Sermons 2015

Le Premier Calife de l’Ahmadiyya

Baitul Futuh Eid ul Fitr
La mosquée Baitul-Futuh - la plus grande mosquée de l'Europe de l'Ouest

Dans son sermon du 13 novembre 2015, Sa Sainteté le Calife a décrit les nobles qualités de Hazrat Maulvi Hakim Nour-oud-Dine, le Premier Calife de la Communauté Islamique Ahmadiyya.

Dans son sermon du 13 novembre 2015, Sa Sainteté le Calife a décrit les nobles qualités de Hazrat Maulvi Hakim Nour-oud-Dine, le Premier Calife de la Communauté Islamique Ahmadiyya.

Baitul Futuh Eid ul Fitr

Tout ahmadi connaissant, un tant soit peu, la vie du Premier Calife de la Communauté Ahmadiyya, est aussi au courant de l’affection qu’il éprouvait à l’égard du Messie Promis (a.s.). S’il est un exemple de dévotion fraternelle et d’amour éprouvé pour Allah à l’égard du Messie Promis (a.s.), nous avons celui de Maulana Hakim Nour-oud-dine (r.a.). Il nous présente aussi le modèle parfait de l’obéissance et du dévouement à l’égard du Messie Promis (a.s.). Il est d’ailleurs l’archétype de la soumission envers celui-ci, soumission imperceptible dans toute autre relation mondaine. Maulana Hakim Nour-oud-dine (r.a.) a aussi rendu des services incomparables au fondateur de la Communauté Ahmadiyya. Dans toute l’histoire de celle-ci, c’est encore une fois Maulana Hakim Nour-oud-dine (r.a.) qui est le meilleur exemple d’humilité démontrée envers le Messie Promis (a.s.). D’ailleurs, l’Imam de l’époque lui a conféré un honneur décerné à personne d’autre en affirmant : « Ô combien magnifique serait-il si tous les membres de l’Oummah pouvaient ressembler à Nour-oud-dine ! »

Ainsi, l’Imam de l’époque a choisi comme modèle le Maulana Nour-oud-Dine pour ses disciples. Si tout le monde était comme lui une révolution s’opèrera.

Dans ses récits sur Hazrat Hakim Maulana Nour-oud-dine, Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) a mis en exergue la relation mutuelle empreinte d’affection entre le maître et son esclave, entre le guide et son disciple. Ces récits mettent aussi en évidence l’humilité de Maulana Nour-oud-dine, sa sincérité, sa fidélité, ses sacrifices, son obéissance indéfectible.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Le Messie Promis (a.s.) dit un jour à Maulana Nour-oud-dine, qui était de passage à Qadian : « J’ai reçu à votre propos une révélation qui présage votre déshonneur si vous retournez dans votre village natal. » Sur ce, Maulana Nour-oud-dine n’évoqua jamais son retour à Bhera, où il était en train de se construire une somptueuse demeure, que j’ai d’ailleurs visitée, relate Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.). Il bâtissait une très belle salle pour organiser ses Dars et recevoir ses patients. À l’heure où je vous parle, ajoute Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.), cette demeure semble peut-être ordinaire, or la situation financière de la djamaat était difficile à l’époque où le Premier Calife (r.a.) avait consenti à ces sacrifices. Tout le monde n’était pas à même de bâtir pareille maison à l’époque. Cependant, après l’injonction du Messie Promis (a.s.), Maulana Nour-oud-dine ne retourna jamais pour regarder ne serait-ce sa maison. Quand certains amis l’encouragèrent en ce sens, il répondit : « Étant donné que je l’ai abandonnée pour la cause de Dieu, il ne m’est plus nécessaire de la visiter. »

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) relate que certains membres de l’Anjuman, [le comité institué par le Messie Promis (a.s.)], se croyaient plus intelligents que d’autres et que le matérialisme leur était monté à la tête. Quand certains points étaient présentés devant le comité, en général le Premier Calife (r.a.) et Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) partageaient la même opinion, opinion qui divergeait de celles de certains grands membres du comité. Un jour la question de la fermeture de la Talim-Ul-Islam High School fut soulevée. Les débats étaient houleux et on demanda le verdict du Messie Promis (a.s.).

