Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2015

Ramadan : saison propice pour les bonnes oeuvres

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 26 juin 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Baitul-Futuh, à Londres.

Le Messie Promis (a.s.) affirme : « Que les membres de notre communauté ne se bornent pas à de simples déclarations, car ceci n’est point leur objectif principal. Ils doivent se purifient l’âme et se réformer. Ce sont deux buts pour lesquels Dieu m’a commissionné. »

Le Messie Promis (a.s.) souhaitait que [les ahmadis] réforment leur conduite, qu’ils aient le même discours, même si leurs intérêts sont en jeu, et qu’ils respectent leur norme morale [en toute situation]. Il souhaitait qu’ils appliquent les préceptes de Dieu, qu’ils se réforment, et qu’ils préservent leur pureté d’âme, autant d’actions qui visent au respect des conditions du serment d’allégeance.

Il incombe ainsi aux ahmadis de respecter les préceptes d’Allah et de chercher Son plaisir. Celui-ci recommande au croyant de répondre à Son appel et de suivre Ses injonctions s’il souhaite que ses prières soient exaucées. En somme, le croyant doit au mieux de ses aptitudes observer les préceptes divins et y conformer sa vie. Profitons de l’atmosphère du Ramadan afin d’appliquer les innombrables commandements divins qu’énonce le Coran. Je vous en présente quelques-uns qui visent à purifier l’âme et à favoriser l’amour et la paix dans la société. Allah déclare :

وَعِبَادُ الرَّحْمَنِ الَّذِينَ يَمْشُونَ عَلَى الْأَرْضِ هَوْنًا وَإِذَا خَاطَبَهُمُ الْجَاهِلُونَ قَالُوا سَلَامًا

« Et les serviteurs du Dieu Gracieux sont ceux qui marchent sur la terre humblement, et lorsque les ignorants s’adressent à eux ils disent : « Paix ! » (Saint Coran, chapitre 25, verset 64)

Ce verset dépeint brièvement la grande révolution morale et spirituelle occasionnée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son effet sur ses compagnons. À l’époque, les ténèbres régnaient dans le monde et l’humanité était entre les griffes de Satan. L’égoïsme, la vanité, l’arrogance et les troubles avaient poussé le monde vers la destruction. Or, au cours de cette période trouble, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) enseigna à l’humanité de hautes valeurs morales, l’humilité et la modestie.

Le monde connaît aujourd’hui la même situation et Allah a envoyé le Messie Promis (a.s.), le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de fonder une Jama’at composée de Ses serviteurs. Il incombe de ce fait à tout membre de sa communauté de respecter cette norme. Allah affirme que les Ibadur Rahman (serviteurs d’Al-Rahman) parcourent la terre avec dignité et humilité. Ceux qui respectent ces conditions répandent l’amour dans la société et sont les garants de la paix. Aux ignorants qui leur cherchent querelles et qui sèment la discorde ils répondent : « Paix ! Nous ne voulons point nous disputer avec vous. Nous prions pour que vous soyez en paix ! »

Celui qui respecte ces injonctions tout en jouissant d’autorité, fait montre de hautes valeurs morales et devient un véritable serviteur de Dieu. Allah souhaite que le monde foisonne d’amour, de fraternité et d’humilité et que la vertu, sous toutes ses formes, y soit pratiquée. Il souhaite que le mal disparaisse, que l’homme se libère du joug de Satan, qu’il respecte Ses directives, qu’il transforme ce monde en un paradis et un havre de paix. Voilà la mission qu’Allah confère aux prophètes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en était le plus grand exemple : il enseigna à l’homme comment s’asservir à Dieu et calquer ses œuvres sur Ses préceptes afin de mériter le Paradis.

Au cours du Ramadan les portes du Paradis sont grandes ouvertes et celles de l’enfer se referment et Allah se rapproche de Ses serviteurs. Allah est Omniprésent. Sa proximité signifie qu’Il accroît les récompenses des bonnes œuvres et qu’Il exauce les prières. Il incombe de ce fait à tout ahmadi et véritable musulman, d’analyser ses œuvres, d’être humble, de bannir toute arrogance et toute discorde dans la société et à la maison afin d’y faire foisonner la paix.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous laisse son exemple et ses conseils à ce propos. Il affirme : « Dieu me recommande l’humilité et m’interdit toute arrogance envers autrui. »

Point besoin de quelque instrument externe pour savoir si l’on respecte cette norme. Tout croyant peut effectuer son analyse en se demandant : « Suis-je exempt de toute forme d’arrogance ? Ne suis-je pas fier d’appartenir à une grande famille ? Ne suis-je pas fier de mes richesses ? Ne suis-je pas fier de l’éducation de mes enfants ? Ne suis-je pas fier de mon érudition ? Ne suis-je pas fier de mes bonnes œuvres ? »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme qu’un Arabe n’est point supérieur à un non Arabe et pas plus qu’un non Arabe n’est supérieur à un Arabe. L’origine ethnique n’est point source de fierté. La Taqwa est la vertu essentielle. Celui qui en possède ne ressent aucune fierté. D’aucuns sont si fiers de leur savoir qu’ils s’éloignent de la Foi. Observez l’humilité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Dieu lui ordonna d’annoncer : « Je suis le chef de tous les fils d’Adam. » Lui seul détient ce rang éminent. Or, après cette annonce, il déclara dans le même souffle : « mais je n’en tire aucune fierté ! ».

