Sermons 2018

Implorez la protection et la clémence divine

Le-Calife-a-Los-Angeles-Vendredi

Dans son sermon du 02 février 2018, Sa Sainteté le Calife a évoqué l'importance du repentir et de la protection divine à la lumière des conseils du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

 Sermon du vendredi 02 février 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hazrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité plusieurs versets du Coran avant d’entamer son sermon :

« Au nom d’Allāh, le Gracieux, le Miséricordieux. Hā Mīm (Le Très-Louable, le Seigneur de l’Honneur). La révélation du Livre provient d’Allāh le Puissant, l’Omniscient, Le Pardonneur de péché, l’Accepteur de repentir, Celui Qui est sévère en châtiment, le Maître de la munificence. Il n’y a de dieu que Lui. Vers Lui est la destination finale. »(Le Saint Coran, chapitre 40, versets 1 à 4)

Allāh – il n’y a de dieu que Lui, le Vivant, l’Existant de Lui-Même et de Qui dépend l’existence de chaque chose. Ni l’assoupissement ni le sommeil ne s’emparent de Lui. A Lui appartiennent tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre. Qui pourra intercéder auprès de Lui si ce n’est qu’avec Sa permission? Il sait ce qui est devant eux et ce qui est derrière eux ; et ils ne saisissent de Ses sciences que ce qui Lui plaît. Son Trône s’étend sur les cieux et sur la terre, et leur maintien ne Lui cause aucune peine. Et c’est Lui le Très-Haut, le Grand. » (Le Saint Coran, chapitre 2, verset 256)

Les quatre premiers versets, incluant la Basmalah, sont tirés de la sourate Al-Mou’min. Le dernier verset est l’Ayat-ul-Kursi, tiré de la sourate Al-Baqarah. Ces versets évoquent divers attributs d’Allah, Sa gloire et Sa grandeur. Selon un hadith relaté par Abu Hurayrah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré à propos de ces versets : « Celui qui, le matin, récite les versets incluant Ha Mim jusqu’à « vers Lui est la destination finale », ainsi que l’Ayat-Ul-Kursi, sera sous la protection [divine] jusqu’au soir. Celui qui a récité ces versets la nuit, sera protégé, par leur entremise, jusqu’au matin. »

Ha Mim est le deuxième verset de la sourate Al-Mou’min. Le premier est la Basmalah : Dieu est Gracieux et Miséricordieux. Ha Mim font partie des Muqatta’ât. Ces deux lettres signifient que ces paroles émanent du Hamid et du Majid. Hamid signifie celui qui est digne d’éloges, le Seul qui mérite les véritables louanges.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Le Hamd est un éloge offert en reconnaissance à l’action louable d’un être digne d’être glorifié : cela signifie aussi louanger Celui qui a accordé une faveur de Son propre gré et selon son souhait. Le vrai hamd est l’apanage de Celui qui est la source de toute grâce et de toute lumière ; Il accorde des faveurs volontairement et non pas inconsciemment ou sous quelque contrainte. »

Le terme Hamd s’applique à celui qui accorde de nombreuses faveurs.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « [Le terme] Hamd s’applique uniquement à Allah, l’Omniscient, Celui qui voit tout. En effet, Il est le véritable Bienfaiteur ; et toute faveur, de la première à la dernière, émane de Lui. A Lui revient toute glorification, en ce monde et dans l’autre ; et tout éloge fait aux autres retourne à Lui. »

En d’autres termes, c’est Dieu Qui accorde aux autres les aptitudes nécessaires pour accomplir des actes qui leur feront mériter des éloges.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Le Hamd est l’éloge dû à celui qui possède le pouvoir en raison de Ses œuvres grandioses. Le Hamd parfait est dû au Seigneur Glorieux. Tout éloge, grand ou petit, retourne à notre Seigneur, Celui Qui guide les égarés et qui honore les humiliés, le plus loué d’entre les loués. »

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Le terme Hamd comprend cette autre indication de la part d’Allah, qui y affirme : « O Mon serviteur ! Reconnais-Moi par Mes attributs et Mes excellences. Je ne ressemble point à ceux qui possèdent des défauts : les éloges qui Me sont dus dépassent toute louange imaginable. Il n’est aucun attribut digne de louange, ni dans les cieux, ni sur la terre, que vous ne trouverez pas en Moi. Creusez-vous la cervelle et tuez-vous à la tâche, mais jamais vous ne pourrez dénombrer tous Mes attributs dignes de louange : avez-vous pu découvrir quelque éloge dont Je ne suis pas digne ? Avez-vous découvert quelque trace d’excellence éloignée de Ma personne et de Ma cour ? Si vous nourrissez pareilles idées, vous ne M’avez pas reconnu et vous êtes aveugles ! »

Ainsi, Allah l’Exalté est le seul à être digne de toutes les louanges.

