Sermons 2014

Le Prophète de Dieu : source de vie pour les croyants – sermon du 15-08-2014

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya Internationale, le 15 août 2014, au Royaume-Uni.

Allah déclare dans le Saint Coran:

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا اسْتَجِيبُوا لِلَّهِ وَلِلرَّسُولِ إِذَا دَعَاكُمْ لِمَا يُحْيِيكُمْ

« Ô vous qui croyez ! Répondez à l’appel d’Allāh et du Messager lorsqu’il vous appelle afin qu’il vous donne la vie… » (Saint Coran, chapitre 8, verset 25)

Allah envoie Ses prophètes au monde afin d’extirper les croyants de la mort pour leur accorder la vie. A la lumière du verset ci-dessus, il est évident qu’il s’agit ici d’une vie spirituelle et non d’une résurrection physique ou d’une mort de même nature.

L’on trouve dans ce verset une preuve de la véracité [des prophètes] auxquels les croyants doivent répondre afin de se réformer. Dieu nous a accordés la vie par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a envoyé une shariah parfaite dans la forme du Coran. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était aussi la personnification du Coran, chose que ceux qui étaient proches de lui avaient ressenti. Autant on se rapprochait de lui autant l’on percevait la beauté de sa conduite excellente. Ses épouses en ont été les témoins. C’est pour cette raison d’ailleurs que Hadrat Aisha avait répondu « qu’il était le Coran personnifié » à celui qui lui avait demander de décrire la conduite du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est-à-dire qu’il était l’exemple pratique de tout ce que contient le Coran. Ainsi les prophètes sont des exemples aux hommes et ne peuvent en aucun cas les égarer.

Dieu et son Prophète(s.a.w.) ont été mentionnés dans ce verset pour nous faire comprendre que les paroles et actions du Prophète sont en harmonie avec les énoncés divins. Ainsi si vous désirez la vie spirituelle, suivez le prophète les yeux fermés. Suivez-le, obéissez à ses ordres, ceci est essentiel si l’on désire mériter l’amour divin, qui engendra la vie spirituelle.

Il est donc essentiel de répondre à l’appel du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de mériter la véritable spiritualité.

Celui qui se dit musulman ne sera pas considéré comme disciple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et croyant véritable tant qu’il ne comprend pas l’énoncé suivant :

فَاتَّبِعُونِي يُحْبِبْكُمُ اللَّهُ

Et afin de suivre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il faut lire le Coran, qui est sa conduite en écrit, comme l’avait si bien dit Hadrat ‘Aisha.

C’est ce même Coran qui affirme que l’hostilité d’un peuple ne doit pas contraindre les musulmans à abandonner la justice. C’est ce même Coran qui interdit tout meurtre gratuit, qui enjoint le respect des droits d’autrui, qui affirme que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est une miséricorde pour l’humanité toute entière, sans distinction de religion ou de race. La Rahmaniyya exige que sa miséricorde soit universelle.

Lors de la lecture du Saint Coran l’on découvrira, à chaque page, des guides et directives qui embrassent tous [les aspects de la vie.] Ainsi le Coran répond à tous ceux, parmi les non musulmans, qui critiquent l’Islam et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en raison des actes répréhensibles des musulmans d’aujourd’hui. Ces détracteurs [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] disent [aux musulmans] : « Vous dites que votre Prophète est venu offrir la vie ; mais lui et sa religion le font-ils réellement ? » Les prophètes viennent pour offrir la vie, mais les actes des musulmans sentent la mort ; d’ailleurs, dans la pratique leur seule vocation est de mettre fin à la vie. Ils tuent les innocents et les veuves.

