Sermons 2010

Les martyrs ahmadis de Lahore (2e partie) – sermon du 11 juin 2010

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Mosquée des musulmans ahmadis de Lahore après l'attentat terroriste

Attentats contre les mosquées ahmadis de Lahore

– par Hadrat Mirza Masroor Ahmad –

Dans son sermon du vendredi 11 juin 2010, Sa Sainteté le Calife présenta les martyrs qui furent la cible de la barbarie des terroristes à Lahore au cours de la prière du vendredi il y a deux semaines de cela. Regardant la mort les yeux, aucun ahmadi n’a été pris de panique ni n’ont-ils imploré la clémence des terroristes. Ils ont tout fait pour sauver la vie des autres et se sont défendus contre la sauvagerie de leurs meurtriers par la prière.

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Dieu a conféré à certains d’entre eux le statut de martyr, leur accordant ainsi la vie éternelle. Toutes ces personnes vont briller dans l’histoire de l’Ahmadiyya comme autant d’étoiles étincelantes. Qu’Allah exalte leur statut.

D’aucuns ont suggéré que l’on doit mettre en place un fonds spécial pour aider les [familles des] martyrs. Sa Sainteté le Calife commenta que ce fonds existe déjà depuis l’époque du Quatrième Calife sous le nom de Sayyidina Bilal Fund ; le Calife lui-même avait à deux reprises demandé aux membres de contribuer dans ce fonds. C’est le devoir de la Jama‘at que de s’occuper [des membres de la famille] des martyrs et si le fonds consacré à cela ne suffit pas, la Jama‘at trouvera d’autres moyens.

Sheikh Ahmad Munir est le premier shahīd mentionné par Sa Sainteté. Il était le fils de Sheikh Tājidīne, qui avait embrassé l’Ahmadiyya en 1927. Celui-ci était, avec Hadrat Malik Saifur-Rahman, un acharné opposant de l’Ahmadiyya ; mais ils se sont convertis en lisant les ouvrages du Messie Promis (a.s) et les vers que celui-ci avait composés en hommage au Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Sheikh Ahmad Munir a servi comme juge dans différents tribunaux au Pakistan et il était reconnu pour son sens d’équité et son impartialité.

C’était une personne d’une grande simplicité, d’une grande piété et très brave. Il a occupé plusieurs postes au sein de la communauté et il était au moment de sa mort l’Amir de la région de Lahore. La veille de sa mort il avait dit à sa soeur que la seule garantie pour entrer au paradis est de mourir en martyr. Lorsque la fusillade dans la mosquée débuta, il s’est mis debout et conseilla les fidèles de prier et d’envoyer des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Il a été touché à la tête et au pied et en pleine fusillade il téléphona à la police pour leur dire de lancer leur opération. Les dernières paroles qu’il prononça furent : « Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu à part Allah… ». Il est tombé en martyr dans la mosquée Dar-Ul-Dhikr.

Le deuxième martyr mentionné par Sa Sainteté est le général Nasir Chaudhry qui était originaire de la région de Sialkot. Il avait perdu son père alors qu’il n’avait que 10 ans. Il était stationné en Birmanie au cours de la deuxième guerre mondiale. Il fut blessé au genou en 1971 alors qu’il était à la tête de la 33e division au Rajastan. Les médecins n’avaient pas d’espoir qu’il pourrait marcher de nouveau en raison de la gravité de sa blessure. Mais il avait une ferme détermination et après une période de réhabilitation, il a pu reprendre le service. Il était le président de la Jama’at de la région au moment de son décès et il était âgé de 91 ans. Au moment de la fusillade dans la mosquée Baitun-Nur, il fut le dernier à entrer dans la salle. On lui avait demandé de descendre au sous-sol, mais il refusa. Un des terroristes lui a lancé une grenade qui a explosé à ses pieds ; lui et son compagnon sont tombés de leurs chaises. Il s’est relevé pour s’asseoir quand le terroriste leur a tiré dessus, mettant ainsi fin à sa vie.

Mohammad Aslam Bharwana, fils de M. Mahr Raja de la région de Jhang était un ingénieur et travaillait depuis 1981 dans les chemins de fer. On lui avait demandé de descendre au sous-sol, mais il refusa et sortit dans la cour de la mosquée afin d’aider les autres. En ouvrant la porte, le terroriste qui se trouvait de l’autre côté lui a tiré dessus. Il avait 59 ans. Dans les années 80, en pleine campagne contre la Jama‘at Ahmadiyya au Pakistan, le général Zia-Ul-Haq visita la ville où Mohammad Aslam Bharwana travaillait. En tant qu’officier supérieur des chemins de fer, il s’assit devant et porta, bien en évidence, un badge sur lequel était inscrit la Kalimah. Le gouverneur de la région lui demanda d’enlever ce badge ou de se placer à l’arrière. M. Mohammad Aslam Bharwana répliqua qu’il ne va pas l’enlever ni ne va-t-il se déplacer ; et s’il le désire, le gouverneur peut le licencier. Il était toujours là pour aider les autres et il était reconnu parmi ses collègues pour son honnêteté.

