Sermons 2015

Oeuvres et signes du Mahdi et du Messie – sermon du 17-04-2015

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 17 avril 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

A une occasion Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) a évoqué l’importance de la prière ainsi que son efficacité. Il affirmait que des hypnotiseurs peuvent, grâce à leur art, occasionner des transformations chez les autres. Or, celles-ci sont temporaires et n’intéressent que des individus. D’ailleurs elles ne sont pas à même d’occasionner des révolutions avantageuses.

Cependant des supplications peuvent mettre une nation en perdition sur le droit chemin, si l’on respecte les exigences de ces prières.

A cet effet, Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) a évoqué un récit à propos du Messie Promis (a.s.) et Soufi Ahmad Jaan Saheb. J’avais évoqué, trois vendredis de cela, les services rendus par Soufi Ahmad Jaan Saheb à son maître spirituel. Quand il connut le Messie Promis (a.s.) il voua à son égard le plus grand respect, ayant reconnu son statut bien avant qu’il ne se proclame envoyé de Dieu.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) affirme : « Qu’est-ce que l’hypnotisme ? Ce n’est qu’un jeu. Mais les supplications, quant à elles, sont des armes redoutables capables de transformer la Terre et le Ciel. Le Messie Promis (a.s.) écrivit son ouvrage Barahin-e-Ahmadiyya avant qu’il ne se proclame envoyé de Dieu. Cet ouvrage lui fit une grande renommée auprès des Soufis et des érudits. Soufi Ahmad Jaan, le père de Pir Manzur Mohammad Saheb et Pir Iftikhar Ahmad Saheb faisait parti de ces saints qui jouissaient d’une grande proximité divine à l’époque. Il entama une correspondance avec le Messie Promis (a.s.) après avoir lu son annonce. Il demanda au Messie Promis (a.s.) de l’informer si jamais il passait par Ludhiana. L’occasion se présenta un jour et Soufi Ahmad Jaan Saheb le convia pour un repas.

Soufi Ahmad Jaan Saheb était le mourid (disciple) d’un précepteur spirituel surnommé Rattar Chattar Wala, qui avait, auprès des Soufis de l’Inde, un éminent statut et qui était connu dans la région toute entière. Il était aussi reconnu pour sa dévotion et sa piété ainsi que pour ses pouvoirs d’hypnotiseur. Quand il accomplissait la Salat ses disciples se tenaient sur ses deux côtés et il leur soufflait dessus après la prière. Il était doté d’un pouvoir de suggestion très puissant : son souffle avait une profonde influence sur la pensée des autres ; les malades recouvraient grâce à lui la santé. Soufi Ahmad Jaan Saheb était au service de ce Pir (maître spirituel) pendant douze ans : il avait, pendant tout ce temps, moulu du blé pour lui.

Quand il accompagnait le Messie Promis (a.s.) après le repas Soufi Ahmad Jaan Saheb raconta qu’il avait acquis, au service de ce maître, de grands pouvoirs de concentration. « Voyez la personne, qui me suit derrière, dit-il, si je concentre toute mon attention sur lui il tombera au sol et aura des convulsions. » C’est-à-dire qu’il pouvait l’hypnotiser. Le Messie Promis (a.s.) s’arrêta net et commença à creuser lentement le sol du bout de sa canne, une habitude qui dénotait qu’il était en proie à des émotions très fortes. Il déclara : « Soufi Saheb, si l’autre tombe, quel avantage en tirerez-vous tout deux ? » Soufi Saheb était un homme de Dieu et Celui-ci l’avait doué d’une grande clairvoyance. En étendant ces paroles il était comme en transe et affirma : «  A partir d’aujourd’hui j’abandonne l’hypnotisme. Cette pratique concerne le monde temporel et non le spirituel. »

