Sermons 2015

Souciez vous du lendemain ! – sermon du 06-03-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 06 mars 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres. Après le Taouz, tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, il a cité les verset suivants :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ وَلْتَنْظُرْ نَفْسٌ مَا قَدَّمَتْ لِغَدٍ وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ – وَلَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ نَسُوا اللَّهَ فَأَنْسَاهُمْ أَنْفُسَهُمْ أُولَئِكَ هُمُ الْفَاسِقُونَ

« Ô vous qui croyez ! Craignez Allāh ; et que chaque âme s’occupe de ce qu’elle envoie en avant pour le lendemain. Et craignez Allāh ; en vérité, Allāh est Très-Conscient de ce que vous faites. Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allāh et par conséquent, Il leur a fait oublier leur propre âme. Ce sont eux les rebelles. » (Saint Coran, chapitre 59, versets 19 et 20)

L’on constate, en général, que d’aucuns n’évitent pas les péchés et autres vices considérant que leurs racines sont sans grande gravité et ne sont point vigilants à cet égard. Or cette négligence incite l’homme à commettre de grands péchés, car peu à peu il oublie [l’importance] de la vertu et le niveau que doit atteindre le croyant dans ce domaine : sa crainte de Dieu s’évanouit, il s’éloigne de la Taqwa et sa foi dans la vie dans l’Au-delà chancelle. Ainsi que celui qui se proclamait [naguère] croyant s’écarte irrémédiablement des conditions de la foi tant et si bien qu’il n’est plus, aux yeux d’Allah, du nombre des croyants.

Dans les versets cités plus haut Allah interpelle le fidèle à cet effet. En des termes emphatiques, Dieu l’enjoint de ne pas se soucier uniquement [de la vie] d’aujourd’hui et d’ici bas, de ses futilités et ses amusements, de ses plaisirs et de son ravissement, des relations avec ses proches et ses amis. C’est à propos de son lendemain qu’il doit se soucier. L’intensité de sa foi en Dieu et l’acquisition de la Taqwa doivent être ses priorités. Sa vie dans l’Au-delà et la rétribution qui s’en suivra doivent être ses premières préoccupations. C’est ainsi qu’il entamera de réels progrès d’ordre moral [et éthique]. Ces valeurs ne seront point superficielles : elles auront pour objectif l’acquisition du plaisir divin.

[En somme] votre progrès spirituel et votre déclaration de foi seront réels quand vous vous soucierez de votre lendemain. Votre abnégation et votre foi en Dieu seront authentiques à Ses yeux quand, tout en vous souciant de votre lendemain, vous tenterez de Lui plaire et de respecter Ses ordres.

Commentant sur le premier verset que j’ai cité, le Messie Promis (a.s.) dit : « O croyants ! Craignez Dieu et que chacun d’entre vous se soucie des biens qu’il a préparés pour la vie dans l’Au-delà. Qu’il craigne Dieu l’Omniscient, Celui qui voit vos actions : Il vous connaît de la tête jusqu’aux pieds, Il vous scrute de très près. D’où la raison pour laquelle Il rejettera vos actions fallacieuses. »

Il nous incombe, à tous, d’entamer une profonde réflexion, de comprendre l’ordre divin qui exige de nous la Taqwa et l’analyse de nos œuvres. Nous devons nous soucier de celles qui embelliront notre lendemain. Allah connaît les tréfonds de notre âme : nos propos superficiels ne Le trompent point, car Il distingue très bien le fourbe du loyal, comme l’explique le Messie Promis (a.s.). Allah n’acceptera point des œuvres défectueuses. Le croyant doit certainement se soucier de son lendemain, de l’Au-delà, où il aura des comptes à rendre pour ses actions. Le monde ne doit pas être, à nos yeux, une fin en soi, comme c’est le cas pour les incroyants. Pour remporter des succès tangibles il faudra marcher sur les voies de la Taqwa.

