Sermons 2010

Les martyrs ahmadis de Lahore (5e partie) – sermon du 2 juillet 2010

Mosquée Baitul Futuh Londres - plus grande mosquée d'Europe de l'Ouest
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Attentats contre les mosquées ahmadis de Lahore

– par Hadrat Mirza Masroor Ahmad –

Dans son sermon du 2 juillet 2010 prononcé à Londres, sa Sainteté le Calife a présenté d’autres martyrs qui sont tombés au cours des attentats perpétrés contre deux mosquées de la communauté Ahmadiyya à Lahore au Pakistan.

Parmi ces martyrs, il y avait M. Abdur Rahman, âgé de 21 ans. Lui et quelques membres de sa famille s’étaient joints à la communauté Ahmadiyya en 2008 ; compte tenu de la situation au Pakistan, nombre de leurs proches ne savait pas qu’ils étaient ahmadis. À l’exception de son grand-père maternel, tous les proches parents de sa mère sont des ahmadis. Sa grand-mère maternelle, qui était une fervente ahmadie, a fait face à une persécution soutenue. Le martyr était en première année de médecine et le jour de l’incident il est parti directement de la faculté à la mosquée. Au cours de l’assaut contre la mosquée, il a téléphoné à ses proches leur disant de ne pas se soucier et de prier. Il a aussi déclaré que s’il tombe en martyr, il désire être enterré à Rabwah. Il a été touché de trois balles.

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Trois autres membres de sa famille ont aussi péri au cours de l’attaque. Lorsque les habitants de leur quartier ont su qu’ils étaient ahmadis, ils ont soulevé un tollé et il y a eu des menaces de toutes parts. La situation était très tendue pour l’enterrement ; l’oncle qui n’est pas ahmadi, a déclaré qu’ils vont diriger sa prière funéraire. La tante du martyr a insisté que le dernier voeu de son neveu était qu’il soit enterré à Rabwah. La délégation d’ahmadis qui voulait présenter leurs condoléances n’ont pas eu l’occasion de le faire à la maison du martyr tant la situation était tendue. Le martyr voulait ouvrir une maison de retraite au nom de sa grand-mère afin de venir en aide aux démunis. Sa mère a fait des requêtes de prières pour qu’Allah leur accorde persévérance, ainsi que Sa protection.

Il y a ensuite M. Nisar Ahmad, âgé de 46 ans et qui était accompagné de ses enfants lors des attentats. Le grand-père du martyr était un compagnon du Messie Promis (a.s). M. Nisar Ahmad est mort en voulant protéger M. Ashraf Bilal pour qui il travaillait et qui s’était occupé de lui durant son enfance. Avant la prière de Jummah, M. Nisar Ahmad avait l’habitude de faire de l’aumône et il encourageait ses enfants en faire de même. Dix jours avant de mourir, le martyr avait vu en rêve ses parents décédés qui étaient venus le rencontrer. Ceux-ci lui ont dit : « Notre fils vient t’asseoir avec nous ».

Selon des membres de sa famille, il était régulier pour toutes les prières. Au cours de ses 25 ans de mariage n’a jamais utilisé de langage dur à l’encontre des membres de sa famille et avant leur décès, il a servi ses parents. Il était très sentimental concernant l’Ahmadiyya ; il n’a pas hésité un jour à arrêter, tout seul, tout un groupe d’adversaires de la communauté qui insultaient vertement le Messie Promis (a.s) et ses Califes. Lorsqu’il est retourné à la maison sa femme lui a dit qu’il aurait dû prendre des précautions. Il a tout simplement répondu que tout au plus ils auraient fait de lui un martyr.

Mosquée  Baitul Futuh Londres - plus grande mosquée d'Europe de l'Ouest

Mosquée Baitul Futuh – Londres

Le docteur Asghar Yacoub était âgé de 60 ans lorsqu’il est tombé en martyr dans la mosquée Darudh-Dhikr. Son grand-père était un compagnon du Messie Promis (a.s). Son père et son grand-père maternel qui étaient tout deux médecins ont été au service du deuxième calife. Généralement le docteur Asghar Yacoub priait dans une mosquée de sa localité, mais ce jour-là il est parti à Darudh-Dhikr. Il est entré dans la mosquée vers 1:40 et il a été touché par balles lorsqu’il était tout près du portail. Il était conscient lorsqu’on l’a placé dans l’ambulance, mais il est décédé au cours du transfert à l’hôpital. Les membres de sa famille disent qu’il était imbu d’une grande humanité ; il ne faisait pas de distinction entre ses patients riches et pauvres et il était toujours prêt, à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit, à servir ses malades.

