Sermons 2020

Sa’ad Bin Oubadah, compagnon de Badr

Dans son sermon du 10 janvier 2020, Sa Sainteté le Calife mentionné d'autres faits concernant Sa'ad Bin Obadah, un compagnon de Badr.

Sermon du vendredi 10 janvier 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak à Islamabad. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans mon précédent sermon, en annonçant la nouvelle année du plan Waqf-i-Jadid, j’avais cité le classement des Jama’ats de différents pays. J’avais mentionné que la Jama’at d’Islamabad était en tête de liste dans les Jama’ats du Royaume-Uni. Par la suite, on a découvert que cette information était erronée : [en fait,] c’est la Jama’at d’Aldershot qui est en tête de liste et celle d’Islamabad en deuxième position. Je ne souhaite pas entrer dans les détails du pourquoi et comment de cette méprise ; mais en tout cas, cette rectification était nécessaire et c’est pour cette raison que j’en a fait mention en premier lieu. La Jama’at d’Aldershot consent, par la grâce d’Allah, à de grands sacrifices. La Sadr Lajna d’Aldershot m’avait notamment informé que certaines femmes avaient fait des sacrifices extraordinaires. Leur sens du sacrifice est exemplaire. Qu’Allah bénisse leurs biens et leurs personnes.

Dans mon précédent sermon, j’avais cité, en général, des récits de personnes indigentes et de pays pauvres, afin que les riches se réveillent eux aussi et qu’ils saisissent l’esprit du sacrifice. Sinon, par la grâce d’Allah, dans les pays développés, il existe déjà bon nombre de gens qui mettent de côté leurs besoins afin de réaliser des sacrifices. Tout comme je l’ai dit, la Jama’at d’Aldershot est en tête de liste parmi les Jama’ats du Royaume-Uni.

Je me tourne à présent vers le thème d’aujourd’hui qui est celui des compagnons de Badr. Dans l’avant-dernier sermon je mentionnai Sa’d Bin ‘Oubadah ; il y avait d’autres récits à son sujet et je l’évoquerai donc [de nouveau] aujourd’hui. Or, je dois apporter une autre rectification ici sur un fait que j’avais mentionné dans mon précédent sermon.

En dépit du fait de l’avoir ressenti, je n’en avais pas informé ceux qui m’avaient envoyé cette référence. Mais les membres de la cellule de recherche ont [eux aussi] senti qu’il y avait une erreur et [m’ont] fait part du rectificatif. Ceci a dissipé le doute que j’avais eu à ce propos. Par la grâce d’Allah, ils abattent un travail important dans la recherche de ces références. Mais parfois, dans [leur] empressement, ils passent sur des récits qui confondent des histoires similaires ayant trait à deux compagnons différents. Parfois, le choix [incorrect] des mots dans la traduction des textes arabes voile la vérité. En tout cas, ils ont envoyé la correction que je mentionnerai en premier.

Dans le sermon du 27 décembre, j’avais dit à propos de Sa’d Bin ‘Oubadah que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre celui-ci et Toulayb bin ‘Oumayr qui avait quitté La Mecque pour émigrer à Médine. Selon Ibn Ishaq, le Saint Prophète (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Sa’d et Abou Dhar al-Ghaffari. Mais certains sont d’avis contraire, à l’instar de Waqidi qui réfute ce point. Selon lui, le Saint Prophète (s.a.w.) avait établi les liens de fraternité entre les compagnons avant la bataille de Badr ; or, Abou Dhar al-Ghaffari ne se trouvait pas à ce moment à Médine ; et de plus il n’avait pris part ni à la bataille de Badr ni à celle d’Ouhoud ni même à celle du Fossé. Il ne s’était présenté auprès du Saint Prophète (s.a.w.) qu’après ces batailles. Il s’agit là de son argument.

Or, il n’en est pas ainsi. Ce lien de fraternité avait été établi avec Moundhir Bin ‘Amr Bin Khounayth. Selon la cellule de recherche, l’ouvrage d’où est tiré cette référence fait mention de Sa’d Bin ‘Oubadah. Par erreur, ils avaient lié ce récit à Sa’d Bin ‘Oubadah. Or ce lien de fraternité avait été établi avec Moundhir et j’en avais fait mention dans mon sermon du 25 janvier de l’année dernière. En tout cas, il fallait apporter cette rectification.

