Sermons 2012

Jalsa Salana et Taqwa – sermon du 07-09-2012

Le-Calife-Jalsa-Royaume-Uni-2012

Jalsa Salana et Taqwa

Sermon du 07-09-2012 par Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Le sermon du 7 septembre 2012 de Sa Sainteté le Calife a servi d’ouverture à la 46e Jalsa Salana de la djama’at du Royaume-Uni. Le Messie Promis (a.s) avait institué cette rencontre afin de préparer une communauté apte à connaître Dieu, imbue de crainte divine, de piété et de Taqwa. L’amour mutuel, la fraternité, l’humilité, la droiture seraient les traits de sa djama’at. Ses suivants, dit-il, auront l’ardent désir de transmettre au monde le message de l’Islam ; et pour se faire ils seront prêts à sacrifier leurs biens, leur temps et leur honneur.

Une analyse de conscience franche doit être effectuée par tous ceux qui participent à la Jalsa Salana. Ils se doivent de respecter les attentes du Messie Promis (a.s), de comprendre l’objectif de leur présence pour cette grande rencontre.

Le Messie Promis (a.s) affirme que la Jalsa Salana n’est pas une foire ou une distraction mondaine. Le trésor immense qu’il y offre suffira à enrichir le plus pauvre. Et c’est en y profitant qu’un véritable ahmadi pourra apaiser la faim et la soif des autres. Sans Taqwa l’on n’acquerra point le plaisir de Dieu. Il est d’autant plus important pour un ahmadi de marcher sur cette voie car il a établi un lien avec un prophète. Et il profitera de son serment d’allégeance quand il pourra se débarrasser de tous ses vices.

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Hadrat Mirza Masroor Ahmad
Calife de la Communauté Islamique Ahmadiyya

Pour recouvrer sa santé un malade doit, dans certains cas, suivre un traitement pénible. Aucune maladie, aussi bénigne soit-elle ne doit être négligée. Il en est de même pour les vices et les péchés. Ces derniers ne doivent pas être considérés comme des actes insignifiants : ils sont à même d’éloigner le croyant de la Taqwa. Si Allah est Gracieux et Miséricordieux, Il est aussi sévère en châtiment. Grande sera Sa colère s’Il constate qu’une communauté se contente de faire des déclarations et que ses actions sont nulles.

La situation des musulmans d’aujourd’hui est angoissante. Les ahmadis doivent se faire du souci : que leurs carences et quelque mauvaise action de leur part n’attirent la colère de Dieu. Quand les méfaits prennent de l’ampleur et quand il y a contradiction entre paroles et actions Dieu châtie les soi-disant croyants par l’entremise des mécréants. L’histoire en est témoin : à plusieurs reprises les musulmans ont souffert entre les mains d’incroyants, tels que Gengis Khan et Hulagu Khan, et cela en dépit de la promesse de Dieu qu’Il soutiendra toujours les musulmans. La raison en est qu’ils se contentaient de répéter en l’air les paroles « Nul n’est digne d’adoration sauf Allah… » alors que leurs cœurs étaient épris de ce monde.

En tant qu’ahmadis nous devons à chaque instant faire notre introspection car Dieu a envoyé le Messie Promis (a.s) pour effectuer la réforme [du monde] et Il nous a permis de l’accepter, une faveur immense de sa part. Si nous négligeons nos devoirs envers Dieu, nous passerons nous aussi dans cette meule qui écrase ceux dont les paroles et les actions sont en contradiction : telle est la loi naturelle. Le Messie Promis (a.s) dit à cet effet : « La crainte de Dieu, c’est de voir jusqu’à quel point ses actes et ses paroles sont en conformité. Si l’on constate qu’il y a discordance entre les deux l’intéressé va s’attirer le courroux de Dieu. Le cœur impur n’a aucune valeur aux yeux de Dieu, ô combien même sont purs les propos ­- au contraire ces paroles vont attiser la colère divine. Les membres de la communauté doivent réaliser qu’ils sont venus vers moi afin que je puisse semer en eux cette graine qui se transformera en arbre porteur de fruits. Chacun doit faire son analyse de conscience pour voir l’état de son for intérieur.

