Sermons 2018

Mirza Khurshid Ahmad : un homme de Dieu

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 19 janvier 2018, Sa Sainteté le Calife a évoqué les qualités de Mirza Khurshid Ahmad Saheb, un dévoué serviteur de la communauté Ahmadiyya.

 Sermon du vendredi 19 janvier 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Deux jours auparavant, un ancien serviteur de la communauté, Sahibzada Mirza Khurshid Ahmad Saheb, est décédé. Inna lillahi wa inna ilaihi raji‘oun. Allah lui avait conféré l’honneur d’être en lien spirituel et physique avec le Messie Promis (a.s.). Selon la loi divine, tous ceux qui apparaissent sur Terre doivent un jour la quitter : tout est éphémère, hormis Allah l’Éternel. Or, chanceux sont ceux qui tentent de fixer un objectif à leur vie et de mériter le plaisir divin. Ils comprennent qu’il ne suffit pas d’être en lien physique avec un saint homme, un Ami de Dieu ou un Prophète pour avoir une vie accomplie ou pour mériter le plaisir divin. Les actions sont nécessaires pour ce faire. Le Messie Promis (a.s.) explique que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait à Fatimah : « Être ma fille ne te suffira pas pour mériter le plaisir d’Allah. Tente de conformer ta vie à ses commandements si tu souhaites en profiter. Même en ce cas, vis dans la crainte divine, afin qu’Allah exauce tes efforts et t’accorde une bonne fin de par Sa grâce. »

J’étais très proche du défunt Mirza Khurshid Ahmad Saheb et je le connaissais très bien. J’ai eu l’occasion de l’observer de très près. Beaucoup de personnes m’ont écrit à ce sujet : notamment qu’il respectait, dans la plus grande humilité, ses responsabilités eu égard à son Waqf et qu’il a tenté d’assumer toutes ses responsabilités.

Le défunt n’a jamais été orgueilleux en raison de sa lignée familiale. Il était présent à la Jalsa Salana de l’année dernière et m’a fait part de ses soucis quant à sa fin. Il a cité l’exemple du saint homme qui, au moment de rendre l’âme, disait : « Non pas encore ! Non pas encore ! ». Il est décédé ces paroles aux lèvres. Un de ses disciples a beaucoup prié afin d’en connaître la raison. Dans un songe, il a rencontré son maître et lui a demandé la raison de ses dernières paroles. Le saint homme a répondu : « Au moment où je mourrais, Satan est venu me voir et il m’a dit : « Tu as réussi à repousser toutes mes attaques et tu as accompli de nobles œuvres. » J’ai répondu : « Non, pas encore. » C’est-à-dire, tant que je ne rends pas l’âme, j’ignore la teneur de mes actions. Au moment de rendre l’âme, je disais à Satan, « Non pas encore ! » et Dieu a pris mon âme dans cet état. Je suis à présent au paradis. »

Voilà la méthode de ceux s’inquiétant à propos de leur fin. En tout cas, il m’a cité cet exemple-là. Le défunt avait saisi l’esprit du Waqf et il agissait en conséquence. Il est décédé avant-hier soir, vers 22.00, heures de Londres à l’âge de 85 ans. Le défunt était l’arrière-petit-fils du Messie Promis (a.s.) ; le petit-fils de Mirza Sultan Ahmad Saheb, c’est-à-dire, le fils aîné du Messie Promis (a.s.). Le défunt était le fils de Mirza Aziz Ahmad Saheb. Ce dernier était le petit-fils du Messie Promis (a.s.) : il lui avait prêté allégeance avant son père.

Le défunt est né le 12 septembre 1932 à Lahore. Le 21 avril 1945, il a rempli le formulaire de Waqf-e-Zindagi à l’âge de douze ans et demi, alors qu’il était en quatrième. Ensuite, il a complété son brevet à Qadian et a étudié à la TI College. Suite aux directives du deuxième Calife, il a fait sa maîtrise en langue anglaise à la Government College de Lahore. Le 10 décembre 1956, il a commencé à servir à la TI College en tant que Waqf-e-Zindagi, et a enseigné l’anglais pendant dix-sept ans. Il préparait ses notes avec grande diligence. J’étais aussi son élève et d’autres étudiants présentent le même témoignage : à savoir qu’il se préparait avec beaucoup d’attention et enseignait au prix d’énormes efforts. Le défunt maîtrisait à fond son sujet : c’est pour cette raison que ses étudiants l’appréciaient beaucoup.