Lors de la bataille du Fossé, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pensait offrir à Ouyaynah Bin Hisn, un tiers des dattes de Médine, avec la condition que les membres de la tribu de Ghatafan qui l’avaient accompagné partiraient [de Médine]. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait demandé conseil à ce propos à Sa’d Bin ‘Oubadah et Sa’d Bin Mou’adh uniquement. Ces deux compagnons lui demandèrent : « Ô Envoyé d’Allah ! Est-ce là un ordre de la part d’Allah ? Si c’est un ordre de Dieu, vous pourrez le leur offrir. S’il n’en est pas ainsi, nous ne leur offrirons rien sauf notre épée. » C’est-à-dire que nous allons prendre ce qui nous revient de droit et ils goûteront au fruit de leur fourberie.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Je n’ai pas reçu d’ordre à ce sujet. Il s’agit de mon opinion personnelle que je vous ai présentée. »

A cela, les deux de dire : « Ô Envoyé d’Allah ! À l’époque de l’ignorance, ils n’avaient pas émis pareils souhaits. Pourquoi en sera-t-il ainsi à présent alors que Dieu nous a guidés par votre entremise ? »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) fut satisfait de la réponse de ces deux [compagnons].

Hazrat Mirza Bashir Ahmad a évoqué ces faits concernant la bataille du Fossé en ces termes : « Ces jours étaient une période de grande douleur, d’appréhension et de danger pour les musulmans. Plus le siège se prolongeait plus la force de combattre des musulmans faiblissait. Bien qu’ils débordaient de foi et de sincérité, leurs corps, qui fonctionnaient après tout selon les lois de la nature, ont commencé à s’affaiblir. »

C’est-à-dire que leurs corps avaient besoin de repos et de nourriture. Étant donné que le siège s’était rallongé, ils n’avaient pas de repos et ne pouvaient pas s’alimenter comme il se doit. C’est pour cette raison qu’ils étaient fatigués et affaiblis. C’étaient là des exigences naturelles du corps.

« Lorsque le Saint Prophète a été témoin de cet état de choses, il a appelé les deux chefs des Ansar, Sa’d bin Mou’adh et Sa’d bin ‘Oubadah et leur a fait part de cet état des choses ; et il leur a demandé conseil sur la démarche à suivre. Le Saint Prophète a même proposé ceci : « Si vous êtes d’accord, il est possible que nous donnions à la tribu de Ghatafan une partie de nos richesses, afin que cette bataille puisse être évitée. » Sa’d bin Mou’adh et Sa’d bin ‘Oubadah ont déclaré à l’unisson : « O Messager d’Allah ! Si vous avez reçu de la révélation divine à cet égard, nous nous soumettons dans ce cas à votre décision. Et très certainement, nous suivrons avec joie cette proposition. » Le Saint Prophète a répondu : « Non, non, je n’ai reçu aucune révélation à ce sujet. Je présente cette suggestion uniquement en raison des difficultés que vous endurez. » Les deux Sa’ds ont répondu : « Dans ce cas, notre suggestion est que si nous n’avons jamais rien donné à un ennemi pendant que nous étions idolâtres, pourquoi le ferons-nous en tant que musulmans ? (C’est-à-dire : nous suivrons la même loi du passé.) Par Dieu ! Nous ne leur donnerons que les coups de nos épées. » Le Saint Prophète était inquiet à cause des Ansar, qui étaient les habitants de Médine. (Il se peut que le siège qui se rallongeait leur ait été difficile à endurer.) De plus, en cherchant ce conseil, la seule intention du Saint Prophète était peut-être de connaître l’état mental des Ansar, de savoir s’ils s’inquiétaient ou non de ces difficultés – et s’ils l’étaient, afin qu’il pût les consoler. Ainsi, lorsqu’ils firent cette proposition, le Saint Prophète l’accueillit avec une satisfaction complète et la guerre continua. »

Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté sur la bataille du fossé en évoquant la traîtrise des Banou Qouraydhah : « Abou Soufyan a employé un autre stratagème. Il a envoyé Houyayy bin Akhtab, le chef juif des Banou Naḍīr, vers les forteresses de Banou Qouraydhah durant la nuit et afin de prendre l’aide des Banou Qouraydhah par l’entremise de leur chef, Ka’b bin Asad. Houyayy bin Akhtab a cherché une occasion de se rendre au domicile de Ka’b. Ka’b a refusé, dans un premier temps, et a déclaré : « Nous avons conclu une alliance avec Muhammad (s.a.w.) et il a toujours respecté fidèlement ses accords. Par conséquent, je ne peux pas le tromper.» Cependant, Houyayy l’a fait miroiter un mirage et l’a convaincu de la destruction imminente de l’islam, le promettant qu’ils ne quitteraient pas Médine avant d’avoir eradiqué l’islam. Ka’b bin Asad a cédé face à ces arguments. De cette manière, la force des Banou Qouraydhah s’est ajoutée au poids qui pesait déjà lourdement du côté [des mécréants]. C’est-à-dire qu’ils étaient d’ores et déjà assez puissants. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu vent de la traîtrise des Banou Qouraydhah, il a envoyé secrètement Zoubayr Bin Al-‘Awam à quelques reprises pour s’en informer. Ensuite il a envoyé Sa’d Bin Mou’adh et Sa’d bin ‘Oubadah, les chefs des tribus d’Aws et de Khazraj, ainsi que d’autres compagnons influents, vers les Banou Qouraydhah. Il leur a demandé de l’informer, confidentiellement et par signes, s’il y avait quelque danger afin de ne pas causer de panique. La délégation est partie chez les Banou Qouraydhah et ils ont rencontré Ka’b Bin Asad, leur chef ; celui-ci s’est comporté orgueilleusement. Sa’d Bin Mou’adh et Sa’d bin ‘Oubadah lui ont rappelé l’engagement [des juifs]. Ka’b et sa tribu ont déclamé : « Partez d’ici ! Nous n’avons pas signé de pacte avec Muhammad (s.a.w.) ! » La délégation est partie en entendant ces paroles ; Sa’d Bin Mou’adh et Sa’d bin ‘Oubadah se sont présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour l’informer de la situation de manière appropriée. »