Il publia ensuite une annonce dans laquelle il avança que cette science n’était pas confinée à l’Islam : un hindou et un chrétien peuvent être des experts en hypnotisme. «  J’annonce qu’aucun de mes disciples ne doit s’adonner à l’hypnotisme en croyant que c’est une pratique islamique. Elle ne l’est guère. C’est une science de ce monde : ils peuvent y avoir recours en la considérant comme telle », déclara Soufi Ahmad Jaan.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) affirme : «  J’ai la preuve indiscutable que Dieu avait doué Soufi Ahmad Jaan Saheb d’une grande perspicacité. Quand le Messie Promis (a.s.) publia son ouvrage Barahin-e-Ahmadiyya, Soufi Ahmad Jaan Saheb comprit qu’il serait choisi comme le Messie : Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) n’avait, quant à lui, pas encore reçu de révélation à ce propos. Ce fut durant ces jours que Soufi Ahmad Jaan Saheb écrivit ces vers dans une lettre adressée au Messie Promis (a.s.) :

Malades que nous sommes, c’est vers toi que nous nous tournons !

Proclame-toi Messie pour la cause de Dieu !

Ici-bas est un autre incident ayant trait à l’hypnotisme et qui eut lieu en présence du Messie Promis (a.s.). Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) y explique comment Allah fait échouer ceux qui tentent d’hypnotiser Son prophète et que les pouvoirs de suggestion des hypnotiseurs n’ont aucun effet sur la foi. La volonté qui émane de Dieu et celle qui émane des hommes sont tout aussi éloignées l’une de l’autre que le ciel et la terre.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) prononça ces paroles dans la mosquée Mubarak de Qadian lors d’un sermon : «  Le Messie Promis (a.s.), dit-il, était sur le toit inférieur de cette même mosquée. Un hindou de Lahore, comptable de profession, se présenta. Grand expert en hypnotisme, il avait accompagné un cortège nuptial à Qadian, avec l’intention d’hypnotiser le Messie Promis (a.s.) pour l’humilier devant ses compagnons en le faisant danser (qu’Allah nous en préserve !). C’est l’hindou en personne qui raconta cet épisode à un ami ahmadi à qui le Messie Promis (a.s.) avait demandé de lui remettre un de ses ouvrages.

L’hindou raconta : «  Je maîtrise parfaitement l’art d’hypnotiser les autres.

Si je me trouve dans une voiture et que je concentre ma pensée sur un piéton celui-ci commencera à courir derrière la voiture, quoique nous ne nous connaissons pas. Mirza Saheb avait amplement critiqué la religion hindoue. J’avais l’intention de l’hypnotiser afin de l’humilier devant ses disciples quand il serait assis parmi eux.

Je vins à Qadian pour un mariage. Le Messie Promis (a.s.) était dans une assemblée : je m’assis à la porte et commença à concentrer ma pensée sur lui, pendant qu’il prodiguait des conseils. Or, mes suggestions n’eurent sur lui aucun effet. Je me disais qu’il était doté d’une forte volonté et je me concentrai davantage. Mais cela n’eut pas le moindre effet : il ne cessa de parler comme il le faisait. Sa volonté étant plus forte que je l’imaginais, j’usai de toute ma science et dépensai toute mon énergie. Sur ce je vis devant moi un lion prêt à me bondir dessus. »

Dans un autre récit, il raconta qu’il voyait à chaque fois un lion devant lui quand il concentrait sa pensée sur le Messie Promis (a.s.). Mais qu’à la fin le lion était sur le point de lui bondir dessus.

«  En voyant le lion je ramassai mes chaussures et je pris mes jambes à mon cou, continua-t-il. Arrivé à la porte de la mosquée Mirza Saheb demanda à un de ces disciples d’aller voir qui j’étais. Il me poursuivit dans les escaliers et m’attrapa dans le carrefour qui jouxtait la mosquée. Je lui lançai : «  Laissez-moi tranquille ! J’ai perdu mes esprits. Je vais tout raconter en écrit à Mirza Saheb. » L’autre me laissa partir et par la suite j’écrivis ceci à Mirza Saheb. «  J’ai manqué de respect à votre égard. Je n’avais pas reconnu votre statut. Veuillez s’il vous plait m’en excuser. »

