Sermons 2013

Justice et équité : vertus cardinales du musulman – sermon du 09-08-2013

Coran ouvert petit

Le sermon d’aujourd’hui s’inscrit dans la même lignée que mes sermons précédents. Aujourd’hui j’évoquerai deux vertus essentielles grâce auxquelles l’on pourra mettre fin à tout trouble au sein de la société, établir la paix, faire prévaloir la justice et respecter ses engagements.

On critique à tort l’Islam, l’accusant de prôner la rigueur et le terrorisme. Un américain a écrit récemment qu’en Islam le vendredi est le jour de la violence. La Jama’at a répondu à son article par la plume d’un jeune ahmadi, qui a présenté les beautés de l’Islam, l’objectif de son avènement et l’importance du jour du vendredi pour les musulmans.

Ainsi il incombe à la Communauté Ahmadiyya de faire avancer la mission du Messie Promis (a.s), le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). A nous de répondre à ces attaques et de clouer le bec des adversaires de l’Islam. Mais Dieu répond aussi à ces critiques à travers des non musulmans imbus de justice qui évoquent les beautés de l’Islam. Quelques jours auparavant un catholique a écrit un article dans le journal The Daily Telegraph : il y a fait les éloges de l’Islam, de ses traditions et des musulmans. De surcroit il a condamné l’athéisme et ses partisans.

D’ailleurs les athées sont les plus véhéments à critiquer l’Islam et la religion. Il nous incombe de ce fait de présenter au monde l’existence de Dieu ainsi que l’importance de la foi. Mais seul un véritable musulman pourra accomplir cette tâche ; et s’étant lié avec l’Imam de l’époque ce sont les ahmadis qui pourront accomplir cette œuvre. Et cela pourra se faire lorsqu’on va traduire dans la pratique les préceptes de l’Islam.

Coran ouvert petit

Évoquant l’importance de la justice Dieu déclare dans le Saint Coran : « Et lorsque vous parlez, observez la justice, même s’il s’agit d’un proche parent, et remplissez le pacte d’Allāh. Voilà ce qu’Allāh vous enjoint, afin que vous preniez garde. » (Le Saint Coran, chapitre 6, verset 153)

Dans un autre verset Dieu enjoint aux témoins de dire toujours la vérité même si c’est au détriment de leur propre personne, ou de leurs parents ou proches parents :

« Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans l’application de la justice et soyez les témoins d’Allāh, quand bien même ce serait contre vous-mêmes ou contre vos parents ou vos proches parents. Que ce soit un riche ou un pauvre, Allāh est plus attentif à eux que vous ne l’êtes. Ne suivez donc pas de vils désirs pour que vous puissiez agir équitablement. Et si vous êtes ambigus dans votre témoignage ou si vous l’ éludez, souvenez-vous qu’Allāh est Très-Conscient de ce que vous faites. » (Le Saint Coran, chapitre 4, verset 136)

Le principe fondamental est que tout témoignage doit avoir comme objectif le plaisir de Dieu. C’est le seul moyen pour établir la paix et l’équité dans le monde. A cet effet le Messie Promis (a.s) affirme que la faculté la plus importante de l’homme est la justice, s’il n’en possède pas il sera privé de tout, car celle-ci affinera davantage ses autres vertus.

Les témoins sont nécessaires lorsqu’il y a litige entre deux partis. Ces derniers doivent dans certains cas présenter leur propre témoignage. Ceci est important afin que l’on puisse faire la lumière sur toute l’affaire et afin de faciliter la tâche du juge. Si les témoins mentent ou sont ambigus dans leurs déclarations, le verdict sera injuste et pourra causer grand tort. Le coupable sera celui qui a présenté de faux témoignages et non pas celui qui a prononcé le jugement.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré que si quelqu’un lui convainc de juger en sa faveur, quand dans la réalité il à tort, c’est une partie du feu de l’enfer qu’il lui offrira.

Le verset 136 du chapitre quatre cité plus haut se trouve au milieu de ces versets qui ont trait à la vie conjugale. Si lors d’un divorce un des deux époux tente d’acquérir ce qui ne lui revient pas de droit et si leurs parents présentent de faux témoignages à cet effet, ils mettront à mal la justice. Certes ils pourront avoir quelques avantages éphémères mais c’est un tison enflammé qu’ils recevront, selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Et au jour de la résurrection ceci les mènera en enfer. Vous pouvez tromper les hommes ou pousser le juge à rendre un verdict injuste qui lésera le droit des autres, mais vous ne pourrez point tromper Dieu.

Pour le sermon du nikah le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a prescrit des versets dans lesquels Dieu nous recommande d’énoncer des paroles franches et exemptes d’ambiguïté. A cas échéant l’on s’éloignera de la Taqwa et de l’équité. Et ceci engendrera des troubles au sein de la société. Lorsque j’étudie les cas de divorce qui se présentent à la communauté je constate souvent que les déclarations des uns et des autres sont contraires à la vérité et la justice. Les témoins non plus ne sont pas honnêtes. La situation est la même pour ces litiges qui ont trait aux transactions financières. Pour un avantage éphémère certaines personnes n’hésitent pas à s’écarter de la Taqwa et acceptent le feu de l’enfer.

