Sermons 2010

La définition du péché en Islam

Résumé du sermon du vendredi 05 février 2010 par Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Sa Sainteté a cité au tout début de son sermon le verset 121 du chapitre 6, Sourate Al-An-Aam du Saint Coran :

« Et évitez le péché, qu’il soit manifeste ou secret. Assurément, ceux qui acquièrent le péché seront rétribués pour ce qu’ils auront acquis. »

Le terme « Ithm » a été utilisé à deux reprises dans ce verset. Et selon les dictionnaires de langue arabe, « Ithm » signifie péché, crime, outrepasser les limites. Le mot « Thanb » est aussi utilisé dans le même sens, sauf que « Thanb » s’applique aux péchés commis sciemment ou inconsciemment. « Ithm » par contre s’applique qu’aux péchés commis en toute connaissance de cause.

Le verset précité défini aussi deux catégories de péchés : ceux qui sont apparents et ceux qui sont cachés. Il y a de ces péchés qui outragent les bonnes mœurs, qui sont des péchés aux regards de tous. Mais il y a d’autres actions qui sont apparemment fort louables, mais dont les conséquences sont néfastes, dont la réalité est inconnue. Satan incite l’homme à commettre ces actions et les embellit à ses yeux. Et une fois l’acte commis, c’est là que l’homme réalise la bassesse dans laquelle il s’est empêtré. Et de plus, il lui est difficile de s’en extirper, car un péché en attire un autre.

Le croyant se doit d’être vigilant et doit éviter les péchés manifestes et secrets. En cas de doute à propos d’une action, qu’il se tourne vers Dieu et implore son aide. Si l’on ne suit pas les règles de la Taqwa et si l’on ne prend pas maintes précautions, il y a grand danger de tomber dans le péché. Dans ce cas l’on ne pourra pas prétexté l’ignorance. Sans la Taqwa l’on ne pourra pas faire de différence entre ce qui est licite et ce qui est illicite. A ce propos le Saint Coran déclare :

Dis : « Mon Seigneur n’a interdit que les indécences, qu’elles soient commises ouvertement ou en secret, et le péché, et la transgression injustifiée, et que vous associiez à Allāh ce pour quoi Il ne vous a accordé aucune autorité, et que vous disiez d’Allāh ce dont vous n’avez aucune connaissance. » (7 : 34)

Ce verset met en évidence le fait que l’Islam interdit fermement toute action qui vise à écarter le croyant de la Taqwa (crainte de Dieu). Mais l’Islam ne se contente pas d’interdire, il présente aussi les remèdes ; le Saint Coran déclare à ce sujet :

« Assurément, la Prière retient l’homme de l’indécence et de ce qui est répréhensible… » (29 : 46)

Le Messie Promis (a.s) ajoute à ce propos que la Salat (la prière islamique) est une supplication qui protège l’homme des péchés et le rend apte à recevoir des récompenses de la part de Dieu. L’attribut principal ou le plus grand nom de Dieu est « Allah ». La Salat débute avec l’Adhan (l’appel à la prière) ; et au début et à la fin de l’Adhan on reprend le nom d’Allah. Ceci est une indication que c’est le culte de Dieu qui doit avoir prééminence dans notre vie.

Selon le Messie Promis (a.s) le maître mot dans la vie de l’homme est « persévérance ». C’est en faisant preuve de persévérance que l’homme arrivera à se rapprocher de Dieu et s’affranchira de tout acte indécent. Cette Salat qui protège l’homme des turpitudes et qui fait naître en lui l’humilité, ne s’obtient pas facilement. Pour cela il faudra implorer sans cesse l’aide de Dieu.

A propos de l’alcool et du jeu de hasard le Coran énonce les principes suivants :

« Ils t’interrogent sur les intoxicants et les jeux de hasard. Dis-leur : « Tous deux comportent un grand péché, en même temps que certains avantages pour les hommes ; mais leur côté péché l’emporte sur les avantages. » (2 : 220).

Il y a des pratiques qui peuvent comporter certains avantages. Mais si la nocivité de l’acte dépasse de loin ses vertus, cet acte est à proscrire. Voilà en somme le principe à suivre dans la vie courante face à des prises de décisions. Certaines pratiques peuvent avoir des effets d’accoutumance. C’est ce que l’on voit pour l’alcool et le jeu de hasard. L’ivresse pousse les gens à boire plus, au détriment de leur santé et du bon sens. Il en est de même pour le jeu.

