Le Califat en Islam Sermons 2020

Serment d’allégeance au Califat

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 17 janvier 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué l'importance du Califat et du serment d'allégeance.

Sermon du vendredi 17 janvier 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans mes précédents sermons j’avais évoqué Sa’d Bin ‘Oubadah. Je mentionnerai la dernière partie à son propos aujourd’hui. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), les Ansar avaient proposé, de leur part, le nom de Sa’d Bin ‘Oubadah comme Calife.

Dans son ouvrage Sirat Khatamun-Nabiyyin, Hazrat Mirza Bashir Ahmad déclare que les Ansar insistaient pour que Sa’d Bin ‘Oubadah fût choisi comme Calife. Il était d’ailleurs le chef de sa tribu. L’élection d’Abou Bakr comme Calife ébranla un tant soit peu Sa’d, [du fait] que les Ansar souhaitaient l’élire comme Calife.

Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) a expliqué ce sujet en détail et il a aussi mentionné l’importance du Califat dans ce contexte. Selon moi, ces explications sont très importantes et très opportunes. Avant de citer le Mouslih Maw’oud (ra), je présenterai les hadiths et les récits historiques.

Houmayd Bin ‘Abdir Rahman relate lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) décéda, Abou Bakr était dans les environs de Médine. À son retour, il souleva l’étoffe qui recouvrait son visage béni et l’embrassa ; puis il déclara : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Vivant ou mort, vous êtes éminemment pur ! Par le Seigneur de la Ka’bah ! Muhammad (saw) est décédé ! »

Ensuite Abou Bakr et ‘Oumar se dirigèrent rapidement vers la Thaqifa des Banou Sa’adah. Là-bas, Abou Bakr fit un discours, citant tous les versets révélés à propos des Ansar et toutes leurs excellences mentionnées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il dit : « Vous savez ce qu’a dit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Si les gens marchaient dans une vallée et les Ansar dans une autre, j’aurais accompagné les Ansar. »

Ensuite en s’adressant à Sa’d Bin ‘Oubadah, Abou Bakr dit : « Tu étais présent lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Le Califat demeurera parmi les Qouraychites. » Les vertueux parmi les Qouraychites suivront les vertueux des Qouraychites. Les vicieux parmi les Qouraychites suivront les Qouraychites vicieux. »

Sa’d a répondu : « Vous dites la vérité. Nous sommes les vizirs et vous êtes les émirs. » Ce récit est tiré de Mousnad Ahmad Bin Hanbal.

Al-Tabaqât Al-Koubra raconte qu’après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr avait envoyé un message à Sa’d Bin ‘Oubadah, lui demandant de venir lui prêter allégeance, car les gens l’avaient déjà fait, dont les Ansar. A cela, Sa’d répondit : « Par Allah ! Je ne prêterai pas allégeance tant que je ne lance pas toutes les flèches de mon carquois sur ceux qui [m’ont renié] et tant que vous ne combattez pas ceux qui me suivent parmi ma tribu ! »

Lorsqu’Abou Bakr reçut cette nouvelle, Bachir Bin Sa’d lui dit : « Ô Calife du Prophète ! Il vous a répudié et persiste. Il ne va pas vous prêter allégeance même si on menace de le tuer. On ne peut pas le tuer, tant qu’on ne tue pas ses enfants et toute sa tribu. Et on ne peut pas tuer tous ces gens tant qu’on ne tue pas la tribu de Khazraj toute entière. Et on ne peut pas tuer toute la tribu de Khazraj, sans éliminer la tribu d’Aws. Ne prenez pas de mesure contre lui, étant donné que l’affaire est réglée aux yeux de la population. Il ne pourra pas nuire à votre personne. »

C’est-à-dire que la majorité des Ansar avait prêté le serment d’allégeance. Cela ne fait pas de différence si Sa’d Bin ‘Oubadah ne l’a pas encore fait. « Car c’est un homme seul, abandonné. »

Abou Bakr accepta le conseil de Bachir Bin Sa’d et ne prit aucune mesure contre Sa’d Bin ‘Oubadah. Lorsqu’Oumar devint Calife, il rencontra un jour Sa’d Bin ‘Oubadah en cours de route.

‘Oumar et ‘Oubadah commencèrent à converser. Oumar lui dit : « Tu n’as pas changé ? » Sa’d répondit : « Oui, je n’ai pas changé. Vous avez eu le Califat et les gens vous ont prêté allégeance, mais pas moi. Par Dieu ! Nous aimions Abou Bakr, ton compagnon, plus que toi. Par Dieu, je ne souhaite pas vivre dans ton voisinage ! »

‘Oumar lui répondit : « Celui qui n’aime pas son voisinage doit quitter cet endroit. »

Sa’d répondit : « Je le ferai certainement. Je me rends auprès d’un voisinage meilleur. » Après quelque temps, au début du Califat d’Oumar, Sa’d partit s’établir en Syrie. 