On m’a interrogé à maintes reprises [à ce propos] et l’on pose pareilles questions aux ahmadis aussi. Je réponds à chaque fois qu’Allah ainsi que le Prophète de l’Islam ont déjà répondu à cette objection plus de 1400 ans de cela. Il est dit dans la sourate Jummah :

هُوَ الَّذِي بَعَثَ فِي الْأُمِّيِّينَ رَسُولًا مِنْهُمْ يَتْلُو عَلَيْهِمْ آَيَاتِهِ وَيُزَكِّيهِمْ وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَإِنْ كَانُوا مِنْ قَبْلُ لَفِي ضَلَالٍ مُبِينٍ – وَآَخَرِينَ مِنْهُمْ لَمَّا يَلْحَقُوا بِهِمْ وَهُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ

« C’est Lui Qui a suscité parmi les Illettrés un Messager qui est des leurs, qui leur récite Ses Signes, et les purifie, et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils eussent été auparavant dans un égarement manifeste. Et Il le suscitera parmi d’autres des leurs qui ne se sont pas encore joints à eux. Il est le Puissant, le Sage. » (Saint Coran, chapitre 62, versets 3 et 4)

Si les actions de [certains] musulmans contemporains sont teintées d’ignorance et d’égarement, cela était aussi le cas des contemporains du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Dieu avait envoyé celui-ci afin de les dissiper et d’offrir au monde un message vivifiant.

De plus, Dieu a envoyé, au cours de notre ère, le Messie Promis (a.s.) afin qu’il répande le message vivifiant apporté par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). La djama’at Ahmadiyya, en ayant prêter allégeance au Messie Promis (a.s.), est aujourd’hui en train de transmettre ce message, car cette responsabilité lui incombe. D’ailleurs le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait clairement décrit la situation et des gens [de notre époque] ; il a décrit l’état de ces oulémas qui commettent ces infamies en disant qu’ils seront les pires créatures sous le ciel. Ils seront à l’origine de ces troubles et désordres. Quand toutes ces prophéties se réaliseront, Dieu enverra le Messie Promis, qui accordera la vie [aux hommes.]

Nous voyons d’ailleurs que le Messie Promis (a.s.) a dit qu’il est venu offrir la vie, vie qu’ont reçu ceux qui l’ont accepté. Ainsi l’objection de ceux qui mettent en doute le fait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu accordé la vie tombe à l’eau, car celui-ci et Dieu ont tout deux décrit la situation présente du monde. Ce message accorde la vie et ne cessera de l’accorder. Ce prophète vient offrir la vie et il le fera jusqu’au jour dernier. Mais [viendra un temps] où l’on ne suivra plus ses préceptes. En pareille situation Dieu enverra le Messie Promis (a.s.) qui calquera, à la perfection, ses pas sur ceux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Le Messie Promis (a.s.) dit : « [Il est ce verset qui annonce :]

وَآَخَرِينَ مِنْهُمْ لَمَّا يَلْحَقُوا بِهِمْ

Il indique qu’après [une époque] d’égarement absolu, deux groupes profiteront exclusivement de la direction et de la sagesse et témoigneront des miracles et des bénédictions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : les premiers sont les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui, avant l’avènement de ce dernier, se vautraient en de profonds ténèbres. Par la grâce de Dieu ils ont ensuite connu la période du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont vu des miracles de leurs yeux […]. La certitude les a si transformés qu’ils s’étaient mués, on eu aurait dit, en un seul âme. Le deuxième groupe qui, selon le verset ci-dessus, ressemblera aux compagnons, est la communauté du Messie Promis (a.s.) ; car cette dernière, à l’instar des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), témoignera des miracles de ce dernier. Et ils seront guidés après [avoir vécu dans] l’obscurantisme et l’égarement.

Selon le verset [ci-dessus où il est dit Wa] Akharina Minhum ces derniers recevront une part des faveurs de liées à minhum c’est-à-dire aux compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). A l’instar des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui ont vu les miracles de ce dernier ainsi que [l’accomplissement] de ses prophéties, les suivants [du Messie Promis (a.s.)] en seront aussi les témoins. La période intermédiaire sera, quant à elle, entièrement privée de cette faveur. Ainsi aujourd’hui, après 1300 ans, les portes des miracles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se sont ouvertes de nouveau et les hommes en ont été les témoins. »

Le Messie Promis (a.s.) dit encore : « Tout le monde a vu la propagation de la peste et l’interdiction d’accomplir le pèlerinage. L’implantation du chemin de fer [en Inde] et l’abandon des chameaux [comme moyen de locomotion] sont autant de prophéties du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui sont en train de s’accomplir, à l’instar de ceux qui se sont accomplies à l’époque de ses compagnons. C’est pourquoi Dieu a conféré le titre de Minhum au groupe des derniers temps, pour indiquer qu’ils seront témoins des miracles à l’instar des compagnons du Prophète (s.a.w.).

