Sermons 2018

Deux nobles compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.)

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 28 septembre 2018, Sa Sainteté le Calife a évoqué deux autres compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) ayant participé à la bataille de Badr.

Sermon du vendredi 28 septembre 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Avant de partir en voyage, j’avais évoqué, dans mes sermons, les événements et incidents concernant les compagnons ayant participé à la bataille de Badr. Je reprends le même sujet pour le sermon d’aujourd’hui.

‘Ammara Bin Hazm fait partie de ces compagnons que j’évoquerai aujourd’hui. ‘Ammara Bin Hazm faisait partie des soixante-dix compagnons ayant participé au deuxième serment d’allégeance à ‘Aqabah. ‘Amr Bin Hazm et Mu’awin Bin Hazm étaient ses deux frères. ‘Ammara Bin Hazm avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le jour de la conquête de La Mecque, ‘Ammara Bin Hazm portait le drapeau [du clan] Banou Malik Bin al-Najjar. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre ‘Ammara Bin Hazm et Mu’rid Bin Nazla après l’émigration à Médine. Des dissidents s’étaient rebellés contre les musulmans après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Ammara Bin Hazm avait accompagné Khalid Bin Walid dans la bataille menée contre les rebelles. ‘Ammara Bin Hazm est tombé en martyr lors de la bataille de Yamama. Sa mère s’appelait Khalida Bint Anas.

Abou Bakr Bin Mohammad relate qu’Abdoullah Bin Sahl a été mordu par un serpent. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé qu’on mène le blessé chez ‘Ammara Bin Hazm afin qu’il le guérisse par des incantations. Abou Bakr Bin Mohammad a dit : « Ô Envoyé d’Allah ! ‘Abdoullah Bin Sahl est sur le point de mourir ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a réitéré son conseil en ajoutant qu’Allah lui accordera la guérison. Sans nul doute ce fut le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui enseigna à ‘Ammara Bin Hazm ces prières. Cela ne signifie guère que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait besoin des prières d’Ammara Bin Hazm ou qu’il ne pouvait pas guérir par des prières.

Certaines personnes ont été choisies pour des tâches spécifiques : le pouvoir sanctifiant du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses bénédictions étaient certainement en action en arrière-plan.

Selon la Sirat d’Ibn Hisham, des hypocrites visitaient la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : ils écoutaient les musulmans pour se moquer d’eux et de leur religion par la suite. Des fois, ils se moquaient d’eux devant eux. Un jour, quelques hypocrites se sont réunis dans la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ce dernier les a vus se chuchoter entre eux. Il a ordonné aux musulmans de les expulser de la mosquée. L’ordre fut appliqué. Abou Ayyub est parti dans la direction d’Oumar Bin Qays qui appartenait à la tribu des Banou Ghanam Bin Malik Bin al-Najjar : il avait été, durant la période préislamique, le gardien de ses idoles. Abou Ayyub l’a attrapé par la jambe et l’a tiré hors de la mosquée. ‘Oumar Bin Qays disait : « Ô Abou Ayyub ! Vas-tu me faire sortir de l’assemblée des Banou Salba ? »

Ensuite il est parti dans la direction de Rafiya Bin Wadia qui appartenait au clan Banou Najjar. Il l’a tiré par le manteau, frappé et expulsé de la mosquée. Abou Ayyub lui disait : « Infâme hypocrite ! Que la malédiction de Dieu soit sur toi ! Sors de la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ! »

‘Ammara Bin Hazm est parti quant à lui vers Zayd Bin ‘Amr, l’a attrapé par la barbe et l’a expulsé de la mosquée. ‘Ammara Bin Hazm l’a frappé si fort sur la poitrine qu’il est tombé. Il a dit : « ’Ammara ! Tu m’as blessé ! » ‘Ammara Bin Hazm a répondu : « Que Dieu te détruise, ô hypocrite ! Le châtiment qu’Allah t’a réservé est plus terrible encore ! À l’avenir, ne t’approche pas de la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ! »

