Sermons 2015

Invitez les autres à l’Islam et l’Ahmadiyya – sermon du 13 Mars 2015

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 13 mars 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

Je vous présenterai [pour le sermon] d’aujourd’hui des récits qui concernent, directement ou indirectement, le Messie Promis (a.s.), relatés par Hazrat Mousleh Maw’oud [le Réformateur Promis et deuxième Calife de la djama’at Islamique Ahmadiyya]. Il s’y trouve de nombreuses leçons qui, aujourd’hui encore, nous indiquent la voie à suivre.

Le premier récit évoque l’ardeur que ressentait le Messie Promis (a.s.) pour la diffusion du message de l’Islam et de l’Ahmadiyya ainsi que les espoirs qu’il avait en sa djama’at à ce propos. Le deuxième Calife raconte : « Le Messie Promis (a.s.) avait des idées merveilleuses quand il s’agissait de prêcher le message de l’Islam et de l’Ahmadiyya : c’était là son seul souci du matin jusqu’au soir. Une fois il suggéra que les membres de sa djama’at devraient porter des vêtements distincts, faisant ainsi de chacun d’eux un instrument pour le tabligh. Il y eu de nombreuses suggestions à ce propos. Il désirait que les ahmadis se distinguent des autres par leurs vêtements, leur conduite et leur croyance, attirant ainsi l’attention des autres. D’autre part ils prendront conscience de leur identité, leur permettant de corriger leur conduite et leur croyance.

Sachez cependant que la tenue vestimentaire importe peu. Or, au minimum tout le monde doit reconnaître, par notre allure, que nous sommes des ahmadis. Dans le même cadre Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) décrit ci-dessous la physionomie qui sied à un missionnaire ou à quelqu’un qui s’est dédié au service de la foi. Il affirme : « Pour accomplir le tabligh le missionnaire doit arborer le visage d’un croyant. » Il a aussi prodigué les conseils suivants aux membres de la Khuddam-Ul-Ahmadiyya : « Votre apparence extérieur doit se conformer aux préceptes de l’Islam. Les Khuddam doivent faire preuve de simplicité dans le port de la barbe, dans leur coiffure, dans leur tenue vestimentaire. L’Islam ne vous interdit pas de porter des habits propres et immaculés. Bien au contraire il nous recommande l’hygiène et proscrit toute malpropreté. Cependant il interdit aussi tout étalage. D’aucuns non cesse de se soucier de leurs vêtements à tout instant. Vérifier constamment le col de son manteau pour y enlever la poussière est futilité. D’aucuns présentaient de beaux vêtements au Messie Promis (a.s.) et il en faisait usage. Or, il n’en n’était pas si préoccupé au point de les faire brosser à tout instant. Il n’est certes pas interdit de le faire : cependant il n’aimait qu’on consacre la majeure partie de son temps à ces frivolités. D’aucuns sont victimes de complexe quant à leur tenue vestimentaire. Lors des réceptions ils font la triste mine parce qu’ils ne portent pas tel manteau ou tel habit. L’on doit, avec grande assurance, rencontrer les autres quelque soit sa tenue. L’essentiel c’est de couvrir sa nudité et d’être propre. Quand on a de quoi se vêtir mais qu’on n’évite de rencontrer autrui parce qu’on ne possède pas tel habit, c’est le monde et non la foi qu’on préfère. »

Ce conseil s’adresse aux Waqifine-Zindagi, aux missionnaires en particuliers, et aux membres de la djama’at en général. Il ne faut point être si soucieux des apparences au point d’oublier l’objectif principal. Quant à ceux qui négligent la propreté qu’ils se souviennent que celle-ci fait partie de la foi. Il faut, en toute chose, suivre la voie du juste milieu et éviter les extrêmes.

Soulignant l’importance du tabligh le Mousleh Maw’ood (r.a.) raconte : « Quand je suis parti récemment à Delhi je fut fort étonné que les habitants de cette cité avaient quitté leur mauvaise foi notoire. Sinon à chaque fois que je m’y rendais – ou que je rencontrais, par hasard, des personnes qui y étaient originaires, quelque soi leur classe sociale – ils s’empêtraient tous dans des débats saugrenus et sans jamais énoncer des propos sensés.

