Sermons 2014

Analyse de conscience et réforme : les clés du succès spirituel – sermon du 31-01-2014

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Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Sermon du vendredi prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya Internationale, le 31 janvier 2014, à la mosquée Baitul-Futuh, au Royaume-Uni.

Vendredi dernier j’ai évoqué le sujet de la réforme de la conduite en référence aux responsabilités des missionnaires, de tous les Waqifine-Zindagi, des Amirs et des titulaires de postes au sein de la djama’at. J’ai souligné leur rôle – qui est d’enlever les obstacles qui entravent la réforme morale – ainsi que les conditions que les missionnaires et les responsables doivent respecter dans leurs vies et le savoir qu’ils doivent transmettre aux autres.

Parmi les érudits et les prédicateurs de l’époque du deuxième Calife que j’ai évoqués la dernière fois se trouvaient des compagnons du Messie Promis (a.s) ou des personnes formés par ces derniers : ils étaient certainement très proches de Dieu et leur foi était très élevée. Il n’y avait aucune insuffisance à cet égard en leurs personnes : le déficit qu’avait évoqué le deuxième Calife concernait la nécessité de changer de priorité et de mettre autant d’accent sur ​​la réforme de la conduite que sur la doctrine.

Il a souligné la nécessité de former moralement les membres de la djama’at à la lumière des signes [apparus en faveur] du Messie Promis (a.s), de sa relation avec Dieu, de l’obéissance et du respect envers le Califat et la Nizam-i-djama’at.

Cependant nous observons que la norme n’est plus la même ces-jours ci. D’où l’importance pour les missionnaires et les responsables d’appliquer ces principes dans leurs vies pour ensuite en informer les membres de la djama’at. Il est absolument nécessaire de saisir l’importance de cette « mise en œuvre » et le fait d’être de bons exemples : c’est seulement là que les conseils auront un impact véritable.

La semaine dernière j’avais évoqué la nécessité de renforcer la volonté et d’accroitre la connaissance. Le troisième volet de la reforme de la conduite concerne le soutien externe qui est de deux sortes : la surveillance et la contrainte. La surveillance signifie contrôler autrui en permanence afin qu’il ne commette pas de délit. Nous voyons cela en application dans le monde. Des parents surveillent leurs enfants à la maison, les enseignants quant à eux encadrent leurs étudiants. Les fonctionnaires de l’état font aussi de la surveillance et sur les routes [ici en Occident] il y a de radars et des cameras.

Les parents qui maltraitent leurs enfants sont surveillés et encadrés par les organisations de la protection de l’enfance. Si la maltraitance s’aggrave les enfants sont placés sous tutelle. Ceci est très fréquent dans les pays développés et selon moi ce contrôle est excessif dans certains cas : les parents ont peur des fois de discipliner leurs enfants même quand il est tout à fait légitime de le faire. Et en fin de compte certains enfants partent à la dérive. Ainsi la surveillance peut être nuisible dans les affaires du monde. On surveille aussi les couples qui sont en conflits ou les prisonniers. En somme l’objectif est d’empêcher autrui de commettre un délit ou de les réformer.

La supervision est une source de réforme dans la société et la religion y a aussi recours afin de favoriser l’amélioration de soi. Ainsi les parents, les missionnaires et les titulaires de postes au sein de la djama’at doivent dans leur propre sphère jouer leur rôle dans ce domaine.

L’Islam soutient que tout surveillant aura des comptes à rendre à propos de ceux qui sont sous sa tutelle : ceci favorise à la fois la reforme des responsables et de ceux qui sont sous leurs ailles.

Le deuxième aspect de la réforme est la contrainte. D’aucuns diront qu’il n’y a pas de contrainte en matière de foi, comment donc réconcilier cette contradiction ? Soyons clairs qu’il ne doit y avoir aucune contrainte pour embrasser ou renoncer à une foi quelconque. L’Islam prône la liberté d’accepter ou de rejeter quelque religion que ce soit. Cependant quand ont s’est associé à une foi il faut respecter ses règlements : au cas échéant la discipline est le recours nécessaire et c’est le sens de la contrainte dans ce contexte.

