Sermons 2012

Faire honneur à ses obligations envers autrui – sermon du 1e juin 2012

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Faire honneur à ses obligations envers autrui

Sermon du 1er juin 2012 – par Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Sa Sainteté le Calife a prononcé son sermon du 1er juin 2012 en Allemagne, dans le cadre la tenue de la Jalsa Salana. L’an passé il y a eu quelques lacunes en raison du nouveau site, mais il n’y avait pas de quoi fustiger les organisateurs. Cette année-ci ils ont pris en compte les carences précédentes et ont essayé d’apporter des améliorations. Blâmables ils le seront s’ils n’ont pas palier leurs manquements.

Un peuple qui progresse s’instruit de ses expériences personnelles et de celles des autres. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) déclare qu’une parole de sagesse est la propriété perdue du croyant et qu’il se l’approprie là où il la trouve. Voilà en somme le secret du progrès spirituel et matériel. Le Calife avait évoqué ce principe au maire de Berlin. Celui-ci d’ajouter qu’en suivant ce précepte la djama’at Ahmadiyya conquérra bien vite le monde.

Un peuple qui progresse n’ignore pas non plus ses faiblesses. Les ahmadis se disent les suivants du Messie Promis (a.s), le disciple par excellence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) ; ils affirment aussi lui avoir prêter allégeance afin de se débarrasser de leurs défauts. Ceci doit être l’objectif de tous ceux et celles qui participent à la Jalsa. Si les bénévoles et les participants s’évertuent à acquérir la Taqwa, le progrès de la la djama’at sera certain.

Le Messie Promis (a.s) a mis en exergue les obligations des ahmadis envers l’humanité et la sympathie qu’ils doivent ressentir à son égard. La Taqwa ne signifie pas uniquement respecter ses obligations envers Dieu, rendre de grands services à la djama’at, ou de jurer obéissance au Messie Promis (a.s) et au Calife.

La Taqwa sera complète quand on respectera ses obligations envers parents, proches, voisins, amis et membres de la communauté. Être présent à la Jalsa Salana sera un exercice futile si l’on se contente de rencontrer des amis et de tirer plaisir des discours sans atteindre les objectifs fixés par le Messie Promis (a.s). Une année il avait annulé la tenue de la Jalsa en raison du comportement indigne de certains de ses suivants. La rancoeur gangrenait leurs cœurs, gonflés d’orgueil ils arrivaient à peine à prononcer les mots « Assalamoalaikum ». Loin de traiter les humbles avec prévenance, ils étaient prêts à proférer des insultes si on blessait leur orgueil. Le Messie Promis (a.s) dit : « J’en suis fort étonné. Mon Dieu ! C’est quoi tout cela ? Quelle est cette djama’at qui est avec moi ? Pourquoi un frère harcèle-t-il son frère ? » Tant que l’on ne préfère pas le confort de son frère à la sienne et tant que l’on ne fait pas montre de sympathie cette rencontre n’atteindra pas son but.

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Le Messie Promis (a.s) avait exprimé son désarroi face ce manque d’amour réciproque et de respect des sentiments d’autrui. Selon lui, il est tout à fait inutile de se prosterner physiquement tant que le coeur n’est pas imbu d’humilité. L’on ne doit point être fier de ses prières, de ses services rendus à la communauté. L’on ne doit point se réjouir si l’on est titulaire d’un poste au sein de la djama’at ou en raison de ses sacrifices financiers. Ce qui tient c’est l’humilité et la sympathie à l’égard de ses semblables. De surcroît, le croyant sincère ne se contente pas d’une seule bonne œuvre.

Dans la quatrième condition du serment d’allégeance, le Messie Promis (a.s) déclare qu’un ahmadi ne va pas nuire, surtout sous l’influence de ses passions, aux créatures d’Allah en général, et aux musulmans en particulier, que ce soit de sa langue, de ses mains ou autrement. Beaucoup ne nuisent pas aux autres et ne se soucient que de leurs affaires, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont arrivés aux sommités de la vertu, car le croyant doit toujours progresser. Dans la neuvième condition un ahmadi promet de se dévouer au service des créatures d’Allah, et de tâcher de rendre ses capacités et facultés reçues d’Allah profitable à l’humanité.

Le Calife ajoute qu’il présente souvent les enseignements de l’Islam à ceux des non musulmans qui œuvrent en faveur des droits de l’homme ; il leur dit que leurs organisations définissent certains droits et luttent en ce sens, ayant recours à la force ou à des procédés illicites dans certains cas. Mais l’Islam enjoint que l’on s’acquitte de ses devoirs envers les autres en premier et d’éprouver de la sympathie à leur égard. Voilà en somme la différence entre les organisations de ce monde et le système mis en place par Dieu. Si tout ahmadi respecte ces conditions il n’y aura pas de querelles au sein de la communauté non plus.

