Sermons 2013

Justice et vérité : vertus cardinales du musulman – sermon du 26-04-2013

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Au début de son sermon du 26 avril 2013, Sa Sainteté le Calife a cité les versets suivants tirés du Saint Coran :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا كُونُوا قَوَّامِينَ بِالْقِسْطِ شُهَدَاءَ لِلَّهِ وَلَوْ عَلَى أَنْفُسِكُمْ أَوِ الْوَالِدَيْنِ وَالْأَقْرَبِينَ إِنْ يَكُنْ غَنِيًّا أَوْ فَقِيرًا فَاللَّهُ أَوْلَى بِهِمَا فَلَا تَتَّبِعُوا الْهَوَى أَنْ تَعْدِلُوا وَإِنْ تَلْوُوا أَوْ تُعْرِضُوا فَإِنَّ اللَّهَ كَانَ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرًا

« Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans l’application de la justice et soyez les témoins d’Allāh, quand bien même ce serait contre vous-mêmes ou contre vos parents ou vos proches parents. Que ce soit un riche ou un pauvre, Allāh est plus attentif à eux que vous ne l’êtes. Ne suivez donc pas de vils désirs pour que vous puissiez agir équitablement. Et si vous êtes ambigus dans votre témoignage ou si vous l’ éludez, souvenez-vous qu’Allāh est Très-Conscient de ce que vous faites. » (Le Saint Coran, chapitre 4, verset 136)

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا كُونُوا قَوَّامِينَ لِلَّهِ شُهَدَاءَ بِالْقِسْطِ وَلَا يَجْرِمَنَّكُمْ شَنَآَنُ قَوْمٍ عَلَى أَلَّا تَعْدِلُوا اعْدِلُوا هُوَ أَقْرَبُ لِلتَّقْوَى وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ (9) وَعَدَ اللَّهُ الَّذِينَ آَمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ لَهُمْ مَغْفِرَةٌ وَأَجْرٌ عَظِيمٌ

Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans la cause d’Allāh en portant témoignage avec justice. Et ne laissez pas l’hostilité d’un peuple vous inciter à agir autrement qu’avec justice. Soyez toujours équitables, car l’équité est plus près de la piété. Et craignez Allāh. Assurément, Allāh est Très-Conscient de ce que vous faites. Allāh a promis à ceux qui croient et qui font de bonnes œuvres qu’ils auront le pardon et une très grande récompense. (Le Saint Coran, chapitre 5, versets 9 à 10)

De temps à autres les opposants de l’Islam accusent les musulmans et leur religion [de prôner] l’extrémisme et d’exacerber la haine et la rancune à l’égard des non musulmans. Après tout incident terroriste commis par de soi-disant musulmans ou par d’autres on a vite fait d’attribuer ces crimes à l’Islam et l’on s’en prend au Saint Coran et au Saint Prophète Muhammad (s.a.w) en utilisant un langage vulgaire et déplacé.

Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, la djama’at Ahmadiyya répond aux attaques des critiques de l’Islam en puisant ses arguments dans le Saint Coran et en leur montrant leur vrai visage. Nous présentons des versets qui réfutent l’extrémisme ainsi que ceux cités plus haut, afin de prouver que l’Islam est une religion qui prône l’équité. Face à ces préceptes si nobles tout non musulman imbu de justice ne pourra que faire les éloges de l’Islam. Mais dans le même souffle il désirera voir celui qui met en pratique ces enseignements.

Les non musulmans qui connaissent des ahmadis disent que ces derniers appliquent, dans une certaine mesure, ces préceptes. Mais ils ajoutent que : « Vous n’êtes qu’une minorité parmi les musulmans. Nous voulons voir l’image véritable de l’Islam dans la pratique des autres musulmans. » Les ahmadis essayent de répondre à leur interrogations selon leur compréhension de la chose et ils laissent de bonnes impressions dans la plupart des cas. Mais il importe aussi de connaître la réalité et de faire notre introspection. En présentant les directives du Saint Coran et l’exemple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) nous arrivons à convaincre les adversaires de l’Islam. Et dans des articles publiés sur l’Islam les auteurs citent parfois le nom de la djama’at Ahmadiyya ou indiquent qu’il existe une minorité dans l’Islam qui combat l’extrémisme. On ajoute que la djama’at Ahmadiyya désire établir la paix dans le monde et elle se dit la seule à pratiquer les véritables enseignements de l’Islam.