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Certains, à l’époque du Messie Promis (a.s.) désiraient que la Talim-Ul-Islam High School soit consacrée entièrement à l’enseignement de la langue arabe, étant donné que la djamaat n’avait pas les moyens de faire tourner deux écoles. Tous les autres membres [du comité] étaient en faveur de cette décision ; une personne et demie était contre : il s’agissait de Maulana Nour-oud-dine et de moi-même car, j’étais enfant à l’époque, continue Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.). Or ma passion pour cette école frôlait la folie. Le Premier Calife (r.a.), quant à lui, ne s’adressait pas directement au Messie Promis (a.s.) par respect : il avait fait de moi son truchement, son arme et je transmettais au Messie Promis (a.s.) ses propos. Allah nous accorda du succès, en dépit du fait que certains étaient sur le point de nous traiter de mécréants, de gens avides de ce monde si on ne fermait pas cette école qui prodiguait un enseignement occidental. Or, le verdict du Messie Promis (a.s.) était en notre faveur. »

Hormis son aspect historique, cet incident met aussi en exergue le respect et la déférence du Premier Calife (r.a.) à l’égard du Messie Promis (a.s.). Il avait peut-être peur de s’emporter devant le Messie Promis (a.s.) et d’être irrespectueux à son égard.

Évoquant l’édification des nations, Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) a souligné la perspicacité ainsi que la foi du Premier Calife (r.a.). Il explique que des individus bâtissent des nations et que des nations forment des individus. Ceux doués d’intelligence et de piété sont très profitables à la communauté. Des objectifs nobles et pieux sont, entre les mains de gens perspicaces, très avantageux. Quand le Messie Promis (a.s.) fonda sa communauté, Allah lui accorda, au tout début de sa mission, des disciples qui crurent en lui, qui lui rendirent les meilleurs services en raison de leurs aptitudes personnelles, qui le soutinrent dans sa mission. Parmi ceux-ci se trouvait le Premier Calife (r.a.) de la Communauté.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) relate : « Ces gens étaient les meilleurs aides [du Messie Promis (a.s.)]. Hazrat Khalifat-oul-Masih Awwal, Maulvi Nour-oud-dine (r.a.) s’était intéressé à la personne du Messie Promis (a.s.) avant qu’il ne se proclame prophète et lut ses ouvrages. Quand Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) se proclama Messie, il évoqua la question de sa Nubuwwah dans ses premiers ouvrages, Fath-i-Islam et Tawdih Maram. Un détracteur du Messie Promis (a.s.) eut entre ses mains les épreuves de ces ouvrages avant leur impression. Il partit à Jammu [où se trouvait le Maulana Nour-oud-dine] avec l’intention de le détourner du Messie Promis (a.s.). Le Premier Calife (r.a.) avait déjà prêté allégeance à Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) à l’époque, soit deux ans avant la publication de ces ouvrages, période au cours de laquelle ce dernier s’était aussi proclamé Messie. Le détracteur du Messie Promis (a.s.) s’était dit que Maulana Nour-oud-dine se détournerait certainement de son maître, car il éprouvait pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) une grande passion et ne pourrait accepter l’existence d’un prophète après celui-ci. Il se présenta au Premier Calife (r.a.) avec ses compères et lui demanda : « Que pensez-vous de celui qui se dit prophète de l’époque et qui croit qu’un prophète peut apparaître au sein de l’Oummah après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? »

L’autre ignorait qu’il ne s’adressait pas à un simple mollah, mais à celui qu’Allah avait choisi pour accomplir Son œuvre. Le Premier Calife (r.a.) lui répondit : « La réponse à votre question dépend de la condition de la personne en question : mérite-t-elle ce statut ou pas ? Si elle n’est point vertueuse, elle sera, à nos yeux, une menteuse. Au cas contraire, l’erreur sera de ma part, car [Dieu peut susciter] un prophète au sein de l’Oummah. »

Le détracteur du Messie Promis (a.s.) dit à ses compagnons : « Partons d’ici. Il a complètement perdu la tête. Ce n’est plus la peine de lui parler. »

Le Premier Calife (r.a.) lui demanda : « Dites-moi au moins de qui parliez-vous. »

« Votre Mirza Saheb affirme recevoir des révélations divines et être un prophète de Dieu », répliqua l’autre.

