Sermons 2015

Récits du deuxième Calife – sermon du 24-07-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 24 juillet 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Baitul-Futuh, à Londres.

Je présenterai, [pour le sermon d’aujourd’hui], des récits du Réformateur Promis [et deuxième Calife de la communauté] à propos du Messie Promis (a.s.) et de ses compagnons. La Tadhkira mentionne huit révélations reçues par le Messie Promis (a.s.) le 9 février 1908, dont l’une annonce ceci : « Ne tuez pas Zainab ».

Le deuxième Calife (r.a.) relate qu’on demanda la main des deux filles [d’un certain] Hafiz Ahmad Khan au début de l’an 1908 : l’aînée s’appelait Zainab et la cadette, Koulthoum. Un certain Sheikh Abdur Rahman Misri, parmi tant d’autres prétendants, avait demandé la main de Zainab. Le Messie Promis (a.s.) avait des réserves quant à cette proposition et présenta le nom d’un autre prétendant. Or, comme à l’accoutumée dans ce genre d’affaire, il n’insista pas. Ce fut durant ces jours qu’il reçut la révélation « Ne tuez pas Zainab ». Hafiz Ahmad Khan refusa la proposition [du Messie Promis (a.s.)] : selon lui, Dieu rejeta son conseil en lui révélant les paroles « Ne tuez pas Zainab. » C’est ainsi qu’il maria sa fille à Sheikh Abdur Rahman Misri le 17 février 1908, soit huit jours après la révélation. On célébra le même jour deux autres mariages, dont celui de Hazrat Mubarika Begum Sahiba, la fille du Messie Promis (a.s.).

Allah annonça clairement que Hafiz Ahmad Khan devrait accepter la proposition du Messie Promis (a.s.), sinon sa fille sombrera dans l’hypocrisie ou connaîtra la destruction. Dieu annonçait par cette révélation, que Sheikh Abdur Rahman Misri fomentera de grands complots. Quand celui-ci se sépara de la djama’at, Pir Manzur Mohammad Saheb relata au deuxième Calife (r.a.) qu’il était présent quand le Messie Promis (a.s.) conseilla à Hafiz Ahmad Khan de ne pas marier Zainab à Sheikh Abdur Rahman Misri. Pir Manzur Mohammad Saheb raconte : « J’étais fort en colère quand il rejeta le conseil du Messie Promis (a.s.). J’ai dit à celui-ci qu’il était l’Envoyé de Dieu, et qu’il incombe à tout croyant de lui obéir. Or, Hafiz Ahmad Khan lui a désobéi. » Le Messie Promis (a.s.) répondit : « C’est bien vrai. Cependant je ne m’implique pas dans de telles affaires. »

C’était là le seul récit que le deuxième Calife avait à sa disposition concernant ce cas. Étant donné que Sheikh Abdur Rahman Misri avait fomenté des troubles au sein de la djama’at, il ne voulait pas se fier à ce seul rapport, quoiqu’il n’avait pas de doute à son sujet. Il reçut une lettre de Munshi Qudrat Allah qui lui relata ceci : « En 1915, je vins à Qadian étudier le Saint Coran auprès de Hafiz Ahmad Khan. Il me raconta l’histoire du mariage de sa fille Zainab, de la proposition du Messie Promis (a.s.) et de la révélation qu’il avait reçue à ce propos, en ajoutant : « Je croyais que le Messie Promis (a.s.) avait tort et j’ai marié ma fille à Sheikh Abdur Rahman Misri. Celui-ci me tourmente beaucoup aujourd’hui : selon moi, c’est le résultat d’avoir désobéi au Messie Promis (a.s.). »

D’ailleurs, un jour Sheikh Abdur Rahman Misri frappa son beau-père dans le marché, s’attirant ainsi la colère du Premier Calife (r.a.). Le deuxième Calife (r.a.) plaida, pendant plusieurs jours, la clémence de son prédécesseur en faveur du coupable. Ainsi la révélation signifiait qu’on ne devait pas marier Zainab à Sheikh Abdur Rahman Misri : cette union mettrait sa foi en danger, comme le prouvèrent les événements ultérieurs.

