Sermons 2019

Bénédictions de la prière du vendredi

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 31 mai 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué l'importance de la prière du vendredi à la lumière des versets du Coran et des dires du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.)

Sermon du vendredi 31 mai 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité les versets 10 à 12 du chapitre 62 du Coran avant d’entammer son sermon.

أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا إِذَا نُودِيَ لِلصَّلَاةِ مِنْ يَوْمِ الْجُمُعَةِ فَاسْعَوْا إِلَى ذِكْرِ اللَّهِ وَذَرُوا الْبَيْعَ ذَلِكُمْ خَيْرٌ لَكُمْ إِنْ كُنْتُمْ تَعْلَمُونَ ۞ فَإِذَا قُضِيَتِ الصَّلَاةُ فَانْتَشِرُوا فِي الْأَرْضِ وَابْتَغُوا مِنْ فَضْلِ اللَّهِ وَاذْكُرُوا اللَّهَ كَثِيرًا لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ ۞ وَإِذَا رَأَوْا تِجَارَةً أَوْ لَهْوًا انْفَضُّوا إِلَيْهَا وَتَرَكُوكَ قَائِمًا قُلْ مَا عِنْدَ اللَّهِ خَيْرٌ مِنَ اللَّهْوِ وَمِنَ التِّجَارَةِ وَاللَّهُ خَيْرُ الرَّازِقِينَ

La traduction de ces versets est comme suit :

« Ô vous qui croyez ! Lorsque l’appel à la Prière est fait le vendredi, hâtez-vous vers le souvenir d’Allāh, et laissez de côté toute autre affaire. Cela vaut mieux pour vous, si seulement vous saviez. Et lorsque la Prière est terminée, alors dispersez-vous dans le pays, et recherchez quelque grâce de la part d’Allah, et souvenez-vous beaucoup d’Allah, afin que vous prospériez. Mais lorsqu’ils voient quelque commerce ou divertissement, ils s’y précipitent et te laissent debout seul. Dis : « Ce qui est avec Allāh vaut mieux que le divertissement et le commerce, et Allāh est le Meilleur des pourvoyeurs. » (62 : 10-12)

Nous sommes aujourd’hui le dernier vendredi de ce Ramadan. Généralement, comme à l’accoutumée, un nombre plus important de gens viennent pour cette prière du vendredi avec un regain d’engouement. Par hasard, aujourd’hui débute le congé de la majorité des écoles d’ici et c’est pour cette raison que la présence est meilleure en ce jour. D’ailleurs, elle est d’habitude plus importante [le dernier vendredi du Ramadan.]

J’ai cité la dernière Roukou’ de la Sourate Al-Joumou’ah, dans laquelle Allah évoque en détail l’importance de la prière du vendredi. La présence à la mosquée le vendredi revêt une grande importance aux yeux de Dieu. Allah déclare que lorsque l’appel à la prière est fait le vendredi, il ne faut point être paresseux. Voire, il faudra répondre diligemment à l’appel et être présent pour la prière du vendredi, même si l’on est très occupé, même si le commerce bat son plein en ces moments-là et que l’on peut subir des pertes faramineuses si l’on néglige ses affaires en ces instants. Or, il ne faut pas se soucier de ces pertes, à hauteur de centaines de milliers voire de millions, pour se présenter à la prière du vendredi, car votre présence à la grande mosquée pour y accomplir la Salat de Joumou’ah et le fait d’écouter l’Imam sont des centaines de milliers de fois meilleurs que vos commerces, vos affaires et vos occupations mondaines. Celui qui comprend ces points accordera une importance secondaire à son commerce et ses affaires.