La bataille a ensuite duré et ils en ont subi les conséquences en fin de compte. Lors de la bataille contre les Banou Qouraydhah, Sa’d bin ‘Oubadah avait apporté des dattes sur plusieurs chameaux pour alimenter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et les musulmans. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait déclaré à l’occasion : « La datte est une nourriture excellente. »

Zayd était tombé en martyr lors de la bataille de Mawta au cours du mois de Jamadil Oula en l’an 8 de l’hégire. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu chez lui pour présenter ses condoléances à la famille endeuillée. En raison de la tristesse, sa fille pleurait à chaudes larmes et elle s’est approchée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui lui aussi a commencé à pleurer abondamment. Sur ce Sa’d Bin ‘Oubadah a demandé : « Pourquoi ces larmes, ô Envoyé d’Allah ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « C’est une expression d’amour de l’amoureux à l’égard de son bien-aimé. »

Il existe un autre récit tiré du recueil d’Al-Boukhari. Le précédent vient d’une autre source. Le père de Hicham Bin ‘Ourwa relate que lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti pour la conquête de La Mecque, Abou Soufyan Bin Harb, Hakim Bin Hizam et Boudayl Bin Waraqa sont sortis par curiosité pour voir l’Envoyé d’Allah. Ils se sont arrêtés à Marr Az-Zahran sur la route vers La Mecque où se trouvent de nombreuses sources d’eau et des vergers. Ce lieu se trouve à cinq miles (8 km) de La Mecque. Là-bas, ils ont vu de nombreux feux allumés, comme c’était le cas à Arafat au cours du pèlerinage. Abou Soufyan s’en est étonné et est arrivé à la même conclusion que Boudayl Bin Waraqa qui a déclaré : « On dirait que c’est le feu des Banou ‘Amr. » C’est-à-dire ceux de la tribu de Khouza’a. Abou Soufyan a répondu : « La tribu d’Amr est plus petite que cela. »

Or, les gardes du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ont vu les trois, les ont arrêtés ; et ils les ont présentés à l’Envoyé d’Allah. Abou Soufyan a embrassé l’islam. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris la route vers La Mecque, il a demandé à ‘Abbas de retenir Abou Soufyan sur le col de la montagne afin qu’il puisse voir les musulmans. Abbas a suivi l’ordre et les différentes tribus ont marché en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Chaque section de l’armée est passée devant Abou Soufyan. Lorsqu’un groupe est passé, il a demandé à ‘Abbas : « Qui sont-ils ? » « C’est la tribu de Ghaffar », a-t-il répondu. Abou Soufyan de dire : « Je n’ai que faire des Ghaffar ! »

Ensuite les Banou Jouhaynah ont traversé devant lui et Abou Soufyan a dit la même chose. Ensuite les Sa’d Bin Houzaym ont traversé devant lui. Abou Soufyan a réitéré ce qu’il avait dit. Il a répété la même phrase quand les Banou Soulaym sont passés devant lui. À la fin, une armée qu’il n’avait jamais vue est passée devant lui. Abou Soufyan a demandé : « Qui sont-ils ? » Abbas a répondu : « Il s’agit des Ansar ; et Sa’d Bin ‘Oubadah, qui porte leur étendard, est leur chef. »

Sa’d Bin ‘Oubadah a lancé : « Ô Abou Soufyan ! La bataille sera intense aujourd’hui ! La bataille sera permise à l’intérieur [de l’enceinte] de la Ka’bah. »

Abou Soufyan a répliqué : « Ô Abbas ! Ce sera un jour de grande destruction si [j’ai] l’occasion de participer au combat. »

