Sermons 2010

Devoir de reconnaissance du croyant – sermon du 23 avril 2010

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Mosquée Mahmoud (première mosquée Ahmadie en Suisse)

Marques de gratitude envers Dieu

– par Hadrat Mirza Masroor Ahmad –

Sa Sainteté le Calife prononça son sermon du 23 avril 2010 à Wilgoltingen en Suisse. La gratitude envers Dieu est un sujet souvent évoqué au cours de cette tournée en Europe car elle est d’une grande importance. La reconnaissance dépend de la Taqwa (amour et crainte révérencielle à l’égard de Dieu) et de la compréhension du but de la vie de l’homme.

Des rappels à ce propos sont nécessaires, car en dépit de la diffusion des sermons du Calife à la MTA, il y a grand nombre de personnes qui ne les suivent pas régulièrement, ou qui pensent que les sujets évoqués ne concernent que les ahmadis à qui s’adresse le Calife directement. Ce malentendu est surtout présent parmi les anciens ahmadis, alors que tous sans exception sont concernés par les propos du Calife.

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Les nouveaux venus, en particulier les Arabes, disent qu’ils se sentent interpeller directement par les sujets évoqués par le Calife. Tout récemment la MTA a commencé à diffuser la version russe des sermons de Sa Sainteté le Calife ; et les ahmadis russophones ont affirmé que ces conseils ont eu un effet positif sur eux, et qu’ils ont pu ainsi prendre la voie de la réforme spirituelle.

Ceux qui désirent suivre les sermons du Calife s’évertuent à traduire dans la pratique les conseils qu’il prodigue. Mais il y a aussi des exceptions, d’où la nécessité de réitérer le message dans chaque pays visité.

Il est nécessaire aux ahmadis qui se sont établis en Europe d’être reconnaissants envers Dieu pour les faveurs qu’Il leur a accordées. À propos de la reconnaissance, Dieu déclare dans le Saint Coran : « Et lorsque votre Seigneur déclara : « Si vous êtes reconnaissants, Je vous accorderai sûrement encore plus de grâces… » (Le Saint Coran, chapitre 14, verset 8). L’expression de la gratitude envers Dieu signifie Lui vouer une obéissance indéfectible. Il incombe aux croyants de se souvenir des grâces que Dieu leur a accordées et de chanter Ses louanges à tout instant.

Le vrai croyant ne se contente pas d’exprimer les louanges de Dieu par sa langue, il use pour ce faire de chaque membre de son corps et essaye d’être un humble serviteur de Dieu. Cette humilité naîtra lorsqu’il considérera Dieu comme son seul Pourvoyeur, lorsqu’il usera à bon escient toutes les aptitudes qu’Il lui a octroyées. C’est ainsi que la gratitude naîtra en lui. Si Dieu lui a donné une bonne santé qu’il en profite pour Lui rendre culte. S’il jouit d’une certaine prospérité, qu’il dépense pour la cause divine, mais sans ternir ses bonnes oeuvres par l’orgueil ou la vanité. Cette forme de gratitude lui ouvrira la voie pour accomplir davantage de bonnes oeuvres.

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Mosquée Mahmoud à Zurich
Son minaret est le plus ancien de Suisse

Dans le Saint Coran, Allah déclare : « Et quelque bien qu’ils fassent, il ne leur en sera pas dénié, et Allāh connaît très bien ceux qui se préservent du mal. » (Le Saint Coran, chapitre 3, verset 116). La gratitude envers Dieu est un moyen pour progresser dans la Taqwa. Et l’on aura l’occasion pour accomplir de bonnes oeuvres lorsqu’on va attribuer à Dieu toute aptitude que l’on possède.

À ce propos le Saint Coran stipule : « Afin qu’Il puisse leur accorder leurs pleines récompenses, et leur ajouter de Sa munificence. Il est assurément Très-Pardonnant, Très-Appréciateur. » (Le Saint Coran, chapitre 35, verset 31). L’attribut « As-Shakur » (Très-Appréciateur) signifie entre autres que l’humilité et les efforts du croyant pour accomplir les actes de vertu plaisent à Dieu.