En partance pour la bataille de Tabouk, la chamelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’égara en cours de route. Les compagnons se mirent à sa recherche. ‘Ammara Bin Hazm était en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il était un de ceux qui avaient prêté allégeance à ‘Aqabah et il était un compagnon de Badr. Il était aussi le frère d’Amr Bin Hazm. Le rapporteur déclare que Zayd bin Sanat était un chamelier travaillant pour ‘Ammara Bin Hazm et il appartenait à la tribu juive des Banou Qaynouqa’. Il était un juif qui s’était converti à l’islam. Mais en fait, il était un hypocrite. Zayd l’hypocrite a demandé d’un ton innocent : « Mohammad ne se dit-il pas Nabi ? Ne vous informe-t-il pas de choses célestes alors qu’il ignore où est partie sa chamelle ! »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu vent de ses propos ou plus précisément il en a été informé par Dieu. Il a répété aux musulmans, en présence d’Ammara : « Quelqu’un a dit que « Mohammad se dit prophète et vous croyez qu’il vous informe de l’invisible tandis qu’il ignore où se trouve sa chamelle. » Je jure par Dieu, déclara le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), que je ne connais de l’invisible que ce que Dieu m’en informe. Or, (afin de réduire au silence cet hypocrite), Dieu m’a informé que ma chamelle se trouve dans telle vallée et que ses brides sont accrochées à un arbre. Partez là-bas et ramenez-la. »

Les compagnons sont partis là-bas et ils ont ramené la chamelle. Allah a montré au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) où se trouvait la chamelle afin de réduire au silence cet hypocrite. Selon Al-Baihaqi et Abou Na’im, ‘Ammara Bin Hazm est parti voir son chamelier et lui a dit : « Je jure par Allah ! Il y a eu un incident bizarre aujourd’hui ! Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a parlé d’une personne à propos de laquelle Dieu l’a informée. » En effet, ce fut Dieu Lui-même qui avait informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos de l’hypocrite. Il s’agissait de Zayd Bin Salat, le chamelier d’Ammara. Un des chameliers d’Ammara a dit : « Je jure par Allah ! Zayd a dit exactement la même chose avant que vous ne veniez ! »

‘Ammara a attrapé Zayd par le cou et a dit à ses compagnons : « Il y avait un serpent parmi mes chameliers. J’ignorai que je devais l’expulser de parmi mes chameliers. » Il dit en s’adressant à Zayd : « Je n’ai plus de relation avec toi. » Selon certains Zayd s’était repenti par la suite. D’autres affirment qu’il n’a cessé de commettre ses infamies jusqu’à ce que la mort le frappe.

Ziyad Bin Nou’aym relate d’Ammara Bin Hazm que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Quatre actions transforment une personne en musulman. Celui qui abandonne l’une d’entre elles ne profitera guère des trois autres, s’il les accomplit. » Ziyad a demandé à ‘Ammara quelles étaient ces quatre actions. Il a déclaré : « La Salat, la Zakat, le jeûne et le pèlerinage. Il faut y croire et les mettre en application. » La Salat est obligatoire. La Zakat est imposable sur ceux qui en remplissent les critères. Le jeûne est obligatoire quand on jouit d’une bonne santé. Le Hajj est aussi obligatoire sur ceux qui peuvent l’accomplir. En tout cas il faut croire dans ces quatre [piliers] et les mettre en application. Ceci a été consigné dans le livre Asad-ul-Ghaba écrit par des musulmans pour définir les critères pour être un musulman. Or il existe des oulémas qui lancent des Fatwas d’incroyance et qui définissent le musulman de leur propre chef.

Le deuxième compagnon que j’évoquerai aujourd’hui s’appelle ‘Abdoullah Bin Mas’oud. ‘Abdur Rahman était son nom d’emprunt et il appartenait à la tribu Banou Ouzail. Sa mère se nommait Oumm ‘Abd et son père Mas’oud Bin Ghafir. ‘Abdoullah Bin Mas’oud est décédé en l’an 32 de l’hégire faisait partie des tous premiers musulmans. Il a embrassé l’islam au même moment que Fatima Bint al-Khattab, la sœur d’Oumar, et son mari Sa’id Bin Zayd. ‘Abdoullah Bin Mas’oud est devenu musulman avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne choisisse Dar al-Arqam comme centre des musulmans à La Mecque.

Il relate qu’il était la sixième personne à embrasser l’islam. Sur la surface de la terre, disait-il, il n’y avait que six musulmans à l’époque.

Il relate sa conversion en ces termes. « Un jour, quand j’avais atteint l’âge de la raison et de la maturité, j’étais parti faire paître les chèvres d’Ouqbah Bin Mou’it. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) accompagné d’Abou Bakr est passé par là. L’Envoyé d’Allah m’a demandé si j’avais du lait. J’ai répondu à l’affirmative quoiqu’en ajoutant que je n’étais que le gardien et que je ne pouvais pas lui en offrir. »

Ainsi, il était vertueux dès son enfance.

« Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a demandé d’apporter une chèvre qui ne donne pas encore de lait. Je lui en ai apporté une toute jeune. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ligoté ses pattes et il a passé ses mains sur ses pis tout en priant jusqu’à ce que du lait en sorte. Abou Bakr a apporté un récipient que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rempli de lait. Il a demandé à Abou Bakr d’en boire. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a bu après lui. Ensuite il a repassé ses mains sur les mamelles de la chèvre et il a dit : « Assèche-toi. » Ses mamelles se sont asséchées et sont retournées à leur état originel.

J’ai dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Enseignez-moi cette prière. » Il a passé sa main sur ma tête et a dit : « Tu es un jeune qui sera instruit. » ‘Abdoullah Bin Mas’oud relate qu’il a en effet appris et mémorisé soixante-dix sourates directement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Mirza Bashir Ahmad Saheb commente dans sa Sirat-Khataman-Nabiyyine que « ’Abdoullah Bin Mas’oud n’était pas un Qurayshite et qu’il appartenait à la tribu de Houzayl. Il était très pauvre et faisait paître les chèvres d’Ouqbah Abi Mou’it, un des chefs des Qurayshites. Il était au service du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) après avoir accepté l’islam. Ayant joui de la compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il était devenu un grand érudit à la fin. La jurisprudence de l’école hanafite repose en majeur partie sur les paroles et les édits d’Abdoullah Bin Mas’oud.

Il relate en ces termes sa connaissance religieuse : « Tout le monde sait que je possède une plus grande connaissance de la parole d’Allah. Je sais quand et où furent révélés toutes les sourates et tous les versets. »

Abou Wail relate que personne n’a démenti cette déclaration. ‘Abdoullah Bin Mas’oud était le premier dans la liste de compagnons à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a conseillé d’apprendre le Coran et de l’enseigner aux autres. Hadrat Mouslih Maw’oud a commenté à ce sujet dans son livre « Introduction à l’étude du Coran ». Il déclare :

« Comme l’ardent désir de chacun d’apprendre le Saint Coran par cœur augmentait, le Saint Prophète nomma quatre maîtres principaux qui, sous sa direction, avaient appris par cœur le Livre Saint et l’enseignaient aux autres. Ces quatre personnes, à leur tour, enseignèrent à un certain nombre de gens qui devinrent, eux-mêmes, compétents pour enseigner le Saint Coran. Ces quatre maîtres étaient : (1) ‘Abdoullah bin Mas’oud, (2) Salim Maula Abi Hudhaifa, (3) Mu’adh bin Jabal. (4) Ubayy bin Ka’b.

Les deux premiers étaient des Mecquois qui avaient émigré à Médine, et les deux autres étaient des Ansâr. ‘Abdoullah bin Mas’oud était laboureur, Salim était un esclave affranchi, Mu’adh et Ubayy étaient quant à eux deux notables de Médine.

Ainsi, le Saint Prophète nomma les précepteurs du Saint Coran parmi les différentes couches de la société. Le Saint Prophète avait cou­tume de dire : « Ceux d’entre vous qui désirent apprendre le Saint Coran doivent l’apprendre de ‘Abdoullah bin Mas’ud, de Salim Maula Abi Hudhaifa, de Mu’adh bin Jabal ou d’Ubayy bin Kab. » (Muslim)

Ces quatre personnes avaient appris, sous la direction du Saint Prophète, le texte intégral du Saint Coran. Mais, nombre d’autres compagnons avaient aussi appris de lui des parties du Saint Livre. On raconte qu’une fois, alors que ‘Abdoullah bin Mas’oud récitait le Saint Coran, ‘Oumar lui fit remarquer qu’un certain mot devait être prononcé d’une autre manière ; ‘Abdoullah bin Mas’oud protesta, disant que le Saint Prophète lui-même lui avait appris à le prononcer ainsi. ‘Oumar l’emmena chez le Saint Prophète et se plaignit de ce qu’il ne lisait pas le Saint Coran correctement. Le Saint Prophète lui demanda de réciter la portion sur laquelle les deux disciples différaient, et lorsqu’il eut fini sa récitation, il lui donna raison. Sur ce, ‘Oumar déclara qu’il avait appris de lui-même à prononcer le mot différemment. Le Saint Prophète lui demanda alors de réciter le verset, et lorsqu’il l’eut fait, il lui dit que c’était également correct.