Réfléchissez un tant soit peu : qui, au cours de ces 1300 ans, a vécu en cette période de la Nubuwwah. Cette ère au cours de laquelle notre communauté a pris naissance, ressemble à l’époque des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils ont vu les miracles et les signes témoignés par ces derniers. Et à l’instar de ces derniers, ils tirent lumière et certitude des signes divins et de Son soutien. Et comme ces derniers, ils sont en train d’endurer sur la voie de Dieu moqueries et dérisions, imprécations et sarcasmes, vexations et injures, ainsi que le boycott. Pourtant ils ne cessent de se purifier grâce aux signes clairs de Dieu, de Son soutien, de Sa sagesse à l’instar des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Nombre d’entre eux pleurent au cours de leurs Salat et inondent leurs lieux de prosternation de leurs larmes, à l’instar des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

L’affirmation du Messie Promis (a.s.) quant au fait qu’il a été envoyé afin d’accorder la vie au monde s’est accomplie et ne cesse de l’être avec gloire ; en suivant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Dieu est en train d’accorder la vie par son entremise. A présent l’on ne pourra comprendre la parole de Dieu sans passer par le truchement du Messie Promis (a.s.). C’est à lui que revient la tâche d’expliquer les sens et les vérités du Coran. Les hommes accèdent et accèderont à la vie spirituelle uniquement par l’entremise du Messie Promis (a.s.).

Après mille quatre cents ans, c’est le Messie Promis (a.s.) qui sert de modèle parfait étant donné qu’il a suivi à la perfection le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’il s’était perdu en son amour. Ainsi aujourd’hui encore subsiste l’atmosphère grâce auquel l’on pourra acquérir une vie [faite] de conduite [excellente] et de valeurs morales ; mais les détracteurs de l’Islam, quant à eux, n’y portent pas leurs regards. Toutefois lorsqu’ils voient des actes condamnables commis par des musulmans ils en font une propagande excessive et une volée de critiques fuse de leur part.

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Quelques jours de cela un ahmadi m’informa qu’il parla des beaux enseignements de l’Islam à un intellectuel chrétien : il lui expliqua le système du Califat ainsi que les œuvres de la djama’at dans le monde. Le chrétien répliqua : « Pourquoi donc les médias n’en font-ils pas mention ? Pourquoi est-ce qu’ils n’en n’informent pas le monde ? » L’ahmadi lui répondit : « Nous le faisons certes. Nous prêchons notre message, nous distribuons des dépliants. D’ailleurs nous en avons distribué des centaines de milliers voire des millions. Nous utilisons des panneaux publicitaires sur des bus et bien d’autres moyens [pour faire passer notre message.] Nous essayons [d’en informer les autres] grâce aux médias, mais ces derniers n’en font pas une aussi grande couverture, comme ils le font pour toutes ces actualités négatives [à propos de l’Islam]. Le chrétien ajouta : « Tout se commercialise aujourd’hui et les médias veulent attirer leur audience. Et pour ce faire ils sont à la recherche des dernières nouvelles et suivent les actualités qui sont à la mode du jour. Aujourd’hui la tendance est de condamner les musulmans, d’où leur promptitude à publier tout ce qui est contre l’Islam. »

Ce non musulman a constaté de visu que les médias ne font pas preuve de justice et qu’ils font fi de la réalité : tel est leur mode opératoire. Toutefois, certains d’entre eux commencent à présenter, dans une certaine mesure, la vérité. J’avais évoqué la dernière fois une longue interview que j’ai donnée à la BBC, dont une partie a été diffusé dans une émission radio sur la BBC Asia et la BBC World service. Ils ont passé à l’antenne la partie où j’ai présenté les beaux enseignements de la djama’at ainsi que les véritables préceptes de l’Islam. Je disais aussi que ce sont autant de raisons pour lesquelles des centaines de milliers de personnes se joignent tous les ans à la djama’at ; elles ont connu grâce à elle les enseignements vivifiants de l’Islam.