Ensuite une autre section est passée devant lui : elle était plus petite que les précédentes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’y trouvait et il était accompagné des Emigrants. Zoubayr Bin al-‘Awwam portait le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand il est passé devant Abou Soufyan, celui-ci lui a dit : « Ignorez-vous ce que Sa’d Bin ‘Oubadah m’a dit ? » « Qu’a-t-il dit ? » demanda le Prophète (s.a.w.) Et alors il a répété pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les paroles de Sa’d Bin ‘Oubadah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de commenter : « Les propos de Sa’d n’étaient pas appropriés. C’est le jour durant lequel Allah établira la grandeur de la Ka’bah. On la recouvrira de son drap et il n’y aura pas de bataille. »

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a mentionné quelques détails concernant cet incident. Quand l’armée [musulmane] s’est avancée vers La Mecque, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à ‘Abbas de placer Abou Soufyan et ses compagnons sur un coin de la route afin qu’il puisse voir l’armée de l’islam et constater sa fidélité. ‘Abbas a suivi les instructions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et chaque tribu arabe a traversé devant Abou Soufyan et ses compagnons, des tribus sur lesquelles comptaient les Mecquois. Ils croyaient en effet qu’elles allaient venir à leur aide mais elles se sont rangées aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Elles ne faisaient pas flotter le drapeau de l’incroyance ce jour-là mais celle de l’islam et elles proclamaient l’unicité de Dieu. Ces tribus-là n’avançaient pas pour prendre la vie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) comme l’espéraient les gens de La Mecque. Elles étaient en fait prêtes à verser chaque goutte de leur sang pour lui. L’établissement de l’unicité de Dieu sur terre était leur plus grande joie. Les armées se sont succédé. La tribu d’Achja’ est passée : l’amour de ses membres pour l’islam et leur sens de sacrifice à son égard resplendissaient sur leurs visages et s’entendaient dans leurs slogans. Abou Soufyan a demandé : « ‘Abbas ! Qui sont-ils, ceux-là ? » Abbas a répondu : « La tribu d’Achja’ ! » Tout étonné, Abou Soufyan s’est tourné vers Abbas et lui a dit : « Ils étaient les ennemis les plus acharnés du Prophète Muhammad (s.a.w.) dans toute l’Arabie ! »

‘Abbas de dire : « C’est là la grâce d’Allah ! Il a fait pénétrer dans leur cœur l’amour de l’islam quand Il l’a souhaité. » À la fin, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé avec l’armée des Mouhajirine et des Ansar. Ils étaient deux mille. Ils étaient en armure de la tête aux pieds. ‘Oumar était en train de dresser leurs rangs, et leur demandait de marcher au pas afin de maintenir la distance entre les rangs. L’amour de l’islam, la détermination et le zèle pouvaient se lire sur les visages de ces anciens de l’islam. Abou Soufyan, consterné en les voyant, a demandé à ‘Abbas qui ils étaient. ‘Abbas a répondu qu’il s’agissait des Emigrants et des Ansar [de Médine] qui accompagnaient le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Abou Soufyan a comment : « Aucune armée au monde ne pourra combattre cette armée. » Il a dit à ‘Abbas : « Le fils de ton frère est le plus grand roi du monde. » ‘Abbas lui a répondu : « N’as-tu pas vu la vérité jusqu’à présent ? Il ne s’agit pas de la royauté mais de la Noubouwwah (prophétat) ! » Abou Soufyan a répondu : « Très bien ! Il s’agit de la Noubouwwah ! » Sa’d Bin ‘Oubadah, le commandant des Ansar a vu Abou Soufyan lorsque l’armée est passé devant lui et il lui a lancé ceci : « Aujourd’hui, Dieu nous a permis d’entrer à La Mecque par la force de l’épée. Aujourd’hui les Qouraychites seront humiliés ! »

Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé devant Abou Soufyan, celui a demandé à haute voix : « Ô Prophète d’Allah ! Avez-vous donné la permission de massacrer votre peuple ? Sa’d, le chef des Ansar et ses compagnons étaient en train de l’annoncer à l’instant. Ils annonçaient que la bataille ferait rage aujourd’hui et que la sainteté de La Mecque ne les empêcherait pas de combattre et qu’ils allaient humilier les Qouraych. Ô Envoyé d’Allah ! Vous êtes le plus vertueux d’entre les hommes, le plus gracieux et le plus respectueux des liens de parenté. N’allez-vous pas oublier les injustices de votre peuple ? »