Si l’on désire vivre dans le cadre d’un système [religieux] ses enseignements doivent être respectés, sinon on peut être châtié, condamné à une amende et se retrouver sous des sanctions, qui sont autant de moyens pour favoriser la reforme et de supprimer les écarts de conduite.

Quand la Nizam-i-djama’at (le système administratif / la structure) de la djama’at applique des sanctions à l’encontre d’un membre c’est pour le réformer et non pas pour l’humilier ou pour le faire souffrir. La contrainte est aussi appliquée par les gouvernements en emprisonnant les criminels à titre d’exemple. Le but dans ces cas est de maintenir la paix sociale.

D’aucuns sont parfois punis pour avoir tenté de nuire à leurs personnes : mais c’est toujours la réforme qui est l’objectif. La peine capitale est de mise dans les cas d’assassinats sinon les meurtriers mettront à mal la paix de la société et cela engendra encore plus de meurtriers. La peine capitale est propice à la réforme et est dissuasive dans les cas de ceux qui sont enclins à commettre des meurtres.

Voila en somme quelques exemples de la contrainte qui est appliquée dans le monde. Il n’existe cependant aucun lien entre la contrainte des peines de ce monde et celle la religion.

Toutefois ceux qui s’associent à une religion sont sanctionnés selon ses lois ou des restrictions leurs sont imposées [quand ils enfreignent les règles de cette communauté]. Des fois la djama’at refuse d’accepter la contribution financière de certains individus et c’est là une forme de sanction. Quand cela pousse un individu à accomplir de bonnes œuvres ou à éviter les sanctions, ou le mécontentement du Calife ou celui de Dieu, peu à peu la foi s’installe en son cœur et elle foisonne. En fin de compte le concerné commence à accomplir de bonnes œuvres de gaité de cœur. Ainsi il est primordial d’appliquer les méthodes suivantes : faire naitre la foi, offrir le savoir nécessaire, appliquer la surveillance et la contrainte. Au cas contraire la reforme sera difficile.

Après une analyse plus poussée l’on constate que d’aucuns ont une foi chancelante : elle n’est pas au niveau requis pour inciter l’intéressé à accomplir de bonnes œuvres. Mais dès qu’on renforce leur foi, ils réforment leur conduite.

D’autres sont impliqués dans le péché en raison de leur manque de connaissances. Et il y a une autre couche de la société qui dépend des autres pour accomplir de bonnes œuvres. L’aide est accordée par les deux méthodes évoquées plus haut : dès qu’on les place sous surveillance ils abandonnent leurs vices et accomplissent des bonnes œuvres. Mais il en est d’autres qui sont au plus bas de l’échelle : même la surveillance ne les dissuade pas et seule la punition peut les réformer.

La djama’at doit appliquer ces quatre méthodes afin qu’il y ait de la réforme et l’on doit administrer le traitement approprié selon chaque individu. A une époque où la religion n’a pas le soutien du pouvoir en place ces quatre recours sont nécessaires.

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La première méthode est de renforcer la foi. Il faudra évoquer les signes qui sont apparus en faveur du Messie Promis (a.s), les révélations qu’il a reçues, sa relation avec Dieu et la révolution spirituelle qu’il a apportée en ses disciples. Etant donné que les attaques de Satan sont de plus en plus virulentes à notre époque, ces conseils sont d’une grande importance. Ces rappels doivent être constants : informez les autres comment mériter l’amour de Dieu et comment Celui-ci traite différemment ceux qui sont récipiendaires de Ses faveurs. Il importe de connaître ce que nous dit le Messie Promis (a.s) à ce sujet. Les nouveaux venus, dont un nombre important d’Arabes et d’Africains évoquent le changement spirituel qui s’est opéré en eux quand ils ont lu les ouvrages du Messie Promis (a.s) : certes ceci a dissipé leurs croyances erronées et a affiné leurs connaissances. Mais leur foi s’est renforcée davantage en voyant les signes manifestés en faveur du Messie Promis (a.s), les révélations qu’il a reçues et sa relation avec Dieu.

