Sermons 2012

Deux serviteurs exemplaires de l’Islam et de l’Ahmadiyya – sermon du 16-11-2012

Baitul-Futuh-Textes-Arabes

Deux serviteurs exemplaires de l’Islam et de l’Ahmadiyya

Sermon du 16 novembre 2012 par Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Toute personne qui naît en ce monde doit un jour mourir. Tout ce qui existe périra certes, mais Dieu annonce aussi la bonne nouvelle d’une vie éternelle dans l’Au-delà. Ceux dont les actions sont conformes à Son plaisir, qui préfèrent la foi à ce monde éphémère, profiteront du pardon, de la miséricorde et de la proximité de Dieu.

Celui-ci récompense la plus insignifiante des bonnes actions. Cependant le paradis est destiné à ceux qui se consacrent entièrement à la cause de Dieu, dont la vocation est de transmettre aux autres Son message et qui s’acquittent de leurs devoirs envers autrui.

Ceux qui sacrifient leur vie pour leur foi et qui tombent en martyrs méritent la même récompense. Aux yeux des hommes ils sont peut-être morts, mais Dieu affirme qu’ils sont bels et biens vivants. De surcroît, leur départ offre la vie à ceux qu’ils laissent derrière.

Aujourd’hui, les ahmadis sont les seuls à consacrer leur vie pour faire connaître l’Islam aux autres. D’autres tombent en martyrs pour le seul « crime » d’avoir accepter le Messie prophétisé par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Le sermon d’aujourd’hui concerne deux personnes de ces catégories : l’une à dédier sa vie pour servir la communauté et l’autre est un martyr.

Hafiz Saeed Jibraïl a servi la communauté du Messie Promis (a.s) dès son enfance jusqu’à son décès et a transmis le message du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) aux autres. Il est né à des milliers de kilomètres de Rabwah et de Qadian, dans un petit village du Ghana, où sans doute l’accès à une bonne éducation n’était pas disponible. Les nobles intentions de son père ont fait de lui un Hafiz. Non seulement a-t-il mémorisé le Saint Livre, mais ayant acquis une bonne connaissance de la religion, il l’a transmis aux autres. Ainsi, ce fils loyal du Ghana est devenu un excellent aide du Calife et a récolté de nombreux honneurs pour son pays.

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Hafiz Jibraïl Sahib était missionnaire et Amir adjoint au Ghana. Il est décédé le 12 novembre dernier à Accra : Inna lillahi wa Inna Illaihi Raji’un. Il était malade depuis un mois et ses rapports médicaux ont été envoyés au Royaume-Uni et aux Etats-Unis car les médecins au Ghana n’arrivaient pas à faire le bon diagnostic. D’autres analyses étaient en cours et son transfert à Londres ou aux Etats-Unis était en cours.

Hafiz Jibraïl Saeed est né le 2 février 1954. Son père était lui aussi missionnaire. Le défunt raconte que la djama’at du Ghana avait décidé d’envoyer un enfant au Pakistan pour mémoriser le Saint Coran. Il a été choisi et on lui a fait passer un examen médical. Mais les médecins disaient qu’il était trop fragile et qu’il ne pourra pas résister au climat rude du Pakistan. Le père de Hafiz Jibraïl était triste face à ce refus et a prié pour son fils. Lors de la prière Tahajjud, il a entendu une voix qui lui disait que les justes réussissent. Sur ce le père a tenté d’améliorer la santé de son fils en s’occupant de son alimentation. Quelques semaines plus tard, Hafiz Jibraïl a passé un autre examen et le médecin a jugé qu’il était apte à partir.

Il était à Rabwah en 1970 pour mémoriser le Saint Coran. Et par la grâce de Dieu, il est le premier Hafiz du Ghana. Il a fait un deuxième séjour au Pakistan où il complété ses études de sept ans à la Jamia Ahmadiyya. Il a également étudié l’arabe à l’Université du Pendjab. En 1982, il a été posté au Ghana où il était responsable d’une région. Quatre ans plus tard, il est parti aux îles Fidji. En 1987, il est parti à Tuvalu, où il a été le premier missionnaire. Le défunt a aussi implanté l’Ahmadiyya dans les îles Salomon, les îles Marshall, en Micronésie et à Kiribati. Il a servi dans les îles du Pacifique du sud pour huit ans et avant de retourner au Ghana en 1994.

Feu le quatrième Calife l’avait nommé Naib Amir du Ghana responsable du Tabligh et il a occupé ce poste jusqu’à son décès. Hafiz Jibraïl a organisé des cours de perfectionnement pour les imams et les nouveaux convertis : grâce à ses efforts de nombreuses djama’at ont été établies et des mosquées construites.

De nombreux ahmadis des zones reculées du Ghana s’étaient éloignés de la djama’at en raison du manque de contact avec le centre et des campagnes anti-ahmadiyya. Le Calife avait mis sur pied un programme pour les ramenés et grâce aux efforts de Hafiz Jibraïl des centaines de milliers de convertis sont retournés dans le giron de la djama’at.

Hafiz Jibraïl a visité de nouveau les îles du Pacifique du Sud en 2001 et 2003. En 1991, il a informé le Quatrième Calife que tout ce qu’il avait accompli aux îles Salomon est tombé à l’eau, car il n’y était pas retourné pour deux ans. Il s’en est excusé auprès du Calife qui a exprimé ses regrets et son mécontentement. Sur ce le défunt a tout entrepris pour recouvrer ce qu’il avait perdu. Aujourd’hui la djama’at aux îles Salomon est bien établie : elle est reconnue légalement et il s’y trouve une mosquée.