« Sans nul doute, Je suis reconnu à travers Mes attributs et Mes excellences. Mes nuages bénis sont la source de Mes pluies abondantes. Les personnes convaincues que Je possède toutes les qualités parfaites ainsi que toutes les excellences, et qui M’attribuent toute perfection, toute gloire, toute grandeur et toute puissance qu’ils peuvent imaginer, ceux-là marchent sur la voie menant à Mon savoir. Elles sont accompagnées de la vérité et auront du succès.

Qu’Allah vous accorde Sa protection. Réveillez-vous et allez découvrir les attributs du Dieu Glorieux. À l’instar des sages et des penseurs, méditez profondément à ce sujet, car c’est en saisissant l’attribut de Hamd que l’on comprendra les autres attributs. Réfléchissez profondément et examinez chaque aspect de la perfection. Scrutez les parties évidentes et secrètes de ce monde ; cherchez-Le à l’instar de cette personne avide cherchant à assouvir ses penchants. »

C’est-à-dire, tentez de découvrir les faveurs et les attributs de Dieu, ainsi que les moyens de Le glorifier. On doit mener cette quête à l’instar de celui qui est avide [des choses terrestres.]

« En saisissant Sa perfection et en sentant Son parfum, vous aurez, pour ainsi dire, atteint Sa personne. Seuls les chercheurs de la direction découvrent ce secret. Il est votre Rabb et votre Maître : Le Parfait, Celui qui réunit en Lui tous les attributs consommés et dignes de louanges. »

Nous devons ainsi comprendre que Dieu est digne d’éloges : cette compréhension nous permettra de reconnaître les autres attributs divins.

Allah se présente ensuite comme Majid, le Seigneur de l’Honneur. Cet honneur ne ressemble point à celui que nous conférons à nos semblables ou aux aînés. Dans le cas d’Allah, il signifie qu’Il est le très loué et le très exalté : personne ne pourra L’atteindre. Ses bienfaits sont illimités : Il ne cesse d’en octroyer sans Se lasser. En récitant ces versets, le fidèle doit concevoir tous les sens de l’honneur dû à Allah l’Exalté, après avoir réfléchi sur les éloges qui lui sont dus en premier.

Le verset ajoute qu’Allah est le Tout-puissant, l’Invincible. Tout honneur Lui appartient et Sa puissance et Sa valeur sont illimitées. Il est suprême. Ce sont autant de sens de l’attribut Al-‘Aziz.

Le verset ajoute qu’Il est l’Omniscient : Il connaît tout, le passé et l’avenir. Rien n’est caché de Lui. Son savoir comprend tout. C’est Lui le Dieu qui a révélé le Coran et la dernière Shari‘ah. Il a fourni, dans le Coran, le savoir nécessaire à toute époque. C’est en appliquant ces préceptes que l’on jouira de toute protection et de tout soutien menant à la victoire.

Le verset stipule ensuite qu’Allah est Celui qui pardonne les péchés. Il faudra, à cet égard, se prosterner devant Lui et implorer Son pardon. Le Messie Promis (a.s.) a traité ce sujet en de nombreux endroits, nous encourageant de quémander la clémence divine. Il déclare : « La lumière [spirituelle] conférée à l’homme est éphémère. L’istighfar est un acte nécessaire afin qu’on puisse en profiter en permanence. Étant au courant de ces faits, les prophètes accomplissaient [constamment] l’istighfar, craignant que [Dieu] leur enlève le manteau de lumière qu’Il leur a octroyée. »

L’istighfar signifie protéger la lumière reçue de Dieu et en recevoir davantage. Les cinq prières quotidiennes ont été prescrites [afin d’accomplir l’istighfar et d’acquérir cette lumière] car le croyant y trouve l’occasion d’implorer le pardon divin et de se repentir.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Les cinq prières quotidiennes ont été prescrites afin que le croyant puisse implorer Dieu le cœur ouvert. Le perspicace sait que la salat est l’apogée [de la spiritualité] : la Salat est cette supplication emplie d’humilité grâce à laquelle l’on se débarrasse des maladies.