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) continue : «  Mian Abdul Aziz Saheb Mughal, [l’ahmadi qui visita l’hindou] lui demanda : «  Ne savais-tu pas que Mirza Saheb maîtrisait mieux que toi l’hypnotisme ? » Il répondit : «  C’est impossible. Car cette pratique exige de la concentration, le calme complet et le silence. Mirza Saheb, quant à lui, était en train de parler. J’ai compris que sa volonté n’était pas de ce monde mais venait du Ciel. »

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) dit : «  La volonté que Dieu confère à l’homme après qu’il soit investie d’une foi parfaite se trouve aux antipodes de la volonté humaine. Celle-ci n’est qu’un jeu d’enfant pour celui à qui Allah accorde la volonté. Par exemple les serpents des magiciens disparurent devant le bâton de Moise. De même quand la volonté des élus de Dieu s’exprime celle des gens d’ici-bas est tout à fait dérisoire. »

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) nous explique les conditions qui sous-tendent le progrès d’une nation et le sens de l’honneur du Messie Promis (a.s.) à l’égard de la foi et pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) explique : «  Il est primordial de faire sienne toutes les vérités si l’on désire que la nation progresse. Ne croyez point que le sommet de la doctrine se limite à l’acceptation de la mort de Jésus. Il faut se demander : «  Pourquoi accepter sa mort ? » Croire qu’il est toujours vivant nous blesse, car cela prouverait, d’une part, qu’il est supérieur à notre Bien-aimé Prophète (s.a.w.), quand, en réalité aucun prophète, passé ou futur, ne jouit du même statut que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Celui qui croit que Jésus est toujours vivant fera primer le pouvoir messianique sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui a été envoyé pour réformer l’humanité toute entière. Pareille croyance est contraire aux doctrines de l’Islam. Nous ne pouvons imaginer, un seul instant, que le messie soit supérieur au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Affirmer que celui-ci est enterré ici-bas sur terre et que le Messie est au ciel est un grave outrage à l’Islam.

La deuxième chose qui nous blesse dans cette croyance est qu’elle porte atteinte à l’unicité de Dieu. Voilà les deux raisons pour lesquelles nous soulignons l’importance de la mort de Jésus. Sans ces deux enjeux il nous importera peu que le Messie soit au ciel ou sur terre. Croire qu’il est vivant au ciel est un outrage à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de l’Islam : c’est une négation de l’unicité divine. Comment donc tolérer pareille opinion ? […] Je constate que les ahmadis manquent d’ardeur quand ils parlent à propos de la mort de Jésus. Ils présentent leurs arguments comme s’ils étaient en train de tenir une conversation ordinaire. Or, quand le Messie Promis (a.s.) évoquait cette question, l’excitation qui l’animait était telle qu’il en tremblait. Sa voix était porté par une telle force qu’on eu aurait dit qu’il était en train de réduire en mille morceaux la croyance que Jésus est vivant. Son attitude changeait complètement. Il affirmait avec vigueur qu’il y avait une grosse pierre qui entravait la voie du progrès du monde, une pierre qu’il a enlevé et qu’il a jeté au loin. Le monde était en train de sombrer dans un gouffre des ténèbres et il l’a mené vers le champ des lumières. Sa voix était animée d’une ardeur particulière. On eu aurait dit que le Messie Jésus était assis sur le trône du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qu’il avait usurpé l’honneur qui lui revenait et que le Messie Promis (a.s.) voulait les lui retourner.

Les oulémas d’aujourd’hui accusent [à tort] le Messie Promis (a.s.) de s’être dit supérieur au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils accusent aussi les ahmadis d’entretenir pareille croyance. Or, face au sens de l’honneur du Messie Promis (a.s.) à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ces accusations sont fort surprenantes.

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Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) explique : «  Lorsque Allah confère un statut important à une personne, Il prend en main sa direction. Ces directives secrètes ne peuvent être qualifiées de révélations, car elles ne sont pas verbales. Nous ne pouvons affirmer non plus qu’elles ne sont pas des révélations car elles en sont les manifestations pratiques. C’est une lumière divine qui descend sur le cœur de l’homme pour l’informer de la réalité. Ce ne sont pas des faits qui lui sont révélés verbalement.

