Sermons 2014

Récits du deuxième Calife de l’Islam Ahmadiyya – sermon du 14-11-2014

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 14 novembre 2014, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

Je citerai [pour le sermon] d’aujourd’hui des récits du deuxième Calife (r.a.) qui nous éclairent sur diverses facettes de la vie du Messie Promis (a.s.) ainsi que certains aspects notables de la vie du deuxième Calife (r.a.) lui-même.

Il raconte, entre autres, qu’il n’avait pas cru dans le Messie Promis (a.s.) parce que celui-ci était son père. « A l’age de onze ans, dit-il, j’ai pris la ferme résolution d’abandonner le toit familial, si suite à mes recherches, j’aurais découvert qu’il est un imposteur, que Dieu nous en préserve. Mais j’ai compris qu’il était véridique, ma foi en lui s’est accrue et lorsqu’il a quitté ce monde ma certitude s’est renforcée davantage. Quand je lui ai prêté allégeance vers l’âge de dix ans j’ai été porté par tout un flot de sentiments que je ne peux décrire. »

Il raconte aussi comment le Messie Promis (a.s.) l’encourageait à prier alors qu’il était tout enfant : « Dieu avait révélé au Messie Promis (a.s.) : « J’exaucerai toutes tes prières sauf celles qui concernent tes partenaires. » Lors du procès intenté par Henri Martin Clark, alors que je n’avais que neuf ans, le Messie Promis (a.s.) me demandait de prier pour lui. Il faisait la même requête à ses serviteurs et à ses servantes. Si lui, à qui Dieu avait révélé que toutes ses prières seront exaucées, croyait nécessaire de demander aux autres de prier pour lui, imaginez à quel point le commun des mortels devrait être attentif à cet égards.

La révélation susmentionnée concerne un procès que d’aucuns ignorent peut être. Le Messie Promis (a.s.) priait pour le procès intenté par certains de ses partenaires, c’est-à-dire ses proches, concernant un patrimoine dans lesquels ils voulaient des parts. Mirza Ghulam Qadir Saheb, le frère du Messie Promis (a.s.) avait intenté ce procès au nom de toute la famille. La partie adversaire comprenait un représentant de l’état qui était aussi apparenté à la famille du Messie Promis (a.s.). Mirza Ghulam Qadir Saheb était convaincu qu’il remportera le procès : le litige concernait des biens qui était à leur disposition depuis plusieurs générations et qui l’était encore jusqu’au moment du procès. Mais quand le Messie Promis (a.s.) a prié il a reçu la révélation évoquée plus haut, à savoir « J’exaucerai toutes tes prières sauf celles qui concernent tes partenaires. »

Sur ce il avait conseillé aux membres de sa famille de ne pas gaspiller leur argent sur les avocats et le procès, car de toute manière ils n’auraient pas gain de cause. Mais son frère était, quant à lui, convaincu du contraire.

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Le verdict rendu par l’instance inférieure était en sa faveur, mais il a perdu le procès quand il y a eu appel à l’instance supérieure. Le Messie Promis (a.s.) a dit : « Comment avoir gain de cause quand Allah avait clairement prédit le contraire ? »

Le deuxième Calife (r.a.) a aussi conseillé des médecins en référence à ce récit. [Ici au Royaume-Uni] tout un conseil de médecins prend en charge les malades qui sont dans un état grave. Il en est de même au Pakistan et dans d’autres pays. Mais certains médecins croient, à tort, qu’ils n’ont pas besoin du conseil des autres quand ils ont un patient entre les mains. Hadrat Sarah Begum, l’épouse du deuxième Calife (r.a.) est décédé lors d’un accouchement. C’est dans ce contexte que le deuxième Calife (r.a.) disait que les médecins doivent demander l’avis de leurs collègues. Si le médecin traitant l’avait fait dans ce cas, on aurait pu sauver une vie.

Quoique Dieu avait promis d’exaucer toutes les prières du Messie Promis (a.s.) celui-ci demandait quand même aux autres de prier pour lui. De même, on doit certainement demander conseils et prières quand on en a besoin dans l’exercice de sa profession.