Tout jeune j’étais parti une fois à Delhi où j’ai rencontré, chez la grand-mère où logeait Hazrat Amma Jaan, le frère d’un proche venu de Hyderabad. Il demanda qui j’étais. Quand la grand-mère cita le nom de Hazrat Amma Jaan (l’épouse du Messie Promis (a.s.)) il lâcha : « C’est quoi tout ce bruit que fait ton père ? On dit qu’il tient des propos contraires à l’Islam ? »

J’étais fort jeune à l’époque. Or, au lieu d’être apeuré, je lui parlai de la mort de Jésus, car c’était là un thème que je maîtrisais. Je lui expliquai : « Le Messie Promis (a.s.) affirme tout simplement que Jésus est mort et que le Messie Promis et Mahdi Promis sortira de cette Oummah. »

J’avais mémorisé les versets qui prouvaient la mort de Jésus dont Ya Isa Inni Mutawaffiqa. Mes explications surprirent mon interlocuteur qui ajouta : « C’est vrai. Il a prouvé que Isa est bel est bien mort. Mais pourquoi donc les mollahs font-ils tant de bruit ? » Je répliquai : « Eh bien posez-leur la question ! » La grand-mère, quant à elle, s’écria : « Repens-toi ! Repens-toi ! Ces idées ont empoisonné l’esprit de cet enfant. En confirmant ce qu’il a dit tu n’as fait que renforcer sa mécréance ! »

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Evoquant le thème du tabligh le deuxième Calife a cité la méthode suivie par Mian Sher Mohammad Saheb, un compagnon illettré du Messie Promis (a.s.), qui éprouvait pour la foi un amour éperdu. Il était cocher et transportait des passagers de Pahlor jusqu’à Banga.

Dès que ses passagers s’asseyaient dans sa voiture il entamait avec eux une conversation. Il avait dans la poche le journal Al-Hakm et demandait à ses passagers s’ils savaient lire. Si on lui répondait à l’affirmatif il disait : « J’ai reçu ce journal en mon nom, pouvez-vous s’il vous plaît m’en faire la lecture ? » Les passagers y trouvaient là une distraction leur permettant d’oublier les secousses du voyage et lui lisaient, bien volontiers, son journal. Lors de leur lecture Mian Sher Mohammad Saheb les questionnait sur le sens de tel ou tel terme ou tel ou tel concept : ses passagers, qui n’étaient pas ahmadis, étaient contraints de réfléchir avant de lui répondre. C’est ainsi qu’ils percevaient les sens [du message de l’Ahmadiyya].

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) relate : « Mian Sher Mohammad Saheb m’avait raconté en personne sa méthode. Des douzaines de personnes avaient, grâce à lui, embrassé l’Ahmadiyya, rien qu’en lisant le journal Al-Fazl ou Al-Hakam. Il a vécu longtemps et l’on ne peut dénombrer le nombre de ceux qui acceptèrent l’Ahmadiyya par son entremise.

Pour entamer notre tâche, il n’est donc point essentiel d’avoir à notre disposition de grands érudits. De ces régions où il n’y pas de lettrés, envoyez-nous des ahmadis qui n’ont pas reçu d’éducation : nous leur ferrons mémoriser nos doctrines afin que nous puissions commencer notre œuvre. (Cette directive s’appliquaient à de petites djama’ats du sous-continent indien). Si nous attendons à avoir des intellectuels, cela pourra prendre beaucoup de temps. »

Certes aujourd’hui par la grâce d’Allah nos Jamia produisent un nombre important de missionnaires. Or, [cela ne suffit point] et nous n’arrivons pas à combler nos besoins à court terme car les oulémas sont censés connaître les subtilités de la religion, d’où une longue formation. Il n’en demeure pas moins que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré que la religion est une chose facile.

