons sont tombés malades, dont Abou Bakr, Bilal et ‘Amir Bin Fouhayra. ‘Aïcha (r.a.) relate : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu à Médine, Abou Bakr et Bilal ont attrapé une fièvre. Quand Abou Bakr était fiévreux, il récitait ce vers :

« Au beau matin l’on se souhaite bonne journée, tandis que la mort est plus proche de nous que les lacets de nos chaussures. » Quand la fièvre de Bilal passait, il récitait à haute voix et les yeux en larmes ces vers : « Si seulement je pouvais passer une seule nuit dans la vallée de La Mecque, entourée d’Idhkhir et de Jalil, ses deux herbes [aromatiques], ou passer par Majannah et boire de son eau. »

Majannah est un lieu dans les alentours de Mar al-Zahran, non loin de La Mecque. À l’époque de l’ignorance, il s’y tenait une grande foire après celle d’Oukaz. Après la foire d’Oukaz, les Arabes se rendaient à Majannah et y passaient vingt jours.

Bilal disait dans ses vers : « Si seulement les monts de Chamah et Tafil étaient devant moi. » Tafil était une montagne située à environ 16 kilomètres de La Mecque. Il s’y trouve tout près une autre montagne appelée Chamah.

Bilal disait : « Ô Allah ! Maudits soient Chayba Bin Rabi’ah, ‘Outbah Bin Rabi’ah et Oumayyah Bin Khalf, car ils nous ont expulsés de notre terre vers une terre de maladies. » Par la suite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié après avoir entendu Abou Bakr et Bilal : « Ô Allah ! Fais que Médine nous soit aussi chère, sinon plus chère, que La Mecque. Ô Allah ! Bénis pour nous ses sa’ et ses moud (ses mesures), rend Médine saine pour nous et détourne de nous sa fièvre vers Joufa. »

Joufa est une autre ville dans la direction de La Mecque.

‘Aïcha disait : « Nous sommes arrivés à Médine, qui était la terre la plus infestée de maladies. Il y avait un peu d’eau coulant dans le canal de Bouthan : elle aussi était infecte et nauséabonde. » Bouthan est une vallée de Médine. Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

Lors de l’émigration de Qadian, le deuxième Calife a rappelé aux ahmadis l’émigration des musulmans vers Médine et le fait qu’ils ne devaient pas s’en soucier. Il a cité cet incident concernant Bilal et les injonctions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à ce propos. Il déclare : « Je ne connais pas les autres et je ne peux pas les conseiller… » C’est-à-dire les autres musulmans qui ont aussi émigré [de l’Inde]. « Mais je dis aux ahmadis : abandonnez l’idée qu’on vous a spoliés et que vous avez tout perdu lors de l’émigration. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déplorait ces émigrants qui se lamentaient d’avoir perdu leur patrie et leurs biens. Lorsqu’il est arrivé à Médine, la ville se nommait alors Yathrib et le paludisme y sévissait. Les émigrants en ont été affectés et ils ont attrapé la fièvre. Ils avaient la nostalgie du pays. Certains commençaient à pleurer et à se lamenter : « Ah, La Mecque ! Ah, La Mecque ! » Un jour Bilal a attrapé la fièvre. Il a commencé à faire du bruit et à composer des vers pour se lamenter. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est fâché contre lui. Il a déclaré : « Es-tu venu ici pour faire une chose pareille ? » C’est-à-dire, si tu as émigré, pourquoi fais-tu tant de bruit ?

Hazrat Mouslih Maw’oud a ainsi conseillé les ahmadis qui avaient émigré de l’Inde pour se rendre au Pakistan : « Réjouissez-vous ! Ne regardez pas ce que nous avons perdu. Regardez plutôt pour qui nous l’avons perdu. Si vous l’avez perdu pour la cause d’Allah et pour le progrès de l’islam, en ce cas vous devez vous en réjouir et ne pas baisser les bras. Vos visages ne doivent pas être tristes : on doit y voir les signes de la joie. »

Tel était l’état d’esprit des ahmadis et c’étaient là les conseils prodigués par le Calife de l’époque, notamment que nous avons émigré pour la cause d’Allah et l’islam. Ceux qui s’opposaient naguère à la création du Pakistan se posent aujourd’hui en ses fondateurs, et par leur mensonge et leur tromperie privent les ahmadis de leurs droits de citoyens fondamentaux, tandis que les ahmadis sont ceux qui ont consenti aux plus grands sacrifices pour ce pays. Le parlement pakistanais, pour des intérêts politiques, nous empêchent d’utiliser le nom de cette religion pour laquelle nous avons émigré et que nous œuvrons à faire progresser.