Lorsque cette révélation prend une forme plus évidente on l’appelle vision ou kashf.

Le Messie Promis (a.s.) disait : «  Souvent quand d’aucuns se présentent devant moi je vois comme des rayons qui sortent de leur intérieur : ils me dévoilent leur défaut ou leur vertu. Mais je n’ai point la permission de leur informer à propos de leurs faiblesses. Telle est la sounnah de Dieu : tant que l’homme ne dévoile pas, de son propre chef, sa nature il ne peut être accuser de quoi que ce soit. Suivant cette sounnah, les prophètes et leurs adjoints, n’évoquent pas les défauts internes d’une personne tant que celle-ci les maintient cachés. Allah montre aussi des signes aux autres afin de prouver la véridicité de ses bien-aimés. »

«  D’aucuns peuvent s’étonner que des rayons émanant d’un corps soient visibles aux autres : ils croient peut-être que sont-là des phénomènes physiques. S’ils comprenaient que ce sont-là des visions (d’ordre spirituel) ils n’auront pas de doute à ce sujet. L’époque de Moise est très lointaine. A notre époque Dieu montre à certains des visions : ils voient, physiquement, des lumières divines et profitent de cet enivrement spirituel.

En 1904, le Messie Promis (a.s.) prononça un discours lors d’une conférence à Lahore. Un avocat non ahmadi du nom de Sheikh Rahmatullah Saheb était présent. Il raconta : «  Pendant le discours du Messie Promis (a.s.) je vis une colonne de lumière qui émanait de sa tête et qui montait jusqu’au ciel. Je demandai à mon voisin s’il voyait la même chose. Il me répondit à l’affirmative. » Cette scène eut un tel effet sur Sheikh Rahmatullah qu’il prêta allégeance au Messie Promis (a.s.) ce le jour même.

Dieu confère la foi à ceux qui voient ces signes. Ces signes prennent aussi diverses formes : Allah ne cesse d’en montrer aujourd’hui encore : d’ailleurs dans mon avant-dernier sermon j’ai présenté des récits de certains de nos contemporains.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) raconte : «  Un ami ahmadi écrivit au Messie Promis (a.s.) que sa sœur était possédée par des Jinns. C’est une croyance populaire aussi bien chez les musulmans du sous-continent indien que chez les Arabes. On dit que d’aucuns sont possédés par des Jinns : on leur fait subir maintes atrocités pour les en débarrasser. Des fois on les tue pour les débarrasser de leur Jinn. Celui qui racontait que sa sœur était possédée par des Jinn disait que ces derniers avaient exprimé leur souhait d’accepter le Messie Promis (a.s.).

Le Messie Promis (a.s.) répondit en ces termes : «  Demandez-leur à ces Jinns pourquoi ils sont en train de tourmenter cette pauvre femme ? S’ils veulent torturer quelqu’un qu’ils aillent posséder Maulvi Hussain Batalvi ou Maulvi Sanaullah. Qu’est-ce qu’ils ont à gagner à torturer une pauvre femme ? »

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) dit : «  Ces Jinns, qui sont les fruits de l’imaginaire des hommes n’existent pas. D’aucuns, qui ont reçu une éducation européenne diront d’ailleurs que les Jinn n’existent même pas. Mais le croyant ne se limite pas à ce que lui dicte son entendement. Il s’en remet au verdict du Coran. C’est en ces termes que réfléchit le croyant. Si le Coran affirme que ce concept imaginaire des Jinns est avéré, en ce cas nous allons y croire. Or, s’il affirme qu’il n’y pas d’autres créatures hormis les hommes, en cela nous prêterons foi. En tout cas, en tant que croyant, nous devons en toute situation accepter le verdict du Coran. »

En certaines situations, Allah prend sous son emprise l’esprit des déséquilibrés et des aliénés afin de préserver l’honneur et la dignité de ses bien-aimés. Le Messie Promis (a.s.) raconte que lors d’une visite à Lahore d’aucuns l’invitèrent à visiter un majzoub [un ascète qui avait l’esprit dérangé] et qui affirmait recevoir des révélations.