Afin de prêcher le message d’Allah, nous n’avons point besoin de grands débats intellectuels, de grands séminaires, de grandes réceptions. Il faut, d’après la situation, trouver les moyens adéquats [pour transmettre le message]. Aujourd’hui encore nombre d’ahmadis conçoivent, de leur propre chef, des moyens pour prêcher le message de l’Ahmadiyya : par la grâce de Dieu ils remportent de grands succès.

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) relate un incident intéressant concernant un certain Nizam-Ud-Din qui était l’ami commun du Messie Promis (a.s.) et de Mohammad Hussain Batalvi. Ledit Niazam-Ud-Din avait accompli le Hajj à sept reprises, il était d’un tempérament jovial et était convaincu de la piété du Messie Promis (a.s.). Grande fut sa peine quand Mohammad Hussain Batalvi qualifia, dans une fatwa, le Messie Promis (a.s.) de Kafir (mécréant) après que ce dernier s’était proclamé envoyé de Dieu. Il résidait à Ludhiana et il blâmait tous ceux qui conspuaient le Messie Promis (a.s.), leur répétant sans cesse : « Allez étudier de près la personnalité de Mirza Saheb. Il est d’une grande piété. J’ai vécu en sa compagnie. Quand on lui explique un fait à la lumière du Coran, il l’accepte sur le champ. Il n’est point un fourbe. Si on lui explique, le Coran à l’appui, que ses prétentions sont fausses, je suis certain qu’il l’admettra. Si je pars à Qadian je suis convaincu qu’il se repentira. Quand je lui présenterai des versets qui prouvent que Jésus est monté au ciel [en chair et en os] il les acceptera sur-le-champ et ne dira pas un mot. »

Il partit un jour pour Qadian. Dès son arrivée il rencontra le Messie Promis (a.s.).

« Avez-vous abandonné l’Islam ? Avez-vous rejetez le Coran ? » lui demanda-t-il.

« Comment cela ? Je crois dans le Coran. L’Islam est ma religion », répliqua le Messie Promis (a.s.).

« Al-hamdollilah ! Je ne cessais de répéter aux autres que vous ne pouvez abandonner le Coran, dit Nizam-ud-Din. Si je vous montre des centaines de versets qui prouvent la montée physique au Ciel de Jésus seriez-vous prêt à les accepter ? »

« Pourquoi parler de centaines de versets. Montrez-moi un seul et je l’accepterai sur-le-champ », répondit le Messie Promis (a.s.).

« Alhamdollilah ! Je disais aux autres qu’il n’est point difficile de vous convaincre. Les gens font beaucoup de bruit pour rien. Si je vous montre une centaine de versets prouvant que Jésus est toujours en vie, les accepteriez-vous ? » réitéra Nizam-Ud-Din.

« Je viens de vous dire à l’instant que si vous m’en montrez un seul je l’accepterai tout de suite. Respecter cent versets du Coran revient à respecter une seule de ses injonctions. Il n’est point question ici de cent ou d’un seul verset », affirma le Messie Promis (a.s.).

« Ne parlons plus de cent. Si je vous en présente cinquante promettez-vous d’abandonner votre déclaration ? » insista Nizam-Ud-Din.

« Présentez-moi un seul et je l’accepte ! », répliqua le Messie Promis (a.s.).

En voyant la détermination du Messie Promis (a.s.) le doute s’insinua dans l’esprit de Nizam-Ud-Din et il se dit qu’il n’y avait peut être pas autant de versets [pour soutenir sa thèse].

« Je vous en présenterai dix versets, en ce cas », déclara-t-il.

« Ma position est la même, poursuivit le Messie Promis (a.s.) en riant, montrez-moi un seul. »

« Je vous laisse et je retourne après quelques jours avec ces versets », termina Nizam-ud-Din.