Mian Mohammad Said était le fils de Mian Mohammad Youssouf, qui était lui-même un compagnon du Messie Promis (a.s). Le père et le grand-père du martyr se sont joints à la communauté Ahmadiyya en 1900. Le martyr a fait ses études à Qadian et après sa maîtrise, il a travaillé dans une banque. Il a pris sa retraite en 1970 et il a pu accomplir le pèlerinage à plusieurs reprises. Il avait 80 ans lorsqu’il est tombé en martyr dans la mosquée Baitun Nur de Model Town. Au cours de l’incident il était assis dans une chaise roulante à côté du général Nasir. Il a été touché au bras et à la jambe ; il a été transporté à l’hôpital où il est décédé après plusieurs heures d’opération. Les membres de sa famille disent qu’il avait toujours des prières sur les lèvres et qu’il encourageait les membres de sa famille à être patient. Il jeûnait en dépit de son âge ; et il était en compagnie du deuxième calife lors de la pose de la première pierre de la mosquée de Model Town. Quelques jours avant de mourir il avait rencontré l’Amir suppléant et lui a dit que c’était la dernière fois qu’ils se voyaient. Tant que sa vue était bonne, il a enseigné le saint Coran aux enfants ; et jusqu’au dernier moment il partait à pied à la mosquée et pour collecter les contributions des membres de sa localité.

Il y a ensuite M. Yahya Khan fils de M. Malik Mohammad Abdullah ; ce dernier était un compagnon du Messie Promis (a.s). Le martyr est naît en 1933 à Qadian. Il y a une différence de 18 ans entre lui et son frère aîné, car tous ceux qui sont nés après celui-ci sont décédés à l’âge de quatre ou cinq ans. M. Yahya Khan est tombé gravement malade durant sa tendre enfance ; sa mère lui a confié entre les bras du deuxième calife en disant : « Lui aussi est en train de partir mon Calife ». Mais le Calife a prié pour lui, et Dieu lui a accordé une longue vie ainsi que le statut de martyr, un statut qui offre la vie éternelle.

Dans les années 80, M. Yahya Khan est parti travailler en Irak où il a pu établir la communauté. Il avait 77 ans lorsqu’il est tombé en martyr dans la mosquée Baitun-Nur. Il était assis sur une chaise au premier rang lorsque la fusillade a débuté. Il a suivi les directives des responsables, mais a été tué suite à l’explosion d’une grenade. Ses deux fils étaient de service dans la même mosquée ; ils ont aidé les autres jusqu’à vers minuit en dépit qu’ils savaient que leur père était mort. Selon ses proches, il était toujours doux et ne se mettait jamais en colère. Il ne pardonnait pas ses enfants si ceux-ci négligeaient leurs prières ou leurs devoirs au sein de la communauté. Il était toujours prêt à aider ceux qui sont dans le besoin, et puisait dans sa pension pour ce faire. Il n’a jamais raté sa prière Tahajjud ; il ne faisait pas de distinction entre ses gendres et ses fils, entre ses brus et ses filles.

Le docteur Umar Ahmad, était le petit-fils de Chaudhry Abdus Sattar, qui avait prêté allégeance en 1921 ou 1922. Le martyr avait 31 ans ; il était en train de faire ses ablutions lorsque la fusillade a débuté. Il était tout près de l’ascenseur lorsqu’il a été touché de plusieurs balles. Il est décédé à l’hôpital le 4 juin. Selon ses proches, il ne parlait pas beaucoup mais était toujours gentil envers tout le monde. Chaque jeudi il consacrait son temps à la mosquée du quartier.