En entendant ces plaintes d’Abou Soufyan, les émigrants qui avaient été brutalisés et persécutés dans les rues de La Mecque et privés de leurs maisons et de leurs biens ont été troublés et ils ont ressenti de la compassion à l’égard des Mecquois. Ils ont déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Les Ansar ont entendu parler des persécutions que [nous] ont fait subir les Mecquois et nous ignorons quel traitement ils leur réserveront. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à Abou Soufyan : « Sa’d s’est trompé. C’est le jour de la compassion. Aujourd’hui Allah honorera les Qouraych et la Ka’bah. » Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé quelqu’un vers Sa’d pour lui demander de remettre son drapeau à son fils, Qays, qui prendrait la commande de l’armée des Ansar. En lui prenant le drapeau et en le remettant à son fils le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rassuré les Mecquois tout en préservant les Ansar de toute tristesse. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait entièrement confiance en Qays, le fils de Sa’d, car il était un jeune homme très vertueux. Sa bonté était telle que l’histoire a préservé le récit suivant à son sujet, tel que le relate le Mouslih Maw’oud (r.a.). Lorsque Qays était sur le point de mourir, certaines personnes sont venues lui rendre visite et d’autres pas. Il a demandé à ses amis la raison pour laquelle certaines de ses connaissances n’étaient pas venues lui rendre visite. Ses amis lui ont dit : « Tu es très riche et tu aides ceux qui sont dans le besoin. Tu as prêté de l’argent à celui qui en demandait. Beaucoup en ville te doivent de l’argent. Ils ne viennent pas te rendre visite de peur que tu sois dans le besoin et que tu leur demandes de rembourser cet argent. »

Qays a déclaré : « Cela me peine que mes amis se tourmentent ainsi sans raison. Annoncez dans toute la ville que je pardonne la dette de tous ceux qui me doivent de l’argent. » On dit que par la suite la foule qui lui a rendu visite était si importante que l’escalier de sa maison s’est effondré.

La bataille de Hounayn est aussi connue comme la Ghazwah de Hawazin. Hounayn est une vallée située à trente mille de La Mecque dans la direction de Taïf. La Ghazwah de Hounayn a eu lieu au cours du mois de Chawwal en l’an huit de l’Hégire après la conquête de La Mecque. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a distribué aux Mouhajirine le butin de cette bataille et les Ansar ont eu un pincement au cœur. Un récit détaillé du Mousnad Ahmad Bin Hanbal en fait mention en ces termes : Abou Sa’id al-Khoudri rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a distribué le butin parmi les Qouraychites et les différentes tribus arabes, mais les Ansar n’ont pas reçu leur part. Cela les a touchés et ils ont commencé à en parler tant et si bien que certains d’entre eux ont dit : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est retourné à son peuple. Il nous a oubliés et a tout offert aux Emigrants. » Sa’d Bin ‘Oubadah s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Les Ansar ont ressenti le fait que vous ayez offert ce butin à votre tribu et à d’autres mais pas à eux. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Sa’d quelle était son opinion à ce propos. Il a répondu : « Ô Envoyé d’Allah ! Je ne suis qu’un individu appartenant à ma nation. Ma personne n’a pas d’importance. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Réunis toute ta tribu dans cette enceinte. » Sa’d est parti et il a rassemblé les Ansar dans ce lieu. Quelques émigrants aussi se sont présentés. Sa’d leur a permis d’entrer ; et il a interdit l’entrée à d’autres. Quand tout le monde était là, Sa’d est parti en informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci est venu, et après avoir loué Allah, a déclaré : « Ô Ansar ! J’ai entendu que la colère grogne parmi vous parce que vous n’avez rien reçu comme butin. N’étiez-vous pas égarés quand j’étais venu vers vous ? Allah ne vous a-t-Il pas guidés ? N’étiez-vous pas dans le dénuement et ne vous a-t-Il pas enrichis ? N’étiez-vous pas ennemis et n’a-t-Il pas réuni vos cœurs ? » Ils ont répondu : « C’est certainement le cas ! Allah et son Envoyé sont certainement des bienfaiteurs et les meilleurs ! » le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Ansar ! Pourquoi ne me répondez-vous pas ? » Ils ont répondu : « Ô Envoyé d’Allah ! Quelle réponse offrir face aux faveurs et aux grâces d’Allah ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Par Allah ! Vous auriez pu offrir la réponse suivante, qui est d’ailleurs vraie et attestée. Vous auriez pu dire : « Ô Envoyé d’Allah ! Vous êtes venu vers nous à une époque quand vous étiez rejeté et nous vous avions accepté. Nous vous avions aidé quand les autres vous avaient abandonné. Les autres vous ont poussé à l’exil et nous vous avons offert refuge. Vous aviez une famille nombreuse et nous avons fait preuve de bonté à votre égard ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a dit qu’ils auraient pu offrir telle ou telle réponse. Ensuite il leur a dit : « Ô Ansar ! Souffrez-vous en raison de quelques pièces de ce monde que je ne vous ai pas offertes ? Je les ai offerts à ce peuple afin de consoler son cœur et pour qu’il puisse embrasser l’islam. Je vous ai confié l’islam et je les ai réconfortés afin qu’ils embrassent l’islam et pour qu’ils soient forts [dans leur foi]. Ô Ansar ! N’êtes-vous pas contents que les autres partent avec des moutons, des chèvres et des chameaux et que vous retourniez chez vous avec l’Envoyé d’Allah ? Je jure par Celui Qui détient ma vie entre ses mains ! S’il n’y avait pas eu l’émigration, j’aurais été un des Ansar. Si les gens marchaient dans une vallée et les Ansar dans une autre, j’aurais accompagné les Ansar. Ô Allah ! Aie pitié des Ansar ! Aie pitié de leurs fils et des fils de ces derniers ! » Le rapporteur déclare que tous ceux présents étaient en larmes tant et si bien que leurs barbes en étaient toutes trempées. Ils ont dit qu’ils étaient satisfaits de la distribution faite par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et que sa personne leur suffisait. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti et ils se sont dispersés.

