Sermons 2016

Critiques et accusations

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 02 décembre 2016, Sa Sainteté le Calife a commenté sur le thème des accusations anonymes et des méfaits qu'elles comportent.

 Sermon du vendredi 02 décembre 2016, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

D’aucuns accusent certains titulaires de poste [de la djama’at] – ou d’autres individus qui ne le sont pas – affirmant qu’ils possèdent tel ou tel défaut, qu’ils auraient commis tel méfait ou transgresser telle règle de la charia. [Ces accusateurs] recommandent que ces derniers soient punis sur-le-champ, étant donné qu’ils ternissent l’image de la djama’at. Or, la plupart d’entre eux envoient des lettres anonymes ou signent sous des pseudonymes et donnent de fausses adresses. Évidemment, on ne donne pas suite à pareilles dénonciations. D’ailleurs, il est impossible de le faire. Après quelque temps, on reçoit une autre plainte de l’accusateur en question déclarant : « J’avais écrit à ce sujet, mais aucune mesure n’a été prise. Ce sera là une grande injustice si rien n’est fait à ce sujet. »

Cette maladie qui pousse à envoyer des plaintes anonymes sévit en majorité chez les Pakistanais et les Indiens. On reçoit à peine ce genre d’accusations de la part [des membres appartenant à] d’autres nationalités. Cette maladie est aussi courante chez certains Pakistanais qui résident hors du Pakistan. Cette pratique n’est pas nouvelle : pareils accusateurs foisonnent à toute époque, à l’instar de certains qui m’écrivent ces jours-ci. Il en existaient à l’époque de Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) ainsi que durant le troisième et le quatrième califat.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) a prononcé un sermon sur une accusation de cette catégorie. Étant donné qu’il traite ce sujet de manière exhaustive et précise afin de réduire au silence cette catégorie de gens, j’en profiterai pour le sermon d’aujourd’hui.

Ceux qui envoient ces accusations anonymes, ou sous des pseudonymes, sont soit des hypocrites, soit des menteurs. S’ils étaient courageux et véridiques ils ne se seraient inquiétés de rien. Ils promettent d’être prêts à sacrifier leur vie, leurs biens, leur temps et leur honneur. Or lorsque, selon eux, l’honneur et la dignité de la djama’at est en péril, ils dissimulent leurs noms afin que leur respectabilité et leur honneur ne soient point ternis. Les propos de celui qui a commis une erreur dès le début sont fort probablement erronés. Dans le Saint Coran, Allah l’Exalté affirme qu’il faut mener une enquête suite à une information reçue. Toute personne douée de bon sens sait qu’une enquête ne peut être effectuée immédiatement après que l’informateur a fourni son information. D’ailleurs aucune enquête n’est menée sur-le-champ. Tout d’abord on étudie [le caractère] de la personne ayant transmis l’information. L’enquête débute avec cet examen. On s’assure en premier que l’intéressé est exempt de tout péché. Est-il coupable de quelque méfait ? Sa foi est-elle chancelante ? Attention qu’elle le soit et qu’il accuse autrui de tel ou tel méfait.

Généralement on porte une accusation monstrueuse et virulente à l’encontre d’autrui – qu’il soit titulaire de poste ou pas – quand celui-ci met les intérêts personnels de l’accusateur en danger.

Ainsi avant de mener l’enquête on se demande si l’accusateur est croyant ou impie. Quand on ignore l’identité du plaignant, on ignore aussi dans quelle catégorie le placer. On mène une enquête indépendante si un informateur [nous] informe d’un fait susceptible de nuire aux intérêts de la djama’at. De même, si on connaît l’identité du plaignant, on mène en premier une enquête sur sa conduite. On tente de connaître l’authenticité des informations qu’il a fournies pour s’assurer s’il dit la vérité ou pas.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare : « Dans le Saint Coran Allah l’Exalté déclare :

إِنْ جَاءَكُمْ فَاسِقٌ بِنَبَأٍ فَتَبَيَّنُوا

Si un injuste vous apporte quelque nouvelle et s’il accuse autrui d’un méfait quelconque assurez-vous de l’exactitude de ses propos avant de prendre les mesures [appropriées]. Or, [ici] l’accusateur est lui-même coupable en dissimulant son identité. D’ailleurs, il insiste pour qu’on prenne pour argent comptant ses accusations et qu’on punisse immédiatement celui qu’il accuse.

