Mohammad Sermons 2015

Invocation de bénédictions sur le Saint Prophète Mohammad (sa)

Allah soutient, de par Sa grâce et Sa munificence, celui qu’Il a envoyé comme Prophète (s.a.w.) pour tous les temps et pour tous les peuples. Ses adversaires ont échoué dans le passé : le même sort leur est réservé aujourd’hui, c’est là le décret de Dieu.

Sermon du vendredi 16 janvier 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres. Après le Tashahud et la Sourate Al-Fatiha, le Calife a cité le verset 57 du chapitre 33.

إِنَّ اللَّهَ وَمَلَائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِّ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا

« Certainement Allāh envoie Ses bénédictions sur le Prophète et Ses anges prient pour lui. Ô vous qui croyez ! Vous aussi devez implorer des bénédictions sur lui, et le saluer avec la salutation de paix. » (Saint Coran, chapitre 33, verset 57)

L’on déduit de ce verset qu’Allah le Très-Haut confère des bénédictions à Son Envoyé (s.a.w.) et que Ses anges aussi prient pour lui, L’implorant de lui accorder Ses grâces. Face à cette vérité [il est évident] que ceux qui désirent entraver le progrès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en ayant recours à des intrigues et autres machinations, sont voués à échouer. Ils se bercent d’illusions s’ils croient avoir réussi dans leurs desseins en calomniant, ridiculisant et raillant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Leurs complots et tentatives ne nuiront, en aucune manière, ce Prophète Bien-aimé de Dieu. Il est destiné à réussir, par la grâce d’Allah, dans la mission que Celui-ci lui a confiée. C’est d’ailleurs à cette fin qu’Allah a envoyé, en ces temps, le Messie Promis (a.s.), l’amoureux parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ouvrant ainsi de nouvelles voies pour faire connaître les nobles préceptes de l’Islam.

Allah soutient, de par Sa grâce et Sa munificence, celui qu’Il a envoyé comme Prophète (s.a.w.) pour tous les temps et pour tous les peuples. Ses adversaires ont échoué dans le passé : le même sort leur est réservé aujourd’hui, c’est là le décret de Dieu. Que le véritable musulman ne s’inquiète point : les complots tramés ici-bas ne lèseront aucunement l’honneur conféré à l’Islam et au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Or il incombe à ce même musulman sincère d’assumer la responsabilité que Dieu lui a confiée : celle-ci lui exige d’envoyer d’innombrables bénédictions et salutations sur le Dernier et Parfait Prophète bien-aimé de Dieu, à l’instar des anges qui sollicitent des grâces en sa faveur afin de rehausser son rang. C’est là le devoir qui incombe à tout véritable musulman : qu’il rejoigne ceux qui soutiennent la cause du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qu’il imite Dieu et Ses Anges en invoquant d’innombrables bénédictions et salutations en sa faveur.

Quelques jours de cela des prétendus musulmans ont lancé une attaque contre le bureau d’un journal en France, tuant douze personnes : j’en ai brièvement fait mention dans mon précédant sermon, conseillant les ahmadis de se consacrer au Daroud (Salat-alan-Nabi), affirmant que la victoire de l’Islam ne dépendra point de ces tueries et autres atrocités. C’est en priant pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que nous atteindrons notre objectif. J’avais aussi fait part de mes inquiétudes quant aux réactions malsaines qui pourront survenir suite à cette attaque, étant donné que l’on ne pouvait attendre rien de mieux de la part de ces personnes. Par mesure de représailles ils ont, de nouveau, publié des caricatures [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)], nous meurtrissant davantage. D’ailleurs c’est là un fait qui doit affliger tout musulman sincère.

