Sermons 2015

La première mosquée ahmadie du Japon

Sa Sainteté le Calife a évoqué dans son sermon du 20 novembre 2015 prononcé à Nagoya au Japon, les responsabilités qui incombent aux ahmadis suite à l’inauguration de la première mosquée ahmadie en Extrême-Orient.

Sa Sainteté le Calife a prononcé son sermon du 20 novembre 2015 à la mosquée Bait-Ul-Ahad, à Nagoya, au Japon. Après le Tashahud et la Sourate Al-Fatiha, il a cité le verset 42 du chapitre 22 du Coran.

La première mosquée ahmadie au Japon

الَّذِينَ إِنْ مَكَّنَّاهُمْ فِي الْأَرْضِ أَقَامُوا الصَّلَاةَ وَآَتَوُا الزَّكَاةَ وَأَمَرُوا بِالْمَعْرُوفِ وَنَهَوْا عَنِ الْمُنْكَرِ وَلِلَّهِ عَاقِبَةُ الْأُمُورِ

« Ceux qui, si Nous les établissons sur la terre, observeront la Prière, et paieront la Zakāt, et enjoindront le bien et interdiront le mal. Et à Allāh appartient la décision finale de toutes les affaires. » (22 : 42)
Par la grâce d’Allah, aujourd’hui la Djama’at Islamique Ahmadiyya du Japon est en train d’inaugurer sa première mosquée. Qu’Allah la bénisse amplement et que ceux qui la fréquentent puissent atteindre tous les objectifs de sa construction.

Les musulmans non-ahmadis dépensent des millions de dollars pour construire de belles mosquées. Celle-ci est certes la première mosquée ahmadie au Japon, mais pas la première de ce pays, car il en existe déjà une centaine. Bâtir une mosquée ne signifie guère que nous avons atteint notre objectif dans ce pays. Certes, notre mosquée est considérée comme la plus grande du Japon en termes de capacité d’accueil. Or, ce fait n’est pas aussi important au point d’annoncer que nous avons atteint notre but. Évertuons-nous à respecter le serment que nous avons fait au Messie Promis (paix soit sur lui) et essayons d’atteindre ses objectifs. C’est-à-dire, forgeons une relation avec Dieu, respectons les exigences de Son adoration, acquittons-nous de nos devoirs envers autrui, rehaussons le niveau de notre conduite et transmettons le beau message de l’Islam à tout individu de cette nation.

L’avènement de la liberté religieuse au Japon avait engendré un intérêt pour l’Islam chez certains Japonais. Quand le Messie Promis (paix soit sur lui) en eut connaissance, il exprima le vif désir de transmettre le message de l’Islam véritable à cette nation. Il expliqua, il y a plus d’un siècle de cela, que les Japonais doivent recevoir le message authentique de l’Islam. Pourquoi accepteront-ils une religion morte, a-t-il demandé ? Ceux qui ignorent l’essence même de l’Islam ne seront d’aucun bénéfice à ce peuple. Ceux qui ont fermé la porte à la révélation divine ont détruit leur religion. Le Messie Promis (paix soit sur lui) affirma, avec peine, que les autres musulmans n’ont pas été injustes uniquement envers eux-mêmes suite à cette croyance erronée, ils ont aussi éloigné les autres de l’Islam. Le Messie Promis (a.s.) désirait que sa communauté prépare des personnes compétentes et courageuses pour transmettre ce message à cette nation. Il voulait également rédiger un livre visant à promouvoir l’Islam chez les Japonais.

Le Messie Promis (paix soit sur lui) s’est soumis au Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) afin de diffuser son message dans le monde entier : le Japon et les îles de l’Océanie ne sont point des exceptions.

