Sermons 2015

Perles de sagesse du deuxième Calife – sermon du 18-09-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 18 septembre 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Baitul-Futuh, à Londres.

Dieu a envoyé le Messie Promis (a.s.) – qui s’était asservi au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – afin de lancer la renaissance de la foi. Le Messie et Mahdi a embelli les fondements et les véritables préceptes de l’Islam : il nous a aussi enjoint de le débarrasser de toute innovation et autres traditions pernicieuses. Il est l’exemple véritable des préceptes du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il est, pour nous, le modèle à suivre.

Nos aînés et les compagnons du Messie Promis (a.s.) nous ont transmis des récits à propos de celui-ci : c’est là une grande faveur de leur part. D’aucuns, parmi les anciens Ahmadis, ont entendu ces comptes-rendus de la bouche de leurs aïeux qui ont connu l’époque du Messie Promis (a.s.).

Le Réformateur Promis et deuxième Calife (r.a.) a évoqué l’importance de ces faits : à sa manière, il a déduit nombre de conseils et de préceptes fondamentaux de ces récits apparemment insignifiants. Certains compagnons du Messie Promis (a.s.) étaient encore vivants à l’époque du deuxième Calife (r.a.) ; il leur a conseillé, ainsi qu’à leurs descendants, de réunir ces récits qui seront, pour les générations futures, des conseils, des préceptes religieux et des solutions à leurs questions.

Le deuxième Calife (r.a.) déclare : « J’attire l’attention de la djama’at vers un point très important… ». Évoquant l’arrière-plan de la dissension qui avait secoué la communauté en son temps, il explique que tout récit concernant le Messie Promis (a.s.), même insignifiant, est d’une grande utilité : il protège de la discorde et de bien d’autres maux.

Selon lui, il est primordial de réunir les récits des compagnons sur la conduite du Messie Promis (a.s.) ainsi que ses paroles. Celui qui cache un fait, même ordinaire, concernant le Messie Promis (a.s.), commet une traîtrise à l’égard de la nation, selon le deuxième Calife.

Certes, certains de ces comptes rendus sont peut-être minimes, mais leurs effets sont très importants. Les hadiths relatent, par exemple, qu’on avait préparé une courge pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il en a pris plusieurs morceaux de la sauce et s’en est délecté, tant et si bien, qu’il n’en est resté que la sauce. Apparemment, c’est un récit insignifiant : d’aucuns, qui se croient très instruits parmi les ahmadis, pourront dire qu’il n’était point utile de mentionner la courge dans ce récit.

« Cependant, commente le deuxième Calife (r.a.), ce hadith est d’une grande utilité à l’Islam. Aujourd’hui, nous ne pouvons imaginer l’ampleur des maux qui ont pris naissance parmi les musulmans. La culture hindoue a eu, sur les musulmans de l’Inde, une profonde influence à une époque : en effet, ils croyaient qu’un homme pieux doit consommer une nourriture infecte, car c’était là la pratique des fakirs et des ascètes hindous. En voyant untel consommer un repas excellent, ils s’exclamaient : « Celui-là n’est point un saint homme ! »

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Un jour le premier Calife retournait de la mosquée Aqsa après son Dars. Quand il traversa devant les bureaux des Nazarat, il rencontra un ancien fonctionnaire hindou. Celui-ci avait entendu que le Messie Promis (a.s.) consommait du pilaf, [du riz épicé garni de viande] et qu’il utilisait aussi de l’huile d’amande, certes pas tous les jours, seulement quand il en avait à sa disposition.

L’hindou demanda au premier Calife : « Est-il permis de consommer du pilaf et d’utiliser de l’huile d’amande ? »

Le premier Calife répondit : « Rien ne l’interdit dans notre religion. »

« Est-ce licite pour les hommes de Dieu, les ascètes et les saints ? », insista l’hindou.

« Ce plat et ce produit sont licites pour tout le monde dans notre religion, même pour les hommes pieux. »

À cette réponse, l’hindou se tut.

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : « Voilà la plus grande objection qu’il avait pu imaginer : comment Mirza Saheb pouvait-il se dire Messie et Mahdi, alors qu’il consommait du pilaf et utilisait de l’huile d’amande ?

