Sermons 2015

L’humilité: vertu essentielle du croyant – sermon du 10-04-2015

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 10 avril 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres. Après le Taouz, tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, il a cité les deux versets suivants :

قَدْ أَفْلَحَ الْمُؤْمِنُونَ – الَّذِينَ هُمْ فِي صَلَاتِهِمْ خَاشِعُونَ

« Sans aucun doute, le succès viendra aux croyants, qui sont humbles dans leurs Prières » (Saint Coran, chapitre 23, versets 2 à 3)

Dans le premier des deux versets cités plus haut Allah annonce cette heureuse nouvelle au croyant que sa réussite est une certitude. Mais de quel croyant parle-t-on ici ? Les versets successifs évoquent nombre de conditions [à respecter mériter ce titre]. Seul celui qui les respectera au cours de sa vie méritera le succès. La première condition ou le premier mérite du croyant est qu’il est humble dans ses Salat (cinq prières quotidiennes). Le sens de خَاشِعٌ (Khashi‘un) dans le contexte de ce verset signifie que le croyant verse des larmes au cours de la Salat. Mais خَاشِعٌ (Khashi‘un) comporte aussi d’autres significations et l’on ne méritera pas le titre de véritable croyant tant qu’elles ne sont pas toutes présentes chez soi.

Selon les lexiques خَاشِعٌ (Khashi‘un) signifie faire preuve d’une grande humilité, s’abaisser, anéantir son moi, courber l’échine, se faire petit, baisser les yeux, adoucir et baisser la voix.

Ce seul terme nous brosse ainsi un vaste tableau de la Salat et des actes d’adoration du croyant.

Celui qui se prosternera devant Allah pour atteindre ces stades dans ses actes d’adoration, celui qui atteindra les sommités de son humilité, celui qui anéantira son ego afin de mériter le plaisir de Dieu et qui s’évertuera à respecter toutes les exigences du terme خَاشِعٌ (Khashi‘un), celui-là méritera la proximité de Dieu. Tout en se souciant de ses devoirs envers Allah, il s’acquittera aussi de ses devoirs envers les hommes, comme le lui recommande les préceptes divins. Ses Salat seront aussi un moyen pour améliorer sa condition matérielle. Ce croyant tentera aussi d’être à l’image de la description que nous présente le Messie Promis (a.s.) dans les vers d’un de ses poèmes :

بد تر بنو ہر ایک سے اپنے خیال میں

A vos yeux, soyez le plus méprisable d’entre tous,

شاید اسی سے دخل ہو دارالوصال میں

Peut-être cela vous permettra d’accéder au Paradis

En tentant de calquer sa conduite sur les sens de ces vers, le croyant se libérera des griffes de son ego et de son orgueil. Il améliorera ainsi sa condition matérielle, baissera son regard par modestie, pas uniquement au cours de la Salat, mais aussi dans la vie de tous les jours, évitant ainsi de nombreux fléaux de la société.

Celui qui prendra l’habitude de baisser sa voix saisira l’importance de cette vertu dans le cadre de ses actes d’adoration. Il évitera aussi de vociférer, de se quereller. C’est ainsi que le croyant enrayera nombre de fléaux qui sévissent au quotidien grâce à ses prières et ses actes d’adoration.

Allah affirme que le succès est assuré à ceux qui accomplissent pareilles Salat et ceux qui font montre de ces qualités.

Le terme فَلَاحٌ(falah) a été traduit comme « succès » plus haut. Mais comment atteindre ce succès dont le sens est très vaste ?

Selon les dictionnaires فَلَاحٌ (falah) signifie jouir de facilités, vivre dans l’aisance et le bonheur, accomplir ses désirs, jouir de la protection, profiter des faveurs que sont la félicité et la joie éternelles.

Voilà en somme les avantages dont jouissent ceux qui accomplissent de bonnes œuvres dans le seul but de mériter le plaisir divin. Voilà les faveurs qu’Allah leur confère. L’homme n’est pas à même de saisir la portée de ces grâces. Le premier pas – celui qui est d’ailleurs le plus important – qu’Allah recommande au croyant à cet effet est d’engendrer en lui l’humilité au cours de ses Salat. Afin de profiter de ces faveurs l’homme devra, en somme, rendre culte à Allah.