A ce sujet, il est aussi dit dans le Saint Coran :

« Ô vous qui croyez ! Les intoxicants et les jeux de hasard et les idoles et les flèches divinatrices ne sont qu’une abomination découlant de l’œuvre de Satan. Eloignez-vous en afin de pouvoir prospérer. Satan ne désire que créer de l’inimitié et de la haine parmi vous au moyen des intoxicants et des jeux de hasard, et vous retenir ainsi du souvenir d’Allāh et de la Prière. Mais vous abstiendrez-vous ? Et obéissez à Allāh et obéissez au Messager et soyez sur vos gardes. Mais si vous tournez le dos, alors sachez bien que Notre Messager n’est chargé que de transmettre clairement le Message. » (5 : 91-92)

Les jeux de hasard sont monnaie courante dans ces pays. Partout l’on incite les gens à jouer. Concernant le polythéisme (shirk), même si aujourd’hui les gens ne se prosternent pas devant des idoles, ils ont fabriqué des idoles dans leur for intérieur ; des idoles qui les empêchent d’adorer Dieu. Les flèches divinatrices d’aujourd’hui sont les loteries. Il incombe donc au vrai croyant d’éviter ces péchés et de s’efforcer de marcher sur les voies de la Taqwa. Dans le verset 3 du chapitre 5, Allah déclare : « …et entraidez-vous dans la droiture et dans la piété, mais ne vous aidez pas mutuellement dans le péché et la transgression. Et craignez Allāh. Assurément, Allāh est sévère en punition. ». Dans le même verset il est dit précédemment que le croyant doit toujours faire preuve de justice et d’équité, même à l’égard de ses ennemis. C’est là un enseignement sublime de l’Islam. Mais on n’hésite pas à accuser à tort l’Islam, en prétendant qu’il s’est répandu par la force de l’épée. Au lieu de s’attaquer à l’Islam, on devra plutôt se tourner vers les agissements de l’Occident dans le monde. Au cours de la commission d’enquête [Chilcot] sur l’Iraq [au Royaume-Uni] nombre de responsables ont déclaré que l’attaque sur l’Iraq n’était pas justifiée, que c’était une transgression. Mais d’autres ont insisté sur le contraire.

En commentant sur le verset précédent, le Messie Promis (a.s) a déclaré que l’on doit tout le temps soutenir ceux qui sont faibles parmi nous. L’on ne doit pas les mépriser en raison de leurs fautes ou faiblesses. Celui qui sait nager doit certainement sauver de la noyade son frère qui ne sait pas nager. L’unité au sein de la communauté engendre l’amour, la fraternité. Et l’on doit aussi tout le temps faire preuve d’indulgence.

Sa Sainteté le Calife a aussi cité le verset 13 du chapitre 49 : « Ô vous qui croyez ! Evitez de vous adonner à trop de soupçons ; car dans certains cas le soupçon est réellement un péché. Et n’espionnez pas, et ne médisez pas non plus les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? ! Certainement, vous en auriez horreur. Et craignez Allāh. Assurément, Allāh revient sans cesse avec compassion et est Miséricordieux. »

Si on veut faire naître l’amour et la fraternité, l’on devra toujours nourrir de bonnes pensées à l’égard de ses frères. Les soupçons conduisent aux péchés et ainsi l’on nuira à son âme et l’on portera atteinte à la paix de la société. La médisance est un grand péché ; certains n’hésitent pas à espionner pour connaître les défauts des autres afin de satisfaire leur égocentrisme. Ils basent leurs soupçons sur des bribes d’informations glanées ici et là. Il y a certains qui sont de grands érudits, mais qui n’hésitent pas à tenir des propos qu’une personne illettrée et inculte n’aurait pas tenus. Ils amplifient à outrance des griefs insignifiants qu’ils ont contre les autres et nuisent ainsi à leur travail et rendent leur vie désagréable. Certains de ces griefs sont présentés au Calife et après une simple enquête l’on découvre que tout n’était que rumeurs infondés et que l’affaire a été grotesquement amplifiée. Et ceux qui médisent ainsi rendent oppressante la vie de leurs victimes.

La médisance est aux yeux de Dieu un défaut exécrable ; comme l’affirme le Coran c’est comme si l’on consommait la chair de son frère mort. Si l’on désire en toute sincérité réformer une personne on doit la conseiller en aparté. Si la personne concernée ne s’amende pas, dans ce cas il faudra informer l’Amir du pays. Et si pour une raison quelconque, l’on n’est pas satisfait de cette démarche, en dernier recours on pourra présenter ce cas au Calife directement.

Sa Sainteté déclare aussi qu’il reçoit des lettres anonymes dans lesquelles les auteurs étalent au grand jour leurs griefs à l’égard d’untel ou d’untel. Par ce faire ils cherchent tout simplement à porter atteinte à la réputation de l’autre. En écrivant des lettres anonymes ces personnes prouvent tout simplement qu’elles n’ont pas à cœur la réforme. C’est pour cette raison que le Calife ne donne pas suite à pareilles lettres. Et même si des sanctions sont prises à l’encontre de quelqu’un, le Calife ne ressent aucune haine à son égard, au contraire il se sent peiné par le sort de la personne. Ceux qui médisent doivent donc s’évertuer à se réformer.

A la fin, le Calife a annoncé l’assassinat de M. Sami-Ullah de Shehzadpur (Pakistan). En retournant de son atelier le 3 février dernier, il fut approché par deux assaillants à moto ; l’un d’entre eux lui tira une balle à la tête à bout portant. M. Sami-Ullah décéda sur le coup. Il avait 53 ans et avait servi à différentes échelles au sein de la Jama’at. C’était une personne brave qui prêchait ouvertement le message de l’Ahmadiyya. Sa Sainteté a demandé aux membres de la communauté de prier pour la famille du martyr.


(Le site islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)