D’aucuns parmi les compagnons rejetèrent cette suggestion, affirmant qu’il proférait des insultes grossières. Ceux qui étaient en faveur de la visite disait que l’aliéné recevait des révélations : et qu’il fallait les comparer à celles reçues par le Messie Promis (a.s.). On dirait qu’ils avaient trouvé cette seule méthode pour jauger les révélations reçues par le Messie Promis (a.s.) : à savoir de comparer les siennes à celles du déséquilibré.

«  Quand nous sommes arrivés tous près de lui, il proférait des insultes, raconte le Messie Promis (a.s.). Mais il s’arrêta d’un seul coup. Il avait auprès de lui un melon qu’il m’offrit affirmant que c’était là une offrande de sa part. D’aucuns se fient aux apparences et eurent, après cet incident, un plus grand respect à l’égard de l’ascète. Mais le Messie Promis (a.s.) affirma qu’il était mentalement déséquilibré. Ainsi parfois des aliénés saisissent des choses que des personnes douées de bon sens ne comprennent pas. Etant donné qu’il s’était coupé du reste du monde, lors de cette rencontre il fut témoin de quelque chose qui émanait de l’invisible.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) a évoqué les signes et les miracles du Messie Promis (a.s.), j’en mentionnerai quelques uns.

Il y aussi ce récit très connu d’un jeune qui a été mordu par un chien enragé et qui a, par la suite, recouvré sa santé [grâce aux prières du Messie Promis (a.s.)].

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) raconte : «  Etant donné que tous les faits de l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’ont pas été consignés nous ne trouvons pas tant d’exemples [de miracle] au cours de sa vie. Or, je pense, quant à moi, qu’il doit y avoir des centaines, voire des milliers d’exemples de ce genre dans la vie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). A l’époque du Messie Promis (a.s.) étant donné que l’athéisme battait son plein, on avait grand besoin de nombreux signes pour endiguer son flot. Dieu nous a montré, par l’entremise du Messie Promis (a.s.), de nombreux signes desquels nous pouvons déduire ceux montrés par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il y avait par exemple un certain Abdul Karim qui faisait ses études à Qadian. Mordu par un chien enragé, il fut envoyé à Kasuli pour être traité. Apparemment le traitement avait eu de l’effet, mais à son retour à Qadian, il tomba malade et était dans un violent état d’agitation. On envoya un télégramme [aux médecins] de Kasuli pour qu’ils suggèrent le traitement à suivre. Leur réponse disait : Nothing can be done for Abdulkarim – «  On ne peut rien faire pour Abdul Karim. » On en informa le Messie Promis (a.s.). La djama’at était à ses balbutiements, Abdul Karim était originaire d’un village de la région de Hyderabad. Le Messie Promis (a.s.) ressentit une très grande sympathie à son égard et supplia Dieu avec insistance pour sa guérison. Il disait : «  Etant donné qu’il était venu de très loin je ne voulais pas qu’il meure. Sa mère l’avait envoyé à Qadian pour poursuivre des études religieuses. Elle avait placé en lui de grands espoirs. Toutes ces raisons ont attisé en moi une vive ardeur. »

Il recouvrit finalement sa santé après avoir passé par cet état d’agitation violente qui caractérise cette maladie, alors que, depuis l’aube de l’humanité, celui qui en était atteinte [et qui passait par cette phase] ne recouvrait jamais la santé. C’est ce que disait l’histoire médicale de l’époque.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) dit : «  J’ai un parent médecin : il pratique jusqu’à présent sa profession. A l’époque où il étudiait la médecine, il discutait de l’existence de Dieu avec un autre étudiant. Il lui en présenta comme preuve l’incident du jeune Abdul Karim. L’étudiant athée répondit : «  Pareille malade peut recouvrer la santé. Sa survie n’est point là quelque chose d’exceptionnelle. » Le même jour le thème de notre cours était sur l’état d’un malade mordu par un chien enragé. Le professeur insistait que le malade devait être traité avant qu’il n’atteigne l’état d’agitation violente [car sinon c’est la mort assurée].