C’est-à-dire, qu’il faut prier afin de se débarrasser de ses maux spirituels et physiques. Il est aussi nécessaire d’accomplir l’istighfar ; la salat en fait partie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous conseille de réciter ces versets. Evidemment, une simple récitation ne sera d’aucune utilité. Il faudra aussi améliorer sa conduite, trouver les moyens d’accomplir l’istighfar et protéger nos salats, afin que nous soyons nous-mêmes à l’abri.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « L’istighfar signifie éviter de commettre des péchés, réprimer les aptitudes et les occasions favorisant le péché. Telle est la réalité derrière l’istighfar accompli par les prophètes. Ils sont innocents : or, ils s’adonnent à l’istighfar afin de réprimer les capacités à commettre les transgressions. Pour le commun des mortels, l’istighfar est prescrit afin que Dieu les protège des conséquences des péchés qu’ils ont commis, qu’Il leur pardonne leurs transgressions et les en protège à l’avenir. Le croyant doit constamment accomplir l’istighfar. Les famines et autres calamités qui frappent le monde ont pour but de rappeler à l’humanité qu’elle doit implorer le pardon divin. »

L’on doit se consacrer aux prières lorsqu’on est soi-même en difficulté ou que les ahmadis le sont.

 « Or, l’istighfar ne signifie pas répéter la formule « Astaghfirullah ! Astaghfirullah ! » Le sens réel de cette formule est caché étant donné que les gens ne maîtrisent pas la langue [arabe]. Les arabophones en sont au courant, mais pas les gens de notre pays ; ils récitent cette formule sans en connaître la réalité. Ils égrènent des chapelets des centaines, voire des milliers de fois, sans comprendre pour autant le sens de l’istighfar. Ils en sont confus. Le croyant doit, en son for intérieur, demander pardon pour ses transgressions afin qu’il n’en paye pas les conséquences. Il doit, dans le secret de son cœur, implorer l’aide divine afin de pouvoir accomplir de bonnes œuvres et se prémunir des péchés à l’avenir. Sachez que de simples paroles ne servent à rien.

Vous pouvez implorer le pardon divin dans votre langue, afin que Dieu vous absolve de vos péchés antérieurs, vous en protège à l’avenir et vous permette d’accomplir de bonnes œuvres. C’est là le sens réel de l’istighfar. Il n’est d’aucune utilité de réciter « Astaghfirullah ! Astaghfirullah ! » à tout bout de champ tandis que le cœur en ignore le sens. Si l’istighfar n’engendre pas la contrition, l’ardeur et la crainte d’Allah au cœur, il ne sera d’aucun avantage. Seule la parole émanant du cœur pourra atteindre Dieu. Implorez Dieu à foison dans votre langue, car cela a un effet sur le cœur. Les lèvres sont là pour témoigner de ce que recèle le cœur. Si le cœur est enthousiaste et que les lèvres se joignent à lui, l’effet sera positif. Des supplications verbales sans l’apport du cœur ne servent à rien. Les véritables supplications sont celles du cœur. Quand l’homme, en son cœur, supplie Dieu et implore son pardon avant que frappe le malheur, le Dieu Gracieux et Miséricordieux, éloigne cette infortune. »

Il ne faut pas attendre le moment quand frappe le malheur pour implorer Dieu.

« …en effet, quand la calamité a frappé on ne peut plus la repousser. Il faudra beaucoup prier avant qu’elle ne frappe et implorer la clémence divine. C’est là que Dieu éloignera ces infortunes. Les membres de notre Jama’at doivent se distinguer. Celui qui me prête allégeance sans se transformer, traitant sa femme, ses enfants et sa famille de la même manière que dans le passé, celui-là n’accomplit pas un acte louable.

Quel sera l’avantage du serment d’allégeance si l’on continue les mêmes mauvais traitements que dans le passé ?