Des ahmadis se sont établis au Japon, par la grâce de Dieu : certains y ont des entreprises prospères. Tous ceux en provenance du Pakistan ont tiré des avantages économiques de leur migration. Certains parmi leurs aïeux, qui avaient embrassé l’Ahmadiyya auraient voulu visiter le Japon et le reste monde afin de diffuser le message du Messie Promis (paix soit sur lui) après l’avoir écouté. Or, ils n’ont pas pu réaliser leur souhait. Dieu a accordé aux ahmadis résidant au Japon l’occasion de transmettre ce message : [qu’ils sachent] qu’ils ne se sont pas établi ici uniquement pour des raisons économiques.

Selon le Messie Promis (a.s.), les autres musulmans ont fermé la porte de la révélation divine, réduisant ainsi l’Islam à une religion morte et inutile aux Japonais. Or, les ahmadis résidant au Japon peuvent apporter la preuve que l’Islam est une foi vivante.

Une fois que l’on ferme la porte menant à Dieu, il n’y aura aucune différence entre l’Islam et les autres religions. C’est en prouvant au monde que le Dieu de l’Islam parle encore à Ses bienaimés que l’on prouvera la prééminence de notre foi.

Les avantages économiques ne doivent pas être les seuls objectifs des ahmadis qui s’établissent au Japon : ils doivent nouer une relation avec Dieu.

L’Islam n’a point besoin d’user la contrainte pour se répandre. Il a besoin de gens imbues d’une foi absolue en Dieu, dont les actes d’adoration ont atteint leur apogée. Au lieu d’adeptes commettant des atrocités, l’Islam a besoin de ceux qui lancent un djihad contre leur Nafs (ego).

La grande tragédie des musulmans est que, d’une part, ils rejettent le fait que Dieu parle encore et, d’autre part, ils tentent de répandre l’Islam en usant de violence et en massacrant des innocents. Les récents attentats de Paris étaient d’une barbarie inouïe. Ceux qui ont commis ces atrocités n’ont pas attiré la grâce de Dieu, mais Son châtiment. À cet égard, il incombe aux ahmadis la lourde responsabilité de rehausser le niveau de leur culte et de diffuser le message de l’Islam. Il leur incombe de respecter les droits de leur nouvelle mosquée, de la remplir cinq fois par jour, de rehausser leur niveau de leurs actes d’adoration, d’analyser leur pratique et d’élargir le champ du Tabligh. En effet, le Messie Promis (paix soit sur lui) affirme que si l’on désire introduire l’Islam dans un lieu, il faudra y construire une mosquée.

[La nouvelle] mosquée a eu une grande couverture médiatique avant même son ouverture, présentant du même coup un Islam pacifique à cette nation. Il incombe à présent aux ahmadis du Japon de profiter de cette renommée.

Il existe déjà une centaine de mosquées au Japon : la nôtre tire son importance du fait que nous présentons l’image véritable de l’Islam, celle montrée par le Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui).

Il incombe aussi aux ahmadis de la présenter aux autres. Pour ce faire ils ne doivent pas se contenter de leur croyance : un niveau excellent dans le domaine de la pratique ainsi que l’esprit de fraternité sont nécessaires. Nous devons tourner nos regards dans la direction de notre maître, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de son ardent dévot, le Messie Promis (a.s.).

Il ne suffit pas de louer Dieu pour avoir pu accepter l’Imam de l’époque. Le verset cité au début du sermon s’applique, à notre époque, aux musulmans ahmadis. D’ailleurs, le système du Califat a été institué parmi eux afin de renforcer [leur] foi.

Dieu a énoncé certains principes à l’endroit de ceux qui s’associent au système du Califat. Ce verset leur attire tout d’abord l’attention concernant la Salat. S’ils la négligent, ils ne pourront prétendre être de vrais musulmans et porteurs de changements révolutionnaires. L’objectif principal du Messie Promis (a.s.) était d’établir le lien entre Dieu et l’homme et entre ce dernier et son prochain. Le verset indique aussi que ceux qui craignent Dieu respectent toutes les exigences de Son adoration et œuvrent aussi au bien-être des autres en dépensant de leurs biens afin de mériter le plaisir divin.