Afin de souligner l’importance de ce point, l’ahmadi lui demanda : «  D’aucun affirment que le malade peut recouvrir la santé même après l’apparition de ces symptômes. » Le professeur tressauta et rétorqua : «  Cela est impossible ! Celui qui insinue pareille chose est un imbécile. » Ainsi c’était une maladie pour laquelle il n’y avait pas de traitement [à l’époque]. Mais grâce aux prières du Messie Promis (a.s.), Allah accorda la santé à Mian Abdul Karim et il est toujours vivant par la grâce de Dieu », dit le deuxième Calife.

Un jour, trois Américains, dont deux hommes et une femme, visitèrent le Messie Promis (a.s.). L’un d’entre eux le questionna à propos de sa déclaration. Lors de la conversation il évoqua Jésus, fils de Marie. L’Américain affirma qu’il était Dieu. Quand le Messie Promis (a.s.) lui demanda la preuve de son assertion il répondit qu’il faisait des miracles. Le Messie Promis (a.s.) ajouta : «  Moi aussi je peux en faire. » L’Américain lui demanda de lui en montrer. Le Messie Promis (a.s.) répondit : «  Vous êtes en personne le miracle. » L’Américain, fort étonné de cette réponse, demanda : «  Comment puis-je être un miracle ? » Le Messie Promis (a.s.) répondit : «  Qadian est un tout petit village inconnu. On ne trouvait même pas des denrées de base. On n’y pouvait acheter une roupie de farine : celui qui en avait besoin devait lui-même en moudre. A pareille époque Dieu m’informa qu’Il m’accordera une grande renommée dans le monde, que les gens viendront à moi des quatre coins du globe, qu’on leur fournira ici à Qadian tout ce dont ils auront besoin pour rendre leur séjour confortable. «  Ils viendront à toi par tout chemin encaissé », disait la prophétie. «  Des personnes de toutes origines et de tout pays viendront à toi. Ils seront en si grand nombre que les voies qu’ils emprunteront se creuseront. » Voyez l’état du chemin qui mène de Batala à Qadian : les autorités ont déboursé deux mille roupies pour le combler. Vous êtes originaires des Etats-Unis, vous ne me connaissiez pas tant que je ne m’étais pas proclamé [Messie et Mahdi]. D’ailleurs personne ne me connaissait à l’époque. Mais aujourd’hui vous êtes venu de très loin à ma rencontre. C’est là une preuve de ma véridicité. »

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) ajoute : «  Je me souviens très bien de la scène : quand l’Américain demanda de voir un miracle tout le monde attendait bouche bée la réponse du Messie Promis (a.s.). On croyait qu’il allait prononcer un discours sur la nature des miracles. Mais le Messie Promis (a.s.) présenta sur-le-champ cette réponse dès qu’on termina la traduction en ourdou des propos du visiteur . C’était là un point apparemment insignifiant, or tout le monde n’est pas à même de le découvrir. Aujourd’hui encore celui qui n’a pas recours à son intelligence affirmera que ce n’est point là un miracle. Mais ceux dont les yeux sont grands ouverts et qui sont doués d’intelligence, comprennent que c’est un miracle grandiose : il leur suffit pour les convaincre de la véridicité [du Messie Promis (a.s.)].

D’ailleurs celui-ci affirmait que des milliers de signes apparaîtront en sa faveur. Mais selon moi, dit le deuxième Calife, les signes sont innombrables. Les imbéciles allégueront que Mirza Saheb n’a pas reçu autant de révélations : comment affirmer qu’il peut y avoir autant de signes ? Mais les perspicaces savent très bien qu’une seule révélation peut engendrer des centaines de milliers de signes.

