Sermons 2013

L’Ahmadiyya en Indonésie, Malaisie et Singapour – sermon du 27-09-2013

Singapour Sermon

Sermon du vendredi prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya Internationale, à la mosquée Taha, à Singapour le 27 septembre 2013.

Dieu, de par Sa grâce, m’a offert l’occasion une fois encore de rencontrer les ahmadis de cette région. Vu la situation de la djama’at en Malaisie et en Indonésie il m’est difficile de m’y rendre, et c’est à Singapour que Dieu m’a permis de rencontrer les ahmadis de ces deux pays. Prions qu’Allah fasse qu’il y ait, dans un avenir proche, des changements [positifs] en Malaisie comme en Indonésie et que la situation de ces deux djama’at s’améliore afin que le Calife de l’époque puisse s’y rendre.

Cette année plus de 3000 ahmadis de ces deux pays, dont une majorité d’Indonésiens sont présents [à Singapour]. Des ahmadis de la Thaïlande, de la Birmanie, du Myanmar, et des Philippines ont aussi fait le déplacement, ainsi que des invités non ahmadis.

Sans nul doute c’est Dieu, de par Sa grâce, qui nous a permis de nous rencontrer. Les ahmadis indonésiens sont les plus persécutés dans la région en raison de leur appartenance à la communauté Ahmadiyya : d’aucuns parmi eux sont tombés en martyrs au vu et au su des représentants de l’État. Cette persécution n’est point une chose du passé, elle perdure jusqu’à présent. Sept ans auparavant, avant ma première visite dans la région, une campagne de persécution des ahmadis avait déjà débuté en Indonésie. Les mosquées ahmadies ont été saccagées, il y a eu des pillages et la djama’at a subi des pertes matérielles. On s’en est pris aux ahmadis, d’aucuns ont payé de leurs vies, d’autres ont subi des préjudices matériels. Dès lors, cette inimitié n’a cessé de croître, causant pertes de vie et de biens et vous êtes très au courant de la barbarie avec laquelle on a tué des ahmadis en présence même de la police. Ces agressions étaient d’une sauvagerie telle que la presse locale, imbue de justice, les condamnées. Aujourd’hui les médias ont réduit les distances entre les peuples : en un instant le monde entier a su à propos de cette attaque d’une sauvagerie inouïe. Le monde entier était au courant de l’incident, les gens se sont intéressés davantage à cette région et beaucoup de voix se sont fait entendre [pour condamner cet acte].

En tout cas nous remercions à la fois les individus et les institutions qui ont condamné ces atrocités commissent contre la communauté. Mais après chaque agression subie par la djama’at, Dieu produit des résultats positifs. La djama’at s’est faite une grande renommée dans le monde dans la foulée de la persécution qu’ont endurée les ahmadis indonésiens. Et lorsque dans un coin reculé d’Afrique un grand érudit a visionné la vidéo de la tuerie abominable de ces trois ahmadis, il s’est exclamé que seuls les vrais croyants subissent pareille persécution, et il s’est dit membre de l’Ahmadiyya, l’Islam véritable, à partir de ce jour. Cette brutalité a eu pour effet de convertir des gens ici et dans le monde entier.

Après le Pakistan, l’Indonésie est le deuxième pays où les ahmadis subissent pareilles persécutions. Ce genre d’incidents est en diminution en Indonésie mais ils perdurent jusqu’à présent au Pakistan, des atrocités que l’on commet au nom de Dieu et de Son Prophète (s.a.w.). Ces crimes sont perpétrés au nom de Dieu, dont les enseignements regorgent de conseils encourageant au respect des droits d’autrui. On commet ces exactions au nom de Dieu, Lui qui incite les musulmans à faire preuve de compassion et de justice. On commet ces exactions au nom de ce Prophète (s.a.w.), envoyé comme une bénédiction pour l’humanité toute entière, lui qui a interdit toute injustice même au cours des conflits armés. Ce même Prophète (s.a.w.) était profondément courroucé à l’encontre d’un de ses compagnons qui avait tué un soldat ennemi qui avait récité la kalimah ­– la déclaration de foi islamique – [lorsqu’il s’est retrouvé en mauvaise posture]. Quand le coupable s’est défendu en disant que son adversaire avait récité la kalimah pour éviter la mort, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) lui a demandé : « Avais-tu ouvert son cœur pour voir s’il avait récité la kalimah par peur de la mort ou en toute sincérité ? »