Ceci démontre qu’en plus des quatre compagnons à qui il apprenait le Saint Coran dans son entier, il y en avait d’autres à qui le Saint Prophète faisait apprendre des portions du Livre. La remarque d’Oumar quant au fait qu’il avait appris à prononcer un certain mot d’une certaine manière montre que lui aussi avait l’habitude d’apprendre du Saint Prophète lui-même des portions du Saint Coran. »

Selon un autre récit ‘Abdoullah Bin Mas’oud était la deuxième personne après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à réciter le Coran ouvertement à La Mecque. On raconte que les compagnons disaient entre eux que les Qurayshites n’avaient jamais écouté la lecture à haute voix du Coran et tentaient de trouver quelqu’un pour le faire. ‘Abdoullah Bin Mas’oud s’est porté volontaire. Ses amis lui ont dit : « Nous avons peur que les mécréants ne te tabassent. Tu es un simple paysan. Nous souhaitons trouver un notable qui sera protégé par sa tribu si les mécréants tentent de le tabasser. »

‘Abdoullah Bin Mas’oud a répondu : « Ne vous en faites pas. Allah Lui-même me protégera ! » Telle était la passion de ces compagnons.

Le lendemain matin il s’est rendu à la Maqam Ibrahim et il a commencé à réciter le Coran à haute voix en citant les premiers versets de la Sourate Al-Rahman. Les Qurayshites, qui tenaient là leur réunion en furent tout étonnés. Certains y ont reconnu les passages que citait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Tous se sont levés et se sont mis à frapper ‘Abdoullah Bin Mas’oud au visage. Celui-ci a continué à réciter le passage qu’il souhaitait lire jusqu’à la fin. Il avait le visage meurtri, couvert de bleus lorsqu’il est retourné chez les compagnons qui lui ont dit qu’ils craignaient justement cette conséquence. ‘Abdoullah Bin Mas’oud a répondu : « Ces ennemis d’Allah étaient encore plus méprisables à mes yeux lorsqu’ils me tabassaient. Si vous le souhaitez je pourrai leur réciter demain encore le Coran. » Les Compagnons lui ont conseillé : « Cela suffit ! Tu leur as fait écouter ce qu’ils ne voulaient pas entendre. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris ‘Abdoullah Bin Mas’oud à son service après sa conversion à l’islam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Entre chez moi sans hésiter dès que je t’appelle, s’il n’y a pas de voile. Si le voile est mis, n’entre pas sans demander ma permission. » Si le voile n’est pas en place cela signifie qu’il peut entrer et qu’il n’y a pas de femme présente.

‘Abdoullah Bin Mas’oud était au service du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il lui faisait porter ses chaussures ; et [‘Abdoullah] l’accompagnait si cela était nécessaire. Il relevait un voile autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand celui-ci se baignait. ‘Abdoullah Bin Mas’oud était connu comme le Sahib-us-Siwaq, Sahib-us-Sawad et le Sahib-un-Na’layn parmi les compagnons. ‘Abdoullah Bin Mas’oud était l’aide de camp du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui qui s’occupait de son lit, de son Miswaq et de ses ablutions ainsi que de ses chaussures. Sahib-us-Sawad en arabe signifie celui qui fait le couchage, Sahib-un-Na’layn celui qui s’occupe et répare les chaussures. Au cours des voyages du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il s’occupait de l’eau de ses ablutions.

Abou Malih relate qu’Abdoullah Bin Mas’oud cachait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lorsqu’il prenait son bain et qu’il le réveillait lorsqu’il dormait et l’accompagnait armé lorsqu’il partait en voyage.

Abou Moussa relate : « Quand nous sommes venus du Yémen pour la toute première fois, nous croyions qu’Abdoullah Bin Mas’oud faisait partie de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), car sa mère et lui partait souvent chez l’Envoyé d’Allah pour différentes tâches. ‘Abdoullah Bin Mas’oud avait émigré en Abyssinie et à Médine. Il avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour la bataille de Badr, d’Ouhoud, et du fossé et aussi à la Bai’at-al-Ridwan. Il avait aussi participé à la bataille de Yarmouk après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était un des compagnons à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait donné la bonne nouvelle qu’il serait au paradis.

‘Abdoullah Bin Mas’oud avait donné le coup de grâce à Abou Jahl lors de la bataille de Badr. Anas relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé qu’on l’informe, après la bataille de Badr, à propos du sort d’Abou Jahl. ‘Abdoullah Bin Mas’oud a vu ce dernier gisant grièvement blessé sur le champ de bataille. Il vivait ses derniers moments ayant été blessé par les fils d’Afra. ‘Abdoullah Bin Mas’oud l’a tenu par la barbe et lui a demandé : « Est-ce bien toi Abou Jahl ? »

Celui-ci lui a répliqué orgueilleusement : « Avez-vous pu tuer un chef plus grand que moi ? »

Ce récit est tiré du Sahih Mouslim. Le premier vient du Boukhari.