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Hafiz Sahib raconte qu’il était en tournée dans le Pacifique en septembre 2001 lorsqu’a eu lieu les attentats du World Trade Center à New York. Il devait visiter les Îles Marshall, où se trouve une grande base américaine. Dix ans plus tôt, lors de la première guerre du Golfe, il y a subi des désagréments [parce qu’il était musulman]. Il a beaucoup prié et se demandait s’il devait renvoyer son voyage ou pas. Il s’est dit qu’il était venu suite aux instructions du Calife et qu’il ne pourrait pas partir sans avoir atteint son but. A l’aéroport des Iles Marshall on avait détenu un pakistanais tout simplement parce qu’il portait un nom musulman. L’agent de l’émigration a demandé à Hafiz Sahib l’objet de sa mission ainsi que sa religion ; il a répondu tout simplement qu’il était un musulman ahmadi. Et par la grâce de Dieu, on lui a remis son visa.

Sa visite dans les îles Marshall était tombée à point nommé. L’ensemble des médias s’attaquait à l’Islam, les gens avaient peur des musulmans et toute cette propagande négative inquiétait les ahmadis locaux. Mais grâce à des émissions à la radio Hafiz Jibraïl a présenté à la population l’Islam et les sens véritables du Jihad. Et lors de cette tournée 49 personnes se sont jointes à l’Ahmadiyya.

Ceux qui ont travaillé avec le défunt ont rendu hommage à sa patience et sa tolérance. S’il recevait des doléances à propos d’un mo‘alim au lieu de le congédier il essayait de le rendre actif de nouveau.

La région nord du Ghana est à majoritaire musulman ; vingt ans auparavant la djama’at n’y existait pas. Aujourd’hui la situation est tout autre : la djama’at s’y trouve et elle y a des mosquées ; ceux qui s’opposaient naguère à l’Ahmadiyya, sont maintenant des ahmadis.

Hafiz Jibraïl Sahib avait de bonnes relations avec les nantis et les démunis du Ghana. Il encourageait ceux qui avaient les moyens de construire des mosquées. Lors d’une interview à la MTA il a déclaré que le service à la djama’at était dans ses gènes. Il a écrit sa dernière lettre au Calife alors qu’il était sur son lit dans les soins intensifs à l’hôpital. Il disait qu’il souffrait beaucoup et qu’il était en larmes ; qu’il avait beaucoup à faire, mais qu’il n’en n’avait pas la force. Ainsi, jusqu’à ses derniers moments il était concerné par la diffusion du message de l’Ahmadiyya.

Hafiz Sahib laisse derrière lui sa veuve, deux fils et deux filles. Il a poussé ses enfants à acquérir une bonne connaissance de la foi et de ce monde ; ils ont complété leurs maîtrises et une de ses filles a entamé son doctorat.

Que Dieu accorde le paradis à ce fils de l’Ahmadiyya et qu’Il offre des milliers d’excellents assistants au Calife. C’est un triste événement que de perdre un humble et fidèle serviteur de la Communauté, mais nous nous soumettons à la volonté de Dieu. Aujourd’hui il existe au Ghana une Madrassa pour les Huffaz et ainsi que la Jamia d’où sortiront des missionnaires avec leurs diplômes de Shahid en poche. Que Dieu fasse qu’il en sortent d’autres serviteurs qui surpasseront Hafiz Saeed Jibraïl en qualité !

La deuxième personne qui mérite mention aujourd’hui est tombée en martyr à Quetta au Pakistan. Le Coran évoque ceux de sa catégorie en ces termes : « Ne pense pas que ceux qui ont péri pour la cause d’Allāh soient morts. Non, ils sont vivants, en la présence de leur Seigneur et reçoivent des présents. » (3 : 170). C’est un honneur exclusif à la Jama’at Ahmadiyya : seuls ses membres sont tués pour la cause de Dieu. Ils sacrifient leur vie pour protéger leur foi et en dépit de ses stratagèmes de l’ennemi ne les détournera pas de leur foi. Insha Allah.

Manzur Ahmad est tombé en martyr le 11 novembre dernier. Le jour de l’incident il se dirigeait vers son magasin quand deux inconnus à moto se sont approchés de lui. Un des assaillants lui a tiré dessus sans le touché ; une lutte s’en est suivie et le défunt a couru dans la direction de sa maison. Malheureusement il s’est heurté à un des piliers de son portail et s’est retrouvé au sol. Son assaillant en a profité pour lui tiré une balle, qui a traversé son crâne pour sortir entre son nez et son front.

Le martyr subissait des brimades en raison de sa foi depuis un certain temps. De surcroît un mollah de la région a incité au meurtre des ahmadis. Manzur Ahmad était très affectueux et aidait ceux qui étaient en difficulté financière. Il participait dans tous les plans financiers de la djama’at et était un Moosi. Il laisse derrière lui sa veuve, ses deux filles, un fils, son père, un frère et deux sœurs.

Sa Sainteté le Calife a requis des prières pour la djama’at du Pakistan. Les martyrs ahmadis sont en train de respecter leur engagement et leur allégeance. Que Dieu fasse que les ahmadis puissent bientôt vivre en paix là-bas ! Le mois de Muharram débutera sous peu et on tente de faire subir aux ahmadis un autre Karbala. Au cours de ce mois on doit réciter davantage le Durud et faire plus d’aumône.

Prions aussi pour l’Oummah qui passe par des moments difficiles. Puisse les musulmans suivre la voie de la vérité afin de sortir de leur marasme. Qu’ils comprennent en fin de compte qu’il n’y a pas d’autre solution que d’accepter l’Imam de l’époque.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)