En tout cas ces atrocités ont atteint leur comble au Pakistan ; on persécute au nom même de cette kalimah ceux qui récitent la kalimah. Sous l’influence des mollahs pakistanais, ceux de l’Indonésie sont en train de commettre ces mêmes infamies ou incitent les populations à le faire et ils profitent de toute occasion pour nuire à la communauté. Cependant une autre faveur divine est que la persévérance des ahmadis s’accroit face à l’hostilité grandissante des ennemis. Nos adversaires ne savent pas que l’Ahmadiya est l’Islam véritable dont les racines sont profondément ancrées dans nos cœurs et qu’aucune hostilité, qu’aucune tempête ne pourra les en extirpés. Ayant vu les faveurs divines, comment les ahmadis pourront-ils se détourner de l’engagement qu’ils ont pris avec Dieu ? Après s’être liés au dévoué serviteur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) comment pourront-ils briser cette relation ? Comment oseront-ils rompre le lien qui a renforcé davantage l’union qu’ils ont tissée avec Dieu et son Prophète (s.a.w) ? Comment pourront-ils se détourner de celui qui leur a montré la voie du progrès spirituel, une voie que les musulmans non ahmadi ignorent complètement ?

En dépit de cette hostilité à leur rencontre les ahmadis doivent accroitre leur foi et leur loyauté, faire preuve de persévérance et prier en ce sens car sans les faveurs divines la constance sera impossible. Et pour mériter les grâces de Dieu il importe de Lui rendre culte comme Il le mérite.

Il faut aussi veiller à son amélioration personnelle. Il n’incombe pas uniquement aux ahmadis persécutés de se prosterner devant Dieu et de se perfectionner, c’est là le devoir de tout ahmadi. Si ceux de Singapour, de la Birmanie, de la Thaïlande, et du monde entier n’analysent pas l’état de leur foi ils ne pourront point progresser dans ce domaine. Et s’il n’y a pas de progrès en l’Ahmadiyya il ne leur sera d’aucun avantage d’être ahmadi. Chacun doit se soucier davantage de son progrès dans la foi.

L’hostilité à l’encontre de la djama’at existe aussi en Malaisie où de temps en temps elle se déchaine contre les ahmadis, quoique pas avec la même violence qu’en Indonésie. Des organisations islamiques malaysiennes ont placé ça et là des panneaux sur lesquels il y est inscrit que les qadianis (ahmadis) ne sont pas des musulmans. Ceci blesse sans aucun doute les sentiments de tout ahmadi qui passe devant ces panneaux, mais puisqu’il ne prend pas la Loi entre ses mains il endure cela patiemment. Dieu sait très bien qu’étant ahmadis nous sommes musulmans. De surcroit nous savons très bien que nous sommes de meilleurs musulmans que les autres, que nos cœurs sont emplis d’amour pour Dieu et pour son Prophète (s.a.w).

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a affirmé que l’on ne doit point traiter de mécréant celui qui énonce les paroles « Nul n’est digne d’être adoré sauf Allah, et Mohammad est le Prophète d’Allah. », sinon l’épithète de mécréant s’appliquera à son utilisateur. Il a même déclaré que celui qui prononce les paroles « Nul n’est digne d’être adoré sauf Allah… » doit être considéré comme musulman. Le Saint Coran est allé jusqu’à affirmer qu’il ne faut pas qualifier d’incroyant celui qui vous présente la salutation de paix. Voilà les injonctions du Saint Coran mais ces autres [musulmans] ont fabriqué un autre Islam de toutes pièces. Dans leur quête de gains personnels et de l’assouvissement de leurs désirs égoïstes ils ont fait des enseignements de Dieu la risée des non musulmans.

Selon le président de la djama’at de la Malaisie, les gens ne font plus attention à ces panneaux [anti-ahmadis]. Les honnêtes gens parmi les musulmans savent très bien que ces mollahs ne cherchent que leurs intérêts et qu’ils font de l’Islam la risée des non musulmans, en présentant une image tronquée de l’Islam, image qui est contraire aux enseignements du Saint Coran. L’Islam véritable est celui qui est en accord aux préceptes de Dieu et de Son Prophète (s.a.w).

Quelques temps auparavant un prêtre [malaysien] avait affirmé que les chrétiens pouvaient utiliser le nom « Allah » car Il est aussi leur Dieu. Les soi-disant oulémas se sont déchaînés contre lui pour son « audace » et ils ont porté l’affaire au tribunal qui a rendu le verdict suivant : hormis les musulmans personne n’a le droit d’utiliser le nom « Allah » ! Ainsi de simples mortels de ce bas monde ont restreint la personne d’Allah en Son nom. Ils croient que seuls des soi-disant musulmans ont le monopole sur le nom d’Allah. S’il n’est guère étonnant que des mollahs ignares puissent proférer pareilles inepties, nous sommes fort surpris quand des personnes instruites rendent pareil verdict et souillent ainsi le nom de l’Islam par leurs actes.