De même, Allah déclare qu’on est libre après la prière du vendredi pour s’affairer dans son commerce et ses occupations mondaines. Allah les bénira. Or, sachez que vous ne devez pas limiter vos actes d’adorations au seul vendredi. Vous devez vous souvenir de Dieu à tout instant et vous consacrer à Son souvenir. Ainsi, vous aurez davantage de succès, d’ordres spirituel, religieux et mondain. Celui qui se souvient de Dieu n’oublie pas qu’il doit accomplir la prière de ‘Asr après la prière du vendredi : cela fait aussi partie de ses obligations. Il doit de même accomplir la prière de Maghrib et celle de ‘Icha. Ces Salats aussi font partie des obligations. Les affaires mondaines ou les autres faveurs dépendent de la grâce d’Allah. Ainsi, le succès dépend du souvenir d’Allah et de ses actes d’adoration. Or, le respect de la prière du vendredi et le souvenir de Dieu ainsi que les efforts entrepris pour L’adorer ne sont pas limités au Ramadan. Comme le démontrent ces versets, ce commandement général s’applique à toutes les prières du vendredi. Il s’agit d’une injonction générale et spécifique.

Le Messie Promis (a.s.) évoque en ces termes son importance : « Le vendredi est un jour de célébrations (Aïd). D’ailleurs, cette Aïd est supérieure aux autres Aïds [car] la sourate al-Joumou’ah [a été révélée] son propos. » C’est-à-dire la sourate accentue l’importance d’accomplir cette prière.

Le Messie Promis (a.s.) en évoque l’importance en citant une conversation entre ‘Oumar (r.a.) et un juif. Quand le verset « …aujourd’hui J’ai parachevé pour vous votre religion… » a été révélé, un juif a déclaré : « Les musulmans auraient dû commémorer le jour de la révélation de ce verset par des célébrations ! » Ou il aurait déclaré : « Nous aurions célébré le jour de la révélation de ce verset si nous en étions les récipiendaires. » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « La prière du vendredi est une Aïd, car ce verset a été révélé un vendredi. » Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Or, beaucoup ignorent l’importance de cette Aïd, que Dieu nous demande de célébrer toutes les semaines, où il est dit que la religion a été parachevée et que Dieu a complété toutes Ses faveurs. On n’accorde pas autant d’importance à ce jour. L’on croit que l’on méritera toutes les bénédictions de tous les vendredis en étant présent à la dernière Joumou’ah du Ramadan. Ainsi, nous devons protéger nos prières du vendredi avec grande vigilance. Tout comme l’on accorde de l’importance à la dernière prière du vendredi du Ramadan, il faudra accorder de l’importance à toutes les Joumou’ahs de l’année si l’on est un véritable croyant, déclare Allah. Or dans la réalité, beaucoup parmi nous négligent ces faits et avilissent la prière du vendredi en s’empêtrant dans leurs affaires et intérêts mondains. Allah nous informe que ce dont Il dispose est bien meilleur que ces objets, ces richesses et ces intérêts mondains. D’ailleurs, c’est Allah Qui nous accorde nos provisions.

C’est là un point important et tout croyant doit y porter une attention spéciale, en particulier nous qui avons prêté allégeance à l’Imam de l’époque.

Le premier Calife [de la communauté] disait que les ahmadis sont les véritables croyants parce qu’ils ont accepté l’Imam de l’époque. Cette acceptation impose la responsabilité suivante : il faudra conformer ses actions aux préceptes de Dieu et tenter de suivre Ses commandements. Le plaisir divin doit être notre priorité et non pas les désirs mondains. Or, beaucoup parmi nous ignorent pourquoi nous avons accepté le Messie Promis (a.s.). Il était venu renforcer notre relation avec Allah l’Exalté afin que nous accordions prééminence à la quête du plaisir de Dieu et de Son amour. Il ne faut pas que nous nous implorions Dieu lors de nos Salats uniquement quand nos désirs mondains n’ont pas été assouvis. Il ne faut pas que nous ignorions ce qu’est le plaisir d’Allah et l’importance de l’acquérir, pour accorder de l’importance uniquement à nos désirs mondains.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Je dis en toute vérité que [l’avènement du Messie] est une opportunité offerte par Dieu aux bienheureux. Béni est celui qui en profite. Vous qui avez établi cette relation avec moi ne devez point vous enorgueillir, croyant que vous avez acquis tout ce que vous deviez acquérir. Certes, vous êtes plus proches de la félicité comparés à [ceux qui m’ont] rejeté et qui, en raison de leur farouche opposition et leurs calomnies, se sont attiré le courroux divin.