Le Premier Calife de la djama’at déclare : « Allah enseigne à l’homme la formule [suivante] pour remporter le succès ici-bas et dans l’Au-delà : qu’il se soucie aujourd’hui de son lendemain. […] En suivant cette injonction du Coran l’homme réussira non seulement ici sur terre mais aussi dans l’autre monde, par la grâce d’Allah. Nous ne pourrons amasser le capital de la vie de l’Au-delà sans nous y préparer aujourd’hui. »

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Le verset 19 [mentionné plus haut] est le dernier des versets cités lors du sermon du Nikah (mariage). Allah y attire notre attention sur des thèmes divers, nous exigeant, entre autres, de respecter nos liens de parentés, d’assumer les responsabilités qu’engendre l’union [du mariage]. Il nous recommande aussi de nous cramponner à la vérité, car elle favorise l’accomplissement de bonnes œuvres et le respect des liens de parenté. Il nous demande de suivre les injonctions d’Allah et de Son Prophète (s.a.w.) car ils sont les garants du succès. D’ailleurs c’est en nous souciant de notre lendemain que nous pourrons respecter ces commandements. En somme il est d’innombrables injonctions d’Allah et de Son Prophète (s.a.w.) qui embellissent notre vie familiale. Après réflexion l’homme constatera qu’il ne s’y trouve que ses avantages : il pourra embellir sa vie ici-bas et dans l’Au-delà, comme l’affirme le Premier Calife. Sa vie en famille sera à l’image du Paradis ; en respectant les ordres divins il méritera aussi les faveurs de l’Au-delà. D’ailleurs cela ne concerne pas uniquement sa personne : ses enfants aussi marcheront sur la voie de la vertu. En somme, un véritable croyant ne se contente pas d’embellir son lendemain : il tente aussi de garantir celui de la génération future.

Il est des gens qui détruisent la paix de leurs cellules familiales pour des broutilles. S’ils méditaient, un tant soit peu, sur les commandements de Dieu et s’ils les appliquaient, ils seront les garants de la paix au sein de leurs foyers, et aussi d’une éducation morale et spirituelle appropriée pour leurs enfants. Ils guideront ces derniers vers les voies de la Taqwa et embelliront leur vie. De plus ils mériteront les faveurs divines ici-bas et dans l’Au-delà. Ces familles qui s’invitent à la destruction, en raison des futilités et de l’attrait de ce monde, doivent entamer leur examen de conscience. La prochaine génération n’est pas que vos enfants : elle est aussi le capital de la djama’at et de la nation. Il incombe aux parents de la mettre sur le droit chemin : ceci sera possible quand ils tenteront, en premier, de suivre les commandements de Dieu et de son Prophète (s.a.w.). Qu’Allah nous accorde la possibilité à nous tous d’agir en ce sens. C’est là un aspect vers lequel Allah attire l’attention de tout croyant : qu’ils embellissent leur vie et celles de leurs enfants ici-bas et dans l’Au-delà.

En nombre d’occasions au cours de notre vie nous enfreignons les règles de la Taqwa et oublions l’Au-delà. Nous nous livrons corps et âmes aux soutiens et aux exigences de ce monde ; inconsciemment nous les préférons à Dieu. Suite à nos faiblesses, nos inaptitudes, nos paresses, nous détruisons notre futur ici-bas, oubliant aussi celui de l’Au-delà. Nous ne réfléchissons pas aux conséquences désastreuses qui en résulteront.

Le premier Calife disait que le croyant doit réfléchir sur les conséquences de toute action avant de l’entreprendre. « Quand il est fou furieux l’homme est prêt à tuer, il profère des insultes. Mais qu’elles en sont les conséquences ? Cette réflexion permet de marcher sur la voie de la Taqwa. Nous commettons des actes répréhensibles et des péchés parce qu’au moment de passer à l’acte nous sommes sous l’emprise d’un diable, de Satan, nous sommes indifférents des conséquences de nos actions. Il est très rare qu’un meurtrier ou qu’un pécheur avoue ses méfaits et qu’il se présente, de son propre chef, pour être puni. Ceux qui le font vivent dans un état de folie permanente. Sinon ceux doués de discernement tentent, quant à eux, d’éviter les peines qu’ils encourent, après être sorti de leur état de folie. Ici Allah n’évoque pas des criminels endurcis, ou des aliénés, qui tombent dans une autre catégorie. Il parle des croyants, affirmant qu’une de leur distinction est qu’ils se soucient de leur lendemain.

Le premier Calife nous explique comment discerner les conséquences de nos actes ou comment voir le futur. Pour ce faire, dit-il, il faudra être conscient qu’Allah est au courant de nos moindres faits et gestes. L’homme pourra se prémunir de ses écarts de conduite s’il est sûr et certain qu’un Roi omniscient est au courant de tout méfait, de toute fourberie, de toute perfidie, de toute paresse et toute indolence et qu’il a le pouvoir de le punir. Le premier Calife nous enjoint d’engendrer en nous pareille foi. Beaucoup sont paresseux dans l’exercice de leur responsabilité, dans leur profession et leur métier : leur salaire, en ce cas, n’est point licite. Celui qui est négligent même dans les affaires qui ont trait à ce monde et qui ne s’acquitte pas de ses devoirs détruit son futur. Ses gains sont illicites en raison de sa malhonnêteté. Le verset qui nous conseille de nous soucier de notre lendemain est porteur de grandes significations. Il guide le véritable croyant à chaque pas, l’empêchant d’avancer plus loin [dans la voie] qui le poussera à commettre le moindre écart et péché.

