Sermons 2013

Le salut de l’âme : comment l’obtenir? – sermon du 20-09-2013

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Mosquée Baitul-Futuh - la plus grande Mosquée en Europe de l'Ouest

Sermon du vendredi prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya Internationale, le 20 septembre 2013.

« J’atteste que nul n’est digne d’être adoré hormis Allah, l’Unique, sans associé ; et j’atteste aussi que Muhammad(s.a.w.) est Son serviteur et messager. Je cherche refuge en Allah contre Satan, le rejeté. Au Nom d’Allah, le Gracieux, le Miséricordieux. » Sa Sainteté a récité ensuite la sourate Al-Fatihah, premier chapitre du Coran, puis a déclaré :

Le Messie Promis (a.s) affirme : « Il sied à tout le monde de craindre Dieu ; cette crainte permettra [aux croyants] d’accomplir une multitude de bonnes œuvres […] Vertueux et bon est celui qui est attesté comme tel après avoir subit l’examen minutieux de Dieu. Nombre de gens se leurrent en se considérant Muttaqui.Mais sachez que le véritable Muttaqui est celui qui est inscrit comme tel dans le registre divin. »

Ceci est un conseil important : si nous l’appliquons nous serons de ceux qui s’acquittent de leurs devoirs envers Dieu et envers les hommes. Mais si étant [aveuglés] par notre prétention nous croyons vouer culte à Dieu et respecter nos devoirs envers Lui, quand ces actions sont en réalité ternies par quelque artifice, ou que nous rendions culte à Dieu tout en négligeant nos devoirs envers les hommes, ces ibadah ne seront point agréés par Dieu. Ces actes d’adoration ne seront pas des moyens pour mériter le plaisir de Dieu, qui est l’objectif pour lequel l’homme rend culte à Dieu. Je tiens à présenter aujourd’hui un long hadith dans lequel se trouve un conseil prodigué par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) à Hadrat Mu’adh. Il a dit à celui-ci : « O Mua’dh ! Je souhaite te donner un conseil : si tu t’en souviens il te sera avantageux. Mais si tu l’oublies tu ne pourras pas mériter les faveurs divines et tu n’auras pas non plus quelque garantie quant à ton salut.

Avant de créer les sept cieux et la terre, Dieu a créé sept anges-gardiens… » C’est-à-dire il existe sept degrés dans l’échelle de la spiritualité que l’homme doit gravir avant d’en atteindre le sommet. « …et Dieu a placé à la porte de chaque ciel un ange comme gardien. Ils avaient pour mission de ne laisser passer que ceux à qui Dieu en avait donné l’autorisation. D’autres anges, qui sont responsables de rédiger quotidiennement les œuvres l’homme, sont montés au ciel avec celles accomplies par quelqu’un. Ils avaient grand estime pour ces actions qu’ils croyaient d’une grande pureté et fort louable. Au premier ciel ils ont demandé la permission de présenter à Dieu les œuvres qu’ils portaient. Et l’ange-gardien de répondre : « Arrêtez ! Vous n’avez pas la permission d’aller plus loin ! Retournez vers le concerné et jeter lui au visage ses actes. Dieu m’a donné pour mission de ne pas laisser passer les actions accomplies par un médisant. Et celui dont vous désirer présenter les actions à Dieu s’adonne à la médisance matin et soir. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré que d’autres anges sont montés au ciel avec les œuvres accomplies par un autre : ils en faisaient les éloges en raison de leur sainteté et de leur multitude. N’étant pas ternies par quelque médisance l’ange préposé à la porte du premier ciel les a laissées passer. Au deuxième ciel celui qui s’y trouvait a déclaré : « Arrêtez ! Retournez vers le concerné et jeter lui au visage les œuvres qu’il a accomplies. Je suis l’ange de la fierté et de l’orgueil. Dieu m’a donné pour mission de retenir les actions accomplies par tout orgueilleux. Celui dont vous portez les œuvres évoquait avec fierté les bonnes actions qu’il avait accomplies quand il était en compagnie des autres. »