« Tout ce qu’a écrit Mirza Saheb est vrai et je crois en lui », répondit le Premier Calife (r.a.).

Il est un autre récit concernant la sœur du Premier Calife (r.a.), qui embrassa l’Ahmadiyya par son entremise. Cette dernière était, auparavant, la disciple d’un maître spirituel qui tenta, par la suite, de l’écarter du Messie Promis (a.s.).

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Quand la sœur quitta Qadian, son Pir, [maître spirituel] lui demanda : « Pourquoi as-tu prêté allégeance à Mirza Saheb ? On dirait que Nour-oud-dine t’a ensorcelée. »

Le Premier Calife (r.a.) conseilla sa sœur : « Demande à ton Pir : « Au Jour de la Résurrection vous serez tenu responsable de vos actes et moi des miens. Si je n’accepte pas Mirza Saheb, je serai tourmentée ce jour-là. Que ferez-vous quant à vous ? »

Quand elle répéta ces paroles au Pir, celui-ci répliqua : « On dirait que c’est là un tour de Nour-oud-Dine : c’est lui qui t’a envoyée avec ces arguments. Or, ne t’inquiète pas. Au jour de la Résurrection, je porterai le fardeau de tes péchés et tu entreras au Paradis en grandes enjambées. »

La sœur du Premier Calife (r.a.) lui demanda : « Et que ferez-vous en ce cas-là ? »

« Quand les anges viendront à moi, répondit-il, je ferai sortir mes yeux et je leur demanderai : « Le martyre de notre aïeul, l’Imam Hussein, ne suffisait-il pas pour qu’on nous tourmente aujourd’hui encore ? » Les anges prendront la fuite, fort embarrassés, et moi aussi j’entrerai au paradis à grands pas. »

Hazrat Musleh Maw’oud (r.a.) évoque ici-bas la simplicité et l’obéissance du Premier Calife (r.a.) : « Lors des réunions, il s’asseyait dans un coin silencieusement. Un jour on évoqua la question du mariage et le Premier Calife (r.a.) était assis la tête sur les genoux. Le Messie Promis (a.s.) déclara : « Maulvi Saheb ! Un moyen pour accroitre le nombre de fidèles au sein de la djamaat est d’avoir beaucoup d’enfants. Je pense que si nos amis se marient plus d’une fois, la djamaat grandira rapidement. »

Le Premier Calife (r.a.) releva la tête et déclara : « Huzur ! Je suis prêt à suivre votre injonction ! Mais vu mon âge, personne ne m’offrira la main de sa fille en mariage. »

Sa réponse fit rire au Messie Promis (a.s.), envers qui il avait une grande humilité et une grande déférence, autant de raisons qui lui firent mériter son éminent statut.

D’aucuns, aujourd’hui, désirent se marier plus d’une fois, mais pas pour la raison mentionnée plus haut. Avoir plus d’une épouse est permis pour des raisons valables. Or, d’aucuns prennent une deuxième épouse en détruisant leur foyer familial. Ils doivent éviter pareilles actions, qui sont d’ailleurs fortement condamnées par le Messie Promis (a.s.).

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) relate que certains enfants du Premier Calife (r.a.) étaient irrespectueux à l’égard du Califat et de la djamaat. Or, la communauté est contrainte de respecter le Premier Calife (r.a.) et de prier pour lui. Nous l’honorons en raison de son humilité devant la personne du Messie Promis (a.s.) et de son affection pour lui. En dépit du comportement condamnable de certains de ses fils, nous prions qu’Allah exalte son statut, car il accepta le Messie Promis (a.s.) à une époque où tout le monde le rejetait. Ce statut du Premier Calife (r.a.) sera immuable.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) relate : « La première considération du Messie Promis (a.s.) lorsqu’il proposait ses enfants en mariage était le nombre d’enfants et de petits-enfants présents dans la famille de leurs futurs beaux-parents. Il maria son fils Mian Bashir Ahmad à une jeune femme qui avait sept frères : c’était le facteur principal qui le poussa à accepter cette proposition. Il en fut de même dans le cas de mon mariage, relate le deuxième Calife. D’ailleurs, c’est le même conseil que je donne à ceux qui me consultent à propos de leur mariage, dit-il. »