Mohammad Hussain Batalvi et le Premier Calife de la djama’at Ahmadiyya se trouvaient tout deux à Lahore durant ces jours. Ils fixaient les conditions pour un débat entre le Messie Promis (a.s.) et Mohammad Hussain, débat qui avait pour thème la mort de Jésus. Mohammad Hussain arguait qu’étant donné que les Hadiths sont l’exégèse du Coran, toute déclaration des hadiths doit être considérée comme un énoncé du Coran. D’où la raison de débattre de cette question de la mort et de la vie de Jésus à la lumière des hadiths. Le Premier Calife répliqua qu’étant donné que le Coran avait prééminence sur les hadiths toute thèse devra être soutenu par des énoncés coraniques. En fin de compte le Premier Calife accepta nombre de conditions qu’imposait Mohammad Hussain Batalvi dans le but d’abréger ces discussions préliminaires et afin que le débat ait finalement lieu. Mohammad Hussain Batalvi était très satisfait qu’on s’était plié à ses conditions.

Nizam-Ud-Din arriva à Lahore durant ces jours.

« Mettez fin à toutes ces polémiques. Je viens de rencontrer Mirza Saheb et il est prêt à renoncer [à ses prétentions], dit-il à Mohammad Hussain Batalvi. Etant donné que je suis votre ami aussi bien que celui de Mirza Saheb, ces querelles me peinent beaucoup. Mirza Saheb est un homme pieux et il m’a promis d’accepter que Jésus est vivant au ciel si on lui présente dix versets du Coran qui le prouvent. Montrez-en moi dix de ces versets. »

Mohammad Hussain Batalvi était irascible et s’emportait pour un rien.

« Imbécile ! cria-t-il, tu as réduit à néant tous mes efforts ! Voilà deux mois que je tente de les amener vers les hadiths et toi tu les as poussés de nouveau vers le Coran ! »

« Vous n’avez même pas dix versets pour soutenir votre théorie ? », demanda Nizam-Ud-Din

« Tu es un ignare ! Tu ne sais même pas ce qu’est le Coran ! », répliqua Mohammad Hussain Batalvi.

« En ce cas moi je me rallie au Coran », termina Nizam-ud-Din.

Sur ce il partit à Qadian et prêta allégeance aux mains du Messie Promis (a.s.).

Le deuxième Calife dit : « Voyez la confiance qu’avait le Messie Promis (a.s.) dans le Coran. Il annonçait, sûr de lui, que le Coran ne pouvait le contredire. Cela ne veut point dire que le Coran a un lien particulier avec le Messie Promis (a.s.) ou la djama’at Ahmadiyya. Le Coran montrera la voie de la vérité et soutiendra celui qui la suit. Le Messie Promis (a.s.) était certain de sa véridicité, c’est pour cette raison que le Coran le soutenait. C’est aussi la raison pour laquelle le Messie Promis (a.s.) disait qu’il jettera à la poubelle toute déclaration qui ne sera pas conforme au Coran. Cela ne signifie guère que le Messie Promis (a.s.) avait des doutes quant à sa déclaration. Il avait tout simplement la certitude que le Coran témoignera en sa faveur. C’est cet espoir qui lui a fait remporter du succès dans le monde. Tous les ahmadis doivent entretenir l’espoir que le Coran est en faveur du Messie Promis (a.s.) et de la djama’at Ahmadiyya. C’est ce même soutien du Coran qui fait entrer quotidiennement dans la djama’at Ahmadiyya des âmes pures.

Le deuxième Calife nous explique aussi que l’opposition est source de direction. « Quand l’hostilité augmente, dit-il, le progrès de la djama’at s’accentue et le soutien miraculeux de Dieu prend de l’ampleur. Quand un ahmadi annonçait au Messie Promis (a.s.) qu’il y avait, dans sa région, une forte hostilité, celui-ci disait que c’était là un signe de leur progrès, car elle permet de faire connaître la djama’at à ceux qui ignoraient son existence. Peu à peu ils sont intéressés par les ouvrages de la djama’at et la vérité pénètre ainsi dans leur cœur.

Un ahmadi qui venait de prêter allégeance au Messie Promis (a.s.) informa celui-ci que c’était le Maulvi Sanaullah (un farouche détracteur de la djama’at) qui lui avait prêché le message de l’Ahmadiyya.

« Comment cela ? » demanda le Messie Promis (a.s.), tout étonné.

