Sermons 2010

La Jalsa Salana de Qadian / persécutions des ahmadis – sermon du 24 décembre 2010

Minaret-Qadian

Détermination et opiniâtreté des croyants

– sermon du 24 décembre 2010 –

par Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Sa Sainteté le Calife a profité de son sermon du vendredi pour prodiguer des conseils aux participants de la Jalsa Salana de Qadian, prévue pour le 26 au 28 décembre 2010. Après la partition de l’Inde et du Pakistan cette conférence annuelle n’avait plus la même ampleur d’avant 1947. Mais depuis les deux dernières décennies, après les visites successives du quatrième et du cinquième calife en Inde, un plus grand nombre de participants est présent à Qadian chaque année.

Sa Sainteté le Calife ajoute que l’atmosphère des Jalsa de Rabwah lui revenait à l’esprit en parcourant les rapports des préparatifs de la Jalsa Salana de Qadian. Avant l’interdiction de l’organisation des Jalsa Salana au Pakistan, il y a de cela 27 ans, il régnait à Rabwah une grande frénésie lors de la tenue de ces grandes réunions. Mais à présent toute une génération a été privée de cette expérience grandiose ; et l’on ne peut qu’espérer que les anciennes familles de Rabwah ne cesseront d’évoquer ces souvenirs. Les restrictions imposées sur la communauté ne doivent pas pousser les nouvelles générations au désespoir ; ils doivent faire preuve de détermination et ces interdictions ne seront pas la cause de leur mort spirituel, cela ne les empêchera pas de se prosterner devant Dieu.

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À Rabwah lors de la tenue des Jalsa Salanas, jeunes et vieux, visiteurs et organisateurs, étaient tout plein d’enthousiasme. On embellissait la ville comme une nouvelle mariée, des marchés poussaient ça et là afin de pourvoir aux besoins des centaines de milliers d’invités. Les hôtes faisaient tout pour rendre le séjour de leurs invités agréables ; ils n’hésitaient pas à confier toutes les chambres de leurs petites maisons à leurs invités pour se loger quant à eux dans des tentes à l’extérieur. Les habitants de Rabwah sacrifiaient leur confort de gaieté de coeur. Ces joies du passé ne sont pas de vagues souvenirs dont la mention est cause de souffrances et de désespoir ; insha Allah, ce sont des jours qui reviendront bientôt. Le désespoir ne sied pas aux croyants :

وَمَنْ يَقْنَطُ مِنْ رَحْمَةِ رَبِّهِ إِلَّا الضَّالُّونَ

« Et qui désespère de la miséricorde de Son Seigneur, sinon ceux qui s’égarent ? » (Le Saint Coran, chapitre 15, verset 57)

Selon le Messie Promis (a.s), le fondateur de la communauté Ahmadiyya, lorsque la souffrance endurée par le croyant atteint son comble, lorsqu’il ne voit pas d’issue de sortie, Dieu selon Sa loi immuable, lui vient en aide. Cette loi est applicable dans les mondes spirituels et matériels ; à cet effet le Saint Coran déclare :

وَهُوَ الَّذِي يُنَزِّلُ الْغَيْثَ مِنْ بَعْدِ مَا قَنَطُوا وَيَنْشُرُ رَحْمَتَهُ وَهُوَ الْوَلِيُّ الْحَمِيدُ

« Et c’est Lui Qui fait descendre la pluie après qu’ils en aient désespéré, et Qui répand Sa miséricorde. Et Il est le Protecteur, le Digne de louange. » (Le Saint Coran, chapitre 42, verset 29)

Dieu est l’ami des croyants, Il ne les poussera pas au désespoir, Il viendra certainement à leur aide en leur accordant davantage de grâce. Les récompenses qu’Il accordera à celui qui fera preuve d’humilité dépasseront de loin les attentes du bénéficiaire :

وَيَسْتَجِيبُ الَّذِينَ آَمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ وَيَزِيدُهُمْ مِنْ فَضْلِهِ

« Et Il exauce les prières de ceux qui croient et font de bonnes œuvres, et leur accorde une augmentation de Sa grâce » (Le Saint Coran, chapitre 42, verset 27).

Il incombe aux ahmadis de ne cesser de prier nuit et jour ; en particulier durant la tenue de la Jalsa Salana de Qadian. L’Imam de l’époque a fait sortir les ahmadis des ténèbres pour les mener vers la bonne voie ; cette certitude les rend aptes à endurer sans broncher toutes les souffrances que leur font subir leurs ennemis. C’est pour cette raison qu’après avoir enterré leurs martyrs, ils retournent chez eux sans se lamenter et présentent leurs doléances uniquement à Dieu.

Néanmoins, d’aucuns disent que ces jours de persécutions n’ont que trop duré et qu’on ne voit pas venir ce lendemain prometteur. Les jours, voire les années, n’ont aucune importance dans l’histoire d’un peuple. Les nations qui progressent ne se contentent pas d’un seul objectif, elles ont en tête leur progrès collectif. Le progrès de la communauté s’est accéléré par la grâce de Dieu après cette période difficile au Pakistan. Il y a là-bas des restrictions, les ahmadis subissent des pertes de vie et de biens ; il y a aussi de part et d’autre le désir de rencontrer le calife en personne. Mais par la grâce de Dieu la MTA pallie ces manques dans une certaine mesure. En dépit de ces restrictions, Dieu n’a pas fermé la porte au progrès spirituel. Face à toutes ces faveurs, le désespoir n’a pas lieu d’être. Durant ces jours les ahmadis du Pakistan doivent transformer leur désarroi en prières.

