Sermons 2010

Le Pakistan : un état en déliquescence – sermon du 8 octobre 2010

Le Pakistan : un état en déliquescence

– par Hadrat Mirza Masroor Ahmad –

Au tout début de son sermon du 08 octobre 2010, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, cinquième Calife de la Communauté Musulmane Ahmadiyya cita les versets suivants tirés du Saint Coran :

تِلْكَ الدَّارُ الْآَخِرَةُ نَجْعَلُهَا لِلَّذِينَ لَا يُرِيدُونَ عُلُوًّا فِي الْأَرْضِ وَلَا فَسَادًا وَالْعَاقِبَةُ لِلْمُتَّقِينَ

« Ceci est la Demeure de l’au-delà ! Nous l’accordons à ceux qui ne désirent ni la gloriole sur la terre, ni la corruption. Et la fin est pour les vertueux. » (Le Saint Coran, chapitre 28, verset 84)

وَجَحَدُوا بِهَا وَاسْتَيْقَنَتْهَا أَنْفُسُهُمْ ظُلْمًا وَعُلُوًّا فَانْظُرْ كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ الْمُفْسِدِينَ

« …Et ils les rejetèrent injustement et avec arrogance, alors que leur âme en était convaincue. Vois donc combien mauvaise était la fin de ceux qui avaient agi avec corruption. » (Le Saint Coran, Chapitre 27, verset 15)

Sa Sainteté déclara par la suite que vice et vertu, orgueil et humilité, obéissance et rébellion, le bien et le mal, se côtoient dans le monde. Le bien conduit l’homme à Dieu ; quant à ceux qui commettent des actions répréhensibles, ils se livrent de leur propre chef entre les mains de Satan. Le bien et le mal sont deux pôles diamétralement opposés ; Satan à pour vocation d’empêcher l’homme d’accomplir les œuvres encouragées par Dieu, car la désobéissance est l’un des traits de son caractère :

إِنَّ الشَّيْطَانَ كَانَ لِلرَّحْمَنِ عَصِيًّا

« …assurément Satan est un rebelle contre le Dieu Gracieux. » (Le Saint Coran, chapitre 19, verset 45)

La désobéissance et l’orgueil sont aussi deux traits de caractère des suppôts de Satan ; ils connaîtront une fin ignoble comme l’affirme le verset cité plus haut.

Malheureusement le Pakistan se trouve aujourd’hui entre les mains de ceux qui n’ont aucune affinité, même de loin, avec les commandements de Dieu. Les actions répréhensibles condamnées par le Saint Coran sont monnaie courante dans ce pays à majorité musulmane. Une couche de la population a asservi et la classe politique et l’administration civile ; et quotidiennement l’on en constate les effets sous forme d’attentats et d’autres atrocités.

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Depuis la création du Pakistan jusqu’à nos jours, tous les Califes de la Communauté Ahmadiyya ont fait comprendre aux politiciens comme à la masse, qu’ils doivent se soustraire de l’influence de ceux qui désirent conduire le pays vers l’extrémisme religieux. La masse est tombée entre les mains de ces extrémistes en raison de son ignorance, de son innocence et de son amour pour l’Islam. De surcroît, la pauvreté qui l’accable l’empêche de réfléchir.

Par intérêt les politiciens font bon ménage avec les soi-disant « guides religieux » à qui ils ont donné une liberté totale. Tous les politiciens croient que leur succès dépend de ces « protecteurs » de la foi. Cette importance déplacée accordée aux mollahs n’a eu d’autre effet que d’instaurer l’anarchie au Pakistan. L’administration civile, voire l’armée, sont désemparées face aux terroristes qui possèdent des armes plus sophistiquées que cette dernière.

Cette situation déplorable déchire le cœur de tout ahmadi d’origine pakistanaise. Ce pays a été bâti au prix de grands sacrifices ; et en raison des atrocités commises sur sa terre au nom de Dieu et de Son Prophète (s.a.w.) il est aujourd’hui au bord de la ruine. Face à cette situation le seul recours d’un ahmadis est la prière.

Le ton de la communauté internationale contre le Pakistan est en train de se durcir et à l’intérieur il est gangrené par le terrorisme, la pauvreté, et la corruption. Les actions perpétrées par les groupuscules extrémistes reflètent-elles l’amour pour la patrie ?

Au Pakistan les ahmadis sont les citoyens les plus opprimés, dont les droits ont été complètement bafoués. La politique n’intéresse guère la Communauté Ahmadiyya, mais les politiciens s’imaginent qu’elle tentera de prendre le pouvoir si on lui laisse le champ libre.

En tant que citoyen, tout ahmadi aspire au progrès de son pays et il prie en ce sens. Dans de nombreux pays les ahmadis participent, à titre individuel, dans la vie politique, certains étant membres du parti au pouvoir et d’autres servant dans les rangs de l’opposition. Mais les choses d’État n’intéressent pas la Communauté Ahmadiyya en tant que telle ou le Califat. Le Messie Promis (a.s) n’est pas venu offrir le pouvoir temporel, il est venu instaurer un royaume spirituel.

