Sermons 2015

L’amour pour le Saint Coran – sermon du 31-07-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 24 juillet 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Baitul-Futuh, à Londres.

Quelques jours de cela, on me montra un clip vidéo, dans lequel un mollah africain enseignait le Coran à des jeunes de 17-18 ans : il les frappait à coup de bâtons pour leurs moindres erreurs de prononciation. Ceux d’un certain âge et dont l’arabe n’est pas la langue maternelle, ne pourront jamais énoncer chaque lettre de cette langue à l’instar des Qaris (récitateurs du Coran). Beaucoup, en conséquence, ne désirent pas apprendre à lire le Coran. C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle nombre de musulmans non Arabes ne savent pas le lire. Celui qui enseigne le Coran aux autres doit leur insuffler de l’engouement et de l’amour [pour le livre de Dieu].

Quelques jours de cela une Japonaise, convertie à l’Ahmadiyya et résidant [au Royaume-Uni], vint me rencontrer. Par la grâce d’Allah, elle avait terminé la lecture du Coran en trois ans et désirait m’en faire écouter une partie. Elle récita l’Ayatul-Qursi, (le verset 256 de la sourate Al-Baqarah), d’une manière très émouvante. L’amour pour le Coran et le fait de s’y imprégner lors de sa lecture sont les seuls facteurs qui importent. L’objectif n’est pas de réciter le Coran du fond de la gorge, à l’instar de Qaris, et de faire étalage [de sa belle lecture]. Certes, Allah nous enjoint de bien réciter le Coran : la lecture doit être lente et on doit bien énoncer chaque mot, au mieux de ses aptitudes. À moins d’avoir vécu dans un milieu arabe, il est impossible pour un non Arabe d’avoir la même articulation que les Arabes : ces derniers sont les seuls à même de bien prononcer certaines lettres.

Les Japonais ne peuvent énoncer certaines lettres [de l’alphabet arabe]. Pour ce qui est de la Japonaise, à titre d’exemple, sa prononciation de la lettre خ (kha) ressemblait beaucoup à celle de la lettre ح (ha). J’en ai déduit qu’il serait difficile pour nombre de Japonais de prononcer certaines lettres [de la langue arabe]. Aimer la parole de Dieu est la chose essentielle : on doit l’énoncer du mieux de ses aptitudes. L’objectif n’est pas de devenir un Qari et de participer dans des compétitions pour se mettre en valeur. Aucun Qari, ou Arabe, ne méritera l’amour qu’Allah et Son Prophète éprouvaient pour Bilal, en raison du fait qu’il disait اَسهَدُ (as-hado) au lieu de اَشهَدُ (ash-hado).

Comme je l’ai dit, nombre de non musulmans embrassent l’Islam en se joignant à la djama’at. D’ailleurs, la majorité des musulmans ne savent pas lire le Coran. En Afrique, nos missionnaires doivent souvent enseigner de nouveau la lecture du Coran aux autres en commençant à zéro. Les enseignants doivent insuffler l’engouement pour la lecture du Coran dans le cœur de leurs élèves. Qu’Allah récompense ces dames pakistanaises qui ont enseigné le Coran à cette Japonaise, en lui insufflant, de surcroît, l’amour pour la Parole de Dieu.

L’objectif n’est point de réciter le Coran comme un Qari : il ne faut point abandonner la lecture du Coran si l’on n’a pas une prononciation similaire à la sienne. Il faut lire le Coran et s’améliorer : la prononciation difficile de certains termes ne doit pas nous contraindre à cesser notre lecture. Tout ahmadi doit, au contraire, lire le Coran quotidiennement. On doit s’efforcer à bien énoncer les termes du Coran et d’y apporter des améliorations.

Le Réformateur Promis (a.s.), et deuxième Calife de la djama’at explique qu’il serait futile de tenter de réciter le Coran comme les Qaris, car Allah n’a pas accordé cette possibilité aux non Arabes. Ummé Tahir, l’épouse du deuxième Calife, racontait que son père aimait lire et enseigner le Coran. Il avait confié à quelqu’un la responsabilité d’enseigner le Coran à ses enfants. Pour punir ses élèves, l’enseignant plaçait des petites branches ou des crayons entre leurs doigts, pour ensuite les presser. Il les frappait quand leur prononciation était fautive. Ceux qui ont l’accent panjabi ne peuvent s’exprimer comme les Arabes, explique le Réformateur Promis (a.s.).