Un jour le Dr Mirza Yacoub Beg a informé le Messie Promis (a.s.) de la visite d’un ancien juge hindou, qui voulait le rencontrer. Le Messie Promis (a.s.) a dit au médecin que lui et son fils Mahmood étaient tout deux malades. « Mais je suis plus inquiet pour Mahmood. Traitez le avec beaucoup d’égards », avait dit le Messie Promis (a.s.). Il avait oublié sa propre maladie et se souciait de son fils, qui allait être, plus tard, le Réformateur Promis.

On connaît aussi le fameux procès du mur qu’on avait intenté à l’époque du Messie Promis (a.s.). Certains membres de sa famille, qui lui étaient hostiles, avaient érigé un mur pour interdire l’accès à la mosquée. Le deuxième Calife (r.a.) raconte à ce propos : « Je me rappelle durant mon enfance que certains membres de notre famille enfonçaient des pieux dans la ruelle menant à la mosquée afin de faire trébucher les invités qui l’empruntaient la nuit. Quand nous les enlevions ils se disputaient avec nous. Je me souviens aussi du mur ériger par la partie adverse devant la mosquée Mubarak. Certains ahmadis, forts en colère, ont voulu le démolir, mais le Messie Promis (a.s.) nous a conseillé d’être patients et de respecter la loi. »

« Dès mon enfance, relate le deuxième Calife (r.a.), j’étais récipiendaire de rêves vrais par la grâce de Dieu. J’avais vu en rêve qu’on démolissait le mur brique par brique et on eu aurait dit qu’il avait plu avant cet incident. J’avais aussi vu que le premier Calife venait de la mosquée. » Cette scène s’est réalisée à la lettre quand nous avons remporté le procès et quand on a commencé à démolir le mur. Ce jour-là il avait plu et le premier Calife est retourné de la mosquée après son Dars quand on était en train de démolir le mur. J’étais, moi aussi, debout là-bas. J’avais informé le premier Calife à propos de mon rêve avant son accomplissement. En me il a observé: « Mian, ton rêve s’est accompli aujourd’hui. »

Le deuxième Calife (r.a.) raconte qu’à la même époque les ennemis du Messie Promis (a.s.) avaient fait sceller la porte de la mosquée. Le Messie Promis (a.s.) avait placé des rideaux dans sa maison : il y faisait traverser les fidèles pour les mener vers la mosquée. D’aucuns passaient par le toit en faisant un grand détour. La voie était fermée pour un an ou quelques mois. Il y a eu un procès par la suite et Allah a fait démoli le mur. »

Ceux qui visitent Qadian aujourd’hui peuvent y voir des rues très larges par la grâce de Dieu.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte aussi comment le Messie Promis (a.s.) consolait des enfants. Il dit : « Quand ma mère était en colère contre moi elle disait souvent : « Sa tête est très petite. » Je me souviens que le Messie Promis (a.s.) répondait à ses remontrances en ces termes : « Ce n’est pas grave. Le grand avocat Rattigan, connu dans le pays tout entier pour ses compétences, avait lui aussi une petite tête. Avoir une grosse tête n’est pas signe d’intelligence. Si l’on prive ses enfants de connaissance et de discernement, ils ne seront pas intelligents même s’ils ont de grosses têtes. Celui qui n’a pas assez de matière grise pour comprendre Dieu et Son Prophète ou le Coran, n’obtiendra aucun savoir. L’essentiel est de comprendre les commandements de Dieu et de son Prophète (s.a.w.). Ce sont ces vérités qui éclairent l’entendement. »