De quelle utilité a été cette attaque terroriste ? Deux ou trois années de cela ce même journal avait [publié d’autres caricatures du Saint Prophète (s.a.w.)] et tout s’était calmé par la suite. Mais les ignominies commises par des prétendus musulmans ont de nouveau attisé [ces flammes]. D’ailleurs nombre de leaders occidentaux avaient, dans le passé, sévèrement condamné ce journal [pour la publication de ces caricatures]. Nombre d’Etats avaient interdit à leurs journaux de les réimprimer. Mais après les attentats de la semaine dernière nombre d’individus – responsables et doués de bon sens d’ailleurs – voire des chefs d’Etats, ont fait part de leur soutien [à ce journal.] Celui-ci a reçu plusieurs millions de dollar d’aide d’ici et d’ailleurs. Ce journal n’était tiré qu’à soixante mille exemplaires : on avait prédit sa disparition prochaine – d’ailleurs il est voué à disparaître – mais suite aux actions condamnables de ces prétendus musulmans plus de cinq millions d’exemplaires on été imprimé en quelques jours. Selon certains il a eu, grâce à ce soutien, un sursis de dix à douze ans alors qu’il n’allait pas survivre plus de six mois.

Cet attentat à eu pour seul effet de ternir, ici et là, les valeurs de l’Islam, voire il a ranimé un ennemi agonisant. Si seulement ces groupuscules qui commettent ces atrocités au nom l’Islam comprenaient que l’amour que prône cette religion est plus efficace [que les armes] pour la faire accepter par les autres. Aucune autre religion ne souligne autant que l’Islam l’importance de la patience et la persévérance. Les hommes d’ici-bas sont spirituellement aveugles : loin d’éviter de railler les Prophètes, ils n’hésitent même pas à se moquer de Dieu. Si nous répliquons à leurs infamies par des actions similaires ils s’entêteront en proférant d’autres infamies. Allah nous recommande d’éviter ces odieux personnages et de ne point se quereller avec eux. Certes s’asseoir en leur compagnie ou approuver leur conduite est un péché : mais l’on sera tout aussi pécheur en répliquant à ces infâmes car cela les poussera à railler, à insulter Dieu, et à vilipender le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il incombe aux musulmans sincères d’éviter pareilles réactions et de laisser Dieu juger de cette affaire. Celui-ci affirme qu’ils savoureront les conséquences de leurs actes une fois de retour chez Lui. Tôt ou tard ils reviendront à Allah et Celui-ci les informera de leurs œuvres. Pour combattre l’Islam l’ennemi a recours, non pas aux armes, mais à d’infâmes machinations : il vise à nuire à ses préceptes ou à s’attaquer à l’honneur du Saint Prophète (s.a.w.). En affirmant qu’Allah et Ses anges envoient des bénédictions sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Dieu nous fait comprendre que ces ignominies n’effleureront pas le statut du Saint Prophète (s.a.w.). Il incombe au véritable musulman d’invoquer des bénédictions et des salutations en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) au lieu de s’empêtrer dans ces ignominies et de répondre à ces infamies. C’est en faisant honneur à cette obligation qu’il s’acquittera de son devoir.

Nombre de ceux qui, naguère, avaient condamné ce journal lui sont aujourd’hui favorables, affirmant que tout le monde à le droit de s’exprimer. Or de nobles âmes, imbus d’équité et doués de bon sens, ont blâmé ce même journal pour ses infâmes caricatures du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont tenu les éditeurs de ce journal pour responsables de cet attentat. A titre d’exemple, Henri Roussel, l’un des fondateurs du journal Charlie Hebdo, affirme que ces [récentes] caricatures étaient provocatrices et que l’irresponsabilité de l’éditeur a causé la mort des membres de son équipe. Il a aussi ajouté que la ligne [éditoriale] de Charlie Hebdo au cours de ces dernières années s’était démarquée de sa politique fondamentale.

La déclaration du Pape était tout aussi pertinente. Il affirmait que la liberté d’expression a ses limites : elle ne signifie point que l’on est libre de dire n’importe quoi. « Toute religion mérite respect. On ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision. » a-t-il souligné. « Si mon grand ami [ici présent] parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal », a-t-il ajouté en désignant l’organisateur de ses voyages. En tout cas, il avait entièrement raison de dire que l’on ne doit pas blesser les sentiments d’autrui et que ce journal était le seul responsable de toute cette affaire compte tenu de ses actions antérieures. Les musulmans doivent, quant à eux, retrouver leur bon sens et éviter toute réaction condamnable.

