Sermons 2012

Comment implorer le pardon de Dieu : l’istighfar et le repentir en Islam

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Le sermon du 13 janvier 2012 de Sa Sainteté le Calife avait pour thème l’istighfār. D’emblée le Calife a cité les versets suivants, tirés de la Sourate Houd :

أَلَّا تَعْبُدُوا إِلَّا اللَّهَ إِنَّنِي لَكُمْ مِنْهُ نَذِيرٌ وَبَشِيرٌ – وَأَنِ اسْتَغْفِرُوا رَبَّكُمْ ثُمَّ تُوبُوا إِلَيْهِ يُمَتِّعْكُمْ مَتَاعًا حَسَنًا إِلَى أَجَلٍ مُسَمًّى وَيُؤْتِ كُلَّ ذِي فَضْلٍ فَضْلَهُ وَإِنْ تَوَلَّوْا فَإِنِّي أَخَافُ عَلَيْكُمْ عَذَابَ يَوْمٍ كَبِيرٍ

« Il enseigne que vous ne devez adorer rien d’autre qu’Allāh. En vérité, je suis pour vous un Avertisseur et un Porteur de la bonne nouvelle de Sa part – Et que vous devez demander pardon à votre Seigneur, puis vous tourner vers Lui avec repentir. Il vous accordera une excellente provision jusqu’à un terme fixé. Et Il accordera Sa grâce à toute personne de mérite. Et si vous vous détournez, alors assurément je crains pour vous le châtiment d’un jour colossal. » (Le Saint Coran, chapitre 11 verset 3 à 4)

Force est de constater que chaque coin du monde est aujourd’hui en proie à des agitations ; c’est là la conséquence du fait que l’homme a oublié le but même de sa création, à savoir l’ibādah (l’adoration de Dieu) et le fait qu’il doit se rapprocher de Dieu. L’ibādah ne se limite pas aux cinq prières quotidiennes : c’est une manière de vivre, le fait d’accorder la priorité à Dieu en toute chose, de prendre pour exemple le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) et de se conformer aux attributs de Dieu. C’est aussi s’acquitter de ses devoirs envers Dieu et envers Ses créatures.

Expliquant ce sujet le Messie Promis (a.s) déclare : « N’adorer personne d’autre qu’Allah est le résumé de toutes les injonctions coraniques. L’objectif premier de la création de l’homme est l’ibādah. Ceci a été énoncé en ces termes :

وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ

« Et Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (Le Saint Coran, chapitre 51, verset 57). L’ibādah signifie que l’homme doit se débarrasser de toute perversion et aplanir le champ de son coeur à l’instar du jardinier qui prépare sa terre [avant de l’ensemencer] ou à l’instar du khôl qu’on réduit en poussière avant de l’appliquer aux yeux. Quand le champ du cœur sera débarrassé de tout caillou et de toute aspérité et quand il sera immaculé [pour qu’on y voit] que l’âme c’est là que l’on atteindra [le stade de] l’ibādah. Si l’on astique à fond un miroir l’on y verra son visage. Et si l’on cultive une terre l’on récoltera tout type de fruits. L’homme a été créé pour l’ibādah. S’il purifie son cœur de toute perversion, de toute aspérité, et tout cailloux il y verra Dieu. » (Tafsir du Messie Promis, commentaires sur le verset 51 du chapitre 57 – volume 7, page 385)

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L’ibādah signifie agir uniquement pour la cause de Dieu. Mais cela demande des efforts constants et le croyant ne doit jamais se reposer sur ses lauriers tant qu’il n’a pas atteint ce stade. Afin de se prémunir des malheurs qui secouent le monde et de mériter les grâces divines il est primordial d’établir une relation sincère avec Dieu.

Nombre de gens ne participent pas directement dans ces troubles, mais vivant sous l’influence du mal ils en sont les partenaires : inconsciemment ils lèsent les droits des autres et soutiennent l’injustice. Un exemple est le traitement réservé aux ahmadis dans certains pays et au Pakistan en particulier. Ils sont nombreux ceux qui ignorent tout de l’Ahmadiyya mais qui en raison de la loi en vigueur au Pakistan tiennent des propos injurieux à l’égard du Messie Promis (a.s.). Ces personnes ne rendent pas culte à Dieu mais aux gens de ce monde. Quand on combine la foi et les choses de ce monde le vice s’installe et on lèse à la fois les droits de Dieu et ceux des hommes.

L’histoire de la religion démontre que Dieu envoi Ses avertisseurs quand la perversion gangrène la foi. Par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) Il a enseigné aux hommes les principes de l’ibādah. Il était l’homme parfait et les attributs de Dieu s’étaient manifestés en sa personne à la perfection. De surcroît, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) est le modèle parfait, le truchement par lequel l’on pourra atteindre Dieu. Les prières de ce prophète, voire chacune de ses actions, était un moyen pour lui de rendre culte à Dieu.

Certes la foi a été parachevée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) ; et l’on pourra ni ajouter ni retirer quoi que ce soit de la shariah (loi divine) et du Coran. Mais par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) Dieu annonce aussi que la corruption affectera les musulmans et qu’ils vont s’écarter des principes fondamentaux de la foi.