Aujourd’hui on met beaucoup d’accent sur le planning familial. Or, les États qui l’ont imposé avec vigueur ont compris leur erreur. Quand l’homme confronte les lois de la nature il en paye les conséquences. La Chine avait imposé la loi sur l’enfant unique à ses citoyens, qui étaient passibles de condamnation s’ils en avaient plus d’un. D’aucunes se sont fait avortées ou ont tué leurs enfants après leur naissance. Or, l’Etat chinois a compris sa méprise et a enlevé cette restriction, car s’il la maintient sa main-d’œuvre disparaitra. Il y aura un grand écart entre les générations que l’État chinois devra combler grâce à de la main-d’œuvre étrangère. Voilà ce qui se passe lorsque l’homme se dresse contre la loi de Dieu, quand il se croit plus intelligent. La Chine ignore comment combler l’écart entre ces générations : [pareilles politiques] causent d’immenses pertes aux nations.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) nous présente un autre récit qui met en exergue la sincérité, l’humilité et la simplicité du Premier Calife (r.a.). Il raconte : « [Dès le début de son histoire], la Communauté faisait face à des nécessités quand le Messie Promis (a.s.) recevait des invités. Les membres de la famille du Messie Promis (a.s.) n’étaient point capables, à eux seuls, d’apporter les denrées et autres provisions. Dans la plupart des cas, c’étaient les membres de la Jama’at [présents à Qadian] qui, tous ensemble, offraient leur aide. Il n’y avait pas encore de cuisine communale à l’époque : quand on amenait du combustible pour la cuisine, la domestique demandait à ceux présents de le placer dans l’entrepôt. Une fois le combustible était à l’extérieur et la pluie menaçait de tomber : la domestique appela en vain à l’aide. Le Premier Calife (r.a.) retournait de la Mosquée Aqsa après son Dars : il n’était point Calife à l’époque, mais jouissait déjà d’un éminent statut en raison de sa maîtrise des sciences religieuses, de la médecine et de sa piété. Il avait une grande influence sur ceux qui le connaissaient. Ayant entendu l’appel de la domestique, et constaté que personne ne bougeait, il commença à porter la bouse de vache séchée [utilisée comme combustible] à l’intérieur. Ses élèves étaient contraints de lui emboiter le pas. Cet incident se répéta à deux ou trois reprises, relate le deuxième Calife.

Celui-ci raconte : « Quand le Premier Calife (r.a.) était très joyeux, il faisait allusion au Messie Promis (a.s.) en mentionnant, par affection, son prénom Mirza, disant parfois, « Notre Mirza a dit ceci, cela… ». Cette pratique datait de l’époque où le Messie Promis (a.s.) ne s’était pas encore proclamé envoyé de Dieu et en raison de sa proximité avec le Messie Promis (a.s.). D’aucuns, en raison de leur sottise, affirmaient que Maulvi Nour-oud-Dine manquait de respect à l’égard du Messie Promis (a.s.). En nombre d’occasion le Premier Calife (r.a.) – qu’on surnommait le Grand Maulvi Saheb – répondit à ces critiques à son encontre. Il déclara dans un de ses sermons prononcé à la mosquée Aqsa : « D’aucuns m’accusent de manquer de respect à l’égard du Messie Promis (a.s.) : c’est en raison de ma grande affection pour lui que je fais référence à lui en utilisant son prénom « Mirza ».

Le deuxième Calife affirme : « Il ne faut point se limiter aux mots : il faut connaitre la réalité qu’ils recèlent. »