Les médias d’aujourd’hui ont beaucoup influence dans le monde : ils peuvent, à loisir, allumer des feux ou les éteindre, engendrer des conflits ou y mettre fin. Ce fut la première fois que les médias, ici au Royaume-Uni et ailleurs dans le monde, ont sollicité le point de vue de la djama’at ainsi que sa réaction dans la foulée de cet attentat. Nous avons condamnés ces atrocités affirmant qu’elles sont contraires aux préceptes de l’Islam en ajoutant qu’il est tout aussi nécessaire de fixer les limites de la liberté d’expression : sinon les responsables de pareilles agitations blesseront les sentiments d’autrui.

Ici au Royaume-Uni nos représentants sont intervenus sur les chaînes Sky News, News Five, BBC Radio, LBC, BBC Leeds et London Live. Au Etats-Unis ils étaient sur la Fox TV et CNN. Des journaux au Canada, en Grèce, en Irlande, en France, aux Etats-Unis ont présenté notre point de vue. Nos représentants ont pris la parole sur des plateaux télés, nous permettant ainsi de transmettre le message de l’Islam véritable à des millions de personnes.

Ici au Royaume-Uni on a interviewé l’Amir Saheb, l’Imam Ata-Ul-Mujeeb Rashid Saheb. Différents journaux ont publiés nos articles. Toutes ces équipes de part le monde ont accompli un travail remarquable : ils ont défendu les véritables valeurs de l’Islam.

Un journaliste canadien avait fait la remarque suivante [à un de nos représentants] : « La taille de la Communauté Ahmadiyya est infime dans la grande famille de l’Islam, cependant elle a une très grande couverture médiatique. Quelle en est la raison ? D’ailleurs elle s’est évertuée à présenter les valeurs authentiques [de l’Islam]. »

Ceci a été décrété par Dieu, aujourd’hui c’est la djama’at du Messie Promis (a.s.) – le fidèle serviteur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – qui présentera au monde les vraies valeurs de l’Islam.

Nous avons tous pour responsabilité d’expliquer aux autres que des représailles ne feront qu’engendrer d’autres conflits. La situation pourrait s’envenimer davantage poussant le monde dans un gouffre infernal d’où il ne pourra s’en sortir.

[Conseillez aux autres] de ne pas indigner autrui par leurs réactions déplacées et de ne pas attirer le courroux divin. Que Dieu guide l’humanité. Les ahmadis, quant à eux, doivent répondre à l’appel de Dieu énoncé dans le verset suivant :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا

« Ô vous qui croyez ! Vous aussi devez implorer des bénédictions sur lui, et le saluer avec la salutation de paix… » (Saint Coran, chapitre 33, verset 57)

Un croyant doit s’évertuer à mettre en pratique les commandements de Dieu : d’ailleurs il ne les remet pas en question. Autant l’on grandira dans sa foi, dans sa connaissance des faits spirituels, dans sa compréhension de la philosophie de la prière, autant l’on saisira la sagesse sous-jacente des injonctions divines et les avantages qu’elles recèlent. D’ailleurs l’Islam nous enjoint d’accroitre notre savoir, notre compréhension – s’en est là un des aspects sublimes de ses préceptes – et de nous rapprocher de Dieu afin de nous attacher à Lui.

Allah nous ordonne d’élargir notre savoir afin de saisir, dans les plus brefs délais, la sagesse [de ses commandements.] C’est ainsi que l’on pourra, au mieux, les traduire dans la pratique. Je vous présenterai, dans ce cadre, des hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ainsi que des dires du Messie Promis (a.s.) sur l’importance de la Salat-alan-Nabiy (ou Daroud) ainsi que les avantages qui y ont trait. Nous disons aimer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). D’ailleurs c’est pour cette raison que nous sommes meurtris dans notre chair quand on s’attaque, par un procédé ou un autre, à la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Dans un hadith relaté par Abdullah Bin Mas’ood le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous explique comment exprimer cet amour et en tirer les bénéfices. Il dit : « Au Jour du Jugement, les plus proches de moi seront ceux qui auront invoqué, sur terre, le plus souvent, les bénédictions d’Allah sur moi. » (Sunan-ut-Tirmidhi, Kitab-ul-Witri, Babu ma ja’a fi Fadlis-Salati ‘Alan Nabiyyi)