Quand ce marasme spirituel a atteint son apogée Dieu a envoyé le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) qui a rétabli la foi perdue et qui a présenté de nouveau les principes de l’ibādah. Il a accompli tout cela parce qu’il s’était asservi à son maître, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Mais malheureusement la majorité des musulmans n’ont pas compris cette vérité et se sont éloignés de lui. Ainsi chaque groupe parmi les musulmans préconise ses propres formules et ce qui ne fait qu’accroître la confusion. Et par se faire ils déshonorent le nom de l’Islam. Le ministère du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) durera jusqu’à la fin des temps ; ainsi il sera un avertisseur et un porteur de bonnes nouvelles pour toute époque.

Le Messie Promis (a.s) présente en ces termes le moyen pour se rapprocher de Dieu : « …Il est certes vrai que sans âme pure l’on ne pourra pas parvenir à la destination de ce voyage. Pour l’accomplissement de ce but, Dieu a envoyé le modèle parfait en la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), et enverra par la suite ses vrais représentants. Celui qui n’est pas l’enfant d’un jardinier enlèvera les plantes utiles au moment du désherbage. De même, personne ne pourra accomplir cette culture spirituelle sans s’être asservi à l’homme parfait, quelqu’un qui a parcouru les étapes de l’ensemencement, de l’arrosage, du désherbage. Le croyant a besoin d’un guide parfait. Sans précepteur, celui qui croit rendre culte à Dieu ressemblera à l’enfant assis dans un champ en train de déraciner des plantes utiles s’imaginant qu’il est en train de faire du désherbage. Ne croyez pas que l’ibādah viendra tout seul. Tant que le prophète ne l’enseigne pas l’on ne pourra pas se consacrer entièrement à Dieu et l’on ne pourra pas non plus Le reconnaître parfaitement. Mais comment accomplir une tâche aussi ardue ? La solution réside dans l’istighfār. » (Malfuzat, édition en 10 volumes, volume 2, page 67)

L’istighfār a été évoqué ainsi dans le verset précité : « … Et que vous devez demander pardon à votre Seigneur, puis vous tourner vers Lui avec repentir. Il vous accordera une excellente provision jusqu’à un terme fixé. Et Il accordera Sa grâce à toute personne de mérite. » (Le Saint Coran, chapitre 11, verset 4).

Ce verset annonce que nous devons implorer le pardon de Dieu ainsi que Son soutien et Lui demander de débarrasser notre cœur de toute crasse. Le croyant doit être constant dans la pratique de l’istighfār, implorant Dieu de le protéger des sentiments qui Lui déplaisent. L’istighfār ne signifie pas répéter quelques paroles ; il doit être accompagné d’une réforme complète.

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Hadrat Mirza Masroor Ahmad
Cinquième Calife
de la Jama’at Ahmadiyya

Le Messie Promis (a.s) ajoute à ce sujet : « Souvenez-vous, aux musulmans il a été accordé deux choses – l’une pour obtenir la force et l’autre pour la démonstration pratique de ce qui a été obtenu. L’istighfār a pour but d’obtenir de la force. Il est aussi surnommé ‘la recherche de l’aide’. Les soufis ont dit que tout comme la force et la puissance physiques sont renforcées par l’exercice physique, de même l’istighfār est un exercice spirituel. A travers lui, l’âme obtient la force et le cœur acquiert la constance. Celui qui désire obtenir la force doit faire l’istighfār.

Ghafara littéralement signifie couvrir ou réprimer. Avec l’istighfār, l’homme essaie de réprimer et de couvrir ces émotions qui le retiennent loin de Dieu. Ainsi, la seule signification d’istighfār est que les éléments empoisonnés qui pourraient bien détruire l’homme pourraient être maîtrisés, et que l’on doit mettre en pratique les commandements de Dieu en évitant tous les obstacles.

Souvenez-vous qu’Allah a créé deux types d’instincts en l’homme. Le premier est l’instinct empoisonné, incité par Satan. Le second est l’instinct correctif. Lorsqu’une personne est arrogante et considère qu’elle a de la valeur et ne cherche pas l’aide de cette fontaine curative, l’instinct empoisonné prend le dessus. Or, lorsqu’elle se considère indigne et insignifiante et ressent le besoin de l’aide Divine, Allah crée une fontaine pour elle qui fait couler son âme. C’est cela la signification du terme istighfār, notamment de trouver la force pour maîtriser l’instinct empoisonné. (Malfuzat, nouvelle édition vol. 1, p. 348-349) – (Malfuzat, édition en 10 volumes, volume 2, pages 67 à 68)

Une fois une personne a demandé des prières au sujet de sa dette et le Messie Promis (a.s) lui a conseillé d’implorer le pardon de Dieu abondamment. L’istighfār est un moyen pour éviter les malheurs et pour progresser. Quelqu’un d’autre a demandé au Messie Promis (a.s) de prier pour lui pour qu’il ait des enfants : « Soit régulier dans l’istighfār, » lui a conseillé le Messie Promis (a.s), « il efface le péché et Allah l’Exalté t’accordera par [cette méthode] des enfants. »

Le Messie Promis (a.s) préconise l’istighfār comme un moyen de se protéger contre les faiblesses. Il libère l’homme du châtiment à l’instar d’une rançon que paie le prisonnier pour obtenir sa libérté.

Aujourd’hui, les mauvaises actions des gens de ce monde ont créé des remous. Nous devons beaucoup prier pour que Dieu protège l’humanité de ces agitations. L’istighfār aide à la réalisation des objectifs de l’adoration de Dieu, renforce le lien avec Son envoyé, protége l’homme de Son mécontentement, et comble ses besoins personnels. Afin d’en profiter réellement, l’istighfār doit être une pratique constante.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)