Hazrat Mousley Maw’oud explique que le terme Fasiq ne désigne pas uniquement les pécheurs. Ce terme possède plusieurs acceptions. Il signifie entre autres : le colérique, le querelleur, le désobéissant, l’irritable, celui qui ne coopère pas, celui qui grossi les petits défauts d’autrui pour les étaler au grand jour. Il croit et il insiste qu’autrui subisse un châtiment sévère suite à ses accusations, lui niant toute clémence.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) cite l’exemple d’un ancien Ahmadi, qui était d’ailleurs sincère. Il avait pour maladie de lancer des fatwas qualifiant autrui de mécréant pour des broutilles. À titre d’exemple, quand on est en position assise lors de la Salat on est enjoint de pointer verticalement sur le sol les orteils du pied droit. Celui qui ne suit pas cette injonction est, quant à cette personne, proche de l’incroyance.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare : « Étant donné que je souffrais de la goutte, il m’était impossible de pointer verticalement mes orteils sur le sol pendant que je récitais la Tashahhud. Je le faisais quand je ne souffrais pas du pied. Si le Hafiz (la personne évoquée plus haut) était vivant, il m’aurait peut-être traité de mécréant avant la fin de la journée ! »

Il existe cette catégorie d’individu existe : il lance ces fatwas de Kufr car ne pas pointer verticalement au sol ses orteils du pied droit [pendant la Salat] est une entorse à la sunna du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il en déduit que l’on ne croit pas dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cela signifie aussi que l’on ne croit pas dans le Coran. Et celui qui ne croit pas dans le Coran, ne croit pas en Allah l’Exalté et de ce fait l’on est mécréant.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) a cité ici l’exemple de cette personne impulsive, quoiqu’elle était sincère. Or, celui qui dissimule son identité, qui est faible dans sa foi et qui lance des fatwas contre autrui, tombe lui-même dans la catégorie des Fasiq à la lumière des définitions présentées plus haut.

Que tous ces accusateurs anonymes comprennent que cette action de leur part est une transgression des préceptes coraniques ; car le Coran affirme, qu’il faut, en premier examiner [le caractère de] celui qui a porté cette accusation. Si l’on prenait des mesures dans la foulée des accusations sans mener d’enquête, au lieu de progresser, la djama’at régressera. Ni le Calife ni la Nizam-e-djama’at ne mèneront d’enquête en ce cas : on commencera à suivre les souhaits des autres et cela ne mènera point au progrès. Chaque individu viendra et exigera qu’on rende un verdict en accord à ses souhaits.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare : « Même si nous savons que le plaignant est très prudent, vertueux et sincère, s’il porte une accusation à l’encontre d’une tierce personne, on mènera certainement une enquête sur l’affaire. »

Même si l’on est certain que l’accusateur est un sincère, vertueux, juste et qu’il ne commet pas de faute, il faudra connaître le fond de l’affaire, car aucun individu ne peut affirmer qu’il faudra accepter telles quelles toutes ses allégations et rendre un verdict en accord à ses déclarations.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) commit une erreur [dans la récitation du Coran] lors de la Salat. Ali (r.a.) faisait partie des fidèles et il cita [la partie manquée] lors de la récitation. Cela avait déplu au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui lui demanda : « Qui t’a demandé de citer cette partie ? »

Ce mécontentement était peut-être dû au fait qu’Ali avait d’autres grandes responsabilités et qu’il devait laisser ces tâches insignifiantes à ceux à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait enseigné le Coran. Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare à propos de cette accusation anonyme : « Il se peut que l’accusateur soit une personne importante. Je lui conseille de laisser ces affaires aux autres et de se consacrer à ses tâches. »

L’accusateur n’a pas dévoilé son nom : étant donné qu’on ignore son statut on ne peut lui prodiguer des conseils. D’ailleurs, il a porté des accusations outrageantes à l’encontre de nombreux responsables, des Nazirs et des membres de la Lajna. Il affirme qu’untel possède tel ou tel défaut. D’une part, il accuse ces personnes de transgresser les préceptes du Coran et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Enfreindre les commandements de l’Envoyé de Dieu et du Coran est un très grand défaut. C’est pour cette raison que le plaignant souligne ces faits.