Ainsi il n’y a aucune lacune ni dans les enseignements de l’Islam ni dans l’exemple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si corruption il y a c’est en ces oulémas et en ceux qui égarent les autres. Si les prophètes n’étaient pas venus accorder la vie, chose qu’ils affirment tous, l’on n’aura plus confiance en Dieu. Les gens sont en train d’abandonner ces religions agonisantes, qui se contentent de paroles en l’air, qui sont dénuées de toute parole vivifiante. Ils ont une relation traditionnelle avec ces religions ; et sont dénués de foi véritable. Dieu a conféré aux musulmans une faveur immense en envoyant Son Messager à cette époque, afin de ranimer ses enseignements et de nous les présenter, afin que nous ne cessions d’acquérir cette vie spirituelle. L’Envoyé vient avec cette promesse que Dieu accordera le succès à ceux qui suivront Son envoyé sincèrement. Ils mériteront la vie spirituelle et les autres connaîtront l’échec et l’humiliation. Dieu avait promis au Messie Promis (a.s.) qu’il sera victorieux, que ses suivants ne cesseront de progresser et que le Califat, établi après lui, ne cessera de perpétuer ses œuvres. Si tout autre institution se soulève contre celle-là elle connaîtra l’échec. Le Califat est une faveur qu’Allah seul est en mesure d’octroyer ; l’on ne peut se l’approprier de force, en commettant des exactions, en enterrant vivant des innocents ou en les tuant impitoyablement.

[Le Califat est un] moyen pour accorder la vie et non pour la prendre ; mais cette tâche est impossible sans le soutien divin. Tout autre institution qui voudrait s’emparer, par la contrainte, de pareille faveur ne jouira point du soutien divin et d’ailleurs cela n’a jamais été le cas.

Dans ce cadre souvenez vous aussi de ce point : les disciples des prophètes, ceux qui acquièrent la vie et qui l’offrent aux autres doivent aussi consentir à tout type de sacrifice. Ils sont d’ailleurs prêts à le faire car ils savent que leurs sacrifices ne seront pas vains et ils en connaissent l’importance. D’où la raison pour laquelle ils sacrifient leurs vies physiques pour la vie spirituelle. A l’époque du Messie Promis (a.s.) certains de ses disciples ont sacrifié leurs relations familiales, leurs biens, leurs business, voire leurs vies. Ceux qui l’acceptent doivent certes dans la plupart des cas sacrifier leurs sentiments, leurs liens de parenté, leurs richesses ; mais il y a aussi ceux qui ont offert l’ultime sacrifice. Nous voyons des exemples similaires à notre époque.

Certains d’entre eux endurent difficultés et tribulations dès l’instant où ils acceptent l’Ahmadiyya, le message vivifiant et réel de l’Islam ; mais ils ne s’en soucient guère. Ils préfèrent la vie spirituelle à celle d’ici bas. L’histoire de la djama’at regorge d’innombrables exemples de ceux qui ont enduré ces tribulations. Je vous présente quelques uns de ceux qui, n’ont certes pas payé de leurs vies, mais qui ont dû sacrifier leurs sentiments et qui ont enduré difficultés et tribulations au sein de la société après avoir accepter l’Ahmadiyya.

Il y a l’histoire de M. Hissam Ud Din, un ahmadi d’origine arabe. Il informa notre frère Ikrama qu’il venait d’embrasser l’Ahmadiyya et qu’il passait par des moments difficiles. Il raconte : « Moi et ma femme nous appartenions à la Tablighi Jama’at et nous partions en tournée pour la prédication. Après avoir suivit [les émissions de la] MTA j’ai accepté par la suite le message du Messie Promis (a.s.) et j’ai reçu la vraie vie. Ma femme était très hostile à mon encontre [après ma conversion] et a soulevé les membres de ma famille ainsi que les mollahs contre moi. Ces derniers l’ont poussé à prendre, de l’université d’Al-Azhar, une fatwa contre moi [stipulant que je suis un incroyant] et notre mariage a été dissolu. » (C’est ainsi qu’agissent les mollahs). « Les membres de ma famille m’ont ensuite contraint à abandonner l’Ahmadiyya ; mais je ne me suis soucié de personne. J’ai quatre enfants de cette femme ; mais en dépit d’avoir tout laissé, je suis par la grâce de Dieu, ferme dans ma foi. Après la bai’ah j’ai su ce que c’est que de se sentir étranger. J’ai compris les propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui disait que l’Islam débutera dans cet état ou « l’on se sent » comme-ci dirait étranger et passera par le même état à la fin. Bienheureux soient les étrangers ! Dieu en personne a été mon Protecteur et mon Soutien. Fasse Allah que je ne trébuche point et que je sois à tout jamais ferme dans ma foi. »