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Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a ajouté qu’un autre groupe d’anges est monté au ciel en portant les actions accomplies par quelqu’un d’autre. Ceux-là croyaient que ces actions étaient toute lumière. Il s’y trouvait l’aumône, les jeûnes et les prières. Les anges étaient bouche-bée face à l’effort consenti par le concerné dans le seul but de mériter le plaisir de Dieu. Etant donné que ces œuvres n’étaient pas ternies par la médisance, la fierté ou l’orgueil les anges du premier et du deuxième ciel les ont laissés passer. Mais quand ils sont arrivés au troisième ciel l’ange qui s’y trouvait leur a dit : « Arrêtez ! Vous n’avez pas la permission d’aller plus loin ! Retournez vers le concerné et jeter lui au visage les œuvres qu’il a accomplies. Je suis l’ange de l’arrogance. Dieu m’a placé au troisième ciel avec pour mission d’arrêter toute action ternie par une trace d’arrogance. Et celui dont vous portez les actions était fort arrogant, il se croyait supérieur et méprisait les autres en les traitant avec insolence. Il affichait une attitude hautaine quand il se trouvait en compagnie des autres. Ses actions sont peut-être fort louables à vos yeux, mais elles ne méritent point le consentement de Dieu. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a ajouté qu’un quatrième groupe d’anges est monté au ciel en portant les actions d’un autre. Selon eux ces œuvres luisaient aussi fort que Sirius, l’étoile la plus brillante dans le ciel. Il y avait les prières, la glorification de Dieu, le Hajj, l’Umra. Et ces anges ont porté ces œuvres en traversant porte après porte et ciel après ciel pour atteindre le quatrième ciel. Et l’ange qui s’y trouvait les a arrêté en disant : « Retournez vers le concerné et jeter lui au visage les actions qu’il a accomplies. Je suis l’ange de la vanité. Dieu m’a placé ici avec pour mission de ne pas laisser traverser toute action ayant un relent de vanité. Celui dont vous porter les actions se considère l’égal de Dieu, il se fait une grande opinion de sa personne et est dénué de tout dévouement. Et il ne pourra pas traverser par cette porte. Ceci est l’ordre que j’ai reçu de mon Seigneur. Quand cet homme accomplissait une action il s’en glorifiait : de ce fait ses œuvres ne sont pas agrées par Dieu. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a dit : « Un cinquième groupe d’anges est monté au ciel en portant les actions d’un autre, actions pour lesquelles ils avaient grand estime : selon eux elles étaient à l’image d’une mariée maquillée et parfumée, prête à être présenter à son futur époux. Mais lorsqu’ils sont arrivés au cinquième ciel l’ange-gardien qui s’y trouvait les a interpellés : « Arrêtez ! a-t-il dit, retournez vers celui dont vous portez les œuvres et jeter les lui au visage. Votre Seigneur n’est pas prêt de les accepter car je suis l’ange de la jalousie et j’ai reçu l’ordre de la part de Dieu de ne pas laisser traverser par la cinquième porte les actions de celui qui en est coupable. Celui dont vous portez les actions était jaloux de toute personne ayant acquise quelque connaissance et qui faisait le bien. Je ne laisserai pas passer par cette porte ses actions. »

Et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré qu’un sixième groupe d’anges est monté au ciel avec les œuvres d’un autre. Ils ont traversé les cinq premières portes pour atteindre la sixième. Parmi ses œuvres il y avait le jeûne, la prière, l’aumône, le Hajj, l’Umra. Et les anges croyaient que toutes ces actions trouveront l’assentiment de Dieu. Et lorsqu’ils sont arrivés au sixième ciel l’ange qui s’y trouvait a dit : « Arrêtez ! Il ne vous est pas permis d’aller plus loin ! Celui dont vous portez les actions n’éprouvait aucune compassion à l’égard des créatures de Dieu. Dieu m’a donné pour mission de ne pas laisser traverser les œuvres qui sont ternies par la cruauté. Retournez vers le concerné et jeter lui au visage ses œuvres. Dites-lui : au lieu d’être compatissant à l’égard des hommes tu étais cruel envers eux. Oses-tu espérer que Dieu fera preuve de compassion à ton égard et qu’Il acceptera tes actions ? »