Lors du voyage pour le pèlerinage d’adieu, la monture du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est perdue au lieu du pèlerinage. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr avaient la même monture qui était avec l’esclave de ce dernier. Il l’avait perdue au cours de la nuit. Safwan Bin Mou’attal était à l’arrière de la caravane. Il a ramené cette monture avec tout le bagage dessus. Quand Sa’d Bin ‘Oubadah a eu vent [de la perte], il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avec son fils Qays et un chameau avec des provisions. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se trouvait à la porte de sa demeure. Allah avait déjà fait retourner sa monture avec les provisions. Sa’d a dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Nous avons entendu que vous avez perdu votre monture portant vos provisions. Prenez la nôtre. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Allah a fait retourner la monture. Prenez la vôtre et qu’Allah vous accorde Ses bénédictions. »

Ousama Bin Zayd relate : « La fille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé de venir car son enfant était à l’agonie. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé ce message : « Il appartient à Allah Qui le reprend. Il Lui appartient, c’est Lui qui l’a offert. Chaque chose a un terme fixé auprès de Lui. Sois patiente et soit satisfaite du décret de Dieu. » Elle a de nouveau demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de venir auprès d’elle au nom d’Allah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est levé – il était accompagné de Sa’d Bin ‘Oubadah, Mou’adh Bin Jabal, Oubay Bin Ka’b, Zayd bin Thabit et d’autres personnes. On a apporté l’enfant au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il respirait par saccades. Selon ‘Outhman, Ousama aurait dit que le bruit de sa respiration ressemblait au son que produisait une vielle outre lorsqu’on la frappait. C’est-à-dire qu’il prenait des inspirations saccadées. En voyant l’état de l’enfant, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu les larmes aux yeux. Sa’d lui en a demandé la raison. Il a répondu : « C’est la compassion qu’Allah a placé dans les cœurs de Ses serviteurs. Allah est compatissant à l’égard de ces serviteurs qui le sont envers autrui. » C’était l’effet de l’émotion, tout simplement. C’est uniquement la grâce d’Allah.

‘Abdoullah Bin ‘Amr déclare : « Sa’d Bin ‘Oubadah était tombé malade et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti le visiter accompagné d’Abdour Rahman bin ‘Awf, Sa’d Bin Abi Waqqas et d’Abdoullah Bin Mas’oud. Toute la famille de Sa’d était en commotion. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé s’il était décédé. Ils l’ont informé qu’il était encore vivant. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rapproché de lui, il a commencé à pleurer. En voyant les larmes du Prophète d’Allah, les autres aussi ont commencé à pleurer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Allah ne punit pas quand on pleure ou quand on a le cœur triste. » En indiquant vers sa langue il a déclaré : « Il punira ou fera montre de miséricorde à cause de celle-là. Le trépassé sera tourmenté en raison des lamentations de ses proches. » C’est-à-dire, qu’il est interdit de se lamenter. Peut-être avait-il versé des larmes en voyant l’état du malade ou parce qu’il priait. Mais les autres ont cru que Sa’d était sur le point de mourir et c’est pour cette raison qu’ils ont commencé à pleurer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a expliqué qu’il n’est pas interdit de pleurer : il est par contre interdit de manifester son mécontentement face au décret de Dieu. Les larmes qui coulent pour mériter le plaisir de Dieu attirent Sa compassion. Si les larmes sont versées par mécontentement ou si l’on se lamente, l’on méritera le châtiment. En tout cas, Sa’d n’est pas mort lors de cette grave maladie.