Il relate le récit de l’Arabe, de passage à Qadian, qui critiqua la prononciation de la lettre ض (dwād) faite par le Messie Promis (a.s.). C’était là une grande insolence de la part du visiteur. Chaque peuple à son propre accent. D’ailleurs, les Arabes affirment qu’aucun non Arabe ne peut prononcer la lettre ض (dwād). Les Indiens en sont incapables : ils la prononcent « dād » ou « zwād ». Étant donné que seuls les Arabes arrivent à la prononcer, pourquoi donc critiquer les autres à cet effet ?

Les Arabes ahmadis doivent tenir en compte ce point : d’ailleurs, la majorité le comprennent. Cependant, d’aucuns sont de nature orgueilleuse. Il est une Pakistanaise, mariée à un Arabe, qui croit, à tort, que sa prononciation de l’arabe est bonne. Si cela ne concernait que sa personne, je n’aurais pas mentionné ce point. Or, j’ai entendu que d’aucuns, parmi les Arabes, se moquent, lors de leurs rencontres, de la prononciation des Pakistanais, affirmant qu’ils ne savent pas lire le Coran. Je ne crois pas que tous les Arabes [ahmadis] se moquent ainsi [des autres]. Il se peut que les membres de la famille dans laquelle s’est mariée cette Pakistanaise agissent de la sorte.

L’Islam doit non seulement conquérir les cœurs de tous les peuples et leur présenter la Parole de Dieu : il doit aussi leur insuffler l’amour de celle-ci, afin qu’ils en fassent la lecture. D’ailleurs, chaque peuple à son propre accent. Chacun, en raison de son amour pour le Coran, tente de bien énoncer ses versets. On doit aider les nouveaux musulmans à bien maîtriser la prononciation [de l’arabe du] Coran : il est cependant interdit de se moquer d’eux. Ceux dont la prononciation est bonne doivent prendre en considération ces points.

Je vous présente ici bas, quelques récits du deuxième Calife (r.a). Il nous décrit la situation des musulmans à la lumière du conte qui suit. On raconte, dit-il, qu’un jour un peureux s’est cru brave. Auparavant, les hommes [réputés pour leur] courage et les lutteurs se faisaient tatouer, sur le bras, des symboles reflétant leur caractère. D’ailleurs, le tatouage est très en vogue en Europe. Le peureux ­ – qui se croyait courageux – demanda à un tatoueur de lui dessiner un lion. Or, il eut mal dès le premier coup d’aiguille du tatoueur. Il lui demanda :

– Que fais-tu là ?

– Je dessine un lion, répondit l’autre.

– Quelle partie du lion ? demanda le peureux.

– Sa queue, répondit le tatoueur.

– Si un lion perd sa queue, n’est-il plus un lion ? Laisse la queue et fait autre chose, ajouta le peureux.

N’étant point brave, et ayant mal à chaque fois que le tatoueur le toucha de son aiguille, il l’empêcha de tatouer la patte avant droite, celle de gauche et les deux pattes arrière. L’autre s’arrêta net, parce qu’il ne restait plus rien du « lion ».

Voilà comment agissent les oulémas et les leaders musulmans à l’égard de l’Islam. Grandes sont leurs déclarations : or, leurs actions sont nulles. Leurs consignes sont contraires aux préceptes de l’Islam. Ils demandent aux autres de tout abandonner pour s’approprier [des biens de ce monde].

Le deuxième Calife cite un autre exemple à cet effet. Mir Nasir Nawab, son grand-père maternel, était un enfant jovial. Quand il goûtait des mangues avec ses parents et ses frères et sœurs, il mettait de côté celles qui étaient sucrées, en prétendant qu’elles étaient aigres. Il mangeait ensuite, avec les autres, les mangues restantes. Quand il n’en restait plus aucunes, hormis celles qu’il prétendait aigres, il disait qu’il n’était pas rassasié et qu’il mangerait ces dernières. Un jour, son frère aîné n’était pas rassasié et voulut manger, lui aussi, les mangues « aigres ». Mir Nasir Nawab tenta en vain de l’en empêcher : mais celui-ci découvrit le pot aux roses.