Ainsi c’est en se consacrant au Daroud (en invoquant des bénédictions sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)) que l’on pourra se rapprocher de lui

Selon Anas (r.a.) le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Celui qui aura, sur terre, invoqué plus de bénédictions sur moi, sera plus que tout autre, à l’abri des dangers et des tourments du jour de la Résurrection. Les bénédictions de Dieu et de Ses anges me suffisent amplement. C’est afin de récompenser les croyants que Dieu leur demande de prier pour moi. »

Alaza Bin Oubeid nous rapporte le hadith suivant qui a trait à l’exaucement des prières. Il dit qu’il était à côté du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand quelqu’un récita, lors de sa Salat, la prière suivante : « Allahumagh fir War ham… » (O Allah pardonne moi et aie pitié de moi… » [Après sa Salat] le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui dit : « Tu t’es empressé. Tu aurais dû louer et glorifier Allah et invoquer des bénédictions sur moi avant de réciter la prière de ton choix. » Un autre fidèle avait, quant à lui, loué Allah et prier pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci lui dit : « O toi qui prie ! N’interromps point tes supplications ! Tes prières seront exaucées ! »

‘Abdullah Bin ‘Amr Bin-al-‘Asra rapporte qu’il entendit le Saint Prophètesaw dire : « Répétez les paroles du muezzin lorsque vous l’entendez. Ensuite invoquez les bénédictions d’Allah sur moi. Allah accordera Sa miséricorde dix fois plus sur celui qui invoque Ses bénédictions sur moi. » Ensuite il dit : « Quiconque supplie Allah pour qu’il m’accorde la wasilah – qui est une grade du Paradis qu’Allah accordera à l’un de Ses serviteurs et j’espère être celui-là – mon intercession pour une telle personne sera permise. » (Sahih Muslim, Kitab-us-Salati, Babul-Qauli Mithli Qaulil Mua’dhdhini liman Sami’ahu Thumma Yusalli ‘Alan Nabiyyi)

Ainsi la Salat-alan-Nabiy (ou Daroud) accroît l’amour que l’on éprouve pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : elle est aussi nécessaire pour l’exaucement des supplications et pour mériter le pardon de Dieu.

‘Umar Bin al-Khattabra dit : « Les supplications restent suspendues entre le ciel et la terre. Aussi longtemps que quelqu’un n’invoque pas des bénédictions sur le Saint Prophètesaw, rien n’est présenté devant Allah, le Tout-Puissant. » (Sunan-ut-Tirmidhi, Kitab -ul-Witri, Babu ma ja’a fi Fadlis-Salati ‘Alan Nabiyyi)

Le Messie Promis (a.s.) a prodigué, dans une lettre, les conseils suivants à un de ses disciples: « Soyez très concentré quand vous vous consacrez au Daroud. Désirez pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) des bénédictions avec la même sincérité et le même engouement que vous éprouver lorsque vous le faites pour votre bien-aimé. Souhaitez, avec grande humilité, ces grâces en sa faveur : vos supplications et votre humilité ne doivent point être ternies par quelque affectation. Au contraire, éprouvez une affection et une amitié sincères à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). De tout votre cœur et de toute votre âme désirez pour lui les bénédictions que regorge le Daroud […] Le signe de l’amour sincère est qu’on ne doit pas s’en lasser et ou être pousser par des motifs égoïstes. Souhaitez que Dieu couvre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) de Ses bénédictions. » (Maktubat Ahmad, volume 1, page 534 à 535)

Evoquant la sagesse du Salat-alan-Nabiy (ou Daroud) le Messie Promis (a.s.) observe : « Certes il est vrai que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) n’a point besoin des prières d’autrui, mais il y a [dans le Daroud] un secret éminemment subtile. On devient une partie de la personne de celui qu’on aime quand on désire des bénédictions et des grâces pour cette dernière : ceci est tributaire de l’attachement personnel et de l’amour qu’on lui voue. C’est ainsi que l’amoureux bénéficie des faveurs qu’il invoque en faveur de l’être aimé. Etant donné que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) est récipiendaire d’innombrables bénédictions divines, ceux qui se consacrent au Durud et qui désirent pour lui des bénédictions reçoivent d’innombrables grâces en raison de leur dévouement. Mais cette faveur n’est point accordée, sinon peu, s’il n’y pas de ferveur spirituelle ou de sentiments affectueux (à son égard). » (Maktubat Ahmad, volume 1, page 534 à 535)

Ainsi nous devons faire naître en nous cette ferveur personnelle.

