Mohammad Sermons 2015

La défense de l’honneur du Prophète Mohammad (s.a.w.)

Hazrat Mirza Masroor Ahmad, cinquième Calife de la Communauté Musulmane Ahmadiyya.
Récits sur le respect et le sens de l’honneur du Messie Promis (a.s.) à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Sermon du vendredi 23 janvier 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

Je vous présenterai aujourd’hui des récits rapportés par le deuxième Calife (r.a.) dans lesquels il évoque le respect et le sens de l’honneur du Messie Promis (a.s.) à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il eut un jour, à la gare de Lahore ou d’Amritsar, une rencontre entre le Messie Promis (a.s.) et le Pandit Lekh Raam, un dignitaire de l’Arya Samaj, une communauté hindoue. Les compagnons du Messie Promis (a.s.) étaient tout contents que Lekh Raam était venu en personne saluer le Messie Promis (a.s.) mais celui-ci l’ignora complètement. Croyant que le Messie Promis (a.s.) n’avait pas entendu les salutations de Lekh Raam, ses compagnons lui rappelèrent de sa présence. Mais le Messie Promis (a.s.), tout courroucé, répliqua : « Il n’a pas honte d’insulter mon Maître (s.a.w.) et il ose me saluer ? »

Le Messie Promis (a.s.) ne s’était guère soucié de la présence du Pandit Lekh Raam. Auprès des hommes d’ici-bas cette rencontre avec pareil dignitaire aurait été un grand succès. On fait preuve d’une grande déférence à l’égard des grands de ce monde mais on ignore les défavorisés.

Commentant sur cet incident le deuxième Calife (r.a.) dit : « Le Pandit Lekh Raam jouissait d’un grand prestige auprès des Aryas Samajistes tant et si bien que même de grandes personnalités se sentaient honorés en sa présence. Mais le sens de l’honneur du Messie Promis (a.s.) était tout autre. Le Pandit Lekh Raam le salua mais il répliqua qu’il le rencontrera quand il cessera d’insulter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), son Maître. Cet incident met, d’une part, en exergue le sens de l’honneur du Messie Promis (a.s.) à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). D’autre part il nous apprend qu’il ne suffit point de saluer des dignitaires en raison de leur importance et de se croire ainsi honorés. Il est tout aussi important d’honorer les nécessiteux : faire montre de son sens de l’honneur est primordial. Si un notable vilipende notre bien-aimé Prophète (s.a.w.), combien éminent soit son statut, cette personnalité ne mérite aucune attention de notre part. C’était là quelques aspects de cet incident.

Le deuxième Calife (r.a.) relate que le Messie Promis (a.s.) éprouvait à l’égard de ses enfants une affection si grande qu’on croyait qu’il ne serait jamais en colère contre eux. Maulvi Abdul Karim (r.a.) rapporta qu’un jour le Messie Promis (a.s.) se plaignit de douleurs aux côtes : les compresses qu’on lui avaient appliquées étaient sans effet. Il avait en fait dans la poche un morceau d’une brique qui lui causait ces douleurs. Quand on lui en demanda la raison de sa présence il répondit : « Mahmood me l’a confié. Je l’ai mis dans la poche avec l’intention de le lui retourner quand il me le demandera. »

« Donnez-le moi, ce caillou. Je le conserverai », dit Maulvi Abdul Karim. Le Messie Promis (a.s.) répondit : « Non, ce n’est pas la peine, je le garderai sur moi. » Voilà l’affection qu’il éprouvait pour ses enfants. Le deuxième Calife (r.a.) ajouta : « Il nous aimait tous, et plus particulièrement notre frère cadet, Mirza Mubarak Ahmad, à l’égard de qui il avait une grande affection, tant et si bien qu’on se disait qu’il ne pourrait aimer personne d’autre plus que lui. Mais cet amour ne dépassait point celui qu’il éprouvait pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand ce même fils qu’il chérissait tant avait une fois, dans ses enfantillages, manqué de respect à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le Messie Promis (a.s.) le frappa très fort.