Sheikh Abdur Rahman Misri avait prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) et était instruit. Le deuxième Calife (r.a.) et Chaudhry Nasrullah Khan l’envoyèrent, à leur frais, en Egypte, d’où son titre de Sheikh Misri, [Misri voulant dire « l’Egyptien »]. Plus tard, il critiqua vertement le deuxième Calife (r.a.) en raison de ses désaccords avec ce dernier. Il tenta de fomenter de troubles au sein de la djama’at, mais sans succès. Dieu en protégea la communauté et informa, à travers des rêves, nombre de personnes à propos de l’état réel de Sheikh Abdur Rahman Misri. Celui-ci jouissait d’ailleurs d’une grande renommée parmi les ahmadis. En guise de témoignage, il y avait la lettre d’un ahmadi d’Afrique qui écrivit ceci au deuxième Calife (r.a.) : « Je suis fort troublé depuis que j’ai appris que Sheikh Abdur Rahman Misri a abandonné la djama’at. Si d’aussi éminentes personnalités peuvent perdre leur foi, quelle est l’importance de la nôtre ? » Le Réformateur Promis (r.a.) lui répondit : « C’est à Dieu de décréter qui est grand : cette tâche ne vous revient pas. Dieu l’a fait sortir de la djama’at et vous a préservé en son sein, prouvant que vous êtes grand et que lui ne l’est pas. »

Ainsi, Sheikh Abdur Rahman Misri jouissait d’un grand statut au sein de la djama’at. Or, aujourd’hui il n’en a aucun. Quand la polémique enfla après son départ de la djama’at, il tenta de se donner de l’importance affirmant que la révélation « Ne tuez pas Zainab » était en sa faveur. Or, le deuxième Calife (r.a.) dévoila la vérité en recoupant cette révélation avec d’autres. Sur ce, Sheikh Abdur Rahman Misri se plaignit qu’on impliquait, sans raison, son épouse Zainab dans cette polémique. C’était là, l’arrière-plan de cette prophétie et sa réalisation.

Le deuxième Calife (r.a.) relate : « Sheikh Abdur Rahman Misri en personne nous rappela l’existence de cette prophétie. C’était Zainab qui s’en était souvenue. C’est ainsi que Sheikh Abdur Rahman Misri a facilité notre tâche, à l’instar de la chèvre qui déterra, de sa patte, le couteau perdu avec lequel voulait l’égorger son propriétaire. »

Si Hafiz Ahmad Khan n’avait pas marié sa fille à Sheikh Abdur Rahman Misri, comme le lui conseillait le Messie Promis (a.s.), elle ne se serait pas égarée. Il incombe au croyant de respecter les consignes de l’Envoyé divin. Au lieu de les interpréter, il faudra les appliquer à la lettre.

[Un compagnon du nom de] Maulvi Muhammad Ahsan était de nature hâtive, relate le deuxième Calife (r.a.). Lors d’une marche, le Messie Promis (a.s.) expliqua qu’il y avait de grandes différences entre la parole de Dieu et celle de l’homme. Il compara une révélation qu’il avait reçue à la parole d’un certain Hariri, un écrivain de l’époque. Maulvi Muhammad Ahsan n’écoutait pas attentivement et crut que la révélation divine était des propos tenus par Hariri. Il s’exclama : « C’est là une parole bien insensée ! » Quand le Messie Promis (a.s.) l’expliqua que c’était la parole de Dieu, Maulvi Muhammad Ahsan déclara : « Saint est Allah ! Quelle belle parole ! » [La morale de l’histoire est] que l’on ne doit point tirer des conclusions hâtives.

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Le deuxième Calife (r.a.) et Réformateur Promis (r.a.) raconta : « Un jour un Sikh observa que mon grand-oncle, Mirza Ghulam Qadir, jouissait d’un éminent statut et d’une grande renommée. Or, personne ne connaissait Mirza Ghulam Ahmad Saheb disait-il. Un jour son père demanda au père du Messie Promis (a.s.) à propos de ce dernier : « J’ai entendu que vous avez un autre fils. Où est-il ? Je ne le vois jamais. » Mirza Ghulam Murtaza, le père du Messie Promis (a.s.), répondit : « Je me fais de grands soucis à son propos. Il passe tout son temps à lire le Coran dans la mosquée. Comment va-t-il gagner son pain ? Allez s’il vous plaît le conseiller de se soucier aussi de ce monde. À chaque fois que je lui trouve un emploi, il le refuse. »