Le Calife consacre beaucoup de temps pour résoudre des conflits ; il reçoit tous les mois des centaines de lettres à ce sujet. Il doit y répondre ou en informer les départements concernés. Or, il aurait pu se consacrer à des tâches plus avantageuses à la communauté. Lorsqu’on présente ces griefs au Calife, il doit les prendre en considération pour le progrès et la réforme de la djama’at. Il doit aussi veiller à ce qu’un ahmadi ne lèse pas les droits d’un autre en raison de son égocentrisme et qu’il ne s’attire pas la colère de Dieu.

Dans certains cas d’aucuns n’acceptent pas la décision prise par la djama’at ou par le Calife. Ils n’acceptent pas non plus les conseils et ne sont pas satisfaits lorsqu’on essaye de les convaincre. En de telles situations la sévérité est de mise.

Des mesures disciplinaires sont prises à l’encontre de certains ; mais la sympathie qu’il ressent à leur égard pousse le Calife à prier pour eux afin qu’ils ne négligent pas leur foi et mettent en péril leur vie future. Aucun croyant ne fera souffrir intentionnellement un autre. Mais quand la communauté prend des mesures disciplinaires à l’encontre de certains, c’est pour apporter la réforme. Néanmoins la sympathie exige que l’on prie pour la personne concernée. Et d’entre tous c’est le Calife qui se fait plus de soucis à ce sujet. Il doit se demander s’il ne commet pas une injustice à l’égard de quelqu’un ou si sa décision n’a pas mis à mal la sérénité d’une famille.

Le titulaire d’un poste au sein de la djama’at doit lui aussi faire preuve de justice et de sympathie dans l’exercice de ses fonctions. Ceux qui sciemment ne s’acquittent pas de leurs obligations sont coupables de déloyauté et auront des comptes à rendre à ce sujet.

Un poste de responsabilité n’octroie aucun avantage mondain : les titulaires sont là pour servir les membres de la communauté, pour améliorer leur situation et les accompagner, ce afin de renforcer l’unité de la djama’at. Voilà les sentiments que doivent éprouver tout responsable et bénévole. Le Messie Promis (a.s) déclare que Dieu honore celui qui sert le peuple. Dans un hadith le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) affirme que le chef est celui qui se voue au service de sa nation.

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Hadrat Mirza Masroor Ahmad
Cinquième Calife
de la Jama’at Ahmadiyya

Certes, les gens aiment colporter médisances et faire souffrir les autres ; mais un responsable doit faire preuve de persévérance et ne pas laisser mourir cette sympathie qu’il ressent à l’égard des autres. Avaler et sa colère et des propos amers sans broncher est un signe de bravoure selon le Messie Promis (a.s). Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a aussi déclaré que le plus fort n’est pas celui terrasse son adversaire, mais celui qui maîtrise sa colère.

Ces qualités engendrent la justice et la sympathie, des idéaux que doivent épouser les responsables. Ces conseils ne s’appliquent pas uniquement à ceux de la djama’at de l’Allemagne mais à tous les titulaires de postes au sein de la djama’at dans le monde entier. Aujourd’hui par l’entremise de la MTA, Dieu a accordé au Calife un moyen facile de transmettre son message à tous les ahmadis là où ils se trouvent.

Dans un hadith le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré : « Ne vous enviez pas les uns les autres. Ne créez pas de l’inflation (artificiellement), ne vous haïssez pas les uns les autres ; ne vous tournez pas le dos les uns aux autres ; ne faites pas de surenchère quand deux parties sont en pourparler. Soyez de vrais serviteurs de Dieu en devenant frères. Un musulman est le frère d’un autre musulman : il ne lèse pas son frère, il ne le méprise pas et ne le laisse pas tomber. » Ensuite pointant vers sa poitrine par trois fois, le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) a ajouté : « Le siège de la Taqwa est ici. Mépriser son frère musulman suffit pour se ruiner. Le sang, le bien et l’honneur d’un musulman sont sacrés pour un autre musulman. »

Aujourd’hui la jalousie et le manque de Taqwa poussent les musulmans à s’entre-tuer et à commettre des actes d’une barbarie inouïe. Chanceux sommes nous d’avoir accepté l’Imam de l’époque, lui qui nous a protégé de pareilles infamies. Mais malheureusement à de petites échelles dans nos maisons et dans nos cercles respectifs la maladie évoquée plus haut, à savoir la jalousie, perdure toujours. Une analyse franche et sereine confirme cette réalité. La jalousie est à la base des mésententes qui gangrènent les relations entre frères et entre ahmadis. Certains sont envieux en raison des responsabilités confiées à untel. La communauté Ahmadiyya est une communauté divine ; ainsi au lieu de désirer un poste on doit se consacrer davantage à l’Istighfar. Cela afin que l’on puisse assumer au mieux ses responsabilités si jamais on en est titulaire. Aussi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a enjoint de ne pas confier des charges à ceux qui en désirent. De surcroît, l’on aura des comptes à rendre concernant ses obligations à Celui qui connaît l’invisible et le visible, Celui qu’on ne peut tromper.