Le Messie Promis (a.s.) enjoignait [les membres de sa famille et de sa communauté] à être fidèle envers l’état. « Je respectais cette injonction à la lettre tant et si bien qu’il y avait des discordes à ce propos entre moi, mes amis proches, voire certains leaders de notre djama’at. », raconte le deuxième Calife (r.a.) D’aucuns aiment se complaire dans ces débats, disant qu’il ne faut point obéir aux ordres de l’état dans tel ou tel domaine. Sachez qu’il faut respecter toutes les injonctions de l’état sauf quand ce dernier nous ordonnent d’enfreindre les lois de la shariah.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte que le Messie Promis (a.s.) disait que l’état britannique était une miséricorde de la part de Dieu. « Néanmoins cela ne voulait point dire que tous les citoyens de cette nation sont vertueux et proches des enseignements de l’Islam, ajoutait-il. Il s’y trouve parmi eux des oppresseurs, des usurpateurs, des fieffés pécheurs et ceux qui commettent tous les vices imaginables et on trouve pareilles gens dans les autres nations. Il s’y trouve aussi dans la société britannique de nobles gens comme on en trouve dans les autres peuples. La source de miséricorde est que l’état [britannique] s’immisce très peu dans les libertés individuelles de ses citoyens. Ainsi là où il n’y a pas ingérence de l’état nous avons l’occasion d’établir les préceptes de l’Islam. C’est là une grâce de Dieu qu’Il nous a placé sous [l’autorité] d’une nation pareille. » Le Messie Promis (a.s.) disait cela à l’époque du règne de la couronne britannique en Inde.

Récemment s’est tenu la conférence sur la paix [ici au Royaume-Uni] et un journaliste avait remarqué que la situation [des ahmadis ici] était peut être la même [qu’au Pakistan.] Je lui ai répondu que l’état britannique ne se mêle pas des pratiques cultuelles et nous ne pouvons affirmer que notre situation est la même qu’au Pakistan ou dans ces pays où des restrictions sont imposées sur les ahmadis.

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute à ce propos : « Il se peu fort bien que les nazis ou les fascistes soient meilleurs que les Anglais dans certains domaines. Peut-être qu’ils auraient craint Dieu davantage ou qu’ils auraient été plus équitables, mais ils ne nous auraient pas donné cette grande liberté individuelle accordée par les Britanniques. Ils auraient été bons pour les individus, mais nuisibles pour la communauté. Sans l’établissement d’un état islamique on ne pourra pas appliquer dans toute leur plénitude les préceptes de l’Islam. Le Messie Promis (a.s.) affirmait que le régime britannique est une miséricorde parce qu’il protège les libertés individuelles. Cela ne veut point dire qu’il est plus équitable que les autres états. La nation britannique mérite nos éloges pour la seule raison qu’elle ne permet pas à ses gouvernants de s’immiscer dans les affaires personnelles des citoyens. »

Le deuxième Calife (r.a.) explique que les prophètes sont très reconnaissants pour les moindres services [rendus à la foi]. Le Messie Promis (a.s.) passait des nuits blanches quand ses livres partaient à l’imprimerie. Au beau milieu de la nuit il prenait en personne les épreuves que lui apportaient les scribes, les remerciant à profusion, leur disant qu’ils se donnaient beaucoup de peine et priant qu’Allah les en récompense. Il était très reconnaissait à leur égard en dépit du fait que lui même passait toute la nuit à travailler. En de nombreuses occasions je me suis endormi pendant qu’il travaillait, quand [au beau milieu de la nuit] j’ai ouvert les yeux il travaillait encore et il le faisait toujours jusqu’au matin. Certes les autres aussi oeuvraient pour la cause de Dieu, mais le Messie Promis (a.s.) ressentait la peine qu’ils se donnaient, pour la simple raison que les prophètes de Dieu sont très reconnaissants. »

Les compagnons du Messie Promis (a.s.) faisaient preuve d’une grande déférence à son égard compte tenu de son statut. Dans un de ses sermons le deuxième Calife (r.a.) recommandaient aux jeunes ahmadis de respecter les convenances et les étiquettes de l’Islam en disant : « J’ai constaté, malheureusement, que l’on n’enseigne pas à nos jeunes le savoir-vivre que prône l’Islam. Certains jeunes s’enlacent sans aucune gêne devant moi ignorant que pareilles pratiques sont condamnables. Leurs parents et leurs enseignants ont négligé leur éducation à cet égard bien que ces choses ont un effet profond sur la vie de l’homme. L’éducation impartie par certaines personnes m’a profondément influencé jusqu’à présent et je prie spontanément pour elles quand ces souvenirs resurgissent dans ma mémoire. Un jour je me suis accoudé sur l’épaule d’un garçon et Master Qadir Baksh, le père de Maulvi Abdur Rahim Dard m’a réprimandé disant que c’était là une pratique condamnable. J’avais 12 ou 13 ans à l’époque, mais quand je me remémore cette scène je prie pour lui.