[En voici un autre exemple] qui nous vient de la région Shiangar, de la Tanzanie. Nombre de personnes se sont convertis dans un village nommé Songalé. Les musulmans non ahmadis y ont une mosquée et 90 pour cent d’entre eux ont permis aux ahmadis d’y accomplir leur salat. Une organisation islamique tanzanienne nommée Bakwata a lancé une virulente campagne anti-ahmadie. Ils ont tout d’abord tenter d’intimider les (nouveaux) ahmadis, mais étant donné que la djama’at avait envoyé des moallim dans la région dès les premiers instants, afin de les former, ils étaient fermes dans leur foi. Ils avaient connu l’Islam véritable et ne se sont souciés des menaces de personne. En fin de compte, les autres musulmans les ont empêchés de prier dans leur mosquée. Les ahmadis ont cherché un autre endroit pour prier et ont décidé de bâtir une mosquée.

La campagne de persécution a ensuite pris une autre tournure : les responsables de la province et celle de la police – des soi-disant musulmans – ont soutenu l’organisation Bakwata dans leur campagne de persécution des ahmadis. Le moallim et deux autres individus ont été arrêtés et on voulait leur intenter un procès. Les ahmadis ont été accusés, entre autres, d’avoir tenter d’incendier la mosquée des non-ahmadis et de vouloir fomenter des troubles. Ils accusaient en somme les ahmadis de faits dont ils sont eux-mêmes coupables. Mais Dieu leur a accordé ses faveurs et tous ces nouveaux ahmadis étaient fermes dans leur foi en dépit des grandes tribulations qu’ils sont connus.

Je vous présente un troisième exemple qui vient du Burkina-Faso, un pays francophone de l’Afrique de l’Ouest. L’année dernière 500 personnes d’une localité dont le chef du village et son Imam, ont embrassé l’Ahmadiyya. Les proches parents de ces nouveaux ahmadis, qui habitent dans le village voisin, se sont soulevés contre eux, les boycottant, refusant de les saluer, d’avoir tout contact ou d’entreprendre toute transaction avec eux. Ils ont aussi interdit aux ahmadis d’accomplir leur salat là où ils priaient. Par la grâce de Dieu en dépit d’une hostilité grandissante, en ce coin reculé d’Afrique, ceux que d’aucuns prétendent sont des illettrés, ne se sont pas souciés de toute cette opposition à leur encontre. Ils ont préservé leur foi et n’ont pas flanché un instant. Leur situation s’est améliorée par la grâce de Dieu.

Ainsi tout le monde doit passer par cette tempête de persécution, comme l’a dit le Messie Promis (a.s.). Je n’ai pas cité des exemples du passé, qui sont d’ailleurs innombrables, mais ceux d’aujourd’hui afin de démontrer comment Dieu, de par Sa grâce, est en train d’emplir promptement les cœurs de foi et comment ces gens sont prêts à consentir à tout sacrifice après leur conversion. Ces gens, qui ont compris le message de l’Ahmadiyya, l’Islam véritable, pour s’offrir une nouvelle vie spirituelle, sont présents sous toutes les latitudes. Sans l’aide de Dieu cette tâche sera chose impossible ; Son Envoyé ne pourra, par sa seule volonté, l’accomplir. Ni nos missionnaires ni l’organisation sur place ne peuvent l’accomplir sans le soutien de Dieu. C’est ce même soutien divin qui prépare les gens à consentir à des sacrifices et qui leur accorde la fermeté.

Il y nombre de Pakistanais qui embrassent l’Ahmadiyya et qu’il m’arrive d’en rencontrer dans différent pays. Je leur informe qu’ils doivent se préparer à faire face à des difficultés, à endurer rigueurs et peines, qu’ils ne pourront retourner au Pakistan, et que s’il le font ils seront en butte à des complications. Certains d’entre eux y retournent quand même. [Face à ce constat] ils répondent qu’ils ont accepté l’Ahmadiyya en toute connaissance de cause et qu’ils seront, insha Allah, fermes [dans leur foi].