Quand j’entends de tels propos de la bouche des non musulmans ou lorsque je leur présente les nobles valeurs de l’Islam un souci me vient immédiatement à l’esprit : jusqu’à quel point sommes-nous en train d’appliquer ces préceptes et de faire notre analyse de conscience ? Contentons-nous de répondre temporairement aux critiques des autres ? Est-ce que cela suffit ? Attention que quand vient le moment critique et que le monde nous scrutera il constatera que nous ne sommes pas à la hauteur de ces valeurs. L’on connaîtra l’authenticité de notre communauté et celle de nos préceptes quand, surmontant des épreuves, nous appliquerons nos enseignements à nous en premiers et cela afin d’avoir le plaisir de Dieu. Il en sera ainsi quand nous accomplirons des œuvres si grandioses que nous sortirons gagnant de ces épreuves.

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Hadrat Mirza Masroor Ahmad
Cinquième Calife
de la Jama’at Ahmadiyya

Présenter la beauté de ces préceptes sans les appliquer n’embellira pas la djama’at. Les autres musulmans présentent ces mêmes valeurs à ceux qui sont étrangers à notre foi : ce faisant ils se rendent attrayants aux yeux des non musulmans. Et en raison de leurs mérites personnels ou de leurs relations il se peut que ces non musulmans cessent de critiquer l’Islam.

Quand nous présentons au monde les valeurs louables de l’Islam nous le faisons en tant que musulman ahmadi. Mais cela ne doit pas suffire pour qu’un ahmadi mérite des éloges. Il présente en fait une communauté qui prône la paix et la justice, qui se cramponne à la vérité et applique les véritables préceptes de l’Islam. Voilà l’image à présenter aux autres.

Si quelqu’un voit des contradictions entre les paroles et les actions d’un ahmadi [en particulier il ne va pas condamner la communauté toute entière]. Certes il dira qu’untel ne pratique pas ce qu’il prêche, qu’il est un menteur et qu’il n’est pas équitable. Il conclura que certes les ahmadis mettent en exergue leur vertu, ils se disent les porte-drapeaux de la justice, mais il se trouve [aussi] parmi eux ceux qui sont coupables de méconduite.

Des non-ahmadis font parfois des affaires avec des ahmadis. Et quand il y a désaccords cela se termine en procès. Les non-ahmadis m’écrivent pour m’informer qu’ils avaient placé leur confiance dans leurs partenaires ahmadis, qui les ont ensuite trompé.

Les manquements de ces ahmadis ternissent l’image de la communauté et ne laissent pas de bonnes impressions. L’ahmadi est davantage coupable, car il clame pratiquer de bonnes œuvres quand ses actions prouvent le contraire. Le Messie Promis (a.s) avait le même souci en tête quand il disait de ne pas le déshonorer en clamant être son suivant pour ensuite commettre des méfaits. Aucun ahmadi quelque soit son statut ne doit être coupable de vilenies qui terniront l’image du Messie Promis (a.s) et celle de sa djama’at.

D’où l’importance de mettre en pratique les préceptes présentés dans ces versets. Quand ils feront partie intégrante de notre nature ils nous empêcheront de commettre des péchés. Ainsi il faut être conscient de ses actions : il ne faut commettre aucun méfait, aucune injustice, ou penser à nuire à autrui.