Il en est de même des musulmans d’aujourd’hui. Si telle est la situation de ceux qui désirent appliquer la charia, quelle sera celle de ceux qui ignorent tout de l’Islam ? Ceux qui prônent l’application de la loi de l’Islam détournent bien de choses à leurs comptes. Dans le cas de Mir Nasir Nawab Saheb, ce n’étaient là que des enfantillages de sa part. Or, ici les leaders musulmans, quant à eux, trompent les autres en toute connaissance de cause.

Les oulémas d’aujourd’hui se croient tout permis : ils volent et pillent [sans scrupule]. Voilà la grande tragédie que connaît l’Islam. D’aucuns leur emboîtent le pas : ils volent et pillent au nom de l’Islam. Ces mêmes oulémas ont engendré des organisations coupables [de grandes] atrocités. Qu’Allah ait pitié des musulmans.

Le deuxième Calife affirme : « Engendrez en vous la taqwa, purifiez-vous, suppliez Dieu, consacrez-vous à Son souvenir, accomplissez régulièrement la Salat Tahajjud, récitez souvent le Daroud : en conséquence, vous serez, sans nul doute, récipiendaires de rêves vrais, de visions et de la parole divine. Le miracle vivant est celui qui se manifeste en l’homme. Certes Abraham, Moise, Jésus (que la paix soit sur eux) accomplirent de grands miracles. Or, le plus grand miracle pour un individu est celui qui se manifeste en sa personne. Si vous désirez voir un miracle, attachez-vous à Dieu.

Voyez l’exemple de Sahibzada Abdul Latif Shaheed : de Qadian, il retourna à Kaboul après avoir embrassé l’Ahmadiyya. Le gouverneur de la capitale afghane le somma de répudier l’Ahmadiyya. « Pourquoi le ferais-je, répondit Abdul Latif. Quand je quittai Qadian, je vis en rêve que je portais des menottes. Dieu m’informa que j’en porterai dans Sa voie. Comment pourrais-je les enlever à présent ? Que la parole de Dieu s’accomplisse ! Je ne les enlèverai jamais ! »

Sa conviction résultait de son rêve. Tout individu – même le plus inculte – croira en son rêve, même s’il est faux. Il pourra certes ne pas le dévoiler aux autres par couardise, mais il y croira. Celui dont la foi est ferme et qui s’est lié à Dieu, ne craindra point les gens de ce monde. Sufi Ahmad Jaan, de Ludhiana, était un saint homme en son temps. Un jour, le Maharaja de Jammu l’invita auprès de lui afin qu’il prie pour lui. Or, Sufi Ahmad Jaan refusa. « Si vous désirez profiter de mes prières, venez me voir, répondit-il, au prince. Pourquoi devrai-je me déplacer ? »

Celui qui s’attache à Dieu ne craint point les hommes, quel que soit leur statut. Avant de se proclamer Messie et Mahdi, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) avait une bonne renommée [en Inde] en raison de son ouvrage Barahine-Ahmadiyya. Nous avons, à cet effet, le témoignage de Sufi Ahmad Jaan qui, dans un poème, dit à l’endroit du Messie Promis (a.s.) : « Malades que nous sommes, c’est vers toi que nous nous tournons ! Proclame-toi Messie pour la cause de Dieu ! »

Telle était la perspicacité de cet ami de Dieu : Soufi Ahmad Jaan en était un. Il savait que Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) serait le Messie Promis. Or, même ceux qui n’étaient pas aussi perspicaces savaient que la victoire de l’Islam dépendait du Messie Promis (a.s.). Cependant, quand Dieu lui confia l’arme du triomphe de l’Islam et l’eau qui ranimerai les musulmans, beaucoup se détournèrent de lui. « Celui que nous croyions être de l’or n’est que du bronze ! dirent-ils » C’est ainsi que des centaines de milliers de personnes se détournèrent de lui, tant et si bien, qu’il n’y avait que quarante personnes le jour du premier serment d’allégeance. Naguère, les grands oulémas affirmaient que seul Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) serait capable de servir l’Islam. Même Maulvi Sanaullah – plus tard un farouche détracteur du Messie Promis (a.s.) – vint le rencontrer à pied à Qadian après la publication de l’ouvrage Barahine-Ahmadiyya. Maulvi Muhammad Hussain Batalvi – qui se dressa plus tard contre le Messie Promis (a.s.) – n’avait pas tari d’éloges à son égard : hormis Mirza Ghulam Ahmad (a.s.), personne d’autre n’avait tant servi l’Islam au cours de ces 1300 ans, avait-il déclaré.