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous présente un autre grand exemple qui vise à promouvoir la paix dans la société. Un jour un juif tenta de prouver la supériorité de Moise à un musulman qui répliqua que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était supérieur à tous les autres prophètes. Le juif informa le Saint Prophète (s.a.w.) que le musulman avait blessé ses sentiments. Sur ce, le chef de tous les prophètes annonça : « Ne me déclarez pas supérieur à Moise. »

Ceci est la réplique à ceux qui accusent le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’avoir mis en péril la paix du monde. C’est aussi une leçon pour ceux qui commettent des atrocités en son nom. Or, les ahmadis ont aujourd’hui pour responsabilité de répondre aux critiques du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en pratiquant les commandements de Dieu. Par ce faire nous nous rapprocherons d’Allah et nous pourrons guider les autres.

Dans un autre hadith le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme que celui qui se fait humble pour Dieu sera élevé par Lui. Dieu nous a offert ces jours afin que nous puissions nous réformer : il nous incombe d’y accomplir notre introspection, de mettre fin à nos conflits familiaux pour la cause de Dieu et de promouvoir la paix. Mettons fin à nos mésententes dont les causes sont l’égoïsme et l’arrogance. Soyons patients face aux critiques de nos adversaires et prions pour leur direction, afin que le chaos cesse dans le monde.

Le Messie Promis (a.s.) affirme : « Je conseille aux membres de ma djama’at de fuir l’arrogance, car elle répugne Dieu le Très-Haut. Celui qui n’écoute pas son frère en toute humilité et se détourne de lui est un arrogant. Débarrassez-vous de toute arrogance afin de vous préserver de la destruction et afin que vous et vos proches méritiez le salut. Tournez-vous vers Dieu : aimez-Le de toutes vos forces et craignez-Le de toute votre âme. Que vos cœurs et vos intentions soient purs, soyez doux et humble, exempt de toute méchanceté, afin que miséricorde vous soit faite. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Dieu ne pousse pas vers la ruine et ne fait pas mourir dans l’ignominie celui qui se fait humble pour Lui. Celui qui se tourne vers Lui ne connaît pas la perdition. Vous ne verrez pas, dans l’histoire du monde, un seul individu qui ait échoué en dépit de sa relation sincère avec Dieu. Celui-ci ne désire pas que l’homme lui présente ses bas désirs : Il souhaite qu’il se prosterne devant lui en toute sincérité. Il sera à l’abri de toute souffrance et Dieu l’extirpera de toute difficulté. En effet, Il annonce :

وَمَنْ يَتَّقِ اللَّهَ يَجْعَلْ لَهُ مَخْرَجًا وَيَرْزُقْهُ مِنْ حَيْثُ لَا يَحْتَسِبُ

Et celui qui craint Allāh – Il ménagera une issue pour lui et Il pourvoira à ses besoins d’où il ne s’y attend pas (Saint Coran, chapitre 65, versets 2 et 3)

Le terme « rizq » (provisions) dans ce verset ne signifie pas uniquement la nourriture : il comprend aussi l’honneur, le savoir et toute chose dont l’homme à besoin. Celui qui entretient la moindre relation avec Dieu ne connaîtra point la ruine. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « L’homme, cette créature faible, se croit grand en raison de ses œuvres et se complaît dans l’arrogance et l’orgueil. Tant que l’on ne se considère pas le plus insignifiant des hommes l’on ne méritera pas le salut. Le poète Kabir l’a si bien énoncé dans ses vers. Il déclare : « Je remercie Dieu d’être né dans une famille modeste. Si j’avais grandi dans une grande famille je n’aurais pas rencontré Dieu. »

Tandis que les autres étaient fiers d’appartenir à de hautes lignées, Kabir remerciait [Dieu] pour son appartenance à une caste inférieure.

L’homme doit, à tout instant, être conscient de son insignifiance. Tout individu, même appartenant à la plus grande famille se verra dérisoire sous un angle ou un autre, à condition qu’il soit doué de discernement. Face à l’univers tout entier il réalisera certainement sa futilité. L’homme n’entrera jamais dans le Royaume de Dieu tant qu’il ne traite pas une pauvre vieille au comble du dénuement avec la même déférence qu’il réserve à un noble d’une lignée pure et tant qu’il ne se préserve pas de toute forme d’orgueil. »

Il nous sied d’être vigilant à cet égard durant ces jours qu’Allah nous a offert pour nous purifier, des jours durant lesquels Il exauce nos supplications. Tout en implorant l’aide de Dieu, évertuons-nous à nous débarrasser de la chose qui engendre en nous l’arrogance ou du mécontentement autour de nous. Que nous puissions répandre la paix autour de nous et non le trouble et la contrariété.