Ce récit est tiré d’Al-Tabaqât Al-Koubra.

On raconte aussi que Sa’d Bin ‘Oubadah aurait prêté allégeance à Abou Bakr. Selon Tabari, toute la population avait prêté à tour de rôle allégeance au Calife et Sa’d en avait fait de même. Ce récit est tiré du Tabari.

Tout comme je l’avais, dit les explications de Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) couvre plusieurs aspects de cet épisode : il explique la nécessité de prêter allégeance au Califat et son statut, ainsi que la portée des actions de Sa’d.

Dans un de ses sermons il explique que le substantif Qatl (قتل) signifie, entre autres, « ostracisme ». Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), une dissension éclata entre les compagnons au sujet du Califat : les Ansar croyaient que le Califat leur revenait de droit étant donné qu’ils étaient originaires de la région. Si un Calife était choisi par les Émigrants, un autre devait être choisi par les Ansar. C’est-à-dire qu’on devait avoir deux Califes. Les Banou Hachim pensaient que le Califat leur revenait de droit étant donné que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) appartenait à leur famille. Les Émigrants souhaitaient que le Calife fût issu des Qouraychites, car les Arabes n’étaient prêts à accepter personne en dehors des Qouraychites ; mais ils ne présentaient pas un nom en particulier. Ils souhaitaient que la personne fût élue. La personne élue par les musulmans serait considérée comme celle choisie par Allah. Les Ansar et les Banou Hachim étaient d’accord avec leur opinion sauf un compagnon qui n’avait pas saisi ce point. Les Ansar voulaient en effet le choisir comme Calife. Peut-être qu’il croyait que cette opinion était un affront contre sa personne ; ou qu’il n’avait [tout simplement] pas compris l’argument. Il affirma qu’il n’était pas prêt à prêter allégeance à Abou Bakr.

Selon certaines chroniques, ‘Oumar aurait déclaré : « Tuez Sa’d ! » Mais il ne le tua pas de ses mains et personne d’autre ne l’avait fait non plus. Certains experts en langue affirment qu’Oumar recommandait tout simplement qu’on brise toute relation d’avec Sa’d. Selon d’autres récits historiques, Sa’d venait régulièrement à la mosquée : il priait séparément et rentrait chez lui. Aucun compagnon ne lui adressait la parole. Ainsi Qatl signifie le fait de couper toute relation et se séparer du peuple.

Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) explique davantage ces événements eu égard à Sa’d Bin ‘Oubadah. En référence à ce sermon que je viens de citer, il déclara : « J’avais mentionné un compagnon Ansari dans un précédent sermon. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), certains Ansar souhaitaient que le Calife soit choisi parmi eux. Mais les Mouhajirine et Abou Bakr, en particulier, informèrent les compagnons que pareil choix ne serait pas avantageux pour les musulmans et qu’ils n’en seraient pas satisfaits. Sur ce, les Ansar et le Mouhajirine décidèrent de prêter allégeance à un Emigrant ; et, à l’unisson, tout le monde choisit Abou Bakr. »

Ainsi Abou Bakr et d’autres compagnons ont ramené les Ansar à la raison en leur disant que leur choix ne sera pas avantageux. En tout cas, ils ont décidé de choisir le Calife parmi les Émigrants et tout le monde a choisi Abou Bakr à l’unisson.

Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) ajoute : « Quand Sa’d Bin ‘Oubadah hésitait un tant soit peu à prêter allégeance au Calife, ‘Oumar avait déclaré : « اقتلوا سعدا » (Ouqtoulou Sa’dan) c’est-à-dire [littéralement] « Tuez Sa’d », mais Oumar ne l’avait pas tué et aucun autre compagnon ne l’avait fait non plus. Il resta vivant jusqu’à l’époque du Califat d’Oumar et il décéda en Syrie. Les savants du passé ont déduit que « Qatl » ici ne signifie pas éliminer physiquement mais couper toutes les relations. Qatl comprend plusieurs sens dans la langue arabe. En langue ourdou « Qatl » signifie certes l’élimination physique mais en arabe il possède plusieurs acceptions dont l’ostracisme. Les savants ont conclu qu’Oumar ne parlait pas d’élimination physique mais de boycott. C’est-à-dire le fait d’abandonner Sa’d et d’éviter toute conversation avec lui. Si « Qatl » signifiait « tuer physiquement », ‘Oumar qui était très colérique l’eût certainement tué de ses propres mains. Pourquoi un des compagnons ne l’avait-il pas tué ? ‘Oumar ne l’avait pas tué à l’époque et [plus tard] même au cours de son califat. Selon certains, il était encore en vie après le califat d’Oumar et aucun compagnon ne l’avait touché. Cela démontre que Qatl signifie rompre toute relation et non tuer physiquement. Certes, Sa’d s’était séparé des autres compagnons mais personne ne lui causa du tort. J’avais expliqué que si l’on voit en rêve que l’on tue quelqu’un, cela peut signifier l’ostracisme ou le boycott. »

Il ajoute : « Un ami m’a dit, après le sermon, que quelqu’un lui avait dit que même si Sa’d n’avait pas prêté allégeance on le consultait pour ses avis. »

C’est-à-dire en dépit du fait qu’il n’avait pas prêté allégeance, le Calife Abou Bakr lui demandait ses avis.

Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) commente : « L’on peut déduire deux points de cette opinion. Soit que cet individu rejette mon explication du verbe Qatala. Soit que ne pas prêter allégeance au califat n’est pas gravissime, étant donné que Sa’d participait dans les conseils [du Calife] malgré le fait qu’il ne lui avait pas prêté allégeance. Un poète avait dit : « Tant que l’homme n’ouvre pas la bouche, ses défauts sont inconnus. Mais dès qu’il l’ouvre, il les dévoile. » S’il est silencieux, ses péchés restent inconnus. Mais s’il dit des sottises, ses défauts sont dévoilés au grand jour. Celui qui dit que Sa’d participait dans les conseils du Calife ou qui a commenté sur le sermon souhaite soit minorer l’importance du serment d’allégeance, soit faire montre de son érudition. Mais ces deux faits sont erronés. Il n’y a aucun avantage ici à faire étalage de sa connaissance, car toute personne intelligente ne pourra que sourire en entendant de tels propos.

Il y a trois ouvrages très connus sur l’histoire de l’islam et tout récit sur les compagnons y est contenu. Les titres de ces livres sont : Tahdhîb al-Tahdhîb, Al-Isâbah et Ousd al-Ghâbah. Tous les trois affirment que Sa’d se sépara des autres compagnons et s’installa en Syrie où il rendit l’âme. Certains ouvrages traitant sur la langue [arabe] ont cité cet incident pour expliquer le sens du mot Qatl. Il existe entre 60 et 70 compagnons qui portent le nom de Sa’d, parmi les lesquels l’on trouve Sa’d Bin Abi Waqqas, qui était l’un des dix bienheureux [auxquels était promis le paradis]. Le Calife ‘Oumar l’avait nommé commandant en chef et il était présent lors de toutes les consultations. Celui qui avait objecté à [mon] sermon (celui du Mouslih Maw’oud) n’avait pas compris, dans son ignorance, qu’il s’agissait de personnes différentes portant le nom de Sa’d. Dans son empressement, il a commenté sur mon sermon. Je n’avais pas mentionné Sa’d Bin Abi Waqqas, qui était un Émigrant, mais bien un autre Sa’d qui était un Ansari. En sus de ces deux-là, il existait entre soixante ou soixante-dix personnes portant le nom de Sa’d. Le compagnon concerné se nommait quant à lui Sa’d Bin ‘Oubadah. Il y avait très peu de noms chez les Arabes : dans un village l’on pouvait trouver plusieurs personnes portant le même nom. Quand on évoquait un individu en particulier, on mentionnait le nom de son père. Par exemple on ne disait pas Sa’d ou Sa’id mais on y apposait le nom du père : Sa’d le fils d’Oubadah ou Sa’d le fils d’Abi Waqqas. Si la personne n’était pas identifiable par le nom du père, on mentionnait son statut. Si cela ne permettait pas non plus son identification, on mentionnait sa tribu.

Il y a de grands débats à propos d’un certain Sa’d. Étant donné la ressemblance du nom avec celui d’autres individus, les historiens apportaient des précisions en disant qu’il s’agissait de tel Sa’d ou de celui qui appartenait à la tribu de Khazraj, par exemple. Celui qui a soulevé cette objection n’a pas saisi cette question de similarité entre les noms. Pareilles objections n’accroissent pas la connaissance mais dévoile au grand jour l’ignorance. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) ajoute : « L’on ne mérite aucun honneur lorsqu’on se sépare du Califat. J’ai entendu le Premier Calife ici même dans cette mosquée… »

Il s’agit probablement de la mosquée Aqsa.

« …Le Premier Calife [de la communauté] a posé la question suivante : « Savez-vous qui était l’ennemi du premier Calife [de l’histoire] ? » Il a lui-même répondu en disant : « Lisez le Coran et vous saurez qu’Iblis était son ennemi. »

Ainsi donc, quand Allah a choisi Adam comme Calife, Iblis est devenu son ennemi. 

« Je suis moi-aussi Calife, ajoute le Premier Calife, et celui qui est mon ennemi est Iblis. »

Hazrat Mouslih Maw’oud ajoute : « Certes, un Calife n’est pas Ma’mour [mandaté directement par Dieu à l’instar d’un Prophète]. Or il peut l’être dans certains cas : Adam était Ma’mour, mandaté directement par Dieu, et aussi un Calife. David était à la fois Ma’mour et Calife. De même le Messie Promis (a.s.) était à la fois Ma’mour et Calife. D’ailleurs tous les Prophètes sont Ma’mours et Califes mandatés directement par Dieu. Chaque être humain est d’une certaine manière un calife ; de même, les Prophètes sont eux aussi des Califes.