Selon le rapporteur Abou Jahl s’est plaint : « Si seulement si je n’avais pas été tué par les mains d’un paysan ! » En effet c’étaient deux jeunes de Médine qui l’avaient mortellement atteint.

Dans son Tafsir Kabir, le deuxième Calife explique comment le feu de la jalousie consuma cet ennemi toute sa vie, jusqu’au dernier moment.

‘Abdoullah Bin Mas’oud raconte : « Après la bataille de Badr, j’ai trouvé Abou Jahl grièvement blessé. Je lui ai demandé sur son sort. Il m’a répondu : « Je ne suis pas triste de mourir. Un soldat doit, tôt ou tard, mourir. Je suis triste que deux garçons de Médine m’aient touché. Accorde-moi la faveur de me trancher le cou. Mais fait de sorte que tu me tranches le cou tout près de la poitrine, car on laisse le cou long aux généraux quand on les décapite. » Abdoullah Bin Mas’oud a déclaré : « Je n’exaucerai pas ton dernier vœu et je te décapiterai tout près du menton. » C’est ainsi qu’il a placé son épée tout près de son menton en l’exécutant.

Le deuxième Calife commente : « Abou Jahl était consumé par un grand feu, n’ayant pas pu nuire au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pendant toute sa vie. Au moment de mourir, il souffrait d’avoir été la cible de deux jeunes novices de Médine. Son dernier vœu au moment de mourir n’a pas été exaucé non plus et son cou a été tranché tout près du menton. En somme, il a quitté ce monde consumé par des feux de toutes sortes.

‘Abdoullah Bin Mas’oud a logé chez Mu’adh Bin Jabal lorsqu’il est parti à Médine, selon certains, et chez Sa’d Bin Haithama selon d’autres. Il était lié fraternellement à Zubayr Bin al-‘Awwam à La Mecque. À Médine le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre lui et Mu’adh Bin Jabal.

La situation financière d’Abdoullah Bin Mas’oud était très précaire au tout début à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait octroyé des logements tout près de sa mosquée aux émigrants. Le clan des Banou Zahra hésitait à prendre avec eux ‘Abdoullah Bin Mas’oud car il n’était qu’un pauvre laboureur et qu’ils étaient, quant à eux, des notables. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a su, il a fait montre de sympathie à l’égard de ce pauvre frère et il a déclaré : « Allah ne m’a pas envoyé afin que je fasse une distinction entre vous. Sachez qu’Allah ne bénit pas la nation dont on lèse les droits des faibles. » Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a offert une résidence à ‘Abdoullah Bin Mas’oud tout près de la mosquée et un coin, à l’arrière de la mosquée, aux Banou Zahra.

Ibn Mas’oud relate : « Un jour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a demandé de lui réciter la sourate An-Nisa du Coran. » Je lui ai répondu : « Comment pourrais-je le faire, quand le Coran vous a été révélé ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a expliqué : « J’apprécie la lecture des autres. » ‘Abdoullah Ibn Mas’oud a récité la sourate An-Nisa jusqu’au verset :

فَكَيْفَ إِذَا جِئْنَا مِنْ كُلِّ أُمَّةٍ بِشَهِيدٍ وَجِئْنَا بِكَ عَلَى هَؤُلَاءِ شَهِيدًا

« Et quel sera l’état de ces gens quand Nous produirons un témoin de chaque communauté, et que Nous te ferons venir comme témoin contre ceux-là ? » (4 : 42)

Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu ce verset, il avait les yeux en larmes et il a demandé à ‘Abdoullah Bin Mas’oud de cesser sa lecture.

Le Calife ‘Oumar était un jour à Arafat quand quelqu’un lui a dit : « Je viens de Koufa ; et là-bas j’ai vu quelqu’un qui dicte les versets du Coran sans consulter de texte. » Le Calife devint furieux et demanda qui était cette personne. Tout effrayé le visiteur de Koufa donna le nom d’Abdoullah Bin Mas’oud. En entendant cela la colère d’Oumar s’apaisa et il déclara : « Personne n’est plus digne de cette tâche qu’Abdoullah Bin Mas’oud. » Il peut consigner en écrit le Coran sans se référer au texte.