D’aucuns, parmi les gens de ce monde, font montre d’humilité en certaines occasions. D’aucuns, quand leurs intérêts sont en jeux, fondent en larmes pour un rien, des larmes qui en étonnent plus d’un. En pareilles situations ils sont prêts à accepter les conditions les plus humiliantes. D’aucuns s’émeuvent momentanément : certaines situations ou l’état de certaines personnes engendrent en eux de la pitié. Ils sont très bouleversés face à une situation tragique. Mais ils font montre de ces émotions, soit par intérêt personnel, soit par ostentation, et non pas pour mériter le plaisir de Dieu. Ceux qu’Allah aime sont bien loin de ces étalages. Le Messie Promis (a.s.) décrit ici-bas les émois des gens de ce monde ou ces larmes éphémères qu’ils étalent au grand jour :

« De mes yeux j’ai vu nombre de ces fakir (ascètes) et bien d’autres individus qui fondent en larmes dès qu’ils entendent des vers tragiques, une histoire poignante ou quand ils voient une scène dramatique. Leurs larmes sont tout aussi soudaines que ces grosses gouttes de pluie que déversent brusquement certains nuages, tant et si bien que ceux qui dorment à l’extérieur n’ont même pas le temps de prendre leurs couchages pour se mettre à l’abri. Or, je témoigne, à titre personnel, que la perfidie de la plupart d’entre eux dépasse de loin celle des gens de ce monde. J’en ai trouvé certains à tel point ignoble, fourbe, vicieux sous tous les aspects, que leurs larmes et leur humilité m’écœurent au point où faire montre de pareille tristesse dans une assemblée [est pour moi chose impossible]. »

D’aucuns fondent en larmes dès qu’ils voient la moindre situation affligeante [dans laquelle se trouve les autres]. Mais ce sont là des émotions passagères. Ils sont émus quand leurs intérêts ne sont pas en jeu. Quand leurs avantages sont en péril ils sont cruels et sans pitié. Ils commettent des infamies qui déplaisent à Dieu, leur Salat ou leur Ibadah (actes d’adoration) ne sont qu’ostentation. Ceux qui agissent de la sorte ne tombent certainement pas dans la catégorie de ces croyants qui remportent du succès.

Selon le deuxième Calife de la Communauté Islamique Ahmadiyya le premier Calife de la djama’at racontait souvent l’histoire d’un pieux personnage d’antan qui avait, pendant plusieurs années, accomplit régulièrement ses Salat à la mosquée afin que les autres fassent ses éloges. Mais en raison d’une bonne œuvre qu’il avait accomplie dans le passé, Dieu fit en sorte qu’il soit, dans les cœurs des hommes, considéré comme un hypocrite. En somme il désirait que les autres le couvrent de louanges mais on le traitait de fourbe. Il se dit un jour : « J’ai perdu tout mon temps pour rien : personne n’a rendu hommage à ma piété. Si j’avais accompli ces actes d’adoration pour la cause de Dieu, Celui-ci aurait été satisfait de moi. » Cette pensée l’avait assailli avec une telle vigueur qu’il se rendit à la forêt : il fondit en larmes, supplia Dieu, implora Son pardon et fit la promesse suivante : « A partir d’aujourd’hui je T’adorerai dans le but de mériter Ton plaisir. » Quand il retourna auprès des hommes Allah fit comprendre à ces derniers qu’il était, [en fait], d’une grande piété mais qu’on le diffamait sans aucune raison. Grands et petits le couvrirent d’éloges. Le saint homme loua Dieu en ces termes : « O Mon Seigneur, j’ai accompli la Salat pour mériter Ton plaisir qu’un seul jour et voilà que je suis adulé par tous. »

Ainsi dès qu’il prit conscience [de ses actes] il commença à adorer Dieu dans le seul but de mériter Son plaisir. Il L’avait supplié sincèrement : en dépit du fait qu’il ne voulait pas que les autres louent sa piété, ils lui ont décerné les éloges qu’il désirait tant auparavant.

Ce récit nous apprend aussi qu’Allah apprécie les actes méritoires accomplis dans le passé et engendre, en raison de ces œuvres, des conditions qui conduisent l’intéressé à se réformer. Selon le récit une action accomplie dans le passé avait plu à Dieu : ce qui conduisit à cette réaction de la part des autres et c’est ce qui lui permit de comprendre [son erreur]. Le fait que les autres le qualifiaient d’hypocrite le poussa à se réformer. Cette situation n’était pas fortuite. Allah ne désirait pas que les autres fassent ses éloges, car ceci aurait engendré en lui de la vanité et de la prétention, l’enfonçant davantage dans le péché.