Nous n’avons besoin d’aucun certificat de leur part. Mais nous sommes certainement tristes que ces prétendus défenseurs de la patrie ne commettent pas cette exaction uniquement contre les ahmadis mais contre le Pakistan tout entier. Ils sont en train de commettre cette exaction contre le pays, de ternir le nom du pays et d’entraver son progrès. Sans ces gens-là, ce pays aurait accompli de grands progrès : ils sont en train de ronger le pays comme des termites. Mais en dépit de cela, il nous incombe à nous, les ahmadis pakistanais, en particulier à ceux qui résident encore au Pakistan, d’user de toutes nos aptitudes pour le progrès du pays et de prier qu’Allah libère ce pays de ces gens infâmes.

En tout cas, c’était là des faits que je souhaitais mentionner en passant. Je retourne de nouveau vers les récits concernant Bilal (r.a.).

Selon Al-Tabaqat Al-Koubra, Bilal avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour les batailles de Badr, d’Ouhoud, et du Fossé et lors de toutes les autres Ghazwat.

Bilal avait tué Oumayyah Bin Khalf lors de la bataille de Badr. Il était en effet un très grand ennemi de l’islam et torturait Bilal en raison de sa conversion.

Le recueil du Sahih d’Al-Boukhari évoque la mort d’Oumayyah Bin Khalf : j’en avais fait mention en évoquant Khoubayb Bin Asaf. Je répète ici ce récit car il concerne directement Bilal.

‘Abdour Rahman Bin ‘Awf relate : « J’avais envoyé une lettre à Oumayyah Bin Khalf, qui se trouvait à La Mecque en terre ennemie, lui demandant de protéger mes biens et mes enfants qui s’y trouvaient avec la promesse que je protégerais les siens à Médine. »

Il était un ami de longue date d’Abdour Rahman Bin ‘Awf. Oumayyah Bin Khalf avait participé à la bataille du côté des mécréants. ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a su à ce propos. En raison de leur ancienne relation, après la bataille il a voulu le sauver. Il déclare : « Lors de la bataille de Badr, je suis parti vers un mont quand les gens se reposaient afin que je puisse le protéger, quand Bilal l’a vu (Oumayyah). Bilal est parti, avant de revenir avec une troupe d’Ansar en disant : « Voici Oumayyah Bin Khalf ! S’il a la vie sauve, je ne serai pas sauf quant à moi ! » Bilal et quelques individus nous ont poursuivis. J’avais peur qu’ils allaient nous retrouver. J’ai laissé le fils d’Oummayyah pour sa cause afin que les musulmans s’en prennent à lui et que nous puissions, nous, partir de là en lieu sûr. Or, les musulmans ont tué le fils d’Oumayyah. Mon stratagème n’a pas marché pour sauver Oumayyah et ils nous ont poursuivis afin de pouvoir l’attraper. Étant donné qu’Oumayyah était corpulent, il ne pouvait pas courir. En fin de compte, lorsqu’ils nous ont rattrapés, j’ai demandé à Oumayyah de s’asseoir. Et je me suis placé sur lui pour le protéger. Mais les autres l’ont assailli par-dessous moi et l’ont tué. Un des musulmans m’a aussi blessé au pied d’un coup d’épée. »

Ce récit est mentionné ailleurs et je ne rappelle ici qu’une partie. ‘’Abdour Rahman Bin Awf relate : Je partais en leur tenant la main, quand tout à coup Bilal m’a vu en compagnie d’Oumayyah, qui l’avait âprement torturé à La Mecque pour le détourner de l’islam. En le voyant, Bilal s’est exclamé : « Oumayyah Bin Khalf, le chef des mécréants, est là ! S’il a la vie sauve, je ne serai pas sauf quant à moi ! » ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a répliqué : « Ô Bilal ! Ils sont mes prisonniers ! » Bilal a répété la même phrase : « S’il a la vie sauve, je ne serai pas sauf quant à moi ! » ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a répliqué quant à lui : « Ils sont mes prisonniers. » Ensuite Bilal a crié à haute voix : « Ô Ansar d’Allah ! Voici Oumayyah Bin Khalf, le chef des mécréants ! S’il a la vie sauve, je ne serai pas sauf quant à moi ! » « En l’entendant, les Ansar ont couru dans notre direction et nous ont entourés, relate ‘Abdour Rahman, et nous ont fait prisonniers. J’ai tenté de sauver Oumayyah. Bilal a frappé son fils d’un coup d’épée. Il est tombé. Son père poussa un cri terrifié que je n’avais jamais entendu jusque-là. Par la suite, les Ansar les ont tués tous les deux. »

Selon un récit, Bilal était le secrétaire et le trésorier du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quelqu’un avait demandé à Ibn ‘Abbas : « Aviez-vous accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de quelque voyage ? » Il a répondu : « Si je n’étais pas apparenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) je n’aurais pas pu l’accompagner. » Il souhaitait dire qu’il avait pu le faire parce qu’il était jeune et qu’il lui était apparenté. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé auprès du signe se trouvant tout près de la maison de Kathir Bin Salit. Là-bas, l’Envoyé d’Allah s’est adressé aux compagnons. Ensuite il s’est rendu chez les femmes et leur a prodigué des conseils, les encourageant à faire de l’aumône. Les femmes baissaient leurs mains et enlevaient leurs bagues. Bilal, qui l’accompagnait, les plaçait dans un grand drap. »

C’est Ibn ‘Abbas qui a relaté cet incident. Par la suite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Bilal sont rentrés.