Evoquant la nécessité de réciter le Daroud le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Voyez un tant soit peu la sincérité et la fidélité de notre Maître et Ami le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a combattu toute campagne pernicieuse. Il a enduré mille et une souffrances sans broncher. Sa sincérité et sa fidélité lui ont fait mériter la grâce divine. D’où cette affirmation :

إِنَّ اللَّهَ وَمَلَائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِّ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا

« Certainement Allāh envoie Ses bénédictions sur le Prophète et Ses anges prient pour lui. Ô vous qui croyez ! Vous aussi devez implorer des bénédictions sur lui, et le saluer avec la salutation de paix. » (Saint Coran, chapitre 33, verset 58)

Il ressort de ce verset que pour décrire ou cerner les actions du plus nobles des prophètes, Dieu le Très-Haut n’a pas utilisé des termes particuliers. Des termes de ce genre auraient pu être produits, mais Dieu préféra ne pas en faire usage, indiquant par la même occasion que les actions pieuses du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) transcendaient toute limitation descriptive. Aucun autre prophète ne fait l’objet d’un tel verset venant de la part de Dieu. L’âme du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était remplie de tant de sincérité et de fidélité, et ses œuvres faisaient tellement plaisir à Dieu, que Celui-ci commanda que les gens envoient désormais et pour toujours des salutations sur lui par marque de reconnaissance. » (Malfuzat, vol. 1, page 24)

« Il nous est obligatoire de réciter le Daroud au cours de chaque Salat afin d’accroître notre amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et afin de le renouveler à chaque instant, et afin aussi que nous persévérions [dans nos supplications jusqu’à] leur acceptation. Le Salat-alan-Nabiy (ou Daroud) est un moyen très efficace pour acquérir la persévérance. Il faut pour cela le réciter souvent, mais non de manière rituelle ou par habitude, mais en ayant à l’esprit la beauté du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), afin d’exalter davantage son rang et pour son triomphe. Vous goûterez, par la suite, au fruit succulent de l’acceptation des prières. »

Au temps du Messie Promis (a.s.) il y avait ces infâmes campagnes contre la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En y faisant référence le Messie Promis (a.s.) observe : « Nous vivons à une époque ô combien bénite. Durant ces jours de clameurs et de tumulte, Dieu a voulu aider l’Islam de par sa grâce, avec pour objectif de démontrer la grandeur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est à cette fin qu’Il a établi cette communauté. Je demande à ceux qui éprouvent de la peine pour l’Islam, ceux qui l’honorent en leur cœur et qui l’estiment : l’Islam a-t-il connu époque plus pire que celle-ci où l’on a tant vilipendé, insulté, calomnié le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tant diffamé le Saint Coran ? L’Etat des musulmans m’afflige et m’attriste. Cette affliction est pour moi un supplice : sont-ils, ces musulmans, insensibles au point de ne pas ressentir l’ignominie qui les accable ? Dieu n’aurait-il point une once d’estime à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour ne pas établir une communauté divine afin de contrer ces insultes et invectives proférées contre de sa personne ? »

Ici le Messie Promis (a.s.) ne nous recommande pas de prendre des armes ou des gourdins afin de mettre fin à la vie des autres. Selon lui, c’est en édifiant une communauté divine que l’on pourra rétablir l’honneur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « [Allah] ne pouvait-il pas établir la grandeur et la pureté du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de clouer le bec de ses détracteurs ? Etant donné que Dieu et ses anges envoie des bénédictions sur le Prophète, toutes ces bénédictions devaient se manifester face à ces calomnies. D’ailleurs ces prières et ces bénédictions ont pris la forme de cette communauté. »