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Allah désirait le réformer en raison d’une bonne œuvre passée : pour ce faire Il créa ces conditions et le saint homme fut du nombre de ceux qui ont remporté du succès.

Ainsi des bonnes œuvres du passé protègent l’homme d’une mauvaise fin, en dépit du fait qu’il ait pu commettre des péchés ultérieurement. C’est ainsi que l’on tombe dans la catégorie de ceux qui méritent le salut. Ceci est tributaire de la Rahmaniyyah (la grâce générale) de Dieu. Il peut réformer une personne par ce moyen s’Il le désire.

Or, dans le cas présent Allah a garanti le salut à ces croyants qui tentent de profiter des faveurs de Sa Rahimiyyah (grâce particulière), dont la première condition est de faire preuve d’humilité pendant la Salat et au cours des autres actes d’adoration.

Le Messie Promis (a.s.) a établi une analogie entre cette humilité éprouvée pour la cause de Dieu par le croyant et les différentes étapes de la procréation de l’homme.

Je présenterai ici-bas ses explications sur la première étape qui concerne ceux « qui sont humbles dans leurs Prières ».

L’on pourra en déduire qu’aucune action louable ne sera considérée comme telle ou qu’aucun acte d’adoration ne sera permanent tant que l’homme ne s’évertue pas à s’attacher à la Rahimiyyah de Dieu.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « La première phase de l’existence spirituelle du croyant est cet état empreint d’humilité, de pleurs et d’attendrissement qu’il expérience durant la Salat et le souvenir d’Allah. En somme il doit faire naître en lui un état d’affliction, de componction, de modestie, il doit rendre son âme humble, faire naître en lui de l’effervescence, de l’anxiété, de la chaleur. Il doit ressentir de la crainte, son cœur doit se prosterner devant Dieu comme le stipule les versets :

قَدْ أَفْلَحَ الْمُؤْمِنُونَ – الَّذِينَ هُمْ فِي صَلَاتِهِمْ خَاشِعُونَ

C’est-à-dire le succès est assuré à ces croyants qui sont humbles dans leurs prières et dans le souvenir de Dieu.

Ils se consacrent au rappel de leur Seigneur dans un état de douleur, d’affliction, d’inquiétude et d’effervescence. »

Celui qui ressent cet émoi ainsi que de l’humilité lors de sa Salat passera par ces mêmes états quand il se consacrera au souvenir de Dieu en d’autres occasions. Ce sont-là les sens du terme خَاشِعٌ (Khashi‘un) tel que je l’ai expliqué auparavant. Selon le Messie Promis (a.s.) ces croyants font preuve d’humilité à chaque fois qu’ils se souviennent de Dieu, quelque soit leurs occupations. Quand on se souvient d’Allah toute action que l’on entreprend engendra de l’humilité et de la crainte de Dieu, même si cette action concerne les affaires de ce monde.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Ceux qui méditent sur le Saint Coran sont à même de concevoir que l’humilité au cours de la Salat fait office de liquide séminal pour le corps spirituel. A l’instar du sperme – au sens spirituel – cette humilité renferme en lui les facultés, les propriétés et les attributs pour former un homme parfait en tout point. »

Ici le Messie Promis (a.s.) nous présente une analogie entre les étapes de la conception de l’homme [et son progrès spirituel]. A l’instar du sperme qui, dans l’utérus [féconde un ovule] pour former un embryon, qui se transformera en un individu doué de toutes ses facultés, de même l’humilité parcourt les étapes du progrès spirituel et rend l’homme parfait au sens spirituel.

Le Messie Promis (a.s.) continue : « A l’instar du liquide séminal qui se trouve dans un état précaire jusqu’à ce qu’il atteigne l’utérus, de même l’humilité, cet état spirituel initial, n’est pas hors de danger, à moins qu’il ne se lie au Dieu Rahim (Miséricordieux).

Sachez que lorsque la bienfaisance de Dieu est accordée sans aucun effort, c’est en vertu de la qualité divine de la Rahmaniyyah (grâce générale divine). A titre d’exemple, Dieu a créé les cieux et la terre pour l’homme ou Il a conçu la race humaine, tout cela se manifeste en vertu de la Rahmaniyyah. Cependant, quand une grâce est accordée suite à certaines actions, aux actes d’adoration, à des exercices spirituels et de l’effort, cette bienfaisance est qualifiée de Rahimiyyah (grâce particulière de Dieu). Telle a été la pratique d’Allah à l’égard de l’humanité. Tant que l’homme fait preuve d’humilité dans sa Salat et au cours du souvenir d’Allah, il se prépare à profiter de la grâce de la Rahimiyyah. La différence entre le liquide séminal et la première étape de l’état spirituel, qui n’est autre que l’humilité, est que le sperme dépend de l’utérus et que l’humilité, quant à elle, dépend de l’attrait de Dieu Al-Rahim.