‘Oumar relate qu’un soir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr passèrent tout près de chez ‘Abdoullah Bin Mas’oud qui accomplissait des prières facultatives et récitait des versets du Coran. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’arrêta pour l’écouter. ‘Abdoullah Bin Mas’oud se courba et se prosterna. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Ô serviteur d’Allah ! Demande ce que tu veux, tu seras exaucé ! »

En partant, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Celui qui souhaite réciter le Coran comme s’il a été fraîchement révélé doit apprendre le Coran d’Abdoullah Bin Mas’oud. Ce récit vient de Mousnad Ahmad Bin Hanbal.

‘Abdur Rahman Bin Yazid relate : « Nous sommes partis visiter Huzaifa et nous lui avons demandé de nous indiquer la personne qui dans son comportement et ses œuvres ressemblait le plus au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Nous souhaitons apprendre de lui et entendre des hadiths de sa bouche. Huzaifa a déclaré qu’Abdoullah Bin Mas’oud était celui qui, dans son comportement, ressemblait le plus au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Ces compagnons souhaitaient ardemment se conformer à la Sounnah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et demandèrent donc à ses compagnons, après son décès, de leur indiquer celui qui dans ses habitudes et son comportement ressemblait le plus au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Huzaifa répondit : « Selon moi Abdoullah Bin Mas’oud ressemble le plus au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans sa manière de parler et de se conduire ainsi que dans ses qualités. C’est pour cette raison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait : « Je souhaite pour mon Oummah qu’elle pratique ce qui plaît à ‘Abdoullah Bin Mas’oud. » » Ce récit est tiré du Sahih Boukhari.

Alqama relate : « ‘Abdoullah Bin Mas’oud ressemblait au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans sa manière, son noble comportement et sa tempérance. »

‘Oubeidullah relate que son père ‘Abdoullah Bin Mas’oud se réveillait la nuit pour la prière de Tahajjud quand tout le monde dormait. Et jusqu’au matin il fredonnait des prières ou récitait le Coran comme une abeille qui bourdonnait.

‘Ali relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « ‘Abdoullah Bin Mas’oud est la personne que je nommerai comme Emir sans consulter personne. »

Selon le Tabqat Al-Kubra, ‘Ali relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a dit que s’il devait nommer un Emir sans le conseil de la Shoura, il nommerait ‘Abdoullah Bin Mas’oud. »

‘Abdoullah relate : « Après mon acceptation de l’islam, jamais ne je me suis endormi durant la matinée. »

‘Abdoullah Bin Mas’oud aimait sa femme et ses enfants. Lorsqu’il entrait à la maison il se raclait la gorge et il disait quelque chose à haute voix afin que les membres de sa famille sachent qu’il était entré.

Zaynad, son épouse relate : « Un jour une vieille femme me faisait porter une amulette quand ‘Abdoullah Bin Mas’oud est rentré. »

En effet, certaines femmes portaient des talismans comme porte-bonheur.

Elle ajoute : « Je savais qu’il détestait de telles pratiques : le craignant, j’ai caché l’amulette sous le lit. Lorsqu’il s’est mis à mes côtés il m’a demandé la raison de la ficelle que je portais au cou. Je lui ai répondu que c’est une amulette. Il l’a aussi tôt prise, l’a brisé et a dit que la famille d’Abdoullah ne pratique pas le polythéisme. J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dire que porter des amulettes fait partie des pires formes de Shirk. » Sa femme fut grandement surprise de l’apprendre. Elle ajouta : « Lorsque j’avais de fortes douleurs oculaires, je partais souvent voir un juif pour obtenir une amulette. Lorsqu’ils s’enflaient et que des larmes en coulaient, j’allais voir ce juif pour obtenir une amulette : elle me soulageait. » ‘Abdoullah bin Mas’oud répondit : « Toutes ces pratiques sont sataniques. Cette supplication du Saint Prophètesa doit te suffire :

أَذْهِب الْبَأسَ ربَّ النَّاسِ ، واشْفِ ، أَنْتَ الشَّافي لا شِفَاءَ إِلاَّ شِفَاؤُكَ ، شِفاءً لا يُغَادِرُ سقَماً

Ce qui signifie : « Ô Seigneur de l’Humanité, éloigne ma souffrance, accorde-moi la guérison, car Toi seul peux accorder la guérison ; il n’y a nulle autre guérison exceptée la Tienne : une telle guérison qui ne laisse aucune trace de la maladie. » 

Certaines personnes ont pour habitude d’aller voir des marabouts et autres charlatans qui passent leurs journées à fumer du haschich, des gens qui ne font même pas les prières. Des personnes leur demandent des amulettes pour ensuite dire avoir été guéries, d’avoir eu un enfant ou une faveur quelconque. Cette prière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) doit leur suffire comme réponse.