C’est le même principe qui agit en ce monde : tout objectif exige efforts et sacrifices. Et de grands sacrifices sont nécessaires pour de grands objectifs. Ainsi pour [mériter] une vie spirituelle permanente des sacrifices constants sont requis. Mais en certain cas Dieu récompense tant et si bien ceux qui sont prêts à consentir à tout sacrifice avant même qu’ils le fassent que cela les rend bouche bées. Si l’on tente, selon ses aptitudes à être le pâle reflet des attributs divins et que l’on est bienveillant à l’égard d’autrui, [en retour] Dieu, qui est très miséricordieux et qui connaît les intentions, accorde des récompenses infinies.

Nous présentons l’exemple qui suit pour ce qui est des sacrifices en ce monde et de ses récompenses. C’est l’histoire d’un roi persan que beaucoup d’entre nous connaissent. On raconte que ce dernier, accompagné de son ministre, rencontra lors d’un voyage un paysan qui plantait un arbre. Le paysan était si vieux qu’il était évident qu’il ne mangera jamais le fruit de ses labeurs.

Le roi lui demanda : « Que gagneras-tu en plantant cet arbre ? » Le vieux paysan lui répondit : « Nous sommes en train de manger les fruits des arbres plantés par nos aïeux, nous consommons aujourd’hui le fruit de leurs sacrifices. Les générations futures mangeront quant à elles les fruits des arbres que je plante aujourd’hui. » Le roi, quand une chose lui plaisait chez quelqu’un, disait « Zé ! », pour indiquer à son ministre qu’il devait récompenser la personne en question.

Ainsi le ministre offrit un sac d’or au vieux paysan, qui ajouta sur ces entre faits : « Cet arbre m’a rapporté des fruits tandis que je le mettait en terre. Tu me demandais à l’instant ce qu’il allait me donner, et voilà qu’il commence à fructifier ! » Ces paroles plurent au roi, qui dit encore une fois « Zé ! » et son ministre offrit un deuxième sac d’or au vieux paysan, qui continua : « Un arbre arrive à maturité après plusieurs années ! D’ailleurs, il ne rapporte qu’une fois par an. Mon arbre à moi m’a offert deux récoltes alors que je l’avais à peine mis en terre ! » Le roi dit encore une fois « Zé ! » et ajouta : « Partons vite d’ici ! Sinon ce vieillard va tout nous prendre ! »

Voilà les sentiments des rois d’ici-bas : tout en récompensant ils ont peur que leurs coffres se vident. Notre Dieu à nous ne cesse d’accorder des récompenses infinies : après avoir accorder la vie spirituelle [au croyant], Il lui accorde aussi la vie éternelle. Et Il ne cessera d’accorder ces faveurs dans l’au-delà. Mais à l’instar du vieux paysan des sacrifices sont requis, des sacrifices dont les fruits ne seront pas évidents immédiatement mais qui seront suivis de faveurs glorieuses. Les suivants des prophètes consentent à des sacrifices en obéissant au même principe : et c’est là qu’ils remportent du succès. Quant à leurs adversaires, Dieu leur réserve l’humiliation.

Les disciples de Jésus ont été âprement persécutés pendant environs trois siècles : mais ils ont enduré ces atrocités avec persévérance et n’ont cessé de consentir à des sacrifices. Ils ont finalement connu la liberté après que le roi de Rome s’est converti au Christianisme après 300 ans. Ils ont traversé cette période difficile en se cachant dans des grottes, préservant leur foi et leur spiritualité parce qu’ils avaient la certitude qu’ils seront libres un jour. A l’instar de ces derniers aujourd’hui les serviteurs du Messie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ont une plus grande certitude qu’insha Allah, la victoire leur sera accordée. Ainsi nous devons, nous aussi, préserver notre foi au cours de cette période difficile ; et devons profiter de cette source vivifiante que nous a offert le Messie Promis (a.s.). Les chrétiens ont préservé leur foi et ont consentit à des sacrifices en se cachant derrière des rocs ; nous devons, quant à nous, rendre notre foi ferme comme un roc, et nous allons devoir le prouver afin que ces récompenses et faveurs soient permanentes.