D’autres anges encore vont porter les actions accomplies par un septième. Ils ont traversé ciel après ciel et porte après porte pour atteindre le septième ciel. Parmi ses œuvres il s’y trouvait les prières, le jeûne, la fiqah, l’ijtihad, et bien d’autres actes de bonté. Les anges chantaient tant ils étaient heureux de présenter à Dieu des œuvres de grand mérite qui brillaient aussi fort que le soleil. Ces actions étaient si grandioses et si lourdes qu’elles étaient portées par 3000 anges. Arrivés au septième ciel, l’ange qui s’y trouvait les a arrêté, affirmant : « Arrêtez ! Vous n’avez pas la permission d’aller plus loin. Retournez vers le concerné et jeter lui au visage ses œuvres et scellez lui le cœur. Car j’ai reçu l’ordre de Dieu de ne pas Lui présenter des actions qui n’ont pas été accomplies dans le seul but de Lui plaire. Celui dont vous portez les actions les avait accomplies pour tout autre que Dieu. Quand il était en compagnie d’érudits, il se tenait fier, la tête haute, parlait de jurisprudence et d’ijtihad pour s’attirer les éloges des hommes et se faire une renommée. Ces actions, il ne les a pas accomplies pour plaire à Dieu mais par vantardise. Ses œuvres sont souillées par l’ostentation et ne plaisent pas à Dieu. J’ai reçu l’ordre de ne pas laisser passer pareille action. Retournez vers le concerné et jeter lui au visage ses actes. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré que d’autres anges sont montés au ciel portant les actions accomplies par un autre. Les anges des sept cieux n’ont pas soulevé d’objection à leur encontre. Il y avait la zakaat, le jeûne, la prière, le pèlerinage, l’Oumra, les excellences morales, le dhikr. Les anges des sept cieux les ont accompagnés afin de les présenter à Dieu. Ils ont dit : « Ce serviteur s’est consacré à Ton culte matin et soir ; nous sommes témoins de la sincérité de chacune de ses actions. Il te vouait une obéissance sans faille, il est d’une grande sincérité et est exempt de tout défaut. Dieu a répondu : « Je vous ai donné pour tâche de consigner les actions de l’homme, actions dont vous ne voyez que l’aspect extérieur. Je suis, quant à Moi, le Dépositaire des secrets de son cœur : ces actions il ne les a point accomplies pour Me plaire. Il avait d’autres desseins et voulait plaire à tout autre que Moi et Je le maudis. Et les anges ont clamé à l’unisson : « Qu’il soit frappé de Ta malédiction et de la nôtre ! » Et tous ceux qui se trouvaient dans les sept cieux ont aussi exécré le coupable. »

Mu’adh, le cœur tout chancelant après avoir entendu les propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), lui a demandé : « O prophète de Dieu ! S’il en est ainsi des œuvres de l’homme, comment donc mériter le salut ? Comment se prémunir de la colère de mon Seigneur ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a répondu : « Suis ma voie et crois en ma pratique. Les œuvres de l’homme, ô combien louables soient-elles, comportent toujours des lacunes. Ne soyez point fiers de vos actes méritoires, mais soyez aussi certains que notre Seigneur accordera Son pardon à Son serviteur en dépit de ses faiblesses. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a aussi ajouté : « Retiens ta langue, ne blesse personne par tes propos, ne profère pas de paroles infamantes. Ne te crois jamais plus vertueux que les autres. Et ne fais pas non plus étalage de ta piété. Ne souille pas les œuvres accomplies pour l’Au-delà par des actes immondes de ce bas monde. Ne sème pas la discorde parmi les hommes, sinon au jour de la résurrection les chiens de l’enfer te réduiront en mille morceaux. Ne présentent pas aux hommes tes œuvres par ostentation. Si tu suis ce conseil tu mériteras les faveurs divines. »

Ainsi afin d’accomplir des actes qui plairont à Dieu il nous incombe de suivre l’exemple parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). En dépit des bonnes nouvelles qu’il avait reçues concernant ses succès, il avait le cœur en détresse quand il suppliait Dieu, car il était conscient de ses faiblesses et de celles de sa communauté. Dans ses prosternations il suppliait Dieu tout angoissé et bouleversé malgré le fait que Dieu avait exaucé ses prières. Lorsqu’on lui en avait demandé la raison il a répondu : « Dieu est Indépendant, je Le crains, et pourquoi donc ne pas Lui être reconnaissant pour les faveurs qu’Il m’a accordées ? Pourquoi ne pas être obligé envers Dieu pour toutes les faveurs qu’Il a accordées à ma communauté et pour toutes les promesses qu’Il a faites en sa faveur ? »

Voilà l’exemple qu’il a laissé pour nous. Quand il était question de servir les autres, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) venait en aide à tout le monde sans faire de distinction. Il répondait aux besoins financiers de toute personne qui lui demandait de l’aide. Tout le monde profitait de sa compassion, de son amour et de son affection. Il a déclaré : « Adorez Dieu tout en le craignant comme je le fait. Soyez reconnaissants et dévoués envers Lui en suivant mon exemple. Je me suis acquitté de mes devoirs envers autrui, si vous suivez sur ma pratique, tout en faisant preuve d’abnégation dans l’acquittement de vos devoirs envers les hommes, vous mériterez les faveurs divines. Si vous croyez avoir accomplis une multitude de bonnes œuvres, si vous vous contentez de vos Ibadah, ou si vous placez toute votre confiance en elles, vous n’allez pas mériter les faveurs divines.