En 1964, il s’est rendu au Royaume-Uni pour étudier la phonétique anglaise pendant un an à l’université de Leeds, grâce à une bourse d’études du Consulat britannique.

Je vous présente ses états de services. Lors des troubles de 1974, Sahibzada Mirza Khurshid Ahmad Saheb était, pendant deux ou trois mois, au service du troisième Calife. Il logeait dans la résidence du Calife. Suite à l’autorisation du deuxième Calife en 1962, une institution fut ouverte à Rabwah sous le nom de Dar-ul-Iqamat an-Nusrah pour aider et soutenir les orphelins et les enfants aux revenus modestes dans le cadre de leur éducation et formation. Par la suite, le troisième Calife a changé son nom en Mad-Imdad Tulaba. Le défunt était responsable de ce département de 1978 jusqu’en 1983, quand il a été placé sur la tutelle de la Nazarat-Ta‘lim.

Le 30 avril 1973, le défunt a été nommé responsable de la Khidmat Darweshan. Du premier mai 1976 à 1988, il était l’adjoint du Nazir-e-‘Ala. Il a aussi servi au sein de différents comités. D’octobre 1988 à septembre 1991, il a servi en tant que Nazir de l’Oumouré-Ama. D’août 1992 jusqu’en mai 2003, il a servi en tant que Nazir pour les affaires externes. Après mon élection comme Calife, je l’ai nommé au poste de Nazir-e-‘Ala et d’Amir de Rabwah. Le défunt a assumé toutes ces responsabilités avec la plus grande compétence. Il était aussi membre de la Majlis-e-Ifta et de la Qada Board pour environ 13 ans. En 1973, il a eu l’occasion d’accomplir le pèlerinage à La Mecque.

Hazrat Mousleh Maw‘oud (r.a.), le deuxième Calife, célébra le mariage du défunt le 26 novembre 1955. Il annonça par la même occasion le mariage de cinq ou six autres couples. Dans son sermon le deuxième Calife a déclaré à propos de Mirza Khurshid Ahmad Saheb : « Ce jeune homme, membre de notre famille, a aussi dédié sa vie pour la cause divine. Dieu a permis à Mirza Aziz Ahmad Saheb d’offrir à son fils une éducation supérieure. Ces jours-ci, il est en train de faire ses examens pour sa maîtrise en langue anglaise. Il est très bon en anglais. Je souhaite qu’il enseigne, à titre de professeur, dans notre collège. Il pourra aussi travailler sur les traductions. »

Allah a accordé au défunt six fils. Quatre sont des Waqifin-e-Zindagi et deux sont docteurs. L’un d’entre eux est un doctorant et il est l’adjoint du Nazir du département de l’éducation. Un autre travaille dans le département du conseiller légal, en tant qu’assistant. Il a étudié la loi.

Le défunt à aussi servi en différentes qualités au sein des organisations auxiliaires. De 2000 jusqu’en 2003, il a servi en tant que Sadr de l’Ansarullah du Pakistan.

Le docteur Mirza Sultan Ahmad, un de ses fils, relate que le défunt éprouvait pour le deuxième Calife une grande affection. Il souffrait depuis quelques années de troubles cardiaques. Lors d’un voyage à Okara, sa maladie s’était aggravée : un de ses fils et le docteur Nouri étaient partis le chercher et ils se sont rencontrés en cours de route. Mirza Khurshid Ahmad Saheb a relaté : « J’étais en train de prier en cours de route que je puisse rendre l’âme à Rabwah, la ville bâtie par le deuxième Calife et où il a été enterré. » Ceci démontre son amour et son affection pour le deuxième Calife.

Son fils relate : « Mon père se réveilla tout anxieux en pleine nuit lors de sa maladie et raconta ceci : « Dans un long rêve, j’ai vu des gens critiquer le deuxième Calife. Personne ne répliquait à ces attaques. » Ceci avait fort troublé le défunt qui ne s’est pas rendormi.

Selon lui, les adversaires nourrissaient à l’égard du deuxième Calife une haine des plus farouches, dépassant celle à l’endroit du Messie Promis (a.s.). Ils estimaient, à juste titre, que le deuxième Calife était l’architecte de l’administration de la Jama’at et qu’il l’avait renforcée. Sans ses actions, la Jama’at aurait disparu depuis fort longtemps. Certes c’est la communauté d’Allah et telle est sa destinée : or les adversaires se sont acharnés contre le deuxième Calife parce qu’il a doté sa communauté d’une administration puissante et efficace.