Mohammad Ashraf Bilal résidait au Royaume-Uni et il était au moment de l’incident à Lahore. Il a reçu une balle qui a traversé son épaule gauche et est sorti par le coeur ; il avait 56 ans. Il était accompagné d’un jeune homme qu’il avait adopté, M. Nisar Ahmad, qui lui aussi a été criblé de balles lorsqu’il a porté secours à son bienfaiteur. Chaque mois ce dernier contribuait plusieurs centaines de milliers de roupies pour aider les autres.

Le capitaine Mirza Naeem-ud-Din, âgé de 56 ans, est tombé en martyr dans la mosquée Dar-Ul-Dhikr. Au point de rendre l’âme, il téléphona à sa fille pour la demander de bien s’occuper de sa mère. Au cours de l’attaque, grâce à son expérience de militaire, il aida deux personnes à se mettre à l’abri. Il était très respecté en raison de son honnêteté et de sa bravoure.

Kamran Arshad âgé de 38 ans est tombé en martyr dans la mosquée Dar-Ul-Dhikr. Il avait occupé plusieurs postes au sein de la Khuddam Ul Ahmadiyya. Au moment de l’assaut contre la mosquée il sortit pour filmer tout l’incident, lorsqu’il a été tué par un des terroristes. Selon les membres de sa famille, il était toujours doux et bienveillant, et respectueux des heures de prière. Son oncle maternel M. Muzaffar Ahmad a lui aussi été tué au cours de ces incidents.

Ijaz Ahmad Beig avait 39 ans au moment de son décès ; selon son épouse il n’était pas parti à la mosquée depuis deux mois en raison d’une infection. Ce vendredi-là il s’était bien préparé et son épouse lui fit la remarque qu’il avait l’air en pleine forme. Mais Dieu avait décrété autre chose pour lui. Il travaillait comme chauffeur pour le général Nasir, qui lui aussi est décédé lors de l’attaque. Ijaz Ahmad Beig était d’une grande simplicité et plaçait toujours sa confiance en Dieu ; et il ne répondait jamais désagréablement aux propos négatif des autres.

Mirza Akram Beig, âgé de 58 ans était un membre actif de la Majlis Ansarullah. Il est tombé en martyr dans la mosquée Dar-Ul-Dhikr. Il est décédé suite à l’explosion d’une grenade. Il avait téléphoné à sa femme pour lui dire qu’il n’était que légèrement blessé. Selon sa femme, il était très régulier dans ses prières et il faisait tourner sa maison au rythme de l’horloge. Quelque temps auparavant, il avait vu dans un rêve qu’il marchait sur un pont qui s’est terminé après qu’il ait fait quelques pas ; selon son interprétation, il ne lui restait pas beaucoup de temps à vivre.

Munawar Ahmad Khan, âgé de 61 ans participait dans plusieurs fonds financiers de la communauté. Lorsque la situation s’est envenimée pour les ahmadis au Pakistan, il dit à sa femme que s’il lui arrivait quelque chose elle doit faire en sorte que ses enfants soient toujours liés au Califat et à la jama‘at Ahmadiyya.

Irfan Ahmad Nasir était le petit-fils de Mian Ud Din qui avait embrassé l’Ahmadiyya en 1934. Il était âgé de 31 ans et avait la responsabilité de contrôler la circulation [devant la mosquée]. C’est pour cette raison que l’on pense qu’il est un des premiers à tomber en martyr ce jour là. Il avait un très grand sens de l’obéissance et ne refusait jamais d’aider les autres.

Sajad Ahmad Bharwana, était un employé des chemins de fer et occupait plusieurs postes de responsabilité au sein de la Majlis Khuddam Ul Ahmadiyya. Au moment de sa mort, il était âgé de 30 ans et décéda le téléphone à la main. C’était son dernier vendredi à la mosquée Dar-Ul-Dhikr, car il devait repartir dans son village ; il consacrait son temps à servir la communauté. Sa femme dit qu’une semaine avant les attaques, elle l’avait vu en rêve blessé au ventre. Et au cours de l’attentat, M. Sajad a reçu plusieurs balles au ventre qui ont entraîné sa mort.