Les hindous de l’Arya Samaj organisèrent une conférence à Lahore et y convièrent le Messie Promis (a.s.), promettant de ne point insulter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais ils ne tinrent pas leur promesse et vilipendèrent le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pendant la conférence. Des membres de notre djama’at, dont Mauvli Nouroudine, pour qui le Messie Promis (a.s.) avait un grand respect, étaient présents. Quand le Messie Promis (a.s.) sut qu’on avait injurié le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il demanda à Mauvli Nouroudine : « Comment avez-vous pu écouter ces insultes ? Pourquoi n’avez-vous pas quitté cette salle ? » On croyait que le Messie Promis (a.s.) allait se déchaîner contre lui. Mauvli Nouroudine répondit : « Je suis sincèrement désolé. C’était là une erreur de ma part. » Le Messie Promis (a.s.) répliqua : « Est-ce une erreur que de s’asseoir et d’écouter les insultes contre la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? »

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « J’avais aussi accompagné Mauvli Nouroudine lors de cette conférence et le Messie Promis (a.s.) m’a sévèrement réprimandé pour y être resté assis. »

Aujourd’hui d’aucuns accusent le Messie Promis (a.s.) de se dire supérieur au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – qu’Allah nous en préserve ! Ces accusateurs peuvent-ils faire preuve de pareils sentiments à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? Si seulement ils pouvaient jauger de près l’amour qu’il éprouvait pour son Maître, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il eut un débat entre le Messie Promis (a.s.) et [le chrétien] Abdullah Atham, et [dont les faits ont été] évoqués dans le livre Jang Muqaddas écrit par le Messie Promis (a.s.). Cet événement eut lieu après que Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) s’était proclamé Messie. Les mollahs l’avaient déjà qualifié de Kafir, émettant des fatwas à son encontre, affirmant qu’il méritait d’être mis à mort. « La djama’at ne goûtait pas la quiétude qu’elle connaît aujourd’hui, en cette année 1923, dit le deuxième Calife. À l’époque du Messie Promis (a.s.) il y avait partout une forte opposition contre la djama’at, comme c’est le cas [aujourd’hui] là où les ahmadis sont en minorité. »

On avait organisé ce débat entre un chrétien et un musulman. Ce dernier invita le Messie Promis (a.s.) à représenter les musulmans à sa place. Le Messie Promis (a.s.) accepta [son invitation] sur le champ et ne répliqua pas que les chrétiens ne lui étaient pas aussi hostiles que les musulmans et qu’ils n’avaient pas non plus incité les autres à l’assassiner.

Quand les musulmans l’invitèrent à venir défendre l’honneur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de l’Islam ainsi que l’unicité de Dieu il répondit à leur appel et prit part à ce débat. Il quitta Qadian, ne se souciant de rien en raison de son sens de l’honneur pour la foi.

Le débat dura quinze jours. À la fin le Messie Promis (a.s.) implora Dieu, fixa certaines conditions et fit une prophétie. Il indiqua : « La nuit j’ai supplié Dieu en toute humilité : animé d’une grande ferveur je Lui ai demandé de rendre son jugement étant donné que je ne suis qu’un simple mortel. Comme signe Il m’a donné la bonne nouvelle suivante : celui des deux adversaires qui ment sciemment et qui a abandonné le vrai Dieu, mourra au bout d’un délai de 15 mois, soit un mois pour chaque jour qu’a duré ce débat. Il sera frappé d’ignominie sauf s’il retourne à la vérité. Honoré sera celui qui dit la vérité et qui accepte le vrai Dieu. »

Le Messie Promis (a.s.) avait accepté le vrai Dieu, les chrétiens, quant à eux, avaient fait de Jésus leur dieu et d’ailleurs le débat tournait autour de sa divinité. Le débat était long et le monde a été témoin de son épilogue.