Ils ne se contentent pas de respecter ces principes : ils servent aussi d’exemples aux autres, afin qu’ils saisissent l’objectif de leur vie et pour qu’ils se prémunissent des assauts de Satan.

Il nous sied de considérer cette grâce divine tandis que règne la division chez les autres musulmans. Dieu nous a permis d’accepter le Messie Promis (a.s.) et nous a accordé grandeur et unité par l’entremise du Califat établi après lui. Cette grandeur ne signifie pas uniquement détenir les rênes du pouvoir : elle signifie aussi inspirer la crainte et le respect [dans les cœurs d’autrui], ressentir de la tranquillité en soi. Insha Allah, un temps viendra quand les États accepteront le Messie Promis (paix soit sur lui) et saisiront l’essence de l’Islam véritable. Or, dès à présent, le monde attend que nous lui présentions les valeurs véritables de l’Islam. C’en est là une autre grandeur qu’Allah dévoile au monde et un respect qu’Il inspire dans les cœurs [à l’égard de la communauté]. Or, pour en être les bénéficiaires il faudra répondre à l’appel divin, être ferme dans la voie de la vertu, diffuser celle-ci et préserver les autres du mal tout en l’évitant soi-même. [Notre] progrès sera assuré tant que nous respecterons ce principe fondamental.

Tout ahmadi doit améliorer sans cesse sa conduite : c’est ainsi qu’il pourra attirer l’attention du monde. [La communauté] sortira grandie et distinguée quand des États suivront les préceptes authentiques [de l’Islam] et se soumettront à l’autorité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Dieu offre aux véritables musulmans la bonne nouvelle de ces nobles objectifs, à ces musulmans qui ne sont point des oppresseurs, qui sont justes et équitables, qui n’oublient pas Dieu, qui L’adorent, qui n’usurpent pas les droits des autres, mais qui s’acquittent, au contraire, de leurs devoirs envers autrui, qui ne sont point égoïstes mais altruistes et sincères à l’égard du Califat. Ceux-là ne se contentent pas de répéter leurs serments lors des Ijtemas : ils enjoignent le bien et interdisent le mal, tout en accomplissant leur analyse de conscience. Ils sacrifient leur égo pour le bien de la Nizam-i-djama’a (système administratif de la Djama’at). Voilà autant d’actions qui nous rapprocheront de Dieu, qui favoriseront l’acquittement de nos devoirs envers l’humanité. Elles visent à faire de nous de véritables musulmans ahmadis, comme le désirait le Messie Promis (a.s.).

D’aucuns clament qu’ils sont prêts à consentir à tout sacrifice pour le bien du Califat. Or quand on les invite à régler leurs griefs mutuels, ils cherchent des excuses sans fin. Si vous désirez être de vrais croyants, soyez de ceux qui favorisent la paix et la sécurité au prix des sacrifices.

Être associé à cette nouvelle mosquée ne signifie guère se lier à un [simple] édifice de briques et de mortier. Il signifie s’associer à celui qui est venu lier l’homme à Dieu, celui qui est venu mettre fin à toute antipathie, à tout égoïsme ; il signifie s’associer à un système qui exige des sacrifices. Il n’est point question de sacrifice de biens uniquement, mais aussi de sacrifier son égo. Il ne faut point se contenter d’enjoindre le bien aux autres et de leur interdire le mal : il faudra d’abord accomplir son analyse de conscience et se demander si l’on pratique ce que l’on prêche aux autres.