Ma mère était originaire de Delhi. Dans cette métropole et même à Lucknow on utilise le prénom ourdou « toum » (l’équivalent du « toi » ou « tu » du français) quand on s’adresse aux autres. Certes le pronom « Aap » (vous) [par respect] est essentiel on s’adresse à un aîné, mais étant donné qu’il n’y avait à Qadian aucun aîné de notre mère, nous ne l’avons jamais entendu utiliser ce pronom ce qui fait que jusqu’à l’âge de dix ou onze ans j’utilisais le pronom « tu » quand je m’adressais au Messie Promis (a.s.). Il y avait un certain Muhammad Ayyub de Muradabaad, qu’Allah lui pardonne et exalte son statut, qui m’a corrigé à cet effet. Un jour, alors que nous étions à Gurdaspur pour un procès, je me suis adressé au Messie Promis (a.s.) en utilisant le pronom « tu ». Sur ce Muhammad Ayyub m’a appelé dans un coin pour me dire : « Vous êtes le fils du Messie Promis (a.s.) et nous vous devons respect. Mais sachez que l’on utilise le pronom « tu » pour ceux de son âge et non pas pour les aînés. Je ne tolère point que vous vous adressiez ainsi au Messie Promis (a.s.). » Voilà la première leçon qu’il m’a donné à cet effet. »

Nous devons tous être très vigilants quant au respect des convenances islamiques. Cela concerne en particulier les jeunes qui apparaissent dans les émissions de la MTA, émissions qui sont en générale très bonnes. Mais il y en a une qui est produite à Rabwah et dans laquelle apparaissaient un missionnaire et un waqf-i-zindagi. La manière de s’asseoir dans cette émission est incorrecte : l’on s’asseyait sur des chaises en écartant les jambes, tout en se balançant à droite et à gauche. Il y avait manque de dignité et l’on ne portait pas de chapeau non plus. On ne peut tolérer que pareille émission soit produite à Rabwah et à l’avenir les responsables de la MTA du Pakistan doivent faire preuve d’une plus grande vigilance. Certes l’émission en soit peut être de qualité : mais si le présentateur est mauvais l’on ne va jamais la diffuser et c’est pour cette raison que j’ai arrêté sa diffusion. Les missionnaires en particulier doivent être très vigilants à ce propos : ils ont un certain statut à préserver. L’on peut tolérer pareil comportement de la part d’un jeune de ce monde, mais pas dans le cas d’un missionnaire. Tout le monde avait le même ressenti, à savoir qu’en dépit du fait que l’émission venait de Rabwah l’on n’y respectait pas les convenances de l’Islam.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Durant ma jeunesse je jouais au foot et à d’autres jeux. D’aucuns avaient introduit le cricket à Qadian et ils avaient formé des équipes. Un jour un des leurs m’a demandé d’inviter le Messie Promis (a.s.) pour venir jouer au cricket. Le Messie Promis (a.s.) était, à l’époque, en train d’écrire un livre. Quand je lui ai annoncé le but de ma visite, il a posé sa plume et a dit : « Ta balle à toi ne va pas sortir hors du terrain de jeu. Je suis, quant à moi, en train de jouer un jeu dont la balle atteindra les quatre coins du monde. »

La balle qu’il a envoyé a-t-elle atteint les confins de la terre ou pas ? Aujourd’hui on connaît le Messie Promis (a.s.) aux Etats-Unis, en Hollande, en Angleterre, en Suisse, dans le Moyen-Orient, en Afrique, en Indonésie et dans bien d’autres pays. Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : « L’état philippin nous interdit d’envoyer des missionnaires. Mais nous avons reçu des bai’ah de ce pays il y a quelques jours de cela. Un Philippin m’a écrit disant que sa lettre faisait office de serment d’allégeance et il nous demandait de lui envoyer des littératures. Il raconte qu’il écrit à toute personne qui sert l’Islam : c’est ainsi qu’il a contacté l’Anjuman Ishaat Islam, la mosquée de Londres, la mosquée de Washington. Nous n’avons pas envoyé de missionnaire aux îles Philippines mais les gens s’y intéressent de leur propre chef à l’Ahmadiyya. Voilà la balle que le Messie Promis (a.s.) avait lancée de Qadian et qui a atteint le confins de la terre. »

Aujourd’hui Dieu lui même est en train de faire connaître le Messie Promis (a.s.) aux autres : pareils faits sont en recrudescence et ont pris des proportions des plus surprenantes. J’en ai mentionnés certains dans le passé. D’aucuns ont reconnu le Messie Promis (a.s.) ou ses Califes grâce à leurs photos, affirmant que ces derniers les avaient guidé vers l’Islam véritable [dans leurs rêves].