Après la bai’ah, il faudra être un exemple pour les autres, sa famille et ses voisins, tant et si bien que les autres affirment que l’on est différent de ce que l’on était. Ayez un comportement irréprochable et vous inspirerez certainement le respect à autrui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait une grande aura. Un jour les mécréants pensèrent qu’il allait les maudire. Ils vinrent tous l’implorer ne pas le faire. Le véridique inspire certainement le respect. Or, l’on doit se purifier et accomplir des œuvres irréprochables pour la cause divine : c’est là que vous aurez un effet sur autrui. »

Il est important d’accomplir l’istighfar et de comprendre son essence. Les supplications et les incantations seront efficaces lorsqu’on rectifiera sa conduite. D’aucuns demandent qu’on leur enseigne une toute petite incantation : or celle-ci ne sera efficace qu’après le respect des actes obligatoires. Il faudra accomplir les salats à l’heure, en respectant ses exigences et avec enthousiasme : c’est là que les supplications seront efficaces.

L’« Accepteur du repentir » est un autre attribut mentionné dans le verset. La tawbah signifie se tourner vers Dieu en implorant Son pardon. Quand l’homme se tourne vers Dieu en promettant de ne plus commettre de péché à l’avenir, Allah accepte Son repentir lorsqu’il se tourne vers Lui.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Quel jour est meilleur et plus béni que le vendredi et les deux jours de l’Aïd ? C’est le jour du repentir de l’homme : il est le meilleur d’entre tous. Pourquoi, demandera-t-on ? Parce qu’en ce jour, le registre des méfaits de l’homme, qui le rapprochait de l’enfer et du châtiment divin, sera lavé et il sera absous de ses péchés. Est-il de jour plus exquis que celui offrant à l’homme la protection contre l’enfer éternel et la colère divine ? Le pécheur repenti, naguère loin de Dieu et la cible de Sa colère, s’est rapproché de Lui de par Sa grâce et s’est éloigné du châtiment. Tout comme Allah l’affirme,

إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ التَّوَّابِينَ وَيُحِبُّ الْمُتَطَهِّرِينَ

sans nul doute, Allah est l’Ami de ceux qui se repentent et aiment ceux qui souhaitent se purifier. Ce verset affirme qu’Allah aime ceux qui se repentent, expliquant de surcroît, que le véritable repentir doit s’accompagner de la purification véritable. L’on doit prendre la résolution à ne commettre aucun péché à l’avenir. Se départir de toute forme d’impureté est une condition essentielle. Répéter le terme « Tawbah » ne sera d’aucune utilité.

Quand l’homme se repentira des infamies et qu’il se réconciliera sincèrement avec Dieu, et qu’il obéira à tous ses commandements, il se mettra à l’abri du châtiment qui se préparait dans le secret en raison de ses mauvaises actions. Il méritera ainsi ce qu’il n’espérait pas. Imaginez la joie de celui qui ayant naguère perdu tout espoir, arrive finalement à le réaliser. Son cœur aura une nouvelle vie. Selon les recueils de Hadiths et les Écritures anciennes, quand l’homme sort de griffes de la mort et acquiert une nouvelle vie grâce au repentir, Allah est content de lui. Cette joie est en réalité enfouie sous les péchés de l’homme : il se retrouve entouré de la destruction et de la mort. Tandis que le châtiment divin est sur le point de l’anéantir, il s’est repenti de ses turpitudes et infamies qui l’avaient éloigné de Dieu et s’est rapproché de Lui : en ce jour, Dieu ainsi que les anges au ciel sont contents de lui, car Dieu ne souhaite point la destruction de Son serviteur.

Au contraire, Il souhaite qu’il se repente de ses erreurs et faiblesses pour vivre en paix. Le jour où l’homme se repent de ses péchés est un jour béni, voire le meilleur, car il acquiert, ce jour-là, une nouvelle vie. Il se rapproche de Dieu. En ce jour où [vous me] prêtez allégeance, vous promettez de vous repentir de vos péchés antérieurs et de vous préserver des transgressions à venir. Aujourd’hui est le jour du repentir. Les promesses divines étant ce qu’elles sont, je suis convaincu que Dieu absoudra le pénitent sincère tant et si bien qu’on pourrait dire qu’il n’avait jamais péché. Or, la purification véritable en est la condition essentielle : il faudra certainement la remplir. Ce repentir ne doit pas être de vaines paroles : il doit s’accompagner d’actions.