Le manque de Taqwa accentue ces mésententes, menant ainsi à des complots qui visent à discréditer les autres. Ainsi l’on est réduit à faire souffrir untel et à l’abaisser aux yeux du Calife et de la communauté ; on étale au grand jour ses faiblesses et essaye d’humilier sa femme et ses enfants lors des réunions. Des fois des familles entières sont impliquées dans de telles bassesses. D’une part l’on promet de ne pas nuire aux autres en aucune manière pour d’autre part commettre pareilles infamies. Ce ne sont pas là de simples hypothèses : le Calife doit quotidiennement gérer pareilles situations ce qui lui cause inquiétudes et grand embarras. D’une part il présente au monde les valeurs sublimes auxquelles aspire la djama’at Ahmadiyya, mais d’autre part il y a le comportement indigne de certains membres de la communauté. Ces contradictions inviteront certainement les blâmes des autres.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a interdit de renchérir quand deux parties essayent de conclure une affaire. Cela ne veut pas uniquement dire augmenter le prix afin de nuire à la transaction de quelqu’un en raison de l’inimitié que l’on ressent à son égard. Ce précepte à une application plus large. Par exemple lorsqu’il y a une demande en mariage et que l’affaire n’a pas été conclue entre les deux familles concernées, il est interdit à une tierce personne de faire une autre proposition. La famille à qui l’on propose la main de quelqu’un/quelqu’une doit envisager une deuxième proposition si elle est convaincue, après maintes prières, que la première n’est pas appropriée.

Dans certains cas si un jeune homme fait une demande en mariage, une tierce personne qui est en désaccord avec sa famille, se présente chez les parents de la jeune fille pour le discréditer. Et le fauteur de trouble promet de présenter une autre proposition ; promesse qu’il ne tient jamais. Ainsi la jalousie, la rancœur et l’absence de Taqwa détruit la paix de deux familles. Des fois on dénigre la famille de la jeune fille ou cette dernière. La jalousie est la cause première de tout cela ; ainsi un péché en appel un autre.

La référence pour un croyant est le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) ; toutes les excellences avaient atteint leur apogée en sa personne. Il conseille les musulmans en ces termes : « Celui qui soulage un croyant d’une peine en ce bas monde, Dieu le soulagera d’une peine au Jour de la Rétribution ; Dieu aidera en ce bas monde et dans l’autre celui qui aide l’affligé ici-bas. Dieu couvrira, en ce monde-ci et dans l’autre, les défauts de celui qui couvre les défauts d’un musulman. Allah est le Soutien de celui qui prête secours à son frère… »

Le Saint Coran enjoint aux vrais croyants :

وَاعْبُدُوا اللَّهَ وَلَا تُشْرِكُوا بِهِ شَيْئًا وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا وَبِذِي الْقُرْبَى وَالْيَتَامَى وَالْمَسَاكِينِ وَالْجَارِ ذِي الْقُرْبَى وَالْجَارِ الْجُنُبِ وَالصَّاحِبِ بِالْجَنْبِ وَابْنِ السَّبِيلِ وَمَا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُمْ إِنَّ اللَّهَ لَا يُحِبُّ مَنْ كَانَ مُخْتَالًا فَخُورًا

« Et adorez Allāh et ne Lui associez rien et témoignez de la bonté envers les parents, les proches parents, les orphelins et les indigents, le voisin qui vous est apparenté, et le voisin qui vous est étranger, et le compagnon qui est à votre côté, le voyageur, et ceux que vos mains droites possèdent. Assurément, Allāh n’aime pas les gens orgueilleux et vaniteux, » (Le Saint Coran, chapitre 4, verset 37)

Le Messie Promis (a.s) ajoute à ce sujet : « Si vous jouissez d’un haut rang, montrez de la commisération envers ceux qui sont au-dessous de vous, et ne les méprisez pas. Si vous êtes érudits, ne vous glorifiez pas de votre savoir, et ne dédaignez pas vaniteusement les ignorants, mais éclairez-les de vos bons conseils. Si vous êtes riches, ne vous glorifiez pas de vos richesses, et ne vous montrez pas fiers vis-à-vis des pauvres, mais servez-les et aidez-les. Écartez-vous des chemins qui mènent à la ruine. »

A la fin de son sermon Sa sainteté le Calife a dirigé la prière funéraire de Mme Sayyeda Amtullah Begum Sahiba.


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