Si les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avaient les mêmes « penchants intellectuels » que certains Ahmadis d’aujourd’hui, ils n’auraient pas évoqué des courges dans ces hadiths et nous aurons perdu un récit important.

On rapporte qu’un vendredi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) vint à la mosquée en portant une belle tunique. Si quelqu’un affirme que porter des vêtements en guenilles est signe de piété et d’ascétisme, nous pourrons lui présenter ce hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il prenait un bain complet le vendredi et portait ses plus beaux vêtements ce jour-là. Il était si vigilant quant à son hygiène personnelle que certains soufis, à l’instar de Shah Wali Ullah de Delhi, portaient un vêtement neuf ou fraîchement lavé tous les jours.

Le premier Calife [de la communauté Ahmadiyya] était, quant à lui, une personne d’une grande simplicité. Il était oublieux en raison de ses nombreuses occupations. Des fois, il oubliait de changer de vêtements le vendredi ou de prendre son bain. C’était là, de la simplicité de sa part : ce n’était point de l’ostentation, il ne voulait guère se faire passer pour un ascète ou un saint homme.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Un jour, alors que je partais étudier les hadiths de Boukhari auprès du premier Calife, le Messie Promis (a.s.) s’adressa à moi : « Pose les questions suivantes de ma part à Maulvi Saheb, [le Premier Calife] : les hadiths de Boukhari rapportent-ils que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) prenait un bain tous les vendredis et qu’il changeait de vêtement ce jour-là ? Et est-ce que, selon la pratique des soufis d’aujourd’hui, on doit porter une tenue débraillée ? »

En somme, selon la nouvelle norme [de la piété des musulmans de l’époque] autant l’on portera des vêtements sales, autant l’on sera proche de Dieu. C’est le contraire qui est vrai : et c’est pourquoi, selon notre Shariah, le bain est nécessaire en nombre de situations. Elle nous recommande aussi de nous parfumer, de ne point consommer des repas qui ont une forte odeur avant d’assister à une réunion ou avant de partir à la mosquée. Le monde n’a cessé et ne cessera de profiter du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il profitera aussi du Messie Promis (a.s.) : il nous incombe, de ce fait, de collecter tous ces récits le concernant, ajoute le deuxième Calife.

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Le Réformateur Promis (r.a.) rapporte : « Un jeune m’a raconté ceci : « Je suis un compagnon du Messie Promis (a.s.), mais je ne me souviens que d’un seul fait le concernant. Un jour, quand j’étais petit, j’ai attrapé la main du Messie Promis (a.s.). Je l’ai tenu dans la mienne pendant quelque temps et je me suis mis à ses côtés. Après quelques instants, le Messie Promis (a.s.) a retiré sa main de la mienne et s’est occupé à faire autre chose. »

De toute apparence, c’est là un récit insignifiant, mais à l’avenir, on en tirera de grandes conclusions. À titre d’exemple, ce récit nous apprend que les enfants peuvent assister aux réunions des grands. D’ailleurs, à l’époque du Messie Promis (a.s.), les enfants de ses disciples les accompagnaient dans ces réunions. Peut-être, qu’à l’avenir, d’aucuns diront qu’il est inutile d’apporter des enfants dans les réunions des grands. On émet pareilles idées quand on se croit philosophe. Ce récit démentira pareilles opinions.

D’ailleurs, les hadiths rapportent que les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) apportaient leurs enfants lors des réunions.

Grâce à ce récit, l’on comprend qu’on peut enlever sa main de celle d’un enfant quand on a une tâche à accomplir. Aujourd’hui, ces faits sont peut-être insignifiants : or, peut-être qu’un temps viendra quand on croira que celui qui est pieux n’enlève pas sa main de celle d’un autre et qu’il doit se tenir silencieux tant que l’autre la lui tient. Ce récit confondra pareille opinion, prouvant que cet acte est superflu. »

À l’époque où les compagnons du Messie Promis (a.s.) étaient toujours en vie, le deuxième Calife a déclaré : « Aujourd’hui on n’accorde pas d’importance à ces faits. Mais quand on établira la Fiqh (jurisprudence) et la Tasawuff (mysticisme) ahmadies, ainsi que sa philosophie, ces faits revêtiront une grande importance. Quand de grands philosophes les liront, ils sauteront de joie et de surprise, ils demanderont à Dieu de récompenser les rapporteurs, qui ont résolu, pour eux, de grandes difficultés. »