Il est aussi vrai que s’étant fait une opinion favorable [de ma personne] vous vous êtes évertués de vous protéger de la colère divine, mais en réalité vous vous êtes contentés de vous rapprocher de la fontaine de la vie éternelle, créée par Dieu en cette ère. À vous maintenant d’en boire l’eau : implorez de ce fait la grâce et la faveur de Dieu afin qu’Il vous en fasse boire à satiété, car rien ne se fait sans l’apport du Très-Haut. J’ai la ferme conviction que celui qui boira de cette source ne connaîtra point l’anéantissement, car son eau offre la vie, elle protège de la destruction et des assauts de Satan. Comment se désaltérer à cette source ? Pour ce faire, il faudra s’acquitter au mieux des deux obligations que Dieu vous a prescrites : celle que vous avez envers Lui et celle que vous avez envers Sa création. »

Ainsi le Messie Promis (a.s.) explique qu’il faudra conformer ses actions aux préceptes de Dieu. Après l’avoir accepté, il faudra rehausser le niveau de ses actes d’adoration et du respect de ses devoirs envers autrui. Au cas échéant, l’on ne méritera pas comme il se doit les faveurs divines. Nous devrons changer de priorité afin de boire de cette source.

Le premier Calife [de la communauté] se demandait si le Messie Promis (a.s.) ne s’adressait pas à lui en formulant la phrase « …à vous maintenant de boire l’eau de cette source. » Nous sommes tous conscient du statut du premier Calife en raison de l’honneur que lui conférait le Messie Promis (a.s.). S’il ressentait pareil souci à son égard, imaginez à quel point nous devrions nous soucier de nous désaltérer à cette source et de respecter les exigences du serment d’allégeance.

Il est important de mériter le plaisir d’Allah afin que nous puissions nous acquitter de nos devoirs envers Allah. Nous devons respecter les exigences du culte d’Allah, car celui-ci est d’ailleurs l’objectif de notre création, comme l’affirme le verset suivant :

وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ

C’est-à-dire, « Je n’ai créé les Jinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » Dans ce verset Allah a expliqué notre objectif. Il n’a pas affirmé qu’il suffit d’accomplir la dernière prière du vendredi pour respecter Ses commandements et les exigences de Son adoration. Il a déclaré qu’il s’agit une d’action constante qu’il faudra accomplir dès le moment où vous atteignez l’âge de la conscience jusqu’au départ de ce monde. Il ne faut pas se contenter d’une seule Joumou’ah de l’année : chaque prière du vendredi revêt son importance.

En attirant notre attention sur la prière du vendredi, Allah n’affirme pas que la Salat al-Joumou’ah ou les autres Salats suffisent pour respecter nos devoirs envers Lui. D’ailleurs, nos Salats, nos prières du vendredi et notre Dhikr n’accordent aucun avantage à Allah et ne Lui sont pas nécessaires.

Allah affirme qu’il existe un moment où Il exauce la prière du suppliant le vendredi lorsqu’il vient pour la prière, quand il écoute le sermon et quand il se consacre au souvenir de Dieu. Hormis les supplications pour ce qui est illicite, Allah exauce toutes les prières de celui qui découvre cet instant. Ce moment ne concerne pas un vendredi en particulier, mais tous les vendredis de l’année.

Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) évoque l’importance de la prière du vendredi en ces termes : « La Salat de Joumou’ah est obligatoire à toute personne qui croit en Allah et au jour dernier hormis au malade, au voyageur, à la femme, aux enfants et aux esclaves, car ils ont tous des contraintes. »

Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a aussi déclaré qu’Allah sera indifférent à l’égard de celui qui néglige la prière du vendredi en raison de ses amusements et de son commerce. Certainement Allah est indépendant et digne de louanges. Allah n’a besoin de rien de la part de l’homme ; au contraire, c’est Lui qui lui accorde des faveurs.