Le défunt était membre de l’équipe constituée par le troisième Calife en 1974. Il était au service du Calife et il logeait dans sa résidence. Environs un mois et demi après, il eut la permission de rentrer chez lui pour une ou deux heures, une fois par semaine. Ses enfants venaient le rencontrer dans la résidence du Calife. Le défunt relate que le troisième Calife passait des nuits blanches durant cette période : il se reposait sur une chaise. Il passait toute la journée ou toute la nuit dans les travaux de la Jama’at ou à prier. Ceux qui étaient de service ne dormaient pas non plus.

Le fils du défunt ajoute que celui-ci était aussi membre de l’équipe du quatrième Calife lors des troubles de 1984. Il relate qu’en situation de crise, le troisième et le quatrième Calife étaient tous d’eux d’une grande sérénité au lieu de sombrer dans la panique. Le défunt était aussi membre du cortège accompagnant le quatrième Calife de Rabwah à Karachi lors de l’émigration de ce dernier. Après les attentats du 28 mai 2010 à Lahore, en dépit de sa maladie, le défunt a pris en main la situation avec grand courage dans une atmosphère très tendue. D’ailleurs, en dépit de la chaleur, il dirigeait la prière funéraire de chaque martyr et accompagnait sa dépouille au cimetière.

Sahibzada Mirza Khurshid Saheb avait un grand respect pour le statut de chacun. Son fils, Mirza Adil Ahmad, relate que lorsqu’on envoyait au défunt des rapports locaux de Rabwah, parfois par négligence on abrégeait la locution « que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui » par la lettre ص après le nom du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) alors qu’on inscrivait la formule « paix soit sur lui » en intégralité après le nom du Messie Promis (a.s.). Le défunt demandait que l’on respecte le rang de chaque [prophète] et d’écrire la formule « que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui » en intégralité après le nom du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le défunt était très régulier dans ses prières et ne combinait jamais les Salat sauf dans des cas exceptionnels. À l’hôpital avant son décès, il accomplissait chacune de ses Salats aux heures prescrites hormis quelques-unes.

Durant ses derniers jours, le défunt servait en tant que Nazir-e-‘Ala : ceci impose de lourdes responsabilités et il s’inquiétait beaucoup des affaires de la Jama’at et des procès intentés contre [ses membres]. À maintes reprises, à l’hôpital, il demandait quand telle affaire sera jugée au tribunal et quels sont les derniers rapports à leur propos. En tant que Nazir-e-‘Ala et Amir de Rabwah, il était convié à l’occasion des réjouissances et de mariages. Il s’y rendait sans faute en disant que cela faisait partie de ses responsabilités et qu’il représentait le Calife. Il se rendait aussi chez ceux frappé par les malheurs et les décès. Il visitait également les nécessiteux et s’enquérait au sujet des malades. En dépit de sa maladie, il arrivait au bureau à l’heure et y restait jusqu’à la clôture : c’était là une de ses distinctions. Durant ses derniers jours, constatant que de nombreux employés étaient absents, il avait émis une circulaire dans lequel il disait que s’il était, lui, capable de venir à l’heure au bureau, alors pourquoi pas les autres ? Il faisait montre de rigueur administrative là où cela était nécessaire tout en conseillant avec bienveillance.

En tant que représentant de l’Anjuman, il eut l’honneur de diriger la prière funéraire du troisième Calife à Islamabad (Pakistan), où il avait rendu l’âme. Le quatrième Calife était aussi présent là-bas et il insista à ce que Sahibzada Mirza Khurshid Saheb dirige la prière étant donné qu’il était le représentant de l’Anjuman. Le défunt eut aussi l’opportunité de laver la dépouille du troisième Calife.

Lors des troubles de 1974, relate Mirza Ghulam Ahmad Sahib, le défunt était de service auprès du troisième Calife pendant environ trois mois. Quand la situation fut rétablie, le Calife lui permit de rentrer, mais de se présenter tous les matins à l’heure du petit-déjeuner pour certains travaux et pour donner son rapport. Il prenait donc les directives du Calife et se présentait, sans faille, le lendemain pour faire son rapport.

Mirza Ghulam Ahmad Saheb relate que le lendemain de son élection, le quatrième Calife égara l’anneau du Messie Promis (a.s.) sur lequel était inscrit le verset « Alaysallaho… ». Le Calife était très inquiet à ce propos et fit venir Mirza Khurshid Ahmad Saheb étant donné sa fidélité à l’égard de tous les Califes, et lui demanda de chercher l’anneau perdu. Le défunt réussit à le retrouver, par la grâce d’Allah.

