Sermons 2013

Honnêteté et vérité : vertus cardinales du croyant – sermon du 21-06-2013

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Au début de son sermon du 21 juin 2013 Sa Sainteté le Calife a cité les versets suivants tirés du chapitre 33 : « Ô vous qui croyez ! Craignez Allah, et parlez avec franchise et sans ambigüité. Il réformera pour vous votre conduite, et Il vous remettra vos péchés. Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager connaîtra assurément un immense succès. » (Le Saint Coran, chapitre 33, versets 71-72)

Dieu enjoint ici la Taqwa affirmant qu’une des conditions requises est que les propos du croyant doivent être franches et sans équivoques. A cet effet le Messie Promis (a.s) déclare : « La Qawli-Sadid signifie énoncer des propos droits, très pertinents et raisonnables. Des propos qui ne sont pas ternis par de paroles déplacées ou mensongères. »

« Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu et dites la vérité, des paroles qui sont droites et qui sont basés sur la sagesse. »

A la lumière des explications fournies par le Messie Promis (a.s) il est évident qu’il sera possible d’acquérir la Taqwa quand on dira la vérité en toute situation, dans le bonheur comme dans l’adversité, à la maison comme sur son lieu de travail.

Les propos que l’on énonce doivent être sans équivoques, car les paroles ambiguës poussent les autres à tirer leurs propres conclusions. Il faut dire la vérité même si c’est au détriment de ses intérêts. D’aucuns pensent que l’on peut, au quotidien, travestir la vérité, sans que cela ne fasse de différence. Mais Dieu affirme que si cet état perdure, le coupable s’éloignera peu à peu de la Taqwa et se rapprochera du mensonge. La Qawli-Sadid signifie prononcer des paroles pertinentes, convenables et éviter de dire ce qui nous passe par la tête.

Il n’est pas toujours nécessaire de divulguer la vérité : si des propos ne sont pas pertinents ni raisonnables en une situation donnée des querelles s’ensuivront. Si l’on commence à dévoiler les secrets des autres cela nuira aux relations et engendra la mésentente. Ainsi une parole peut être inconvenable dans une situation mais pas dans une autre.

A titre d’exemple on présente des cas au Calife afin qu’il y ait de la réforme. Ce ne sont pas des choses que l’on doit dévoiler au premier venu mais devant le Calife ce témoignage est opportun. Mais on ne doit pas non plus énoncer des paroles malvenues au nom de la Qawli-Sadid. Parfois certains prétentieux exposent des faits [au nom de la] vérité tout en présentant leurs propres déductions [erronées] : c’est mettre à mal la Qawli-Sadid. Si l’on présente une situation donnée aux responsables ou au Calife tout en exagérant [certains faits] ceci écartera ces derniers de la vérité et la réforme ira dans la mauvaise direction.

La réforme peut se faire en conseillant l’intéressé avec indulgence, en le pardonnant ou en le réprimandant légèrement. Mais celui qui se trompe dans sa décision peut être enclin à prendre des mesures sévères qui causeront du tort à l’intéressé. C’est pour cette raison que la vérité doit être accompagnée de sagesse. Celle-ci a pour but d’engendrer la réforme et d’instaurer la paix à chaque niveau de la société. Ainsi le croyant doit marcher sur les voies de la Taqwa et prendre en considération ces faits avec minutie afin de mériter l’amour de Dieu.

Le Messie Promis (a.s) déclare à cet effet : « L’homme doit respecter les conditions subtiles de la Taqwa. C’est en cela que réside la paix. Si l’on n’accorde pas d’importance à ces faits apparemment insignifiants, tôt ou tard l’intéressé commettra de grands péchés. Cela engendra la paresse et l’insouciance et le poussera vers la destruction. Votre objectif est d’atteindre le stade le plus élevé de la Taqwa d’où l’importance de respecter ses moindres conditions. »

« Le vrai bonheur et le vrai plaisir ne peuvent être acquis sans Taqwa. Se maintenir sur la voie de la Taqwa signifie porter à ses lèvres la coupe empoisonnée. Dieu fourni au muttaqui tout ce dont il a besoin pour son bonheur. Tout comme l’annonce le verset :

وَمَنْ يَتَّقِ اللَّهَ يَجْعَلْ لَهُ مَخْرَجًا (2) وَيَرْزُقْهُ مِنْ حَيْثُ لَا يَحْتَسِبُ