En raison de ces faveurs divines, il incombe à tout croyant de chanter Ses louanges.

Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a aussi déclaré que les récompenses des bonnes œuvres sont multipliées le vendredi. Existe-t-il plus grande vertu que de suivre les commandements d’Allah ? Le croyant souhaitant mériter le plaisir d’Allah applique les injonctions d’Allah qui comprennent l’accomplissement de la prière du vendredi, la Salat et les autres actes d’adorations. C’est là un grand acte méritoire. Certainement Allah accordera de grandes récompenses au croyant qui accomplit de bonnes œuvres, qui Lui rend culte et qui participe à la prière du vendredi uniquement pour mériter Son plaisir ; il n’accorde pas de priorité à ses désirs mondains.

Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) avertit que celui qui abandonne la prière du vendredi sans raison valable sera compté au nombre des hypocrites. Il affirme aussi qu’Allah scellera le cœur de celui qui abandonne trois prières du vendredi consécutives par simple paresse.

Cette situation est des plus inquiétantes car celui dont le cœur a été scellé a moins d’occasions d’accomplir de bonnes œuvres. Se rendre à la mosquée pour accomplir la Salat et la prière de Joumou’ah engendrera alors de l’hypocrisie. Cette situation est des plus inquiétantes et exige une grande attention. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a aussi déclaré : « Soyez présents pour la prière du vendredi [….] Celui qui néglige la prière du vendredi se retrouvera hors du Paradis, quoiqu’il puisse en faire partie. » Il accomplit de nombreuses œuvres qui le mènent au paradis ; mais en s’éloignant [de la prière du vendredi], il s’éloigne du Paradis.

En maintes occasions le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) nous a encouragés à participer à la prière du vendredi, voire il a sévèrement averti ceux qui la négligent sans aucune raison.

Jamais le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) n’a déclaré qu’on serait pardonné rien qu’en accomplissant la prière de Joumou’ah du dernier vendredi de l’année. Il a certainement affirmé qu’Allah serait indifférent à l’égard de celui qui abandonne la prière de Joumou’ah en raison de son commerce et de ses amusements. Cela ne se limite pas qu’aux prières du vendredi. Le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) a évoqué les signes d’un croyant qui respecte les exigences du culte de Dieu : ayant accompli une Salat, il se soucie de la prochaine et l’attend ; il vit dans l’attente de la prochaine Joumou’ah, ayant accompli la précédente, et attend le prochain Ramadan, ayant vécu le précédent. Il ne néglige pas ses prières du vendredi et ses Salats en raison de ses désirs et de ses affaires mondains. Nous devons nous soucier de nos actes d’adoration et nous fixer de bonnes priorités. Il faudra accomplir un effort conséquent afin de connaître la Personne de Dieu : il faudra prendre conscience de cela, car de simples paroles ne suffiront pas. Or, une analyse de nos œuvres et de notre conduite démontre que nous n’avons pas reconnu le statut véritable de Dieu et sa valeur. Voire nous Le supplions pour nos objectifs personnels, sans plus. Si nos prières avaient pour but de connaître la Personne de Dieu, nous aurions fait preuve de constance. Nos cœurs seraient attachés à la mosquée pour l’accomplissement des cinq prières quotidiennes et pas uniquement pour la prière du vendredi. Or en réalité nous n’en n’avons pas pleine conscience comme je viens de l’expliquer. Nous accordons plus d’importance à des nécessités éphémères et immédiates. Et nous accordons une importance secondaire aux objectifs permanents et importants.