Si, à Dieu ne plaise, [les membres] de notre communauté ont quelque chose sur la langue et autre chose dans le cœur, leur fin ne sera pas bonne. Quand Dieu constate que le cœur d’une communauté est vide et qu’elle se contente de faire des déclarations, Lui qui est indépendant, ne s’en soucie guère. [Dieu] avait promis la victoire à Badr et les signes du triomphe étaient évidents, néanmoins le Saint Prophète Muhammad (s.a.w), secoué de sanglots, ne cessait d’implorer Dieu. « Pourquoi cette détresse puisqu’on a reçu la promesse de la victoire ? », demanda Hadrat Abu Bakr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) répondit : « Dieu est Indépendant ». C’est-à-dire cette promesse dépend peut-être de certaines conditions sous-jacentes. » (Malfuzat, vol. 1, p. 11)

Voilà en somme la Taqwa du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Si nous suivons les mêmes principes, si nous cherchons le plaisir de Dieu et que nos paroles et actions sont conformes, le succès viendra sûrement. La situation des musulmans d’aujourd’hui est la même que celle à l’époque de Gengis Khan et de Hulagu Khan. Les musulmans n’ont aucune influence aujourd’hui. Ils doivent se soumettre au dictat des autres, ils ont oublié les préceptes du Coran. Les leaders musulmans s’accrochent au pouvoir en commettant des atrocités contre leurs populations. Ils seront certainement châtiés et perdront leur autorité. La situation est la même dans tous ces pays où de nouveaux gouvernements se sont mis en place au nom du peuple : ils commettront les mêmes crimes et s’affaibliront. Consciemment ou inconsciemment ils exaucent les souhaits des ennemis qui désirent fragiliser les musulmans afin de faire main basse sur leurs ressources. Seul Dieu pourra accorder la perspicacité nécessaire aux musulmans.

Le Messie Promis (a.s) nous demande de progresser dans la Taqwa et dans la pureté. Le Coran évoque ainsi les muttaqui : « …et celui qui craint Allāh – Il ménagera une issue pour lui, et Il pourvoira à ses besoins d’où il ne s’y attend pas. » (Le Saint Coran, chapitre 65, versets 3 et 4). Ainsi Dieu préserve les muttaqui des turpitudes de ce monde et devient leur soutien. Certains commerçants pensent que sans avoir recours au mensonge ils ne pourront faire du profit ; mais ces versets démentent leurs actions. Allah est le Pourvoyeur du muttaqui et le protège de telles situations.

Un ahmadi doit toujours dire la vérité quelque soit la situation. Il y a nombre d’ahmadis demandeurs d’asile en Europe et malheureusement certains font de fausses déclarations [pour mériter leur droit de séjour]. Si en faisant appel ils présentaient sincèrement la situation des ahmadis au Pakistan ils auraient pu avoir gain de cause. Le Calife a conseillé de nombreux ahmadis de ne pas avoir recours aux histoires fabriquées de toutes pièces par leurs avocats et de dire toute la vérité [devant les juges]. Ceux qui ont suivi ses conseils ont réussi par la grâce de Dieu. Il n’y a pas de doute que les ahmadis du Pakistan subissent des persécutions. Les gens [du Royaume-Uni] sont imbus de sympathie et viennent toujours en aide [aux persécutés].

Le Messie Promis (a.s) conseille aussi ses suivants d’accomplir des œuvres nawafil (supplémentaires) et de donner plus que ce qu’ils ont reçu. Ce faisant ils mériteront plus de récompense. Dieu déclare qu’Il devient les mains, les pieds, la langue, les oreilles et les yeux de ces personnes. Mais l’on ne pourra accomplir ces œuvres en une seule nuit. Cela requiert la purification de l’âme et l’affranchissement de son égocentrisme.

Les difficultés surviennent quand les actions sont contraires aux desseins de Dieu et quand on est esclave de ses penchants. A titre d’exemple une colère non maitrisée peut conduire au tribunal, voire en prison. Mais si l’on se soumet à l’autorité du Coran l’on se préservera de tout malheur. Si l’âme entrave l’application des injonctions du Coran, l’intéressé a du souci à se faire.

Le Messie Promis (a.s) dit aussi : « Réveillez-vous la nuit et suppliez Allah, le Tout-Puissant, afin qu’Il vous guide sur Son chemin. Les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) avaient reçu leur formation graduellement. Dans quel état étaient-ils auparavant ? Ils étaient comme cette graine semée par le planteur. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w), à son tour, l’a arrosée et a prié pour elle. La semence était bonne, le sol fertile. L’arrosage aidant, il a produit un fruit excellent. Ils ont marché sur la voie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) sans aucune hésitation. Ils n’ont pas attendu ni le jour ni la nuit. Vous devez vous repentir, le cœur sincère. Réveillez-vous pour le tahajjud. Redressez vos cœurs. Délaissez vos faiblesses et faites en sorte que vos paroles et vos actes soient conformes à la volonté d’Allah, le Tout-Puissant. » (Malfuzat, nouvelle édition, vol. 1, p. 28)