Anas Bin Malik relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Personne d’autre n’a été autant torturé que moi pour la cause d’Allah. Personne d’autre n’a été autant apeuré que moi pour la cause d’Allah. Toutes les trois nuits, Bilal et moi ne disposions d’aucune nourriture qu’un être vivant pouvait manger hormis ce que Bilal pouvait cacher sous son aisselle. » C’est-à-dire qu’il avait très peu à manger.

Bilal était aussi le premier muezzin de l’islam. Tout au long de sa vie, il a servi en tant que muezzin du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de ses séjours et ses voyages. Il a été le premier à lancer l’appel à la prière en l’islam.

Le père de Muhammad Bin ‘Abdillah Bin Zayd a déclaré : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pensait utiliser une corne pour appeler les fidèles à la prière. Ensuite il a enjoint d’utiliser un gong. On en a fabriqué un. Ceci est rapporté dans un hadith de Boukhari. Les compagnons avaient suggéré l’usage de la corne et du gong.

‘Abdoullah Bin Zayd déclare : « Dans un rêve, j’ai vu une personne portant deux vêtements verts et tenant une cloche. Je lui ai demandé : « Ô serviteur d’Allah ! Voudras-tu la vendre ? » Il m’a demandé : « Que feras-tu avec ? » Je lui ai répondu qu’on l’utilisera pour appeler les gens à la prière. Il m’a dit : « Souhaites-tu que je te présente une meilleure méthode ? » J’ai répondu : « Oui, certainement ! » Et il m’a enseigné les paroles de l’appel à la prière.

ٱللّهُ أَكْبَرُ

Al-lahou akbar

Allah est le plus grand (récité quatre fois)

أَشْهَدُ أَنْ لاَّ إِلهَ إِلاَّ ٱللّهُ

Ach hadou al-la ilaha il-lal-lah

J’atteste que nul n’est digne d’être adoré excepté Allah (récité deux fois)

أَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّدًا رَّسُولُ ٱللّهِ

Ach hadou an-na Mouham-madar rasouloul-lah

J’atteste que Muhammad est le Messager d’Allah (récité deux fois)

حَيَّ عَلَى ٱلصَّلاَةِ

Hay-ya `alas-salah

Accourez vers la Prière (récité deux fois)

حَيَّ عَلَى ٱلْفَلاَحِ

Hayya `alal falah

Accourez au succès (récité deux fois)

ٱللّهُ أَكْبَرُ

Al-lahou akbar

Allah est le plus grand (récité deux fois)

لاَّ إِلهَ إِلاَّ ٱللّهُ

La ilaha il-lal-lah

Il n’y a aucun Dieu excepté Allah. »

Le rapporteur déclare : «’Abdoullah Bin Zayd s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour lui raconter ce rêve. Il lui a dit : « Ô Envoyé d’Allah dans un rêve j’ai vu un individu portant deux vêtements verts et portant un gong. » Et il lui a relaté tout le rêve. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ses compagnons : « Votre ami a fait ce rêve. » Ensuite il a dit à ‘Abdillah Bin Zayd : « Mets-toi à côté de Bilal dans la mosquée et enseigne-lui ce que tu as entendu, afin qu’il lance l’appel en répétant ces paroles, car sa voix est plus forte que la tienne. »