Le Sikh fit part au Messie Promis (a.s.) des soucis de son père. Le Messie Promis (a.s.) affirma : « Il se tracasse pour rien. Que vais-je faire des emplois de ce monde ? Informez-lui que j’ai déjà trouvé l’Employeur de mon choix. Je n’ai point besoin des emplois des hommes. »

« Le Sikh était si impressionné par les propos du Messie Promis (a.s.), qu’il avait toujours les larmes aux yeux quand il relatait cette rencontre, commenta le deuxième Calife (r.a.). Une fois, il vint me voir, pleurant à chaudes larmes : « On a été très injuste à mon égard aujourd’hui, relata-t-il. Un ahmadi m’a empêché de me prosterner devant la tombe de Mirza Ghulam Ahmad. Nous ne partageons pas la même religion. Certes, il est peut-être interdit aux ahmadis de se prosterner devant des tombes, mais cela ne nous est point interdit, à nous les Sikhs. Pourquoi cet ahmadi me l’a-t-il interdit ? »

« Le Messie Promis (a.s.) aimait la solitude : tous ceux qui le côtoyaient étaient si impressionnés par ses actes de dévotions et sa piété que même des non musulmans venaient sur sa tombe », ajoute le deuxième Calife (r.a.).

Maulvi Muhammad Hussain, était jadis l’ami du Messie Promis (a.s.). Quand celui-ci se proclama prophète de Dieu, Muhammad Hussain annonça qu’il causera son humiliation : c’était lui, prétendait-il, qui avait fait la grande renommée du Messie Promis (a.s.). Or, quand un des fils de Muhammad Hussain se convertit à l’hindouisme, ce fut le deuxième Calife (r.a.) qui le ramena dans le giron de l’Islam. Maulvi Muhammad Hussain en remercia le deuxième Calife dans une lettre.

Le deuxième Calife (r.a.) et Réformateur Promis (r.a.) observa qu’en dépit des complots internes et externes dont fut victime la Communauté, celle-ci ne cessa de progresser depuis l’époque du Messie Promis (a.s.) jusqu’aujourd’hui. Elle ne cesse de croître en traversant sur des épines : ceci prouve que la grâce divine l’accompagne toujours. Or, afin de perpétuer cette faveur, les ahmadis doivent se consacrer constamment et sincèrement à la prière : ce faisant, Allah anéantira toute opposition présente et future.

Le deuxième Calife (r.a.) évoque ici-bas les sacrifices hors pair de Maulvi Abdul Karim Sialkoti. Il raconte : « Dieu avait accordé au Premier Calife (r.a.) une carrière prestigieuse. Ayant cessé de travailler, il retourna dans sa région natale et ouvrit une clinique : il jouissait là-bas d’une grande renommée parmi les grands propriétaires terriens. Sans nul doute, il allait faire de bonnes affaires. Or, le Messie Promis (a.s.) lui demanda de rester à Qadian quand il le visita un jour. Le Premier Calife obtempéra sur-le-champ : au lieu de retourner prendre ses affaires en personne, il demanda à quelqu’un d’autre de le faire. [Qadian et ses alentours étant habités de gens modestes], il n’y avait aucun espoir qu’il s’y ferait une bonne clientèle. Or, il ne se soucia de rien : sa renommée était telle que des malades venaient le consulter de très loin. Ceci lui permettait d’avoir un revenu. Maulvi Abdul Karim Sialkoti, quant à lui, n’avait ni salaire, ni rentes. Il travaillait comme secrétaire du Messie Promis (a.s.), abattant, tout seul, le travail qu’accomplissaient tous les départements de la djama’at [à l’époque où le deuxième Calife relatait ce récit]. Il s’était sacrifié en se plaçant dans un désert incultivable. »

Les Waqifine-Zindagi d’aujourd’hui doivent avoir en tête les grands exemples de ces aînés de la communauté.

« Seuls ceux qui avaient témoigné de la grande affection qu’avait Maulvi Abdul Karim Sialkoti pour le Messie Promis (a.s.) pouvaient en connaître la teneur, raconte le deuxième Calife (r.a.). « J’avais seize ans quand décéda Maulvi Abdul Karim Sialkoti et j’avais reconnu son amour pour le Messie Promis (a.s.) dès l’âge de treize ans. Je ne peux oublier deux qualités qu’il possédait : sa manière de boire de l’eau et sa grande affection pour le Messie Promis (a.s.). Il buvait de l’eau fraîche avec grand plaisir : on eut dit que Dieu lui avait envoyé toutes les faveurs du paradis. Il s’arrêtait à chaque gorgée pour remercier Dieu. Il attendait, dans les escaliers, qu’on lui apporte l’eau du puits de la mosquée Aqsa, une eau qu’on appréciait beaucoup à l’époque.