La Taqwa est nécessaire pour avoir le vrai bonheur, néanmoins il ne faut pas imposer des conditions. Quand on adopte la Taqwa l’on recevra tout ce que l’on désire. Dieu est Gracieux, Miséricordieux : adoptez la Taqwa et Il vous accordera ce que vous désirez. » (Malfuzat, vol. 5, p. 106 à 107)

Ainsi la paix et la réforme de la société repose sur la Taqwa. C’est la raison pourquoi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a prescrit les versets cités plus haut lors du nikah, sermon lors duquel l’on annonce l’union entre un homme et une femme, union qui a pour but de donner naissance aux générations futures.

Ces conseils ne se limitent pas aux quatre murs de la maison, mais s’appliquent à la société dans son ensemble. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) conseilla un jour quelqu’un de dire toujours la vérité afin qu’il puisse se débarrasser de ses péchés. Ayant suivi ce conseil l’intéressé se débarrassa peu à peu de ses vices.

Comme Il l’affirme dans le verset cité plus haut Dieu pardonne ceux qui marchent sur les voies de la Taqwa et qui disent la vérité. Le Messie Promis (a.s) a souligné l’importance de respecter tous les 700 commandements du Saint Coran pour être considéré comme un véritable croyant. Ainsi Dieu pardonne le véritable croyant et lui accorde la force de résister aux péchés à l’avenir. Par la suite débutera toute une chaîne de bonnes œuvres qui attireront le plaisir de Dieu, des œuvres qui mèneront le croyant vers le plus grand du succès. Pour mériter ceci il est primordial de faire preuve d’une obéissance indéfectible envers Dieu et envers Son Prophète.

Le Messie Promis (a.s) déclare à ce sujet : « La perspicacité est une qualité bénéfique. Elle accorde à l’homme une compréhension inhérente au sujet de l’honnêteté d’autrui. Il y a du courage et de la bravoure dans l’honnêteté. Le menteur quant à lui est un lâche. Celui dont la vie est en proie à l’impureté et à la vilenie est toujours effrayé et ne peut se mesurer [à l’autre]. Il ne peut exprimer son honnêteté avec courage et bravoure à l’instar d’un honnête homme et il ne peut donner la preuve de sa pureté. Réfléchissez sur les affaires du monde : est-il celui à qui Dieu a accordé quelque avantage sans qu’il se soit fait des envieux ? Toute personne qui réussi se fait des jaloux qui le poursuivent. Il en est de même dans le monde spirituel. Satan est l’ennemi de la réforme. L’homme doit solder ses comptes avec Dieu. Plaisez à Dieu et ensuite ne craignez personne et ne vous souciez de personne. Évitez les choses qui attirent le châtiment [divin] – car quand l’homme s’empêtre de son propre chef dans des choses inutiles, il s’attire la colère de Dieu. »

Le Messie Promis (a.s) soutien que sans la grâce divine l’homme ne pourra rien accomplir : « Sans la grâce de Dieu les efforts de l’homme ne serviront à rien. L’homme est faible et regorge de défauts. Les difficultés l’encerclent de toutes parts. Ainsi, il faut qu’il prie pour qu’Allah lui permette d’accomplir de bonnes œuvres, et pour qu’il lui accorde Son soutien de l’invisible ainsi que Sa grâce. » (Malfuzat, Vol. 10, p. 252)

Le croyant doit surmonter des difficultés ayant trait à ses affaires mondaines et à sa foi. Et s’il se cramponne à la vérité et à la Taqwa ces difficultés disparaîtront. Dire la vérité c’est aussi se mettre en difficulté dans certaines situations ; mais s’il n’y a pas de contradictions entre son for intérieur et ses actions il n’y a aucune raison d’avoir peur. Dans nombre de cas ce ne sont pas nos ennemis mais ceux de notre communauté qui nous mettent en difficulté. Car parmi les nôtres il s’y trouve des gens de différentes catégories, dont la Taqwa fait défaut parfois.