La loyauté du Premier Calife (r.a.) n’était cachée de personne : cependant il n’avait pas l’habitude de marcher à vive allure. Quand le Messie Promis (a.s.) partait faire sa marche, le Premier Calife (r.a.), qui l’accompagnait, s’arrêtait après quelques pas pour se reposer sous un arbre en raison des pas rapides du Messie Promis (a.s.). Il attendait qu’il fasse le chemin inverse pour le raccompagner. Mis au courant de cette pratique, le Messie Promis (a.s.) s’arrêtait en cours de route pour poser telle ou telle question au Premier Calife (r.a.), qui devait accélérer le pas afin de rejoindre le Messie Promis (a.s.). Celui-ci réitérait cette pratique à chaque fois que le Premier Calife (r.a.) se retrouvait derrière : il était haletant, mais le Messie Promis (a.s.) le maintenait en sa compagnie, avant qu’il ne se retrouve, de nouveau, en arrière après avoir parcouru une quarantaine de mètres. Le Messie Promis (a.s.) voulait lui impartir l’habitude de marcher rapidement. Etant médecin, il recevait ses malades assis dans sa consultation : si jamais il devait se déplacer pour visiter un malade, il avait à sa disposition un moyen de transport. Or, il était d’une si grande loyauté à l’égard du Messie Promis (a.s.) que celui-ci déclara : « Ô combien magnifique serait-il si tous les membres de l’Oummah pouvaient ressembler à Nour-oud-dine ! »

Il est un autre récit qui met en exergue la sincérité du Premier Calife (r.a.) et sa confiance en Dieu. Un jour qu’il était dans sa consultation, il reçut un télégramme du Messie Promis (a.s.) qui se trouvait à Delhi : il l’informait que Hazrat Mir Saheb était atteint d’une violente colique et que les médecins voulaient l’opérer. D’aucuns disaient que le malade pouvait guérir grâce aux traitements traditionnels grecs et le Messie Promis (a.s.) demanda au Premier Calife (r.a.) de venir à Delhi [sur-le-champ], dans l’état où il se trouve. Celui-ci quitta sa consultation sans prendre ni son manteau ni de l’argent ; il était peut-être accompagné de Hakim Ghulam Mohammad Saheb. Celui-ci voulut prendre de l’argent, mais le Premier Calife (r.a.) l’en empêcha en citant l’ordre qu’il avait reçu du Messie Promis (a.s.). Comme on le sait déjà, le Premier Calife (r.a.) n’avait pas l’habitude de marcher. Or, il fit le trajet à pied jusqu’à la gare de Batala, qui se trouvait à environs 17 kilomètres de Qadian. Hakim Ghulam Mohammad Saheb demanda au Premier Calife (r.a.) comment allait-il désormais payer le billet de train : celui-ci lui demanda d’attendre que Dieu fasse les arrangements. Quelqu’un qui se disait le percepteur de Batala s’approcha du Premier Calife (r.a.) à la gare et l’informa que sa femme était gravement malade et lui demandait de la traiter. « D’ailleurs, ajouta le visiteur, le train arrivera dans une quinzaine de minutes et j’ai demandé au chef de gare de vous attendre. »

Le Premier Calife (r.a.) examina la malade et lui prescrivit des médicaments avant de retourner à la gare. Le mari de la malade demanda au Premier Calife (r.a.) de prendre place dans le train et lui apporta un billet de deuxième classe, un de troisième classe et lui offrit 50 roupies, lui demandant d’accepter son humble offrande. Une fois arrivé à Delhi, le Premier Calife (r.a.) examina et traita Mir Nasir Nawab.

Le Messie Promis (a.s.) déclara [par la suite] : « Allah désire connaitre la confiance que place en lui son serviteur. Parfois, Il le pousse même à la famine : il n’est point nécessaire [qu’Il vole au secours de son serviteur] sur-le-champ, quand celui-ci place en Lui sa confiance. Le serviteur peut connaitre épreuve, famine et dépouillement, voire les prémices de la mort, afin que Dieu dévoile aux autres que Son serviteur a confiance en Lui. Contrait à se serrer la ceinture, celui-ci se trouve dans un dénuement extrême, jusqu’au moment où Dieu révèle ouvertement à d’aucuns de lui venir en aide. Il ordonne à d’autres, par le truchement de révélations verbales, de lui porter secours. Il dévoile l’état de son serviteur à d’autres. Or, ceux qui ont en Dieu une confiance aveugle ne quémandent l’aide de personne. C’est Dieu en personne qui attire l’attention des hommes vers eux. Ceux qui ont confiance en Lui se tournent vers Dieu et vers personne d’autre. Allah en personne leur envoi des hommes pour leur venir en aide. »

Ainsi le Premier Calife (r.a.) avait une grande confiance en Dieu.