Or, il existe aussi des Califes qui ne sont pas mandatés directement par Dieu. L’on doit obéissance à ces Califes tout comme l’on en doit à l’égard des Prophètes. Mais il existe quand même une différence entre ces deux types d’obéissance. L’on voue obéissance à un Prophète parce qu’il est le centre de la révélation divine et de la pureté. Or, on ne doit pas obéissance à un Calife parce qu’il est le centre de la révélation divine et de toute pureté, mais parce qu’il est l’exécutant de ladite révélation et le centre de toute l’organisation. C’est-à-dire le Calife est celui qui fait appliquer la révélation reçue par le Prophète et c’est lui qui gère l’organisation établie par lui. Les Savants disent que les Prophètes disposent d’al-‘Ismat al-Koubra (infaillibilité majeure) et les Califes d’al-‘Ismat al-Soughra (infaillibilité mineure). Dans cette même mosquée [à Qadian], sur cette même chaire [d’où je prononce ce sermon] le Premier Calife a prononcé ces paroles que j’ai étendues de mes oreilles. Il a déclaré : « Vous ne pourrez vous affranchir de l’obéissance que vous me devez en prétextant une lacune résultant d’une action personnelle de ma part. » C’est-à-dire si vous trouvez un défaut dans une de mes œuvres personnelles cela ne signifie pas que vous pouvez désormais me désobéir. « Vous ne pourrez pas vous affranchir de l’obéissance que Dieu vous a imposée, car ma mission à moi est spéciale : elle vise à unir toute l’organisation, d’où l’importance de m’obéir. Pour ce qui est des Prophètes, hormis dans des cas pouvant nuire à l’unicité divine ou à leur mission, Allah n’intervient pas lorsqu’ils commettent [des fautes] en raison de leurs faiblesses humaines, car [ces incidents] sont nécessaires pour l’éducation de l’Oummah. À titre d’exemple, l’on doit accomplir la prosternation de l’oubli (Sajdat al-Sahw) suite à un oubli. Le Prophète peut commettre pareille erreur afin de démontrer dans la pratique l’enseignement ayant trait à la prosternation de l’oubli. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait commis [pareille erreur lors de la Salat] et il avait effectué la prosternation de l’oubli. Or toutes ces actions des Prophètes jouissent de la protection divine. Pour ce qui est des Califes, chacune de leurs actions visant au progrès de la communauté jouiront de la protection divine et ils ne commettront pas d’erreur à cet égard. Même s’ils en commettent, ils ne persisteront pas dans une voie susceptible de nuire à la Jama’at et de transformer le triomphe de l’islam en échec. Toute tâche du Calife de l’époque visant à renforcer l’organisation et l’intégrité de l’islam jouira de la protection divine. Si jamais il lui arrivait de commettre des erreurs à cet égard, Allah en personne y apporterait des rectifications. En somme, les actions du Calife concernant le Nizam (l’organisation) sont sous la responsabilité de Dieu et non sous la sienne. C’est pour cette raison qu’on dit que c’est Dieu Lui-même qui choisit Son Calife. »

Cela ne signifie pas que le Calife ne peut pas commettre d’erreur.

« Cela signifie que Dieu corrigera cette erreur par les propos du Calife ou par ses actions. S’Il n’a pas rectifié cette erreur par les propos du Calife ou ses actions, Il en transformera les conséquences néfastes. »

Il n’y aura donc pas de conséquences néfastes.  

« Si la sagesse divine souhaite que le Calife commette une action pouvant nuire, en apparence, aux musulmans ou susceptible, en apparence, de faire régresser la Jama’at, Allah en personne dissipera les conséquences néfastes de cette action par des moyens forts secrets, favorisant ainsi le progrès de la Jama’at au lieu de la régression. La sagesse secrète se manifeste afin de couvrir cet oubli ou cette négligence dans le cœur du Calife. »

Cela est au cas où il y a eu oubli ou négligence.

« Or les Prophètes jouissent des deux, c’est-à-dire, al-‘Ismat al-Koubra et al-‘Ismat al-Soughra (l’infaillibilité majeure et l’infaillibilité mineure). Ils sont à la fois le centre exécutif de la Nizam et celui de la révélation et de la pureté des œuvres. Or, cela ne signifie pas qu’il est nécessaire que tout Calife ne soit pas le centre de la piété des œuvres. Il se peut certes que d’autres Awliya (Saints) les aient dépassés dans l’accomplissement de certaines actions pieuses. Tandis que certains Califes peuvent être le centre de toutes les actions pieuses et le centre du Nizam (organisation), il se peut que d’autres Califes soient à un degré moindre dans la piété des œuvres et la sainteté que d’autres, mais qu’ils soient meilleurs que les autres dans leur capacité de gestionnaire. Or chacun leur doit obéissance en toutes circonstances, le Nizam est lié, jusqu’à un certain point, à la politique de la Jama’at. »