Laal Khan Nasir, était âgé de 52 ans et il est tombé en martyr à la mosquée Baitun-Nur ; son grand-père était le premier ahmadis de sa famille, et il avait perdu son père durant son enfance. Il a travaillé dans plusieurs régions du Pakistan où il a aussi servi la communauté à différents postes. Il était pour un certain temps Amir de la région de Muzaffar Ghar. Lorsqu’un des terroristes a voulu pénétrer dans la salle où il se trouvait, lui et quelques fidèles ont essayé de fermer la porte. Grâce à leurs efforts beaucoup ont pu trouver refuge ailleurs et ont ainsi eu la vie sauve. Mais lui et ses compagnons sont tombés sous les coups des balles du terroriste. Après son décès, son fils a reçu des SMS remplis d’insultes de la part des jeunes non ahmadis. Mais il a aussi vu un rêve dans lequel il a entendu la voix de son père qui disait : « Ignore tout cela, chanceuses sont les personnes qui se sont sacrifiées. »

Le jour de l’incident le martyr avait dirigé la prière Tahajjud en congrégation ainsi que la prière d’Al-Fajr à la mosquée de sa localité. Il avait aussi consacré du temps pour enseigner aux enfants ahmadis de la région. Il avait aussi aidé une jeune chrétienne qui travaillait chez lui pour ses études et pour son mariage.

Selon un missionnaire qui avait travaillé en compagnie du martyr, celui-ci était toujours soucieux quant aux personnes qui sont sous sa responsabilité. Et il avait pu réconcilier des époux qui allaient se séparer. Il était d’une grande simplicité, d’une grande humilité, et il consultait tous les temps les membres de son comité lorsqu’il faisait face à une difficulté et leur demandait leur point de vue. Si quelqu’un commettait une bévue, il priait pour lui et en informait le centre s’il avait pu se réformer.

M. Zafar Iqbal avait 59 ans et il est décédé dans la mosquée Darudh-Dhikr ; après sa maîtrise il est parti en Arabie Saoudite où il a pu accomplir le pèlerinage à cinq reprises. Il était régulier dans ses prières obligatoires et surérogatoires. Lorsque la fusillade a débuté dans la mosquée, il a téléphoné à son fils en lui demandant de prier pour eux. Il a été touché à l’épaule et on a découvert son corps tout près du portail. Au cours de l’attentat terroriste, il y a eu des malentendus, et certains croyaient que tout était fini alors qu’il y avait un terroriste en haut du minaret. M. Zafar Iqbal a été probablement une de ses victimes. Malgré les soins médicaux il est décédé lors de son transfert à l’hôpital.

Son épouse déclare qu’il méritait ce statut de martyr et qu’elle en est fière. Son fils a dit que l’un de ses oncles avait vu un rêve concernant le martyr quelques jours avant l’incident, mais il ne se souvient que de ces paroles : « Laissez-le derrière les montagnes. » Après son décès ils sont partis à Rabwah pour son enterrement ; et là-bas tous les martyrs ont été enterrés derrière une montagne. Le fils ajoute que son père n’était jamais parti à Rabwah, mais que maintenant il y demeure pour toujours. Le martyr était un farouche opposant de la communauté Ahmadiyya ; mais s’était converti grâce à la MTA. Cela ne faisait qu’un an que lui et ses fils se sont joints la communauté du Messie Promis (a.s) ; son épouse est ahmadie de naissance. Et selon elle depuis quelque temps son mari était de plus en plus attaché à la communauté et participait dans tous les programmes de l’Ansarullah. Après le décès du martyr ses proches ont été harcelés dans le quartier ; des fatwas à leur encontre ont été placardées sur les murs autour de leur maison.

M. Mansur Ahmad fils de Abdul Majid Javed, était âgé de 36 ans. Son arrière-grand-père s’était joint à la communauté Ahmadiyya à l’époque du premier calife. En 1953 leur maison a été incendiée par des extrémistes. Dans les années 70 le père du martyr s’était établi à Karachi, où son magasin a été incendié. Ils se sont ensuite établis à Lahore. Le jour de l’attentat le martyr était au premier rang de la mosquée ; il a pu téléphoner à son bureau pour informer ses collègues qu’il était grièvement blessé. Alors qu’il parlait au téléphone avec sa femme celle-ci a entendu la fusillade en arrière-plan.