Hazrat Mousleh Maw’oud nous explique que certes le Premier Calife (r.a.) jouissait d’un éminent statut [spirituel], mais qu’il ne fallait cependant pas faire des exagérations à ce propos. Il nous explique que certains des enfants du Premier Calife (r.a.), ainsi que les Lahoris avaient exagéré son statut. Les Lahoris ne l’avaient pas fait par amour pour le Premier Calife (r.a.), mais par intérêt. Or, cela ne doit point nous empêcher de dévoiler la vérité, ajoute le deuxième Calife. Le Messie Promis (a.s.) avait dit toute la vérité sur le Premier Calife (r.a.) et il l’avait placé à un éminent statut.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) affirme : « Certes, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était très élogieux à l’égard d’Abu Bakr (r.a.), à l’instar du Messie Promis (a.s.) qui avait couvert d’éloges le Premier Calife (r.a.). Or, le Coran n’avait pas été révélé en honneur à Abu Bakr (r.a.), aucune révélation divine n’intimait au Messie Promis (a.s.) que Dieu l’avait envoyé afin de rendre honneur au Premier Calife (r.a.). Cependant le Messie Promis (a.s.) avait dit la vérité. Il avait affirmé, à titre d’exemple : « Ô combien magnifique serait-il si tous les membres de l’Oummah pouvaient ressembler à Nour-oud-dine ! »

Le Premier Calife (r.a.) avait consenti à de grands sacrifices : ne pas les reconnaître serait une marque d’ingratitude. Hazrat Mousleh Maw’oud relate : « Un malade raconta que le traitement que lui avait prodigué le Premier Calife (r.a.) lui a été d’un grand avantage. En entendant ce témoignage, le Messie Promis (a.s.), qui était lui-même souffrant ce jour-là, se releva de son lit et dit à son épouse : « C’est Allah en personne qui poussa Maulvi Saheb à venir s’établir ici. Des milliers de gens profitent de sa présence : s’il n’était pas là, tous ces malades seraient sans soins. La personne du Premier Calife (r.a.) est en soit une grande faveur divine. C’était là de la reconnaissance [de la part du Messie Promis (a.s.)], mais il n’y avait aucune trace d’exagération.

Un compagnon relate un incident qui souligne l’humilité du Premier Calife (r.a.). Il raconte : « Un jour je vins rencontrer le Messie Promis (a.s.) à la mosquée. Un homme vêtu simplement entra et s’assit à l’entrée où se trouvaient les chaussures. Croyant que c’était un voleur de chaussures je surveillais les miennes. Après le décès du Messie Promis (a.s.), quand je me présentai pour prêter allégeance à son successeur, je constatai qu’il s’agissait de celui que, naguère, je croyais, dans ma sottise, être un voleur de chaussures. Je fus fort embarrassé. » Il s’agissait du Premier Calife (r.a.) qui avait l’habitude de s’asseoir tout près des chaussures. À chaque fois que le Messie Promis (a.s.) l’appelait il s’avançait un peu, pour se retrouver à l’avant.

Le compagnon ajoute : « Je disais aux enfants du Premier Calife (r.a.) qu’il a mérité ce statut en raison de son humilité. »

Telle était la modestie de celui dont le savoir divin avait atteint son apogée, un des meilleurs médecins de l’Inde, celui à qui le Messie Promis (a.s.) avait conféré un grand honneur. Or, toutes ces distinctions n’ont fait qu’accroître son humilité. Qu’Allah rehausse davantage son statut, qu’Il accorde discernement et compréhension à ceux qui fomentent le trouble en son nom, que nous puissions le prendre en exemple, comme le désirait le Messie Promis (a.s.).

Aujourd’hui [le 13 novembre 2015], se tient la Jalsa Salana de l’Ile Maurice. Cela fait cent ans que l’Ahmadiyya a été implanté dans ce pays. La djamaat y est en train de célébrer son centenaire. Qu’Allah bénisse leur Jalsa en tout point ; que ce centenaire soit le précurseur de nouveaux progrès dans ce pays et que la djama’at de Maurice puisse faire de nouveaux plans. Il y existe aussi des fauteurs de troubles : qu’Allah en protège la djamaat, qu’elle soit à l’abri de tout mal et qu’Il bénisse leur Jalsa et leurs programmes.


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