Quand il était en compagnie du Messie Promis (a.s.), il le dévorait de ses yeux. Son visage resplendissait de joie et d’allégresse : il souriait à chaque parole de son maître et lui tirait sa révérence. C’était là un spectacle beau à voir. Hafiz Roshan Ali Saheb lui ressemblait un tant soit peu dans ses manières. En bref, il existait une grande affection mutuelle entre le Messie Promis (a.s.) et Maulvi Abdul Karim Sialkoti. Le Messie Promis (a.s.) avait l’habitude de s’asseoir dans la mosquée pour converser avec ses disciples. Or, il mit fin à cette pratique après le décès de Maulvi Abdul Karim Sialkoti. Quand on lui en demanda la raison, il répondit : « Cela me fait de la peine de voir vide sa place. » Or, qui d’autre que le Messie Promis (a.s.) avait une plus grande certitude dans le pouvoir de Dieu de ranimer les morts ?

Un jour quelqu’un s’attaqua à Maulvi Abdul Karim Sialkoti par des propos outrageants. D’aucuns tabassèrent le malotru, qui répéta effrontément ses injures. J’étais enfant à l’époque, raconte le deuxième Calife (r.a.), et c’était pour moi un beau spectacle à voir. Les autres le rouèrent de coups jusqu’à s’épuiser, mais l’autre s’entêta. Un lutteur, qui était à Qadian pour se faire traiter par le Premier Calife, eut vent de l’altercation : « Pourquoi devrais-je m’en priver », s’est-il demandé. Sans connaître la raison de la dispute, il fit tourner en l’air l’entêté malotru et le jeta au sol. Or, cela n’empêcha pas l’autre de répéter ses inepties. Le Messie Promis (a.s.) était fort en colère quand il sut ce qui s’était passé : « Est-ce cela notre enseignement, demanda-t-il ? On m’insulte aussi. Or, cela ne m’affecte point. Qu’est-ce que cela change si quelqu’un a insulté Maulvi Abdul Karim Sialkoti ? »

« Mir Saheb, notre grand-père maternel blâma ceux qui tabassaient le malotru, raconte le deuxième Calife. Or, quand il répéta ses insultes, Mir Saheb lui passa aussi quelques claques. Porter par les événements, d’aucuns commettent des actes incongrus. Nous devons cependant maîtriser nos émotions en toute situation. »

Le deuxième Calife (r.a.) relate : « Munshi Arouré Khan éprouvait une grande affection pour le Messie Promis (a.s.). Il était de Kapurthala et le Messie Promis (a.s.) avait rendu hommage à la sincérité des ahmadis de cette ville, affirmant, dans une lettre, qu’ils seraient avec lui au paradis. Un jour, le Messie Promis (a.s.) prit le train pour Kapurthala sans en informer au préalable les ahmadis. À la gare d’arrivée, un farouche détracteur reconnut le Messie Promis (a.s.) : en dépit de son inimitié, l’éminente personnalité du Messie Promis (a.s.) fit sur lui grande impression. Il courut informer Munshi Arouré Khan de son arrivée. Laissant son turban et ses chaussures derrière lui, celui-ci courut à la gare. Or, le doute l’assaillit en chemin : « Sommes-nous aussi chanceux pour recevoir chez nous le Messie Promis (a.s.) ? C’est un de nos détracteurs qui m’en a informé : il se moque certainement de moi », s’est-il dit. « Tu mens ! » lança-t-il, à plusieurs reprises, à l’endroit de l’autre qui lui répondit : « Au lieu de me réprimander viens avec moi. » Faisant quelques pas de plus, Munshi Arouré Khan vit le Messie Promis (a.s.) venir dans sa direction. Telle est la folie de l’amoureux fou : « Aurais-je la chance de voir mon bien-aimé, se dit-il, lorsqu’il pense à ce dernier.