Le deuxième Calife a souligné l’importance de ce deuxième aspect en ces termes : « Jésus-Christ peut s’asseoir au Ciel autant qu’il le voudra. Le fait qu’il y soit n’est pas aussi préjudiciable [à notre foi] que le fait que Dieu soit mort en nos cœurs. Quel est l’avantage de marteler que Jésus-Christ est mort quand vous êtes en train de tuer Dieu dans les cœurs d’autrui et que vous n’essayez pas de Le ranimer ? Dieu est le Vivant et l’Existant par Lui-même : Il ne meurt jamais cependant Il n’est plus vivant pour certains. »

Le Calife a ensuite évoqué un rêve fait par un enseignant du premier Calife qui habitait à Bhopal (une ville indienne.). Il vit un lépreux assis sur un pont à l’extérieur de la cité : il était aveugle, son nez était coupé, ses doigts flétris, son corps recouvert de pustules et entouré de mouches. Tout révulsé l’enseignant lui demanda son identité, sur quoi le lépreux répondit qu’il était Dieu. Terrifié, l’enseignant répliqua qu’il ne pouvait L’être car tous les prophètes affirment que Dieu est le plus beau d’entre tous. Comment aimer un « Dieu » aussi hideux que ce lépreux ? Ce dernier répondit que les prophètes avaient raison : il n’est pas quant à lui, le vrai Dieu, mais celui de la population de Bhopal. C’est cette image qu’ils se font de Dieu : en somme Il n’a aucune importance à leurs yeux et [ne vaut pas plus que ce lépreux]. Dieu est éternel, mais quand on L’oublie Il cesse d’exister pour le concerné.

Les jeunes en particulier ne doivent pas imaginer que pareille négligence est sans conséquences. Ce lépreux est à l’image des habitants de cette ville : spirituellement ils ont été frappés de la lèpre et ils connaitront une mauvaise fin. A Dieu ne plaise, Dieu n’a pas cessé d’être et les a abandonnés.

En somme dans certains cas Dieu châtie sur Terre ceux qui Le croit mort ou inexistant. Il affirme que la fin de ceux qui L’oublient est l’enfer : il ne faut point croire qu’Il est impuissant et que la mécréance n’a point de mauvaises conséquences. Dieu est Celui qui se venge, quand Il punit personne ne peut résister à Sa colère.

Le deuxième Calife affirme : « Il est étrange que nos érudits font tout pour prouver la mort de Hadrat Isa (Jésus-Christ), mais ils ne cherchent pas, dans le même souffle, à ramener Dieu le Tout-Puissant à la vie. Ils n’insufflent pas dans les esprits ce qui inspire la perspicacité et la perception d’Allah. Notre effort principal doit être de rendre vivant Dieu et de renforcer la relation entre les hommes et Lui. Si nous avons une relation vivante avec Dieu, peu importe les campagnes de ceux qui veulent prouver que Hadrat Isa est vivant, notre foi n’en sera point affectée car Dieu nous guidera à chaque étape. Il est certes très important de comprendre le sujet de la mort de Jésus-Christ et de la Khatmun-Nubuwah (la finalité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w)) : cela a trait à la foi et il faut en connaître les arguments. Mais pour effectuer la reforme de notre conduite nous allons devoir établir une relation vivante avec Dieu et appliquer les méthodes qu’a préconisées le Messie Promis (a.s). Nous allons devoir mettre fin à toute contradiction entre nos actes et nos paroles et voir à quel point nous appliquons les conseils que nous prodiguons aux autres.

Aujourd’hui par la grâce de Dieu un nombre important de jeunes sont en train d’étudier dans les différentes Jamia de la djama’at , en particulier au Pakistan. Après leurs formations ils serviront en tant que Morrabi et Muballigh. Mais dans certains cas la quantité affecte aussi la qualité. Certains ne font pas d’efforts pour atteindre les niveaux spirituels requis, d’autres ont de mauvaises habitudes ou ignorent le caractère sacré de la vie d’un missionnaire et ils sont éliminés de la Jamia en raison de leurs écarts de conduite.