Ensuite Sa Sainteté le Calife a prodigué quelques conseils aux participants de la Jalsa Salana ainsi qu’aux bénévoles. À la fin de son sermon il a évoqué le décès d’Abdul Ghaffar Sahib qui est tombé en martyr le 6 septembre 2012. Deux inconnus à moto lui ont tiré dessus alors qu’il prenait le bus : il est mort sur le coup. Le martyr avait 42 ans et avait fait son Wasiyyat en janvier 2012. Il était un ardent prédicateur du message de l’Ahmadiyya et possédait de grandes qualités morales et était un homme de prière et d’une grande humilité. Il avait un amour profond pour le Califat et participait dans tout projet initié par le Calife. Abdul Ghaffar Saheb s’était marié en 1995 et a laissé derrière lui deux fils et deux filles. Lui et sa sœur avaient accepté l’Ahmadiyya en 1988 après avoir vu de la fin du Général Zia ul Haq, une conséquence de la Mubahila.

Sa sœur rapporte qu’elle avait vu en rêve il y a 8 ans de cela que son frère fut touché par balle et était mort ; mais quand elle s’approcha de lui, elle vit qu’il était vivant. Très certainement Dieu lui réservait une place parmi les martyrs, à propos de qui Il dit qu’ils ne sont pas morts, mais bel et bien vivants. De même sa femme et sa fille avaient aussi vu des rêves prédisant son martyre ; ayant su cela le défunt leur avait dit de ne pas pleurer à sa mort. Selon ses amis il disait, quelques jours avant son décès, que la mort est destinée à tous, mais qu’il souhaite que Dieu lui accorde le statut d’un martyr. Qu’Allah exalte son rang. Un de ses fils étudie à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah. Qu’Allah bénisse ses enfants et qu’ils soient fidèles et loyaux envers le Califat.

Sa Sainteté a aussi annoncé le décès de Sahibzadi Qudsia Begum Sahiba, fille de Hadrat Sayyeda Nawab Amtul Hafeez Begum Sahiba et Hadrat Abdullah Khan Sahib. Née en 1927, elle est décédée le 1er septembre à Rabwah. La défunte était la mère de Mirza Ghulam Qadir Shaheed.

Quinze ans avant le martyre de son fils, la défunte avait mis en vers ses prières et ses sentiments à propos de ses enfants : « Chacun doit briller et briller mieux que l’autre ; ils doivent briller dans le ciel telles des étoiles, et que leurs descendants soient d’une grande dignité ; ô mon bien-aimé daigne accepter ces miennes prières. »

Elle avait écrit en prose : « Mon Dieu, j’ai toujours voulu que mes enfants soient consacrés à Toi et dédiés à Ta cause et que, le moment venu rien ne les retienne. […] Mon Seigneur, écoute et exauce ma prière et fasse que mes fils brillent les uns plus que les autres. » Elle rapporte qu’elle tomba sur ces prières quelques jours avant le martyre de son fils Abdul Qadir. « Allah seul sait avec quels sentiments j’avais fait cette prière, qui a été acceptée », avait-elle dit.

En tout cas, elle avait fait preuve d’une patience exemplaire suite au martyre de son fils. « J’en fut témoin, dit le Calife ; quand je lui présenta mes condoléances, elle évoqua les beautés de son fils Abdul Qadir le visage souriant et tout en démontrant un grand courage. Au moment où la dépouille de son fils quittait la maison au lieu de pleurer, elle disait : « Jazakallah Qadir, Jazakallah Qadir. » Son fils Qadir lui avait accordé le statut d’une mère de martyr et son souhait fut accompli. Qu’Allah lui octroie Son pardon et Sa miséricorde et ainsi qu’un statut élevé au Paradis. Son époux Sahibzada Mirza Majeed Ahmad Sahib est malade et âgé. Qu’Allah lui accorde patience et courage et que leurs descendants perpétuent leurs bonnes œuvres.

Sa Sainteté le Calife a aussi dirigé la prière funéraire de Chaudhry Ahmad Nazeer, ancien amir du district de Bahawalpur. Il avait servi la Jama’at en différentes capacités et a fait face à de l’opposition dans de nombreux endroits. Qu’Allah lui bénisse et lui accorde un haut rang au Paradis.
Le Calife a aussi dirigé la prière funéraire de Firas Mahmood de la Syrie. Il est tombé en martyr suite aux troubles à Damas. Il avait 35 ans et avait embrassé l’Ahmadiyya il y a de cela 8 mois : durant cette période il a fait preuve de fidélité envers la djama’at. Qu’Allah exalte son statut au Paradis et qu’Il lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)