Le deuxième Calife (r.a.) affirme que tout honneur sera tributaire des efforts d’ordre spirituel ou temporel. Selon le Messie Promis (a.s.) Dieu a lié toute gloire à sa personne en cette époque : « Ceux qui seront honorés seront soient mes disciples ou soient mes ennemis » affirmait-il « Regardez à titre d’exemple le Mollah Sanaullah. Il n’est point un grand érudit. Il existe de milliers de mollah de son acabit dans le Pendjab et en Inde. Sa grande renommée il la tire de son hostilité à mon égard. Que l’on accepte cette vérité ou pas sachez que seuls mes partisans ou mes adversaires mériteront honneur aujourd’hui. »

Le deuxième Calife (r.a.) dit : « L’on ne méritera aucune récompense tant que l’on n’atteint pas la perfection. L’on sera récipiendaire de faveur parfaite qu’en acceptant la religion. Le Messie Promis (a.s.) affirmait que seul celui qui lui est proche profitera de sa personne. Ou l’on doit lui vouer une opposition farouche à l’instar du Mollah Sanaullah. Quant aux autres petits mollahs [qui n’e s’opposent pas au Messie Promis (a.s.)] personne n’est au courant de leur existence. »

Aujourd’hui, çà et là, des mollahs sans importance ont fait de leur hostilité à l’égards du Messie Promis (a.s.) leur fonds de commerce et la source de leur renommée.

Le deuxième Calife (r.a.) dit : « Une relation superficielle n’apporte rien. L’on méritera les faveurs divines grâce aux excellences. Si l’homme se tourne entièrement à Dieu après avoir mis sa barque à l’eau il méritera le traitement accordé à ses prédécesseurs. Pour quelle raison Dieu nourrira-t-il de l’hostilité à l’encontre d’une personne ? L’homme doit se confier corps et âme à Dieu et se jeter à Son seuil. C’est d’Allah qu’il acquerra tout [ce qui lui est nécessaire] et c’est Lui la source de tout son progrès. Ayant accepté [le Messie Promis (a.s.)] tout ahmadi doit maintenant se fier entièrement à Dieu. Le visage, les mains et les jambes seront tout chauds quand on se place devant un feu. Est-ce possible que la personne de Dieu ne se reflète pas en celui qui a tout abandonné pour Lui ? Le fer placé dans un fourneau prend les propriétés du feu quoiqu’il que fer. L’ami de Dieu reçoit un traitement privilégié : Allah lui fait porter le manteau de Koun Fa Ya Koun (c’est-à-dire que ses souhaits deviennent réalité) tant et si bien que les sots croient qu’il est Dieu en personne, alors qu’il n’est que le reflet des attributs divins.

Si l’on désire tirer quelque avantage de Dieu il faut se consacrer entièrement à Lui. Si la nation entière respecte cette exigence elle sera récipiendaire de faveurs spéciales et triomphera dans tous les domaines. Notre djama’at doit agir ainsi. Mais beaucoup se contentent d’une simple profession de foi quand ils doivent éprouver pour Allah un amour naturel. Qu’ils ne se contentent pas de déclarations mensongères, car l’amour de Dieu et le mensonge ne peuvent co-exister. Le mensonge est obscurité, l’amour du Très-Haut est lumière. Lumière et ténèbres ne demeurent point au même lieu. »

Ainsi un examen de conscience constant est exigé de notre part. J’ai souligné, à maintes reprises, l’importance de nous démarquer des autres étant donné notre allégeance au Messie Promis (a.s.). Distinguons-nous des autres dans notre foi et notre certitude en Dieu, dans nos actes d’adorations et nos excellences morales, dans notre respect des lois. Un ahmadi doit se démarquer des autres dans tous les domaines et c’est là que nous pourrons réellement profiter de notre serment d’allégeance.