Le décret Dieu est de faire prévaloir la religion du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) par l’entremise du Messie Promis (a.s) ; les ahmadis d’aujourd’hui doivent embellir leurs prières, faire preuve d’une grande humilité, et demander à Dieu de leur faire voir, au cours de leur vie, l’accomplissement de ce grand destin.

Lors des Jalsa Salana de Rabwah, il n’y a jamais eu de bousculade dans les va-et-vient incessants, et les hommes et les femmes savaient comment se comporter. Les hommes respectaient la dignité des femmes et celles-ci faisaient preuve de pudeur. On y voyait l’image de Médine à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), où l’on respectait à la lettre ses consignes. Tous les participants, quelque soit leur origine, doivent respecter ces consignes et se rappeler aussi que la Jalsa Salana n’est pas une foire, comme l’avait affirmé le Messie Promis (a.s). Bon nombre d’ahmadis du Pakistan y seront présents ; ils pourront ainsi étancher leur soif spirituelle.

Minaret-Qadian

L’indiscipline est à proscrire à tous les niveaux au cours de cette rencontre. L’indiscipline naît lorsqu’on essaie de faire prévaloir ses droits sur les autres. Il ne faut pas offrir l’occasion à des personnes malveillantes ou jalouses qui ne cherchent qu’à critiquer la communauté. Certains essayent même de provoquer ces situations afin de nuire à l’image de la Jama’at. Il y a à Qadian des hindous, des sikhs et des chrétiens que l’on doit respecter. Si invités ou hôtes se sentent lésés ils ne doivent pas s’emporter. On doit aussi se saluer, que l’on se connaisse ou pas, afin que règne une atmosphère de sérénité et de fraternité. Dieu a offert l’occasion aux ahmadis de participer en grand nombre à cette Jalsa Salana ; ils doivent en profiter pour remercier Dieu.

Aujourd’hui les ahmadis du Pakistan sont dans la plus grande détresse ; qu’ils profitent de cette occasion pour prier pour leurs personnes et leur pays. Dieu affirme qu’Il répond aux prières incessantes de celui qui est en détresse :

أَمَّنْ يُجِيبُ الْمُضْطَرَّ إِذَا دَعَاهُ وَيَكْشِفُ السُّوءَ وَيَجْعَلُكُمْ خُلَفَاءَ الْأَرْضِ أَئِلَهٌ مَعَ اللَّهِ قَلِيلًا مَا تَذَكَّرُونَ

« Ou, Qui répond à l’appel de celui qui est en détresse lorsqu’il L’invoque, et lui enlève le mal, et fait de vous les héritiers de la terre ? Y-a-t-il un dieu avec Allāh ? Vous réfléchissez bien peu ! » (Le Saint Coran, chapitre 27, verset 63). Le signe de l’acceptation d’une prière se manifeste lorsque la détresse de croyant atteint son comble. Ainsi du ciel Dieu met en place des moyens pour l’exaucement de cette prière et ses signes apparaissent sur terre. Selon le verset cité plus haut, Dieu ne se contente pas d’enlever la cause de la souffrance du croyant, de surcroît Il lui accorde aussi la terre en héritage. Il l’a fait dans le passé et Il en fera de même aujourd’hui.

Selon le Messie Promis (a.s), des épreuves à briser l’échine attendent le croyant au cours de la période entre la prière et son exaucement. Celui qui est constant dans ses prières sentira le parfum de Dieu même au cours de ces tribulations. Grâce à sa perspicacité il apercevra le soutien de Dieu.

Il est tout naturel d’être triste après chaque martyre ; mais ces sacrifices ont été acceptés par Dieu et la communauté est en train d’en consommer les fruits. Après ces épreuves l’on doit redoubler d’ardeur et ne pas faire de la place au désespoir, ni au doute quant à l’acceptation de ses prières. Hormis ces ahmadis qui sont persécutés au Pakistan, en Inde ou dans d’autres pays qui peut comprendre le sens de la détresse ?

Selon le Messie Promis (a.s) tous les prophètes ont enseigné la prière, le moyen par excellence pour établir le lien entre Dieu et Ses créatures. C’est une voie très difficile à suivre, mais lorsque l’homme implore son Seigneur en toute sincérité il se transforme en une nouvelle créature ; il se débarrasse de toute arrière-pensée et de toute forme d’ostentation et endure souffrances et avanies pour la cause de Dieu. Celui-ci mettra fin à toutes ses afflictions et lui ouvrira la porte de Ses grâces.

À la fin de son sermon Sa Sainteté le Calife a mentionné le martyre de M. Sheikh Umar Javed. Il rentrait chez lui en voiture, accompagner de son père et de son cousin, quand des assaillants à moto leur ont tiré dessus. Sheikh Umar Javed est décédé sur le coup, touché à la tête et à l’épaule ; son père et son cousin, quoique blessés, sont hors de danger. Leur voiture a été criblée d’environ 17 à 18 balles. Plusieurs membres de leur famille sont tombés en martyrs, notamment M. Sheikh Amir Raza, décédé au cour de l’attentat contre la mosquée de Mardan et M. Sheikh Mahmood Ahmad qui a été assassiné au début du mois de novembre dernier. En dépit de tous ces malheurs cette famille fait preuve d’un courage exemplaire. Sheikh Umar Javed s’était marié il y a de deux ans de cela, et son épouse est sur le point d’accoucher. Que Dieu accorde patience et persévérance aux membres de la famille endeuillée et qu’Il accorde un statut élevé au martyr.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)