Le Califat en Islam

Le Califat au sein de la Communauté Islamique Ahmadiyya

Le rétablissement du Califat au sein de la Oummah constitue de nos jours le plus grand défi qu'ont à relever les musulmans.

Le rétablissement du Califat au sein de la Oummah constitue de nos jours le plus grand défi qu’ont à relever les musulmans.

L’Islam tel qu’il se présente aux yeux du monde aujourd’hui est déchiré par des querelles de nature politique, social et communautaire – un Islam ou les différentes écoles de pensée et les théologiens de tout acabit se chamaillent pour que leur interprétation de la sharia soit reconnue comme celles portant le sceau de l’authenticité. Afin de réinstaurer le Califat dans le monde musulman, ont apparu dans le passé, aussi bien que récemment, des personnages qui essayent de le remettre sur le rail, mais ils ont tous connus le plus grand échec.

Cela s’explique par le fait que ces protagonistes, dépourvus de toute aide divine, n’avaient que ceci en tête : être complaisants envers eux-mêmes et la quête personnelle du pouvoir. Devons nous le souligner que le califat et un état intrinsèquement spirituel et qu’il n’est pas le fait d’un quelconque mouvement politique ou pseudo religieux. Quand il est spirituellement constitué, son itinéraire doit suivre la voie ou les traces d’un prophète de Dieu le précédant et il n’existe point dans l’histoire le moindre exemple où l’institution du Califat s’est vue concrétiser sans l’avènement antérieur d’un messager de Dieu.

Selon la prophétie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), il est clair que le califat qui sera instauré après lui se fera en deux étapes : la première se réalisera immédiatement après son départ et sera suivie de régimes oppressifs et cruels. Et ensuite s’instaurera une fois de plus l’institution du Califat et ainsi le cycle qu’il avait prédit se complétera.

Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (1835 à 1908)

Ce personnage profondément fidèle à Allah et dévoué à son maître, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w), déclara en 1891 à Qadian en Inde, que Dieu l’avait désigné pour être son porte-parole aux peuples de la terre, pour être le Messie et Mahdi dont l’avènement avait été prédit dans les traditions et les livres saints. Il déclara que les prophéties annoncées dans les différentes écritures saintes de la venue d’un messager de Dieu dans les derniers temps ont vu leur accomplissement en sa personne, il avait été élevé à ce poste pour l’avancement de l’Islam en notre ère et qu’Allah lui a fait don de la perspicacité et du pouvoir de connaître à fond le Saint Coran.

Le_Messie_Promis_et_Mahdi

Hadrat Mirza Ghulam Ahmad
Le Messie Promis et Imam Al-Mahdi

À travers son message et son exemple, il démontrera la supériorité de l’Islam sur les autres religions et il glorifia le Saint Prophète Muhammad (s.a.w), afin que celui-ci puisse être reconnu comme le Sceau des prophètes par tous les peuples. À une époque où prévalaient le fanatisme, l’obscurantisme et la bigoterie il présenta, aux yeux émerveillés des chercheurs de vérité, son incomparable et profonde connaissance et sa sagesse puisées du Saint Coran. Les valeurs morales et spirituelles inculquées par le Saint Coran et illustrées parfaitement par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) ont été ravivées par lui afin que les hommes puissent en profiter et suivre son exemple.

À sa mort en 1908, des nécrologies venant des musulmans éclairés et des adeptes des autres religions rendirent hommage à ses qualités messianiques et à sa droiture, alors que ses adversaires jubilèrent en pensant que ce qu’ils considéraient être une grave hérésie allait mourir de sa mort naturelle.

Le Mawlana Abul Kalam Azad publia la notice suivante à la suite du décès du Messie Promis (as) :

« Cet homme, cet homme formidable, dont la plume était enchantement et la langue, magie ; cet homme qui fut la personnification de prodiges intellectuels, dont la vision était bouleversement et la voix comme l’appel pour le rassemblement des âmes le Jour du Jugement Dernier ; ses doigts manipulaient les filins de la révolution, et ses poings étaient deux générateurs d’électricité ; cet homme, pendant trente ans, demeura pour le monde de la religion un séisme et une tempête, et, telle la trompette de la Résurrection, n’eut de cesse de réveiller les âmes perdues dans le sommeil de la vie…Le décès de Mirza Ghulam Ahmad Qadiani ne mérite pas que l’on n’en tire aucune leçon ni que l’on laisse le passage du temps en effacer le souvenir. Les gens de ce type qui lancent des révolutions religieuses ou intellectuelles ne naissent pas souvent. Ces fils de l’Histoire, qui en font la fierté, n’apparaissent que très rarement sur le plan mondial ; et lorsqu’ils apparaissent dans le monde, ils ne s’en vont qu’après avoir créé une révolution. » (Le journal ‘Wakil’, Amritsar, Inde. Référence : Tarikh-i-Ahmadiyyat, vol. 2, p. 560)