Il est fort probable que le liquide séminal se perde avant d’être attiré dans l’utérus, de même il est fort probable que la première étape de l’état spirituel soit avilie avant de s’être liée à Dieu Al-Rahim et avant qu’il n’établisse de relation avec Lui. »
D’aucuns accomplissent des actes d’adoration par ostentation, ceux-là sont détruits avant qu’ils n’établissent de lien avec Dieu Al-Rahim.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Lors des étapes spirituelles initiales beaucoup pleurent et sont en extase durant la Salat. Ils expriment leur amour pour Dieu par des actes qui évoquent la folie, ils le font avec fougue et passion. Leur émoi, leur effervescence, leur humilité sont sans fondements étant donné qu’ils n’entretiennent aucune relation avec le Dieu Rahim, la Source des faveurs, et étant donné qu’ils ne sont pas attirés par Sa manifestation spéciale.

En nombre d’occasion ils trébuchent tant et si bien qu’ils régressent jusqu’à descendre en deçà de leur stade spirituelle initiale. »

Nombreux sont les exemples de ceux qui ont abjuré leur foi après avoir accepté le prophète. Il y en avait à l’époque du Messie Promis (a.s.) dont un certain Dr Abdul Hakim. En dépit de tout ses acquis, en dépit de ses œuvres méritoires, il a trébuché pour ensuite répudier la foi entièrement.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « C’est là une similitude intéressante : le liquide séminal est la première étape de l’existence physique, or, s’il ne jouit pas du soutien qu’accorde l’attirance utérine il ne servira à rien. Il en est de même de l’humilité : elle est la première étape de l’existence spirituelle. Tant que l’attirance du Dieu Miséricordieux ne lui accorde pas protection, cet état d’humilité ne servira à rien. »

C’est quand l’on profitera du soutien d’Allah, quand on L’atteindra, quand on établira une relation avec le Dieu Miséricordieux, que cette humilité servira à quelque chose. Sinon ces larmes ne seront qu’artifices et rien de plus. D’aucuns soutiennent qu’ils ont beaucoup pleuré mais que leurs prières n’ont pas été exaucées. Or, il est important d’analyser sa condition : est-on en train de satisfaire les autres exigences [de la prière] ou pas ?

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « C’est pourquoi vous trouverez des milliers de personnes qui, à une époque au cours de leur vie, ont tiré grand plaisir du souvenir d’Allah lors de leur Salat, elles sont passées par des moments d’extase, elles pleuraient, mais ensuite elles ont été frappées de quelque malédiction, tant et si bien que, soudainement elles se sont adonnées à [leurs] plaisirs égoïstes, et ont perdus tout ce qu’elles avaient acquis en raison de leurs désirs de ce monde. C’est là une situation des plus périlleuses : en nombre de cas cette humilité est perdue avant même qu’elle n’ait établi de relation avec la Rahimiyyah. Avant même que cette humilité n’ait commencé à agir grâce à l’attirance du Dieu Rahim, cette condition est détruite. (Baraheen-e-Ahmadiyya, Partie V, p. 188 à 190)

Personne ne peut affirmer qu’il a atteint l’apogée de l’humilité lors de ses actes d’adoration. L’humilité, comme je l’ai indiqué auparavant, comprend tous ces éléments que composent le terme خَاشِعٌ (Khashi‘un). Quand on fera preuve d’humilité en respectant toutes ces conditions la Rahimiyyah de Dieu le fera fructifier.

L’exemple présenté par le Messie Promis (a.s.) laisse entendre que l’homme ignore quand son humilité a été agréée par la Rahimiyyah de Dieu et quand elle a porté ses fruits. Un effort constant est ainsi important. [Dans le domaine de la procréation] on ignore, par exemple, quand [un ovule] a été fécondé et quand l’embryon a commencé à se développer. Parfois le sperme cause des malformations. De même l’humilité de l’homme peut porter des fruits en une occasion : mais celle-ci peut engendrer le mal, à l’instar de ceux qui abandonnent les prophètes après les avoir acceptés. C’est le mal et l’orgueil qui les poussent à abandonner les bonnes œuvres. Ils maintiennent leur relation avec Dieu tant qu’ils sont en relation avec le Prophète d’Allah. Quand ils brisent ce lien ils chutent dans le puits de l’ignominie et de l’égarement. Il faudra, à tout instant, vivre dans la crainte de Dieu ; il faudra faire des efforts pour attirer les faveurs de la Rahimiyyah [de Dieu].