« Je lisais le journal et les écrits du Mollah Sanullah Saheb, raconta le nouveau converti. Et j’ai constaté qu’il était fort hostile à l’égard la djama’at Ahmadiyya. J’ai décidé de lire les ouvrages de cette dernière afin de démêler le vrai du faux. C’est ainsi que j’ai découvert la vérité. »

Le premier avantage de l’opposition est le progrès de la communauté divine. Elle guide de nombreuses personnes dans la bonne direction », dit le Mousleh Maw’ood.

Ceci est le cas aujourd’hui encore. Les missionnaires m’en font part dans leurs rapports et d’aucuns m’informent directement de la manière par laquelle ils ont connu la djama’at Ahmadiyya.

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) expose ici-bas l’intelligence qu’Allah confère à un illettré après qu’il ait accepté l’Ahmadiyya et la justesse de ses répliques. « Il y avait un certain Mian Nur Mohammad de Ludhiana qui s’était pris pour vocation de prêcher le message de l’Islam à ceux qui appartenaient à des castes inférieures, dont celle des balayeurs, qui étaient en majorité des chrétiens. Plusieurs centaines des leurs étaient devenus ses disciples et acceptèrent le Messie Promis (a.s.). Certains d’entre eux visitaient Qadian, car disaient-ils, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) était le maître de notre maître.

Nous avions à Qadian un oncle, dit le deuxième Calife, qui, dans son hostilité à l’égard du Messie Promis (a.s.) et pour se moquer de lui se disait être le Pir (maître spirituel) de la caste des tchoura [terme péjoratif qu’on utilisait pour les balayeurs des rues dans la société indienne d’alors]. Dans ses railleries il se disait être Lal Beg, le maître [ou prêtre] de cette caste. Certains de ces balayeurs qui s’étaient convertis à l’Islam visitèrent Qadian. Ils avaient pour habitude de fumer le narguilé. L’oncle en question, qui appartenait à la lignée mogol, mais qui dans ses sarcasmes se disait le maître des tchoura, partit fumer le narguilé en leur compagnie. Il commença à parler de la religion et leur demanda : « Pourquoi êtes vous venus voir Mirza Saheb ? Vous êtes en fait mes disciples à moi. Qu’est-ce que Mirza Saheb vous a donnés ? »

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) raconte : « Les balayeurs d’aujourd’hui sont un tantinet plus intelligents. Mais je parle d’ici d’une quarantaine d’année. A l’époque du Messie Promis (a.s.) ces gens étaient de parfaits ignorants. Or, quand l’oncle en question leur demanda : « Qu’est-ce que Mirza Saheb vous a donné ? » Ils répliquèrent : « Eh bien nous n’en savons pas grand chose, sinon qu’on nous qualifie aujourd’hui de Mirzaï alors qu’on nous traitaient auparavant de tchoura. Nous appartenions à [la caste inférieure] des tchoura mais maintenant par son entremise nous appartenons [à la caste noble des] Mirzas. Quant à vous, vous apparteniez aux Mirzas et en vous opposant à Mirza Ghulam Ahmad Saheb vous êtes devenu un tchoura ! »

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) ajoute : « Apparemment ils faisaient là de l’ironie. Cependant cette réplique était empreinte d’une profonde philosophie. Ces « illettrés » expliquent que les ennemis du prophète sont voués à la destruction et ses disciples connaissent le progrès. En somme dès que l’on devient ahmadi l’intelligence qui a trait aux questions religieuses s’affine davantage. Cela a aussi une profonde influence sur les oulémas. Quand il s’agit de la religion, tout ahmadi est plus intelligent que les chrétiens, les hindous, les sikhs ou les non ahmadis qui appartiennent à sa classe sociale. »

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) nous explique, à la lumière d’un récit, la sincérité admirable des ahmadis, leur désir de réaliser les révélations du Messie Promis (a.s.), ainsi que l’inimitié à leur encontre qui se transforme en affection. Il raconte : « Je me souviens de la visite à Qadian, durant mon enfance, des ahmadis du Gujrat. Sialkot et le Gujrat étaient considérés les centres de la djama’at. Gurdaspur, le district du Messie Promis (a.s.), était loin derrière, car selon la tradition, nul n’est prophète en son pays. A l’époque Sialkot était en première position suivit du Gujrat. Je me souviens, jusqu’à présent, du visage de ces ahmadis. Nombre d’entre eux étaient imbus d’une grande sincérité : ils venaient à pieds du Gujrat et de Sialkot jusqu’à Qadian non parce qu’ils n’avaient pas les moyens mais afin de réaliser la prophétie du Messie Promis (a.s.) : Ya’tīka min kulli fajjin ‘Amīq. D’aucuns étaient très fidèles et proches du Messie Promis (a.s.), dont ceux du Gujrat.