Le deuxième Calife (r.a.) et Réformateur Promis ajoute : « Les hadiths rapportent qu’Hassan, le petit-fils du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), s’était placé sur ses épaules en s’accrochant à son cou quand celui-ci s’était prosterné en prière. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne s’est pas relevé tant qu’Hassan était sur lui. Si quelqu’un d’autre agissait ainsi on l’aurait qualifié de mécréant : il ne se concentre pas sur l’adoration de Dieu, mais se soucie des sentiments de son enfant, aurait-on dit. Or, celui qui connaît ce récit, admettra que pareille objection est sans fondement, en raison de l’exemple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Mais certains ne peuvent se taire. Un Pachtoune avait lu dans un ouvrage intitulé Qaduri, que le moindre mouvement inopportun annule la Salat. Il a lu, par la suite, ce hadith rapportant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait pris un enfant dans ses bras lors de l’office de la prière. Il le posait quand il se courbait ou se prosternait et le reprenait quand il se remettait debout. En lisant ce hadith, le Pachtoune s’est exclamé : « La prière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été annulée ! » Selon lui, c’étaient les auteurs des [ouvrages] Kanz ou Qaduri et non le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui avaient défini la Shariah. Il existe des gens qui rejettent des décrets aussi évidents : mais ils sont peu en nombre. Il ne faut point s’en soucier.

Le deuxième Calife (r.a.) affirme : « Si vous avez connaissance du moindre fait concernant le Messie Promis (a.s.), vous devez nous en informer, même si vous avez vu le Messie Promis (a.s.) marcher pour ensuite s’asseoir sur de l’herbe. On pourra tirer, de ces récits, de grandes conclusions. Je me souviens qu’un jour le Messie Promis (a.s.) visita un verger avec ses compagnons. Il leur invita à manger des mûres. Quelques compagnons étendirent un drap, le Messie Promis (a.s.) fit cueillir les fruits et ils en mangèrent.

À l’avenir, d’aucuns pourront affirmer que la vertu exige que l’on ne consomme pas une nourriture pure. Nous pourrons affirmer, à ceux-là, que leur opinion est erronée : le Messie Promis (a.s.) faisait cueillir des mûres pour en manger. Plus tard, viendront peut-être des dirigeants arrogants pour qui manger avec les autres sera source de déshonneur : et nous pourrons leur informer que le Messie Promis (a.s.) mangeait avec ses amis sans aucune formalité.

Certains faits apparemment insignifiants offriront à l’avenir des solutions à de grandes questions d’ordre politique et social. Ceux qui ont profité de la compagnie du Messie Promis (a.s.) doivent consigner et m’envoyer tout fait le concernant, même sur son mode vestimentaire, annonce le deuxième Calife. »

Par la suite, ces compagnons du Messie Promis (a.s.) lui ont envoyé ces récits, que d’ailleurs j’ai présentés [dans mes sermons]. Les notes sont manuscrites : on est en train de tout saisir afin qu’elles puissent être publiées en format livre. Même s’il n’y a pas de contradictions entre certains récits, d’aucuns ne sont pas détaillés ou il existe d’autres comptes rendus plus complets et rapportés par le Messie Promis (a.s.) sur le même sujet : dans ces cas on a laissé tomber les récits [incomplets]. Nombre de faits intéressants montent à la surface lors de la saisie. Nos oulémas qui travaillent sur ces textes me suggèrent, parfois, de mettre de côté certains récits, affirmant qu’ils pourront induire telle ou telle impression. Or, j’en ai lu certains et j’ai constaté que ces oulémas faisaient preuve d’une trop grande prudence : ces récits qu’ils souhaitaient mettre de côté étaient dignes d’être consignés.

Le deuxième Calife explique que ces récits seront très utiles à l’avenir : si, par exemple, untel affirme qu’il n’est point important de porter un couvre-chef [lors de la prière], on pourra rejeter son opinion [à la lumière] des hadiths et des récits sur les étiquettes à respecter à la mosquée et lors des grandes réunions.