Le hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) cité plus haut concernait un contentieux entre deux frères qui se disputaient la propriété d’un bien quelconque. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a dit qu’il se pourrait qu’il soit favorable envers celui qui a tort si celui-ci est plus éloquent que son adversaire, mais c’est une partie du feu de l’enfer qu’il recevra et au jour de la Résurrection ceci le mènera dans la Géhenne. Et les deux frères ont tout deux renoncé à leur droit de propriété sur le champ, offrant à l’autre de prendre le tout. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) leur a expliqué que ce n’est pas bien non plus d’abandonner ce qu’il leur revient de droit : s’ils ne peuvent trouver un accord et s’ils n’ont pas de témoins, ils peuvent tirer au sort et se contenter de ce qu’ils recevront.

Si, au sein de la djama’at, les témoins disent toujours la vérité, nous pourront présenter notre société comme une image du paradis ici-bas sur terre. Ci-dessus sont d’autres versets du Saint Coran qui prônent la justice :

« En vérité, Allāh vous commande de céder les charges à qui de droit, et quand vous jugez entre les hommes, de juger avec justice. Et assurément ce à quoi Allāh vous exhorte est excellent ; en vérité, Allāh entend tout et voit tout. » (Le Saint Coran, chapitre 4, verset 59)

Le premier conseil est de confier les postes et les responsabilités à ceux qui sont les plus à mêmes de les assumer. Dans un de mes sermons précédents j’avais évoqué l’élection des titulaires de postes au sein de la communauté. J’avais souligné que les électeurs ne devraient pas élire des responsables en se basant sur leurs relations familiales ou en raison de leur préférence personnelles. Ces élections sont maintenant terminées : dans certains endroits les électeurs ont choisi les personnes les plus capables d’assumer ces responsabilités, ailleurs j’ai apporté moi-même certains changements. Dans d’autres cas je n’ai pas accepté la proposition des électeurs. Et s’il y avait quelqu’un qui travaillait bien je l’ai maintenu à son poste.

Chacun possède des facultés qui lui sont propres et quand une personne en atteint le sommet elle ne pourra pas faire avancer davantage le département dans lequel elle travaille. Ainsi, celui qui n’arrivait pas à donner le meilleur de lui-même dans un département pourrait mieux faire dans un autre. D’aucun croient, à tort, que ces changements sont le résultat de mon mécontentement, mais il n’en est pas ainsi ; c’est l’avantage de la communauté que j’avais en tête.

Dieu seul connaît l’état des cœurs, étant humains nous pouvons uniquement nous baser sur les apparences. Mais malheureusement dans certaines Jama’at, au niveau local ou national, on a accordé préférence aux relations et aux considérations personnelles lors des élections. Qu’Allah ait pitié de ceux qui se sont ainsi fourvoyés au lieu de faire prévaloir la justice et qu’Il leur accorde la sagesse. Le responsable élu doit quant à lui présenter ses faiblesses à Dieu, implorer Son pardon ainsi que Son soutien. Il doit en toute équité assumer sa responsabilité, qui est une faveur divine et qui mérite tout le respect qui lui est dû.

En tant que responsable faites preuve de justice dans vos relations avec les membres de la Jama’at, enlevez leurs difficultés et travaillez pour leur réforme morale et spirituelle. Soyez justes comme le recommande le Saint Coran et usez de toutes vos facultés à cette fin.

L’intérêt de la communauté doit primer sur tout autre chose. Dieu affirme qu’Il note chacune de nos actions. Ceux qui ont l’occasion de servir la foi doivent considérer cela comme une grâce divine.

Dieu demandera certainement des comptes aux dirigeants de ce bas monde. Et Il en demandera davantage à ceux qui ont été choisis pour servir Sa cause. Si ceux-là ne sont pas honnêtes dans l’exercice de leurs fonctions et n’assument pas leurs responsabilités, ils seront davantage coupable que les gens de ce bas monde. Chacun d’entre nous doit implorer l’aide et le pardon de Dieu, faire preuve d’une grande humilité, et assumer ses responsabilités.

Un autre verset du Saint Coran présente un précepte qui garantira la paix au sein de la société. Il y est dit : « Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans la cause d’Allah en portant témoignage avec justice. Et ne laissez pas l’hostilité d’un peuple vous inciter à agir autrement qu’avec justice. Soyez toujours équitables, car l’équité est plus près de la piété. Et craignez Allah. Assurément, Allah est Très-Conscient de ce que vous faites. » (Le Saint Coran, chapitre 5, verset 9)

Voilà l’enseignement sublime grâce auquel l’on pourra mettre fin aux troubles en ce bas monde. Ceux qui n’ont cesse de critiquer l’Islam ne peuvent pas présenter pareil précepte tiré de leur loi ou de leurs Ecritures.