Les gens sursauteront peut-être en entendant la phrase « la politique de la Jama’at » et certains se demanderont ce qu’il en est. Dans la langue et l’usage général d’aujourd’hui le mot « politique » a un sens négatif et est utilisé au sens négatif. Certains hommes politiques ont terni le sens de ce mot. Le terme « politique » est synonyme à présent de trouble, de léser autrui et de négliger ses devoirs. Or la politique selon les dictionnaires signifie la bonne gestion d’une organisation, le recours à de bonnes stratégies, la prévention contre le mal, le maintien de l’organisation, le recours à l’intelligence et la sagesse dans l’administration et la bonne gestion des relations internationales. Ceux-ci sont les sens premiers de la politique : il s’agit d’un terme comportant des connotations positives. Mais malheureusement nous avons oublié ces sens premiers en raison des actions condamnables des politiciens et en déduisons des sens péjoratifs. En tout cas, Hazrat Mouslih Maw’oud a utilisé ce mot au sens positif et comprend toutes ces significations, dont le fait d’user son intelligence, sa sagesse et ses aptitudes dans la gestion d’une organisation.

Hazrat Mouslih Maw’oud déclare : « Étant donné que le Nizam est lié, jusqu’à un certain point, à la politique de la Jama’at, la qualité première du Calife est qu’il doit être un bon gestionnaire. » Et il l’explique ici : «  Or il doit aussi affermir la foi et en expliquer le sens. »

Le Calife doit administrer l’organisation de la Jama’at et doit aussi renforcer la religion et l’établir. C’est pour cette raison qu’à propos du Califat, Allah déclare dans le Saint Coran :

وَلَيُمَكِّنَنَّ لَهُمْ دِينَهُمُ الَّذِي ارْتَضَى لَهُمْ

C’est-à-dire, Allah renforcera leur religion et leur accordera suprématie dans le monde. La religion que présentent les Califes sera protégée par Dieu. Or il s’agit de la protection moindre. Il peut commettre des erreurs sur des détails et il peut avoir des différences d’opinions entre les Califes : mais cela concerne des faits vraiment mineurs. Par exemple, il y avait des différences d’opinions entre Abou Bakr et ‘Oumar. Voire jusqu’aujourd’hui la Oummah de l’islam n’est pas arrivée à un verdict unanime sur ces questions. Or ces différences concernent des faits mineurs. Il n’y aura jamais de différences d’opinions sur les principes fondamentaux, au contraire, ils auront le même avis. Ces Califes serviront de guides pour l’humanité et l’éclaireront. Celui qui croit qu’il n’existe aucune différence entre celui qui a prêté allégeance et celui qui ne l’a pas fait, n’a rien compris du serment d’allégeance et du Nizam. On peut demander l’avis d’un expert, qu’il soit un croyant ou pas. Le Messie Promis (a.s.) avait en effet pris un avocat anglais pour un procès, mais cela ne signifiait pas qu’il lui demandait conseil pour les affaires ayant trait au prophétat. Avant la bataille du Fossé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait demandé l’avis de Salman le Persan sur les mesures défensives qu’on prenait dans son pays. Il a dit qu’ils creusaient un fossé [lors des sièges]. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a apprécié sa suggestion et les musulmans ont creusé un fossé, d’où le nom de la bataille du Fossé. Or nous ne pouvons conclure que Salman le Persan maîtrisait mieux que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’art de la guerre. Certainement il ne pourra jamais égaler le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans ce domaine ou dans d’autres. Voire aucun Calife ne l’avait nommé commandant en chef d’une armée en dépit du fait qu’il avait vécu longtemps. Ainsi on peut demander conseil à un expert, même s’il n’appartient pas à notre religion. »

« Lorsque j’étais malade, dit Hazrat Mouslih Maw’oud, j’avais consulté des médecins anglais. Mais cela ne signifie pas que je demanderai leurs avis concernant des faits ayant trait au Califat ou que je leur accorderai le statut des compagnons du Messie Promis (a.s.) que je consulte. Cela ne signifie pas que les avis des non-musulmans valent autant que ceux des compagnons. Le statut de ces derniers est éminent. Dans le cas des médecins, j’ai demandé leur avis uniquement sur des questions de santé. » C’est-à-dire qu’on a demandé l’avis [d’un expert] dans un domaine particulier.

Même si l’on avait demandé l’avis de Sa’d Bin ‘Oubadah sur un fait ayant trait à ce monde, étant donné son expertise en la matière, on ne peut pas affirmer qu’il était présent lors des conseils [du Calife]. On ne trouve pas de récit authentique attestant de sa présence lors de ces conseils. La plupart des récits affirment qu’il avait quitté Médine pour s’établir en Syrie. Selon les compagnons, il avait coupé les ponts avec le centre de l’islam : c’est pour cette raison qu’ils disaient que les anges ou les djinns l’avaient tué lorsqu’ils ont su à propos de son décès. Cela sous-entend que selon les compagnons Sa’d Bin ‘Oubadah n’avait pas connu une bonne fin. Certes les anges donnent la mort à tout le monde, mais dire que les anges ou les djinns avaient pris sa vie signifie que les compagnons pensaient que Dieu avait pris sa vie pour un motif particulier. » C’est-à-dire étant donné qu’il était un compagnon de Badr [Dieu] ne souhaitait pas qu’il soit coupable qu’hypocrisie ou qu’il s’oppose [au Calife], car cela l’aurai déchu de son statut. Mais le fait qu’il s’était séparé des compagnons est en tout cas avéré.