Le Réformateur Promis (r.a.) explique : « Certes les hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sont présents et il est le Prophète Porteur de Loi ; or, les propos du Messie Promis, attestent des œuvres du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). À titre d’exemple, on affirme aujourd’hui que les actions préconisées par la jurisprudence de l’Imam Abu Hanifah et appliquées par lui sont les plus authentiques.

À l’avenir, les hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) attestés par la pratique du Messie Promis (a.s.) seront considérés les plus authentiques et on rejettera ceux dont il a mis en doute l’authenticité. Les propos du Messie Promis (a.s.) sont tout aussi importants que les hadiths car ils confirment ou infirment ces derniers.

Le deuxième Calife explique qu’il était peut-être inopportun de publier certains de ces récits à l’époque du Messie Promis (a.s.) ou quelque temps après lui. Or, il fallait quand même les préserver pour ensuite les publier au moment opportun. Cela est aussi le cas aujourd’hui. À titre d’exemple le Messie Promis (a.s.) avait reçu la révélation suivante : « L’Empire britannique perdurera huit ans de plus : il connaîtra, par la suite, faiblesse et déclin. » Cette révélation a été publiée tardivement : d’aucuns disaient qu’elle concernait la période après la mort de la reine Victoria. On peut en déduire nombre de points : d’ailleurs, l’Empire britannique n’a cessé de s’affaiblir graduellement [après le règne de la reine Victoria].

Ainsi, nous explique le deuxième Calife, il faut consigner ces faits pour ensuite les publier au moment opportun, une fois le danger disparu. Par la grâce de Dieu, nous tentons, aujourd’hui de compléter la rédaction de ces récits.

Le deuxième Calife explique que l’Imam Boukhari est très honoré aujourd’hui, car il a collecté les récits des autres. Les descendants des compagnons du Messie Promis (a.s.) doivent rapporter leurs récits : s’ils ne sont pas en contradiction avec les autres ils seront consignés. Un temps viendra quand on priera pour ceux qui ont rapporté ces récits qui offrent autant de solutions à nombre de problèmes. En pareille situation on prie tout naturellement pour ces personnes. »

Le deuxième Calife relate ceci à cet effet : « Hier je cherchais un verset du Coran : je croyais que cela m’allait prendre du temps. Or, j’ai pu le trouver immédiatement grâce à la Concordance du Coran : et involontairement, pendant deux à trois minutes, j’ai prié ardemment pour celui qui l’avait préparé : « Exalte son statut, O mon Seigneur, ai-je prié. Grâce à ses efforts j’ai pu trouver facilement ce verset. »

Aujourd’hui ce travail est encore plus facile grâce à l’informatique : il faut prier pour ceux qui ont préparé tous ces logiciels.

Tout fait et geste du Messie Promis (a.s.) sont importants pour notre éducation morale et spirituelle. Ils expliquent les versets du Coran, ainsi que les hadiths et sont d’une grande utilité.

C’est un sujet très important. Quand j’ai présenté, lors de mes sermons, les comptes-rendus des compagnons du Messie Promis (a.s.), certains de leurs descendants m’ont envoyé les récits racontés au sein de leurs familles. Ils doivent les consigner et les envoyer à l’Additionnal Wakalat-Tasnif, qui les transmettra aux comités concernés si besoin est.

Très tôt, le Messie Promis (a.s.) souhaitait ardemment le progrès de l’Islam et la réforme des musulmans. L’action la plus essentielle à cet effet est l’adoration de Dieu. Le Messie Promis (a.s.) pris des mesures pour que les musulmans de Qadian viennent prier à la mosquée. Le deuxième Calife et Réformateur Promis cita ces faits pour répondre à ceux qui affirment que les ahmadis ne sont pas des musulmans et que le Messie Promis (a.s.) a apporté une nouvelle Shariah, que Dieu nous en préserve.