Il nous incombe ainsi d’invoquer davantage de bénédictions en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le Messie Promis (a.s.) affirme qu’il a été envoyé afin de rétablir la gloire perdue du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de dévoiler au monde les vérités que contiennent le Coran. Tout ahmadi a aujourd’hui pour devoir d’invoquer, à foison, ces bénédictions sur la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), afin que nous puissions contribuer au but de l’avènement du Messie Promis (a.s.). Il nous incombe de répondre à l’appel de Dieu et d’être à la hauteur de cet amour que nous disons porter au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Ce n’est point en manifestant dans les rues ou en lançant des slogans, comme le font les autres musulmans, que nous nous acquitterons de ce devoir. Afin de prouver cet amour, il incombe aux ahmadis d’invoquer des millions de bénédictions et de salutations pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), les accompagnant de l’affliction qu’ils ressentent, et de les transmettre au seuil de Dieu. Ces prières et bénédictions sont bien plus efficaces que les balles des armes à feu pour arrêter l’ennemi.

Dans une lettre envoyée à un de ses disciples le Messie Promis (a.s.) affirme : « Evertuez-vous à épurer toutes vos actions de la souillure des coutumes et de la routine. Ne vous contentez point de rituels et n’agissez point par habitude : que des fontaines d’amour jaillissent de votre cœur […] Ne répéter point, à l’instar des hommes ordinaires, le Daroud comme un perroquet : ceux là n’éprouvent pas de sincères sentiments à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ni ne sollicitent-ils, avec toute l’attention requise, des bénédictions en sa faveur.

Avant d’implorer Dieu de bénir notre Bien-aimé Prophète éprouvez pour lui une telle affection que personne n’a méritée ou ne méritera depuis l’aube de l’humanité jusqu’à son crépuscule. On méritera une foi pareille quand on sera prêt à endurer, la sincérité au cœur, tout malheur et affliction à venir et imaginable, par amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Soyez prêt à endurer tout désastre que l’esprit peu imaginer, soyez prêt à obéir, sans broncher, sans hésiter, à tout ordre [émanant du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)], n’éprouvez point pour autrui l’affection que vous lui réservez !

Etant investie d’une foi pareille, priez qu’Allah envoie ses bénédictions parfaites sur lui, qu’Il en fasse la source de toutes les bénédictions pour l’humanité, que son éminence, sa gloire et son honneur rayonnent en ce monde et dans l’autre. Récitez, avec toute l’attention requise, ces supplications, [avec la même détresse] qui vous anime quand un malheur vous frappe personnellement. Bien au contraire ! Soyez encore plus humble, que votre détresse soit encore plus accablante, ne désirant point quelque récompense ou honneur. »

Le Messie Promis (a.s.) dit : « N’invoquez pas ces bénédictions en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avec l’intention de recevoir quelque récompense ou mériter quelque rang. Votre but est de faire pleuvoir sur le Prophète Elu (s.a.w.) des grâces divines afin que sa gloire rayonne en ce monde et dans l’Au-delà. Consacrez toute votre attention à cette fin du matin jusqu’au soir, sans rien désirer pour votre personne. »

« Etant animé de pareils sentiments ce ne sera point par habitude ou de manière rituelle que l’on récitera le Daroud et il est tout à fait certain que les éclats merveilleux de cette supplication rayonneront. Un des signes que cette supplication a reçu l’attention requise est qu’elle s’accompagne souvent de pleurs et de sanglots. L’effet de cette exaltation sur la conscience et le corps est tel que l’on n’arrive point à démarquer l’état d’éveil du sommeil. »

Dans une [autre] lettre le Messie Promis (a.s.) a prodigué ces conseils à un de ses disciples : « Soyez régulier dans la salat tahajjud et consacrez vous à d’autres prières. La prière tahajjud regorge de bénédictions. L’oisiveté ne mène à rien. Celui qui se complait dans la paresse et le confort n’a aucune importance. Allah déclare :

وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا

« Et quant à ceux qui font des efforts pour Notre cause – Nous les dirigerons assurément sur Nos voies. » Le meilleur Daroud est celui qui est sorti des lèvres du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) :

ٱللّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَعَلَى آلِ مُحَمَّدٍ

كَمَا صَلَّيْتَ عَلَى إِبْرَاهِيمَ وَعَلَى آلِ إِبْرَاهِيمَ

إِنَّكَ حَمِيدٌ مَجِيدٌ

ٱللّهُمَّ بَارِكْ عَلَى مُحَمَّدٍ وَعَلَى آلِ مُحَمَّدٍ

كَمَا بَارَكْتَ عَلَى إِبْرَاهِيمَ وَعَلَى آلِ إِبْرَاهِيمَ

إِنَّكَ حَمِيدٌ مَجِيدٌ

« Les propos énoncés par un pur regorgent sans nul doute de bénédictions : il est certain que ceux émis par le plus Pur des purs, le Chef de tous les prophètes (s.a.w.) sont des plus bénites. Voilà le Daroud le plus béni d’entre tous ; voilà ma prière à moi. Aucune limite n’est fixée quant au nombre de fois qu’elle doit être récité. Mais elle doit s’accompagnée de sincérité, d’amour, d’une attention sans faille, d’humilité. Ne cessez point de la réciter tant que vous ne ressentez pas en vous une certaine ardeur, un détachement de soi, une influence [bienfaisante], de la quiétude et de la ferveur ». (Maktubat Ahmad, volume 1, page 526)

Qu’Allah fasse naître en nous tous pareils sentiments. Que de nos cœurs rayonnent des prières et des salutations en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui atteindront le trône de Dieu et que nous en soyons comblés. Par la grâce de Dieu nombre d’entre nous récitent le Daroud en étant animés de cette ardeur et sont récipiendaires de faveurs divines. Qu’Allah augmente, sans cesse, le nombre de pareils dévots au sein de la djama’at ; ceci sera avantageux pour la communauté et accentuera son progrès.

La manière dont le deuxième Calife de la djama’at Ahmadiyya invoquait des salutations en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) me plait beaucoup. Nombre d’entre nous ont une approche similaire mais je voudrais quand même vous présenter la sienne. Ses invocations à lui sont accompagnées d’une affection personnelle à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : ceci nous incite à prier pour le progrès de la djama’at.

Le deuxième Calife dit : « Les supplications en faveur d’autrui sont aussi un moyen de rehausser notre statut. Le Daroud (ou Salat-alan-Nabi ) que nous récitons exalte à la fois le rang du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ainsi que le nôtre. Nous devenons ainsi récipiendaires des récompenses qui lui sont conférées. L’analogie est celle d’un tamis qui filtre une denrée que recueille un tapis. Allah a fait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) un tamis pour cette Oummah. Allah lui confère des bénédictions qui nous sont transmises par son truchement. Quand nous récitons le Daroud Allah exalte le statut du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’informant que ce cadeau est de la part de tel croyant. Sur ce, le Prophète (s.a.w.) priera pour nous et nous mériterons, en conséquence, des bénédictions de sa part.

Quand je prie pour le Messie Promis (a.s.) [à la Bashishti Maqbara], je sollicite des bénédictions pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ensuite pour le Messie Promis (a.s.) en ces termes : « O mon Seigneur ! Je n’ai aucun cadeau [digne de ce nom] à présenter à ces deux saints personnages. Rien de ce que je possède ne leur sera d’un avantage quelconque. Tu es, quant à Toi, Maître de toute chose. J’implore Ta grâce et te supplie de leur accorder, de Ta part, un cadeau qu’ils n’ont jamais reçu au paradis. Sans nul doute ils te demanderont : « O Allah d’où vient ce présent ? » Quand Celui-ci leur informera de sa provenance, ils prieront pour l’expéditeur, qui en ressortira grandi dans son statut.

Le Coran et les hadiths soutiennent cette thèse. Il est un principe attesté de l’Islam – principe que personne n’osera contredire – que les prières en faveur des défunts leur sont bénéfiques. Le Saint Coran préconise d’offrir à autrui un cadeau qui soit du moins similaire sinon meilleur que celui que l’on a reçu de sa part. A la lumière de cette injonction coranique quand on invoquera des bénédictions et des salutations en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou du Messie Promis (a.s.), Allah, leur offrira un cadeau de notre part. Nous ignorons tout des délices du Paradis : Dieu seul en a connaissance.