‘Abdoullah bin ‘Oumar rapporte : « Nous étions en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lorsqu’un des Ansar est venu et l’a salué. Lorsqu’il s’en allait, le Saint Prophète (s.a.w.) lui a demandé : « Ô mon frère Ansari ! Comment se porte Sa’d bin ‘Oubadah ? » Il a répondu qu’il allait mieux. Le Saint Prophète (s.a.w.) a demandé : « Qui d’entre vous souhaite lui rendre visite ? » Le rapporteur ajoute : « Les compagnons se sont levés en même temps que lui. Nous étions une dizaine : nous n’avions mis ni nos chaussures ni nos chaussettes ni nos chapeaux ni nos chemises. » C’est-à-dire qu’ils s’étaient mis en marche rapidement avec le Saint Prophète (s.a.w.). Il continue : « Après avoir longuement marché, nous sommes arrivés chez Sa’d bin ‘Oubadah. Ses proches qui l’entouraient se sont écartés. Le Saint Prophète (s.a.w.) et ses compagnons se sont approchés de lui. » Il s’agit d’un récit rapporté par le Sahih Mouslim. Le récit d’avant se trouve dans ce hadith.

Jabir bin ‘Abdoullah bin Haram déclare : « Mon père m’avait ordonné de préparer de la harira. » Il s’agit d’un plat très connu composé de farine, de beurre clarifié et d’eau. Selon [l’équipe de recherche] ce plat est également fait à partir de farine et de lait d’après les dictionnaires et les hadiths. Jabir ajoute : « J’ai préparé de la harira selon l’ordre de mon père et je me suis présenté avec auprès du Saint Prophète (s.a.w.) qui se trouvait à son domicile. Il a demandé : « O Jabir, est-ce de la viande ? » J’ai répondu : « Non, ô Messager d’Allah ! Il s’agit de la harira que j’ai préparée et que j’ai apportée pour vous sur ordre de mon père. » Ensuite je suis parti auprès de mon père qui m’a demandé : « As-tu vu le Saint Prophète (s.a.w.) ? » Je lui ai répondu par l’affirmatif et il m’a demandé : « Qu’est-ce qu’il t’a dit ? » J’ai répondu : « Le Saint Prophète (s.a.w.) m’a demandé : « Ô Jabir, est-ce de la viande ? » Mon père a ajouté : « Le Saint Prophète (s.a.w.) souhaitait peut-être manger de la viande. » Il a égorgé une brebis et en a ensuite rôti la viande, puis m’a ordonné de la présenter au Saint Prophète (s.a.w.). » Jabir ajoute : « J’ai apporté cette viande de brebis chez le Saint Prophète (s.a.w.) qui a déclaré : « Ô Allah, le Très-Haut ! Récompense les Ansar de ma part, en particulier ‘Abdoullah bin ‘Amro bin Haram et Sa’d bin ‘Oubadah. » »

Abou Ousayd rapporte que le Saint Prophète (s.a.w.) déclara : « Les meilleurs parmi les Ansar sont les Banou Najjar, ensuite les Banou ‘Abd Ach’al, ensuite les Banou al-Harith bin al-Khazraj et les Banou Sa’adah. Tous les foyers des Ansar sont bons. » Sa’d bin ‘Oubadah fit des commentaires en entendant cela. Il était d’ailleurs parmi les meilleurs en islam. Il s’agit d’un hadith rapporté par Sahih al-Boukhari. Sa’d bin ‘Oubadah a commenté sur le fait que le Saint Prophète (s.a.w.) ait déclaré les [autres tribus] Ansar meilleures [que la sienne]. Sur ce, on lui a dit : « Le Saint Prophète (s.a.w.) avait également déclaré la vôtre comme étant meilleure parmi bien d’autres tribus. »

Abou Ousayd al-Ansari déclare que le Saint Prophète (s.a.w.) avait dit : « Les meilleurs d’entre les Ansar sont les Banou Najjar, ensuite viennent les Banou ‘Abd Ach’al, puis les Banou al-Harith bin al-Khazraj et ensuite les Banou Sa’adah. Tous les foyers des Ansar sont bons. »

Abou Salama affirme : « Abou Ousayd déclara : « On me critique pour avoir rapporté cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Or, si j’avais voulu mentir, j’aurai placé en premier ma tribu, les Banou Sa’adah. »

Ceci avait fort déplu à Sa’d bin ‘Oubadah. Dans le récit rapporté tout à l’heure il disait qu’on avait placé sa tribu en dernier parmi quatre. Puis il avait ordonné : « Mettez la selle sur ma monture. Je pars visiter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Son neveu Sahal lui a dit : « Vas-tu démentir la parole du Messager d’Allah ? » Il lui a demandé s’il partait remettre en question l’ordre établi par le Saint Prophète (s.a.w.), qui d’ailleurs était le plus savant en la matière. Son neveu a ajouté : « Ne te suffit-il pas de faire partie des quatre ? » Sa’d bin ‘Oubadah a changé d’avis en ajoutant : « Allah et Son Messager savent le mieux », et il a ordonné qu’on enlève la selle de sa monture. Il s’agit également d’un hadith rapporté par le Sahih Mouslim.