Un jour ‘Abdoullah bin Mas’oud partit rencontrer son ami Abou ‘Oumair, qui n’était pas présent chez lui. Il salua sa femme et lui demanda un peu d’eau : étant donné qu’il n’y en avait pas chez eux, elle envoya sa servante en chercher chez des voisins, mais elle mit beaucoup de temps pour revenir. Sur ce la femme d’Abou ‘Oumair insulta la servante, la qualifiant de grande fainéante et la maudit. Entendant cela la soif d’Abdoullah s’étancha. Le jour d’après il rencontra Abou ‘Oumair ; ce dernier lui demanda la raison pour laquelle il était reparti rapidement sans même boire de l’eau. Il lui répondit : « Lorsque ta femme avait maudit la servante, je me suis souvenu de cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Si quelqu’un maudit une personne innocente, la malédiction retombe sur celui qui l’envoie. » Je me suis dit que si la servante est innocente, je ne veux pas être la raison d’une quelconque malédiction. C’est pour cette raison j’ai préféré partir, et ne pas boire d’eau. »

Ces compagnons avaient une telle crainte de Dieu qu’ils évitaient la moindre situation pouvant attirer la colère de Dieu.

‘Abdoullah bin Mas’oud était mince et de teint basané. Il portait de beaux habits blancs et mettait du parfum. Talha rapporte qu’on le reconnaissait à son parfum. ‘Ali rapporte qu’un jour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ordonna à ‘Abdoullah bin Mas’oud de grimper sur un arbre. En voyant ses jambes fines et en apparence faibles, les compagnons se moquèrent de lui. Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Pourquoi riez-vous ? Au jour du jugement, le poids des bonnes actions d’Abdoullah sera plus lourd que la montagne d’Ouhoud. »

Les cheveux d’Abdoullah bin Mas’oud étaient tels qu’ils les passaient derrière ses oreilles. Selon un récit ses cheveux arrivaient jusqu’à son cou. Lorsqu’il faisait la prière, ils les mettaient derrière ses oreilles.

Zayd bin Wahhab déclare : « Un jour j’étais en compagnie d’Oumar : ‘Abdoullah bin Mas’oud arriva, et comme il était petit de taille, il se dissimula presque parmi les personnes assises. »

Il était de petite taille et il devait y avoir de nombreuses personnes de grande taille, ou bien il s’était peut–être assis d’une manière où il était caché des regards. Il était sur le point d’être entièrement caché ou de ne plus être bien visible. Lorsque ‘Oumar le vit, il sourit, ensuite n’adressa la parole qu’à lui seul et ils rirent ensemble. Lorsqu’il discutait avec ‘Oumar, ‘Abdoullah se mit debout afin de ne pas rester caché et de discuter. Lorsque ‘Abdoullah repartit après avoir discuté, ‘Oumar continua de le regarder jusqu’à ce qu’il ne fût plus visible. ‘Oumar déclara : « Il est tel un récipient empli de connaissances. »

On peut se rendre compte de la connaissance d’Ibn Mas’oud à travers une anecdote. Lorsque Mu’adh Ibn Jabal vivait ses derniers moments on lui demanda de prodiguer des conseils. Il déclara : « La connaissance et la foi sont un tel trésor que celui qui tente de les acquérir aura le succès. » Parmi les quatre noms de pieux savants qu’il cita pour acquérir la connaissance et la foi, il y avait le nom d’Abdoullah bin Mas’oud.

Après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ‘Oumar l’envoya en tant qu’enseignant à Koufa pour qu’il s’occupât de leur éducation, et il envoya ‘Ammar bin Yasser comme gouverneur. ‘Oumar avait également écrit aux gens de Koufa, leur disant que ces deux individus étaient des compagnons spéciaux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), faisant partie des vétérans de Badr, [en ajoutant] : il faut qu’ils leur obéissent, et qu’ils suivent leurs instructions.