L’avenir de la djama’at Ahmadiyya exige la formation d’un grand nombre de missionnaires. La tâche qui leur sera confiée n’est pas ordinaire : pour ce faire ils devront forger une relation particulière avec Dieu et faire des efforts à cet égard.

Il faudra avoir en mémoire les signes que nous a montrés le Messie Promis (a.s) et les véritables enseignements de l’Islam qu’il nous expliqués. On ne doit pas se limiter à maitriser les tenants et les aboutissants de ces controverses.

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Un de nos érudits de Qadian m’a fait savoir qu’auparavant [la djama’at] organisaient des conférences dans lesquelles l’on répliquait à toutes les attaques des adversaires de la communauté, tant et si bien que ces derniers ont pris la fuite. Certes on doit répondre à nos opposants en retournant contre eux leurs arguments ; mais il est encore plus important que nos missionnaires (moallimine, morrabi et muballigh) comprennent le but de l’avènement du Messie Promis (a.s), qu’ils progressent spirituellement afin qu’ils soient, chacun d’entre eux, un signe vivant ; afin que les gens, en les voyant, embrassent l’Ahmadiyya.

Je dois ici ajouter que malheureusement on n’a pas atteint la norme requise dans ce domaine : c’est pour cette raison que nous avons dû congédier un nombre important de moallimines en Inde : on dirait qu’ils étaient tombés sous le charme de ce monde. Celui qui m’a écrit cette lettre et chacun d’entre nous doit analyser de près ses responsabilités. Les moallimines et les muballighines doivent examiner à quel point ils ont fait des efforts pour inculquer la foi dans les cœurs des autres.

Nous ne devons point nous contenter d’impressionner les autres par notre raisonnement ou d’avoir fait fuir les mollahs. Nous devrons prouver l’existence de Dieu à travers Ses signes vivants et convaincre les autres à travers le témoignage de Dieu en faveur du Messie Promis (a.s).

Le deuxième Calife raconte que si le soleil brille à son zénith, et qu’untel demande la preuve de son existence et que son compagnon tente de le lui prouver en lui expliquant le mouvement des astres, ce dernier aurait l’air stupide. Le moyen le plus simple serait de soulever le menton de l’interrogateur vers le ciel et de lui dire : « Regarde. Voilà le soleil ».

Dieu resplendit avec tous Ses attributs devant nous et les hommes. Il s’est dévoilé dans toute sa splendeur au monde par l’entremise du Messie Promis (a.s). Au lieu d’avoir l’air stupide, à l’instar de celui qui essaye de prouver l’existence du soleil, présentez les signes qui sont apparus par l’entremise du Messie Promis (a.s) et le témoignage vivant de Dieu en faveur de Sa communauté.

Mais pour ce faire il faudra que nos œuvres soient conformes au plaisir de Dieu. Pour ce faire renforcez la force agissante des membres de la djama’at. Présentez maintes et maintes fois aux enfants, aux hommes et aux femmes comment Dieu s’est manifesté par l’entremise du Messie Promis (a.s) et comment se rapprocher de Lui. Et vous constaterez que ces jeunes qui, naguère, se penchaient vers le monde se tourneront vers Dieu. Et il n’y aura pas que quelques missionnaires et quelques érudits de la communauté qui mettront en déroute les mollahs : l’exemple de nos jeunes, de nos femmes et de nos enfants vont attirer du monde.

Il est très nécessaire de s’attacher au Messie Promis (a.s) et de faire preuve d’une obéissance indéfectible envers le Califat. Voila la clef de la force et de l’épanouissement spirituel de la djama’at. Il faut faire reconnaître le [statut véritable] du Califat aux ahmadis afin qu’ils acceptent de gaité de cœur toutes les décisions prises par le Calife et qu’ils n’aient pas de doute ou d’appréhension à ce sujet.

Inculquer cette compréhension à propos du Califat est une des tâches importantes des missionnaires ainsi que des titulaires de postes au sein de la djama’at.