Or Abdullah Atham ne décéda pas après ce terme de quinze mois évoqué par le Messie Promis (a.s.) dans son avertissement. Passé ce délai ceux qui se contentaient des apparences crièrent sur tous les toits que la prophétie du Messie Promis (a.s.) ne s’était pas réalisée.

D’aucuns s’en sont moqués dans la cour du Nabab de Bahâwalpur. Khawja Ghulam Farid Saheb de Chachran [un éminent soufi et lettré] y était présent et d’ailleurs le Nabab était son disciple. Lors de la conversation le Nawaab répéta que la prophétie du Messie Promis (a.s.) ne s’était pas réalisée. Khawja Ghulam Farid, tout bouillonnant, affirma d’un ton retentissant : « Qui dit qu’Abdullah Atham est toujours vivant ? Moi je vois son cadavre. » Sur ce le Nawaab se tut.

Le deuxième Calife (r.a.) explique que certains sont apparemment vivants quand ils sont morts en réalité. D’aucuns sont apparemment morts quand ils sont vivants. Ceux qui meurent pour la cause d’Allah sont vivants. Ceux doués de vision spirituelle considèrent morts ceux que l’on croit vivants. On raconte qu’un saint homme habitait un cimetière. On lui demanda un jour : « Pourquoi abandonnez les vivants pour résider parmi les trépassés ? » Il répondit : « A mes yeux tous les habitants de la ville sont morts. Au milieu de ces tombes je vois, quant à moi, des vivants. »

Tout le monde n’est pas à même de distinguer ceux qui sont vivants ou morts spirituellement. Il incombe au véritable croyant de les reconnaître et seul celui qui est doué de discernement spirituel pourra le faire. Il sied à chacun d’entre nous d’acquérir cette vision spirituelle.

Abdullah Atham n’avait pas connu qu’une mort spirituelle : il est décédé physiquement suite à la prophétie du Messie Promis (a.s.). Certes il a eu quelque temps de répit : dont les raisons ont été présentées par le Messie Promis (a.s.) lui-même.

Le deuxième Calife (r.a.) observe au sujet de cette prophétie : « Il incombe au croyant de placer sa confiance en Allah. C’est Lui la Force agissante. Cependant nos œuvres, nos pensées et nos paroles doivent être conformes aux paroles divines. J’avais 6 ans quand le délai fixé par le Messie Promis (a.s.) dans sa prophétie concernant Abdullah Atham s’est expiré. Je me souviens très bien de l’époque [et des lieux] : il y avait un entrepôt pour les livres et on garait une voiture à côté. Le premier Calife tenait ses cours dans une pièce vers l’ouest, pièce qu’il utilisait comme cabinet [pour voir ses malades] et que le Maulvi Qutbudine (r.a.) utilisait aussi à cette fin.

Dans les environs se trouvait aussi l’imprimerie du Messie Promis (a.s.).

Certains des disciples du premier Calife logeaient dans les environs. Il y avait très peu de gens à l’époque. Ceux qui visitaient ces lieux devenaient des disciples du premier Calife. Il tenait la seule madrasa [de Qadian] et en était le seul enseignant : ses élèves étaient aussi les serviteurs de la communauté.

C’était peut-être vers fin 1894, début 1895. Je me souviens des faits quoique j’étais trop petit pour en saisir les tenants et les aboutissants.

Le dernier jour de ce délai de quinze mois d’aucuns étaient en larmes : ils pleuraient, suppliaient Dieu pour qu’Atham meure. C’était entre la prière d’Asr et de Maghrib. Le Messie Promis (a.s.) dirigea la prière et s’assit parmi ses compagnons. Étant trop jeune j’assistais rarement à ces réunions à l’époque. Mais ce jour-là j’étais présent. Le Messie Promis (a.s.) était en colère contre ceux qui, ce jour-là, suppliaient Dieu [pour qu’Atham meure]. Il dit : « Est-il quelqu’un qui accorde plus d’importance que Dieu à cette prophétie ? Allah a annoncé que cet évènement aura lieu et nous devons y croire. Si nous avons mal compris cette prophétie, Allah n’est point obligé de rendre un verdict qui soit en accord à notre méprise. Quand on accepte la véridicité d’un envoyé [divin] il faut aussi croire en ses paroles. Il incombe au croyant de placer sa confiance en Dieu, car elle se réalisera certainement. »

Cette prophétie s’accomplit dans toute sa splendeur. Certes Abdullah Atham eut un court répit en raison de sa repentance, mais il connut son funeste destin en fin de compte.