L’absolution des péchés n’est pas un rien : c’est un état grandiose. Si untel a commis la moindre faute, l’animosité engendrée dure plusieurs générations : la vendetta se prolonge parmi les descendants. Mais Allah est Très Gracieux, Miséricordieux. Il n’a pas le cœur dur à l’instar de l’homme qui se venge sur plusieurs générations d’un tort commis, souhaitant la destruction de l’autre. Ce Dieu Gracieux et Miséricordieux pardonne en un instant les péchés commis pendant soixante-dix ans. Ne croyez pas que Sa clémence est sans avantage ; au contraire. Ceux qui se sont repentis sincèrement le ressentent. »

La pénitence sincère est un gage de protection : sinon sachez que Dieu est sévère en châtiment. C’est-à-dire, quand l’homme dédaigne les ordres de Dieu, il s’attire Sa colère.

Selon le verset Allah est aussi le Maître de la munificence ; Il accorde des faveurs illimitées, étant donné Sa puissance et Son trésor illimité. Celui qui se souviendra de Ses attributs profitera toujours de Ses faveurs : il n’est personne de plus puissant. Ici-bas et dans l’Au-delà, c’est vers Lui que nous retournerons. Étant conscient que le retour est vers Allah, l’on sera enclin à accomplir de bonnes œuvres et à obéir à Ses commandements. En pareilles circonstances, l’on jouit certainement de la protection divine.

L’Ayat-ul-Kursi, le verset deuxième cité, est mentionné dans un hadith rapporté par Abu Hurayrah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme : « Toute chose possède son éminence : celle du Coran est la Sourate Al-Baqarah, dans laquelle se trouve le chef de tous les versets du Coran : il s’agit de l’Ayat-ul-Kursiyy. »

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Il est Allah ! Il n’y a pas de Dieu hormis Lui. Il est la Vie de toute vie, le Soutien de tous. La traduction littérale de ce verset est comme suit : c’est Lui le Dieu vivant, l’Existant de Lui-même. À la lumière de ces affirmations, il est évident que tout être vivant existe grâce à Lui ; tout ce qui subsiste, dans les cieux et sur la terre, dépend de Lui. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Sachez que le Coran nous présente ces deux noms d’Allah : Al-Hayy et Al-Qayyum. Al-Hayy est Celui Qui est vivant et qui accorde la vie aux autres. Al-Qayyum est Celui qui existe de Lui-même et qui soutient tout. Le soutien interne et externe de toute chose ainsi que sa vie dépend de ces deux attributs. L’attribut Al-Hayy exige que l’on adore [Dieu] : le reflet [correspondant] se trouve dans la prière « c’est Toi seul que nous adorons » de la sourate Al-Fatiha. L’attribut Al-Qayyum exige que l’on implore Son soutien par le truchement des paroles Iyyaka Nasta’in (c’est de Toi seul que nous implorons le secours). L’attribut Al-Hayy exige l’adoration de Dieu, car Il nous a créés. »

Si nous souhaitons vivre spirituellement il faudra que nous L’adorions. Afin de L’adorer, Il faudra lui implorer Son soutien.

« L’attribut Al-Hayy exige l’adoration de Dieu, car Il nous a créés. Or, Il ne nous a pas abandonnés après notre création. Il n’est point à l’instar de l’architecte dont la mort n’affecte aucunement l’édifice qu’il a bâti. L’homme, quant à lui, a constamment besoin de Dieu : d’où l’importance de demander continuellement la force de Sa part. Ceci est l’istighfar. »

L’istighfar a été évoqué plus haut : c’est un exercice essentiel afin de perpétuer les faveurs et la lumière d’Allah. L’istighfar est un acte d’adoration et il accorde la force.