Nous abandonnons la Salat et la prière de Joumou’ah et pour atteindre nos objectifs mondains temporaires nous affirmons que nous implorerons la clémence d’Allah et qu’Il nous pardonnera. Cela ne fait aucune différence : accomplissons, en premier, ce travail, en faisant attention à ne pas perdre ce client, se dit l’homme d’affaires, car qui sait s’il reviendra. Si l’on a une requête à faire à son supérieur on tentera de la plaire quand il est de bonne humeur. L’on évitera de dire que c’est l’heure de la prière – ou qu’on doit se rendre à la prière du vendredi – de peur de s’attirer sa colère et d’être privé de quelque avantage. Celui qui pense en ces termes place ces priorités mondaines au-dessus de la quête du plaisir de Dieu. Il existe d’autres désirs qui ont priorité sur la Personne de Dieu tandis qu’ils auraient dû être secondaires. Allah l’Exalté est relégué à la seconde place et les désirs mondains ont priorité. Allah sera indifférent à notre égard si nous l’oublions et si nous accordons à nos désirs mondains priorité sur Ses commandements, tout comme l’affirme le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). L’on n’est privé du Paradis en raison de cette indifférence quand on aurait pu le mériter. Le croyant doit comprendre que son business et son travail dépendent de la grâce d’Allah. Étant donné cette situation, pourquoi ne pas s’acquitter de ses devoirs envers Allah en premier ? C’est un principe que tout le monde doit saisir. Ce faisant, nos mosquées seront remplies cinq fois par jours même hors du Ramadan. Elles seront remplies les vendredis de même, voire elles seront exiguës. D’ailleurs l’objectif de l’avènement du Messie Promis (a.s.) est de rapprocher l’homme de Dieu. Nous devons avoir le même objectif : à savoir mériter la proximité divine, établir une relation avec Lui et devenir son véritable serviteur. Nos Salats, nos prières du vendredi, notre jeûne et nos Aïds doivent nous rapprocher de Dieu et nous faire connaître Sa personne.

D’ailleurs, Allah a prescrit le jeûne du Ramadan tous les ans afin que le croyant rehausse la norme de ses bonnes œuvres et aux actes d’adoration pendant un mois avec une attention particulière. Il doit se maintenir au niveau qu’il a atteint et doit parcourir la prochaine étape le Ramadan suivant. Il ne doit pas retourner à l’état d’avant le Ramadan.

Le Messie Promis (a.s.) affirme d’ailleurs que nous ne sommes pas de véritables croyants si nous situation d’aujourd’hui n’est pas meilleure que celle de la veille. Ainsi nous ne nous sommes pas réunis aujourd’hui pour souhaiter adieu à la prière de Joumou’ah. Nous nous sommes réunis aujourd’hui afin de progresser dans nos bonnes œuvres, nos actes d’Ibadah et notre amour d’Allah ; nous sommes réunis pour affermir nos pas et pour prier en ce sens. Nous devons promettre de renforcer notre lien avec Allah à partir de ce jour, Incha Allah. Nous pourrons faire cette promesse, et prier en ce sens, lorsque nous saisirons l’importance de la proximité divine et que nous considérons Dieu comme Maitre, source de toute puissance et Celui qui parachève toute œuvre. Mais si nous accordons plus d’importance aux amusements et aux commerces d’ici-bas nous ressemblerons à ces enfants qui n’accordent aucune importance aux diamants, croyant qu’il s’agit de billes en verre. Ils jouent avec et celui qui les prends toutes remporte la partie.

Le deuxième Calife de la Jama’at relate que lorsqu’il attendait le paquebot à Mumbai pour se rendre au pèlerinage quelqu’un lui a raconté qu’un joaillier traversait le marché quand il a perdu son sac contenant environs 105 diamants, certains de petite taille et d’autres de taille importante. Il a informé le quartier général de la police qui a informé toutes les postes afin qu’ils effectuent des recherches. Quelques jours après, un individu a apporté des diamants au poste de police, disant qu’il avait vu ses enfants jouer avec. Quand on a questionné un des enfants, il a dit qu’il croyait qu’il s’agissait de billes de verre enveloppées dans un morceau de papier. Il les a utilisées pour jouer avec. Quand on lui a demandé où se trouvait le reste, il a répondu qu’il les a distribuées parmi les enfants du quartier. Cet enfant n’a accordé aucune valeur à des diamants qui coûtaient des centaines de milliers [de roupies] et il jouait avec comme avec des billes de verre. Si son père les avait trouvés, il les aurait cachés et se serait rendu dans une autre ville pour les vendre. Or ils n’avaient aucune valeur aux yeux de l’enfant qui croyait détenir des billes de verre pour les distribuer avec ses amis. S’il avait trouvé des boules de sucreries, dans sa joie, il n’en aurait pas distribué aux autres. Quand les autres enfants en auraient demandées, il les aurait distribuées en disant qu’il ne savait que faire avec 105 billes. S’il avait trouvé des sucreries, il n’en aurait pas distribué et les aurait mangées toutes. À ses yeux, les sucreries avaient plus de valeur que des billes de verre. »