Voici les propos du Messie Promis (a.s.) à cet effet : « Que les membres de notre djama’at se souviennent du repentir d’Atham. Dès qu’il entendit ma prophétie il fit sortir sa langue, plaça ses mains sur ses oreilles ; il tremblait de tout son corps et devint tout jaune. Toute une foule fut témoin de son repentir. Frappé de terreur il partit de ville en ville. Il n’était plus hostile à l’égard de l’Islam et ne publia rien contre notre religion par la suite. J’avais publié une annonce promettant une récompense et l’invitant à faire faire un serment. Il ne pas répondit pas à mon invitation. Il décéda en accord à la prophétie et parce qu’il avait caché un vrai témoignage. Si l’on présente ces faits devant des chrétiens imbus d’équité ils l’approuveront bien volontiers. Il faut se souvenir de ces faits : il est tout aussi important de consulter les ouvrages [qui ont trait à ce sujet]. »

Le Messie Promis (a.s.) avait aussi affirmé que cette prophétie était sujette à certaines conditions.

« Apeuré, Atham partait de ville en ville. S’il croyait en son Messie qu’il considérait dieu, s’il avait placé en lui toute sa confiance pourquoi serait-il aussi effaré ? Or quand il cacha la vérité, tentant ainsi d’égarer toute une multitude – car dissimuler la vérité peut causer l’égarement de ceux qui ignorent ces faits – suite à Sa promesse Dieu mit fin à sa vie au cours de ce terme de 7 mois après la publication de ma dernière annonce. La mort qu’il craignait tant et qu’il tentait d’éviter l’attrapa finalement. Je ne comprends guère ce qui empêche les gens de saisir ces faits qui ont trait à Atham. Ils refusent de les accepter en dépit de la présence de preuves irréfutables. Les tribunaux, sachez-le, condamnent à mort les coupables en présence de pareilles évidences. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La prophétie stipulait qu’il mourrait avant la fin de ce terme de quinze mois à moins qu’il retournât à la vérité. Elle ne disait point qu’il devait se convertir à l’Islam [pour éviter cette mort.]. Abdullah Atham avait auparavant qualifié le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’Antéchrist (que Dieu nous en préserve) et c’était là la raison principale de ce débat. Quand j’ai fait la prophétie ; il s’est repenti sur-le-champ plaçant ses mains aux oreilles. On n’est pas frappé du châtiment divin ici sur terre parce qu’on est chrétien ou idolâtre. Pareil châtiment sera infligé le jour de la Résurrection. Ce sont les arrogants qui goûtent ces punitions ici sur terre. Si Abu Jahl et ses compères n’avaient point commis maintes méchancetés ils n’auraient pas été punis ici-bas. L’on ne sera point châtié ici-bas pour avoir été fidèle à une fausse religion : on ne fait pas non plus des prophéties à ce propos. Les prophéties sont faites à l’égard de ceux qui sont arrogants à outrance. »

« Que l’on soit idolâtre ou polythéiste l’on ne sera point puni [ici sur terre] à moins d’avoir été coupable de méchanceté. Si l’on doit être puni ici-bas pour ses croyances à quoi servirait le jour de la Jugement ? Le jour du Jugement fait office de prison pour les mécréants : toute sentence sera prononcée ce jour-là. On peut aussi se demander le pourquoi des châtiments ici-bas ? C’est l’arrogance qui en est la cause. »

Lors du débat les missionnaires chrétiens avaient ourdi un complot dans le but d’humilier en public le Messie Promis (a.s.). Mais Allah retourna contre eux leur machination : la frayeur sur leur visage méritait d’être vu.