La grande majorité des ahmadis au Japon sont originaires du Pakistan, où ils étaient persécutés pour adorer Dieu, pour qualifier leur lieu de culte de mosquée, où prononcer la salutation de paix leur coûtait trois ans d’emprisonnement. D’aucuns ont demandé l’asile au Japon, d’autres y sont pour leurs affaires : ils doivent méditer sur les innombrables faveurs que Dieu leur a accordées. Ils ne subissent au Japon aucune persécution : au lieu de leur attirer une peine d’emprisonnement, leur salutation de paix attire l’appréciation de cette nation. Toutes ces faveurs n’exigent-elles pas des changements révolutionnaires de leur part ? Ne doivent-ils pas, en retour, reconnaitre l’objectif de leur création ? Au lieu d’assouvir leurs désirs égoïstes, ceci doit les pousser à chercher le plaisir divin, à faire preuve d’affection mutuelle et de répandre ces sentiments dans la société, d’inculquer en soi ces qualités que Dieu souhaite voir en nous.

Allah évoque ces qualités dans le verset suivant du Coran :

التَّائِبُونَ الْعَابِدُونَ الْحَامِدُونَ السَّائِحُونَ الرَّاكِعُونَ السَّاجِدُونَ الْآَمِرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَالنَّاهُونَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَالْحَافِظُونَ لِحُدُودِ اللَّهِ وَبَشِّرِ الْمُؤْمِنِينَ

Ceux qui se tournent vers Allāh avec repentir, ceux qui L’adorent, ceux qui Le louent, ceux qui voyagent dans le pays en Le servant, ceux qui s’inclinent devant Lui, ceux qui se prosternent en Prière, ceux qui enjoignent le bien et qui interdisent le mal, et ceux qui respectent les limites fixées par Allāh ; tous sont des vrais croyants. Et annonce la bonne nouvelle aux croyants. (Le Saint Coran, chapitre 9, verset 112)

La première condition à respecter afin de mériter le titre de véritable croyant est le repentir, ainsi que la promesse d’éviter les péchés à l’avenir.

Il ne s’agit pas uniquement des grands péchés, mais [aussi] de fautes minimes qui perturbent le système de la Djama’at. Rendre culte à Dieu en respectant toutes les exigences prescrites et se conformer à la volonté de Dieu sont autant d’obligations qui incombent au croyant. La volonté de Dieu exige que l’homme L’adore, comme le stipule le verset : « J’ai créé les djinns et les hommes, pour qu’ils m’adorent. » (51 : 57)

Personne n’est exempté du culte de Dieu : ni les riches, ni les pauvres, ni les hommes d’affaires. Certains ahmadis ont consenti à de grands sacrifices financiers pour la construction de la mosquée du Japon ; certains qui sont de revenus modestes se sont mis en grande difficulté. Des enfants ont aussi laissé de grands exemples. Or, ce formidable esprit de sacrifice ne permet à personne de négliger l’adoration de Dieu. D’ailleurs, ces sacrifices seront agréés quand on remplira cette mosquée et quand l’on s’acquittera de toutes les exigences de l’adoration de Dieu.

[Les ahmadis d’ici] doivent aussi louer Allah qui leur a permis de consentir à des sacrifices pour bâtir une mosquée qui leur permettra de transmettre les beaux enseignements de l’Islam aux autres.

Louez Dieu qui vous a accordé une meilleure situation économique. Celle-ci n’est point le fruit de votre intelligence : elle est une grâce divine. Souvenez-vous des bénédictions de Dieu et soyez Lui reconnaissants même dans des circonstances défavorables.

Louez Dieu qui vous a permis d’accepter l’Imam de l’époque. Dieu déclare dans le verset précédent que les vrais croyants entreprennent des voyages pour chercher Son plaisir. Les Ahmadis du Japon doivent progresser dans le domaine du Tabligh et chercher le plaisir divin.

Le verset affirme que les vrais croyants s’inclinent devant Dieu. Cela signifie s’incliner dans la Salat ainsi que dépenser son temps, sa richesse et ses compétences pour la cause de la foi.

Respectez vos engagements et ne vous contentez pas de le répéter de manière rituelle. Dieu ajoute dans ce verset que les vrais croyants se prosternent devant Lui : c’est-à-dire, qu’ils font de leur mieux pour se rapprocher de Lui.