Son épouse déclare qu’il était très sensible et qu’il lui avait demandé de bien s’occuper de ses enfants et de faire en sorte qu’ils soient attachés à elle, afin qu’ils ne ressentent pas son absence. Le martyr avait enseigné de longs poèmes à ses enfants de bas âge en leur faisant écouter ces poèmes sur son téléphone portable.

M. Mubarak Ali Awan était de la région de Qasur ; son grand-père maternel était un compagnon du Messie Promis (a.s). Après ses études, le martyr a travaillé dans l’enseignement. Il avait 59 ans et il est décédé dans la mosquée Darudh-Dhikr. Au cours de l’attaque il avait pu téléphoner à l’Amir de Qasur pour lui dire qu’il était grièvement blessé. Vers 3:15 il a téléphoné à son fils et à certains amis et leur a dit qu’il saignait beaucoup. Son épouse déclare qu’il était exemplaire, et en raison de ses qualités, personne dans le quartier n’osait le harceler. Il était très généreux ; et lorsqu’on transportait sa dépouille hors de la maison, une vieille dame s’est exclamée : « Qui va s’occuper de nous maintenant ? » Selon le missionnaire de la région M. Mubarak Ali Awan était en congé ce jour là et il aurait pu facilement partir à Qasur pour la prière du vendredi. Mais il avait exprimé le désir d’être présent pour la prière du vendredi à Darudh-Dhikr avant de partir en vacances.

M. Atiq Ul Rahman s’était joint à la communauté en 1988. Son épouse a embrassé l’Ahmadiyya un an après. Le martyr avait vécu un certain temps à Doubaï. Au cours de l’attaque il a été blessé par balles et par l’explosion d’une grenade. Il avait 55 ans. Ses frères non ahmadis voulaient le faire enterrer dans leur village natal ; mais son épouse a déclaré qu’il était ahmadis et qu’il doit être enterré à Rabwah. Après s’être converti à l’Ahmadiyya ils ont été harcelés par les membres de leur famille ; et en fin de compte ils ont dû trouver refuge dans la maison d’une famille ahmadis. Selon son épouse, il était toujours en état d’ablution, il était très régulier dans ses prières Tahajjud et envoyait souvent des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Grâce à ses efforts deux familles se sont jointes à l’Ahmadiyya à Doubaï.

M. Mohammad Ahmad était le petit-fils et l’arrière-petit-fils de deux compagnons du Messie Promis (a.s). Ses aïeux ont prêté allégeance en 1900. Il avait 53 ans et était de service comme agent de sécurité devant le portail principal de la mosquée. Le jour de l’incident il a essayé d’attraper un des terroristes lorsqu’il a été touché à la poitrine et à la jambe. Il est décédé sur le coup. Selon son épouse il était très affable et ne se disputait avec personne. Son épouse ajoute que généralement il ne téléphonait pas à la maison le vendredi en raison de son travail. Mais le jour de l’incident, 20 minutes avant de mourir il a téléphoné à la maison. On lui a en demandé la raison et il a répondu : « Je voulais tout simplement vous parler. »

À la fin de son sermon sa Sainteté le Calife a évoqué le décès de Mme Surur Sultana qui était âgé de 87 ans et qui est décédé le 22 juin 2010. Elle était la bru de Mawlana Dhul Fikar Ali Khan, un compagnon du Messie Promis (a.s), et l’épouse de Mawlana Abdul Malik Khan. En 1953, on a essayé d’incendier le bâtiment dans lequel elle et ses enfants se trouvaient. Au premier étage du bâtiment habitait une famille non-ahmadie. Alors qu’on était sur le point de mettre le feu au bâtiment, Mme Surur Sultana a pris ses enfants tout en priant : « Si tel est le décret de Dieu alors nous l’acceptons ». Mais ceux qui étaient au premier étage sont descendus et ont empêché les extrémistes de mettre le feu. C’était une dame qui possédait de grandes qualités et qui a servi la communauté pendant plusieurs décennies. En dépit de leurs maigres moyens, elle et son époux ont donné une très bonne éducation à leurs enfants ; parmi lesquels il y a Dr Nusrat Jehan qui est médecin à l’hôpital Fadl Umar à Rabwah.


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