Allah déclare [dans le Saint Coran] : « Toutes les louanges appartiennent Allah le maître de tous les mondes. » Allah est le Seigneur des musulmans et des non musulmans. Ailleurs Il déclare : « Allāh accroît Sa provision pour qui Il veut… » (Le Saint Coran, chapitre 13, verset 26). Est-ce donc qu’il y a quelqu’un d’autre qui fournit des provisions aux chrétiens comme aux juifs ? Selon le verdict du tribunal si un chrétien déclare que c’est Allah qui pourvoit à ses besoins ce sera là un crime impardonnable.

Le Saint Coran nous apprend qu’Allah avait demandé aux prophètes du passé d’annoncer :

اللَّهَ رَبَّكُمْ وَرَبَّ آَبَائِكُمُ الْأَوَّلِينَ

« Allah est votre Seigneur et le Seigneur de vos aïeux qui vous ont précédés. » (Le Saint Coran, chapitre 37, verset 127). Comment les musulmans osent-ils revendiquer quelque monopole sur le nom d’Allah ? Voyez ce que Dieu déclare dans le Saint Coran à propos de ces mêmes chrétiens que la justice malaysienne a empêchés d’utiliser le nom d’Allah :

قُلْ يَا أَهْلَ الْكِتَابِ تَعَالَوْا إِلَى كَلِمَةٍ سَوَاءٍ بَيْنَنَا وَبَيْنَكُمْ أَلَّا نَعْبُدَ إِلَّا اللَّهَ

« Dis : « Ô Gens du Livre ! Venons-en à cette parole qui est commune entre vous et nous: que nous n’adorions qu’Allāh… » (Le Saint Coran, chapitre 3, verset 65)

C’est-à-dire le dénominateur commun entre les chrétiens et les musulmans est la personne d’Allah et tout deux ont le droit d’utiliser Son nom. J’ai cité ces exemples car certains ahmadis m’ont posé des questions à ce sujet. Le Saint Coran regorge de versets dans lesquels Allah s’est déclaré être le Dieu de l’humanité toute entière. Aucun individu, aucun groupe, aucune religion, aucun État ni aucun tribunal n’a le monopole sur le nom « Allah ». Ce nom n’est pas non plus une marque déposée : Allah est le Seigneur de tous les mondes.

Aujourd’hui hormis les ahmadis personne ne pourra informer les autres à propos de l’Islam véritable, de la personne de Dieu et de Son statut ou des véritables préceptes du Saint Coran. Comme je l’ai dit les musulmans non-ahmadis ont fait de l’Islam la risée des non musulmans. En tout cas il incombe aux ahmadis de la Malaisie d’informer avec sagesse leurs compatriotes quant aux préceptes de cette religion. Dites à vos concitoyens : « Pourquoi ternissez-vous ainsi l’Islam en suivant ces prétendus érudits ? » Qu’Allah les débarrasse de leur ignorance !

J’ai parlé de l’Indonésie ainsi que de la Malaisie, et les ahmadis de Singapour se disent peut être que [le Calife] est sur leur sol mais il mentionne les autres. Sachez tout d’abord que tous les croyants forment un seul corps. Quand l’un des leurs souffre, ils ressentent tous la même douleur. Ainsi, les ahmadis du monde entier doivent ressentir la souffrance qu’endurent les ahmadis qui sont persécutés dans ces pays.

La situation des ahmadis de Singapour est bien meilleure. Certes l’État n’autorise à personne de s’attaquer à la religion de l’autre, mais il ne vous empêche pas non plus de présenter les beautés de votre religion. En prenant des mesure sages élargissez davantage le champ de la prédication et transmettez le message de l’Ahmadiyya, l’Islam véritable, à toutes les couches de la société. Les ahmadis qui sont là devant moi, qu’ils soient de Singapour ou d’ailleurs, qu’ils soient en bonne ou en mauvaise posture, nous devons tous nous rappeler que c’est à nous musulmans ahmadis de présenter au monde le vrai visage de l’Islam. Nous devons présenter au monde les beautés de l’Islam ainsi que les traits de caractère du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Il suffit de prendre n’importe quel aspect de sa biographie car Allah déclare que sa vie toute entière est un exemple parfait pour le vrai musulman, que ce soit dans les relations familiales, dans les relations au sein de la société avec les non musulmans, ou avec ceux appartenant à d’autres nations.