Certains habitants de Qadian, dont des musulmans et des hindous, étaient hostiles à l’égard le Messie Promis (a.s.) et portaient plainte contre lui auprès des autorités. D’ailleurs toutes leurs accusations étaient infondées. Un jour un représentant de l’état s’est présenté au Messie Promis (a.s.) pour lui conseiller de bien traiter ses concitoyens. Un détracteur du Messie Promis (a.s.) du nom de Buddhé Shah était présent lors de cet entretien. Le Messie Promis (a.s.), s’adressant au fonctionnaire a dit : « Demandez à Buddhé Shah ici présent ce qu’il en est. A-t-il jamais laissé passer une occasion qui s’offrait à lui pour me causer du tort ? Moi ai-je laissé passer une seule occasion qui s’offrait à moi pour lui accorder quelque bienfait ? » Buddhé Shah, la tête baissé, ne savait répondre. C’était là un grand exemple des excellences du Messie Promis (a.s.). Notre djama’at doit être une référence dans ce domaine. Tout ahmadi doivent être intègres au point où ils évitent de toucher aux biens d’autrui sous leur garde même s’ils sont sans le sou. Que leurs paroles soient empreintes de douceur, que leur affection soit grande au point de conquérir les cœurs d’autrui. »

Le deuxième Calife (r.a.) affirme que lorsqu’on s’habitue à une situation [pénible] l’on ne ressent plus la souffrance qui y est associée. Il raconte : « Le Messie Promis (a.s.) disait, à maintes reprises, que les épreuves qui viennent de Dieu tombent dans deux catégories. Dans la première Dieu permet à l’homme de trouver des moyens pour alléger son calvaire. Il y a par exemple le fait d’accomplir ses ablutions en plein hiver, quand la moindre brise est un supplice. »

Ici [en Occident] les toilettes et les salles de bain sont chauffés et l’eau chaude est disponible. L’on peut imaginer ce tourment quand il n’y pas d’eau chaude et que l’on doit accomplir ses ablutions à l’extérieur.

Le deuxième Calife (r.a.) dit : « Allah enjoint à l’homme d’accomplir des ablutions avant la prière. Souvent l’eau chaude n’est pas disponible avant la prière et l’on doit se contenter d’une eau glacée pour ses ablutions. C’est là une épreuve de la part de Dieu pour les croyants. Mais ils ont la permission de chauffer l’eau, ainsi on peut qualifier cela d’épreuve volontaire. Le croyant peut chauffer l’eau ; s’il n’a pas de feu chez lui il peut en prendre de chez son voisin. Il peut aussi porter des vêtements chauds pour se protéger du froid. Certaines mosquées sont équipées de hammams où est disponible de l’eau chaude. Ceux qui n’ont pas les moyens pour chauffer de l’eau chez eux peuvent en utiliser. »

Ceux qui vivent dans les pays moins développés ou ceux qui ont vécu au Pakistan et en Inde peuvent s’en faire une idée.

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : « S’il n’y a pas de hammam dans la mosquée le téméraire pourra prendre l’eau d’un puits, car celle-ci est un tantinet chaude durant l’hiver. On peut ainsi chercher des solutions pour éviter ce supplice. De même Allah nous demande de nous réveiller le matin pour la prière d’Al-Fajr : se réveiller avant l’aube en plein hiver est chose ardue. Mais si l’on est bien équipé l’on ne ressentira pas le froid. Par exemple, si on a l’habitude d’accomplir la prière tahajjud, l’on pourra calfeutrer la porte de sa chambre pour éviter les courants d’air glacial et pour la maintenir chaude. L’on pourra porter un manteau, si l’on n’en possède pas, une couverture, pour se tenir au chaud. Le pauvre pourra en faire de même. Quant à l’indigent qui ne possède rien, il ne souffrira pas tellement du froid, parce qu’il a l’habitude de l’endurer. Selon la loi de Dieu, quand on s’habitude à une situation pénible l’on n’en ressent plus la peine qui s’y rattache. »

Nous avons vu cela au Pakistan : tandis que nous portions des vêtements chauds, les pauvres quant à eux, se contentaient de peu et marchaient à l’aise, sans même porter de chaussettes. Ils ne ressentaient pas le froid.