Munshi Arouré Khan visita Qadian quelque temps après le décès du Messie Promis (a.s.). Il remit au deuxième Calife trois pièces d’or, lui demandant de les offrir à Amma Jaan, l’épouse du Messie Promis (a.s.), avant de fondre en larmes. Il pleurait tellement qu’il tremblait de tout son corps. C’est peut-être en raison de la disparition du Messie Promis (a.s.), s’est dit le deuxième Calife, mais ses pleurs étaient d’une telle intensité qu’il devait y avoir quelque chose de plus. Il ne se maîtrisa qu’après une deuxième heure et évoqua la raison de ses émotions. « J’avais un salaire de sept roupies quand je fis la bai’ah. Je décidai d’offrir quelque chose au Messie Promis (a.s.) en personne à Qadian. Je fis des économies au prix de grands sacrifices, parcourant de grandes distances à pied, afin de réduire mes dépenses. Ma situation financière s’améliora et le désir de présenter une offrande au Messie Promis (a.s.) ne cessa de croître en moi : je décidai de lui offrir un peu d’or. En sus de mes contributions, je fis des économies à cet effet. Or, un jour la crainte m’assaillit : je n’avais pas rencontré le Messie Promis (a.s.) depuis fort longtemps et je décidai de partir à Qadian lui offrir ce que j’avais économisé jusque-là, soit ces trois pièces d’or. Malheureusement, le Messie Promis (a.s.) décéda avant que je puisse les lui remettre. »

Il avait attendu ce moment pendant trente ans : quand il était sur le point de réaliser son désir, le Messie Promis (a.s.) rendit l’âme. Voilà la sincérité et le sens de sacrifice de ces gens.

La langue arabe comporte certaines lettres que seuls les Arabes peuvent prononcer. Un Arabe critiqua un jour le Messie Promis (a.s.) à cet effet, quand celui-ci cita un verset du Coran. Quand on a l’accent panjabi il est difficile de prononcer la lettre ق (Qāf) du fond de la gorge, comme le font les Qaris. La prononciation se situe à mi-chemin entre la lettre ك (Kāf) et la ق (Qāf). En entendant la prononciation du Messie Promis (a.s.), le visiteur arabe déclara : « Vous vous dites prophète et vous n’arrivez même pas à énoncer les versets du Coran. Comment en ferez-vous les commentaires ? » Shahizada Abdul Latif Shaheed, qui était présent, se leva pour frapper le visiteur. Le Messie Promis (a.s.) le retint d’une main et Maulvi Abdul Karim Sialkoti de l’autre. S’adressant à Abdul Latif Shaheed, le Messie Promis (a.s.) déclara : « Ces gens-là non pas d’autres arguments. Si vous les empêchez d’y avoir recours, ils n’auront rien à leur disposition. S’ils avaient recours à des preuves, si la vérité devait sortir de leurs bouches, Dieu ne m’aurait pas envoyé. Le fait qu’Il m’ait commissionné prouve qu’ils ne détiennent pas la vérité. Ils n’ont à leur disposition que ces arguments absurdes et vous désirez qu’ils ne s’en servent pas. »

On trouve mention d’un autre récit où il était question de la prononciation de la lettre ض (Dwād). Il s’agit probablement du même incident : il était question des lettres ق (Qāf) et ض (Dwād). D’ailleurs, dit le deuxième Calife, les Arabes affirment qu’aucun non Arabe ne peut prononcer correctement cette dernière lettre. S’il en est ainsi, pourquoi donc soulèvent-ils des objections à ce propos ? Je crois que d’entre [tous ceux à l’accent] panjabi, je suis celui qui prononce le mieux la lettre ض (Dwād). Or, même ma prononciation n’est pas parfaite », dit le deuxième Calife.