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Mosquée des musulmans ahmadis à Lahore

Masud Ahmad Akhtar Bajwah avait occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de la communauté. Son père fut le premier à avoir accepté l’Ahmadiyya dans sa famille. Il était âgé de 72 ans. Alors qu’il était grièvement blessé, il a dit à son compagnon : « Je vais partir, occupe-toi de mes enfants » Tout au long de la fusillade il avait protégé un jeune enfant, qu’il maintenait derrière lui. Il avait encouragé ses compagnons à prier et à réciter le Darūd. On dit qu’il était toujours plein d’humour. Son dernier désir était que son fils soit missionnaire ; celui-ci est en train d’étudier à la Jamia de Rabwah.

Mohammad Asif Faruk avait 30 ans au moment de son décès ; il était un membre actif de la Khuddam Ul Ahmadiyya et consacrait son temps pour la MTA. Au cours de l’attaque, il était sorti pour filmer tout l’incident lorsqu’il a été tué. La veille de son décès, il avait donné sa démission ; et il disait souvent que sa vie et sa mort sont liées à la mosquée Dar-Ul-Dhikr. Il avait une grande sympathie à l’égard des autres ; et on ne le trouvait que dans trois endroits : son bureau, sa maison ou à la mosquée. Quelques jours après avoir rendu l’âme sa femme a donné naissance à un fils.

Sheikh Shamim Ahmad était l’arrière-petit-fils de Hadrat Karim Bakhsh, un compagnon du Messie Promis (a.s). Il était fils unique et le seul soutien de sa famille. Il était âgé de 38 ans et travaillait dans une banque ; il était aussi un membre actif de la Khuddam Ul Ahmadiyya. Au cours de l’attentat, il se tenait devant l’Amir. Avant de les tuer le terroriste lui demanda : « Qui laisses-tu derrière toi ? » Il répondit : « Ma femme, mes quatre enfants, et mon Seigneur. » Le terroriste lui cribla de balles en disant : « Va donc vers ton Seigneur. »

Mohammad Shahed était âgé de 28 ans et se trouvait tout près de l’Amir lors de l’attentat. Au téléphone il avait dit à certains de ses amis qu’il va essayer d’arrêter les terroristes. Et plus tard lorsqu’on a trouvé son cadavre, son visage était couvert de griffures, ce qui indique qu’il s’était battu. Quelques jours avant sa mort, il avait dit à ses amis que s’il devait quelque chose à quelqu’un, qu’on lui fasse savoir. Il avait abandonné la cigarette quelques mois de cela. Et chaque vendredi il faisait de l’aumône. Le jour de l’attentat, il avait demandé à son frère de lui laisser partir pour la prière du vendredi, car tout deux travaillaient dans un même magasin et partaient pour la prière à tour de rôle.

Professeur Abdul Wadud était le petit-fils de Sheikh Abdul Majid, un compagnon du Messie Promis (a.s). Selon ses proches, il était doux et amène, il avait aussi été emprisonné pour la cause de Dieu. Il était âgé de 55 ans et était un membre actif de l’Ansarullah. Il avait aussi occupé plusieurs postes au sein de la communauté. Il est tombé sous les coups des balles des terroristes lorsqu’il partait vers la maison du missionnaire. Son épouse déclare qu’au cours des 23 années de leur mariage jamais son époux n’a été impoli envers elle. Il était sévère que pour deux choses : la régularité de ses enfants dans leurs prières et leur présence pour la classe de la traduction du Saint Coran. Selon ses frères, il était toujours prêt à aider les autres et avait un lien d’amitié avec tous.

Walid Ahmad, fils de M. Chaudhry Mohammad, est le plus jeune martyr de ces attentats, il avait 17 ans et demi. Son grand-père paternel est tombé en martyr de 10 avril 1984 et son grand-père maternel est tombé lui aussi en martyr le 7 avril 1985. Le jeune Walid Ahmad étudiait la médecine, il était aussi Musi. Ce vendredi-là, il avait devancé ses amis à la mosquée en sortant du collège. Au cours de l’attentat il avait téléphoné à ses proches en leur disant qu’il avait des blessures à la jambe et qu’il avait devant ses yeux plusieurs cadavres. Il habitait Rabwah, et avant de venir à Lahore, il était parti voir ses amis en leur disant qu’il voulait les rencontrer car il se peut qu’il soit choisi pour être un shahīd. Il était très régulier dans ses prières et était très sérieux dans tout ce qu’il faisait. Il était aussi un Waqf-e-Naw. Celui qui s’occupait de son éducation religieuse quand il avait 11 ans, lui demanda ce qu’il désirait faire lorsqu’il sera grand. Le jeune Walid répondit : « Je veux être un martyr comme mon grand-père. » Il était très apprécié au collège, et ses amis non-ahmadis étaient en plein émoi en entendant la nouvelle de sa mort. Un de ses professeurs avait dit qu’ils avaient l’intention de venir avec toute la classe pour son enterrement à Rabwah, mais ils avaient dû reporter ce programme car ils avaient peur que ses amis ne pourraient pas contenir leurs émotions en voyant sa dépouille. Sa Sainteté à prier pour qu’Allah accorde des centaines de milliers de Walid à la communauté Ahmadiyya.