Hafiz Roshan Ali Saheb raconte que durant les jours de la Jalsa deux groupes d’ahmadis qui venaient à pied de directions opposées se sont rencontrés, les larmes aux yeux. Ils racontèrent qu’un des deux groupes avait accepté en premier l’Ahmadiyya et qu’il avait été âprement persécuté par le second qui n’était pas encore ahmadi. Ils forcèrent d’ailleurs les premiers ahmadis à abandonner leur village. Le deuxième groupe embrassa plus tard l’Ahmadiyya.

« Nous nous étions perdus de vue et Dieu a voulu que nous rencontrons, aujourd’hui et ici, nos frères que nous avions contraints à l’exil. Nous étions forts émus de les retrouver. Ils nous invitaient vers le droit chemin et nous les persécutions. Aujourd’hui, Dieu, de par Sa grâce, nous a réunis tous ensemble. Voilà la raison de nos larmes. »

Les bénédictions de l’Ahmadiyya réunissent ceux qui s’étaient égarés. Allah réunit au sein de l’Ahmadiyya ceux que Satan avait séparés et insha Allah il en sera de même à l’avenir.

Parmi les mythes colportés par les mollahs il est l’histoire de la création, par Jésus, d’oiseaux et le fait qu’il a leur a donné vie, avant qu’ils ne prennent leur envol à l’instar des autres oiseaux. Pareilles fables découlent de leur incompréhension du Coran. L’interprétation toute simple est que Jésus avait entraîné des êtres doués d’aptitudes spirituelles afin qu’ils puissent voler, spirituellement, vers Allah. Un jour le Messie Promis (a.s.) demanda à un mollah qui croyait en ces histoires : « Vous dites que le Messie façonna, de ses mains, des oiseaux. Parmi ceux que nous voyons aujourd’hui il en est certain créés par Dieu d’autres par le Messie. Pouvez-vous distinguer les deux ? » Le mollah répondit : « C’est là une tâche bien difficile ! Les oiseaux créés par Dieu et le Messie se sont mêlés ensemble. »

On dit que le Messie Promis (a.s.) aurait utilisé des propos durs à l’égard des chrétiens : la réalité est tout autre. Le Messie Promis (a.s.) n’avait jamais lancé d’attaques en premier. Or, à un moment donné l’on est contraint de répondre. Les chrétiens s’en sont toujours pris au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et étant donné que les musulmans ne répliquaient jamais, ils croyaient que le fondateur de l’Islam n’avait que des défauts. Seul Jésus est sans tares, clammaient-ils. Hazrat Mousleh Maw’ood ajoute qu’au cours de ces 700 à 800 dernières années les chrétiens n’ont eu cesse de pourfendre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou les musulmans. Ces derniers, quant à eux, n’ont cessé de les pardonner. En fin de compte Dieu a permis au Messie Promis (a.s.) de répliquer et de leur montrer leur défaut. Utilisant l’épithète Yasū’ (يسوع) pour Jésus le Messie Promis (a.s.) a publié ce que les Juifs ou ce que les Chrétiens eux-mêmes colportaient sur Jésus. Après avoir publié quelques ouvrages à ce sujet il y eu tout un tollé dans le monde chrétien qui clamait que pareille pratique est condamnable. Le Messie Promis (a.s.) répliqua : « Nous avions condamner votre conduite dans le passé, mais vous ne vouliez rien entendre. Quand on vous a rendu la pareille c’est là que vous vous êtes réveillés pour annoncer que cette pratique est inconvenante. »

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) a évoqué un médecin de grand renom que le Premier Calife appréciait beaucoup et qui avait une grande considération pour le Messie Promis (a.s.). Mais en dépit de ce respect, il n’avait pas pourtant cru dans le Messie Promis (a.s.). Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) nous raconte un incident intéressant concernant sa personne. Le médecin s’était fait des idées quant à la raison pour laquelle le Messie Promis (a.s.) avait annoncé que Jésus, le Messie, était mort.