L’épouse de Mirza Khurshid Ahmad Saheb décéda l’année dernière. Par la suite, la santé du défunt se détériora ; il était d’ailleurs cardiaque depuis quelque temps. Je lui ai demandé de venir à la Jalsa. Il a dit dans un premier temps qu’il lui serait impossible de faire le déplacement. En fin de compte il est venu à Londres : il a joui ici d’une bonne santé et il est resté de très bonne humeur. Quel que soit le climat, il venait me rendre visite tous les soirs, régulièrement.

Madame Fozia Shamim Saheba, Sadr de la Lajna Imaillah de Lahore, est la fille de Hazrat Nawab Amatul Hafiz Begum Sahiba, la fille cadette du Messie Promis (a.s.). Elle relate : « Après sa nomination en tant que Nazir-e-‘Ala, les qualités de Mirza Khurshid Ahmad Saheb ont brillé davantage. Il était un serviteur très humble de la Jama’at. Je lui téléphonais à maintes reprises et s’il était en réunion il me rappelait par la suite. En de nombreuses occasions, je recevais des demandes urgentes d’aide sous l’égide du plan Maryam Shadi Fund. Je téléphonais au défunt, lui présentant mes excuses et l’urgence de la situation. Très calmement il me demandait de prendre des fonds de l’Amir Saheb ou de faire les arrangements de mon côté et qu’il m’enverrait l’argent par la suite. Il était imbu d’une compassion que je n’ai constatée en personne d’autre.

Une fois, une jeune femme de notre village est passée par une épreuve et elle était sur le point de s’égarer et n’acceptait aucun conseil. J’ai présenté le cas au défunt : il s’en est occupé en faisant montre d’une grande bienveillance. Il m’a informé qu’il partait ces jours-là à Qadian – ce n’était pas à l’époque de la Jalsa – et il m’a dit, par la suite, qu’il avait tout spécialement prié pour cette jeune femme à la Bait-ud-Dua à Qadian. Par la grâce d’Allah, elle est revenue sur le droit chemin et elle s’est mariée. Le défunt lui a envoyé un très bel ensemble de bijoux en guise de cadeau pour le mariage. Il m’a pris de ses nouvelles par la suite, faisant montre d’une grande compassion. Le défunt m’a toujours offert de bons conseils quand je lui en ai demandés. Il était très assidu dans ses prières. Où trouvera-t-on un homme aussi pieux que lui ? Il avait un cœur très tendre. Qu’Allah accorde au Califat un remplaçant et qu’il trouve aussi un remplaçant au sein de la famille du Messie Promis (a.s.). »

 Chaudhry Hamidullah Saheb, le Wakil-e-‘Ala du département Tahrik-e-Jadid écrit ceci à propos du défunt : « La Talim-ul-Islam College fut transférée de Lahore à Rabwah en 1954. Les enseignants de l’anglais non-ahmadis sont restés à Lahore. Mian Khurshid Ahmad Saheb a réorganisé, à zéro, le département de la langue anglaise en 1956. Il était très bon en anglais. Le niveau était très élevé durant son temps. Il était on ne peut plus bienveillant et indulgent. Il venait en aide aux indigents, à titre individuel et en tant que responsable de la Jama’at. Il m’a offert toute sa coopération lors de l’organisation de la Jalsa Salana, des Ijtemas du Khuddam ul Ahmadiyya et de l’Ansarullah, ainsi que lors de la Jalsa Salana de Qadian. Il partageait la peine et les joies des gens : il était toujours présent pour les mariages ou les décès. Lorsqu’une fois on avait omis d’informer Mirza Khurshid Ahmad Saheb du décès d’un ancien bénévole de la Jalsa Salana, il en fut tout désolé. »

Tufail, employé de la Nazarat-e-Uliya, raconte : « Le défunt possédait d’innombrables qualités, tant et si bien qu’il m’est impossible d’en faire mention. Il était très bienveillant, très affectueux, humble et doux de cœur. Il faisait preuve d’une grande affection à l’égard de ceux qui souffraient ou étaient en difficulté. Il était certes très simple, mais d’une personnalité vraiment digne. Le défunt était imbu d’une grande affection. J’ai eu l’occasion de travailler sous lui pour environ dix ans. Jamais je ne l’ai vu en colère. Il guidait avec une énorme compassion quiconque commettait des fautes. »