Il raconte : « Avant l’établissement de la djama’at Ahmadiyya, constatant la paresse des musulmans de Qadian concernant la prière, le Messie Promis (a.s.) envoya des personnes pour les inviter à la mosquée. La plupart d’entre eux étaient de paysans pauvres et ils annoncèrent : « Seuls les riches ont le temps de prier à la mosquée. Nous pauvres gens, allons-nous travailler pour gagner notre pain ou prier cinq fois par jour à la mosquée ? Si nous y partons nous allons mourir de faim ! »

Le Messie Promis (a.s.) leur offrit, par la suite, un repas par jour pour leur présence à la mosquée. Après cette annonce, 25 à 30 personnes se présentèrent aux prières en raison du repas gratuit. Quelques jours plus tard, pris par la paresse, ils ne venaient qu’à la prière de Maghreb, quand on distribuait le repas. En fin de compte, le Messie Promis (a.s.) mit fin à cette pratique entièrement. »

« Le Messie Promis (a.s.) désirait présenter aux autres l’Islam véritable. Allah a exaucé ses vœux en raison de sa passion. Aujourd’hui, dit le deuxième Calife, nous avons quatre mosquées à Qadian, dont deux qui sont très belles. D’ailleurs, elles sont remplies cinq fois par jour. »

Voilà la passion du Messie Promis (a.s.) avant qu’il ne se proclame Envoyé de Dieu. D’ailleurs, par la suite, il n’a cessé d’encourager ses disciples à prier en congrégation et à remplir leurs mosquées. Nous avons, par la grâce de Dieu, des mosquées partout. Or, malheureusement, les fidèles ne s’y pressent pas. Tous les Ahmadis de Rabwah, de Qadian, du Pakistan et d’ailleurs doivent remplir leurs mosquées.

Ce récit offre aussi la réponse à une objection que d’aucuns m’envoient, à savoir qu’on incite les jeunes à prier à la mosquée en y organisant des rencontres sportives. Pareille objection n’a pas lieu d’être. D’aucuns disent qu’on incite les fidèles à prier ou à assister à des rencontres en servant des repas [à la mosquée]. Ce sont là autant de mauvaises opinions entretenues par certains. Ces salles annexées aux mosquées et les jeunes missionnaires – qui sont eux-mêmes sportifs – attirent et réunissent les jeunes autour de ces lieux de culte. Ils remplissent les mosquées pour une ou deux prières. Il serait tout à fait fallacieux de critiquer la présence de ces salles polyvalentes ou de ces repas offerts lors de ces rencontres. La pratique du Messie Promis (a.s.) prouve que cela est possible et il doit en être ainsi.

Après la prière de Jummah, je dirigerai la prière funéraire d’Al Haj Yacoub Buabeng Saheb, qui a rendu l’âme le 30 août dernier au Ghana. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Selon certains, il avait plus de cent ans. Le défunt était de la région centrale du Ghana. Ibrahim Adopo, son grand-père, était chrétien. L’Église Presbytérienne l’excommunia quand il prit une deuxième épouse : ceci le poussa à embrasser l’Islam.

Ibrahim Adopo offrit la somme qu’il avait économisée pour accomplir le Hajj, pour bâtir le centre de la Communauté à Salt Pond. Bien longtemps après, il envoya à ses frais, son petit-fils accomplir le pèlerinage.

Al-Hajj Yacoub Saheb, était d’une grande sincérité, un prédicateur infatigable imbu d’un grand sens de sacrifice. Il offrit une voiture aux prédicateurs de la Jama’at, sur laquelle était inscrite « L’Association des prédicateurs musulmans ahmadis. » Le défunt bâtissait une nouvelle mosquée à ses frais là où se formait une nouvelle Jama’at composée de nouveau convertis. Ses deux fils ont dédié leurs vies pour la cause de Dieu : Ibrahim Bin Yacoub Saheb est le missionnaire en charge et Amir de la Jama’at du Trinidad. Nouroudine Buabeng, son deuxième fils est missionnaire dans la région nord du Ghana.

Le défunt visita Rabwah : il était Mousi, et avait complété tous ses paiements avant de rendre l’âme.

Je l’ai rencontré au Ghana : il était un Daeen Ilalhi passionné. Il était toujours de bonne humeur et d’une grande humilité. Qu’Allah exalte son statut et qu’Il permette à ses descendants de perpétuer ses œuvres.