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) commença son récit en citant le prophète Shu’aib qui déconseilla le vol à son peuple. Celui-ci s’étonnait de ses conseils, affirmant que Shuaib était fou, qu’il radotait. Les contemporains du Messie Promis (a.s.) disaient la même chose de lui. Quand il présenta au monde la question de la mort de Jésus les musulmans n’y comprirent rien, car depuis les 13 derniers siècles les grands de cette Oummah racontaient que le prophète israélite était vivant au ciel. Comment accepter donc qu’il soit décédé ? Le récit du médecin démontre à quel point les gens croyaient dur comme fer en la vie de Jésus.

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) dit : « Il y avait, dans le Pendjab, un médecin de grand renom, pour qui le premier Calife, lui-même médecin émérite, avait de la considération. Il s’appelait Hakim Alladin et était de Bhera. Un jour Maulvi Fazal Din, un ami intime du premier Calife, et un ahmadi fort sincère, lui prêcha le message de l’Ahmadiyya. Hakim Alladin lui répondit : « Pourquoi tenter de me convaincre ? Que sais-tu toi et qu’as tu à m’apprendre de plus ? Tu n’as pas un dixième voire, un vingtième de la foi que j’ai en Mirza Saheb. »

Maulvi Fazal Din était très content d’entendre ces paroles, croyant que peut-être que l’autre était déjà ahmadi de cœur. Il lui dit : « Je suis très content que vous ayez foi en Mirza Saheb et je serai d’autant plus ravi d’entendre de votre bouche votre opinion à propos de la djama’at. »

Hakim Alladin ajouta : « Les jeunes d’aujourd’hui, tout ignorants qu’ils sont, ne vont pas au fond des choses et commencent, à tout va, à prêcher leur message. Tu m’as parlé de la mort de Jésus alors que tu ignores la sagesse derrière cette théorie avancée par Mirza Saheb. »

« Eh bien dites-le moi » répondit Maulvi Fazal Din.

Hakim Alladin continua : « Mirza Saheb a écrit un livre intitulé Barahine-Ahmadiyya. Est-il un musulman au cours de ces 1300 ans à avoir composé pareil chef d’œuvre ? Aucun livre de la plume d’un musulman ne pourra égaler la somme de savoir présentée par Mirza Saheb. Il a érigé un mur pour protéger l’Islam des assauts des autres religions. Mais ces imbéciles de mollahs l’ont qualifié de mécréant au lieu de le remercier et d’annoncer en toute humilité qu’ils auront recours à ses arguments. En dépit du grand service qu’il a rendu ils ont lancé contre lui des fatwas. Ils ont fait étalage de leur érudition, se croyant de grands savants. Et tout naturellement Mirza Saheb s’est fâché. Sur ce il a dit aux mollahs : « Vous vous croyez de grands érudits. Vous qui êtes si fiers de votre savoir, voyez tous ces versets qui prouvent indéniablement que Jésus est vivant. Or, de ce même Coran je vous présente d’autres versets qui prouvent qu’il est mort. Si vous avez le courage, répliquez à ce défi. »

« Afin de prouver l’imbécillité de ces mollahs, continue Hakim Alladin, Mirza Saheb a prouvé à la lumière du Coran que Jésus est mort. Les mollahs peuvent remuer ciel et terre ; ils peuvent parler jusqu’à user leurs langues, écrire jusqu’à user leurs plumes. Tous les mollahs de l’Inde réunis ensemble ne pourront répliquer à Mirza Saheb. Il leur a donné le coup de grâce.