‘Abdillah Bin Zayd relate : « Je me suis mis à côté de Bilal dans la mosquée et j’énonçais les paroles et il lançait l’appel en les répétant. Dès qu’Oumar Bin al-Khattab a entendu l’appel à la prière et il a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Je jure que j’ai vu [dans un songe] la même chose qu’Abdoullah ! »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb relate : « Il n’existait aucun moyen pour annoncer la Salat ou pour lancer l’appel à la prière. Les compagnons se réunissaient généralement en estimant l’heure de la Salat. Or cette méthode n’était pas tout à fait satisfaisante. Après la construction de la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), la méthode pour réunir les musulmans à une heure fixe était encore plus nécessaire. Un compagnon a suggéré l’usage d’une cloche à l’instar des chrétiens. Un autre a suggéré l’usage d’une corne comme les juifs, d’autres ont proposé d’autres choses. Or, ‘Oumar a suggéré de choisir un individu qui lancerait l’appel à l’heure de la Salat. Cette dernière suggestion a plu au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Bilal a reçu l’ordre d’accomplir ce devoir. À l’heure de la Salat, Bilal lançait à haute voix : « As-Salatou Jâmi’ah » et les fidèles se réunissaient pour la Salat. Voire si l’on devait réunir les musulmans à la mosquée pour d’autres raisons, on lançait le même appel. Après quelque temps, les paroles de l’appel à la prière ont été enseignées dans un songe à ‘Abdoullah Bin Zayd al-Ansari et il en a fait mention au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a déclaré que ce rêve venait de la part de Dieu et il a ordonné à ‘Abdoullah de l’enseigner à Bilal. Quand celui-ci l’a fait pour la première fois, ‘Oumar est sorti de chez lui, tout pressé, pour se présenter au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! J’ai entendu dans un rêve les mêmes paroles énoncées par Bilal. » Selon un autre récit, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu l’appel à la prière, il a déclaré : « Ces paroles sont conformes à une révélation reçue naguère. »

C’est de cette manière, que commença l’appel à la prière. Cette méthode est si bénie et si attrayante qu’aucune autre méthode ne peut s’y comparer. En d’autres termes, l’Unicité de Dieu et la Noubouwwah (le prophétat) du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le Messager d’Allah, est proclamée cinq fois par jour de chaque mosquée, de chaque village, de chaque ville du monde islamique. Un résumé des enseignements islamiques est transmis aux gens en des mots extrêmement beaux et complets. »

Le père de Moussa Bin Muhammad relate : « Après avoir lancé l’appel à la prière, lorsque Bilal souhaitait en informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il allait se tenir devant sa porte et disait :

حَيَّ عَلَى ٱلصَّلاَةِ

Accourez vers la Prière

حَيَّ عَلَى ٱلْفَلاَحِ

Accourez au succès

[C’est le moment] de la Salat, ô Messager de Dieu ! »

Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sortait et que Bilal le voyait, il faisait l’Iqamah. »

Ceci n’est pas clair. Le muezzin énonce l’Iqamah quand l’Imam est dans le mihrab. J’ignore si la traduction du récit est exacte ou si le récit a été bien relaté. En tout cas, selon la méthode avérée, l’Iqamah n’est annoncée que lorsque l’Imam se tient dans le mihrab.

Selon le Sounan d’Ibn Majah, Bilal relate qu’il se présentait au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour l’informer de la prière du matin. On l’a informé qu’il dormait. Bilal a annoncé : « As-Salatou khayroum-minan-nawm. As-Salatou khayroum-minan-nawm. » (La Salat est meilleure que le sommeil.) Ces paroles ont été incluses dans l’appel de la prière du matin. Et cette méthode a été adoptée par la suite.

Selon un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait déclaré : « Ô Bilal ! Il s’agit de très belles paroles ! Ajoute-les dans ton appel pour la prière du matin. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait trois muezzins : Bilal, Abou Mahdhoura et ‘Amr Bin Oumm Makhtoum.

Il reste d’autres récits à propos de Bilal que j’évoquerai la prochaine fois, Insha Allah. J’aimerais parler à présent de quelques personnes décédées récemment et dont je dirigerai la prière funéraire.

Le premier défunt se nomme Raouf Bin Maqsood de la Belgique. Il était un étudiant de la Jamia Ahmadiyya du Royaume-Uni. Il est décédé le 4 septembre dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il appartenait à la Jama’at de Hasselt. Il s’est enrôlé à la Jamia en 2018 après avoir terminé ses études secondaires. Il était très apprécié par les élèves et les enseignants de la Jamia en raison de sa sincérité, ses services envers autrui et son ardeur au travail. On l’a diagnostiqué d’une tumeur au cerveau quelque temps de cela. Il était malade pendant six ou sept mois : il a enduré cette maladie avec beaucoup de patience et bravoure. Il en est décédé en fin de compte. Son grand-père était le premier ahmadi de sa famille. Il avait embrassé l’Ahmadiyya en 1950, peut-être : il était quelqu’un d’influent et c’est pour cette raison que ses proches et les opposants ne l’ont pas persécuté. Mais après son décès sa famille a dû faire face à une farouche opposition.

Du côté de la mère du défunt, son arrière-grand-père maternel, Abdoul Ali, et sa femme avaient embrassé l’Ahmadiyya sur les mains du Mouslih Maw’oud.