Le Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) affirme que le véritable croyant est plus proche de Dieu lors de sa prosternation. Soyez en quête de ces prosternations : se frotter le front au sol ne signifie pas se prosterner. Nos prosternations doivent être empreintes d’une grande humilité afin de mériter l’agrément de Dieu. Il est nécessaire de tout sacrifier devant Dieu, de mettre de côté son égo, d’oublier ses mérites, de respecter Ses commandements et d’obéir au système administratif de la djama’at. En effet, Allah nous demande d’obéir à la Nizam-i-djama’at, car c’est aussi un moyen de se rapprocher de Dieu.

L’homme sera proche de son Créateur quand sa prosternation sera empreinte d’humilité. Tout en fournissant l’effort ultime afin de nous rapprocher de Dieu, nous devrions également user de toutes nos aptitudes pour en rapprocher les autres ; il faudra que nous les empêchions de se sombrer dans la vie d’ici-bas et dans le péché. Il incombe à tout ahmadi la responsabilité de protéger le monde du courroux divin.

Dieu affirme aussi dans le verset cité plus haut que les vrais croyants observent les limites fixées par Lui : c’est-à-dire, qu’ils s’évertuent à mettre en pratique Ses préceptes mentionnés dans le Saint Coran, ceux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de respecter les attentes du Messie Promis (a.s.). Ils tentent aussi de mettre en pratique les conseils du Calife. Les véritables croyants tentent aussi de protéger leur foi et leurs œuvres.

Dieu nous a accordé cette faveur qu’est le Califat à notre époque : honorons-la, car elle est un moyen essentiel pour renforcer la foi. Accomplissons notre analyse de conscience et soyons de ceux qui sont considérés les véritables croyants par Dieu.

Dieu nous a assujettis les nouvelles technologies : c’est là une autre faveur de Sa part. La Djama’at dépense des centaines de milliers de dollars chaque année sur la MTA. Celle-ci est une ressource énorme dans le domaine du Tabligh, de la Tarbiyyat et surtout un moyen important pour être en contact avec le Calife de l’époque. Une mère s’est récemment plainte du manque de ressources de la Djama’at au Japon pour l’éducation morale et spirituelle des enfants. Sachez que durant les six jours de la semaine les enfants sont à l’école ou avec leurs parents. Ces derniers doivent au moins les faire suivre les émissions du Calife quand ils sont à la maison. Ceci forgera un lien empreint d’affection entre eux et le Calife et facilitera leur formation morale. Ils saisiront aussi l’unité qui règne au sein de djama’at.

Si les parents désirent protéger leurs générations futures, ils doivent, en premiers, suivre les émissions du Calife et s’assurer que leurs enfants en fassent de même. Nombre de non-ahmadis m’informent que tel sermon ou telle émission leur ont présenté la réalité de la religion.

Il est très important aux ahmadis de suivre les émissions du Calife afin d’accroître leur connaissance de la religion, afin de se réformer et de préserver leur unité : ceci est d’une haute importance. S’il y a un décalage dans le fuseau horaire, comme c’est le cas pour le Japon quand [les émissions sont] diffusées en direct, on peut les suivre à des heures différentes.

D’aucuns sont toujours à l’affût des défauts des autres ; c’est là une autre maladie commune. Au lieu d’agir de la sorte, il faudra consacrer son temps à des œuvres plus constructives. Les titulaires de postes et le président de la djama’at doivent promouvoir, avec affection, l’éducation morale et spirituelle des membres. Semez les graines de l’amour, au lieu de semer celles de la rancune.

Aux autres nous offrons le message « amour pour tous, haine pour personne ». Mais si nos cœurs sont emplis d’antipathie et de rancune, à quoi bon ce message ?

Ceux qui se trouvent dans de telles situations doivent se reformer afin de mériter le plaisir Dieu et le titre de véritables croyants.