Ceux qui se sont établis en Suisse doivent méditer sur leur situation antérieure ; ils jouissent, sur leur terre d’accueil, de la liberté de culte et d’une meilleure situation économique. Ils ont dû quitter leur patrie en raison de la persécution qu’ils y subissaient et pour des raisons économiques. Et les états occidentaux leur ont donné le droit de résidence en raison de la justesse de leurs cas. Si en dépit de tous ces avantages – qui découlent de l’Ahmadiyya – les ahmadis se détournent de leur foi et négligent les conseils du Calife, ils vont s’éloigner de Dieu et leurs enfants de même.

Si la prospérité matérielle détourne le croyant de sa foi ce ne sera point une bénédiction, mais un signe de sa perdition. Il incombe aux ahmadis d’apprécier à leur juste valeur les grâces que Dieu leur a octroyées : d’entre tous les hommes Il leur a fait prêter allégeance aux mains du Messie Promis et Imam Al Mahdi, celui à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a transmis ses salutations. L’on ne doit pas se contenter d’une allégeance verbale : la bai‘ah (serment d’allégeance) signifie se vendre et immoler ses désirs pour la cause de Dieu.

Dans la première condition du serment d’allégeance l’ahmadis proclame qu’il se détournera de toute forme de polythéisme (shirk). Selon le Messie Promis, le polythéisme ne signifie pas uniquement se prosterner devant des idoles de pierre ; négliger ses devoirs envers Dieu et considérer son emploi ou son commerce comme son véritable pourvoyeur est une forme de polythéisme sournoise. Dans certains cas, même les enfants deviennent un obstacle entre l’homme et son Créateur. Et certains se sont éloignés de l’Ahmadiyya en raison de l’égarement de leurs enfants. Les parents sont la cause de cet égarement en raison du trop d’amour et de la liberté qu’ils accordent à leur progéniture. À ce sujet Dieu déclare dans le Saint Coran : « Ô vous qui croyez ! Que vos biens et vos enfants ne vous distraient pas du souvenir d’Allāh. Et quiconque agit ainsi – ce sont eux qui sont les perdants. » (Le Saint Coran chapitre 63, verset 10).

Dans la deuxième condition du serment d’allégeance, tout ahmadis promet de se préserver de la fausseté, la fornication/l’adultère, du regard malveillant (le regard lascif), de la débauche, la dissipation, la cruauté, la malhonnêteté, la méchanceté et la rébellion, et de se garder de tout emportement passionnel quelle que soit son intensité. Certains n’accordent pas grande importance au mensonge et trompent les autres sans états d’âme, sans tenir compte que le mensonge est qualifié de shirk (polythéisme) par le Saint Coran.

La télévision et l’Internet incitent les gens à commettre l’adultère par le regard et par l’esprit. Les jeunes gens sont particulièrement touchés par ces vices. Au nom de la liberté et de l’ouverture d’esprit, ils se délectent de ces scènes obscènes que leur offrent les médias. Malheureusement, certaines familles sont tombées dans ces vices. L’adultère par le regard et par l’esprit conduit irrémédiablement vers le péché véritable. Au tout début les parents n’y accordent pas grande attention et quand la situation les dépasse, ils s’en lamentent, en disant qu’ils ont perdu leurs enfants. Les parents doivent être très vigilants concernant les émissions que regardent leurs enfants et leur accès Internet.