Mohammad Anwar s’était joint à la communauté Ahmadiyya au cours du troisième Califat. Il était dans l’armée et avait pris la retraite une dizaine d’années de cela. Il travaillait comme agent de sécurité à la mosquée Bait-Un-Nur. Il était âgé de 45 ans et son fils Ata-Ul-Haye a aussi été grièvement blessé au cours de l’attentat. Le jour de l’attaque sur la mosquée, il était de faction au portail en compagnie d’un jeune. Il vit venir de loin un des terroristes, et dit à son compagnon que cette personne lui paraissait louche. L’autre répliqua qu’il voyait des personnes louches partout. Mohammad Anwar de répondre qu’il était soldat et qu’il avait confiance en son instinct. Et c’est là que l’un des terroristes a commencé à leur tirer dessus. Mohammad Anwar répliqua et blessa le terroriste. Ceux qui étaient de faction devant la mosquée lui prièrent de battre en retraite. Il répondit qu’un lion ne recule jamais. Un deuxième terroriste est venu à la charge et lui a tiré une rafale qui lui a été fatale.

Ansar Ul-Haq, qui avait 63 ans le jour de son décès, habitait auparavant dans un village tout près de Qadian. Il n’avait jamais raté une prière de vendredi. Il était dans la salle principale lorsqu’il a été blessé par une grenade, il a aussi reçu cinq balles. Sa bru déclare qu’il méritait le statut de martyr car il avait un coeur pur et était d’une grande humilité. Il ne se disputait avec personne, et même s’il savait qu’ils n’étaient pas fautifs, ni lui ni ses enfants, il priait tout le temps ces derniers de demander pardon aux autres. En dépit de sa maigre pension, il subvenait aux besoins des autres.

Nasir Mahmud Khan était de la région d’Amritsar et s’était établi à Lahore après la partition. Il était un membre actif de la Khuddam Ul Ahmadiyya et avait 39 ans au moment de son décès. Son frère rapporte qu’au moment de l’attaque il lui avait dit au téléphone qu’il était en sécurité et que beaucoup de personnes se trouvaient sous les escaliers. Un des terroristes lui a lancé une grenade, qu’il a repris pour relancer. Mais la grenade a explosé entre ses mains le tuant sur le coup. Une semaine avant de tomber en martyr il avait vu en rêve le cinquième Calife qui lui disait : « Ne t’en fais pas, tout va bien se passer. »

Umair Ahmad Malik, était l’arrière-petit-fils de Hadrat Hafiz Nabi Bakhsh, un compagnon du Messie Promis (a.s). Il était actif à plusieurs niveaux au sein de la communauté et avait 36 ans. Ce vendredi-là, il portait des vêtements neufs et son père lui fit la remarque qu’il était tout beau. Il était au premier rang pour la prière du vendredi lorsqu’il a reçu plusieurs balles. Au téléphone ses dernières paroles adressées à son père furent : « Adieu, je pars, pardonnez-moi. » Et il est décédé à l’hôpital des suites d’une hémorragie interne.

Sardar Iftikhar était l’arrière-petit-fils de Hadrat Faiz Ali, un compagnon du Messie Promis (a.s). Le martyr avait 43 ans. Avant de rendre l’âme, il avait parlé à son oncle et à d’autres membres de sa famille au téléphone. Sa femme croyait qu’il n’était pas encore à la mosquée lors de l’attaque, et elle il lui a téléphoné pour lui dire de ne pas s’y rendre. Mais au téléphone, elle sut qu’il y était déjà. Jusqu’à son dernier souffle il a essayé de sauver les autres. Il sauta sur un des terroristes, qui fit exploser son gilet ; il n’y a pas eu une grosse détonation mais Sardar Iftikhar en est décédé. On dit qu’il aurait facilement pu se mettre à l’abri mais qu’il ne l’a pas fait. Il était toujours prêt à aider les autres.

À la fin de son sermon, sa Sainteté a déclaré que la liste est longue et qu’il va mentionner les autres martyrs dans son prochain sermon. Il a aussi fait une requête de prière pour la protection de tout ahmadi.


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