Khawaja Muzaffar Saheb, missionnaire travaillant dans la Nazarat-e-Uliya raconte : « Le défunt a fait preuve d’une patience d’ange et d’une grande dignité au cours de sa maladie. J’ai eu l’occasion de le servir de près pendant une longue période. Il était plus bienveillant qu’un père, doux de cœur et toujours prêt à servir l’humanité. Quand un indigent, homme ou femme, venait le rencontrer, il autorisait qu’on lui offre ce dont il ou elle avait besoin, qu’il s’agisse de provisions, d’un lit, d’un téléviseur ou d’une aide financière. Parfois, quand un demandeur d’aide partait, il me demandait de me rendre chez lui, pour prendre de ses nouvelles. Quand je lui présentais mon rapport le lendemain, il me confiait que son cœur disait que cette personne était dans un plus grand besoin. »

Il ne se contentait pas de répondre à ces besoins : il menait aussi une enquête afin d’offrir l’aide la plus appropriée.

« Le défunt était d’une grande bienveillance, calme, souriant et indulgent. Suite aux doléances d’un individu ou du non-respect du souhait d’un autre, il nous conseillait à ce propos avec beaucoup d’affection. Il savait écouter autrui dans un grand calme pour de longues périodes. »

Écouter les paroles d’autrui dans le plus grand calme est une obligation qui incombe à tout responsable de la Jama’at. En agissant de la sorte, l’on pourra résoudre nombre de problèmes et de doléances.

Le missionnaire ajoute : « Un individu présenta un jour sa requête au bureau. Tout impatient, il déchira sa requête en mille morceaux, dans un accès de colère. Le défunt resta là, silencieux : sans doute priait-il pour lui. J’étais à côté et cette insolence me déplut. Je voulus dire quelque chose mais le défunt m’en empêcha ; « Chacun agit à sa manière, » dit-il. Il avait un calme, une indulgence et une patience à envier. En dépit de sa faiblesse due à sa maladie, il était d’une grande endurance.

Il avait aussi bonne mémoire et ses pensées étaient des plus profondes. Des centaines de lettres et de rapports passaient entre ses mains ; souvent, alors qu’un dossier était déjà classé et que le demandeur faisait une requête de prière ou d’autres demandes, le défunt se souvenait de tout sur son dossier avant que son employé n’en trouve le fichier sur l’ordinateur. Il se rappelait des dispositions prises, des directives, du nombre de feuilles. Il se souvenait de tous les dossiers de son bureau et les maîtrisait à fond. »

Rashid Javed, le Nazim de la Qadha relate ceci : « Dans un cas de conflit conjugal, un mari souhaitait la réconciliation et l’affaire était presque réglée. Or, la femme insista qu’il lui remboursât une somme qu’il lui avait empruntée, en dépit de la situation financière difficile de ce dernier. Je suis parti voir le défunt et je lui ai demandé d’offrir une partie de la somme et que je ferais le nécessaire pour le reste. Je lui ai dit toutefois qu’étant donné son éminent statut, il pouvait offrir la somme dans son intégralité. Il m’a dit en riant : « Envoyez-moi cela en écrit, si cela aidera à les réconcilier. »

On leur offrit la somme demandée et le conflit fut résolu en quelques minutes.

Rabbani, de la Fazl Umar Foundation écrit : « Mes sœurs étaient venues à Rabwah pour se faire traiter pour une maladie de peau. Pour des questions d’hygiène, je souhaitais qu’elles logent dans les nouveaux bâtiments de la Dar-ul-Ziafat et j’en ai fait la requête. Mes sœurs avaient besoin d’une permission exceptionnelle en raison des règles de l’administration. Elles étaient très embarrassées à ce propos, se demandant une si grande personnalité aurait le temps de les recevoir en dépit de ses occupations. Elles sont parties le voir : le défunt les a traitées comme ses filles à l’instar d’un père bienveillant. « Il a tout de suite dissipé nos soucis, et nous a accordé la permission requise. Cet incident a renforcé notre foi ainsi que notre confiance dans l’administration de la Jama’at, disent-elles. »