Dans le passé et aujourd’hui encore, la foi de beaucoup est chancelante. Nous allons devoir prouver que la tâche de l’Envoyé divin est d’accorder une nouvelle vie et de renforcer la foi ; et insha Allah nous allons continuer à la faire naître en nous en toute situation. Et nous allons pouvoir le démontrer quand nous aurons la certitude parfaite que la victoire est insha Allah destinée à la djama’at du Messie Promis (a.s.) et qu’en tant que membre de sa communauté nous devons tous contribuer à cette victoire et se dire que « Le salut de l’humanité passera par moi et pour ce faire il m’incombe de remplir mon rôle. En dépit de toutes ces tribulations il m’incombe d’assurer ma subsistance et celle du monde, car il n’y pas d’autre moyens pour offrir la vie à l’humanité. »

En nombre d’endroits le Messie Promis (a.s.) a évoqué ses victoires et sa suprématie. Il dit à cet effet : « O hommes ! Ecoutez cette prophétie qui vient de la part de Celui qui a créé la Terre et le Ciel : Il répandra Sa djama’at dans le monde entier… » par la grâce de Dieu elle est en train de se répandre « …et lui accordera la victoire par maints preuves et arguments. Bientôt, voire, très bientôt même, [l’Islam] sera la seule religion honorée au monde. Dieu conférera de grandes et miraculeuses bénédictions à cette religion et à cette communauté et vouera à l’échec tous ceux qui projettent de l’anéantir.

Ce triomphe durera pour toujours, jusqu’au jour dernier. Qu’on se moque de moi aujourd’hui ne me causera aucun tort car il n’y a pas eu de prophète que l’on n’ait pas raillé. L’on devait, suivant cette pratique, raillé le Messie Promis. Dieu déclare dans le Saint Coran : « Hélas pour l’humanité ! Aucun Messager ne vient à eux sans qu’ils ne se moquent de lui. » (Chapitre 36, verset 31). Il est donc un signe de Dieu que tout prophète soit raillé. Alors, qui peut se moquer d’une personne qui descend physiquement du ciel accompagné d’anges ?

La descente du Messie promis des cieux n’est qu’un concept mensonger. Rappelez-vous que personne ne descendra du ciel. Nos adversaires qui sont encore vivants aujourd’hui mourront tous mais personne ne verra Jésus Fils de Marie descendre du ciel. Leurs enfants mourront aussi, sans que personne n’ait vu Jésus Fils de Marie descendre du ciel. Puis mourront ceux de la troisième génération, mais eux non plus ne verront pas Jésus Fils de Marie descendre du ciel. C’est-là que Dieu frappera leur cœur de désarroi : ils constateront que la suprématie de la Croix est révolue, le monde a changé, mais Jésus Fils de Marie n’est pas encore descendu du ciel. Et les sages répudieront cette croyance. Trois siècles ne se seront pas écoulés depuis ce jour, que tous ceux qui attendent Jésus Fils de Marie, musulmans ou chrétiens, seront au comble du désespoir et renonceront à cette chimère. Et sur Terre, il y aura une seule religion et un seul guide. Moi je ne suis que le semeur et j’ai mis la semence en terre ; maintenant elle poussera et fleurira, et personne ne pourra l’arrêter. » Insha Allah (Tadhkiratush-Shahadatain, Ruhani Khaza’in, vol. 20, p. 67).

Aujourd’hui dans mon courrier je lisais à propos d’un jeune homme, de l’Allemagne ou d’un autre pays européen, qui distribuait des dépliants sur l’avènement de Jésus. Il rencontra deux personnes devant chez eux qui lui dirent : « Nous étions en train de discuter, à l’instant même, du retour de Jésus des cieux et de celui qui devait venir à sa place, si personne n’est censé descendre des cieux. Et voila que tu nous as offert ces dépliants et d’ailleurs nous avons reçu votre invitation pour votre exposition. Nous y viendrons certainement. » C’est ainsi qu’Allah est en train d’ouvrir de nouvelles voies. Il est en train d’insuffler ces pensées dans les cœurs des gens afin qu’ils réfléchissent. Qu’Allah fasse que nous fassions toujours partie de cet arbre qui porte des fruits et des fleurs en abondance et que notre foi soit aussi ferme qu’un roc et que nous assumions à tout instant nos responsabilités. Amine.


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