Nous pourrons présenter les nobles préceptes de Dieu et l’image distinguée de l’Islam quand tout ahmadi quelque soit son statut en sera le reflet par ses paroles et ses actions. A la maison avec les siens, dans la société avec ses pairs ou même avec ses ennemis, nous devons tenter d’atteindre les normes fixées dans ces versets. Et c’est là que nous honorerons notre engagement en tant que suivants de l’Imam de l’époque ; sinon nos déclarations seront vaines. Nous devons faire de notre mieux afin de dissiper les soucis qu’avait le Messie Promis (a.s) à notre égard. Nous devons témoigner sincèrement pour la cause de Dieu avec le but de chercher Son plaisir. Pour atteindre cette norme, l’équité et la vérité sont les maitres-mots.

Il nous incombe de pratiquer ce que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) nous recommande : d’aimer pour les autres ce que l’on aime pour soi-même. Certains remuent ciel et terre pour avoir ce qui leur revient de droit. Dès qu’ils se sentent lésés ils protestent sur le champ, mais quand il est question des droits des autres ils cherchent des prétextes. Quand il est question de rendre justice à sa personne ils présentent [au médiateur] tous les versets du Saint Coran ayant trait à l’équité. Au prix de grands efforts ils cherchent des hadiths pour conjurer celui qui leur a causé du tort ainsi que le médiateur de craindre Dieu, ils leur présentent aussi les dires du Messie Promis (a.s). Mais lorsqu’on leur demande de témoigner en toute équité, au lieu de dire la vérité ils énoncent des propos ambiguës afin de brouiller l’affaire, cherchant ainsi à avoir gain de cause.

Le véritable croyant n’agit pas ainsi. Il a reçu l’ordre de préférer le plaisir de Dieu à toute chose. Ce sera possible quand on aura le courage de témoigner contre sa propre personne, ses proches ou ses enfants sans se soucier des conséquences ou mécontentement de ces derniers.

Dieu déclare que notre richesse, notre pauvreté, nos avantages ou nos pertes ne dépendent pas de nos ruses ou de nos faux témoignages. Tout cela dépend entièrement de la grâce de Dieu.

S’Il le désire Il peut vous priver des fruits de vos efforts. Vos faux témoignages ne vous accorderont rien, sauf quelques bénéfices temporaires, mais par la suite vous allez mériter la colère de Dieu et subir une perte si grande que vous ne pourrez pas l’endurer.

Faites de Dieu votre ami et rapprocher vous de Lui. Respectez toutes les conditions de la justice en énonçant toujours des propos exempts d’ambiguïté. Dans les relations entre époux au foyer, dans la société ou dans ses relations d’affaires, la vérité et la justice doivent toujours primer. Si l’on est esclave des ses désirs, si l’on travestit la réalité c’est la colère de Dieu que l’on s’attirera.

Un incident cours de la vie du Messie Promis (a.s) prouve son équité. Son père et leurs voisins se disputaient le droit sur des arbres qui se trouvaient sur leurs terres. La partie adverse savait que le Messie Promis (a.s) dirait toujours la vérité et ils lui ont demandé de comparaitre devant le juge. Et le Messie Promis (a.s), sans se soucier du mécontentement de ses proches, a témoigné que selon lui les arbres appartenaient aux adversaires de son père. Voilà la norme que nous a présentée l’Imam de l’époque.

Dieu déclare que nous pouvons tromper les hommes mais pas Lui, car Il est au courant de chacune de nos actions.

Si d’une part nous clamons que nous voulons répandre la paix, la vérité et la justice dans le monde pour ensuite ne pas pratiquer ce que nous prêchons et ce afin d’avoir quelques avantages insignifiants, nous allons troubler la paix du monde.

Quel rang Dieu désire-t-Il que nous atteignions ? Dans les versets cités plus haut Il affirme que nous devons traiter équitablement nos ennemis. Ces derniers doivent avoir la certitude que nous allons toujours dire la vérité et être équitables. Que l’ennemi comprenne que le croyant est juste parce qu’il désire le plaisir de Dieu.

L’hostilité à l’égard d’untel ne doit pas nous détourner de la justice et de la vérité. L’animosité ou la rancune de l’ennemi ne doit pas nous pousser à nuire à sa personne en s’éloignant de la justice. Quand présentons les nobles préceptes de l’Islam aux autres ils veulent en connaître davantage. Nos déclarations vont attirer le monde quand nous allons mettre ces préceptes en pratique. Ainsi Dieu a placé de grandes responsabilités sur nos épaules. Il affirme que nous devons être fermes dans l’application de la justice. « Qawwam » [dans ce contexte] signifie faire des efforts constants et soutenus pour établir la justice.