Un jour quelqu’un promis à ses neveux qu’il leur offrirait le lendemain un laddou, [une friandise faite de farine et recouverte de sirop de sucre], qui a été préparée par des centaines de milliers de personnes. Le lendemain les neveux ne consommèrent rien dans l’attente de manger la [fabuleuse] friandise promise par l’oncle. Celui-ci leur présenta un laddou tout à fait ordinaire. Les neveux lui demandèrent tout étonnés : «  Comment des centaines de milliers de personnes ont-elles pu participer à la confection de cet unique laddou ? »

L’oncle répondit : «  Prenez un papier et une plume et commencez à écrire : un pâtissier l’a confectionné : pour ce faire il a dû acheter des ingrédients qui ont été préparés par des milliers de gens. Prenons l’exemple du sucre : combien d’individus ont contribué à sa préparation. Certains ont travaillé sur le brassage [du sirop de canne à sucre], d’autres sur son extraction, d’aucuns ont transporté [le canne à sucre] des champs, d’autres ont labouré ce même champs, d’autres l’ont arrosé. La charrue utilisée pour labourer ce champs est composé de fer et de bois : nombre de personnes ont contribué à l’élaboration de ces matériaux. Si on en fait le décompte, combien ont œuvré à la confection de cet seul laddou ? [La farine de] blé en est un autre ingrédient. Dénombrer tous ceux qui l’ont préparé.

Ainsi les neveux n’avaient pas découvert tous ces points. Mais l’oncle, qui était doué d’intelligence, avait compris qu’une multitude d’individus avaient fourni de grands efforts pour préparer cette seule friandise.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) raconta l’histoire d’un certain Mirza Mazhar Jan Jaanan qui avait offert deux laddou à un certain Ghulam Nabi de Batala. Celui-ci les avala d’un seul trait. Mirza Mazhar lui demanda après quelques instants ce qu’il en avait fait. Ghulam Nabi répondit qu’il les avait déjà mangés. Fort étonné, Mirza Mazhar lui demanda sans cesse : «  Tu les as dévorés ? Aussi rapidement ? »

Mirza Mazhar se dit qu’il devait l’expliquer comment en manger. Un jour quelqu’un lui présenta quelques-uns de ces friandises : Mirza Mazhar Jan en prit un, le plaça sur son mouchoir, en détacha un grain et se fit le discours suivant : «  Insignifiant que je suis, voyez l’immense faveur accordée par Mon Seigneur. Combien d’ingrédients composent ce laddou ? Combien de personnes ont contribué à sa confection ? Est-ce qu’Allah m’a accordée à moi pareille faveur, moi, qui suis aussi insignifiant ? » Il ne cessa son discours, fit preuve d’une grande humilité, ne cessa de louer Dieu. Après la prière de Zuhr jusqu’à l’appel de la prière d’Asr il n’avait encore placé dans sa bouche un seul grain de ce laddou et il le laissa pour aller faire ses ablutions.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) observe : «  Pourquoi pareille action de sa part ? Dans ce seul laddou il vit des milliers de signes divins. Un grand mangeur avalera cinq, dix, vingt laddou d’un seul trait. Mais pour Mirza Mazhar Jan manger cet unique laddou était un fardeau lourd à lui briser l’échine.

Le discernement de celui qui se souvient des faveurs divines transforme ce qui est insignifiant en quelque chose de remarquable. Quant à l’imbécile, ce qui est immense [pour les autres] n’aura pour lui aucune importance. Pour le clairvoyant, ce qui est [apparemment] immense n’aura aucune importance : pour le sot ce qui est insignifiant revêtira une grande importance.

L’intelligent verra de grands signes divins dans de petites choses. L’idiot quant à lui considérera dérisoire ce qui est de haute importance. Le Messie Promis (a.s.) affirmait que Dieu avait montré des centaines de milliers de signes en sa faveur. Ceci est tout à fait vrai. Mais selon moi, dit Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.), ces signes sont innombrables. Mais innombrables pour qui ? Pour ceux doués d’intelligence. Tous ces bâtiments à Qadian sont autant de signes pour celui qui veut en voir.

Se trouvant dans la mosquée Aqsa, Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) déclara : «  Tous ces bâtiments qui se trouvent là devant moi, sont autant de signes, hormis quelques uns. Toutes les maisons construites au-delà de l’Ahmadiyya Bazaar, se trouvent sur un terrain qui a été remblayé. Chaque sac de terre utilisé est un signe. Il y avait là un si trou si immense qu’un éléphant pouvait s’y noyer. On l’a comblé de terre pour qu’on puisse y construire dessus.