‘Oumar ajoute dans cette lettre : « Je considère qu’Abdoullah bin Mas’oud est meilleur pour vous que moi. » Lorsque ‘Abdoullah bin Mas’oud vivait ses derniers moments, ‘Outhman vint lui rendre visite, et lui demanda s’il avait une plainte quelconque. Il répondit : « Je me plains des péchés que j’ai pu commettre. » ‘Outhman lui demanda ensuite : « As-tu besoin de quelque chose ? » Il répondit : « Je désire la miséricorde de mon Seigneur. » ‘Outhman lui demanda s’il souhaitait qu’il le conseillât au sujet d’un traitement ou qu’il lui recommandât un médecin. Il répondit que les médecins étaient la cause de sa maladie et qu’il était satisfait du décret divin. Ensuite ‘Outhman lui demanda : « Souhaites-tu que je fixe une pension pour toi ? » Il répondit : « Je n’en ai pas besoin. » ‘Outhman répondit : « Elle viendra en aide à tes filles. » Il répondit : « Dis-tu cela par peur que mes filles soient dans le besoin ?  J’ai ordonné à mes filles de réciter la sourate al-Waqi’ah car j’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dire que celui qui récite la sourate al-Waqi’ah le soir, ne connaitra jamais la famine. » Telle était sa confiance en Allah ; tel fut le degré de modestie de ces étoiles brillantes.

Salmi bin Tawaam déclara: « Un homme vint rencontrer Abdoullah bin Mas’oud, et lui fit part de son rêve, lui disant qu’il l’avait vu le soir en songe le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) assis sur un grand trône, et qu’Abdoullah bin Mas’oud se trouvait à ses pieds, et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui disait : « Ô Ibn Mas’oud, viens auprès de moi, depuis que je suis parti tu as coupé les liens avec moi. » ‘Abdoullah bin Mas’oud lui demanda de jurer qu’il avait vu ce rêve, il répondit par l’affirmatif. Ensuite il lui demanda : « Es-tu venu de Médine pour faire ma prière funéraire ? Cela veut donc dire que mon heure est proche. » Peu de temps après il décéda. Mais avant son décès lorsque ‘Outhman avait appris au sujet de sa maladie, il le fit rappeler de Koufa.

Auparavant lorsqu’il n’était pas encore malade, ‘Outhman l’avait rappelé mais les gens de Koufa avaient demandé à ce qu’il restât là-bas, et promirent qu’ils allaient s’assurer de sa protection.

Lorsque cet homme avait raconté son rêve, ‘Abdoullah bin Mas’oud eut l’air en forme. Par la suite ‘Outhman le rappela de Koufa alors que les gens de Koufa souhaitaient qu’il restât là-bas, et promettaient de prendre en charge sa sécurité. ‘Abdoullah bin Mas’oud répondit : « Le commandement du Calife et son obéissance me sont plus chers. » Il ajouta : « De plus, très prochainement il y aura des troubles et je ne veux pas en être la cause initiale. »

Après cela il partit auprès du Calife. Il décéda en l’an 32 de l’hégire à Médine. ‘Outhman dirigea sa prière funéraire, et il fut enterré dans la Jannat-ul-Baqi’. Il avait un peu plus de 60 ans. Selon une autre tradition, il avait un peu plus de 70 ans. Après son décès Abou Moussa demanda à Abou Mas’oud : « Pensez-vous qu’Abdoullah bin Mas’oud a laissé derrière lui une personne avec autant de qualités ? » Abou Mas’oud répondit : « Quand nous n’avions pas l’autorisation de partir chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.),  ‘Abdoullah bin Mas’oud en avait la permission. Lorsque nous ne participions pas aux assemblées du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), c’est ‘Abdoullah bin Mas’oud qui avait l’opportunité de servir dans ces assemblées et de profiter de la proximité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Comment est-il possible qu’une autre personne puisse posséder autant de qualités ? »

‘Abdoullah bin Mas’oud suivait fidèlement l’exemple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Une fois on dit à ‘Aisha parmi deux des compagnons du Saint Prophètesa il y en a un qui se précipite pour rompre le jeûne, c’est-à-dire qu’il le rompt aussitôt après la coucher du soleil, et il se précipite également pour faire la prière, c’est-à-dire tout de suite après le coucher du soleil, alors que l’autre compagnon tarde à accomplir ces deux actions. Aisha demanda : « Qui est celui qui accomplit ces actions au premier moment ? » On lui dit qu’il s’agissait d’Abdoullah bin Mas’oud. Sur ce ‘Aisha déclara : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait la même pratique que celle d’Abdoullah bin Mas’oud. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en faisait de même. »

Il y existe d’autres traditions et récits au sujet d’Abdoullah bin Mas’oud, que je mentionnerai une prochaine fois Incha Allah. Qu’Allah nous permette de suivre l’exemple de ces étoiles brillantes ainsi que leur pratique.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

Etiquettes