Il en est certains qui disent ici et là que le Calife a pris une mauvaise décision dans tel ou tel cas ou qui critiquent les verdicts de la Qada (l’instance de médiation au sein de la communauté). Ou qui disent : « Pourquoi avoir confié telle tâche à untel ? Pourquoi ne pas avoir choisi celui-là ? Le Calife est bien au courant comment se comporte celui-là pourquoi donc ferme-t-il les yeux sur [sa situation] ? » Ils sont peu à faire de pareilles remarques : mais ils polluent l’atmosphère toute entière.

Si tous les missionnaires, les titulaires de postes au niveau de la djama’at et des organisations auxiliaires comprennent leurs responsabilités à cet effet, ils dissiperont les doutes et les appréhensions qui surgissent dans les cœurs de certains.

C’est surtout la tâche des missionnaires de leur faire comprendre que toutes les bénédictions sont liées à la Nizam (l’organisation) et quand Dieu désire maudire un peuple Il enlève la structure [qui les unit]. Quand ces faits seront connus de tous, ceux qui [ont tendance] à trébucher seront sauvés.

Il y aura toujours une infime minorité de gens qui sont des je-sais-tout. Ils organisent leurs réunions ici et là disant que le Calife n’est pas Dieu et qu’il peut se tromper à l’instar de tout être humain. C’est vrai, cependant le deuxième Calife a offert une excellente réponse à cette question. Et si l’on estime que le Califat est vrai et que c’est une bénédiction de Dieu cette réponse s’applique à toute époque et en tout lieu.

Le deuxième Calife affirme que Dieu assure qu’Il établira sur Terre les décisions prises par le Calife. Ceci est stipulé dans le verset suivant : « et qu’Il établira assurément pour eux leur religion qu’Il a choisie pour eux…» (24 : 56). Dieu jure ici qu’Il implantera dans le monde la foi et les principes que les Califes désirent établir.

Ce sont des faits qui doivent être inculquées dans les cœurs de tous les membres de la djama’at : c’est là la tâche des missionnaires et des érudits. Qu’ils se consacrent à faire connaître aux autres les bénédictions et les bienfaits apportés par le Messie Promis (a.s). Qu’ils mentionnent les signes vivants de Dieu et qu’ils leur expliquent comment se rapprocher de Lui. Qu’ils expliquent à tout un chacun l’importance d’obéir au Calife et à la Nizam-i-Jama’at en toute situation. Et c’est là que l’on dissipera les doutes des uns et des autres, tant et si bien que tout soupçon mourra dans l’œuf et qu’il y aura la réforme à tout niveau au sein de la djama’at. Voila un des grands buts de l’avènement du Messie Promis (a.s).

Certes il est important de maitriser les sujets de la mort de Jésus (a.s) et de la Khatmun-Nubuwwah (la finalité de la prophétie) afin que nous puissions répondre à nos adversaires. Cependant il est d’autant plus important de mener une campagne au sein de la djama’at afin de reformer la conduite et d’accroitre la connaissance.

Nous devons être encore plus vigilants quant à cette ligne de front interne que celui qui concerne l’extérieur. Notre purification spirituelle et la reforme de notre conduite apportera une plus grande révolution que ce type de tabligh (prédication) [évoqué plus haut].

Le deuxième Calife souligne que si les missionnaires purifient les cœurs des autres, et qu’ils les emplissent de la connaissance et de l’amour de Dieu, des millions de gens embrasseront l’Ahmadiyya.

Allah déclare : « Lorsque vient l’aide d’Allāh ainsi que la victoire, et que tu vois les hommes entrer en troupes dans la religion d’Allāh, alors glorifie ton Seigneur avec Sa louange, et implore Son pardon. Assurément, Il revient sans cesse avec compassion. » (Le Saint Coran, chapitre 110, versets 2-4).

Allah affirme que si vous propager le message de l’Islam par le tabligh, les gens viendront vers vous un à un, ou deux par deux. Mais si vous accomplissez l’istighfar (implorer le pardon de Dieu) et que vous Le glorifier par Ses louanges, et que vous enlever les péchés de votre djama’at, les gens se joindront à vous en masse.