Le musulman qui ne transgresse pas les préceptes du Coran et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’est point condamnable. En tout cas, l’accusateur soutient que ces gens violent les commandements du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et du Coran. D’autre part, il est lui-même coupable quand il enfreint les règles concernant les accusations et les preuves qui doivent accompagner ses plaintes. La plupart des gens en sont coupables.

Quand ils m’écrivent [ces lettres anonymes] ils violent ces principes. Respecter les préceptes du Coran et appliquer la Sounnah sont les actions essentielles.

Le Saint Coran affirme que toute déclaration ouverte doit s’accompagner de preuves à l’appui et l’on mène une enquête. Mais si le nom même de l’accusateur est inconnu comment procéder ? D’ailleurs cela est contraire aux préceptes du Saint Coran. Le plaignant est donc en train d’enfreindre les lois du Saint Coran. La vertu réside dans le respect des préceptes du Saint Coran et du Saint Prophète (saw) : ne l’oublions jamais.

Même si on considère quelque chose désagréable en raison de son dégoût personnel ou à cause de l’influence sociale, si l’acte n’est pas condamnable selon les préceptes du Saint Coran et du Saint Prophète, cette action sera appropriée.

D’aucuns sont stricts dans certaines matières en raison de leur nature, de leurs coutumes et de leurs traditions. Or, leur approche n’a aucune valeur, même s’ils affirment agir au nom de la religion. Hazrat Mousleh Mawood (ra) explique ceci en référence à un récit du Messie Promis (as), récit qui a été relaté à maintes reprises en détail auparavant. Il est maintenant cité en relation à ce sujet. Hazrat Mousley Maw’oud (ra) déclare : « Une fois le Messie Promis (as) marchait sur le quai de la gare avec son épouse. L’interprétation de la Pardah – les règles régissant la modestie islamique – de cette époque était très stricte. Les femmes des grandes familles venaient à la gare dans des palanquins couverts des deux côtés par des rideaux. Elles étaient transportées jusqu’au train tout en étant assise à l’intérieur des palanquins et elles entraient aussitôt dans le wagon de train. Une fois dans le train, on fermait les fenêtres afin que personne ne puisse les voir.

Hazrat Mousley Maw’oud (ra) relate : « Ce type de Pardah était pénible et contraire aux enseignements de l’Islam. Le Messie Promis (as) quant à lui respectait les enseignements de l’Islam. L’épouse du Messie Promis (a.s.) portait la burka et sortait faire des promenades. Ce jour-là elle portait sa burka et le Messie Promis (as) marchait avec elle le long de la plate-forme. Le Premier Calife accompagnait Maulvi Abdul Kareem Sahib. Celui-ci était précipité et hâtive par nature et croyait que tout cela n’était pas de bon aloi. N’ayant pas le courage de parler au Messie Promis (as) directement à ce sujet, il s’est approché de Hazrat Khalifatul Masih I (ra) et lui a dit : « Quel est cet outrage ! Cela va faire couler beaucoup d’encre dans les journaux demain et les gens publieront des tracts disant que le Messie Promis (as) marchait sur la plateforme avec sa femme ! Allez le lui expliquer ! »

Hazrat Khalifatul Masih I (ra) a répondu : « Qu’y a-t-il de mal ? Je n’en vois aucun. Si vous en voyez, allez-y et dites-le lui vous-même ! » Ainsi Maulvi Abdul Kareem Sahib s’est approché du Messie Promis (as) qui était parti loin en marchant. Il est ensuite retourné la tête baissée. Hazrat Khalifatul Masih I (ra) relate : « J’avais envie de connaître la réponse qu’il avait reçue. Je lui ai demandé : « Quelle était sa réponse ? » Maulvi Sahib a déclaré : « Quand je lui ai parlé du qu’en-dira-t-on, le Messie Promis (as) a répondu : « En effet, que diront les gens ? Que Mirza Sahib marchait avec sa femme ? »