Quand nous prierons : « O Allah ! Offre au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) un cadeau qu’il n’a jamais reçu auparavant, il est certain qu’Allah lui fera part du nom de celui qui l’a envoyé. Il est impossible que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne prie pas pour celui-ci après qu’il en ait eu connaissance. Son âme se prosternera spontanément devant le seuil de Dieu, suppliant : « O mon Seigneur ! Accorde-lui de ma part un présent encore meilleur ! » Et en accord à l’énoncé du Coran évoqué plus haut, cette prière faite par le dévot retournera vers lui, rehaussant davantage son statut. »

Voilà comment profiter, individuellement et collectivement, de ces faveurs [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] sans avoir recours à des pratiques polythéistes. C’est là un moyen pour faire avancer la cause de la djama’at. Quand celle-ci progressera, quand le nombre de ceux qui prient pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) augmentera, le nombre d’adversaires ne cessera, quant à lui, de décroître.

D’aucuns demandent le pourquoi des deux formules ٱللّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ « O Allah! répand Ta grâce sur Muhammad… » et ٱللّهُمَّ بَارِكْ عَلَى مُحَمَّدٍ « O Allah! Accorde Tes bénédictions à Muhammad… » صَلِّ revêt les sens « d’honneur » et de « grandeur ». La formule ٱللّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ signifie : « O Allah ! Accrois la renommée de Muhammad en ce monde. Fasse que sa mission réussisse et accorde-lui la victoire. Honore-le en faisant perpétuant sa shariah. Accepte son intercession en faveur de sa Oummah dans l’Au-delà, multiplie ses récompenses et honore-le. »

Cette définition de la formule صَلِّ عَلَى a aussi été présentée par le Messie Promis (a.s.).

Les hadiths nous présentent le sens de la formule ٱللّهُمَّ بَارِكْ عَلَى مُحَمَّدٍ qui signifie : « O Allah ! Fasse que la gloire, la grandeur, l’excellence et l’honneur que Tu as destinés à Muhammad (s.a.w.) soient permanents et éternels. »

En bref dans la formule ٱللّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ nous demandons à Dieu d’accorder victoire et la pérennité à la shariah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de faire profiter à sa oummah son intercession. Et quand nous disons ٱللّهُمَّ بَارِكْ عَلَى مُحَمَّدٍ nous demandons à Allah de perpétuer l’honneur, la gloire, la grandeur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Qu’Allah nous permette d’invoquer, comme il convient, ces bénédictions en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Que nous puissions, d’une part, nous rapprocher de Dieu par le truchement de ce Daroud et que nous grandissions, d’autre part, dans notre amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Que nous puissions user de toutes nos aptitudes afin de diffuser le message de sa shariah. Que nous puissions, en accord à ses préceptes, mettre fin aux désordres qui secouent le monde. Qu’il en soit ainsi !

Après la prière de Jummah Sa Sainteté le Calife a dirigé la prière funéraire de Mokarram Molvi Abdul Qadir Saheb Delvi, un darwesh de Qadian. Le défunt était âgé de 97 ans et a rendu l’âme le 10 janvier 2015. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Molvi Abdul Qadir était le fils du Dr Abdur Rahim, un compagnon du Messie Promis (a.s.) et avait occupé plusieurs postes de responsabilité à Qadian. Au cours de la deuxième guerre mondiale il a était affecté, au sein de l’armée en Egypte. Lors d’une permission il s’était rendu à Rome où il a pu rencontrer le Pape à qui il a transmis le message de l’Islam et lui informé de l’avènement du Messie Promis (a.s.). Le défunt a accompli le Hajj en 1969. En dépit de ses modestes revenus ses enfants ont pu faire de hautes études. Son épouse était décédée depuis quelques temps : il résidait seul à Qadian et avait refusé d’aller vivre auprès de ses enfants à l’étranger. C’est ainsi qu’il a respecté, jusqu’à la fin, sa promesse de darwesh.

Sa Sainteté le Calife a aussi dirigé la prière funéraire de Mokarrama Mubarika Begum Saheba, épouse de Bashir Ahmad Saheb de Qadian. La défunte était âgée de 83 ans et a rendu l’âme le 3 janvier 2015. C’était une dame d’une grande piété et vouait un grand attachement à l’égard du Califat.

Qu’Allah exalte le statut des défunts et qu’Il fasse que leurs descendants puissent suivre leurs pas.


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