L’Ayat-ul-Kursiyy évoque le thème de l’intercession. Le Messie Promis (a.s.) explique ceci : « Quand on prie pour autrui, on intercède en sa faveur.  C’est là un trait que possède le croyant en permanence. Sans la permission divine, il est impossible d’intercéder en faveur de quiconque. Selon le Coran, l’intercession est la prière d’un croyant afin que son frère atteigne son objectif ou pour éloigner un malheur. Selon le Coran, l’intercession véritable n’est autre que la supplication de l’adorateur assidu qui prie pour que son frère atteigne son objectif. Prier en faveur de ses frères, afin qu’Allah leur accorde la force et qu’Il éloigne leur malheur, est une forme de sympathie. »

« L’humanité tout entière ressemble à un corps. À cet égard, Allah affirme que Lui seul accorde la permission d’intercéder en faveur d’autrui : or, Il nous autorise à le faire en faveur de nos frères, c’est-à-dire, de prier pour eux. Il nous recommande de ne [jamais] arrêter notre intercession, c’est-à-dire de prier constamment par sympathie pour l’autre, car c’est là un devoir mutuel.

Le terme شفاعة (shafa‘ah) est dérivé de شفعة (shuf‘ah) qui signifie « pair ». L’homme méritera le titre d’intercesseur lorsqu’il fera montre de sympathie sincère et se fondra en son pair, implorant la protection divine en sa faveur comme il le ferait pour sa personne. La foi n’est point parfaite sans que l’on éprouve pour son prochain la sympathie sous forme d’intercession. »

C’est-à-dire, qu’il faut éprouver une grande sympathie à l’égard de l’autre.

« La religion ne comprend que deux parties : l’amour pour Dieu et une affection telle pour l’humanité que l’on considère son malheur comme le sien. Il faudra prier pour elle : en d’autres termes intercéder en sa faveur.

Nous devons avoir en tête ce point lorsque nous récitons l’Ayat-Ul-Kursiyy : ce faisant notre sympathie pour l’humanité grandira. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a encouragés à réciter ce verset afin de renforcer notre sympathie à l’égard des croyants en particulier et à l’égard de l’humanité en général. Or, malheureusement les musulmans d’aujourd’hui sont assoiffés du sang de leurs coreligionnaires, tout en clamant qu’ils appliquent les préceptes du Coran et des hadiths. N’oubliez pas que c’est au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’Allah a accordé le droit d’intercéder et sa vie nous en offre des exemples.

Faisant mention de cela le Messie Promis (as) déclare :

« L’intercesseur lors du Jour du Jugement Dernier sera celui qui aura démontré une exemplarité en la matière dans ce monde. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sera un intercesseur au jour du jugement car il est le seul à l’être [réellement] en ce monde.

« Lorsqu’en se basant sur ce principe, on s’intéresse à Moïseas, il nous apparaît également comme étant un intercesseur, car à plusieurs reprises il a repoussé à l’aide de ses supplications les châtiments qui étaient sur le point de s’abattre. Sa Torah en est témoin. De même lorsque nous nous intéressons à Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le fait qu’il soit un intercesseur est très évident car c’est en raison de cette intercession que des pauvres compagnons ont été placés sur des trônes, et c’est également en raison de cette intercession qu’en dépit d’être des idolâtres, et des gens qui associaient d’autres divinités à Dieu, ils sont devenus de tels Mouwahhids (monothéistes) dont on ne trouve de pareils exemples à aucune autre époque. C’est aussi en raison de cette intercession que, même aujourd’hui, les gens qui le suivent reçoivent des révélations divines véridiques. Dieu s’adresse à eux. Mais pourra-t-on trouver toutes ces preuves chez le Messie, fils de Marie ? »

Il ajoute : « Par l’intermédiaire de l’intercession de notre maître, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), nous pouvons obtenir tout ce que nos ennemis ne peuvent acquérir de la part de Dieu : quel plus grand témoignage pouvons-nous présenter ? Si nos ennemis souhaitent l’expérimenter, l’affaire sera réglée en quelques jours. »

Deux attributs d’Allah l’Exalté sont mentionnés à la fin de l’Ayat-ul-Kursiyy. Le premier est ‘Aliyy : c’est-à-dire le plus Exalté, le Maître de la Terre et des Cieux, et le Tout-puissant. Nul ne peut pas atteindre Son degré de Puissance, de Grandeur. Nulle chose n’échappe à Son contrôle. Il est aussi le Tout-Puissant (عظيم) . Personne ne peut atteindre Son degré de Grandeur et nul ne peut être plus Exalté que Lui. Rien n’échappe à Son contrôle : telles sont Sa Puissance et Sa Grandeur.