La manifestation du deuxième pouvoir de Dieu

Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) rassura en ces termes les membres de sa Jama‘at quant à l’établissement du Califat après son décès : « D’après une ancienne loi divine qui date de la création de l’Homme, Dieu aide Ses Prophètes et Ses Messagers à atteindre l’objectif de leur mission avec succès et les fait prévaloir. Ainsi a-t-Il dit : Allah a décrété : Je prévaudrai certainement, Moi et Mes messagers.’ (Le Saint Coran, Al-Mujadalah, chapitre 58, verset 22) » Ici prééminence signifie qu’à l’instar des Prophètes et Messagers qui désirent voir établir sur Terre le dessein de Dieu et Sa suprématie incontestée, de même Dieu, par des signes puissants, prouve leur véridicité. La droiture qu’ils répandent sur Terre ressemble à cette graine que Dieu leur donne à semer, mais qu’ils ne voient pas croître en arbre. Dieu les enlève vers Lui à une période incertaine de leur mission où les adversaires ont l’occasion de les railler et de les avilir. Après cette période d’humiliations, Dieu manifeste Sa Puissance en créant des circonstances qui conduisent à la réalisation parfaite de ces mêmes buts qui semblaient d’abord irréalisables.

Ainsi Dieu manifeste-t-Il Sa puissance de deux façons, la première durant la vie même de Ses prophètes, et l’autre après leur mort quand toutes sortes de difficultés entourent leurs mouvements encore naissants, quand leurs adversaires semblent avoir le dessus, sonnent le glas et croient dur comme fer que cette communauté est finie ; quand encore leurs propres disciples sont assaillis de doutes et commencent à perdre patience et courage, et quand enfin beaucoup de malheureux prennent le chemin de l’apostasie. C’est en ce moment aussi désespéré que Dieu manifeste la deuxième forme de Sa Puissance et relève le mouvement qui semble s’échouer. Celui qui patientera jusqu’à la fin assistera à ce miracle de Dieu.

Il en fut ainsi au temps de Hadrat Abu Bakr As-Siddiq (r.a) lorsqu’on croyait la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) prématurée, quand d’ignares bédouins du désert abjurèrent l’Islam, tandis que les Compagnons étaient terrassés par la douleur. À ce moment là, Dieu éleva Hadrat Abu Bakr As-Siddiq (r.a) et manifesta Sa puissance une deuxième fois ; Il releva l’Islam qui semblait s’écrouler et accomplit la promesse qu’Il fit, à savoir : «…et qu’il établira assurément pour eux leur religion qu’Il a choisie pour eux ; et qu’Il leur donnera assurément en échange, après leur crainte, paix et sécurité….» (Le Saint Coran, Al-Nūr 24 :56) (Al-Wasiyyat, Ruhani Khaza’in, vol. 20, p. 304-305)

Il dit ensuite : « Donc, souvenez-vous, mes chers amis, que d’après une loi ancienne Dieu montre deux manifestations de Sa Puissance pour réduire à néant les deux faux plaisirs des adversaires des prophètes. Il n’est pas possible qu’Il oublie de le faire maintenant. Ne soyez pas affligés, ni tristes de ce que je viens de vous dire, car il est nécessaire que vous assistiez à la deuxième manifestation de la puissance divine. Cela vaut mieux pour vous, car elle durera perpétuellement et sans interruption jusqu’au Jour du Jugement Dernier. Cependant elle ne peut pas avoir lieu avant mon départ de ce monde, et, quand je serai parti, Dieu le manifestera pour vous pour toujours. C’est ainsi qu’Il me l’avait promis dans le livre Barahin-e-Ahmadiyya.

Cette promesse ne me concerne pas, mais bien vous. Il a dit : ‘Et Je ferai ceux qui ont cru en toi prévaloir jusqu’au jour du Jugement sur ceux qui t’ont renié.’ Il est donc nécessaire que vous voyiez le jour de mon départ, pour que vienne cette époque promise qui doit durer pour toujours. Notre Dieu est un Dieu Vrai et Fidèle ; Il tient Ses promesses, et Il vous fera voir tout ce qu’Il vous a promis. Quoique ces jours-ci soient les derniers de ce monde, et que beaucoup sont les afflictions qui doivent le visiter, il est nécessaire qu’il se conserve jusqu’à l’accomplissement de ces prophéties. Je suis venu comme la puissance de Dieu sur la Terre, et je suis une personnification de la Puissance Divine, et après moi d’autres viendront qui seront la manifestation de Sa Deuxième Puissance. Attendez que cette deuxième manifestation ait lieu en priant tous ensemble. » (Al-Wasiyyat, Ruhani Khaza’in, vol. 20, p. 305-306)

Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) décéda le 26 mai 1908 à Lahore. Le 27 mai 1908, un de ses fidèles les plus dévoués, un médecin du très connu et distingué, un savant et un commentateur du saint Coran fut élu unanimement au poste de Khalifatul Masih (successeur au Messie Promis). C’était Al-Haj Maulvi Hakim Nur-Ud-Din, dont le nom était lui-même synonyme de lumière et de foi.

Etiquettes