Allah affirme dans un autre verset :

وَاعْبُدُوا اللَّهَ وَلَا تُشْرِكُوا بِهِ شَيْئًا وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا وَبِذِي الْقُرْبَى وَالْيَتَامَى وَالْمَسَاكِينِ وَالْجَارِ ذِي الْقُرْبَى وَالْجَارِ الْجُنُبِ وَالصَّاحِبِ بِالْجَنْبِ وَابْنِ السَّبِيلِ وَمَا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُمْ إِنَّ اللَّهَ لَا يُحِبُّ مَنْ كَانَ مُخْتَالًا فَخُورًا

«Et adorez Allāh et ne Lui associez rien et témoignez de la bonté envers les parents, les proches parents, les orphelins et les indigents, le voisin qui vous est apparenté, et le voisin qui vous est étranger, et le compagnon qui est à votre côté, le voyageur, et ceux que vos mains droites possèdent. Assurément, Allāh n’aime pas les gens orgueilleux et vaniteux » (Saint Coran, chapitre 4, verset 37)

Le Ramadan nous rappelle nos devoirs envers Dieu et envers nos semblables. Il sied au croyant de s’acquitter de ses devoirs envers ces derniers, car les actes d’adoration ne suffiront pas pour atteindre les objectifs du Ramadan. Le but est de perpétuer, au cours de notre vie, les pieux changements que nous avons apportés en nous au cours de ce mois.

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Dans un hadith on compare la grande générosité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à l’égard des indigents au cours du Ramadan à des rafales d’une tempête. Or, son altruisme durant les jours ordinaires était incomparable. Voilà le grand exemple que nous laisse le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il nous incombe aussi de respecter les sentiments des nécessiteux et de combler leurs besoins.

Selon le verset précité celui qui ne s’acquitte pas de ses devoirs envers Dieu et ses semblables ne sera pas un croyant mais un arrogant et un vaniteux. Allah attend de chaque adorateur qu’il possède ces hautes valeurs morales. S’acquitter de ces devoirs n’est point une grande œuvre : c’est là une obligation imposée à tout croyant. Ce seul verset embrasse tous les droits de l’humanité et encourage l’homme à s’en acquitter.

Ailleurs le Coran enjoint le croyant de servir ses parents durant leur vieillesse.

Si les époux respectaient mutuellement leurs parents et s’acquittaient de leurs obligations, les disputes familiales prendraient fin et ces relations seraient empreintes de plus d’amour et d’affection. Durant ces jours, ceux dont les familles sont dans la tourmente doivent réfléchir à ce sujet et mettre fin à leurs mésententes au lieu de s’entêter.

L’aide aux orphelins est un autre devoir important. On doit faire de ces derniers des membres actifs de la société. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a souligné l’importance en disant que celui qui s’occupe d’un orphelin sera proche de lui au paradis comme les deux doigts de la main. Les membres de la djama’at doivent être vigilants à cet égard. D’ailleurs il existe des fonds consacrés aux orphelins au sein de la djama’at. Il en est aussi d’autres dédiés aux nécessiteux dans lesquels doivent contribuer les ahmadis aisés.

Le verset plus haut somme le musulman de respecter ses devoirs envers ses voisins, qu’ils soient apparentés ou pas, ceux qui lui sont amicaux ou pas, ainsi que ceux qui vivent dans l’indigence. Il enjoint au mari et à la femme de s’acquitter mutuellement de leurs devoirs. Il recommande au musulman de respecter ses devoirs envers ses amis, ses supérieurs et ses subalternes, ajoutant à la fin que celui qui ne respectera pas ces injonctions sera du nombre des arrogants et des vaniteux, des personnes honnies par Dieu.

Ce sont-là autant de beaux préceptes de l’Islam qui prônent la paix et le respect des droits d’autrui. Durant ces jours Allah se rapproche de ceux qui s’acquittent de leurs devoirs envers Lui et autrui afin de les récompenser. Profitons-en au maximum si nous désirons que nos actes d’adorations soient acceptés.

Le Messie Promis (a.s.) nous conseille : « Si vous souhaitez que Dieu soit satisfait de vous au ciel, soyez unis, tels que le sont deux frères nés d’une même mère. Soyez bienveillants à l’égard de vos subalternes, de vos épouses et de vos frères afin que miséricorde vous soit faite au ciel. Soyez sincère envers Dieu et Il sera vôtre. »

« Celui qui désire une longue vie doit enjoindre le bien et servir l’Humanité. »

Qu’Allah fasse que nous puissions nous acquitter de nos devoirs envers Allah et envers autrui, que nous soyons de véritables serviteurs de Dieu, que nous puissions nous rapprocher davantage de Lui durant ce mois. Que ce que nous avons acquis fasse partie intégrante de notre vie.

À la fin de son sermon, Sa Sainteté le Calife a évoqué le décès de Mokarrama Hidayat Bibi Sahiba de Qadian et celui de Mokarram Mohammad Ahmad Saquib Saheb de Rabwah. Qu’Allah exalte le statut des défunts et qu’Il leur accorde Son pardon.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce sermon)

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