Le premier Calife raconte à ce propos : « Les chrétiens étaient exaspérés. Constatant qu’aucune de leurs machinations n’aboutissait ils prirent quelques musulmans afin de ridiculiser le Messie Promis (a.s.). [Un jour] avant le [début du] débat ils placèrent dans un coin des aveugles, des sourds, des estropiés et des boiteux. Quand le Messie Promis (a.s.) se présenta ils mirent devant lui ces infirmes affirmant que de simples discussions ne résoudront pas leurs différends et que d’ailleurs ils avaient assez débattu. Ils dirent au Messie Promis (a.s.) : « Vous proclamez incarner le retour du Messie. Le premier Messie avait guéri des aveugles, des sourds, des estropiés, des boiteux. Afin de vous éviter tout embêtement nous en avons réunis quelques-uns pour vous. Si vous êtes le deuxième Messie eh bien guérissez-les ! »

Le premier Calife commente : « Cette scène nous stupéfia. Nous nous sommes dit qu’ils avaient trouvé aujourd’hui l’occasion de nous ridiculiser. Mais le visage du Messie Promis (a.s.) était impassible. Il répliqua : « Mon cher prêtre ! Selon l’Islam le Messie dont je suis le deuxième avènement ne guérit pas pareils aveugles, sourds, infirmes et boiteux. C’est là une croyance chrétienne. D’ailleurs votre Bible soutient que si vous possédez une once de foi vous direz à une montagne de bouger et elle bougera. Jésus affirme que vous montrerez pareils prodiges si vous croyez en lui. Ce n’est pas à moi qu’il faut demander des miracles semblables. Je ne peux, quant à moi, montrer que les miracles laissés par mon maître, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si vous m’en demandez je vous en montrerai bien volontiers. Votre Livre affirme que tout chrétien qui possède une foi aussi grosse qu’un grain de moutarde pourra montrer des miracles similaires à ceux de Jésus. Vous avez bien fait de vouloir abréger le débat et d’avoir réuni ces aveugles, ces sourds, ces manchots et boiteux. Si vous possédez une foi aussi grosse qu’un grain de moutarde eh bien guérissez ces infirmes ! » Les prêtres étaient si ahuris par cette réponse que le plus grand d’entre eux commença à séparer les infirmes. Ainsi Allah honore toujours Ses élus. Il leur enseigne des répliques qui frappent de stupeur leurs ennemis. »

Il y avait un dévoué disciple du Messie Promis (a.s.) qui le répudia et devint un apostat par la suite. Le deuxième Calife (r.a.) raconte à son sujet : « Un certain Mir Abbas Ali de Ludhiana était tout dévoué au Messie Promis (a.s.), tant et si bien que celui-ci avait reçu des révélations élogieuses à son sujet. Lors d’un débat entre le Messie Promis (a.s.) et Maulvi Muhammad Hussain, on confia à Mir Abbas Ali un message à transmettre à ce dernier, qui avec d’autres mollahs fit preuve d’une grande déférence à l’égard de Mir Abbas Ali, lui baisant même la main.

Ils lui dirent : « Vous êtes de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et nous sommes prêts à vous prêter allégeance, pourquoi donc suivre ce mogol (le Messie Promis (a.s.)) ? Si Dieu devait envoyer quelqu’un il serait de la lignée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Et ils lui parlèrent du soufisme, en lequel Mir Abbas Ali portait un grand intérêt, ils lui racontèrent maintes histoires ajoutant que les soufis montrent tel ou tel miracle. « Si Mirza Saheb est de quelque importance qu’il montre lui aussi pareils prodiges et nous l’accepterons sur-le-champ. Qu’il attrape [à main nue] un serpent où qu’il montre un autre miracle » lui dirent les mollahs.