Hazrat Mouslih Maw’oud ajoute : « L’on conclut de tous ces récits que les compagnons ne lui accordaient pas l’honneur qui lui revenait selon son statut. Ils n’étaient pas contents avec lui, sinon pourquoi est-ce qu’ils auraient dit que les anges et les djinns l’ont tué ? Voire certains ont utilisé des paroles plus dures après sa mort, des paroles que je ne peux répéter ici. L’histoire de l’islam et ses préceptes démentent l’idée que l’on peut jouir de son statut au sein du système islamique même sans avoir prêté allégeance au Calife. Celui qui nourrit pareille idée en son cœur n’a pas la moindre compréhension du sens du serment d’allégeance. »

« Sa’d Bin ‘Oubadah décéda à Horan en Syrie, plus d’un an après l’élection du Calife Oumar. Selon ‘Allama Ibn Hajar al-‘Asqalani, Sa’d décéda à Bosra en Syrie, la première ville que les musulmans avaient conquise sur cette terre. Selon les récits, on a eu vent de sa mort à Médine par un jour de grande chaleur quand des jeunes plongeaient dans le puits nommé Bi’r Mounabbah ou Bi’r Sakan. L’un des jeunes y a entendu une voix qui disait : « Nous avons tué Sa’d Bin ‘Oubadah, le chef des Khazraj. Nous lui avons envoyé deux flèches qui ont atteint son cœur. »

Les jeunes ont eu peur et les gens se sont souvenus du jour. Ils ont constaté qu’il s’agissait en effet du jour de la mort de Sa’d. Il était en train d’uriner quand on l’a tué et il est mort sur le coup. Il a rendu l’âme au cours du Califat d’Oumar. Les avis divergent sur l’année de son décès : entre le 14, 15 ou 16 de l’Hégire. Selon Al-Tabaqât Al-Koubra, la tombe de Sa’d se trouve dans le village d’al-Maniha, tout près de Damas dans la région de Nachabiyyeh. »

Je voudrais à présent mentionner deux personnes décédées récemment et dont je dirigerai la prière funéraire.

Le premier défunt se nomme Syed Muhammad Sarwar Shah, qui était membre du Sadr Anjuman Ahmadiyya de Qadian. Il est décédé le 8 janvier dernier à l’âge de 85 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Atteint d’un cancer depuis un certain temps, il a fait preuve d’une grande patience et d’une grande persévérance. Jusqu’à la fin de ses jours il s’est acquitté de ses devoirs de la meilleure façon. Sa maladie ne l’a pas entravé à cet égard.

Le défunt est né dans une famille ahmadie sincère à Songara dans la province d’Orissa. Hazrat Syed Abdur Rahim, son arrière-grand-père maternel était un compagnon du Messie Promis (a.s.) et son grand-père maternel, Maulvi Abdul Alim, était un grand savant religieux et un poète. Après sa naissance, le père du défunt avait demandé à son beau-père quel nom il devrait donner à son enfant. Le grand-père maternel du défunt déclara : « J’ai vu en rêve que Syed Sarwar Shah Saheb nous a visités à la maison. Nomme l’enfant Syed Sarwar. »

Le défunt compléta ses études élémentaires dans la province de Katak. Il travailla comme maître d’école dans une école privée. Il occupa aussi le poste d’assistant dans le tribunal d’Odisha et d’auditeur par la suite. En 1995, après sa retraite, il avait dédié sa vie pour servir la Jama’at. En 1996, feu le quatrième Calife lui avait confié certaines tâches et lui en avait confié la responsabilité. Le défunt a eu l’occasion d’accomplir la ’Oumrah. Feu le quatrième Calife l’avait nommé auditeur central et unique responsable de plusieurs commissions. Il a servi au poste d’auditeur jusqu’à la fin de ses jours. Il a aussi servi pendant neuf ans comme président du comité de la Qada ainsi que président et membre de plusieurs autres comités centraux importants. Il était, jusqu’à son décès membre du Sadr Anjuman Ahmadiyya.

Fin administrateur, il a servi en tant qu’auditeur central pendant de nombreuses années. Feu le quatrième Calife lui avait dit dans une lettre : « Vous êtes en train d’accomplir un très bon travail. Jazakoumoullah Ahsanal Jaza. J’ai fort apprécié votre fermeté à exprimer la vérité. Par la grâce d’Allah vous êtes très méticuleux et vigilant sur des points importants. Continuez à travailler sur cette ligne. Personne ne pourra entraver votre travail. » Le Calife avait aussi prié pour sa santé et sa longévité.