En explicitant la dernière partie de ce verset, le Messie Promis déclare : « Le verset suivant mentionne le Trône de Dieu l’Exalté :

وَسِعَ كُرْسِيُّهُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ وَلَا يَئُودُهُ حِفْظُهُمَا وَهُوَ الْعَلِيُّ الْعَظِيمُ

« C’est-à-dire que le Trône de Dieu, le Très-Haut, s’étend sur les cieux et la terre et Il les maintient tous, sans que cela ne Le fatigue. Il est le Très-Haut. Aucune intelligence ne peut atteindre Son seuil. Il est le Très-Grand. Tout est insignifiant face à Sa Grandeur. Son Trône est une métaphore nous permettant de comprendre que les cieux et la terre sont sous le contrôle de Dieu. Son statut dépasse le statut de ces objets et Sa Grandeur est illimitée. » 

Tel est ce Grand Dieu, dont la Sublimité ne connaît aucune limite, et qui ne connaît aucune délimitation. Il a le contrôle sur toute chose. Il ne connaît aucune limite et toute chose est en Son pouvoir. Il embrasse tout.

Lorsque l’homme comprendra ces points, et qu’il récitera ces versets en ayant cela en tête, c’est là qu’il sera sous la protection d’Allah l’Exalté. Lorsque l’homme essaiera de se réfugier sous la protection d’Allah, il tentera aussi de s’acquitter des devoirs envers Allah, ainsi qu’envers son prochain. C’est là la voie à suivre. S’il agit de la sorte, Allah le Très-Haut le prendra sous Sa protection.

Ce sont ces points que nous devons avoir en tête en référence à ce conseil du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), notamment que celui qui récitera ces versets, sera sous la protection d’Allah. Il n’est pas suffisant de réciter tout simplement ces versets. Il faut réfléchir au sujet qui y est mentionné et tenter d’y conformer notre pratique. Nous devons également essayer de développer notre compréhension au sujet de ces versets en accord avec les explications du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), du Saint Coran, et des commentaires du Messie Promis (a.s.). Ce faisant, par la grâce d’Allah nous serons sous la protection d’Allah. Qu’Allah nous permette de mener nos vies conformément à ces conseils.

Après la prière, aujourd’hui, je dirigerai une prière funéraire en l’absence de la dépouille. Ce sera celle de Abida Begum Sahiba, épouse du professeur Abdul Qadir Dahri Saheb. Elle habitait à Nawabshah et est décédée le 22 janvier dernier, à l’âge de 75 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Son père s’appelait Niaz Mohammad Khan Saheb : il était un officier fonctionnaire et a servi en tant que Commissaire en Chef, d’abord au Pakistan Oriental, ensuite à Karachi. Mais il n’était pas ahmadi. La mère de feue Abida Begum était quant è elle ahmadie. Parmi ses enfants, il y a la défunte qui a accepté l’Ahmadiyya en prêtant le serment d’allégeance en 1963. Ensuite par la grâce d’Allah elle a fait la Wassiyyah. C’est le troisième Calife qui l’a mariée avec le professeur Abdul Qadir Dahri Saheb, après qu’elle ait complété son BTS. Allah leur a accordé cinq filles et un garçon. Elle a eu l’opportunité de servir en tant que présidente de Lajna de la ville de Nawabshah. Ensuite elle a servi en tant que présidente de Lajna du district entier de Nawabshah. Elle a eu la chance de rendre de grands services. Durant sa présidence elle restait très étroitement en contact avec les membres de la Lajna Imaillah pour l’organisation des réunions, et allait visiter des endroits très éloignés de la région. Bien qu’étant d’une famille riche, elle était à titre personnel très simple. Elle aidait les faibles et les pauvres ; elle visitait les foyers ahmadis de condition modeste. Elle était passionnée par la prédication.