Hicham bin ‘Ourwa rapporte de son père que Sa’d bin ‘Oubadah avait l’habitude de faire cette supplication : « Ô Allah ! Fais que je sois digne d’être complimenté et fais que je sois honoré et noble. Honneur et noblesse dépendent de bonnes œuvres et ces dernières sont impossibles sans argent. Ô Allah, peu d’argent ne peut me suffire, ni ne puis-je m’en contenter. » C’était là l’une de ses façons de prier.

Selon un hadith rapporté par le Sahih Mouslim, Abou Hourayrah rapporte que Sa’d bin ‘Oubadah demanda au Saint Prophète (s.a.w.) : « Ô Messager d’Allah ! Si je trouve un homme auprès de ma femme dans une situation équivoque, est-ce exact que je ne dois pas le châtier tant que je n’apporte pas quatre témoins ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) répondit : « C’est exact. » Il dit alors : « Eh bien, certainement pas ! Je jure au nom de Celui qui vous a envoyé avec la vérité que si cela n’en tenait qu’à moi, je prendrais mon épée et l’affaire serait aussitôt réglée. Je ne chercherais aucun témoin. Je le tuerais sur-le-champ ! » S’adressant aux gens le Saint Prophète (s.a.w.) déclara : « Ecoutez ce que vient de dire votre chef. Il est très fier. Mais je possède un plus grand sens de l’honneur que lui et Allah l’Exalté en possède davantage encore. »

Il existe un autre hadith [similaire] rapporté par le Sahih Mouslim. Moughirah bin Cha’ba rapporte que Sa’d bin ‘Oubadah a dit : « Si je trouve un homme auprès de ma femme, je le tuerai par le tranchant de mon épée et non par la partie large. » Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) a entendu cela, il a déclaré : « Êtes-vous étonnés de la jalousie de Sa’d ? Je jure au nom d’Allah l’Exalté que je possède un plus grand sens de l’honneur que lui et qu’Allah l’Exalté en possède encore plus que moi. C’est en raison de Sa jalousie qu’Allah a interdit l’indécence manifeste et cachée. Aucune personne n’est plus jalouse qu’Allah. Et Allah est Celui Qui apprécie le plus les excuses. »

Nul ne possède un plus grand sens de l’honneur qu’Allah, et nul ne peut apprécier les excuses, le repentir, et le pardon plus que Lui.

Le Saint Prophète (s.a.w.) a ajouté : « C’est pour cette raison qu’Allah l’Exalté a envoyé des messagers afin qu’ils annoncent des bonnes nouvelles et qu’ils avertissent. »

Ils apportent de bonnes nouvelles et ils avertissent également.

Il ajoute : « Nul n’apprécie plus les louanges qu’Allah. C’est pour cette raison qu’il a promis le Paradis. » Louer Allah consiste à se préserver des péchés ; et en récompense Allah l’Exalté a promis le Paradis. Même lorsqu’Il décide de châtier, Allah l’Exalté ne S’empresse pas de punir. L’homme peut s’empresser de punir à cause de sa fierté. Mais Allah, [quant à Lui,] pardonne celui qui se repent, et le récompense. Il a ajouté : « N’enfreignez pas les lois d’Allah. »

Selon un hadith du Mousnad Ahmad bin Hanbal, Sa’d bin ‘Oubadah a rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) lui a dit : « Veille sur la Sadaqah de telle ou telle tribu. Mais fais attention : ne viens pas au Jour du Jugement en portant un jeune chameau sur tes épaules, qui soit en train de crier ce Jour. » Sa’d bin ‘Oubadah a déclaré : « Ô Messager d’Allah, confiez cette responsabilité à quelqu’un d’autre. »

Il ne lui a donc pas confié cette responsabilité. S’il avait pris cette responsabilité, il aurait dû y veiller, faire preuve de justice et éviter toute malhonnêteté. S’il y avait la moindre malhonnêteté ou injustice, s’il n’avait pas assumé correctement cette responsabilité, il aurait commis un très grand péché et il aura des comptes à rendre au Jour du Jugement.

À l’époque du Saint Prophète (s.a.w.), six Ansar avaient compilé le Saint Coran et Sa’d bin ‘Oubadah en faisait partie. Le Mousleh Maw’oud (r.a.) écrit à ce sujet : « Voici les noms des célèbres Houffâdh parmi les Ansar : ‘Oubadah bin al-Samit, Mou’adh, Moujamma’ bin Haritha, Fadala bin ‘Oubayd, Maslama bin Moukhallad, Abou al-Darda, Abou Zaid, Zaid bin Thabit, Oubayy bin Ka’b, Sa’d bin ‘Oubadah et Oumm Waraqa. » Il ajoute : « L’histoire prouve que de nombreux compagnons avaient mémorisé le Saint Coran. » Il existe d’autres récits que je mentionnerai à son sujet la prochaine fois, Incha Allah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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