En dépit de toutes les atrocités commises contre les ahmadis au Pakistan la détresse de leurs concitoyens les font souffrir. Cette réaction résulte de l’enseignement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). L’arrogance et l’orgueil lui étaient inconnus ; l’impiété de son peuple le peinait tellement que Dieu lui a dit :

لَعَلَّكَ بَاخِعٌ نَفْسَكَ أَلَّا يَكُونُوا مُؤْمِنِينَ

« Il se peut que tu te désoles à en mourir, parce qu’ils ne croient pas. » (Le Saint Coran, chapitre 26, verset 4)

Depuis les 100 dernières années les calamités naturelles, tremblements de terre et autres tempêtes ont pris de l’ampleur. Ce sont autant de signes de soutien de Dieu en faveur du Messie Promis et de l’Imam Al-Mahdi (a.s). Les pertes colossales subies au Pakistan et ailleurs sont évidentes. Et selon le secrétaire général des Nations unies, les inondations au Pakistan ont causé plus de dégâts que plusieurs tsunamis réunis. Si seulement le monde pouvait comprendre l’importance de ces signes. Dans les médias pakistanais l’on se demande si ces calamités sont des signes du châtiment de Dieu. Et les mollahs de répliquer qu’un châtiment divin est toujours précédé de l’avènement d’un prophète. Si seulement ces gens pouvaient écouter le message du Messie Promis (a.s) qui les interpelle depuis le siècle dernier. Il se peut que ces inondations soient l’avant-coureur d’une plus grande calamité.

Baitul-Futuh-Minaret

Lorsque frappe ces désastres la Communauté Ahmadiyya est toujours le premier à se mettre au service de la nation. Ainsi collectivement et individuellement, les ahmadis ont remis des dons en espèces aux ambassades pakistanaises dans le monde entier. Au Pakistan, ils ont offert leur aide financière et des vivres, et des volontaires se sont mis au service des sinistrés. M. Eidi, fondateur d’une organisation caritative très connue au Pakistan, a même déclaré que lorsque frappent les calamités ce sont les « Qadianis » qui sont les premiers à offrir leur aide. Ainsi l’O.N.G. Humanity First a récolté 1 million de dollars pour aider les sinistrés. Ce soutien est accordé sans faire de distinction entre les ahmadis et les autres.

Mais on ne peut dire la même chose des soi-disant « gardiens de l’Islam ». Lorsqu’une famille ahmadie sinistrée a trouvé refuge dans une école ils en ont été chassés en raison de leur foi. Cet incident met de l’avant la nature perverse de ces personnes qui commettent des infamies au nom de Dieu et de son Prophète (s.a.w).

Ces inondations ont frappé le Pakistan après les attaques perpétrées dans les deux mosquées ahmadies à Lahore. En dépit de ces actes barbares, en raison de leur noblesse de caractère, les ahmadis se sont présentés pour servir leurs concitoyens. Mais la faillite morale causée par les mollahs est des plus éloquentes : après les incidents de Lahore, alors que les dépouilles des martyrs n’avaient pas encore quitté les demeures des familles endeuillées, certains voisins se sont mis à distribuer des sucreries pour se féliciter de la mort des ahmadis.

La noblesse de caractère des ahmadis ne connaît pas de frontières. Récemment une mosquée, plusieurs maisons ainsi que des véhicules appartenant à des ahmadis ont été incendiés par des extrémistes en Indonésie. Et lorsqu’une inondation a frappé une partie du pays, les ahmadis se sont présentés promptement pour offrir leur aide. Les représentants des différentes forces vives de la société indonésienne se sont présentés pour offrir leur soutien aux familles ahmadis affectées et on fermement condamnés ces actes. Si seulement les politiciens pakistanais avaient le courage de suivre leur exemple !

Le Messie Promis et de l’Imam Al-Mahdi (a.s) n’a cessé de souligner l’importance de la prière dans ses écrits, affirmant que c’est la seule voie pour remporter la victoire. Ainsi face en dépit de la gravité de la situation, les ahmadis ne prendront pas la loi entre leurs mains, et ne refuseront jamais d’aider l’humanité.

D’aucuns disent que la patience à des limites et que les ahmadis doivent avoir recours aux mêmes moyens que les autres pour avoir leur droit. Sa Sainteté de répliquer que machinations, ruses, rébellion et autres subterfuges sont contraires à la nature même de l’Ahmadiyya. Ce qui compte aux yeux d’Allah c’est la Taqwa.

Ceux qui persécutent les communautés divines savent très bien que leurs jours sont comptés et qu’ils risquent de perdre leur main mise sur le peuple. Etant aux abois, ils ont recours à la violence et n’hésitent pas à faire couler le sang au nom de la religion afin de préserver leurs chaires.

Au Pakistan, les dirigeants politiques et les mollahs ont entamé une campagne d’hostilité bien orchestrée contre la Communauté Ahmadiyya. Ils font fi de toutes les lois et des règles de la bienséance afin de freiner son progrès. Mais leur orgueil, leurs machinations ne serviront à rien. La pratique de Dieu est immuable : ceux qui s’opposent aux communautés divines connaissent une fin ignoble. C’est ce qu’indique le verset suivant :

اسْتِكْبَارًا فِي الْأَرْضِ وَمَكْرَ السَّيِّئِ وَلَا يَحِيقُ الْمَكْرُ السَّيِّئُ إِلَّا بِأَهْلِهِ فَهَلْ يَنْظُرُونَ إِلَّا سُنَّةَ الْأَوَّلِينَ فَلَنْ تَجِدَ لِسُنَّةِ اللَّهِ تَبْدِيلًا وَلَنْ تَجِدَ لِسُنَّةِ اللَّهِ تَحْوِيلًا

« A cause de leur orgueil sur la terre et de leurs machinations perfides. Mais les machinations n’enveloppent nuls autres que leurs auteurs. Est-ce donc qu’ils s’attendent à autre chose qu’au traitement qu’Allāh a infligé aux peuples d’antan ? Mais jamais tu ne trouveras quelque changement dans la pratique d’Allāh ; et jamais tu ne trouveras non plus de variation dans la pratique d’Allāh. » (Chapitre 35, verset 44)


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