Ayons la certitude qu’Allah voit nos moindres faits et gestes. Soyons aussi certains qu’Il déteste toute fourberie de notre part, toute paresse, toute fraude – même insignifiante à nos yeux – commise pour un profit modique. Il hait aussi les manigances de certains qui n’accomplissent pas, sciemment, le travail stipulé dans leur contrat avec l’intention de mettre de la pression sur autrui afin d’en tirer plus de profits. Etant donné que pareils méfaits Le déplaisent, Il punira certainement ceux qui en sont coupables.

Dieu conseille le croyant de se soucier de son lendemain : pour ce faire il lui recommande de respecter les exigences de la Taqwa dans son cercle familiale, au sein de la société, dans ses affaires et dans ses relations internationales. Celui qui n’agira pas ainsi tombera sous le coup du châtiment divin. Il ne faut pas croire que les affaires de ce monde sont étrangères à la foi. Le croyant a reçu l’ordre de marcher sur les voies de la Taqwa : celle-ci exige le respect des injonctions divines dans tout ce que nous entreprenons, qu’il s’agisse du temporel ou du spirituel. L’homme considère qu’il est essentiel d’éviter les malheurs qu’entraînent les pertes matérielles et de chercher des gains financiers par un moyen ou un autre. Sachez cependant que tout profit découlant d’une pratique frauduleuse nous éloignera de la foi et de la religion. Ces questions d’ordre pécuniaire se transforment en infortune qui affecte la foi : peu à peu l’on s’éloigne et de Dieu et de la religion. Ceci étant, le croyant doit, à tout instant se rappeler que les malheurs qui frappent sa vie spirituelle sont plus graves que ceux qui affectent sa vie temporelle, car ils détruisent sa vie ici-bas sur terre et dans l’Au-delà.

A la lumière de ces conseils nous devons scruter notre conscience, étudier les conséquences de toutes nos actions pour la simple raison qu’Allah les voit toutes. Pour être un véritable croyant il faudra être animé de ces sentiments et œuvrer en ce sens. Il n’est point nécessaire de se référer à quelque formulaire de rapport de la djama’at ou d’une organisation auxiliaire pour connaître la norme à atteindre. Chacun d’entre nous est à même de juger s’il est conscient que Dieu le voit avant qu’il n’entreprenne une action quelconque. Il doit se dire : « Si je suis animé de bonnes intentions, si je désire mériter le plaisir de Dieu, Il m’accordera des récompenses multiples comme Il l’a promis. Par contre si mes intentions sont mauvaises, il y a de fortes chances que je tombe sous le coup du châtiment divin. Quand chacun d’entre nous s’acquittera de ses devoirs et assumera ses responsabilités après cette analyse, le niveau général de la Taqwa sera en hausse au sein de la djama’at. Cette progression sera évidente : les départements de la Tarbiyyah, de l’OumouréAma ou la Qada ne seront plus en butte à des difficultés. Les autres départements n’auront pas des rappels à faire.

Il est important de scruter, du matin jusqu’au soir, les profondeurs de son être. On doit aussi prendre des mesures importantes pour protéger son âme des assauts de Satan, car c’est bien lui la cause de ces oublis. C’est Satan qui nous fait oublier Dieu et notre lendemain. C’est lui qui nous fait oublier que Dieu voit nos moindres actions. Après une simple introspection nous constaterons que la majorité d’entre nous oublie que Dieu observe nos œuvres : ce qui nous pousse à négliger leurs conséquences. Cette situation existe parce que Satan coule dans les veines de l’homme comme l’explique le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

De nombreuses maladies nuisent à l’homme suite à des infections. La maladie s’aggrave peu à peu et s’attaque au corps tout entier. L’homme ignore, au début, qu’il a attrapé une maladie. Le prudent se rendra chez le médecin après la moindre indisposition. Mais durant les premières phases certains médecins ignorent que la maladie coule déjà dans ses veines. Ces infections sont aussi transmisses dans l’atmosphère où pullulent des pathogènes. L’on se transmet aussi ces maladies [par contact physique]. Aujourd’hui de nombreuses épidémies font des ravages : on ignore leur présence au début, mais elles dévoilent leur existence quand elles se répandent.