Raouf Bin Maqsood laisse derrière lui ses deux parents ainsi que trois sœurs et deux frères. Son père se nomme Humayun Maqsood et sa mère Mohsina Begum. [Ses sœurs et frères se nomment] : Nishat, 18 ans, Salih, 14 ans, Tasnia Ounayzah, 9 ans, Fateh Maqsood, 7 ans, et Jannat As-Samia, 4 ans.

L’Amir Saheb de la Belgique écrit : « Je le connais depuis son enfance. Il était un enfant extraordinaire. Toutes les fois que j’ai visité sa Jama’at, il était constamment attaché à la mosquée ; et il était toujours courtois. Durant les deux jours suivant son décès, un grand nombre de gens sont venus à la mosquée Baitur Rahim d’Alken pour présenter leurs condoléances. Beaucoup d’entre eux avaient les yeux en larmes. Tout le monde a évoqué les nombreuses qualités du défunt. »

Dès son diagnostic, les médecins lui avaient dit qu’il avait un cancer du cerveau qui pourrait lui être fatal. Mais en dépit de cela, il n’a jamais désespéré et ni n’a-t-il jeté les bras.

Un médecin a relaté : « J’ai parlé avec lui tant qu’il avait l’usage de la parole. Il était un jeune extraordinaire et était très éclairé. »

Les médecins disent aussi qu’il ne s’était jamais plaint même lorsqu’il souffrait beaucoup. Selon les médecins à ce stade de la maladie parfois les malades se mettent dans une colère terrible ; mais le défunt quant à lui a fait montre de grande patience.

L’Amir Saheb ajoute que le défunt ressentait un amour sans pareil pour le Califat et faisait montre d’une obéissance indéfectible. Il était toujours souriant et respectueux envers tout le monde grand et petit.

Le missionnaire de Hasselt déclare : « Avant le diagnostic de sa maladie, je lui avais demandé d’organiser des classes en ligne avec les Atfal durant le Ramadan. Il le faisait avec une grande régularité et lorsqu’il a été hospitalisé en raison de sa maladie, il n’a pas cessé de le faire pour autant. Voire, des fois il s’évanouissait lorsqu’il tenait ses classes et il les reprenait lorsqu’il revenait à lui. Il n’a jamais dit qu’il souffrait et qu’il ne pouvait pas tenir la classe.

Les Atfal lui ont demandé de ne pas le faire en raison de sa maladie. Le défunt répondait toujours : « Lorsque je rentrerai à la Jamia, quelle réponse donnerai-je au Calife quand il me demandera ce que j’ai fait pour la Jama’at lors des vacances ? »

Il était animé de cette ardeur et passion à servir la Jama’at.

Un autre missionnaire relate : « En 2010, le défunt s’était dédié temporairement pour servir la Jama’at. Son père l’a laissé avec moi en disait qu’il allait s’enrôler à la Jamia et m’a demandé de le former. Même à l’époque, j’ai constaté qu’en sus des cinq prières quotidiennes, le défunt se levait le matin pour la prière de Tahajjoud. »

Lors de l’aménagement de la mosquée d’Alken, le défunt participait dans les travaux bénévoles. Le secrétaire Jaidad disait qu’il accomplissait des tâches très difficiles et lourdes : il portait des pierres et le gravier. Il le faisait de gaieté de cœur. Une de ses qualités était qu’il saluait tout le monde en premier. »

Sa mère relate : « Il accordait préférence aux autres sur sa personne. Généralement, il prenait avec lui son déjeuner pour l’école. Il mangeait là-bas avant de rentrer. Un jour, quand il est rentré, il a demandé de quoi manger. Je lui ai dit qu’il était pourtant parti avec son repas. Il a alors dit qu’il avait offert son repas à un ami qui n’avait pas apporté le sien. C’est pour cette raison qu’il mangerait à la maison.

Il se souciait de l’avenir de ses amis et il en faisait mention. Il conseillait à ceux qui étaient proches de prendre des amis possédant de bonnes qualités morales et de se construire un meilleur avenir.

Il servait avec beaucoup d’enthousiasme lors des Ijtemas et des Jalsas. Son responsable déclare que le défunt assurait la sécurité durant le soir : [une fois,] quand on lui a offert son repas il a demandé qu’on en offre en premier à son compagnon. En dépit de son jeune âge, il demandait à des parents à propos de leurs enfants dans le Waqf-e-Naw et les encourageait à les envoyer à la Jamia. Sa mère, voire les deux parents, ont aussi fait montre de grand courage lors de sa maladie. Sa mère lui disait avec beaucoup de courage au cœur : « Nous t’avons dédié dans la voie d’Allah ; maintenant tu pars dans un bon endroit. »

En effet les médecins avaient perdu tout espoir de sa survie.