Ainsi ce n’est pas en mettant en déroute nos adversaires par nos arguments que nous atteindrons notre objectif : c’est en nous reformant que nous pourrons le faire.

Pour cela il faudra devenir les aides du Calife et son soutien. Nous ne pouvons pas passer des années sur des débats académiques : si nous désirons faire progresser notre Jama’at nous allons devoir adopter l’autre méthode qui est la réforme de notre conduite.

L’essentiel c’est d’accomplir de bonnes œuvres, de faire preuve d’une grande honnêteté et intégrité, et d’avoir des revenus légitimes. Evitons de tromper l’état pour obtenir quelques aides financières et mettre ainsi en péril notre intégrité. Evitons d’intenter de faux procès dans le seul but de nous remplir les poches. Accomplissons en toute intégrité et de gaité de cœur toute tâche qui nous est confiée et c’est là que les portes des faveurs spirituelles et matérielles s’ouvriront à nous.

Par la grâce de Dieu, en général, la djama’at a une bonne image aux yeux des autres. Toutefois, si pour quelques avantages pécuniaires untel fait preuve de malhonnêteté il nuira à l’image de la communauté toute entière.

Les missionnaires doivent être vigilants à ce propos ; mais d’autre part il incombe à tout membre de la djama’at d’accomplir son analyse de conscience et de prier à tout instant, car la prière est l’arme la plus efficace. L’action doit aller de pair avec la prière et c’est là que l’on pourra se réformer. Que Dieu nous en accorde la possibilité.

Avant de terminer je tiens à vous interpeller sur un sujet qui meurtrit le cœur de tout vrai croyant : l’état pitoyable dans lequel se trouve le monde musulman, qui a aujourd’hui, grandement besoin des prières des ahmadis, les disciples du Messie Promis (a.s), le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w).

Il est de notre devoir de prier pour la Oummah de l’Islam. La situation en Syrie va de mal en pis. Le gouvernement et les rebelles de l’opposition commettent tous deux des atrocités insoutenables. Enfants, personnes âgées et femmes sont tous pris pour cibles. Des innocents sont arrêtés, affamés et torturés. On en a montré certaines images à vous glacer le sang : des musulmans commettent des atrocités contre leurs frères de foi offrant ainsi l’occasion aux non-musulmans de calomnier l’Islam.

Quelques jours auparavant on a diffusé des interviews d’adolescents de 13-15 ans, qui avaient perdus leurs parents ou qui se sont séparés d’eux : ils n’avaient rien à manger et flânaient ici et là. Quand on leur a demandé ce qu’ils désirent faire quand ils seront grands ils ont répondu : « Evidemment nous serons des criminels, des voleurs, des terroristes. Que pourrons-nous faire d’autre ? C’est ainsi que nous pourrons nous venger. » Dans le seul but de conserver ou de s’emparer du pouvoir, le gouvernement et l’opposition, sont tout deux en train de détruire leurs futures générations.

Qu’Allah anéantisse ceux qui commettent ces atrocités, qu’Il protège les populations et qu’Il leur accorde des dirigeants justes.

Au Pakistan, les atrocités sont à leur comble ; en particulier contre musulmans ahmadis. Les gens y sont torturés physiquement et mentalement. Les Pakistanais ordinaires sont également pris dans l’engrenage de ce système vicieux et il semble que la situation va s’aggraver. C’est l’état qui a mis en place ces groupes terroristes, qu’il n’arrive plus à contrôler maintenant. Seule la prière pourra faire de ces infâmes la cible de la colère divine. Il y a un grand besoin de prières pour que toutes les formes d’extrémisme et de terrorisme prennent fin.

La situation est la même dans les autres pays musulmans, à l’instar de la Lybie et de l’Egypte. Qu’Allah guide ces populations et qu’Il les protège des odieuses tentatives de ceux qui veulent nuire à l’Islam. Et qu’Allah protège tous les ahmadis qui habitent dans ces pays. Amine.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce sermon)