L’épouse du Messie Promis (a.s.) observait les règles de la modestie islamique et il n’y a rien de condamnable qu’un mari marche avec sa femme.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sortait aussi avec ses femmes. Une fois il a fait une course avec Ayesha (ra). Il l’a perdue. Après un certain temps, ils ont refait une course et cette fois-ci c’est le Saint Prophète (sa) qui a gagné. Le Saint Prophète a dit à Ayesha (ra) : « Cette victoire efface la dernière défaite ! » En bref, le Saint Prophète ne considérait pas comme inapproprié de sortir avec ses femmes.

Si l’Islam a autorisé une action, l’accomplir ne peut être condamnable. Ainsi, quiconque dépose une plainte contre autrui, cela signifie, qu’à ses yeux l’accusé transgresse les enseignements de l’Islam.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare à propos de l’accusateur : « Il affirme dans sa lettre qu’untel ou untel est de classe inférieure. Il y évoque aussi ses rancunes et ses critiques personnelles et familiales. Untel est un scélérat et le Calife lui a confié tel poste, dit-il. » La charia exige l’accusateur fournisse quatre témoins oculaires pour certaines des accusations qu’il a portées sinon sa plainte ne sera pas recevable. »

D’aucuns accusent autrui d’être coupable de relation illicite. Pour porter pareille accusation contre un couple, l’Islam exige que le plaignant produise quatre témoins.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare en outre : « Il est fort étrange que cette personne manifeste un grand sens de l’honneur pour la foi et pourtant il transgresse les préceptes du Coran. D’ailleurs, il profère contre autrui, des allégations interdites par le Saint Coran. De surcroît, le Coran a imposé une punition de quatre-vingts coups de fouet pour celui qui est coupable de pareilles accusations mensongères.

En d’autres termes, il viole une injonction claire de la charia et il affirme qu’untel transgresse les commandements du Saint Coran, quand, en réalité, il est lui-même coupable de cette infraction.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare plus loin : « Voyez le statut de celui qui a porté cette accusation ! Tout d’abord, il n’a pas divulgué son nom. Puis il n’a pas fourni les preuves requises. Je ne suis pas au-dessus des lois de la charia, ni le Messie Promis. Le Saint Prophète était, lui aussi, obligé de suivre les lois de la charia. La charia impose une punition pour les accusations portées par cet individu. Elle a précisé une procédure appropriée pour la déposition de témoins et il est essentiel de la suivre. Ici l’accusateur souhaite que d’autres soient punis pour avoir enfreint une loi du Saint Coran, mais il veut quant à lui éviter toute punition.

Hazrat Mousley Maw’oud (ra) déclare : « Je me souviens d’une blague de mon enfance. Je l’ai beaucoup appréciée à l’époque et j’en souris même, quand je m’en souviens. A l’école un de nos professeurs avait adopté la méthode suivante : si un étudiant répondait à sa question dans le temps alloué, il avait la position la plus élevée dans la classe. Nous étions tous debout et il a posé une question. L’un des étudiants a levé sa main et a donné la réponse. Un autre étudiant a levé la sienne et a dit : « Maître ! Cette réponse est incorrecte. » L’enseignant a dit au premier élève de descendre et a demandé à l’autre de monter. L’élève qui venait de descendre a répliqué : « Maître en indiquant ma faute, il a mal prononcé le « incorrect ». Cette mauvaise prononciation est une faute. » Le maître a reconduit l’étudiant à sa position initiale et a déplacé l’autre vers le bas.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare : « Ainsi est le cas de certains accusateurs. Indépendamment du fait que leur allégation est vraie ou non, la façon dont ils la présentent est condamnable. Par conséquent, ils méritent une punition en voulant faire châtier l’autre. Ensuite ils s’exclament que personne n’attrape le coupable, mais qu’au contraire on punit celui qui attire l’attention vers le coupable. Que peuvent faire ceux habilités à sanctionner ? Ils sont obligés de suivre la charia. Si vous souhaitez établir la loi du Saint Coran, vous devez aussi appliquer la loi de Dieu à votre personne. Il n’est point juste que vous souhaitiez que la loi divine s’applique aux autres mais pas à vous.