Leurs propos influencèrent Mir Abbas Ali qui vint dire au Messie Promis (a.s.) : « Montrez quelque miracle et tous les mollahs vous accepteront ! » Le Messie Promis (a.s.) commenta : « Quand Mir Abbas Ali prononça le mot « miracle » je compris que les mollahs l’avaient pris dans leurs filets. » Le Messie Promis (a.s.) tenta, en vain, de le ramener à la raison. Mais il avait tout perdu de sa foi, de sa conviction dans le Messie Promis (a.s.) et de sa sincérité.

Certes le Messie Promis (a.s.) avait reçu la révélation qui disait que Mir Abbas Ali était un pieux homme, mais étant donné qu’il n’avait aucune connaissance quant à sa fin il ignorait qu’il serait un jour un apostat. Dieu lui en informa par la suite. Le savoir de l’homme est retreint. Seul Dieu possède une connaissance parfaite qui surpasse toute chose. Personne ne peut embrasser Sa connaissance. Les prophètes informent les hommes dans la mesure de la connaissance qu’ils ont reçue de la part de Dieu.

D’aucuns critiquèrent le Messie Promis (a.s.) affirmant que les révélations divines à propos de Mir Abbas étaient pleines d’éloges : comment se fait-il qu’il soit devenu un apostat par la suite ?

Le Messie Promis (a.s.) dit : « Certes Dieu avait annoncé que Mir Abbas Ali possédait de grandes aptitudes spirituelles. Mais quand il les utilisa à mauvais escient et quand il devint arrogant, la colère divine le frappa et il devint un apostat. »

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : « La prière de la sourate Fatiha nous enseigne que l’hypocrisie et l’incroyance n’abandonnent point l’homme. Ces deux maladies s’accrochent à lui quand il rejoint les récipiendaires des faveurs divines. La preuve [de cette interprétation] se trouve dans cette même sourate : juifs et chrétiens ont connu ce même sort après avoir reçu des faveurs divines. Si les bénéficiaires de ces grâces divines ne reconnaissent pas leur véritable statut ils s’attireront, en raison de leur arrogance, la colère divine ou seront parmi les égarés. Afin de ne pas tomber dans le mal n’oublions jamais la prière qu’Allah nous enseigne à la fin de la sourate Al-Fatiha. Qu’Allah fasse de nous les récipiendaires éternels de Ses faveurs et que nous ne soyons jamais les victimes de ces effets néfastes. »

Le deuxième Calife (r.a.) explique que la piété n’est pas tributaire de la connaissance. Si toute excellence et piété dépendaient de la connaissance, tous les prophètes seraient – Dieu nous en préserve – des imposteurs car les érudits seront leurs rivaux et les contesteront. D’ailleurs le Messie Promis (a.s.) s’était mesuré à ceux qui se croyaient de grands érudits. Maulvi Muhammad Hussain le surnommait, avec grand mépris, « Munshi Mirza Ghulam Ahmad » c’est-à-dire « Mirza Ghulam Ahmad le scribe », comme s’il n’était qu’un simple commis aux écritures, qu’il ne savait écrire que quelques lignes, qu’il ne détenait aucun savoir. Muhammad Hussain était fier d’avoir donné cette épithète au Messie Promis (a.s.).

Le deuxième Calife (r.a.) dit : « Un jour, quand j’étais petit, Sayyed Mohammad Hussein Ahsan Amrohi avait dit, lors d’une réunion, que Maulvi Muhammad Hussain lui avait donné le titre de « Maulvi » et qu’il disait du Messie Promis (a.s.) qu’il n’était qu’un scribe.