Le deuxième Calife a relaté une autre histoire. Un voyageur traversait une forêt, quand il a épuisé tous ses vivres. Mourant de faim, il tomba sur sac qu’il ouvrit avec grand espoir, croyant qu’il contiendrait des vivres pour y découvrir des perles, qu’il jeta avec grand mépris. En cet instant, une poignée de graines ou un morceau de pain avait plus de valeur que ces perles. Un objet prend de la valeur en accord à son importance et eu égard à la connaissance que l’on détient à ce propos. Certains accordent de l’importance à des objets insignifiants et négligent entièrement ce qui est très important. Nous constatons la même chose, quant à l’assouvissement de désirs mondains qui prennent le dessus sur la relation avec Allah. Beaucoup dans le monde en sont coupables. La plupart des gens accordent priorité [au monde] dans leurs prières. En raison de son manque de discernement et de connaissance, l’homme met de côté les choses importantes et accorde plus de valeur à ce qui est insignifiant.

Hazrat Mouslih Ma’woud (r.a.) explique un point important sur les priorités dans les prières. Avant de le citer, je dois aussi ajouter qu’on me questionne au sujet des prières. Les gens m’informent qu’ils ont beau prier avec beaucoup d’ardeur mais que leurs supplications n’ont pas été exaucées. Je leur réponds à la lumière du verset que j’ai expliqué lors de mon premier sermon du Ramadan. Allah y affirme qu’Il est proche de ses serviteurs et qu’Il écoute leurs prières, mais qu’ils doivent aussi répondre à Son appel et croire en Lui afin d’être bien guidé.

Hazrat Mouslih Maw’oud explique ici que la locution Da’wat oud-Dâ’i ne s’applique pas à tous ceux qui implorent Dieu : il s’agit de suppliants spéciaux, qui jeûnent durant la journée pour la cause de Dieu, qui accomplissent leurs Salats obligatoires, se consacrent au souvenir de Dieu, protègent leurs Salats et leur Joumou’ah et qui implorent Dieu en détresse durant la nuit. Certes Ad-Da’i peut aussi s’appliquer à tout suppliant, mais étant donné que le Ramadan est le contexte [de ce verset], il s’agit ici de ceux qui consacrent leur culte à Allah en particulier. Ceux-là ne limitent pas leurs ‘Ibadah au Ramadan uniquement : elles s’étendent à toute l’année. Ils ne prient pas pour assouvir leurs désirs mondains, mais pour rencontrer Allah. Allah affirme qu’Il exauce certainement les supplications de ceux qui oublient tout pour tenter de se rapprocher de Lui.

La définition d’Ad-dâ’i selon le Mouslih Maw’oud est « celui qui tente d’atteindre Allah », car Il affirme [dans ce verset] « quand Mon serviteur te demande à propos de Moi. » Ici, il tente de connaître Dieu : il ne quémande pas ses provisions ou un emploi et n’émet pas quelque souhait mondain. Sa question est : « Où se trouve Allah, car nous voulons Le rencontrer. » Allah affirme qu’Il rencontre certainement Celui qui souhaite Le rencontrer. Il n’affirme pas qu’Il exauce certainement les supplications de celui qui demande un emploi, du pain, des richesses, une épouse. Généralement ceux qui affirment que leurs ardentes supplications n’ont pas été exaucées demandent ces choses-là. Ceux qui ne se focalisent que sur des demandes mondaines lors de leurs supplications s’adonnent temporairement aux actes d’adoration. Ils y accordent de la considération, ainsi qu’à leurs prières et à leurs supplications, tant qu’ils éprouvent un besoin. Leur état d’anxiété n’est que de courte durée. Certains m’informent qu’ils ont fait des supplications avec beaucoup de détresse mais qu’Allah l’Exalté ne les a pas acceptées. Or, Allah ne S’est jamais engagé à exaucer tous nos souhaits mondains et à accepter l’intégralité de nos supplications. Si nous opérons de pieux changements en nous, et faisons des supplications avec anxiété pour atteindre et rencontrer Dieu, alors Allah le Très-Haut a déclaré qu’Il les acceptera volontiers, et que devenant l’Ami de celui-là, Il sera à ses côtés, exaucera ses souhaits, et combattra ses ennemis.