Je demande à ceux critiquent autrui de reconnaître leur statut.

D’aucuns accusent anonymement les autres, car ils n’ont aucune considération à leur égard. De plus, ils présentent comme preuves pour appuyer leurs accusations qu’untel appartint à telle famille et qu’il ne mérite aucune considération ou qu’untel a tel défaut. Ces allégations sont infondées et en conséquence les accusateurs sont ceux qui, en réalité, ne méritent aucune considération. Nous devons suivre les commandements d’Allah l’Exalté, et c’est Lui qui est notre Seigneur, et le Seigneur de tout le monde, c’est lui qui est le Pourvoyeur, le Nourricier, et donc si nous obtenons tout cela de la part d’Allah l’Exalté, nous devons suivre Allah l’Exalté et non ceux qui portent ces accusations. Comme je l’ai mentionné, ces accusateurs souhaitent que les autres soient condamnés selon la charia, alors qu’ils veulent être exemptés de ses règles. Ils deviennent eux-mêmes leurs propres juges. Quand la vérité sur l’affaire éclatera de telles personnes seront aussi condamnées selon la charia.

Dans certains cas, les témoins sont nécessaires. Sans témoins l’affaire n’a aucune valeur. Cette affaire sera ensuite jugée à la lumière de la charia et du Saint Coran. Parfois on dit qu’untel a pu s’innocenter en faisant de faux serments. Une dispute entre deux personnes fut présentée au Saint Prophète (saw). Il déclara : « Selon le commandement d’Allah l’Exalté, l’un d’entre vous doit prêter serment. » L’autre déclara : « C’est un menteur. Il est capable de jurer cent fois ! » Le Saint Prophète (saw) répondit : « Je dois prendre une décision selon le commandement divin. S’il est coupable de parjure, son cas est entre les mains d’Allah. Il le punira Lui-même. »

Il faut toujours garder à l’esprit qu’après une accusation, l’affaire ne sera pas jugée selon les principes fixés par l’accusateur. Après la plainte, la décision sera prise conformément aux préceptes divins. Ainsi là où deux témoins sont requis, il faudra en présenter deux. Là où quatre témoins sont requis, il faudra en présenter quatre. L’affaire sera étudiée en fonction de cela et une décision sera ensuite prise. Nous aurons du succès en conformant le règlement de nos affaires et nos décisions aux commandements divins. Ne forcez pas la Nizam-e-djama’at et le Calife à prendre des décisions conformément à votre ego et à vos propres intérêts.

Qu’Allah permettent à ceux qui portent ces accusations de faire preuve de plus de sagesse. S’ils croient qu’ils ont raison qu’ils fournissent toutes les preuves, qu’ils divulguent leurs noms et leurs adresses et qu’ils participent à l’investigation. De même, lorsqu’on voit qu’il y a un dysfonctionnement avéré dans le système de la djama’at, on doit être courageux et venir de l’avant pour émettre des plaintes à ce sujet. On doit aussi défendre ce qu’on avance. Qu’Allah permette aussi à l’administration de la djama’at de faire preuve de sagesse, que ceux qui ont été désignés par le Calife pour prendre des décisions puissent les prendre en respectant chaque aspect de la justice, en suivant les commandements d’Allah l’Exalté, et en respectant la Sunnah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Après les prières, je dirigerai les prières funéraires de certaines personnes. La première est celle d’un martyr qui s’appelait Sheikh Sajid Mahmood Saheb, fils de Sheikh Majeed Ahmad Saheb. Il avait 55 ans et habitait dans le quartier Gulzaar Hijri dans le district de Karachi. Nous appartenons à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons. Selon les détails reçus, Sheikh Sajid Mahmood Saheb était fournisseur en pièces détachées pour les moulins à farine à Goulshan Mamar à Karachi. Le 27 novembre 2016, à l’heure de la prière de Maghrib, il se rendait chez lui après avoir fait ses courses et il était assis dans sa voiture quand des assaillants inconnus à moto lui ont tiré dessus à quatre reprises : ils sont retournés, ont tiré quatre balles de plus et se sont enfuis. Une balle a atteint le côté droit du torse de Sajid Mahmood Saheb, et est sortie du côté gauche en traversant ses côtes. Une autre balle a touché sa jambe. Sajid Mahmood Saheb a été immédiatement transporté à l’hôpital le plus proche d’où il a été transféré à l’hôpital d’Agha Khan. Il n’a pas pu être réanimé et est tombé en martyr avant même d’avoir reçu les soins.