Quoique j’étais petit à l’époque, raconte le deuxième Calife, ces propos m’avaient fort déplu. Je me suis demandé la raison de cette mention dans ce contexte. Les disciples [d’un prophète] doivent bien choisir leurs propos et il ne leur est pas utile de tout raconter. »

Il est un autre incident au cours de la vie du Messie Promis (a.s.) qui démontre sa véridicité. Il avait envoyé une lettre dans un colis, ignorant que c’était là une infraction aux lois des bureaux de postes. On déposa une plainte à son encontre, un juge fut nommé spécialement pour le faire condamner. Les accusateurs insistèrent sur la sentence affirmant qu’il devait servir d’exemple. L’avocat du Messie Promis (a.s.) lui expliqua qu’il pouvait facilement l’innocenter. « Le colis n’a pas été ouvert devant les témoins. Insistez sur le fait que vous aviez envoyé la lettre séparément et qu’on veut coûte que coûte vous faire condamner en raison de l’hostilité à votre encontre », lui recommanda son avocat.

Le Messie Promis (a.s.) répliqua : « Je ne mentirai point. » L’avocat insista qu’il n’y avait pas d’autre recours que le mensonge mais le Messie Promis  (a.s.) refusa nette.

Le juge lui demanda s’il avait placé la lettre dans le colis : il répondit à l’affirmatif ajoutant qu’il ignorait que c’était une violation des lois postales. La plaidoirie de la défense fut longue : elle insista sur la peine que méritait le Messie Promis (a.s.), peine qui devait avoir un effet dissuasif selon elle. Le Messie Promis (a.s.) raconte : « La plaidoirie était en anglais et je n’ai rien compris, sauf quand le juge disait « Non, non ».

À la fin du réquisitoire le juge déclara : « Innocent. Vu que l’accusé a dit la vérité je n’ai pas d’autre recours que de l’innocenter. »

Nous avons, à maintes reprises, entendu ce récit que j’ai d’ailleurs cité en de nombreuses occasions. Mais nous nous contentons de nous en délecter. C’est là un simple exemple de la véridicité du Messie Promis (a.s.). Ceux qui ont recours au mensonge pour avoir quelque avantage personnel doivent accomplir leur analyse de conscience. D’aucuns mentent pour avoir des allocations de l’état, pour le droit d’asile ou encore pour profiter des compagnies d’assurances. Que les ahmadis qui agissent ainsi réfléchissent : ils ont recours à des pratiques malhonnêtes pour quelques avantages pécuniaires. Cela ne sied point à un ahmadi.

Est-il permis de pratiquer la magie ou avoir recours à des incantations ? Nombre de personnes le font. Le deuxième Calife (r.a.) raconte que le Messie Promis (a.s.) disait souvent d’Abu Huraira qu’il n’était pas aussi attentif que les autres compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les mollahs ont fait grand bruit à propos de cette déclaration ; mais c’était là la vérité. Tous les hadiths que les chrétiens citent en leur faveur sont rapportés par Abu Huraira pour la simple raison que celui-ci ignorait le contexte d’une conversation et ne les rapportaient que partiellement. Les autres compagnons, quant à eux, plaçaient chaque propos dans son contexte.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « On publie ces jours-ci des récits sur la vie du Messie Promis (a.s.). Certains sont rapportés par des personnes peu intelligentes. D’aucuns profitent d’ailleurs de ces récits [peu crédibles] pour nous critiquer.

On a raconté par exemple que le dernier jour du terme fixé pour Atham, le Messie Promis (a.s.) aurait demandé qu’on prenne un nombre déterminé de pois chiches, qu’on récite dessus telle sourate tel nombre de fois et de les lui présenter. Il aurait pris ces pois chiches et serait sorti hors de Qadian et les aurait jetés dans un puits abandonné pour ensuite retourner promptement à Qadian. »

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : «… J’ai demandé ceux qui avaient consigné ce récit de m’informer à propos de leurs véritables intentions étant donné que cette histoire contredisait en tout point la pratique du Messie Promis (a.s.). Ceci sous-entendrait, qu’Allah nous en préserve, que le Messie Promis (a.s.) s’adonnait lui aussi à de la magie. Après enquête on a su que quelqu’un avait vu toute cette scène en rêve. Quand on en a fait mention au Messie Promis  (a.s.) il a proposé qu’on le réalise. Effectuer ces actions dans le but de réaliser ce songe n’est pas la même chose que de l’accomplir sciemment. En effet, l’on doit, en certaines occasions, réaliser un rêve afin de se prémunir de certains effets néfastes, si tel est le souhait d’Allah.