Or, sachez que Jésus n’est pas mort, prétend Hakim Alladin, il est bel et bien vivant. Les mollahs pourront se tirer d’affaire et en terminer avec cette polémique par un seul moyen : ils doivent tous se présenter en délégation à Mirza Saheb et lui annoncer ceci : « Nous avons commis l’outrage de lancer cette fatwa de Kufr à votre encontre ! Pardonnez-nous ! » Et là Mirza Saheb prouvera de nouveau, à la lumière du Coran, que Jésus est bel et bien vivant ! »

« Ainsi en dépit de son estime pour le Messie Promis (a.s.), la croyance en la vie de Jésus était si forte que Hakim Alladin ne prêta pas allégeance au Messie Promis (a.s.). Seul celui à qui Allah accorde Ses faveurs pourra accepter l’Imam de l’époque », poursuit Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.).

Souvenez-vous que cette polémique sur la mort de Jésus n’est pas qu’une différence d’opinion. C’est une question primordiale qui sert à établir l’unicité de Dieu, tâche pour laquelle le Messie Promis (a.s.) a d’ailleurs été envoyé. En prouvant la mort de Jésus, le Messie Promis (a.s.) a enlevé tous les obstacles qui entravaient la voie vers l’établissement de la Tawhid. C’est pour cette raison qu’il soulignait l’importance de cette doctrine. Matin et soir il en faisait mention.

Quelqu’un avait une fois suggéré au Messie Promis (a.s.) d’oublier cette polémique. Le Messie Promis (a.s.) s’embrasa et dit : « Cette question suscite en moi une telle ardeur que des fois je me demande si ce n’est pas de la folie. Ce mythe a causé de grands torts à l’Islam. Je ne pourrais me reposer tant que je ne l’ai pas complètement éradiqué. »

D’aucuns disent que ce n’est pas une question importante : mais ce sont-là autant d’obstacles dans la voie de l’unicité de Dieu. C’est pour cette raison que le Messie Promis (a.s.) voulait tant les enlever. C’est cette même ardeur qui a attiré les faveurs divines et qui a établi les bases de sa véridicité. Nous tous qui éprouvons de l’amour pour l’Islam pouvons aisément comprendre que ce n’est là qu’une étincelle de ce feu qui embrasait le cœur du Messie Promis (a.s.).

Tous nos efforts doivent tourner autour de ce point ; si nous nous méprenons à ce propos, toute tâche que nous entreprendrons sera un prélude au shirk même si en apparence il est question de l’unicité de Dieu. »

Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.) nous présente un incident pour illustrer ses explications. « Il y avait quelqu’un qui étudiait à Qadian à l’époque du Messie Promis (a.s.) : il arguait tous les jours que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) connaissait l’invisible. Il portait un fez (un couvre-chef en feutre). Un jour quelqu’un lui demanda : « Est-ce que tu crois que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a connaissance ? » Sans ressentir la moindre gêne il répondit  : « Oui, certainement. »

Ainsi, observe le deuxième Calife, les gens atteignent le stade de la Wahdaniyya mais pas celui de l’Ahdiyya. En saisissant les sens de l’Ahdiyya l’on comprend que, dans une certaine mesure, l’homme est aussi créateur et pourvoyeur. Mais Allah est Seul : la création lui est séparée. Il ne peut y avoir, entre les deux, quelque fusion.

En voici l’explication qui permet de comprendre ce sujet davantage. Allah est Wahid (Unique) et Ahad (Il est seul et n’a pas d’égal). La Wahdaniyya signifie qu’Il est unique dans Ses attributs, quoique l’homme puisse, dans une certaine mesure, en être le reflet. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est celui qui nous sert d’exemple parfait dans ce domaine. Or, seul Dieu est parfait dans Ses attributs.

Ahad signifie qu’Allah est Seul en Son genre ; personne d’autre ne pourra se comparer à Lui. Comme l’énonce le deuxième Calife, l’on établira la vraie Tawhid (unicité) quand nous allons saisir l’essence de l’Ahdiyya, [de la singularité de Dieu, du fait qu’Il soit seul en son genre].

Qu’Allah fasse que nous puissions parachever la mission du Messie Promis (a.s.) et que nous puissions établir la Tawhid véritable.


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