Qawwam ici signifie accomplir de son mieux ses œuvres, en évitant tout manquement et en faisant preuve de constance. Le véritable croyant travaille uniquement pour la cause de Dieu. Il essaie d’éviter toute lacune, tout manquement et toute négligence. Le croyant doit témoigner en toute justice et il se doit d’être équitable, même envers ses ennemis. La Taqwa véritable naitra de cette qualité.

Le Messie Promis (a.s) déclare qu’il est très difficile d’être équitable envers ceux qui ont massacré femmes et enfants, et qui ont persécuté les musulmans à l’instar des mécréants de la Mecque. Mais le Saint Coran nous demande d’être justes à leur égard. Traiter avec équité son ennemi et faire preuve de justice envers lui est certainement une tâche très difficile : seuls les braves en sont capables. Les autres feignent d’aimer leurs adversaires, prononcent des paroles mielleuses à leur égard, mais usurpent leurs droits au moment venu. Même des frères s’escroquent en secret lorsqu’il est question du partage des biens.

L’on pourra suivre ces préceptes divins lorsqu’on aura le cœur pur et lorsqu’on respectera ses engagements envers Dieu.

L’engagement le plus important des ahmadis est le serment d’allégeance. Les 10 conditions de la bai’ah sont un pacte conclu avec Dieu. Si de temps à autre on en fait un rappel l’on pourra débarrasser la société ahmadie de tous ses maux.

Je vais présenter en bref ces 10 conditions. Il y est dit que l’on va s’abstenir du Shirk (attribuer des associés à Allah) jusqu’au jour de sa mort ; que l’on va se préserver de la fausseté, de la fornication/l’adultère, du regard malveillant, de la débauche, de la dissipation, de la cruauté, de la malhonnêteté, de la méchanceté et la rébellion. On promet aussi d’offrir les cinq prières quotidiennes et de demander le pardon de ses péchés, de se souvenir des faveurs d’Allah et de Lui rendre louange et gloire. On promet aussi de ne pas nuire à autrui que ce soit avec sa langue ou avec ses mains ou autrement, de demeurer loyal à Allah, dans toutes les vicissitudes de la vie, dans le malheur et le bonheur, d’éviter de suivre les coutumes non-islamiques et les penchants libertins, de se soumettre à l’autorité du Saint Coran et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), de renoncer complètement à l’orgueil et la vanité et de vivre dans l’austérité, l’humilité et de tenir la foi, l’honneur de la foi et la cause de l’Islam plus chers que sa vie, sa richesse, son honneur, ses enfants. On promet aussi de se dévouer au service des créatures d’Allah uniquement pour la cause d’Allah et d’œuvrer au bien-être de l’humanité et de nouer un lien de fraternité avec le Messie Promis (a.s), lui vouant obéissance en toute chose qui soit bonne pour l’amour d’Allah.

Un autre mal qui détruit les familles est le non respect des règles lorsqu’il est question de divorce. Le Saint Coran recommande la vérité et la franchise quand il est question des affaires matrimoniales. Si cette condition est respectée il n’y aura pas de problème en premier lieu et si jamais il y en a les consignes données ici doivent suffire comme direction. Les hommes en particulier doivent en être conscients. Dieu dit : « Et si vous désirez prendre une femme à la place d’une autre, et que vous ayez donné un trésor à l’une d’entre elles, n’en reprenez rien. Voudriez-vous le reprendre au prix d’une fausse accusation ou d’un péché manifeste ? Et comment le reprendriez vous quand vous vous êtes rencontrés intimement l’un et l’autre, et qu’elles ont reçu de vous un engagement solide ? » (Le Saint Coran, chapitre 4, versets 21 à 22)

D’aucuns calomnient leur époux/épouse au moment du divorce : ceci est un péché manifeste. Même s’il a un soupçon de vérité dans ces accusations la chose doit être laissée entre les mains de Dieu. Le mariage est un pacte entre le mari et la femme : Dieu déclare qu’il n’existe pas témoins pour leurs promesses privées et qu’il leur incombe de les respecter. Si le mariage échoue, l’on ne doit pas demander à l’autre ce qu’on lui a accordé. Et sauf si la femme a été reconnue coupable d’une offense grave par le Cadi, le mari doit payer la dot dans son intégralité. Si par malheur le mariage échoue les secrets mutuels doivent être préservés. Les femmes doivent pratiquer la Qawl-i-Sadeed et ne point tenir des propos diffamatoires sur les hommes.

Que Dieu nous accorde l’occasion de respecter les exigences de la Taqwa et de respecter nos engagements. Et que ce Ramadan fasse que nous soyons les récipiendaires des faveurs divines.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)