Aujourd’hui c’est la tâche d’un véritable croyant, d’un ahmadi, que de faire prévaloir la justice et la vérité, de garantir la paix et la sécurité dans le monde. Il doit le faire de manière soutenue en ayant ses aspects les plus subtils en tête.

En tant qu’ahmadis nous devons analyser jusqu’à quel point sommes nous en train de marcher sur cette voie. Le Messie Promis (a.s) n’avait pas hésité à témoigner contre son père et n’avait pas accordé la moindre importance à des intérêts matériels. Nous qui disons être ses suivants avons-nous atteint ce stade ? Si oui pourquoi dans certaines familles ahmadies la confiance et l’affection entre époux ont-t-elles disparu ? Pourquoi les enfants en sont-ils tourmentés ? Pourquoi y a-t-il des conflits entre frères ? Pourquoi suspicions et mensonges minent-ils les relations ? Pourquoi les partenariats qui reposaient autrefois sur l’amitié se terminent-ils au tribunal ? Pourquoi tant d’ahmadis sont-ils en train de s’intenter des procès ? Il est évident qu’il y a des contradictions entre les cœurs, l’apparence et les paroles. L’on fixe des normes pour soi-même et d’autres pour autrui. Tout ahmadi doit se soucier de cet état des choses, qu’il soit un responsable ou pas. Nous avons l’immense tâche d’établir la justice et de répandre la vérité dans le monde. Cela requiert la réforme de notre part, afin que nous puissions mériter le plaisir, le pardon et la récompense de Dieu.

Le Messie Promis (a.s) déclare à cet effet :

« Il n’y a pas forteresse plus sûre que la protection divine. Une œuvre inachevée n’engendre aucun bénéfice. Quand on meurt de soif une goutte d’eau suffira-t-elle pour se désaltérer ? Quand on meurt de faim une graine ou une seule bouchée suffissent-elles pour se rassasier ? Certainement non. Tant que l’on n’étanche pas sa soif complètement et tant l’on ne mange pas à sa faim l’on ne sera pas satisfait. De même les œuvres incomplètes ne génèrent pas les résultats escomptés tout comme elles ne suffiront pas pour plaire à Dieu et ne seront pas bénites. Dieu promet d’accorder Ses bénédictions dans la foulée de toute œuvre accomplie pour Lui plaire. » (Ecrit du Messie Promis (a.s.))

Dieu nous a confié la responsabilité de transmettre le message de paix au monde. Pour l’assumer nous allons devoir faire preuve de justice à tout niveau, connaître à fond les commandements de Dieu et les traduire dans la pratique. Que Dieu nous en accorde la possibilité.

Nous devons protéger le monde du gouffre de feu vers lequel il court à grands pas. La justice n’existe plus, ni parmi les musulmans ni parmi les non-musulmans. De surcroît les atrocités [qu’ils commettent] ont atteint les limites. Seule la djama’at Ahmadiyya pourra ouvrir les yeux du monde et le prémunir de ces cruautés afin qu’il ne tombe pas dans ce gouffre de feu. Chacun d’entre nous, dans son cercle respectif, doit faire des efforts en ce sens tout en nous consacrant à la prière.

L’injustice qui gangrène les pays musulmans et les conséquences de leurs méfaits exacerbent davantage les troubles internes qui secouent ces nations. D’autre part des dangers externes sont à leurs portes. Apparemment une guerre terrible est sur le point d’éclater. Même si le monde n’ignore pas ses conséquences en tout cas il n’en n’accorde aucune importance. Les serviteurs du Messie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) doivent jouer leur rôle et protéger le monde de cette destruction. Pour se faire nous devons nous consacrer à la prière : que Dieu nous en accorde la possibilité et qu’Il protège l’humanité de la ruine.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)