Elle lui demandait d’être satisfait du décret de Dieu ; de toute façon, il était satisfait du décret divin. Il avait placé devant son lit d’hôpital une photo qu’il avait prise avec moi : par ce faire il arrivait à accomplir le tabligh. Les médecins lui demandaient à quelle communauté il appartenait : il répondait qu’il appartenait à la Jama’at Ahmadiyya qui accepte l’avènement du Messie. Ainsi, il arrivait à prêcher le message.

L’Amir Saheb lui disait : « Tu es certes malade, mais tu es un moyen pour accomplir le tabligh. » Il était très content d’entendre cela.

Le Sadr des Khouddam oul Ahmadiyya de Belgique écrit : « Le défunt avait un amour sans pareil pour le Califat. Un jour, j’avais demandé aux enfants de la classe des Atfal et des Waqifîn-e-Naw d’écrire [des lettres] au Calife. Le défunt est venu me voir et m’a dit : « Mourabbi Saheb, je ne sais pas écrire en ourdou. Ecrivez la mienne et je la copierai. » Je lui ai dit d’écrire plutôt la sienne en néerlandais comme le font les autres enfants. (A noter que cet incident a eu lieu avant qu’il ne se joigne à la Jamia). Il a répondu : « Je souhaite que le Calife lise en personne ma lettre et qu’il prie pour moi. »

Raouf Bin Maqsood, le défunt, a respecté jusqu’à son dernier souffle la promesse de sacrifier sa vie, ses biens, son temps et son honneur. Il avait un grand nombre d’amis belges non-ahmadis : ils pleuraient à chaudes larmes lors de ses funérailles. Un de ses amis m’a dit les yeux en larmes : « Aujourd’hui nous avons perdu un ami très cher et très attentionné. Il est rare d’avoir des amis animés d’une si grande sympathie. »

[Le missionnaire] ajoute : « Le défunt avait une grande passion pour la prédication. Nous avions lancé une campagne « Le Messie est venu » et le défunt faisait venir les invités [en grand nombre] leur offrant la littérature de la Jama’at et engageait la conversation avec eux. Il présentait aussi les invités et il en faisait venir lors de chaque réunion de Tabligh. Avant même de compléter ses études de la Jamia, il était déjà un excellent Mourabbi et Mouballigh. Allah seul à connaissance de la sagesse derrière Ses décisions. Parfois Il rappelle très tôt ceux qui sont les meilleurs parmi les hommes. Qu’Allah accorde Sa miséricorde et Sa grâce au défunt et qu’Il exalte son statut. Et qu’Il accorde patience et persévérance à ses parents.

Ensuite, je vais diriger la prière funéraire de Zafar Iqbal Quraishi, qui était l’ancien Amir-adjoint du district d’Islamabad. Il est décédé le trois septembre dernier à l’âge de 87 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il appartenait à une famille très dévouée et son grand-père paternel, Obaydullah Quraishi (r.a.), était un compagnon du Messie Promis (a.s.) aui avait fait la Bai’at en 1904. Le grand-père paternel d’Amatul Hameed, l’épouse du défunt, était Hazrat Khalifah Noor-ud-Deen (r.a.), lui aussi compagnon du Messie Promis (a.s.).

Il se nommait Khalifah Noor-ud-Deen : il ne s’agit pas en fait de Hazrat Khalifatul Masih I (r.a.) ici. Dans son chef-d’œuvre, Tohfah Golwariyah, le Messie Promis (a.s.) a mentionné tout spécialement Khalifah Noor-ud-Deen Sahib pour ses recherches effectuées sur la tombe de Jésus (a.s.) dans le quartier Khanyar, Srinagar, au Cachemire.

Zafar Iqbal Quraishi Sahib avait fait ses études élémentaires à Amritsar ; et après la partition de l’Inde et du Pakistan, il s’est établi à Pindi et a terminé son BEPC et il a poursuivi ses études à l’université et a eu son diplôme d’ingénieur. Il a ensuite travaillé dans le secteur civil et plus tard, a obtenu une maîtrise en Grèce. Il a par la suite servi comme ingénieur en chef de l’Etat à Taxila jusqu’à sa retraite en 1994. Puis, il s’est installé à Islamabad et servi la Jama’at en différentes capacités et a été nommé comme Naib Amir [d’Islamabad] en 1998. A différents moments, il a servi comme Amir par intérim et il a servi pendant plus de 21 ans comme Naib Amir jusqu’à 2019 ans. Malgré sa vieillesse et sa mauvaise santé, il se rendait régulièrement à la mosquée et terminait son travail de routine.

Il parlait peu et possédait un jugement très solide ; et il a eu une grande expérience en tant que gestionnaire. Il a travaillé avec une grande diligence et avait un grand respect pour les deniers de la Jama’at et en prenait grand soin.