À Nawabshah, en raison de sa transmission du message, dix-sept femmes ont eu le bonheur de prêter le serment d’allégeance. Elle enseignait aussi le Saint Coran aux enfants qui habitaient dans les environs. Son mari a eu l’honneur de traduire le Saint Coran en langue sindhi. Il a également servi en tant qu’Amir de la ville de Nawabshah, et ensuite en tant que Amir du district de Nawabshah. Ces jours-ci son fils est Amir du district. Elle a poussé ses enfants à faire des études avancées. Elle priait beaucoup, était courageuse, avait une grande patience, était très reconnaissante et avait une nature simple. C’était une femme dévouée et fidèle. Elle avait une grande relation d’amour avec la Jama’at et le Califat. Son fils a écrit que dans tout ce qu’elle faisait elle essayait toujours d’avoir des directives de la part du Calife. Deux ans de cela elle tomba gravement malade : elle avait une grande plaie à la jambe en raison de son diabète. L’amputation de la jambe était préconisée. Face à cette situation elle dit que tant qu’elle n’en obtiendrait pas l’autorisation par le Calife, elle n’accepterait pas de se faire opérer. Elle patienta ainsi quelques jours, et tant qu’elle n’a pas obtenu l’autorisation de ma part, elle ne s’est pas fait amputer la jambe. Une fois l’autorisation obtenue, elle a dit : « Maintenant faites comme bon vous semble. »

Par la grâce d’Allah, après avoir prêté le serment d’allégeance, et bien qu’étant femme, elle est restée inébranlable dans sa foi. Dans la famille, [comme mentionné plus haut] elle et sa mère étaient ahmadies. Après le décès de sa mère, ses frères l’ont enterrée dans un cimetière de non-ahmadis. Sa mère avait fait le Wassiyyah et malgré la pression exercée par ses frères, elle a fait exhumer son corps et l’a amené à Rabwah, et l’a fait enterrer à la Bahishti Maqbarah.

Par la grâce d’Allah elle faisait preuve de sagesse en toute chose. Elle participait régulièrement aux Jalsas de Qadian et du Royaume-Uni. Le quatrième Calife a dit à son fils à son sujet : « Sais-tu que ta mère est telle une épée dégainée pour l’Ahmadiyya ? » En 1985, après la promulgation de l’ordonnance de Zia [ul Haq], on s’était mis à effacer les professions de foi [islamique] sur les édifices es ahmadis. [La Jama’at] a demandé aux membres d’écrire la profession de foi sur leurs maisons. Pour ce faire elle est montée sur le réservoir d’eau et elle a l’écrit de ses propres mains alors qu’elle était une femme et faisait partie d’une grande famille. Ainsi elle a fait une preuve de son amour pour cette profession de foi.

Alors qu’elle était en train de quitter ce monde, durant ses derniers jours, quelque peu avant son décès, son fils raconte que sa respiration était espacée. Elle avait à ce moment de l’argent dans sa main, qu’elle remit à son fils et lui demanda de payer tout de suite ses cotisations manquantes de Waqf-é-Jadid et de Tahrik-é-Jadid.  

Elle avait initié un programme pour les foyers ahmadis afin qu’ils puissent installer une parabole. Elle avait mis en place des financements participatifs au sein de la Lajna, et ainsi chaque mois la personne qui récoltait toute la somme du mois, avait assez d’argent pour installer chez elle une parabole, et de cette façon les gens ont pu se mettre à écouter les sermons. Son beau-fils, Mirza Ahsan Imran, qui est secrétaire général de la Jama’at d’Australie, a écrit qu’elle était très courageuse et prête à faire tout type de sacrifices pour l’Ahmadiyya. Elle récitait régulièrement le Saint Coran et écoutait régulièrement les sermons. [Au début] Elle ne parlait pas la langue sindhie, et elle ne savait même pas bien parler l’ourdou car elle était la fille d’un officier fonctionnaire. Elle avait vécu d’abord au Pakistan Oriental, ensuite elle a vécu à d’autres endroits, et elle avait étudié dans des écoles anglaises, et c’est ainsi qu’elle parlait très bien l’anglais. Mais en dépit de tout cela, elle s’est toujours intégrée dans son environnement après le mariage, et elle y a appris la langue sindhie, et elle transmettait également le message aux membres de sa famille sindhie non-ahmadie.

Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde, et qu’Il exalte son rang, et qu’Il fasse que ses enfants puissent perpétuer ses bonnes œuvres.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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