Au sein de certaines familles l’on critique [aisément] la Nizam-i-djama’a ou certains responsables. Ceux qui agissent ainsi croient que ce mal est insignifiant : or, inconsciemment, ils détruisent, de leurs mains, leur prochaine génération. Nous prétendons enjoindre le bien et interdire le mal : à ce titre nous devons d’abord appliquer ces principes à nos personnes, aux membres de notre famille et à nos enfants. Sinon nos efforts dans le domaine du Tabligh seront infructueux. Vous avez bâti une mosquée : à vous maintenant de respecter vos devoirs envers elle. Je conseille aux ahmadis d’origine japonaise d’accroître leur connaissance de la religion et de progresser dans leur piété et leur foi. Ne vous cantonnez point aux comportements des anciens ahmadis ou de ceux qui sont ahmadis de naissance. S’ils sont faibles dans le domaine de la religion, soyez pour eux une source de direction. Je l’ai dit à maintes reprises dans le passé [et je le répète encore] : Dieu n’est apparenté à personne. Celui qui accomplira de bonnes œuvres et rehaussera le niveau de ses actes d’adoration jouira du soutien divin.

Qu’Allah fasse que tout ahmadi soit respectueux de ce principe, que cette mosquée apporte un changement révolutionnaire dans la croyance et de la pratique de chacun d’entre nous. Que cette passion et cet enthousiasme pour bâtir cette mosquée ne soient point temporaires, mais que les ahmadis d’ici puissent s’acquitter de leur devoir envers elle.

Le terrain sur lequel se trouve celle-ci est d’une superficie de 1000 mètres carrés. L’édifice comprend le rez-de-chaussée et un étage : il se trouve sur une artère principale rejointe par les grandes voies de la région. La mosquée est proche de deux sorties qui mènent à deux autoroutes. La gare qui dessert à l’aéroport international de Nagoya ne se trouve pas loin. J’ai nommé cette mosquée Bait-ul-Ahad. [En raison] des bénédictions [qu’elles comportent] des briques de la mosquée Moubarak de Qadian et la Dar-ul-Masih de Qadian y ont été placées. Au rez-de-chaussée de la mosquée se trouve la salle principale qui peut accueillir plus de cinq cents fidèles. La salle pour les dames se trouve à l’étage. Il s’y trouve aussi une terrasse et si l’on y érige un chapiteau, la mosquée pourra accueillir entre 700 à 800 fidèles. Au premier étage, se trouve des bureaux, une bibliothèque, la résidence du missionnaire.

Le bâtiment [présent] sur le site a été modifié afin de le convertir en mosquée : il comporte quatre minarets et un dôme. D’ailleurs elle attire beaucoup d’attention vu sa position sur une artère principale. C’est notre première mosquée dans toute la région de l’Extrême-Orient : qu’elle soit le précurseur d’autres dans cette partie du monde.

La propriété a été achetée en juin 2013 : les coûts de l’acquisition et de la construction tournent autour d’un million deux cent mille dollars. Un peu moins de la moitié de cette somme vient du centre et le reste est le fruit de grands sacrifices de la petite djama’at du Japon. Qu’Allah les récompense tous ! Après l’achat du bâtiment on pensait obtenir facilement les permis de construire. Or, à un moment il semblait impossible de transférer l’édifice au nom de la djama’at, d’avoir le permis de construire et d’utiliser ce bâtiment comme mosquée. Les avocats avaient même conseillé au comité de résilier le contrat étant donné que la djama’at n’est pas enregistrée au Japon. Or, Allah a enlevé tous les obstacles. On craignait [aussi] les objections des voisins de la mosquée, étant donné que la ville est petite et que la mosquée en est la première. Mais suite à la réunion avec ces riverains, Dieu a soulagé leur cœur et ils ont octroyé leur permission immédiatement.