Le Nazim du Dar al-Qada relate : « Le défunt faisait montre d’une grande affection à l’égard du personnel de la Qada. Il tentait de rendre des verdicts dans les plus brefs délais. Il étudiait chaque cas minutieusement et tentait de rendre le verdict le plus juste. Il était quelqu’un de très avisé et perspicace. Il demandait toujours la direction de Dieu pour ces cas sensibles. »

Le docteur Tariq est le gendre du défunt. Il est conseiller médical à l’hôpital Nour de Qadian. Il relate que le défunt accomplissait ses prières de Tahajjoud régulièrement et faisait ses prières à l’heure à la mosquée Moubarak. Il s’y rendait avec le soutien des autres quand il n’arrivait plus à marcher tout seul. Il était toujours à l’heure et au premier rang pour la prière de Joumou’ah. Il demeurait dans la mosquée entre les prières de Maghrib et d’Icha afin d’accomplir des prières facultatives et se consacrait au souvenir de Dieu. »

Le Nazir Ala de Qadian relate, de même, que le défunt possédait de nombreuses bonnes qualités. Il était très convivial, avait un grand sens de l’hospitalité et était un travailleur infatigable. Il était bienveillant envers les pauvres, obéissant envers ses supérieurs et très proche du Califat. De même il encourageait les autres à se cramponner au Califat.

Par la grâce d’Allah, le défunt était Moussi, et tous ses fils et ses filles participent très largement dans le travail de la Jama’at. Son fils cadet, Syed Mahmood Ahmad Nour, est en train de servir en tant que pharmacien dans l’hôpital Nour de Qadian. Ses deux gendres, Syed Tanweer Ahmad et le Dr Tariq Ahmad, sont des Wâqifîn-e-Zindagi et sont en train de servir à Qadian. Son dernier gendre, Sayed Hassan Khan, travaille bénévolement pour la Jama’at depuis qu’il est retraité. Tant que feu Mirza Waseem Ahmad était le superviseur général, le défunt faisait les audits en faisant montre d’une grande déférence ; et il lui posait les questions nécessaires. Il avait l’habitude dire que dans tout Qadian il n’y avait personne qui offrait plus d’amour que Mian Saheb (Mirza Waseem Ahmad).  

Le défunt résidait au Dar-ul-Massih et Mian Saheb s’occupait beaucoup de lui.  Parfois Shah Saheb pleurait en se souvenant de son amour et de sa gentillesse. Il respectait grandement les derviches de Qadian. Lui-même vivait modestement tel un derviche. Il aimait les étudiants de la Jamia Ahmadiyya et avait un grand respect pour les personnes savantes de la communauté. Qu’Allah exalte le rang du défunt et qu’Il permette à ses enfants de suivre sa voie. 

La deuxième prière funéraire sera celle de Madame Shawkat Gohar, qui était la femme de Dr Latif Ahmad Qureishi de Rabwah, et elle était la fille de feu Maulana Abdul Malik Khan. Elle est décédée le 5 janvier à l’âge de 77 ans.  Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun.

Par la grâce d’Allah elle était également Moussia. Elle était née à Agra où son père Maulana Abdul Malik Khan avait été envoyé en tant que missionnaire. Par la suite, elle a vécu avec ses parents à Hyderabad-Deccan. Après la création du Pakistan, elle a déménagé à Karachi où elle a débuté ses études. Très brillante, elle était toujours bien classée. Elle a commencé à servir la communauté à un très jeune âge. Elle était la secrétaire des Nasirats et avait fait en sorte qu’elles soient les plus actives. Lorsqu’elle a épousé le Dr Latif Qureishi en 1961, il était encore étudiant à la faculté de médecine. Par la suite, lorsqu’il a immigré en Angleterre, elle l’y a accompagné. Après avoir terminé ses études ici, Dr Latif a écrit au troisième Calife, qui lui a demandé de revenir au Pakistan afin de servir au sein de l’hôpital Fazl-e-Umar. Elle a accompagné son mari à Rabwah de gaieté de cœur et elle a eu l’opportunité de servir la communauté. Elle a beaucoup aidé les [membres de la] Lajna, et à cette époque je pense que toute personne, toute femme et toute fille étaient au courant des services qu’elle rendait. Lorsque ma mère, Sahibzadi Nasira Begum, était présidente de la Lajna, elle l’avait nommée secrétaire générale dans le Majlis-e-Amila. La défunte a servi à ce poste pendant quinze ans. Elle s’était formée auprès d’elle. Ce qui lui permit d’acquérir de bonnes compétences en gestion, compétences qu’elle a mises à contribution dans son travail. Elle a également servi en tant que secrétaire dans l’Amila centrale. Je l’ai ensuite nommée secrétaire générale centrale du Pakistan. Elle a servi pendant six ans à ce poste, de façon remarquable. Elle avait dû arrêter de servir la Lajna en raison de sa maladie. Mais dès qu’elle en avait l’occasion, elle rendait des services. C’est ainsi qu’elle a eu l’opportunité de servir pendant 50 ans dans différents départements. Toutes les femmes et filles qui ont travaillé à ses côtés en font des compliments. 