C’est ce qu’on répète aujourd’hui encore sur les plateaux de certaines prétendues chaînes islamiques. Selon [nos détracteurs], Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) avait servi l’Islam pour un temps, mais il s’était égaré par suite (qu’Allah nous en préserve !).

Or, ces gens sont aveugles : l’or envoyé par Dieu était pour eux du bronze. Au lieu d’étudier l’action de Dieu, ils s’étaient empêtrés dans les ténèbres de leurs âmes, égarant ainsi ceux qui étaient ignorants parmi les musulmans. Qu’Allah leur accorde l’intelligence nécessaire.

Lors de la Shoura de 1931, le deuxième Calife évoqua l’importance de la maison sise à Ludhiana, dans laquelle le Messie Promis (a.s.) accepta, pour la première fois, l’allégeance de ses disciples. Cette ville avait, pour le Messie Promis (a.s.), une grande importance : Ludhiana était, selon lui, la porte de Lud, auprès de laquelle, d’après les prophéties, le Messie tuera l’Antéchrist (le Dajjal).

Le Messie Promis (a.s.) accepta, à Ludhiana, l’allégeance de ses disciples : c’était en ces lieux que l’ennemi et le Dajjal seront détruits. Ces lieux doivent revêtir, pour la djama’at, une grande importance.

Pir Ahmad Jaan, qui habitait à Ludhiana, avait cru dans le Messie Promis (a.s.) avant qu’il ne se proclame Envoyé de Dieu. Avant de rendre l’âme, il demanda à ses proches d’accepter Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) quand il se proclamera Messie. Ils suivirent son conseil : ses deux fils, Pir Manzur Mohammad et Pir Iftikhar Ahmad acceptèrent le Messie Promis (a.s.). D’ailleurs, le Premier Calife s’était marié à la fille de Pir Ahmad Jaan.

« Je désire qu’on rénove la maison dans laquelle le Messie Promis (a.s.) accepta l’allégeance de ses quarante disciples et qu’on y inscrive leurs noms et que l’on y organise une rencontre », déclara le deuxième Calife (r.a.).

Par la grâce de Dieu, la djama’at est propriétaire de cette maison de Ludhiana : on est en train d’y construire un mémorial.

Dans un rêve, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) vit qu’on lui présentait une grappe de raisins du Paradis à offrir à Abu Jahl. L’interprétation en était qu’Ikramah, le fils d’Abu Jahl, entrera au Paradis. Et il en fut ainsi. Dieu fit d’Ikramah un croyant d’une grande piété : il consentit à de grands sacrifices pour la cause de l’Islam. Les musulmans se trouvèrent en très mauvaise posture lors d’une bataille : les archers chrétiens leur lançaient des flèches aux yeux et les compagnons [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] tombaient en martyrs les uns après les autres. Ikramah, ne pouvant endurer cette scène, demanda à son officier la permission de lancer une attaque contre l’ennemi. Accompagné de soixante vaillants soldats, il pénétra au cœur des rangs ennemis : l’assaut fut si vigoureux que le commandant ennemi prit la fuite, provoquant la débandade dans ses rangs. Les soixante soldats musulmans se battirent bravement : ils étaient soit morts soit grièvement blessés quand les renforts vinrent à leur secours. Quand on voulut offrir de l’eau à Ikramah, mortellement blessé, il demanda qu’on en offre à son compagnon Suhail Bin Amr, qui avait autant soif. Quand le soldat musulman voulut en offrir à Suhail, il demanda qu’on en offre à Harith Bin Hisham, qui gisait blessé à côté de lui. Or, quand le soldat voulut apaiser la soif de ce dernier, il constata qu’il avait déjà rendu l’âme. Il retourna auprès de Suhail : celui-ci n’était plus de ce monde n’ont plus. Ikramah avait, lui aussi, trépassé. Voilà l’histoire d’Ikramah, fils d’Abu Jahl. Si autrui est méchant, sans foi et menteur, qui peut affirmer que son fils lui ressemblera ? Or, la parole de Dieu regorge de ces témoignages. Les prophéties de Dieu, quant à elles, s’accomplissent d’une manière ou d’une autre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était fort étonné de recevoir des raisins du Paradis à offrir à Abu Jahl [son ennemi juré]. Le rêve signifiait tout simplement que son fils accepterait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et consentira à de grands sacrifices pour l’Islam.