Le deuxième Calife (r.a.) ajoute : « Ces femmes qui travaillent tout près des fourneaux en font sortir braises ardentes à main nues sans se brûler ; quant à nous nous ne pouvons même pas nous approcher de leurs fourneaux. Ainsi l’on doit se tenir prêt à endurer, pour la cause de Dieu, toute souffrance liée à une épreuve. L’on peut aussi trouver une solution afin d’alléger la peine causée tout en s’évertuant à mettre en pratique le commandement divin. S’il n’y a pas solution l’on doit s’habituer à cette situation et tenter de suivre le précepte de Dieu. Une fois l’habitude prise, ce qui était naguère source de peine ne le sera plus. »

Le deuxième Calife (r.a.) n’a pas mentionné la deuxième catégorie d’épreuves. Je vais citer ici un extrait des dires du Messie Promis (a.s.) dans lequel il nous explique sa philosophie. Il affirme : « Dieu est à même de protéger Ses serviteurs de toute souffrance et de leur accorder une vie faite de confort et de plaisir. Il aurait pu leur accorder une vie digne d’un grand roi, leur fournissant à tout instant aise et réjouissance ; cependant Il ne l’a pas fait. Cet état de chose regorge de grands secrets. Les parents vouent à leur fille une grande affection ; la plupart les aiment plus que leurs fils. Mais arrive aussi le moment où ils se séparent d’elles, un moment très pénible que seuls les cœurs de pierre peuvent endurer. Le chagrin des parents et de leur fille au moment de la séparation inspire une grande compassion. Ils ont vécu ensemble 14 ou 15 ans et doivent se quitter dans un moment de grande détresse. Il serait fort à propos de qualifier cette séparation d’inclémence.

Mais les mérites de cette fille ne se dévoileront que lorsqu’elle se séparera de ses parents pour aller vivre chez son mari, des mérites qui seront sources de bénédictions pour les deux familles. Il en est de même des hommes de Dieu. Leur for intérieur regorge d’aptitudes cachées qui ne se dévoilent que lorsqu’ils endurent souffrance et tourments. Nous présentons, tout fiers et avec assurance, les qualités de notre maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), pour la simple raison que celui-ci a connu deux phases [dans sa vie]. (C’est-à-dire que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a connu et l’aisance et la souffrance) Ne méprisez pas la période des tourments, car elle attire vers soi le plaisir de Dieu ainsi que Sa proximité. Pour mériter ce plaisir octroyé aux élus de Dieu il faut se séparer des jouissances immondes de cette vie. Pour être l’élu de Dieu il faut souffrir tout en faisant preuve de gratitude et accepter, chaque jour qui se lève, une nouvelle mort. Quand l’homme sonne le glas [de sa vie] faite de concupiscence et passion charnelle, il est récipiendaire d’une vie immortelle. Passer cette étape jamais encore il ne connaîtra le trépas. »

C’était là un bref aperçu de la sagesse sous-jacente des épreuves.

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Alors que j’avais neuf ou dix ans, je jouais un jour avec un autre élève chez moi quand nous sommes tombés sur un livre de l’époque de mon grand-père. Il y était écrit que l’Ange Gabriel ne descend plus. J’ai dit que c’est tout à fait faux car il rencontre souvent mon père. Le garçon insistait que c’était faux parce que le livre disait le contraire. Nous en avons discuté et nous sommes finalement partis voir le Messie Promis (a.s.) pour lui présenter notre différend. Il a déclaré : « Ce que dit le livre est faux. L’Ange Gabriel se manifeste jusqu’à présent. »

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « Je me souviens d’une de mes gamineries qui me fait tantôt rire et tantôt pleurer, gaminerie pour laquelle je voue grand estime. Nous nous étions couchés dans la cour de notre maison par une nuit d’été à l’époque du Messie Promis (a.s.). Des nuages avaient assombris le ciel et on pouvait entendre des roulements de tonnerre terribles. La foudre a frappé les alentours de Qadian et le bruit du tonnerre était si terrifiant que tout habitant du hameau croyait que la foudre avait frappé sa maison. Tout le monde avait vite fait de retourner à l’intérieur. Je me souviens encore de cette scène : quand nous rentrions j’avais posé mes mains sur la tête du Messie Promis (a.s.), me disant que si la foudre devait frappé je serai touché à sa place. A l’âge de la raison j’ai ris de ces enfantillages : c’était le Messie Promis (a.s.) qui m’aurai protéger de la foudre et non le contraire. »