Il faudra tenter d’établir une relation sincère avec Allah. Il ne faudra point s’enorgueillir de ses moindres efforts, de ses quelques prières qui ont été exaucées, de ses quelques rêves qui se sont réalisés. Allah n’affirme point que ces supplications qui ont été agréées ou que ces rêves vous ferons mériter le salut.

En dépit d’avoir mené son humilité à son sommet, d’avoir éviter toutes les futilités, d’avoir dépenser dans le chemin de Dieu, d’avoir protéger sa chasteté, d’avoir respecter ses engagements, de s’être acquitter de ses actes d’adoration, d’avoir protéger sa Salat, celui qui s’est rapproché de Dieu et qui a remporté le succès priera toujours en ces termes : « O Allah couvre nous de Tes grâces, car sans elles nous ne sommes rien ».

C’est la grâce divine qui approuve les efforts incessants qu’entreprend l’homme afin d’attirer la Rahimiyyah de Dieu. L’homme sera agréé par Dieu par l’entremise des faveurs divines : c’est ainsi qu’il connaîtra une bonne fin. C’est un point essentiel que le véritable croyant doit toujours avoir en tête. Allah affirme certes que le croyant qui accompli toutes ces œuvres aura le succès : cependant pour que ce succès fasse partie intégrante de sa vie il ne doit pas considérer tout progrès ou toute faveur divine comme étant le fruit de ses propres efforts. Après chaque progrès il doit se dire qu’il n’a rien accompli : s’il adopte cette attitude il ne cessera de progresser. Sinon il sera à l’exemple du sperme qui ne s’épanouit pas en dépit de se trouver à l’intérieur de l’utérus et qui en est rejeté après quelques semaines.

Il se peut que nos actions attirent de manière temporaire les faveurs divines, pour ensuite partir à la poubelle en raison d’un écart de conduite de notre part. C’est ce qui arrive en certaines occasions. Comme je l’ai souligné nous devons nous soucier de notre fin ; afin que nous puissions, par l’entremise de la grâce divine, attirer la Rahimiyyah de Dieu, afin que chacune de nos actions engendre un enfant qui soit bien portant.

Que nous soyons de ceux qui, tout en progressant dans leurs actes d’adoration, avancions aussi dans notre modestie. Nous ne sommes pas à même d’imaginer la beauté des actes d’adoration du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son humilité, lui qui affirmait qu’il ne pourrait entrer au paradis sans les faveurs divines. Qui, parmi les simples mortels, pourra mériter le Paradis par ses seules actions ? Qui pourra mériter le plaisir divin rien que par ses œuvres ? En dépit du fait qu’il avait reçu l’assurance divine [de son salut], qu’il avait été envoyé pour la réforme de l’humanité et que ses actions étaient incomparables, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était si humble qu’il ignorait, durant ses prières surérogatoires, que ses pieds étaient enflés.

Afin d’attirer les faveurs d’Allah l’humilité et la crainte divine doivent être des constantes : ce sont là des conditions que tout le monde doit respecter.

L’état du véritable croyant doit être différent avant et après sa prière. S’il y avait une trace d’égocentrisme et d’arrogance en lui avant sa Salat il faut qu’il s’en débarrasse après avoir terminer sa prière. Il en est de même des autres actes d’adoration : il doit s’être débarrasser de toute arrogance et avoir adopter l’humilité après les avoir accomplis.

Il faudra faire preuve d’humilité dans ses relations de tous les jours afin de mériter les faveurs divines. Nos ibadah doivent insuffler en nous une plus grande modestie, afin que la Rahimiyyah de Dieu puisse engendrer à tout instant des fruits frais et sain. Nous devons cibler, tous les jours, nos faiblesses et attirer davantage les faveurs divines.

Qu’Allah fasse que nous nous consacrions constamment à l’Istighfar (repentir). Que toute œuvre méritoire de notre part soit considérée comme telle par Dieu et qu’elles nous fassent mériter les faveurs divines. Que nous soyons tous du nombre de ceux qui, aux yeux de Dieu, ont mérité le succès.


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