La prophétie sur le Réformateur Promis regorge de témoignages. Quand le Messie Promis (a.s.) fit cette prophétie personne ne le connaissait à Qadian. Les anciens disaient qu’ils croyaient que Mirza Ghulam Qadir était le seul fils du père du Messie Promis (a.s.). Celui-ci était inconnu dans son propre village : or, il prophétisa qu’Allah lui accordera des enfants, qu’ils vivront [longtemps], qu’un de ces fils fera sa renommée dans le monde entier et transmettra son message jusqu’aux confins de la terre. Qui peut faire pareille prédiction ?

Il prédit que ce fils transformera trois en quatre : cela signifiait qu’il naîtra au cours de la quatrième année après la prophétie. Le Messie Promis (a.s.) fit cette prédiction en 1886 et le Réformateur Promis (a.s) naquit le 12 janvier 1889. D’ailleurs, le Messie Promis (a.s.) accepta, pour la première fois, l’allégeance de ses disciples le 23 mars 1889.

Cette prophétie était très connue au sein de la djama’at et à l’extérieur : on se demandait qui était le fils promis. La prophétie annonçait que le fils promis portera le nom de Mahmud et Bashir. C’est ainsi que le Messie Promis (a.s.) me nomma Bashir-ud-Dine Mahmood Ahmad, dit le deuxième Calife (r.a.). La prophétie du Messie Promis (a.s.) sur la naissance de ses enfants et de leur survie s’est accomplie. Il nomma un de ses fils Mahmud : le monde, attendait de voir à qui s’appliquait la prophétie. Je suis venu à Ludhiana pour en faire l’annonce aujourd’hui, déclara le deuxième Calife. Cette ville est importante dans l’histoire de la djama’at. Le Messie Promis (a.s.) accepta l’allégeance de ces disciples la première fois ici. Le Premier Calife se maria avec la fille de Munshi Ahmad Jaan, qui était de Ludhiana. Et, l’épouse du Messie Promis (a.s.), celle qui donna naissance à son fils promis, avait vécu quelque temps à Ludhiana.

Le Réformateur Promis (a.s.) déclare : « J’ai quelque souvenir de mon séjour à Ludhiana. J’avais environs deux ans ou deux ans et demi à l’époque et je ne me souviens que d’un seul incident. Une fois, quand j’étais dehors, un petit garçon jeta sur moi un lézard mort. J’en étais si terrifié que je courus à la maison en larmes. Je me souviens de la forme du marché, quoique je ne me souviens plus de son emplacement. Je me souviens de la maison dans laquelle je passai plusieurs mois. Cette ville est d’une grande importance pour la djama’at.

Les hommes s’opposent à toute annonce de la part de Dieu. Or, quand j’annonçai [l’accomplissement de la prophétie] à Lahore et à Gourdaspour, personne ne s’opposa à moi. Il eut, cependant, des manifestations contre moi à Ludhiana quand je visitai la ville. « Mirza est mort ! Mirza est mort ! » scandaient nos détracteurs, (qu’Allah nous en préserve !). Or, cela m’est indifférent. Ces gens ont oublié les enseignements du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : d’où leur dérision. La prophétie du Messie Promis (a.s.), quant à elle, s’est accomplie dans toute sa splendeur. »

Le deuxième Calife pria pour qu’Allah guide ceux qui s’opposaient au Messie Promis (a.s.) à Ludhiana.