C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Sheikh Fazl Kareem Saheb, son arrière-grand-père est le premier Ahmadi de la famille. Il avait prêté allégeance sur la main du deuxième Calife en 1920. Le père du martyr, Sheikh Majeed Ahmad Saheb a quitté Kanpoor pour s’établir à Lahore lors de la création du Pakistan. Il s’est installé à Karachi en 1961. Le grand-père paternel du martyr, Khawja Muhammad Shareef Saheb a été président de la Communauté Ahmadiyya de la porte de Delhi, à Lahore. L’arrière grand-père maternel du martyr, Hazrat Alladin Saheb, était un compagnon du Messie Promis. Seth Muhammad Sidddeeq Bani Saheb de Calcutta est le grand-père maternel de l’épouse du martyr. Le martyr a complété sa licence et a connu 5 ans de conditions extrêmement difficiles. Ensuite il a lancé un commerce de pièces de rechange pour les moulins à farine. Dieu a beaucoup béni son commerce qui s’est élargi.

Le fils du martyr, Harith Mahmood Saheb est l’assistant du Qaid du Majlis et le secrétaire Wasaya de Gulshan-e-Iqbaal à Karachi. Le fils, après avoir complété ses études d’expert-comptable a rejoint le commerce de son père. Le martyr possédait d’innombrables qualités.

La fille du martyr Sana Mubashara étudie à Karachi. Elle avait obtenu une bourse d’études de six mois aux États-Unis d’Amérique où elle a suivi une courte formation.

Le martyr avait un amour indescriptible et un lien très fort avec le Califat. Il conseillait souvent ses enfants à rester attaché au Califat et au système de la communauté. Il contribuait énormément dans les fonds financiers de la djama’at et conseillait aussi son fils en faire de même. Il se souciait toujours de ses contributions et avait placé une caisse séparée dans son magasin où il plaçait régulièrement ses contributions financières. Dans son commerce, il était très franc et très honnête, il veillait toujours à être véridique et il était très indulgent. Il était très aimable envers ses frères et sœurs et ne se fâchait jamais.

Le défunt possédait un caractère pur. Il avait un très grand respect pour les liens de parentés. Il avait donné à ses deux magasins les noms de son défunt père et défunt beau-père. Il traitait avec grande aménité les parents de son épouse. Il traitait tous ses amis et ses proches avec une grande sincérité. Il ne ressentait aucune antipathie et aucune rancœur à l’égard de quiconque.

La description que je viens de faire est le résumé de tous les rapports reçus au sujet du martyr. La mère du martyr est très malade ces jours-ci. Et en raison de sa maladie il était difficile de lui informer à propos du martyr de son fils. Or, quand elle l’a su et qu’elle a vu la dépouille de son fils elle a dit spontanément : « Mon fils est un martyr et personne ne va pleurer. » Elle a répété cette phrase à maintes reprises.

L’épouse de la défunte a écouté la nouvelle du martyr de son mari en faisant preuve d’un grand courage et d’une grande détermination. Elle a fait preuve d’une grande persévérance.

Son fils relate : « Mon père était imbu d’un très grand calme et il avait une très grande confiance en Dieu. Il répétait souvent que Dieu lui avait conféré un grand honneur qui dépassait son entendement. Il était très régulier dans ses actes d’adoration. »

Ses proches témoignent que le défunt était très simple et très humble. Ils étaient à 11 frères et sœurs. Ils sont tous mariés. Le défunt les traitait tous avec grande compassion et il était très attentif à leur égard.

Quand la situation de la djama’at s’était détériorée dans le district de Sakhar et que plusieurs personnes y sont tombées en martyrs, le défunt avait offert ses services pendant plusieurs jours.