Munawar Majoka, l’Amir Saheb du district de Khushab relate : « Le défunt était quelqu’un de vraiment noble, toujours prêt à servir autrui. Il était très attentif quant aux moindres aspects de ses responsabilités. Il était d’une grande bienveillance à l’égard des pauvres et s’acquittait de ses responsabilités dans leurs moindres détails. Voici un incident qui laissera gravée dans ma mémoire la noblesse de son caractère. En 2015, deux femmes de milieu modeste sont venues me rencontrer au bureau pour m’annoncer que le Nazir-e-‘Ala (le défunt) les avait envoyées chez moi afin que je recommande et signe leur demande d’aide. Après notre entrevue, nous avons décidé de les aider au niveau du district au lieu de les envoyer au centre. D’ailleurs, j’ai envoyé ces deux dames chez le secrétaire Oumour-e-Ama du district qui leur a fourni l’aide nécessaire. Le lendemain, au bureau j’ai reçu un appel de la part du défunt : il m’a demandé à propos des deux femmes qu’il m’avait envoyées pour signer leur papier et pour leur recommandation. « Elles ne sont pas retournées pour recevoir leur aide et je m’inquiétais que vous les ayez renvoyées. Veuillez s’il vous plaît faire le nécessaire afin qu’elles reçoivent leur aide au moment requis. » J’ai assuré au défunt qu’elles avaient reçu leur aide au niveau du district. Ces faits minimes mettent en exergue la compassion du défunt à l’égard des indigents et de l’humanité, son souci du détail et sa noble personnalité. »

Tous nos responsables doivent être conscients à cet égard et faire suite à toute demande. Les requérants font le suivi nécessaire. Or, les titulaires de postes doivent, eux aussi, faire le suivi tant le dossier n’est pas clos et que la plainte n’a pas été adressée. Ils doivent tenter de résoudre l’affaire au lieu de la renvoyer sur un autre. Si tous les titulaires de postes ont cette habitude, nombre de nos problèmes seront résolus.

Hafiz Muzaffar Saheb dit ceci : « Je suis témoin de l’amour et de la fidélité du défunt à l’égard du Califat. Il a assumé toutes ses responsabilités jusqu’à son dernier souffle, ne négligeant en aucun point son obéissance à l’égard du Califat et de son engagement. Il consacra toute sa vie à assumer ses devoirs envers Dieu et Ses créatures. Le défunt a occupé des postes importants : or, il était d’une grande humilité et respectueux des principes. Le défunt était une référence quant à l’accomplissement de la prière en congrégation. Quand il a été nommé Sadr de l’Ansarullah, il a mis beaucoup d’accent sur l’accomplissement de la Salat en commun. Voire le défunt commentait : « Vous direz peut-être que je ne répète que ce point. Or, c’est une responsabilité qui m’incombe et j’en ferai des rappels. »

Or, j’ai constaté que loin d’accomplir la prière en commun, certains responsables ne l’accomplissent même pas.

« En été comme en hiver, il quittait le bureau à l’heure requise pendant toute sa vie. Il venait au bureau à l’heure avec régularité et en cela il était pour nous un exemple. »

Muhammad Anwar, un des employés de la Nazarat-e-‘Uliya relate : « Il est impossible d’oublier la bienfaisance, les faveurs et l’amour du défunt. En dépit de son âge et de sa maladie, il venait au bureau à l’heure requise et s’occupait de ce qu’il devait faire. Il accordait priorité au service de la religion sur sa propre personne. Il était venu au bureau pour la dernière fois le premier janvier et il arrivait à peine à respirer. Sa difficulté était visible ; or, il a tenté de son mieux de la cacher, en disant qu’il n’allait pas bien ce jour-là et qu’il rentrerait plus tôt. Cela ne signifiait pas pour autant qu’il n’allait rien faire. En effet, il a demandé au secrétaire d’apporter chez lui tout le courrier qu’il devait signer dans les plus brefs délais. Quand il a signé quelques formulaires d’Al-Wassiyah, le secrétaire lui a demandé de signer le reste après. Mais, il a insisté qu’il allait tout signer. Par la suite, il a donné quelques directives. Puis, il a rencontré des Nazirs et des officiers. Par ses actions, il nous a expliqué comment rendre service à la religion et quel est l’esprit du Waqf. »

Le missionnaire Mohammad Afzal relate : « Dans la mosquée, il avait toujours la tête baisée. Au cours du mois du Ramadan, le défunt se consacrait à l’étude du Coran régulièrement après la prière d’Asr. Si quelqu’un lui présentait son cas, il l’écoutait tout sereinement et lui présentait la solution. » Tout habitant de Rabwah en était témoin.

Le missionnaire ajoute : « J’étais, à une occasion, très inquiet lors de mes études à la Jamia. Les faits dépassaient mon entendement et la prière était mon unique solution. Je suis parti rencontrer Mirza Khurshid Saheb dans son bureau. En dépit d’être très occupé, il m’a accueilli dans son bureau. Je lui ai présenté mon cas, dans le seul but qu’il prie pour moi. Ayant tout écouté , il m’a posé des questions à propos de mes soucis. Je ne pensais pas qu’il allait me consacrer autant de temps. Mais il a fait montre d’une grande compassion à mon égard et m’a consacré du temps. Je me suis senti léger et animé d’un nouvel espoir quand je suis sorti de son bureau. »

Il incombe ainsi à tout responsable d’offrir ce réconfort à autrui.