Ceux qui sont versés dans l’interprétation des songes affirment qu’accomplir les actions vues dans un mauvais rêve permet de se protéger de Ses aspects funestes. Auprès d’Allah il suffirait d’accomplir les actions vues dans le rêve.

Les hadiths nous en présentent des exemples. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait vu que Surraqa Bin Malik portait les bracelets d’or de Chosroes. Cette vision était, d’une part, une indication que les musulmans allaient conquérir la Perse. D’autre part il signifiait que les Perses seraient sources d’ennuis pour les musulmans, car voir de l’or dans un rêve signifie tristesse et malheurs. Le Calife Omar (r.a.) a compris ce sens du rêve du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il a demandé à Surraqa Bin Malik de porter ces bracelets ou de s’attendre à être fouetté en cas de refus. En effet il est interdit aux hommes de porter de l’or. Le Calife ne lui a pas demandé de le faire dans le seul but de réaliser le rêve du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), mais aussi pour prémunir [l’Islam] contre toute conséquence funeste qu’entraînerait cette conquête.

Il peut y avoir nombre de malentendus quand on tire des propos hors de leur contexte. En 1931, dans un de ses sermons le deuxième Calife (r.a.) avait conseillé aux membres de la djama’at d’éviter les disputes et autres querelles précisant que la djama’at avait atteint sa maturité, que les actions des ahmadis devaient être conformes à leur foi et leur connaissance spirituelle. Il avait aussi évoqué les raisons qui ont entraîné l’expulsion d’un individu de la djama’at [sans dévoiler son identité]. Lors du deuxième sermon [en arabe], un des fidèles se leva et demanda au Calife : « Qui est celui qu’on a expulsé ? » Son voisin le réprimanda en ces termes : « Il est interdit de parler durant le sermon ! » Le deuxième Calife (r.a.) sourit et raconta la scène qui se passa quand le Messie Promis (a.s.) relatait, en personne, la perquisition de sa maison après le meurtre du Pandit Lekh Raam. Le commissaire de police de Gurdaspur s’était déplacé en personne à cet effet. Quand le policier passa par une porte très basse, il se cogna violemment la tête, se fit très mal au point d’en avoir le vertige. « Nous lui offrîmes du lait mais il en refusa, affirmant que c’était contre le règlement » dit le Messie Promis (a.s.). La même personne qui avait demandé au deuxième Calife (r.a.) le nom de l’expulsé demanda au Messie Promis (a.s.) : « Le policier saignait-il de la tête ? » Le Messie Promis (a.s.) sourit et répondit : « Je n’ai pas soulevé son chapeau pour voir ce qu’il en était ! »

Ainsi il est de ces gens qui ont l’habitude de parler à tort et à travers. En tout cas il est formellement interdit de parler au cours du sermon. Celui qui avait réprimandé le premier était lui aussi fautif. Il aurait pu lui faire signe de se taire ou le conseiller après le sermon.

Le deuxième Calife (r.a.) a raconté un autre incident tout drôle. Un fidèle est entré dans la mosquée pendant la prière en congrégation et a salué toute l’assistance à voix haute. Quelqu’un qui priait a répondu à haute voix : « Walaikum Salaam ». Celui qui se trouvait à côté le sermonna : « Ne sais-tu pas qu’il est interdit de parler pendant la salat. Pourquoi l’as-tu répondu ? »

Le sermon du vendredi fait aussi partie de la prière : d’où l’interdiction de parler pendant le sermon. L’imam peut, quant à lui, corriger quelqu’un pendant le sermon mais pas pendant la Salat. L’on doit aussi enseigner aux enfants à la maison qu’il est interdit de parler pendant le sermon tout comme il est interdit de parler pendant la Salat.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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