Singapour Sermon

Etant donné que nous devons présenter aux autres la vie et le caractère du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), il faudra que nous suivions en premier son exemple afin de pouvoir attirer les autres vers Islam. Vu que nous désirons montrer au monde le beau visage de cette Miséricorde envoyée pour l’humanité toute entière il faudra que nous soyons des exemples d’amour, d’affection, et de fraternité dans nos relations ; et il nous incombe aussi de présenter au monde les véritables enseignements du Saint Coran. A nous d’informer les autres qu’ils ne pourront saisir les sens des injonctions coraniques sans se cramponner à celui qui a été envoyé [par Dieu] à notre époque, le dévoué serviteur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Sans se lier avec l’Imam de l’époque l’on ne cessera de lancer des fatwas d’incroyance les uns à l’encontre des autres. Et au lieu de guider les non-musulmans vers l’Islam nous allons les en éloigner davantage.

Tout ahmadi doit être reconnaissant envers Dieu qui nous a permis d’accepter le Messie et le Mahdi promis, dont l’avènement a été prédit par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Mais comment prouver cette gratitude ? Pour ce faire il faudra que nos désirs soient le reflet des véritables préceptes de l’Islam, nous allons devoir sacrifier nos désirs et faire des efforts pour mieux comprendre ces injonctions. Cette question mérite une grande attention de notre part.

Il y a beaucoup de choses à dire et je ne pourrais pas tout présenter ici et maintenant. Une autre faveur divine est qu’en dépit des distances qui nous éloignent, aujourd’hui par l’entremise de la MTA, Dieu a renforcé le lien entre la djama’at et le Califat. Ainsi il vous incombe d’écouter mes sermons et [de suivre] les autres émissions. Selon une enquête que j’ai menée j’ai constaté que certains responsables de la communauté n’écoutent pas mes sermons régulièrement. J’essaie, quant à moi, de présenter dans ces discours des faits qui répondent aux exigences de l’époque. Vous devez certainement les écouter afin que partout dans le monde l’on puisse voir l’unité qui existe dans les préceptes de la djama’at.

À la fin je vais vous présenter quelques conseils du Messie Promis (a.s) grâce auxquels l’on saisira le niveau qu’il voulait que sa communauté atteigne. Il déclare : « Il est important de se souvenir à chaque instant de la promesse que l’on a faite de préférer la foi à ce bas monde et de présenter sa vie comme un bon exemple [du respect de cet engagement]. »

Le Messie Promis (a.s) affirme aussi : « Dieu accorde Son soutien à ceux qui avancent sans cesse sur la voie de la vertu, ceux qui ne stagnent pas : ceux-là connaitront une bonne fin. »

« Allah nous a enseigné cette prière dans le Saint Coran : «… Et réforme ma femme et mes enfants… » Tout en se réformant et en priant [pour sa personne à cet effet] il faut aussi prier constamment pour sa femme et ses enfants, car la plupart des épreuves qui assaillent l’homme ont pour origine ses enfants et sa femme. »

Le Messie Promis (a.s) dit encore : « Vos actions doivent prouver que vous êtes des ahmadis… »

« …Que ma djama’at se souvienne de ceci : il ne faut jamais oublier Dieu, en aucune circonstance. A tout instant il faut implorer Son soutien, car sans Son aide l’homme n’est rien. » (Ecrits du Messie Promis (a.s))

Il est important à chacun d’entre nous de faire son analyse de conscience, afin de jauger jusqu’à quel point nous avons apporté en nous des changements purs. Sommes-nous en train d’accomplir les efforts nécessaires pour attacher nos enfants à la djama’at ? Sommes-nous en train de traduire dans la pratique les préceptes du Saint Coran ? Sommes-nous en train d’accomplir des œuvres qui pousseront les autres musulmans à admettre ouvertement : « Ceux-là sont de meilleurs musulmans que nous ! » Nos exemples sont-ils en train d’attirer vers l’Islam ceux-là mêmes qui pourfendent cette religion ? Si nous sommes en train d’agir en ce sens, d’une part ces actions nous rapprocheront davantage de Dieu et d’autre part notre nombre augmentera et l’hostilité contre la djama’at va un jour ou l’autre disparaître, insha Allah. Qu’Allah fasse que vous et moi nous progressions dans notre foi et qu’Allah vous accorde à tout moment Sa protection et qu’Il réduit à néant les complots de l’ennemi.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce sermon)