La deuxième prière funéraire sera celle d’un grand serviteur de la Jama’at, Mokarram Maulana Fadl Ilahi Bashir Saheb. Je n’avais pas dirigé sa prière funéraire en raison d’un malentendu. Maulana Fadl Ilahi Bashir Saheb a rendu l’âme le 3 août dernier à l’âge de 97 ans. Inna Lillahi Wa Inna Ilaihi Rajeoune. Le défunt était le fils de Chaudhry Karam Ilahi Saheb et est né en 1918. Il avait dédié sa vie le 24 novembre 1944 et avait pris sa retraite en 1978. Mais il était toujours au service de la Jama’at jusqu’en 1993. Jusqu’à son dernier souffle il servait la djama’at à titre bénévole en tant que correcteur.

Chaudhry Karam Ilahi Saheb, le père du défunt, fit sa bai’ah en 1898. Chaudhry Jalal Din Saheb, le grand-père du défunt, le fit un an après. Chaudhry Karam Ilahi Saheb était très proche du Califat : il prêta sans tarder allégeance au premier Calife après le décès du Messie Promis (a.s.) et au deuxième Calife après le décès de son prédécesseur. Il avait vu en rêve qui sera le deuxième calife.

Lors de la Jalsa Salana de 1919 ou de 1920, Hazrat Hafiz Ghulam Rasol Wazirabadi, encouragea les mères ahmadies à dédier leurs enfants pour la cause de Dieu. La mère de Fadl Ilahi Bashir Saheb, qui tenait ce dernier dans son giron, fit la promesse à Dieu de le dédier.

Son père lui demanda s’il voulait respecter le vœu de sa mère ou poursuivre ses études [académiques], car il pourrait lui trouver un bon emploi. Fadl Ilahi annonça sur-le-champ qu’il voulait dédier sa vie et partir poursuivre ses études à Qadian.

Il arriva à Mombasa le 23 février 1947 en compagnie d’autres missionnaires dont Mir Diya Ullah Saheb, Maulvi Jalal Din Saheb, Qamar Sayyed Waliullah Shah Saheb, Hakim Mohammad Ibrahim Saheb, Maulvi Innayatullah Saheb et Sheikh Mubarak Ahmad Saheb. Le défunt servi comme missionnaire au Kenya, au Suriname, à Guyana, et en Iran. Par la suite, il travailla dans les bureaux centraux de l’Anjuman et du Tahrik Jadid. Il était membre d’un comité sur la Wasiyah mis en place par feu le troisième Calife. Il écrivit onze ouvrages en arabe, anglais et français. Il avait deux épouses : la première était la fille de Chaudhry Mohammad Din Saheb et la deuxième était de l’Ile Maurice.

Quand il avait 10 ans, il pria ardemment pour le rétablissement de sa mère qui était dans un état critique. Dieu exauça sa prière et sa mère fut sauve.

Fadl Ilahi Bashir Saheb a aussi servi à Kababir, en Terre Sainte de 1966 à 1968 et de 1977 à 1981. Il avait entrepris de grands efforts pour diffuser le message de l’Ahmadiyya dans la région, selon M. Sharif Odeh, qui l’accompagnait quand il était jeune.

Il ne perdait jamais son temps et avait toujours en tête la révélation reçue par le Messie Promis (a.s.) qui annonçait : « Tu es le Sheikh, le Messie, dont le temps ne sera point gaspillé. »

Il avait lancé le magazine Al-Bushra en Palestine : il faisait tout lui-même de la mise en page jusqu’à l’impression. Il posa aussi la première pierre de la mosquée de Kababir.

En 1940, après avoir pris sa retraite, la situation financière de son père était très difficile. Fadl Ilahi Bashir Saheb n’arrivait pas à payer ses frais d’écolage et le principal de la Madrassah Ahmadiyya l’avait menacé d’expulsion. Il cessa de partir à l’école. Quand Hazrat Mirza Nasir Ahmad Saheb voulut l’aider financièrement, le défunt déclara qu’il n’acceptera pas d’aumône mais un prêt, s’il le fallait.

De 1940 à 1942, sa situation financière était très difficile : une fois il ne mangea rien pour 56 heures, mais n’en souffla mot à personne. Quelqu’un l’invita à manger et il ne consomma rien de plus pour 48 heures de plus.

Cette endurance lui fut utile sur le terrain, raconta-t-il. Quand il partait pour ses tournées de Tabligh parfois il n’avait rien à manger pour des heures. Or, jamais l’idée qu’il rendait de grands services à la foi ne l’a effleuré. Les Waqf-e-Zindagi d’aujourd’hui doivent se souvenir de ces exemples : leur situation est bien meilleure partout et aucun d’entre eux ne connaît la disette aujourd’hui.