Elle était bienveillante envers ses voisins ; elle s’occupait des pauvres et des nécessiteux. Elle était très hospitalière et payait ses cotisations avec rigueur et attention et était toujours en avant pour cela. Elle possédait toutes ces qualités. Lorsque j’ai annoncé le début de l’année Waqf-e-Jadid, elle a payé sa cotisation aussitôt en intégralité. Elle décéda le 5 et l’annonce (du Waqf-e-Jadid) a été faite le 1er, quelques jours avant son décès. Elle a réglé aussitôt sa cotisation.

Dr Qureishi écrit : « Au cours de notre mariage qui a duré 50 ans, elle a accompli à merveille ses devoirs de femme, de mère, de sœur et de fille. » 

Celui qui a relaté cela (ou le Dr Qureishi) a oublié de mentionner qu’elle était également une belle-fille exemplaire. Il s’agit peut-être d’un oubli. Elle a vécu avec sa belle-mère et sa belle-famille. Elle a servi sa belle-mère tant qu’elle était toujours en vie telle sa propre mère même lorsqu’elle était malade. Elle est partie de ce monde après avoir vécu une vie exemplaire. Elle est restée malade pendant une longue période, mais en dépit de cela elle s’occupait de son foyer. Elle ne s’est jamais plainte durant sa maladie, et a fait preuve de patience. Elle avait une relation profonde avec le Califat. Elle laisse derrière elle son mari, le Dr Latif Qureishi, trois fils et deux filles. Deux de ses fils et l’une de ses filles sont médecins, et son troisième fils est ingénieur. Tous ses enfants ont fait de grandes études. Elle leur a permis d’étudier dans des circonstances difficiles. Une de ses filles lui a demandé un jour : « Pourquoi ne portez-vous pas de bijoux et n’achetez-vous pas de beaux vêtements ? » Elle a répondu : « J’arrive ainsi à économiser de l’argent que je dépense sur vos études. Vos études, le fait que vous soyez au service de Jama’at et que vous soyez capables de vous occuper de vous-mêmes, représentent mes bijoux et mes beaux vêtements. »

Elle faisait des rêves vrais et avait des visions. Ses enfants ont relaté nombreux de ses rêves qui se sont réalisés. Lorsque sa fille envoyait sa candidature dans les facultés de médecine, sur la base d’un de ses rêves elle lui avait prédit dans quelle faculté elle allait être admise et sa fille a effectivement été admise dans cette même faculté. Elle avait fait de nombreux autres rêves prémonitoires. Par la grâce d’Allah, c’était une femme très pieuse ; elle a pris soin de ses sœurs. Son fils Abdul Malik a écrit : « Elle passait son temps à servir la Jama’at. Plusieurs fois elle s’est rendue à pied du bureau de la Lajna jusqu’au Dar-oul-Ouloum, et ce en pleine chaleur, et elle ne s’en est jamais plainte. Le jour de l’Aïd, elle envoyait toujours des desserts qu’elle préparait à ses voisins proches et éloignés. Elle avait pour habitude de dire que si nous nous cramponnons à la religion, Allah ne nous abandonnera pas. »

Sa fille écrit : « Après mon mariage, lorsque j’ai eu des enfants, qui habitent maintenant aux Etats-Unis, elle me conseillait toujours d’établir une relation d’amour et d’amitié avec eux afin de les préserver de l’environnement délétère existant aux Etats-Unis et dans d’autres pays, et de faire en sorte de créer un tel environnement dans mon foyer que mes enfants préfèrent y passer du temps au lieu de sortir. » Ensuite elle ajoute : « Un jour, à la faculté de médecine, des filles se sont liguées contre moi en raison du fait que j’étais ahmadie et m’ont boycottée. J’ai téléphoné à ma mère et je me suis mise à pleurer. Elle m’a consolée d’une très belle façon et m’a dit : « Mais pourquoi pleures-tu ? Les prophètes ont tous été persécutés, et tu as l’opportunité de marcher sur cette même voie. Saches que si tu subis des souffrances en raison de l’Ahmadiyya, alors Allah l’Exalté ne t’abandonneras pas, et tu réussiras dans tes examens. » Elle ajoute : « En effet, j’ai réussi tous mes examens et les filles [qui m’avaient persécutée] ont toutes échoué. »

Qu’Allah exalte le rang de la défunte, et qu’Il permette à ses enfants de suivre sa voie, d’être pieux et vertueux, d’être des serviteurs de la religion et d’être proches du Califat et fidèles envers lui. Après la prière de Joumou’ah et d’Asr, je vais diriger la prière funéraire des deux défunts.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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