On connaît généralement, au sein de la djama’at, le récit concernant la lettre ض (Dwād) et pas celui de la lettre ق (Qāf). J’ai présenté ici ces deux cas, sinon je vais recevoir une quantité de lettres pour m’informer qu’il s’agissait de la lettre ض(Dwād) et pas ق (Qāf). Sans cet éclaircissement l’équipe qui s’occupe du courrier, qui est débordé par cette tâche, le sera davantage.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Le Messie Promis (a.s.) recevait des lettres remplies d’insultes à vous bouillir le sang. Or, il les avait préservées et travaillait patiemment. Par an, je ne reçois que quatre ou cinq lettres de ce type. Or, le Messie Promis (a.s.) en recevait, quant à lui, deux ou trois remplies d’insultes immondes toutes les semaines. Un jour alors que j’en lissais quelques-unes, mon sang à commencer à bouillir. Le Messie Promis (a.s.) me les prit des mains et m’empêcha d’en lire. Il avait une boîte en bois dans laquelle il les gardait. Il en brûla plusieurs paquets, mais il en recevait autant. Le Messie Promis (a.s.) en fit mention dans un de ces livres. Ces lettres ne contenaient pas uniquement des insultes, mais aussi des accusations mensongères de relations illicites. Ce ne serait que pure sottise que de s’en inquiéter. Ceci a pour but de parachever notre Taqwa : pourquoi entrer en fureur pour ces choses. Un récipient émet le bruit de ce qu’il contient. Étant donné que le cœur de l’ennemi regorge d’impureté, c’est de l’infamie qui en sortira. Or, nous devons, quant à nous, persévérer sur la voie de la Taqwa et de la vertu, tout en rehaussant notre norme morale. Si l’ennemi s’adonne aux moqueries et à la dérision, il faudra quitter sa compagnie.

Le deuxième Calife (r.a.) affirme qu’il incombe aux croyants de profiter des bénédictions liées aux prophètes : l’existence de celles-ci ne peut être niée, elles sont attestées par les œuvres du Messie Promis (a.s.).

Le deuxième Calife raconte : « Le Messie Promis (a.s.) se rendit sur les tombes de plusieurs saints à Delhi, dont Khawja Baqi Billahi, Hazrat Qutbudin Saheb, Khwaja Nizam-ud-Din, Shah Waliullah Saheb, Hazrat Khawja Mir Dard Saheb et Nasir Ud Din Saheb. Le Messie Promis (a.s.) pria pour ses saints affirmant, lors de ces visites, que les cœurs des gens de Delhi étaient morts. « J’ai voulu prier pour ses saints, pour leurs descendants et les habitants de Delhi. J’ai voulu ranimer ces âmes afin qu’elles prient pour la direction de ces gens », dit-il.

Le Messie Promis (a.s.) ne s’est pas contenté de prier pour les défunts : il pria aussi pour le succès de ses entreprises et pour d’autres choses.

[Dans ce même cadre] le Messie Promis (a.s.) relata ceci : « Je décidai de compléter la composition de l’ouvrage Tadhkiratush-Shahadatain avant de me rendre au procès de Gurdaspur et de le prendre avec moi. Or, mes reins me firent énormément souffrir et je crus que je ne pourrais pas compléter l’écriture de cet ouvrage. Je suppliai Dieu, demandant à mon épouse de répéter Amine après chaque prière. Ayant à l’esprit l’âme du martyr Shahibzada Abdul Latif, j’implorai Dieu en ces termes : « O mon Seigneur ! Il s’est sacrifié pour Toi et je désire lui rendre hommage dans cet ouvrage. Accorde-moi la santé de par Ta grâce. » Je jure par Dieu, que vers 6 heures du matin, je recouvrai ma santé et complétai la moitié de l’ouvrage durant la journée. »

Le Messie Promis (a.s.) relata cet incident dans le livre en question sous le titre « Un nouveau miracle de Maulvi Abdul Latif, le martyr ». Les saints, voire le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en personne priaient en ce sens. L’Islam nous interdit cependant de demander quoique ce soit aux défunts.

Le croyant est profondément ému quand il se rend [sur les tombes de ces saints] ou quand il se souvient des promesses faites au prophète de Dieu : en pareilles situations, il doit demander à Dieu d’accomplir, par son entremise, ces promesses. Ces pratiques sont une réalité spirituelle. Il incombe au croyant de profiter des bénédictions de ces lieux [et de ces sentiments]. Par exemple, quand on se rend sur la tombe du Messie Promis (a.s.) on peut prier en ce sens : « O Allah ! Tu as promis de ranimer l’Islam par son entremise et de faire sa renommée jusqu’aux confins de la terre. Accomplis ces promesses. »

Qu’Allah fasse que nous profitions de cette promesse et que nous parachevions la mission du Messie Promis (a.s.), que nous montrions au monde le vrai visage de l’Islam, que nous soyons témoins de sa victoire.

Après le sermon du vendredi Sa Sainteté le Calife a dirigé la prière funéraire de Maulawi Muhammad Yusuf Sahib. Le défunt était un darwesh de Qadian. Qu’Allah lui accorde Son pardon et exalte son statut.


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