Certains d’entre eux sont d’ailleurs présents à la prière du vendredi. Tout cela doit augmenter la foi et la certitude des ahmadis du Japon et ils doivent être vigilants quant à leurs responsabilités.

D’aucuns ont consenti à de grands sacrifices financiers pour la construction cette mosquée. Un ahmadi a dit à un responsable qu’il offrirait tout ce qu’il possède. Sa femme, d’origine japonaise, a présenté quelques boîtes desquelles sont sortis des biens d’une valeur de 10 000 dollars.

Le président de la djama’a du Japon relate qu’il connaît d’autres familles de revenus modestes qui ont limité leurs dépenses personnelles afin de bâtir cette maison de Dieu.

À un moment, il manquait environs 250 000 dollars : les Ahmadis du Japon ont comblé ce vide au prix de grands sacrifices : le montant de leur contribution est d’environs 700 000 dollars.

Selon les derniers rapports, un jeune étudiant qui travaille à temps partiel, contribuait 50 000 yens mensuellement de son salaire de 80 000 yens.

Les enfants ont offert leur argent de poche : une jeune fille a offert 9 000 dollars, somme qu’elle avait réunie en devises étrangères qu’elle avait reçues de ses aînés. Des dames ahmadis ont offert leurs bijoux, dont une qui a présenté 24 bracelets en or.

Une autre a offert des bijoux reçus de sa mère. Une autre qui vient d’arriver du Pakistan a offert tout un ensemble de bijoux en or acheté en janvier et qu’elle désirait offrir à sa fille.

Que Dieu bénisse tous ceux et celles qui ont consenti à ces sacrifices : qu’Il augmente leur foi, qu’ils s’acquittent de leur devoir envers la mosquée, qu’ils fassent preuve d’une affection mutuelle, qui attirera l’attention des autres.

Nos voisins ont fait beaucoup de gestes sincères. Quand l’un a su que des invités venaient de l’étranger pour l’inauguration de la mosquée, il a offert sa grande maison de trois étages pour les loger. D’autres voisins ont offert des espaces de stationnement. Traditionnellement, au Japon on décore les nouveaux bâtiments de fleurs très coûteuses. Deux amis japonais ont exprimé le souhait de décorer la mosquée de fleurs pour son ouverture.

Un avocat non-Ahmadi nous a été d’un grand secours dans le processus d’inscription et sur toutes les questions d’ordres légales concernant la mosquée. Ses honoraires étaient de 20 000 dollars : or, il a tout fait gratuitement, annonçant que la djama’at Ahmadiyya avait beaucoup fait pour le Japon.

L’ouverture de la mosquée a eu une grande couverture dans les médias. Le deuxième plus grand journal du pays a publié un article le 11 novembre dernier annonçant l’inauguration de la mosquée et de la salle communautaire de la communauté Ahmadiyya, une communauté de musulmans qui prônent l’amour. La mosquée comprend cinq minarets et peut accueillir 500 fidèles. La communauté Ahmadiyya se distingue par la promotion de la paix, de l’amour et de l’entente intercommunautaire. Elle comprend environs 200 membres au Japon dont la plupart sont d’origine pakistanaise, les autres appartenant à une quinzaine d’ethnies différentes. La communauté est à la pointe des activités bénévoles. Les ahmadis ont distribué des vivres aux sinistrés touchés par le tremblement de terre de Kobe, le tsunami et les inondations cette année, a relaté le journal.

Voilà l’impression qu’a la djama’at sur les autres : elle représente, à leurs yeux, un Islam qui favorise la paix, la sécurité et le service à l’humanité. Il incombe à chaque Ahmadi du Japon de maintenir et de renforcer cette impression. Que Dieu permette à chaque ahmadi de présenter l’Islam comme une religion d’amour, et nos mosquées comme les symboles de cette religion, afin que le véritable message de l’Islam se répande davantage dans cette nation. Que celle-ci reconnaisse Son Créateur et comprenne le statut du bienfaiteur de l’humanité, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).