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Certains points ne sont pas exprimés en des mots mais sont dissimulés entre les lignes. Il en est de mêmes ici. Ad-Da’i ne fait pas référence à toute personne qui implore, mais qu’à celles qui implorent Dieu l’Exalté. Allah l’Exalté déclare : Lorsque Mes serviteurs courent vers Moi, un état d’anxiété et d’amour se créent en eux, et ils crient : « Où se trouve mon Seigneur ? » Il ajoute : « Dis-leur que Je ne rejette pas l’appel de celui qui M’implore et que J’accepte ses prières volontiers. »

Certaines personnes font des supplications à des fins mondaines qui ne sont pas acceptées ; et comme je l’ai mentionné elles désespèrent d’Allah. Prenons l’exemple d’un emploi pour lequel de nombreuses personnes postulent. Un candidat peut être plus compétent qu’un autre et méritera le poste. Si un candidat se défend avançant qu’il avait prié avec beaucoup de détresse, il se peut que l’autre ait fait des supplications plus ardentes et que c’est pour cette raison qu’il a eu le poste. Il en est de même dans d’autres situations mondaines. Les choses mondaines sont limitées. Si on prend le cas des postes : il y en existe un, deux ou quelques-uns. De même, d’autres choses de ce monde sont également limitées, elles peuvent êtres uniques, au nombre de deux ou trois. Mais Dieu l’Exalté est illimité. Si on demande à Dieu de [l’aide pour] L’atteindre, Il peut Se révéler à tout le monde, à condition qu’on éprouve une réelle détresse à cet égard et que l’on mette en application les commandements divins. C’est ce qu’Allah affirme lorsqu’Il nous exhorte à L’écouter. Il faut également que nous ayons une réelle considération pour Son éminent statut. Lorsque vous voyez des diamants, ne les considérez pas comme des billes en verre. Quand ces conditions seront respectées on pourra trouver Allah l’Exalté ; et tous les bienfaits du monde sont mis aux pieds de celui qui Le trouve. L’homme doit donc mettre en application tous les commandements divins, et il ne doit pas considérer qu’un seul mois d’adoration par an est suffisant, ni que le dernier vendredi du mois de Ramadan est l’unique moment où nos supplications peuvent être acceptées.

Si nous avons une confiance ferme en Allah, et ne faisons jamais preuve de traîtrise à Son égard, alors nous ferons certainement partie de ceux qui sont guidés ; et Il devient leurs amis et Il comble tous leurs besoins conformément à Ses promesses.

Ayant accepté le Messie Promisas, nous avons la responsabilité de rehausser le niveau que nous avons atteint dans nos adorations durant le mois de Ramadan, ou que nous avons essayé d’atteindre ; nous ne devons pas régresser dans cette voie. Nous devons également rehausser continuellement le niveau de nos prières, participer régulièrement dans les prières du vendredi, suivre les commandements divins, et tenter constamment de faire partie de ceux qui demandent à Allah de parvenir à Le trouver. Nous devons essayer de faire continuellement la supplication pour atteindre Allah l’Exalté et faire en sorte que nos prières et nos actes d’adoration puissent arriver au niveau requis pour parvenir à Le trouver. Qu’Allah nous permette d’atteindre ces niveaux.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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