Le missionnaire Mohammad Afzal ajoute : « Le défunt était la personnification de la bonté et de la bienveillance. Un ami m’a raconté qu’il apprenait, tout adolescent, à conduire une moto. Il dit : J’ai fait une chute dans le jardin extérieur, devant la maison de Mian Khurshid Saheb. Il était en train d’arroser le jardin. J’étais tout inquiet et embarrassé. Premièrement j’étais en tort, et deuxièmement je roulais alors que je n’avais pas l’âge de conduire, et de plus je suis tombé devant lui. Une autre personne à ma place aurait été sévèrement grondée, car le jardin avait été endommagé. Mais il était si gentil et doux de nature qu’il se retourna et m’aida à me relever, et me demanda si j’étais blessé, en me conseillant gentiment de prendre soin de ma vie. »

Il se comportait avec amour envers les Missionnaires et les personnes qui ont dédié leur vie. Malgré le fait qu’il avait une grande connaissance, il était humble et doux, et il mentionnait le fait qu’il avait peu de connaissances. Lors de la première journée de remise des diplômes de Shahid à la Jamia Ahmadiyya, je l’avais nommé comme mon représentant, et dans son allocution [à l’occasion de la cérémonie] de remise des diplômes il a déclaré aux étudiants : « Toute ma vie durant, j’ai eu l’habitude d’écouter les paroles des missionnaires et des savants ; comment pourrai-je parler en leur présence ? » Ensuite il leur donna beaucoup de conseils, et dit : « Je n’ajouterai qu’une chose : ce qui est très important, extrêmement important, c’est d’écouter les paroles du Calife attentivement, de méditer à ce propos ; et nous, les responsables de la Jama’at, et vous, qui êtes devenus des missionnaires, nous devons tous les mettre en pratique au mieux de nos capacités. Nous devons considérer ces conseils comme très précieux, et essayer de notre mieux de les mettre en pratique, et nous devons aussi prier qu’Allah nous permette de le faire. »

Le missionnaire de Bado-Mali, Masood Saheb écrit : « J’ai rencontré Mian Saheb à plusieurs reprises, et toutes nos rencontres étaient emplies de gentillesse. C’était quelqu’un de très aimant, de très gentil, et il avait de grandes qualités. Il était la personnification de d’humilité : dès que quelqu’un rentrait dans son bureau il se levait pour le saluer et lui serrait la main, même si c’était un enfant. Dès qu’une personne venait le rencontrer, il mettait de côté ses tâches importantes, et il l’écoutait avec grande attention, intérêt et grande concentration, et il côtoyait facilement les autres. »

C’est pour cette raison que tout le monde venait le voir avec leurs problèmes respectifs.  Tout le monde a écrit à peu près la même chose. Dans son bureau il se comportait de la même manière avec tout le monde, peu importe que les gens soient pauvres, riches, qu’ils aient des responsabilités au sein de la Jama’at ou qu’ils soient de simples ahmadis. Il réagissait rapidement quand quelqu’un formulait une demande, comme si la personne était quelqu’un d’extrêmement importante.

Docteur Nouri Saheb écrit : « Il se préoccupait bien plus que les autres des ressentis, des besoins, et des sentiments des gens. » Il ajoute : « Je me souviens qu’un patient bénéficia d’une réduction de 50% pour une opération d’angioplastie, et par la suite lorsqu’il a contacté le Nazir-e-‘Ala, il lui fit une remise totale et il me disait souvent : « Le Calife m’a demandé d’aider au mieux les patients dans le besoin, et qu’il est important qu’on mette cela en pratique. » Il ajoute : « Lorsqu’il était hospitalisé, il me demanda de prendre de l’argent à son fils et d’acheter des pulls comme cadeau pour tout le staff infirmier et pour les stagiaires. Il valorisait énormément le travail des autres. »

Le docteur Nouri continue : « Un jour il m’a écrit : « Il y a certains ordres de sentiments qu’il est impossible d’exprimer en face-à-face. C’est ce genre de sentiments que j’éprouvais à votre égard lorsque je vous quittais (c’est-à-dire l’hôpital). Qu’Allah l’Exalté vous en offre la meilleure récompense. » »