Fadl Ilahi Bashir Saheb consacra sa vie entière à la quête du plaisir de Dieu. Jusqu’à son dernier souffle, il respecta sa promesse de préférer la foi à ce monde. Sa petite-fille relate que lorsqu’il partait pour le Tabligh, il préparait deux pains : il en consommait le premier le matin et le deuxième pendant la journée et se contentait d’un peu d’eau ou du thé. Nombre de personnes ont témoigné de sa pratique en Afrique.

Fadl Ilahi Bashir Saheb servi comme missionnaire à Guyana de 1970 à 1972. Il visita à plusieurs reprises le Suriname et y fit l’ouverture de la première mosquée. Il y connut de grandes difficultés et fit preuve d’une grande patience : il y avait d’une part l’opposition de la part des Lahoris – présents en grand nombre dans ce pays – ainsi que de la part du groupe Khawja Ismail au sein de la djama’at. Ce groupe tenta d’exproprier le terrain sur lequel la djama’at avait construit sa mosquée. Fadl Ilahi Bashir Saheb surmonta ces obstacles et servi la djama’at avec beaucoup de diligence. Il informa le centre à propos de la situation. En 1972, il informa le Calife que la Jama’at avait une mission house et une mosquée au Suriname mais que ce n’était pas le cas pour Guyana.

Fadl Ilahi Bashir Saheb travailla à l’Ile Maurice dans des conditions bien particulières. En 1954, certains ahmadis [de l’Ile Maurice] rejetèrent l’autorité du missionnaire d’alors, Mokarram Bashir Ud Din Obeillah Saheb et la Jama’at se scinda en deux. Ce groupe rejeta [aussi l’autorité du Calife] et fonda sa propre association. Le deuxième Calife envoya immédiatement Fadl Ilahi Bashir Saheb, qui se trouvait en Palestine, à l’Ile Maurice. On tenta de l’empêcher d’entrer sur le territoire en déposant une plainte à son encontre à l’immigration. Etant détenteur d’un passeport britannique il eu l’autorisation de séjourner à l’Ile Maurice. Il étudia la situation avec beaucoup de sagesse : les hypocrites et les apostats avaient pris le contrôle de la mosquée de la Jama’at. Fadl Ilahi Bashir Saheb commença à y diriger la prière et petit à petit ceux qui étaient fidèles au califat commencèrent à se réunir de nouveau à la mosquée. Il prit une deuxième épouse à l’Ile Maurice et écrivit de nombreux ouvrages en langue française. Par la grâce de Dieu, il protégea la Jama’at de cette grande dissension et réunit de nouveau la Jama’at sous une seule bannière.

[À Rabwah], tous les vendredis, Fadl Ilahi Bashir Saheb attendait à l’extérieur de sa maison celui qui devait le prendre en voiture pour l’emmener à la mosquée Mubarak. Il plaçait une chaise à l’extérieur afin de monter immédiatement dans la voiture. Dans la mesure de ses moyens, il venait en aide aux nécessiteux, sans en informer les membres de sa famille.

Il raconta à sa bru [qu’en Afrique], il avait l’habitude de sortir très tôt à l’aube pour le Tabligh et retournait dans la soirée. Nombre de personnes s’étaient amassées devant sa maison quand il retourna un soir. Il en fut fort inquiet : les visiteurs le félicitèrent et indiquèrent : « Ce matin quand vous êtes sorti, un lion vous accompagnait : il était tantôt devant et tantôt derrière vous, mais Allah vous en a protégé. Ceux qui s’affairaient dans la jungle en ont été témoins. »

Fadl Ilahi Bashir Saheb accomplissait régulièrement la prière Tahajjud et était très ému dans ses prières. Il avait une grande confiance en Dieu, était doté d’une grande persévérance, se souciait du progrès de la religion et préférait la foi à ce monde. Tout ce qui a été dit à son propos n’est point de l’exagération. Il avait un lien très ferme avec le Califat. Qu’Allah exalte son statut et qu’Il fasse que ses descendants puissent perpétuer ses œuvres.


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