Or aujourd’hui les maladies spirituelles sont la cause des plus grands dangers : elles pullulent dans l’atmosphère. L’homme ignore tout du moment où Satan a pénétré dans son sang et quand la maladie spirituelle a pris de l’ampleur. Or ces infections qui résultent de la présence de Satan dans ses veines sont plus dangereuses que les troubles physiques. Ces derniers affectent le corps : on ressent des courbatures, on est indisposé, les douleurs montent en intensité. Celui qui en est touché ressent les effets, consulte son médecin, lui réclame des médicaments. Cependant les maladies spirituelles sont plus dangereuses car l’homme n’en ressent pas les effets, même quand il s’éloigne de Dieu et qu’il subit les assauts de Satan. Bien au contraire il se croit en pleine forme. Ses amis et ceux qui souhaitent son bonheur sont conscients de son mal. Même si ces derniers l’en avertissent, celui dont la maladie a atteint le seuil critique croit qu’ils ont tort.

Ainsi les assauts de Satan ou les maladies spirituelles sont beaucoup plus graves que les maladies physiques, car dans la plupart des cas l’homme n’est pas prêt à suivre le traitement qu’il lui faut. Il fait la sourde oreille à ceux qui le conseillent à se faire traiter.

Le croyant doit, avant que ne frappe la maladie, faire son introspection et prendre des précautions. Comme je l’ai dit, des maladies spirituelles pullulent en permanence dans l’atmosphère de cette société, d’où la nécessité de prendre des mesures de précaution permanente. Voilà la ligne d’action que doit suivre un véritable croyant : ceci exigera de sa part des efforts permanents. Le croyant n’oublie jamais la crainte de Dieu et il doit en être ainsi.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se réveillait pour prier pendant la nuit. Ses supplications étaient empreintes d’une si grande humilité que Hazrat Aisha (r.a.) lui demanda à une occasion : « Allah vous a pardonné. Pourquoi être aussi anxieux ? Pourquoi Le supplier avec tant de détresse ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait ailleurs que Satan coule dans les veines de l’homme et que son Satan à lui est devenu musulman. C’est-à-dire qu’aucune maladie spirituelle ne pourra l’atteindre. « Or même mon salut à moi dépend de la grâce de Dieu, disait-il. Je dois à tout instant me prosterner devant Lui. »

Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était empreint d’une telle humilité en dépit de son statut, qui osera dire qu’il ne doit pas se soucier de son lendemain et qu’il n’a point besoin de la grâce divine après quelque action de sa part ?

Une vigilance constante est de mise. Il est important de marcher sur la voie de la Taqwa à tout instant, d’analyser ses œuvres et son état. Il est important d’implorer constamment la miséricorde de Dieu : de réfléchir à tout instant sur les mesures à prendre pour protéger sa foi.

Dans le deuxième verset cité plus haut Allah nous enjoint de ne pas être de ceux qui L’oublient car Il leur fait oublier leur propre âme. J’ai cité l’exemple de ceux qui, quoique souffrant de maladie spirituelle, se considèrent bien portants. Au contraire ils croient que ceux qui désirent les traiter sont atteints de troubles spirituels ou déments. Leur condition les pousse à négliger l’état de leur âme : il n’en résultera rien d’autre que la destruction.

Trois catégories de personnes oublient Dieu ou sont loin de Lui. Il y a ceux qui rejettent effrontément Son existence. Nombre de ceux qui se croient érudits aujourd’hui entretiennent pareilles idées et sont fiers de leur savoir. Ils empoisonnent les esprits des jeunes et des simples d’esprit à travers les médias, sur Internet et par différents moyens.

La deuxième catégorie comprend ceux qui ne croient pas sincèrement en un Dieu Tout puissant devant Qui ils devront se présenter un jour pour répondre de leurs actes. Ils ne respectent pas Ses injonctions en dépit du fait qu’ils acceptent Son existence, qu’ils croient qu’Il a crée le monde et qu’Il gère tout l’Univers.