Sa fille relate : « Après le décès de mon père, je l’ai vu en rêve dans un grand jardin qui réunissait des gens imbus de spiritualité. Tous portaient des vêtements brillants et blancs. Mon père jouissait d’un éminent statut, tout le monde l’avait entouré et faisait montre de leur joie. Quand mon père partait dans une direction tout le monde le suivait comme dans une procession. »

La mère du martyr est très faible. Elle n’arrive pas à se déplacer. Après le martyre de son fils elle lui a vu en rêve et s’était adressée à elle. Il lui a dit qu’il était très content là où il se trouvait, qu’il était serein et lui disait de ne pas s’inquiéter pour lui. »

Le défunt laisse derrière lui sa mère, son épouse Mansourah Yasmine, son fils Sheikh Harith Mahmoud, sa fille Thana Mubasharah, quatre frères et six sœurs. Qu’Allah exalte le statut du martyr et qu’il fasse que ses enfants marchent sur ses pas.

La prochaine prière funéraire sera celle de Shaikh Abdul Qadeer, fils de Shaikh Abdul Kareem, qui était un Darwesh de Qadian. Il est décédé le 26 novembre 2016 à l’âge 92 ans des suites d’un arrêt cardiaque. À Allah nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.

Hazrat Abdullah Sanouri, compagnon du Messie Promis (as), était le premier Ahmadi de sa famille. En novembre 1947, lorsque la dernière délégation a pris la route au départ de Qadian, le défunt accompagnait sa mère malade sur le camion. Celle-ci a fait arrêter le véhicule près de la frontière et lui a demandé de rester à Qadian pour protéger le quartier général. Ainsi le défunt fait parti des Darwesh de Qadian.

Il avait beaucoup d’affection et était sincère envers le Califat et l’organisation de la djama’at. Il avait une grande confiance en Dieu. Il acceptait tout succès et tout échec comme étant le souhait de Dieu.

Il se comportait très bien envers sa femme, ses enfants et ses proches. Jusqu’à la fin de ses jours, il préférait accomplir ses tâches lui-même. Il a servi dans divers bureaux de l’Anjuman Ahmadiyya de Qadian. Son fils relate qu’étant donné que la Jalsa Salana s’approchait, le défunt avait acheté du ciment et de la peinture pour refaire les murs [de sa maison]. Cette même nuit, il m’a appelé et m’a dit : « Je crois que mon heure est arrivée. Je dois cinq cents roupies à quelqu’un. Il faut le rembourser. Il m’a parlé d’autres comptes à régler et après quelque temps il a rendu l’âme.

À Allah nous appartenons et c’est vers lui que nous retournerons. Il laisse derrière lui trois filles et un fils. Son fils Nasir Waheed est en train de servir la djama’at à Qadian.

La troisième prière funéraire est celle de Tanveer Ahmad Lone, de Nasirabad du Kashmir. Il était policier. Le 25 novembre il était de service dans le quartier Kolagaam. Des inconnus ont ouvert le feu sur lui et l’ont tué sur le coup. Il est aussi tombé en martyr, à Allah nous appartenons et c’est vers lui que nous retournerons. Il était très régulier dans les prières et les jeûnes. Il était vertueux, bienveillant envers les pauvres, humble, chaleureux et fidèle. Il était toujours prêt à aider les autres et plaçait sa confiance en Allah. Il était très régulier dans ses contributions financières et contribuait selon les taux fixés. Il aidait ses frères et sœurs cadets et il les encourageait aussi. Il était très soucieux de leurs études et de leur éducation.

Selon ses voisins il était, en tout point, respectueux des droits des voisins. Ses collègues disent qu’il était très actif dans l’accomplissement de ses tâches. Il n’était pas négligent ni paresseux. Hormis sa mère, il laisse derrière lui deux sœurs, six frères, sa femme et trois enfants innocents. Un de ses enfants est Waqfe Naw. Qu’Allah exalte le rang du défunt et que ses enfants soient toujours attachés à la communauté et au Califat et qu’ils soient pieux. Qu’Allah soit leur Soutien.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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