Alors que je servais en tant que Nazir-e-A’la, j’ai eu l’occasion de voir de près son travail ; et par la grâce d’Allah, il a travaillé avec un esprit d’altruisme et d’humilité. Il montrait la plus grande obéissance à l’égard de ses supérieurs hiérarchiques même s’ils étaient beaucoup plus jeunes que lui. Il laisse derrière lui son épouse, Amatul Hameed Zafar, et quatre filles : Amatul Rashid, la Dre Sadaf Zafar, Shazia Chaudhry et Aisha Tariq.

L’une d’elles réside au Canada et les autres à Lahore. Sa fille, Aisha Zafar, écrit : « Lorsque j’étais enfant, et que je venais de débuter ma scolarité, avant chaque examen annuel, il écrivait de ma part au Calife pour une demande de supplications. Par la suite, lorsque les résultats du classement étaient publiés, il écrivait de nouveau, et lorsqu’il recevait la réponse (de la part du Calife) il me lisait la lettre. Lorsque j’ai grandi, il m’encourageait à écrire des lettres et il me préparait la trame. Ainsi dès mon jeune âge, il avait fait naître en moi des sentiments d’amour et d’obéissance envers le Califat. »

Qu’Allah l’Exalté fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, qu’Il exalte son rang ; et qu’Il accorde la patience et la tranquillité d’esprit à ses proches.

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est l’honorable Kabiné Kaba Diakité, originaire du Sénégal, qui est décédé le 24 août à l’âge de 85 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il était une personne très courageuse, sincère et qui aimait le Califat. Fier de son appartenance à la communauté, il était toujours enthousiaste à l’idée de servir et il était très hospitalier : c’était là ses remarquables qualités. Il accueillait la délégation de la communauté à bras ouverts pour les restaurer. Dès qu’une délégation de la communauté se rendait dans sa région, il souhaitait toujours prendre l’entière responsabilité de son hospitalité, et ce aussi longtemps qu’elle restait dans la région, et il insistait beaucoup sur cela. Si jamais les invités prenaient le repas à l’extérieur, il faisait part de son mécontentement car ce faisant on lui ôtait l’occasion de les servir. Il libérait sa chambre pour les invités, et leur offrait toutes les facilités disponibles.

Il représentait le parti socialiste lors des élections, et il est resté membre parlementaire pendant 18 ans. Il était un ahmadi sincère et fidèle. Aussi longtemps que la communauté n’avait pas été enregistrée en tant que telle, les biens de la communauté étaient à son nom. Le missionaire-en-chef (du Sénégal) écrit : « Lorsqu’en 2012 je me suis rendu au Sénégal et que nous avons enregistré la communauté, le défunt m’a dit : « Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre ; mettez rapidement ces propriétés au nom de la communauté. » Il ajoute : « Dans les moments difficiles, il se tenait toujours en première ligne pour défendre la communauté. Il travaillait plus qu’un missionnaire. Il a eu l’opportunité de servir en tant que président de la communauté pour la région de Tambacounda. Il a eu l’opportunité de servir comme secrétaire aux affaires publiques au sein du Majlis-e-‘Amila central. Peu avant son décès, il a offert un terrain de 3 acres à la communauté pour y faire bâtir une école, et un autre terrain de 3 acres pour la construction d’une maison missionnaire régionale. Avant son décès, il a confié les documents au regard de ces 6 acres de terre à notre missionnaire Dicko Amir, lui disant : « Ces terres appartiennent à la communauté, fais attention à ces documents. », et il a ajouté : « Je pars en Guinée Conakry ; je n’ai pas espoir d’en revenir. »

Il venait également participer aux Jalsa Salana ici. Il est venu plusieurs fois à la Jalsa Salana, depuis l’époque du quatrième Calife (r.h.). Il a également participé à la dernière Jalsa Salana de 2019, lors de laquelle il m’avait rencontré. Il avait dit à son Amir local : « Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre. Je souhaite m’asseoir devant le Calife, afin que je puisse le regarder le plus longtemps possible. » C’est ce qu’il a fait. Par la suite, lors de l’audience il m’a dit : « Mon objectif a été atteint. » Maulana Munawar Khursheed écrit : « Au Sénégal, le défunt était une personnalité politique très populaire. Il était originaire de la célèbre ville de Tambacounda du Sénégal. Sa famille est une famille de politiciens. Initialement, il était enseignant ; il a rejoint la politique plus tard. En 1995, il a eu connaissance de la communauté par l’Honorable Ndiack Dieng, vice-président de l’assemblée nationale. Très rapidement, Allah le Très-Haut a ouvert son esprit, suite à quoi, convaincu en son for intérieur (de la véracité de l’Ahmadiyya), il a rejoint l’Ahmadiyya en faisant la Bai’ah. Au Sénégal, les premiers à avoir fait la Bai’ah étaient majoritairement des ouvriers ou des agriculteurs, qui faisaient des sacrifices financiers à la hauteur de leurs moyens. Lorsque le défunt a fait la Bai’ah, par la grâce d’Allah le Très Haut, il a eu l’opportunité de faire des sacrifices financiers en faisant preuve d’une extrême générosité. Il était un ahmadi très brave et courageux. Il était agité par le désir d’inviter les gens vers Allah. Il transmettait le message de la vérité à toute personne qu’il rencontrait. Il a même eu l’opportunité de présenter la communauté au Président de la République. Le défunt connaissait un grand nombre de personnes. Il essayait de transmettre le message à toute personne qu’il rencontrait. Des livres de la Communauté et des formulaires de Bai’ah étaient toujours présents dans sa voiture. »

Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, qu’Il exalte son rang, qu’Il fasse également perpétuer ses sentiments de sincérité et fidélité parmi sa descendance, et qu’Allah permette à ceux qui ne sont pas ahmadis d’accepter l’Ahmadiyya.

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Mubashar Latif, qui était avocat à la Cour Suprême [du Pakistan]. Il résidait dernièrement au Canada, et par le passé il vivait à Lahore. Il est décédé le 5 mai à l’âge de 85 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il avait un grand amour pour Allah le Très-Haut, le Saint Prophète (s.a.w.), le Messie Promis (a.s.) et le Califat de l’Ahmadiyya. Son grand-père maternel, Sheikh Mehr Ali (r.a.), était un ami très proche du Messie Promis (a.s.). Le Messie Promis (a.s.) avait séjourné pendant quarante jours chez lui à Hoshiarpur, et c’est lors de ce séjour qu’il avait reçu la grande révélation contenant la prophétie du Mousleh Maoud (r.a.). Mubashar Latif a servi en tant que président de la communauté de Faisal Town Lahore pendant 17 ans. Il était également membre de l’équipe des avocats de la communauté du Pakistan, et il en était fier. Il a eu l’opportunité de défendre de nombreux prisonniers (de la communauté emprisonnés dans la voie de Dieu). Il faisait partie des trois avocats qui ont eu la chance de représenter la communauté en 1974. Il a eu l’opportunité d’enseigner à l’Université du Pendjab pendant 43 ans. Il enseignait également à la faculté de droit de cette université. Lorsque la mosquée de Model Town Lahore a été attaquée, il y était présent. Il a eu la vie sauve par la grâce d’Allah, mais son frère cadet, Naeem Sajid, était tombé en martyr. Par la suite, il a émigré au Canada. En plus d’observer régulièrement la Salat et de jeûner régulièrement, il faisait également très régulièrement la prière du Tahajjud. Il avait un grand amour pour le Saint Coran. Par la grâce d’Allah, il était Moussi. Il laisse derrière lui sa femme, ses six filles, et de très nombreux petit-fils et petites-filles et arrière-petites-filles. Malik Tahir, Amir de la Communauté de Lahore, écrit : « Notre cher maître Mubashar Latif était un avocat compétent et très instruit. Il avait également obtenu un diplôme de droit [du Royaume-Uni] à l’époque. Il était très respecté dans le cercle judiciaire en lien avec les procès intentés à la communauté. Après 1984, lorsque des procès ont été intentés à nos jeunes en raison du fait qu’ils professaient leur foi, le procès se déroulait devant de simples juridictions et magistrats. Mais en dépit du fait que Mubashar Latif était avocat à la Cour Suprême et qu’il ne s’occupait pas de procès devant de simples juridictions, pour le bien de la communauté, il se présentait également devant les simples magistrats, et il a habilement défendu les membres de la communauté au cours de ces procès. Il prodiguait des conseils juridiques très pertinents. De nombreux magistrats et juges étaient ses anciens étudiants. Mais il ne ressentait aucune honte à plaidoyer devant eux. Habituellement, les avocats à la cour suprême et au tribunal de grande instance ne plaident pas devant de simples juridictions.

Mubarak Tahir, son ancien conseiller juridique, écrit : « Les services qu’il a rendus à la communauté ont débuté en 1974. Lors de la commission Samdani, il avait assisté l’avocat non-ahmadi Ijaz Hussain Batalwi. Mubashir Latif faisait également partie de l’équipe qui avait déposé un recours auprès du tribunal de la charia contre le décret de 1984. On n’attendait aucune décision juste à cet égard, on le savait, mais lui-même et son équipe, avaient préparé ce recours avec beaucoup d’efforts. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, qu’Il exalte son rang, qu’Il permette à ses proches de perpétuer ses actions vertueuses, et qu’Il leur accorde la tranquillité d’esprit. Après la prière, je dirigerai Incha Allah la prière funéraire de toutes ces personnes décédées.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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