Il nous importe de faire l’analyse de notre âme afin de pouvoir suivre la pratique du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Nous allons devoir nous prosterner devant Dieu et implorer Sa grâce car nous ne savons pas quelle action de notre part Lui plaira. Nous devons prier pour qu’Allah fasse que nos œuvres soient en accord à Son plaisir, et qu’Il les accepte de par Sa grâce. Que nos actions ne soient point jeter à notre visage parce qu’elles ont été souillées par les impuretés de ce bas monde. Nous devons aussi prier pour que nous méritions le paradis de Dieu ici bas, Ses faveurs, ainsi que Son paradis dans l’Au-delà. Que Dieu exauce cette prière !

Après la prière de vendredi je dirigerai la prière funéraire de Mokarram Ijaz Ahmad Kiyani, fils de Mokarram Bashir Ahmad Kiyani, qui est tombé en martyr le 18 septembre dernier, à Karachi [au Pakistan] ; innalillahi wa inna ilaihi rajioune. Le jour de son assassinat il était sorti pour se rendre sur son lieu de travail à moto vers 7.30 du matin. Selon des témoins oculaires lorsqu’il a ralenti deux inconnus à moto lui ont tiré dessus, l’atteignant aux côtes. A même le sol, il a essayé en vain de se protéger de sa main gauche. Mais ses assaillants lui ont tiré trois balles à la poitrine et une balle à l’arrière de la tête. Il est décédé sur le coup.

Le 21 août dernier son beau-frère Zahoor Ahmad Kiyani a aussi été assassiné dans la même ville. Les premiers ahmadis de la famille du défunt étaient les deux oncles de son père qui avaient embrassé l’Ahmadiyya en 1936, après avoir étudié longuement [les arguments de la communauté]. Le martyr avait 29 ans et s’était marié en 2009. Selon ses proches il était d’une grande compassion, réservé de nature et toujours prêt à servir la communauté. Après le martyre de son beau-frère le mois dernier il partait tous les jours voir les enfants et la famille de ce dernier. Il était profondément touché par la mort de celui-ci.

La mère du martyr déclare que suite à d’incessantes prières Dieu lui avait donné son unique fils après la naissance de quatre filles. Selon l’épouse du défunt, celui-ci avait un très bon caractère, il était à la fois un fils, un frère, un père et un mari exemplaire. Le martyr laisse derrière lui ses deux parents, son épouse, une fille âgée de quatre ans et un fils âgé d’un an et demi.

La vie est très dangereuse pour les ahmadis de Karachi. On dirait qu’il y existe un escadron qui a pour mission d’assassiner les ahmadis. Qu’Allah les attrape promptement ! Tout cela se fait avec les bénédictions des mollahs et de leurs soutiens au sein de l’État. Les ahmadis de Karachi en particulier et ceux du Pakistan en général méritent nos prières, car la situation dans ce pays très difficile. A Lahore on a, à plusieurs reprises, tenter de kidnapper des ahmadis ou de les assassiner. Qu’Allah accorde Sa protection à tous les ahmadis du Pakistan.

Sa Sainteté le Calife a aussi dirigé la prière funéraire de Mokarram Abdul Momin Saheb Darwesh de Qadian. Le défunt avait 98 ans et a laissé derrière lui trois filles et cinq fils ; ces derniers sont tous en train de servir la communauté.

Le Calife a aussi dirigé la prière funéraire de Mokarram Sheikh Ramatullah Saheb, décédé le 12 septembre dernier à l’âge de 94 ans. Le défunt avait embrassé l’Ahmadiyya à l’âge de 24 ans en 1943. Il était le père du docteur Nasim Rehmatullah des Etat-Unis, qui est Amir adjoint et le responsable du site web www.alislam.org

Qu’Allah exalte le statut des défunts et qu’Il accorde aux familles endeuillées patience et persévérance, en particulier à la famille du martyr : qu’Allah soit le Protecteur de ses enfants. Amine.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce sermon)