Il relate l’amour et l’affection de Mian Abdullah Sanauri pour le Messie Promis (a.s.). Quand il demanda au Messie Promis (a.s.) la permission de rentrer chez lui à la fin de ses vacances, celui-ci lui conseilla de ne pas partir. Mian Abdullah Sanauri demanda quelques jours de congés de plus à son administration, qui le lui refusa. Le Messie Promis (a.s.) insista et lui demanda de séjourner encore quelques jours. Sur ce, il informa son supérieur qu’il retournera plus tard : celui-ci le licencia. Mian Abdullah Sanauri resta environs six mois auprès du Messie Promis (a.s.) avant de retourner chez lui. L’administration lui informa que son supérieur n’avait pas le droit de le licencier. Il fut rétabli à son poste et on lui paya le salaire des mois qu’il avait passés à Qadian.

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Il eut un incident similaire avec autre compagnon du Messie Promis (a.s.) du nom de Munshi Zaffar Ahmad Saheb. Il raconte : « Je travaillais à l’époque au tribunal. Un jour je fermai les dossiers en cours et partis pour Qadian. Le troisième jour, je demandai au Messie Promis (a.s.) la permission de rentrer chez moi. Il me demanda de rester : je n’eus pas le courage de prendre congé de lui de nouveau. Un mois passa. Les dossiers étaient fermés chez moi à la maison. Je reçus [de mon employeur] des lettres pleines d’avertissements. Or, je ne m’en souciai guère. Je tirai un tel plaisir de la compagnie du Messie Promis (a.s.) que je ne pensais même pas à mon travail et ne craignais aucune sanction. Je reçus, un jour, une lettre contenant un avertissement sévère : je la présentai au Messie Promis (a.s.). « Répondez-leur « Je ne peux pas retourner pour l’instant », me recommanda le Messie Promis (a.s.). Je suivis sa consigne et un mois après, il me donna la permission de partir. Arrivé à Kaphourtala, je partis directement à la maison du magistrat Lalah Har Chand Das, afin de savoir s’il m’avait congédié ou s’il avait des sanctions à mon encontre. Le magistrat me demanda :

– ­Est-ce Mirza Saheb qui vous empêcha de retourner à votre poste ?

– Oui, répondis-je

– Son ordre est au-dessus du mien, ajouta le juge.

Voilà ceux dont l’amour [pour le Messie Promis (a.s.)] est exemplaire, dit le deuxième Calife (r.a.). Ils nous ont honorés. Nos amis peuvent être faibles et négligents : or, si on nous présente l’exemple des compagnons de Moise, nous présenterons celui des nôtres. Si les compagnons de Jésus présenteront leurs chefs-d’œuvre au jour de la résurrection, je présenterai, avec fierté, l’exemple de ces compagnons. C’est pour cette raison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait affirmé qu’il ne saurait différencier sa Oummah de celle du Mahdi. Ces compagnons du Messie Promis (a.s.) étaient prêts à consentir à tout sacrifice, à l’instar d’Abu Bakr, d’Umar, d’Uthman, d’Ali et des autres compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux tous. Ils étaient prêts à endurer les pires souffrances dans la voie de Dieu.

Les sacrifices du Premier Calife de la djama’at étaient forts impressionnants. Sa clinique marchait très bien à Behra. Or, quand il visita le Messie Promis (a.s.), celui-ci lui demanda de rester à Qadian. Le Premier Calife ne retourna pas chez lui : il envoya quelqu’un d’autre prendre ses affaires. Voilà les sacrifices qui distinguent les communautés aux yeux de Dieu. Chacun des nôtres doit tenter d’atteindre ce stade. Une foi de philosophe n’est d’aucune utilité. La foi qui servira à l’homme est celle empreinte d’amour et d’affection. Le philosophe peut annoncer haut et fort son amour : sa déclaration ne vaut pas plus que celle qui invoque des arguments à l’appui de sa thèse, car il n’a point accepté la vérité avec l’œil de son cœur, mais avec celui de la rationalité. Or, l’on ne peut égarer celui qui reconnaît les vérités de Dieu et Ses signes avec le cœur. La philosophie sollicite l’intelligence : l’amour, quant à lui, sollicite le cœur. Qu’Allah fasse que nous puissions reconnaître l’Imam de l’époque avec le cœur : que notre foi en lui perdure. Que nous puissions reconnaître, à tout instant, les signes de Dieu et que Satan ne nous égare jamais.

À la fin de son sermon, Sa Sainteté le Calife a évoqué le décès de Maulvi Khurshid Ahmad Saheb, darwesh, de Qadian. Le défunt avait 94 ans.


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