La troisième catégorie comprend ceux qui sont si empêtrés dans les choses de ce monde qu’ils ont oublié Dieu. Ils Le supplient quand ils se souviennent de Lui mais ne sont point réguliers dans leurs prières. Ils oublient que Dieu leur a rendu les cinq prières obligatoires. En tout cas celui qui oublie Dieu tombe dans la décadence morale et la déchéance spirituelle. Il perd toute sa sérénité, il croit que tous ses avantages résident dans les œuvres de ce monde : il leur accorde priorité, croyant qu’il s’acquittera de ses devoirs envers Dieu plus tard, car les avantages de ce monde apportent une aisance et un confort immédiats. Mais Dieu leur fait oublier leurs âmes : pareils gens ne trouvent jamais la paix d’esprit.

Selon Allah pour être croyant il est nécessaire d’engendrer en soi la Taqwa ainsi que la certitude en l’existence de Dieu, en Son unicité, et de mener une vie conforme aux ordres de Dieu. Il faut aussi être conscient de la finalité de toute œuvre et avoir la ferme conviction que Dieu voit chacune de nos actions. Quand l’homme est animé de pareils sentiments sa manière d’agir change complètement : il est aussi conscient que Dieu lui confère Sa grâce en raison de ses actions.

Lors d’une réception pendant de ma visite au Kenya j’ai rencontré un ancien homme politique à qui le Quatrième Calife avait prodigué le conseil suivant : « Avant d’entreprendre une action, dis-toi qu’Allah te voit et qu’Il possède le registre de toutes tes œuvres. » « Ce conseil m’a été d’un grand avantage » a dit le politicien, qui était fort probablement un chrétien. S’il a pu profiter de ce conseil, un véritable croyant à qui Dieu a enjoint la même chose avec vigueur, doit certainement en profiter davantage. Notamment qu’il doit considérer la finalité de ses actions et être conscient que Dieu, l’Omniscient et le Tout-puissant, voit ses moindres faits et gestes. D’où l’importance de chercher le plaisir de Dieu dans tout ce qu’on accomplit. « Si je ne suis pas animé de ces sentiments, j’oublierai Dieu et je tomberai dans la catégorie des rebelles » doit se dire le croyant.

Dieu explique aux croyants que s’ils délaissent les voies de la Taqwa, s’ils oublient leur lendemain, et désobéissent aux ordres de Dieu, ils seront du nombre des rebelles : ceux qui outrepassent les limites fixées par Allah, ceux qui s’empêtrent dans le péché, ceux qui s’éloignent loin de la vérité. Sans faire notre introspection, sans mesurer nos œuvres à l’échelle fixée par Dieu notre situation sera fort inquiétante.

Voici les explications du premier Calife sur le deuxième verset : « Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allāh et par conséquent, Il leur a fait oublier leur propre âme. Ce sont eux les rebelles. Ils ont abandonné le Dieu Gracieux et Source de pureté. Ils voulaient réussir par leur méchanceté, leurs ruses, leurs imprévoyances, leurs subterfuges, leurs machinations. L’homme connaît des déboires, il a des nécessités, il a besoin de nourriture. Il a des amis, et des ennemis. En toutes ces situations le Muttaqui tente, quant à lui, de préserver sa relation avec Dieu : il ne L’oublie jamais. Il préfère Dieu à ses amis, à toute chose qui peut lui être bénéfique.

L’homme peut placer sa confiance en son ami. Or ce dernier peut quitter ce monde avant que ne frappe un malheur, le laissant ainsi sans soutien. L’ami en question peut aussi se trouver en difficulté de sorte qu’il n’arrive pas à le tirer d’affaire.

L’homme peut placer sa confiance en son dirigeant. Or s’il y a changement de pouvoir ce dernier ne lui sera d’aucun recours. Dieu pourra éloigner de lui amis et parents en qui il plaçait toutes ses espoirs et sa confiance et dont il espérait le soutien quand frapperont malheur et dénuement. En pareil cas il ne sera pas à la portée de leur aide. D’où l’importance d’une relation permanente avec Dieu, Celui qui nous accompagnera dans la vie et dans la mort. Il nous recommande de ne pas nous séparer de Lui : sinon peines, inquiétudes et humiliations seront notre lot. D’ailleurs nos amis peuvent fort bien être la cause de ces humiliations. Qui sont ceux qui ont coupé leur relation avec Dieu ? Ce sont les rebelles et autres fieffés pécheurs. Ceux qui sont dénués de la vraie foi et qui, de surcroît, ne ressentent aucune sympathie à l’égard de l’humanité. Ils ne s’acquittent point de leurs devoirs envers Dieu ou envers autrui. Chacun d’entre nous doit s’efforcer à conformer ses œuvres aux commandements de Dieu, se soucier, non de ses avantages temporaires, mais de son lendemain. Qu’Allah nous en accorde la possibilité à nous tous.


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