A titre d’exemple des élections ont eu lieu dans différentes djama’at à travers le monde. Et quelqu’un m’a informé qu’un responsable l’a rabroué parce qu’il n’avait pas voté pour lui. Tout le monde est libre lors de ces élections et personne ne doit questionner le choix d’un autre. Si le concerné est faible dans sa foi et s’il a des défauts, la prochaine fois il ne dira pas la vérité de peur que l’on met à jours ses faiblesses. Ou si la Taqwa lui fait défaut il aura peur de s’attirer la rancune de tel responsable : pareilles pensées prouvent aussi son manque d’honnêteté. Si on a présenté son choix en toute sincérité la Taqwa recommande de ne pas se faire des soucis. De surcroit au sein de la Nizam-i-djama’at on n’a pas carte blanche pour agir comme bon il nous semble. Tôt ou tard le décret de Dieu entrera en action et Dieu s’occupera de celui qui nourrit rancune à l’égard des autres.

Le Messie Promis (a.s) affirme : « Les gens en général professe foi dans la parole « Nul n’est digne d’être adoré excepté Allah » et ils disent croire dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). En apparence ces personnes prient et jeûnent. Cependant leurs œuvres sont dénuées de spiritualité. Le fait qu’ils commettent des actions contraires à ces actes d’adoration témoignent qu’ils ne les accomplissent pas avec l’esprit [qui doit les accompagnés] mais par simple tradition. Il n’y a guère un seul soupçon de sincérité et de spiritualité dans leurs cultes. Sinon pourquoi ne profitent-ils pas des bénédictions de ces œuvres et de la lumière de Dieu ? Tant que l’on n’accomplit pas ces actions avec un cœur honnête et tant qu’elles ne s’accompagnent pas de spiritualité celles-ci ne se seront d’aucun avantage. Les bonnes œuvres sont considérées comme telles quand elles ne seront pas ternies par un soupçon de corruption. La discorde est l’antithèse de la concorde et le vertueux est celui qui s’en préserve. » (Traduit de Malfuzat, Vol. 6, p. 237 à 238)

Ainsi pour que ces œuvres soient agrées par Dieu il est important d’attirer la grâce divine. Le Messie Promis (a.s) ajoute : « L’homme pense que le simple énoncé verbal de la Kalima ou dire simplement Astaghfirullah est suffisant. Sachez que de simples paroles ne servent à rien. Peu importe si une personne prononce Astaghfirullah des milliers de fois ou glorifie Dieu une centaine de fois, il n’y gagnera rien, car Dieu a fait de l’homme un être pensant et non un perroquet. Ce dernier répète [des propos] sans rien comprendre. L’homme quant à lui doit réfléchir avant de parler ; il doit mettre en pratique ce qu’il énonce. Toutefois, s’il répète des paroles à l’instar d’un perroquet celles-ci ne seront point bénites. Car dans ce cas ce ne sont que de simples paroles même s’il est en train de réciter le Saint Coran ou [d’accomplir] l’Istighfar. Dieu le Tout-Puissant exige des actions et c’est cette raison qu’Il ordonne l’accomplissement de bonnes œuvres, sans lesquelles l’on ne pourra pas se rapprocher de Lui. Certains sots disent qu’ils ont lu le Coran en une seule journée. En ont-ils tirés quelque avantage ? Ils se sont contenter de le psalmodier, mais ont complètement ignoré [l’utilisation] des autres membres de leur corps, alors qu’Allah l’Exalté a crées ces membres pour être utilisés. C’est pour cette raison qu’il est dit dans les Hadith que le Saint Coran maudira certains de ceux qui le récitent : car leurs récitations ne sont que vaines paroles qui ne s’accompagnent pas de pratique. » (Malfuzat, Vol. 6, p. 398 à 399)

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Hadrat Mirza Masroor Ahmad
Cinquième Calife
de la Jama’at Ahmadiyya

Le Messie Promis (a.s) déclare : « Celui qui ne conforme pas ses pratiques aux limites prescrites par Allah est coupable de dérision, car une simple récitation n’est pas la seule volonté d’Allah : Il désire voir des actions. Si quelqu’un lit le code pénal de l’Inde tous les jours mais ne le respecte, au contraire s’il l’enfreint et prend des pots de vins, quand il sera attrapé pourra-t-il présenté l’excuse qu’il le lisait quotidiennement ? Ou serait-il condamné à une peine plus sévère pour avoir commis un crime en dépit d’en avoir la connaissance? Ainsi il sera condamné à quatre ans au lieu d’un an. » (Malfuzat, Vol. 6, p. 399)

Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) dit : « En bref, de simples paroles ne serviront à rien. Il est nécessaire que l’homme souffre afin de plaire à Dieu. En agissant ainsi, Dieu le Tout-Puissant lui accordera une longue vie. Dieu ne brise pas ses promesses. Il a promis : «…mais quant à ce qui profite aux gens, il reste sur la terre…». Ceci est absolument vrai. C’est là une règle générale : on ne jette pas par la fenêtre ce qui est bénéfique. Qui abattra son cheval, son taureau, sa vache ou sa chèvre si cet animal lui est profitable ? Cependant, quand [l’animal] n’est plus d’aucune utilité le dernier recours consiste à l’abattre. De même, quand un individu ne sert plus à rien aux yeux d’Allah, et qu’il n’est d’aucune utilité pour les autres, Allah le Très-Haut ne se soucie guère de lui, en fait, Il le détruit et bon débarras. »

Ces paroles inquiétantes doivent nous pousser à réfléchir. Tout responsable, doit dans une grande mesure servir les autres. Ces honneurs et ces responsabilités serviront à quelque chose lorsqu’on aidera les autres avec de bonnes intentions, lorsqu’on se réformera, lorsqu’on marchera sur les voies de la Taqwa en toute honnêteté.

Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) ajoute : « En bref, rappelez-vous de ceci : de simples paroles ne servent à rien ou non pas d’influence tant qu’elles ne sont pas en conjonction avec la pratique et tant que les mains et les pieds et les autres membres ne sont pas utilisés pour accomplir de bonnes œuvres. Allah l’Exalté a révélé le Coran et s’est servi des Compagnons. Ont-ils jugé suffisant de lire le Coran ou l’ont-ils mis en pratique ? Ils ont démontré leur fidélité et leur obéissance et ont été sacrifiés comme des animaux. Et tous ce qu’ils ont reçus et l’honneur que Dieu leur a conféré n’est pas quelque chose caché.

Si vous souhaitez quelque grâce et quelque bienfaisance de la part d’Allah l’Exalté, alors accomplissez quelque œuvre, sinon vous serez rejeté comme du rebut. Personne ne jette ses objets de valeur, son or ou son argent. Au contraire on les chérit. Toutefois, si l’on trouve un rat mort chez soi, il sera immédiatement mis à la poubelle. De même, Allah tient toujours à cœur Ses serviteurs choisis ; Il leur accorde une longue vie et bénit leurs entreprises. Il ne les abandonne point et ne les laisse pas mourir dans l’ignominie. Cependant, celui qui contrevient aux directives d’Allah sera détruit par de Ses mains. Si vous souhaitez que le Dieu Tout-Puissant vous accorde quelque valeur, il est essentiel que vous deveniez pieux afin que vous soyez dignes aux yeux de Dieu. Celui-ci distingue entre ceux qui Le craignent et respectent Ses commandements des autres. Voila le secret grâce auquel l’homme profitera des bénédictions et évitera le mal. Celui qui agira ainsi sera digne là où il vit parce qu’il est bienveillant. Il est compatissant envers les plus démunis, sensible envers ses voisins, il n’est pas malicieux, n’intente pas de faux procès, ne donne pas de faux témoignages, en fait, il maintient la pureté en son cœur et se tourne vers Dieu : il est appelé l’ami de Dieu. » (Malfuzat, vol. 6, p. 399 à 401)

A la fin de son sermon, Sa Sainteté le Calife a annoncé le martyre de notre frère Jawad Karim Sahib. Le 17 juin vers 19h45 quatre inconnus ont fait irruption dans sa maison à Green Town, Lahore, et lui ont tiré dessus. Il a reçu une balle au cœur. Son frère qui habitait au rez-de-chaussée a tenté en vain de lui venir en aide ; dans leur fuite les assaillants ont tiré en l’air en disant qu’il sera le prochain. Jawad Sahib est décédé lors de son transfert à l’hôpital.

Le martyr avait 33 ans et laisse derrière lui une veuve et ses trois jeunes enfants. La mère du martyr, Razia Karim Dehlvi sahiba est décédée d’une crise cardiaque peu de temps avant l’enterrement de son fils. Celle-ci était directrice d’école à la retraite et a été très active au sein de la djama’at. Qu’Allah exalte le statut des défunts et qu’Il console et protège leur famille. En réponse au message de condoléances du Calife, le frère de Jawad Karim a dit qu’ils étaient toujours prêts à donner leur vie pour la djama’at. Qu’Allah leur accorde du courage ainsi que Sa protection.


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