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « En 1905 Maulvi Abdul Karim est tombé malade. J’avais 17 ans, je vivais encore dans l’insouciance de la jeunesse et je passais toutes mes journées à jouer. Je ne suis jamais parti prendre de ses nouvelles, hormis le seul jour où je lui ai porté du ragoût. A l’époque j’étais sûr et certain que Maulvi Abdul Karim ne moura qu’après le Messie Promis (a.s.). Il avait un tempérament irascible : j’avais étudié avec lui que quelques pages des Mille et Unes nuits et pas plus. A l’époque le débat faisait rage quant à celui qui était l’ange droit et l’ange gauche du Messie Promis (a.s.). D’aucuns disaient que Maulvi Abdul Karim était son bras droit, d’autres opinaient que c’était mon cher professeur, le Premier Calife. Je n’étais pas, à l’époque, à même de jauger leur savoir et leurs œuvres : mais j’étais parmi les partisans du Premier Calife en raison de l’affection qu’il vouait pour ma personne. J’en ai demandé l’opinion du Messie Promis (a.s.) et il était du même avis que moi. En somme je n’avais pas de grandes affinités pour Maulvi Abdul Karim hormis le fait que j’appréciais ses sermons passionnés et son affection pour le Messie Promis (a.s.).

Cependant la nouvelle de sa mort m’a foudroyé. Inconsolable, je me suis enfermé dans ma chambre et je me suis jeté sur mon lit tel un cadavre pétrifié. J’ai fondu en larmes, que dis-je, c’était un torrent de larmes. L’éphémérité de cette vie terrestre, l’affection que vouait Maulvi Abdul Karim pour le Messie Promis (a.s.) et les services qu’il a rendus, toutes ces pensées me traversait l’esprit. Je me disais sans cesse qu’il était d’un grand soutien au Messie Promis (a.s.) et que ce dernier sera certainement très peiné de son départ. Un voile recouvrait mes pensées et je commençais de nouveau à pleurer à chaudes larmes. Je jour-là je n’ai point manger et mes larmes n’ont point tari. Le Messie Promis (a.s.), fort étonné de me voir dans cet état, a demandé : « Qu’est-ce qui se passe avec Mahmood ? Il n’était point proche de Maulvi Abdul Karim. »

Le deuxième Calife (r.a.) raconte : « L’année 1908 a été très difficile pour moi. Que dis-je c’était pour moi, comme pour tous les ahmadis, une nouvelle étape. En cette année fatidique celui qui était l’âme de nos corps sans vie, la vision de nos yeux aveugles, la lumière de nos cœurs obscurs, nous a quitté. Ce n’était point là une séparation, c’était le Jour Dernier. La terre s’écroulait sous nos pieds, le Ciel s’était ébranlé. Dieu m’est Témoin : je jour-là ni repas ou ni vêtements m’importaient. Une seule pensée occupait mon esprit : même si tout le monde abandonne le Messie Promis (a.s.), moi je ne l’abandonnerai point et j’établirai sa communauté dans le monde. J’ignore si j’ai été à la hauteur de cette promesse, mais j’ai toujours œuvré en la respectant. »

Aujourd’hui tout membre de la djama’at, toute personne qui se joigne à elle, témoigne que le deuxième Calife (r.a.) a respecté sa promesse à la lettre, voire il nous a montré comment respecter la nôtre. Qu’Allah fasse que nous puissions la respecter à tout jamais.

A la fin de son sermon Sa Sainteté le Calife a annoncé le décès de Mme Surrayya Begum Sahiba de Manchester et celui de Mahmoud Abdullah Shabouti Saheb du Yémen. Ce dernier était le fils du premier ahmadi d’origine Yéménite. Il a avait complété ses études à la Jamia de Rabwah dans les années 50 et il avait servi comme missionnaire au Yémen.


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