Vers le nord de Qadian on peut voir des hauts bâtiments : chaque brique et chaque grain de chaux est signe de la véridicité du Messie Promis (a.s.). Tous ceux que vous voyez à Qadian, hindous, sikhs, non ahmadis, et ahmadis, sont tous des signes de la véracité du Messie Promis (a.s.).

Les ahmadis en sont des signes car ils ont abandonné leur patrie pour venir s’installer à Qadian après avoir compris la véridicité du Messie Promis (a.s.).

Les autres sont des signes car leurs habitations et leurs habits n’étaient pas les mêmes avant que le Messie Promis (a.s.) ne se proclame envoyé de Dieu. Ils ne portaient pas les mêmes turbans et la même tenue, ils ne possédaient pas ces édifices et ces richesses », explique Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.).

Le progrès accomplit à Qadian aujourd’hui en est la preuve. Aujourd’hui encore on visite Qadian parce que c’est le hameau du Messie Promis (a.s.), et non pas parce que c’est une ville comme les autres, qui est en expansion, qui progresse et dont la population augmente à l’instar des villes ordinaires. Les businessmen de Qadian attendent la tenue de la Jalsa Salana organisée par le Messie Promis (a.s.) pour que fleurissent leur commerce. Ainsi les non musulmans sont en train de s’enrichir à Qadian grâce au Messie Promis (a.s.).

Suite à sa déclaration d’aucuns sont venus auprès de lui : les [non-musulmans] en ont aussi tirés des faveurs. Ce sont-là autant de signes prouvant sa véridicité.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) continua : «  Ce n’est pas la peine d’aller loin. Cette mosquée où je suis en train de prononcer ce sermon, cet édifice, ce bois, ce pilier, ce sont-là autant de signes, car ils n’existaient pas auparavant. Tout cela a été construit après que le Messie Promis (a.s.) s’est proclamé envoyé de Dieu.

Chaque individu de cette multitude qui se présente pour la Jalsa est un signe en soi, signe que Dieu montre tous les ans, et qu’Il ne cessera de montrer tant qu’Il le voudra. Selon moi les signes apparus en faveur du Messie Promis (a.s.) sont innombrables : ils ne se limite pas à quelques centaines de milliers comme l’estimait le Messie Promis (a.s.). Seul Dieu pourra en faire l’estimation. Ces signes renforcent notre foi : or, tous ceux qui viennent [ici à Qadian] doivent ouvrir leurs yeux pour les voir, d’ailleurs ils sont tous des signes. » Tous ces ahmadis qui sont éparpillés dans le monde, les mosquées ahmadies, les mission house, les Jamia, les écoles, les hôpitaux, le respect que vouent les populations locales à votre égard sont autant de signes. Celui qui est doué de perspicacité spirituelle pourra les voir.

Hazrat Mousley Maw’ood (r.a.) raconte : «  Un jour un mollah demanda au Messie Promis (a.s.) de lui montrer un signe. » Celui-ci se mit à rire et lui répondit : «  Mon ami, lis mon ouvrage Haquiqat-ul-Wahyi et tu y verras le nombre de signes que Dieu a montré en ma faveur. En as-tu déjà tiré profit pour venir m’en demander davantage ? »

Si des prophéties [faites par le prophète] se réalisent après quelques minutes, nous devront accepter que celles qu’il a faites sur le long terme se réaliseront aussi. Or, si un prétendant fait des prophéties sur le long terme sans en faire d’autres sur le court terme nous ne pourrions avoir foi en lui. Les prophéties faites par le Messie Promis (a.s.) se sont réalisées au cours de sa vie. Elles ne cessent de se réaliser jusqu’aujourd’hui : le progrès quotidien de la djama’at en est la preuve.

Qu’Allah accorde la vision nécessaire à ceux qui sont aveugles à la réalisation de ces prophéties. Qu’Allah ne cesse aussi de renforcer notre foi.


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