Ensuite le docteur Nouri écrit : « Il avait un amour incommensurable pour l’institution du Califat ; il avait de plus un lien très particulier avec l’institut Tahir Heart. Il me dit : « Nouri, l’institut Tahir Heart est tel un enfant du Calife ; qu’Allah l’Exalté bénisse ce souhait du Calife, et fasse que cet endroit devienne véritablement un modèle de maison de la guérison (Dar-ush-Shifa).’ » Il déclara ensuite à Nouri Saheb : « Je prie quotidiennement qu’Allah concrétise tous les souhaits du Calife. »

Nouri Saheb écrit : « Pendant sa maladie, j’établissais son rapport médical… » (Nouri Saheb m’envoyait quotidiennement son rapport médical). « Un jour prenant ma main il me dit d’une voix très émue : N’avons-nous aucune bonne nouvelle à envoyer au Calife mis à part des comptes-rendus de maladie et de souffrance ? »

J’ai reçu des lettres similaires de la part de nombreuses personnes : les gens ont mentionné ses qualités ; tout le monde a mentionné son humilité, et sa compassion. Une fois il fit part à ma femme de l’amour qu’il portait pour le Califat. Ma femme lui dit : « Vous priez pour le Calife, mais priez également pour moi et les enfants ! » Sur ce il répondit : « Dans mes prosternations dédiées aux prières pour le Calife, je prie également pour sa femme et ses enfants. », et il le dit cela d’une voix tremblante d’émotion.

Il faisait preuve d’un grand degré d’obéissance envers l’Amir et les grands responsables. Pendant les jours où le quatrième Calife était malade, en l’an 2000, nous étions, Mirza Khurshid Ahmad Saheb et moi, ici à Londres ; à cette époque-là j’étais Nazir-e-Ala. Nous étions légèrement en désaccord sur un point, et il m’avait contredit sur un ton un peu sec. Je suis rentré de Londres quelques jours avant lui, je suis parti à Rabwah où il m’a rejoint quelques jours plus tard. Il est venu dans mon bureau, et il s’est assis, très sérieux. Il m’a dit : « Je viens m’excuser ; j’ai commis une très grande erreur. » Je lui ai demandé : « De quelle erreur parlez-vous ? Je ne m’en souviens pas. » Il m’a répondu : « A Londres, lorsque j’étais en désaccord avec vous, une petite expression de colère pouvait s’entendre dans ma voix, et cela va à l’encontre du respect que mérite un Amir, et pour cette raison je vous demande pardon, et vous demande de m’excuser. » Malgré le fait que je répétai que ce n’était pas grave, il continua à s’excuser. Il était si humble, et si respectueux envers l’Amir.

Lorsqu’il parlait de réforme, il mettait d’abord cela en pratique dans son propre foyer. Lorsqu’il s’occupait de la réforme des autres, il ne mettait jamais de côté la réforme de ses propres enfants. Il y a quelques années de cela, j’avais écrit une lettre aux membres de la famille du Messie Promis (a.s.) dans laquelle je leur rappelai leurs responsabilités. Je leur avais prodigué des conseils pour corriger des erreurs dont on m’avait fait part. Lorsque j’ai envoyé cette lettre au Pakistan, je lui ai demandé de réunir tous les membres de la famille et de lire ma lettre devant eux. Lorsqu’il a lu cette lettre devant eux, il était très ému et il déclara : « Je tiens à éclaircir que mes enfants ne sont pas exempts de ces critiques qui viennent d’être mentionnées, je les exhorte donc ainsi que leurs enfants, que nous devons faire en sorte d’éloigner toutes ces faiblesses, et que nous devons essayer d’être à la hauteur des attentes du Calife à notre égard. »

Tel était le degré de sa véracité et de sa Taqwa. Qu’Allah permette à ses enfants de perpétuer ses actions pieuses ; qu’Allah accorde à la Jama’at et au Califat Ahmadiyya des personnes aidantes, fidèles, sincères, et marchant sur la voie de la Taqwa.

Mirza Anas Ahmad Saheb m’a écrit à son sujet. Il est le fils aîné du troisième Calife. Il écrit : « Toute sa vie le frère Khurshid a servi le mouvement en restant aux pieds du Calife et ce jusqu’à son dernier souffle. Qu’Allah exalte son rang, qu’Il accepte ses services, et qu’Il le garde sous l’ombre de ses innombrables grâces et bénédictions. Il a rempli toutes ses responsabilités. »

Ce qu’il a écrit est juste. Il a en effet rempli toutes ses responsabilités. Qu’Allah l’Exalté nous permette à tous de remplir également nos responsabilités.

Après la prière, je vais diriger sa prière en l’absence de sa dépouille, Insha Allah.


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