La djama‘at et les organisations auxiliaires ont un rôle important à jouer dans ce domaine en informant et éduquant les parents qui n’ont pas une grande maîtrise des technologies modernes. Et les parents doivent soutenir entièrement ces démarches, car la moindre faiblesse de leur part pourra être cause de perdition. Le père, en tant que chef de famille, a un rôle prépondérant à jouer. Le Coran ajoute à ce sujet : « Ô vous qui croyez ! Préservez vos propres personnes ainsi que vos familles d’un Feu… » (Le Saint Coran, chapitre 66, verset 7)

Aujourd’hui le monde musulman est en plein désarroi en raison du manque de leadership ; les ahmadis, quant à eux, bénéficient de la présence du Calife qui est là pour les guider dans la bonne direction. Il leur incombe de prêter oreille à ses conseils et de placer leur foi au-dessus de toute considération mondaine. De nombreux actes qui sont immoraux aux yeux de l’Islam ne sont pas considérés comme tels en Occident. Ce sont autant de gouffres de feu dans lesquels les gens tombent au nom de la liberté et du divertissement. Ces frivolités et bassesses ne sont pas le but ultime de la vie des jeunes hommes et des jeunes filles ahmadis. Il doit y avoir une distinction claire entre un ahmadi et un non ahmadi.

Dans la huitième condition de la bai‘ah il est stipulé que tout ahmadis va tenir la foi, l’honneur de la foi et la cause de l’Islam plus chers que sa vie, sa richesse, son honneur, ses enfants et les êtres chers. Les autres musulmans et les non musulmans regardent de près chaque action de tout ahmadi ; c’est pour cette raison qu’il sied à tout suivant du Messie Promis de servir de modèle et de préserver l’honneur de l’Islam. Il y a en ce monde une campagne bien orchestrée pour défigurer le visage de l’Islam : nous l’avons vu avec l’interdiction de la construction de minarets en Suisse. Certes, la décision est prise, mais les ahmadis ne doivent pas laisser mourir ce feu et doivent faire une campagne dans l’autre sens. Les minarets ne sont pas d’une grande importance, car c’est un aspect architectural qui a été ajouté aux mosquées bien longtemps après l’avènement de l’Islam. Mais il est question ici de l’honneur de l’Islam, et on doit citer l’exemple de la djama’at ahmadiyya qui, présent dans 195 pays du monde, respecte les lois en vigueur sur tous ces territoires. Les ahmadis de la Suisse doivent maintenir un contact constant avec les forces vives de leur région.

Il y a aussi la campagne anti-voile (ou anti-burqua) qui fait rage aujourd’hui en Europe. Les femmes et les jeunes filles ahmadis doivent écrire aux journaux pour leur expliquer les faits réels concernant la place de la femme en Islam. L’Islam se fait le défenseur de la dignité de la femme et de son honneur. Le voile sous toutes ses formes n’est pas une contrainte imposée à la femme musulmane. Au Royaume-Uni comme en Allemagne, les femmes ahmadis ont lancé avec succès une campagne dans les journaux à ce sujet. Les jeunes femmes ahmadis ne doivent pas non plus être victimes de la mode ou d’un quelconque complexe. Si elles se laissent emporter par ce flot contre la modestie islamique, elles n’auront aucune garantie quant à la protection de leur dignité.

Le Calife a cité l’exemple d’une jeune femme ahmadie dont le supérieur hiérarchique avait donné un préavis de licenciement d’un mois si elle continuait à porter le voile au travail. La jeune femme a ardemment prié pour qu’Allah lui ouvre une issue, et finalement avant l’expiration du délai d’un mois, celui qui lui avait menacé de licenciement fut lui-même licencié ou muté ailleurs. Si les intentions sont sincères et si l’on a établi une relation ferme avec Dieu, certainement Celui-ci ménagera une issue pour celui ou celle qui implore son aide.

Dans la dixième condition de la Bai‘ah, tout ahmadi s’engage à nouer un lien de fraternité avec le Messie Promis et Imam Al Mahdi, lui vouant obéissance en toute chose qui soit bonne pour l’amour d’Allah et d’y être fidèle jusqu’à la mort ; d’exercer dans l’observance de ce lien une dévotion telle qu’elle n’est pas perceptible dans aucune autre relation. À ce sujet, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) déclare que son suivant véritable est celui qui lui voue une obéissance indéfectible, et qui vit selon les préceptes du Saint Prophète Muhammad (s.a.w).


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